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[RP] Voyage d'une rouquine dans le passé...

Breccan
[Ban-Zaaaï!]

Bref rappel des faits...
Breccan dans arbre, voyageur de l'ombre suspect qui nous file le train,Gallois volant, piège qui se referme,suspect ratatiné.
On peut difficilement mieux résumer l'épisode précédent et maintenant on se relaxe,on se sirote un verre de prune et on savoure la suite...

Le seigneur de Sarran venait de faire un vol plané pour atterrir sur le dos du poursuivant douteux.
Enfin douteux...jusqu'à ce que Brec le voit de près voir même de très près et que celui ci réponde aux questions fraichement posées.
Ah ben oui tout de suite ça aide.
Visiblement l'inconscient ne s'attendait pas à être accueilli de la sorte, mais on ne peut pas lui en vouloir après tout on se prépare pas toujours à passer de la sécurité toute relative de la scelle du cheval à un câlin poussiéreux avec le sol.
Le Gallois esquissa un petit sourire lorsque l'inconnu répondit aux questions,fort heureusement il ne l'avait pas abimé et cela lui facilitait grandement les choses...m'enfin s'il avait fallu le ramener en ville ligoté derrière son cheval,il l'aurait fait.
Devoir quand tu nous tiens.


Ecoute mon brave ! A ton avis qui essayerait de voir la comtesse ? Qui aurait fait le voyage Briançon-Lyon afin de l’accueillir ? Qui l’aurait manqué deux fois avant de reprendre la route ? Et qui en a marre parce qu’il n’arrive pas à voir son homologue ?

Mon brave?!?
Qui est ce qu'il appelle mon brave celui là?
On se connait d'abord?
Oui brave Breccan l'était il n'y a pas de doute ,mais dit de cette façon ça avait tout l'air de...'fin bref, pas la peine d'en rajouter non plus.Ce qui compte avant tout c'est la sécurité du gouverneur Phelim et de sa sœurette bien que cette dernière a les bras pour se défendre seule.
La comtesse?
Il ne nous filait pas le train à cause du gouverneur qui nous accompagnait mais à cause de la rouquine...qu'est ce qu'il peut bien lui vouloir..
Le puzzle commençait à se complétait au fur et à mesure dans la caboche du Sublime.
Il le regarda d'un œil suspicieux afin de déceler le vrai du faux..son expérience de juge et de procureur l'aidant assez dans ce genre d'exercice...puis toujours sans dire un mot Breccan se releva.


Je trouve votre attitude dangereuse messire homologue.
La prochaine fois vous n'aurez peut être pas la chance de vous faire sauter dessus par quelqu'un comme moi et vous finirez...enfin bref je passe les détails.
Vous avez fait tout ce chemin pour voir Ewa et bien continuez votre route jusque Briançon et préparez son arrivée si vous le souhaitez.
Ce sera bien plus prudent que de la suivre de cette façon étrange.
Bonne route...


Sur ce Breccan se dirigea vers son cheval attaché un peu plus loin en retrait de la route et se hâta de rejoindre la ville où une auberge chaleureuse et de quoi se refaire une beauté l'attendait.
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Ewaele
[D’Embrun à Briançon]

Ewa dormait, d'un repos profond et limpide...En cet instant, rien ni personne n’aurait pu l'empêcher de se laisser bercer lentement au rythme des battements de son coeur, enlacée par Morphée. Elle était posée dans son sommeil, ce qui était rare. L'expression de son visage traduisait une certaine tranquillité, une sérénité profonde. Enveloppée par les ailes des anges, elle dut bien vite redescendre sur terre, en sursaut, bondit de son lit, les lattes lâchèrent, n'appréciant pas le bon réflexe de la jeune femme, et le lit céda...De la poussière envahit la pièce. Quand celle-ci fut dissipée, elle put enfin découvrir ce qui l'avait tiré de son sommeil. Les volets. A cause d'une bourrasque de vent semblant venir d'un autre monde, les rayons de soleil se déversaient à présent dans la pièce, noyant tout ce qui s'y trouvait d'une lumière apaisante et douce.

