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[RP] Même le diable fut un ange... (soirée Décembre 1467)

Carlena
[Dans la chambre de Alaynna.]

Le présent donné au destinataire. La Dame ouvrit le coffret. Blondie aurait bien penché la tête pour voir ce qui se trouvait dedans mais cela serait déplacé. Restes donc à ta place cocotte. Ne bougeant pas d'un iota, voyant l'Italienne passer d'une surprise à une sorte de voile carnassier, visage qui se confondait dans la prochaine ébauche d'un plan machiavélique pour, sûrement, Monsieur, il allait falloir conjuguer avec la femme enceinte. Nous voilà bien!

Lacer sa robe. Elle était magnifique. D'un blanc imparable qui laissait des épaules nues, un décolleté à faire pâlir tous les Marquis de Sade* et d'un tissu d'une douceur charmante.


Madame va être en beauté ce soir.


Oui, Carléna avait dit la même chose au Ligny. Elle avança d'un pas, se mettant derrière la Vassali et d'attraper les liens, sans trop serrer pour l'instant, alors qu'il était demandé de quelle humeur se trouvait son compagnon. Rosissant quelque peu, étant dans son dos, elle ne se priva pas pour lui raconter.

J'ai trouvé Monsieur nu dans sa chambre, préparant ses affaires. Un coup de serrage qui se faisait plus présent. Il avait un sourire quand il m'a demandé de l'habiller. Et, encore un coup de serrage de trop, il était ravi de me donner votre présent Madame. Est-ce bon signe?

Carléna ne savait pas garder sa langue. Sauf avec des écus. Le rose des joues se dissipait quelque peu et un fin sourire arriva.

Je crois que vous êtes prête. Voulez vous que je vous accompagne jusqu'à la chambre de Monsieur?

* Piqué à Monsieur Michel Sardou.
Bertrand_
    Mais qu'il est modeste le Foulques. Bon, d'un autre côté, cela semble vrai. Petit clin d’œil est donc rendu et voilà qu'il lui faut s'occuper de ceux qui arrivent.

    --------------------------

    [Melissandre Malemort, Raquel, Vladimir ! Plus on est de fou, plus on rit]

    Tiens voilà donc de beaux déguisements, à n'en pas douter. Il observe les deux femmes s'avancer, suivie d'un homme. Tiens, une autre tête de..Vous avez compris. Quand on dit que les femmes aimaient ces hommes-ci, c'est là, l'illustre exemple. Elles sont charmantes et puis la Malemort, elle est bien lotie avec un frangin comme Foulques. En plus, elle s'entoure de canaille ! La petite coquine ! C'est bien son genre ça, au Moustuchu. Femme gracile, frêle..On se reprend !

    Invitation est récupérée. Lune donc, puis Chat, puis Astre. Quelle originalité. C'est palpitant ! Il en a la moustache qui frémit. Si si, la pointe, là..m'voyez !

    Vous nous honorez de votre présence, Melissandre. Oui, on a dû lui oublier la bonne séance au Bertrand d'un autre côté, on ne change pas de viles habitudes. Déjà, il la reconnaît et met à profit tout ce qu'on lui a appris et plus encore, ce qu'on lui a demandé d'apprendre ces mois-ci. Mais les courbettes tout ça..C'pas encore son fort.

    Vous et vos amis êtes les bienvenus pour cette soirée, qui promet d'être intéressante. Comme à son habitude, il récupère les armes, les effets, tout ce tralala. Mais, la fouille au corps n'est pas encore autorisé mais si l'un d'eux est vu avec une arme, nul doute qu'il sera banni de l'établissement. Le jeu en vaut-il la peine ? Coquinou. Alors forcément, comme pour Soares, Vladimir n'est pas fouillé et armes passent...Pas bien !

    Portier se dérobent un peu pour faire place et laisser entrer ces astres solaires, lunaires, chattaire ?

    Et désormais, deux autres femmes s'avancent.

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    [Agnes de Sorel et Prudence de Sorel]

    Pas d'invitation ? Nul soucis. Désormais et depuis qu'Etienne avait repris son propre bien, les invités n'étaient plus sélectionnés, privatisés. Les portes étaient enfin ouvertes à ceux qui en avait les moyens et qui souhaitaient profiter du luxe et des vices.

    Pas de soucis demoiselles pour les invitations. L'Aphrodite à retrouvé ses accès d'antan avec son patron. Ne vous inquiétez donc pas. Et puis, il aurait été dommage de se priver de si belles compagnies. Sourire est offert, bienveillant, presque celui qu'un père pourrait avoir envers deux de ses filles. Oui enfin, elles vont quand même au bordel hein ! L'est pas très pieux le padre moustachu.

    Je vais récupérer vos effets en surplus. Et vos armes si vous en avez. Ici, cela est interdit et sanctionné. Vous récupérerez le tout, une fois que vous aurez décidé de vous retirer. Je veillerai sur le tout.

    Portier s'éloigne donc après avoir veillé à tout récupérer et ranger avec soin. C'est qu'il commence à y avoir du monde et à dire vrai, c'était agréable de voir que tous, avaient mis un point d'honneur à jouer le jeu des déguisements.

    Allez-y..Je vous en prie. Que la soirée soit riche en Anges et en Démons...N'hésitez pas à piocher des gages..La soirée n'en sera que plus..Piquante..

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    [Retour à Persephone_]

    Invitation a été rendue et Barbu, tic. C'est qu'il s'agit d'un faux visiblement. Oh, cela n'est pas interdit, que neni ! Mais si l'on se fait prendre en revanche...L'on ne peut qu'être..Quoi d'ailleurs ? On ne lui a jamais dit ce qu'il se passait si cela venait à arriver. Alors discrètement, il va se contente d'écrire un petit pli pour les gérants.



    La dame Persephone. La rousse assise dans le fauteuil. Elle a une fausse invitation. Si vous souhaitez la punir d'un gage « Prenez soin du portier » Je suis partant. Il serait dommage de passer outre, une si belle femme.


    Et l'on reprend son rôle. Simplement. Portier.
Etienne_de_ligny
[Bureau de la Direction]

Bien docile cette servante. Même si elle semble troubler par ce qu'elle voit, par ce qu'il prend plaisir à dévoiler ou masquer, elle s'affaire. S'exécute.

Désormais prêt, il ne lui reste plus qu'à revêtir son masque, ce col ajusté de quelques plumes corbeau et pie. Après tout, ne s'agit-il pas d'un bal costumé. S'il aime à revêtir ce masque qui lui sied d'avantage, il lui faut respecter le dresscode.

Finalement, servante s'en va à ses occupations tandis qu'il se dirige vers les couloirs pour observer ce qui s'y trame. Étonnamment ou non, Griffé ne prend pas la peine de s'arrêter devant la chambre de sa voisine, sa propre Obligée enceinte de lui. Manque de délicatesse, de considération ? Assurément. Après tout, donzelle avait préféré se faire prendre par un clébard et Etienne, possessif de nature, allait prendre un malin plaisir à lui en faire baver jusqu'à ce que sa descendance s'extirpe de ses cuisses. Pourtant, si cette dernière n'avait pas rappliqué suite à son ordre, elle était toujours là, bienveillante sur ses deux enfants qu'elle porte. Alors, offrande est offert malgré tout. En guise d'encouragement pour ses mois difficiles à venir. Mais pour lui, rien n'est gagné encore. Tant que vie demeure en elle, incertitude demeure et maux restent aux tempes.

[Dans le salon-Aux côtés de Persephone]

Marches sont descendues et désormais, clientèle est découverte. A sa portée, servante approche un plateau d'alcool. Dextre s'empare d'un verre d'absinthe, comme à son habitude, alors qu'il observe la foule. Sourire demeure aux lippes, masqué néanmoins par le masque qu'il porte. Pourtant, nul désire de se cacher derrière, après tout..Les vairons sont visibles, reconnaissables parmi tous. D'ailleurs, vairons se portent sur Elle, nichée dans un coin. Du noir ? Voilà qui semble être de circonstance ? Etait-elle en deuil de Dacien ? Peut être. Quelle tragédie. Rictus se perd, moqueur alors que Démon s'avance jusqu'à ce que ses pas s'interrompent. Servante lui ramène une note, désignant alors un faux et plus encore, une rousse. Regard balaye l'Assemblée pour finalement, croiser Lylie et enfin, la bonne rousse.

Masse s'avance et stature se pose derrière l'échine de la Divine Persephone. Main mâle se porte à l'épaule, quand le pouce lui, effleure déjà la nuque en un geste autoritaire qui ne laisse aucun doute sur son rôle, ici lieu. Dans son domaine.

Masque se penche, murmure se glisse à l'oreille de l'audacieuse. T t t t..Il n'est pas bon de tricher, demoiselle. Aussi délicate soit l'écriture, on ne peut imiter celle d'un de nos gérants ou bien..La mienne sans craindre d'être découverte par un œil avisé.. Faut dire que le Bertrand en a fait des faux dans sa jeunesse..Des conneries, il n'en est pas à sa première. Cela mérite bien un gage..Non ? Peut être..Un..fait sur mesure, que pensez-vous, demoiselle?

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Lylie_blanche
    [Salon – Aux côtés de Sagamore]

    Sourire se fait mutin lorsque les doigts mâles inversent la tendance et que Sagamore, avoue cette part de confiance et..malgré lui, de naïveté. Les deux avaient au moins cela en commun. L'Insouciance. Doucement, courtisane ajuste la robe, veillant à ne point faire de pli lorsqu'elle se pose sur l'accoudoir de Sagamore. Après tout, compagnie est agréable. Et puis, de cette place, ils peuvent tout contempler, anges comme démons.

    Vous ne succombez pas. Jamais? Regard d'azur limpide se porte sur lui, ne cherchant nullement à cacher ce sourire qui lui est propre. Une petite pique moqueuse ? A peine voilée alors qu'elle oublie le rempart client et courtisane le temps d'un jeu, d'une petite joute. D'ici, ils peuvent bien dominer le monde et en changer les règles, personne ne les entendra. Enfin, elle l'espérait.

    Où se trouve le plaisir, Sagamore, si on s'interdit de succomber ? Et puis, de vous à moi, Sir... Visage se rapproche pour mieux abandonner fragrances d'abricot et de fleur de rose à l'esprit mâle et murmures à ses tympans. Elle ne vient pas aux Hommes, on vient à Elle. Petit rictus est glissé comme pour mieux ponctuer qu'Elle avait pour elle, l'expérience des années. Insinue-t-elle, qu'Elle est vieille ? Si peu.

    Mais j'aime votre assurance, elle est...touchante. Garce ? Oui, elle l'a toujours été. Taquine, espiègle, joueuse..N'hésitant pas à flirter avec les limites et pourtant, à se faire pardonner quand pas avait été fait de trop. Mutine, doigts se perdent sur la paume mâle pour y dessiner des arabesques quand les lippes, elles, se font excuses à travers un baiser posé là, simplement, sur une joue virile.


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Montparnasse.
      [Grand Salon - Avec Soare ]


    Les premiers invités prennent place. Le regard de Montparnasse suit les uns et les autres, sourire amusé au coin des lèvres quand certains visage sont connus et reconnus. Sagamore pour commencer, ce jeune homme croisé dans une ville près d'Alençon et qu'il avait pris un malin plaisir à titiller dès que les travers ont été compris, et il se fera une joie de titiller sa patience mais plus tard. Lylie la Rousse est déjà au travail. Regard se pose ensuite sur un homme vêtu de blanc. Un homme qu'il n'est pas sûr de reconnaître mais dont la stature correspond. Un homme qu'il lui tarde de revoir, autant qu'il veut l'éviter. Mais cet homme là aussi il le saluera plus tard car déjà une mains se pose à son épaule. Se retournant, il reconnaît Soare, cette espèce de fils de pute avec lequel il s'est pourtant lié amitié dès leur plus jeune âge. Sourire étant sur ses lèvres en guise de salut et à la question de la trace sur son cou il répond avec une ironie certaine.

    - Un déguisement parfait pour ce que je suis. Celui d'un ange déchue, pendu au bout d'une corde pour l'envoyer dans l'enfer qui lui ait dut. Ainsi tu es venu. J'espère que tu sauras te tenir…

    Petit sourire de circonstances avant de baisser le ton et d'ajouter d'un petit air amusé :

    - A moins bien sûr que ce soit avec moi que tu veuilles te lâcher mais alors cela se fera dans l'intimité d'une pièce isolé…

    Il sait parfaitement que son ami préfère les courbe féminine à la virilité masculine mais l'occasion est trop belle pour que taquinerie lui soit épargné.

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Soare
    [Grand Salon - Avec Montparnasse ]


Si le sourire se dessine en coin face à l'explication, les onyx viennent se reposer sur la trace qu'il apprécie que moyennement. Sur le cou d'un autre il n'en aurait que faire, mais sur le cou de son salopard ça le chiffonne un brin tout de même.

J'me tiendrais...j'vais pas faire un scandale pour une pute.

Oh si il en est capable. Rien que le mot employé lui donne envie de grimacer et de péter des dents mais il suffisait pour lui de la trouver et de s'abstenir ensuite de poser ses yeux sur elle. L'ignorance lui éviterait bien des ennuis ce soir et c'était la meilleure chose à faire.
Les bras se croisent sur son torse et c'est à son tour de baisser le ton.


Mon Apollon si t'es seul abandonné, j'serais ravi d'm'isoler avec toi...

Les charbons brillent de cette lueur malicieuse faisant disparaître toute trace de la contrariété précédente.

Parions que nous finirons la soirée ensemble si tu m'crois pas.

La main caleuse se tend vers son ami, prête à être serrée pour sceller le pari.

La luxure - Faire au moins 5 paris sur tout et n'importe quoi. 1/5

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Clemence.
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Frustration
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❧ A l'étage - Chambre de Tara ☙




Dans le couloir, les galants et galantes vont et viennes. Regard croise rapidement celui de la Florale, tête respectueusement inclinée en la voyant se diriger vers le rez-de-chaussée en compagnie d’un homme qu’elle n’a que brièvement croisé. Regard retrouve rapidement la silhouette qui vient de se matérialiser dans l’encadrement de la porte en bois. Sourcils se haussent, effet de surprise immédiat en constatant l’audace de sa comparse. Sourire en coin s’esquisse avant que les azurs ne dessinent les courbes féminines attrayantes. Lèvres se retrouvent rapidement humecter alors qu’une profonde inspiration marque le début d’un contrôle de soi irrémédiable. Silencieuse, Féline entre dans la chambre avant de refermer la porte derrière elle non sans avoir admiré son magnifique fessier offert à la vue.

Merci Tara mais… as-tu conscience que nous pourrions arriver en retard de m’accueillir aussi… chaleureusement ?

Sourire tente de trouver réponse à son Ensorceleuse, azurs retrouvant rapidement l’éclat de sa malice. A l’évocation de la tenue, regard se détourne de cette sulfureuse vue pour se porter vers la tenue choisie par Tara. Pas la guide vers le tissu sombre qu’elle caresse du bout des doigts.

Réponse est donnée sans un regard échangé :


Si cela ne tenait qu’à moi… je préférais d’avantage te la retirer… Mais…

Soupire est lâché.

Nous sommes attendues.

As-tu conscience de ce à quoi tu es en train de jouer ? As-tu conscience de cette envie frustrante que tu attises en moi ?


Rire léger fend l’air à l’évocation de leur représentation. Non elle ne connait rien de la langue employée par Tara pour autant elle arrive aisément à reconnaître quelques mots quand ceux-ci sont manifestement bien articulés. Visage reprend la direction de l’Ensorceleuse avant de répondre :

Qui te dis que le diable ne s’est pas déguisé lui aussi ce soir ?

Clin d’œil est offert, gardant cette distance nécessaire à ralentir cette envie soudaine qui s’est emparée d’elle au moment même où elle l’a aperçue à l’encadrement de la porte. Réflexion se manifeste à son tour à l’interrogation de son Ensorceleuse.

Si c’était moi je me maquillerais les deux yeux mais… tu as une personnalité bien plus forte que la mienne et te maquiller un seul œil ne me choquerait pas venant de toi.

Sans demander l’accord, silhouette féminine vient prendre possession du bord du lit avant que la senestre se repose, soulageant le poids de son corps, courbes volontairement et habilement mises en avant.

Tu penses que ton joueur de dé sera là ce soir ?
Foulques_de_malemort
[Grand Salon - avec Elle]

Émeraudes en liesses, lippes recourbées en un rictus carnassier, le regard balaie le grand salon, observe avec attention les convives autant que les courtisans de ce lieu des plaisirs - du moins pour ceux qui laissaient entrevoir de quels clans il faisait partie. Amusement grandissant à suivre les groupes se former, groupement se résumant bien souvent à deux convives où les murmures semblent déjà être l’art majeur de l’heure. La dextre délie le papier pour y lire le gage, un fin soupire s’échappe de ses lèvres et les verdoyants de revenir vers la jarre - faire mine de déposer un gage, et en profiter pour changer le sien ? Possible… Mais serait-il joueur dans ce cas ? Évidemment que non - Iris affamée revenant sur le grand salon et profitant de chaque courbe pour s’y arrêter avec délice, les dessinant avec désir - nul plaisir ne commence sans la saveur du premier regard - et sans la moindre pudeur. Si l’un aurait dû particulièrement attirer son attention, dissimulé derrière ce pantalon blanc et un gilet de la même teinte, il ne lui porta pourtant qu’un intérêt vague masqué comme il se devait - et surtout - il y avait la démone dont la solitude ne soulignait que d’avantage son péché.

Abandon de l'indiscrétion du regard pour prendre la direction d’Elle. Quelques pas, une main qui abandonne le corps pour s’emparer d’une coupe l'appelant solitaire sur le plateau de la serveuse, et le voilà à quelques pas de la florale. Sera t'elle reconnaître l’homme sous le masque, le doute sera t'il de mise, ou simplement n’y verra t’elle qu’un potentiel client ? L’intrigue est amusante, le plaisir est croissant. Le voilà qu’il se tient devant elle, parant de cet air angélique et idiot dans laquelle il aime tant se parer. Le défi de ne point se faire reconnaître, mais surtout de goûter comme à cette première rencontre à l’ivresse de la séduction inattendue.

Madame, je suis honoré de faire votre rencontre.

Voix légèrement timide, fine et à peine plus audible qu’un murmure, l’homme se courbe avec légèreté - si l’on doit jouer l’ange, autant ne pas y aller dans la dentelle. - évitant ce baise main si souvent usé et désabusé, l’amenant à gagner en l’espace d’un souffle le corps de sa proie - orgueil ou luxure, son pire pêché ? - Le prince se redresse, évitant de plonger son regard dans le sien, fuyant pour laisser entrevoir le doute et offrir cette vilaine timidité. Amusons-nous, Abusons ! Le plaisir toujours au cœur des pensées, le chasseur déploie le piège, il ne reste qu’à savoir si la biche y plantera le pied. Le verre se porte à ses lèvres, avant de revenir vers la Rose.

Pour l'instant, cela semble bien calme, et je ne me voyais pas aller perturber les petits groupes qui se forme … Enfin les couples qui semblent se former. Puis-je avoir l’outrecuidance de m’inviter auprès de vous ? Où êtes-vous attendu, vous aussi ?

Sera-t-il assez joueur pour se dissimuler, ou Rose sera t'elle perspicace et verra t'elle à travers le masque ? À bien y réfléchir, elle pourrait aussi jouer le jeu, en le reconnaissant, mais laissant le doute planer sur cette pensée.

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Alaynna
{ - Chambre d'Alaynna - }

L'Italienne écoute le babillage de la petite servante, tout en la laissant l'aider à nouer sa robe. Ai-je vraiment le choix de toute façon ? No. Toute seule, il m'aurait fallu certainement des plombes avant que je n'arrive à me débattre avec les lacets, non sans compter que j'aurai du me contorsionner difficilement pour arriver à mes fins.

Est-ce un bon signe ? Elle en a de bonnes la jeunette !


" - Je ne doute nullement qu'il doit être d'humeur tout à fait charmante ce soir."

Un bon signe. Le signe qu'assurément, il se fout bien de ma gueule si ! Mais tant qu'il reste éloigné de moi, après tout, ce qu'il peut bien faire ou dire m'importe peu. Je n'ai d'ailleurs pas vraiment compris pourquoi il tenait tant à ce que je rentre au plus vite auprès de lui, puisque ma présence en tant que femme enceinte le dérange au plus haut point et lui procure des maux d'antan. Etrangement, c'est cette affirmation là qui m'a mise dans une colère noire et a piqué au plus haut point, et non pas, le fait, qu'il me considère comme une chienne tant que je n'aurai pas mis au monde une progéniture viable.
Le Baron de Salviac est aussi attentionné envers moi que le Griffé se montre froid et sans pitié. Si Benjen et Etienne sont semblables en des façons très particulières, l'un fait preuve d'humanité là où l'autre pêche de ne point en faire démonstration. Et là où Etienne ne me rappelle personne d'autre qu'Etienne, le baron lui, a depuis quelques temps, tendance à me rappeler quelque peu le père de ma fille.
D'ailleurs, j'ai bien compris que le Baron aurait préféré que je ne me rende pas à cette soirée. Il est clair que Benjen ne peut pas empiffrer Etienne et que la réciproque est vraie.
Néanmoins, je vis cette grossesse tout à fait différemment de ma précédente. Je me souviens que Niallan n'en avait que pour mon ventre, qu'il lui parlait et le touchait chaque jour, qu'il me gavait de petites attentions et m'interdisait de faire tout ce qui pouvait être source de danger pour ma grossesse.
Jusqu'à présent, le Griffé ne s'est pas une seule fois soucié de venir nouer un lien avec sa progéniture. Je ne partage pas ces moments avec Etienne, comme je le faisais avec Niallan, lorsque l'enfant bouge au creux de son cocon protecteur. Je ne partage pas avec lui, mes peurs, mes craintes, ou mes doutes.
Je ne sais pas ce que cette femme qui a autrefois porté son enfant a bien pu faire, mais il est indéniable que c'est moi qui en fait les frais aujourd'hui. Ainsi que la progéniture que je porte.
Mais étrangement, je fais avec. Parce que d'expérience, je sais pertinemment que ce n'est pas parce qu'un homme va vous chérir quand vous êtes enceinte, qu'il se montrera par la suite un merveilleux père. La vie m'a appris ces dernières années, qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Quelles qu'elles soient.

Un dernier regard dans le psyché, afin de vérifier que la robe tombe bien. Décolleté sur le devant avec son pendentif Lunaire ; et dans le dos est assurément mis en valeur. Nuque fine est dégagée, chignon flou bien en place et Précieuse Fibule y est fiché. Quelques traits de khol pour agrandir un regard, des effluves aromatique de mes fleurs de montagne disséminées aux creux des seins, du cou et des poignets et un zeste sur la chevelure et me voilà fin prête. Les petons ne sont pas chaussées et restent à l'air libre, simplement ornés de leurs chaines de cheville. Avec tous les luxueux et molletonneux tapis dont regorgent les lieux, ils seront de toute façon bien au chaud.

Un sourire à l'attention de la servante.


" - Ce sera inutile. Je vais descendre directement. Vous pouvez continuer de vaquer à vos occupations, ne vous préoccupez pas de moi. Vous n'aurez qu'à dire à Monsieur de Ligny, que présent a bien été reçu."

Et qu'ainsi il soit sûr que la servante avait fait son travail.

Un dernier regard dans le psyché, pour m'assurer que la moindre trace de fatigue n'est pas visible ce soir. C'est que veiller sur le Gérant que j'héberge en douce en ma demeure Parisienne n'a rien de reposant. Dacien, si je ne le houspillais pas et ne le surveillait pas, serait très certainement mort à l'heure actuelle. Je me faisais du souçi pour lui, mais je lui avais donné ma parole de me taire, et de n'informer personne de l'endroit où il se trouvait. J'avais tout de même pu lui faire comprendre qu'il valait mieux qu'il écrive à Elle, afin de s'expliquer. Et dans le secret de ma condition, je veillais sur lui, comme le médecin de l'Aphrodite le ferait pour tout un chacun de ses membres. Autant rester professionnelle, ainsi, rien ne m'obligeait à dévoiler ce que je pouvais tenir au secret professionnel. C'était plus aisé de penser ainsi, plutôt que de m'avouer que j'aidais Dacien parce que j'avait été touché par sa détresse et que je comprenais totalement la douleur qui était la sienne.
Quand je l'avais laissé ce soir, il semblait plutôt tranquille et j'avais laissé l'ordre à mon homme de main de garder un oeil sur lui.


{ Grand Salon }

Porte de chambre est soigneusement refermée derrière moi, et escaliers sont empruntés afin de rejoindre la salle des festivités, où il y a déjà du monde de présent. Pénétrant dans la salle, je me fonds dans l'ambiance, à défaut de porter un quelconque masque. A quoi bon ? Mon seul ventre aurait suffit à ce que Madone soit démasquée sans attendre. Je ne tarde pas à apercevoir Etienne, déjà en grande représentation. Un signe de tête en direction de la Gérante, afin de la saluer. Une rousse galante est là, ainsi que l'un des galants. Les autres ne devraient sans doute plus tarder avant de se montrer.
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Melissandre_malemort
[Entrée, puis Salon]


Les ailes de Mélissandre oscillent doucement dans son dos. On croirait qu'un cygne déploie ses ailes pour fendre la surface d'un étang et s'envoler dans le firmament, ce qu'accentue encore la ligne gracieuse de son cou quand elle lève le visage vers Bertrand. A la mention de son prénom, dernière née Malemort étire une lippe inférieure boudeuse. Être la soeur de Foulques présentait quelques inconvénients, dont celui d'être beaucoup trop connue pour une femme de son rang dans les lieux de perditions. Elle ne s'en formalisa pourtant pas et adressa au moustachu un clin d’œil complice, une main glissée dans le creux du coude de Raquel.

- Et bien nous le croiserions pantalon sur les chevilles. Je gage qu'il serait beaucoup plus géné que vous, ma chère. N'est ce pas, Messire... ? Quel est votre prénom, d'ailleurs ? Vous en savez bien plus sur moi que moi sur vous. N'est ce pas terriblement injuste ?

A travers le loup, les jolis yeux noirs pétillent d'amusement quand elle s'adresse au portier. Elle se réjouie d'autant plus que Vladimir fait son apparition, presque à l'heure, et particulièrement séduisant. Hissée sur la pointe des pieds, Malemort pose une petite menotte sur l'épaule du chat et souffle à son oreille, amorçant un nouveau round dans leur petit jeu. D'ailleurs, question est ponctuée d'un baiser léger comme une plume sur la pommette du chat. Après avoir dormi quasi enlacé, on peut se permettre pareils privautés.

- Quel pauvre bougre aura été égorgé pour que vous lui voliez sa culotte ?

Trève de bavardage. Le petit trio s'avance dans le salon, et Mélissandre prie silencieusement pour s'épargner la vue d'un Mortemart cul nu. Non pas que ce soit l'ambiance, ici. L'Aphrodite est feutré, sans tomber dans le vulgaire. Plus vraiment ce bouge ennuyeux où quelques gourdes royales venaient se donner des frissons en tétant vaguement un peu d'opium, mais pas graveleux non plus. Par ailleurs, elle est fière de son cavalier. Elle n'a plus guère besoin d'un sale type à son bras pour s'encanailler, elle qui arbore fièrement une réputation déplorable de séductrice en série, mais celui là est particulièrement sympathique. Et il parait tout aussi content d'avoir une princesse comme accessoire ce soir là. Quitte à jouer le jeu, autant lui prendre le bras et rapprocher légèrement leurs épaules. Charmant petit couple d'un soir qui accompagné de la radieuse Raquel pénètre dans le salon.
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Jehan_
[Devant la porte, à la bourre]

Aux pas lourds du colosse sur le pavé succèdent ceux, plus légers et rapprochés, de la Renarde. Drôle de couple en vérité, que tout opposait à première vu mais qui s’était attaché en quelques jours, quelques heures de liens indéfectibles, de ceux qui se nouent entre deux êtres qui se noient dans l’ivresse des corps pour mieux oublier qu’ils pensaient ne jamais connaître l’ivresse des coeurs.

Pourtant, ils sont là tous deux ce soir, Renarde trottinant aux côtés du Duc. Il avait fallu toute la persuasion de ce dernier pour convaincre la jeune-femme d’abandonner leur château ducal pour passer la soirée à l’Aphrodite ; non que Renarde craigne que son Pique de compagnon n’aille trousser une quelconque putain, mais par crainte de raviver des souvenirs encore à vif.

Ange ou Démon ; Colosse serait bien venu en armure, arguant qu’après tout, Duc d’Anjou et Piques, c’est ce qui doit le plus ressembler à un démon aux yeux de n’importe quel royaliste, mais il avait suffi d’un regard de la Frêle pour l’inciter, en bougonnant dans sa barbe, à se trouver tenue plus adaptée.
L’armure de plates a donc été remisée, au grand soulagement de la Goupile, au profit d’un costume d’ange qui, soyons honnête, laissait un peu dubitatif quand on connaît ne serait-ce qu’un peu l’esprit du Pique. La barbe et la crinière, enfin domptés pour l’occasion, surmontent une chemise et des braies d’un luxe discret et d’un blanc immaculé, sous l’épais mantel qui le protégeait du froid. Masque discret, pour dissimuler le peu de traits laissés visibles par la pilosité broussailleuse.

Enfin, la porte. Il la connaissait bien, pour avoir été à la place du moustachu, le temps de quelques mois. Dextre se raffermit un peu autour de la taille de la Renarde, et la voix de stentor daigne se présenter.

Jehan, Duc d’Anjou et sa compagne. Pas d’invitations, mais j’suis sûr qu’il reste toujours de la place pour un Duc et une Connétable.
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Bannière par Mélissandre de Malemort
Vladimir_kriev
[Entrée, salon - avec Mélissandre et Raquel]

Jouons donc, Malemort, si tu le veux. Jouons à ce jeu que nous aimons tous deux, ou je vais assurément me perdre mais ou je vais tâcher de t’entraîner à ma suite. Car ce soir, Princesse, tu ne connais pas toutes les règles, Chat te le fera sentir bien assez tôt.

Pour l’heure, ton éternel sourire en coin fleuri sur tes lippes. Jeux promettent d’être des plus délicieux. Pluriel, car outre l’ivresse d’une séduction devenue relation naturelle avec la Malemort, tu viens châtier, ce soir. Châtier l’impudente, la Renarde qui, après avoir distillé un poison oublié à tes tempes, à Montpellier, t’avoir offert ses forces et sa douce obscénité pour te perdre, a cru pouvoir te laisser sombrer, seul, et se détourner de l’homme qu’elle a perdu. Assurément, l’un d’entre vous se mordra les lèvres d’avoir osé l’affront avant la fin de la soirée ; que ce soit celui de venir traquer la Goupile jusque dans sa tanière, ou celui d’avoir osé penser, un instant, échapper aux serres du Corbeau.

Mais, chaque chose en son temps. Pour l’heure, à la main de la Princesse sur ton épaule, aux lippes chaudes à ta tempe rasée de près, réponds une main qui s’affirme conquérante l’espace de quelques instants, pour s’enrouler fugacement à une taille, y abandonner frôlement aérien avant de lui présenter ton bras. Ce soir, vous êtes couple, atypique s’il en est, d’un couple dont l’intimité s’est bornée à un sommeil partagé, avant que tu ne t’éclipses avant l’aube, d’un couple qui joue à l’être mais ne veut surtout pas en être un.


C’est une histoire palpitante, Princesse, crois-moi, mais je pense avoir la gorge bien trop sèche pour te la conter, pour l’heure…

Minois anguleux se tourne vers sa cavalière, lippes fines esquissent plus franchement un sourire.


Mais je t’en prie, Princesse, pas de prune… Chat a des goûts de luxe, ce soir, et sa compagnie vaut bien un whisky..

Puis, acier du regard se détache du séduisant visage royal, pour faire mine de chercher un serveur, ou le bar, face à vous. Mais c’est une crinière rousse que tu cherches, toi, déjà.

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--Persephone_
[Dans le salon-Aux cotés d'Etienne de Ligny]


L'alcool se perd lentement sur la langue pour rejoindre la gorge, douce volupté qui bientôt fera émerger dans la caboche un peu perchée, de délicieuses images sur la suite de la soirée.

Perdue dans ses pensées, la main libre se pose sur le rebord du fauteuil et les doigts de caresser le bois avec langueur.

Elle ne l'a pas venu venir celle là. Elle avait appris au détour d'une taverne qu'avait lieu cette fameuse soirée. Étonnée de ne pas avoir reçu d'invitation, elle avait remué toutes les pièces de la demeure, jurant au voleur..l'un des employés, en qui elle avait toute confiance, avait sans doute voler le carton..parce-qu’il lui semblait impensable de ne pas avoir été invitée.

Finalement deux jours s'étaient passés et aux grands maux les grands remèdes. Prenant une ancienne invitation, elle s'était appliquée à imiter l'écriture d'un membre de l'Aphrodite. Elle n'était pas parfaite mais ferait sans doute l'affaire. Enfin ça c'est ce qu'elle avait espéré ! C'était sans compter sur l'oeil de lynx du portier.

C'est ainsi équipé qu'elle avait décidé de participer à ce bal de l'Aphrodite. Après tout aujourd'hui plus qu'un autre elle était libre de toutes chaînes.

Elle reportea son verre à ses lèvres jusqu'à en faire couler une gorgée. Le vin n'a pas le temps de finir sa course du calice à ses lippes que déjà le visage se fige en sentant la délicate pression digitale sur sa nuque. Léger tressaillement imperceptible pour les autres sauf pour celui qui en est la source. Le verre est légèrement écarté et de répondre à son interlocuteur tout en regardant toujours la salle.

Pardonnez mais...Je ne vois pas de quoi vous me parlez.

Ne jamais avouer une faute ! JAMAIS

Le visage se tourne finalement vers le Maître des lieux et azurs faussement étonnés de légèrement se plisser tandis que la bouche affiche une moue presque enfantine. Faire l'idiote...après tout le jeu pouvait s'avérer drôle.

- Un gage ? ah oui la jarre, j'en ai pris un au passage, il est ici.

Petit papier est sorti du bustier et de l'agiter sous le nez d'Etienne.

- Il est là vous voyez, je n'ai pas triché !

Et les lippes de s'étirer dans un ultime espoir de le voir abandonner. Jambes se décroisent, se recroisent espérant que le regard masculin déviera un instant sur celles-ci.

Essayer n'est pas gagner mais c'est garder un semblant de dignité !
Helvalia
    [Devant la porte, avec Jehan]

    Ses deux mains serrées l’une dans l’autre en un geste qui ne laisse aucun doute quant à la nervosité qui l’agite, la Renarde tente de disparaître contre la silhouette du Colosse qui est parvenu à la traîner jusqu’ici. La foule commence à affluer dans les ruelles, affublée de costumes en tous genres, mais les prunelles azurées tentent déjà de voir par-delà les masques. Elle guette un regard clair, finalement si semblable au sien. Une tignasse brune surplombant une silhouette gracile et longiligne. Une gueule d’ange qui, pourtant, hante chacune de ses nuits, depuis son dernier passage à Paris. Et, quand bien même elle se planque derrière l’imposante carcasse masculine du Pique déguisé en ange, la Goupil est loin d’avoir l’esprit tranquille.

    Rendue muette par l’anxiété, elle laisse Jehan annoncer leur arrivée, en passant distraitement l’index sur le bracelet sombre qui ceint son poignet.

    Frêle silhouette se pare, ce soir, d’une robe en noir et blanc, dont la coupe près du corps souligne les formes récemment devenues trop minces pour être devinées sous les tenues plus évasées. Poupée de porcelaine se trouve amaigrie par l’insomnie et le manque d’appétit, mais elle n’en a pas moins profité de son nouveau rang pour commander une robe excessivement chère, faite sur mesure pour la Duchesse consort. Côté coeur, le tissu d’un blanc immaculé recouvre le bras jusqu’au poignet, dissimulant sagement la moindre parcelle de peau. Côté droit, le vêtement se fait noir de bakélite, laissant le bras nu, couvrant à peine le côté d’une épaule et dévoilant la naissance d’une poitrine mouchetée d’éphélides. Entre ange et démon, l’Azurée n’a pu choisir, mais l’ivoire de la tenue est peu à peu grignoté par le tissu plus sombre. Un loup noir, stylisé, dissimule la moitié de son visage, et des plumes de même couleur, semblables à une unique aile de corbeau, se déploient dans son dos, du côté opposé à celui étreint par le mercenaire.

    Pour ce qui est de se fondre dans la masse, la Renarde est loin de passer inaperçue. Mais les excentriques atours dont elle se pare cette nuit ont au moins le mérite de dissimuler celle qui se cache sous le costume. Seuls indices, le regard céruléen qui lui mange le visage, les taches de son qui éclaboussent sa peau, et la crinière fauve, tirée en une tresse serrée côté pile, natte échouant en cascade ambrée côté face.

    La jeune-femme se hisse sur la pointe des pieds, pour murmurer contre la tempe masculine. « Tu es sûr qu’on a le droit d’être là….? »

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Belinda.kaiser
1,2,3 oui c'est à toi
Mais oh laissez Bambi faire
Elle a besoin de plaire
*


    ♠ Paris, pont au change ♠

    Vous demeurez ton frère adoré et toi dans un petit meublé que vous avez pris soin de louer pour vos séjours à Paris. Clarance a pris goût à la vie parisienne, toi, tu aimes à l’accompagner. Dans cette ville animée, anonyme, tu profites de cette liberté que ton aîné te refuse à Chambéry et de ses nombreuses boutiques de tissus et vêtements. Hier, vous vous êtes rendu dans cette maison de couture qui devait vous confectionner des tenues spéciales pour un bal costumé. Tu ne sais plus exactement où c’est lui qui gère tout ce qui est sorties, mais cette fois, il t’a laissé choisir les tenues. Ton frère a plus de goût en matière de tissus que toi, c’est un fait. Rien d’étonnant à cela, c’est un artiste, à ton oeil le plus talentueux ; il a cette sensibilité à fleur de peau que tu pourrais jalouser si tu ne l’aimais pas autant. Ton Bambini dont le bien-être t’importe toujours plus que tes propres caprices, c’est pour dire à quel point tu tiens au petit dernier des Kaiser ; Au départ tu voulais avoir l’air d’un ange, ta blondeur et ton teint opalescent s’y prêtent, avoir de grandes ailes argentées, le prix n’a jamais été un problème pour toi, l’héritage de vos parents a plus que pourvu. L’héritage oui, le dragon qui en tient les ficelles un peu moins. Tu as revu tes exigences. Tu as choisi les étoffes et les couleurs pour qu’elles soient assorties. Tu es saisi par sa beauté tant la tenue lui rend grâce. La chemise de soie noire, au col haut souligne sa gorge tendre, la redingote taillée pour s’ajuster à sa morphologie, lui donne une noblesse dans le maintien, et bien qu’elle soit courte, le surpiquage perle s’agrémente de bouton d’argent pur, ajoute une animalité que tu n’avais jamais remarquée. Malgré ta pudeur fraternelle, tu oses jeter un œil sur les hauts-de-chausses doublés de soie gris perle où aucune broderie n’a été ajoutée. Les bas-de-chausses au noir plus intense, accentuent la ligne fine de ses mollets. Ainsi vêtu, il ressemble à un incube, tu te garderas bien de le lui faire remarquer, tu es sa sœur.

    Bien qu’il ait été impatient de découvrir la tienne, tu as préféré lui en faire la surprise, elle est bien moins recherché que pour lui et tu as un peu peur qu’il refuse que tu la mettes. Tu n’as pour une fois cédé ni au chantage ni à sa bouderie coutumière.
    Aujourd’hui, lorsque vous vous êtes habillés, il ne t’a pas dit un mot, ne t’a pas non plus proposé ni de te coiffer, ni de te maquiller comme il en a l’habitude. Son comportement t’a chagriné, tu ne le supportes que très mal mais tu gardes le silence. Tu as depuis longtemps accepté son caractère, tu n’as jamais rien fait pour qu’il le change et vous êtes trop semblables pour lui en tenir rigueur, tu sais que tu peux être tout aussi blessantes, si ce n’est pire. Tu as caché ta robe sous une longue cape doublé, fermé par ne boucle d’argent acheté il y a peu.



    ♀ Devant l’Aphrodite ♂

    Le court trajet s’est fait dans le plus grand silence. Clarance si bavard est resté mutique, le visage fermé, tourné vers les rues. Tu t’es approchée doucement, tu t’es glissée contre lui, le menton s’est posé sur son épaule.

    _ Bambini, tu ne peux pas continuer à me bouder comme ça, sinon nous passerons la pire soirée de notre vie, pire que d’entendre Alkar nous sermonner sur nos dépenses, tu imagines ?


    Tu as essayé de lui arracher un sourire et tu as reçu un mur de froideur. Tu pinces les lèvres, tu ne lui feras pas le plaisir de montrer ce que tu ressens, ton ciel d’été s’est assombri. Tu ouvres la porte avant que le cocher ne stoppe la voiture que vous avez affrété prête à sauter. Une main ferme t’attrape le bras au dernier moment, celle de ton frère, te tire vers lui. Sans un mot, tire de sa poche un écrin de velours bleu nuit, te la tend. Tes lippes s’arrondissent, ton coeur bas une mesure désordonnée. Fébrile, tu tire sur le cordon. Ton cri rompt le silence. Entre tes doigts, tremblants, tu fixes le collier en argent aux multiples diamants taillés pour former en pendentif une fleur, où pend une goutte d’un bleu pur. Tu lui as sauté dans les bras, embrasser ses joues en veillant à ne pas te répandre en pleurs inutiles. Tu as eu du mal à maquiller tes yeux, ce serait dommage de tout gâcher pour si peu.


    ♂ Entrée ♀

    Tu as laissé ton frère s’avancer et sortir son invitation. Tu ne poses pas de questions, il ne répondrait sans doute pas. Ce soir, il est plus diabolique que jamais. Le collier toujours dans ta main, tu te défais de ta cape, la tend à qui de droit, ton frère n’a pas encore regardé de ton côté, tanpis pour lui, il ne verra ta robe qu’une fois que tu seras dans le grand salon.
    Tu n’as pas d’armes sur toi, ton épée est sur ton lit à Chambéry. Tu t’éloignes de lui et demande à quelqu’un de t’aider à mettre son cadeau. Et pendant que tu relèves tes cheveux, tu sens son regard se porter sur toi. Il l’a enfin vu. Tu sais qu’il détaille ta vêture, que son œil fixe les coutures pour y découvrir la similitude avec sa propre mise. Et il ne sera pas déçu. Si de dos on voit que tes épaules sont dénudées, qu’un lacet d’un noir profond serre ton dos, il peut voir en dessous une longue cotte de soie perle, presque transparente, superposée par une seconde en tulle noire brodée ou l’on devine plus que l’on voit la cambrure de tes reins, en te retournant pour lui sourire, parce que cela ne peut être que lui, tu lui fais découvrir ce bustier sans manche ou deux monts reposent fermement, son automne glisse, critique, vers l’ensemble, l’avant est inspecté, la première cotte moule ton corps, dessine tes courbes, la seconde, plus détaillé est piqué d’argent, montre des arabesque sur la partie la plus intime pour en cacher l’essence et s’étendent jusqu’au cuisses.
    Osée. Très osée et pourtant, rien n’est vulgaire dans ta tenue.




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