Où était-elle? Le sommeil avait été difficile à trouver mais à force de se retourner, de s'enfouir et de se recroqueviller sous les couvertures récupérées au pied des bas flancs, elle aurait sombré, agrippé avant la submersion définitive, aux images de la course rêvée : couloir blême, pur linceul de neige et l'arête pure, aérienne, frangée de lumière folle. La route vers Briançon. L'idiot du paysage sommeillait en elle. Il fallait le secouer. Le paysage apparaissait en effet comme l'inexorable montée d'une sensiblerie généralisée et béate, que seuls les faux-fuyants d'un regard patiemment dompté pouvaient déjouer. Au-delà des cols, se dévoilait une contrée neuve, pleine de mystères, de dangers et de promesses. Partis à la découverte du monde, dans les montagnes, nos ancêtres avaient vécu cet instant où l'excitation de la découverte se mêlait à la peur de l'inconnu.

Tout, dans cet aspect sévère à la fois et enchanteur, étonnait, réjouissait et attristait l'observatrice. D'un coté, la vue majestueuse des hautes montagnes, une nature sauvage qui fuyait, s'élevant graduellement en amphithéâtres escarpés jusques aux pieds des glaciers, de l'autre l'éclat d'un ciel d'azur, des champs émaillés de fleurs, chargés de fruits, se dessinant dans tous les sens, brillants de végétation sur toute l'étendue des coteaux, comme dans les vallons les plus reculés et sur la plaine, ce qui donnait au pays un aspect de féerie vraiment pittoresque.

La route était bel et bien aussi longue que dans ses souvenirs les plus fous. Son enfance avait mêlé la nature et la solitude, ce qui expliquait facilement l'étrange caractère du personnage. Un filet d'air lui caressait le visage, il était si léger qu'un papillon ne s'y serait pas risqué, de peur de perturber l'harmonie du moment. Elle avait regardé le soleil se noyer derrière les montagnes depuis l'aube, et à présent la nuit tombait. La mer d'herbe oscillait et s'agitait au grès du vent en prenant la couleur de l'argent. Ce paysage aux environs de la frontière entre le rêve et l'inconscient ne pouvait pas être unique, elle en était persuadée. Un endroit onirique comme celui-ci devait exister ailleurs.

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Ewaele
[Briançon… des jours et des nuits]

Parce qu’on se plait à croire que quand on laisse une plume filer sur le vélin, ce qui sera dit et raconté sera lu, un jour, par un cercle fermé de personnes proches ou aimés, qui ne verront, dans tout cela, qu'une façon de laisser une trace de ce qui fut ou presque. Qui comprendront que les mots sont là pour enjoliver et, que ce qui n’est pas dit, ou ce qui peut prêter à confusion, est une volonté du conteur pour que des sourires naissent sur les lèvres et que cela soit une histoire agréable et distrayante. Si celle qui couchait sur parchemin ses récits avait pu savoir ce qu’il se racontait dans son dos pendant qu’elle était loin de ses terres, si elle avait eu idée de ce qu’il se fomentait, elle aurait sans doute arrêté d’écrire, mais il n’en était rien. Ewa était loin des turpitudes du Limousin, des pensées, des penseurs toujours aussi démoniaques et vils, loin des rumeurs et des quand dira-t-on. Mais on le savait, dans le royaume, il ne faisait pas bon avoir des titres et se retrouver sur les devants de la scène, cela déplaisait, créait des jalousies, et ouvrait une porte aux bassesses en tout genre.

A Briançon depuis quelques jours déjà la rouquine avait prit ses marques, faisait connaissance avec certains villageois, peut être même tissait des liens, cela le temps lui dirait. Il s’était passé bien des choses. Ses matinées, elle les passait à découvrir la ville et ses alentours, elle ne voyait guère le Gouverneur ou Breccan, chacun à ses occupations. Le temps s’égrenait lentement, et les préoccupations des uns n’étaient pas celles des autres. Elle, elle se laissait vivre, profitant des belles journées ensoleillée pour partir à l’aventure dans les montagnes vivifiantes et revigorantes. Découvrir les éléments qui l’entouraient et qui lui rappelaient de nombreuses choses. Déjà sa venue ici il y avait quelques années, puis l’Auvergne où elle avait grandit, élevée par son père, maitre d’armes qui lui avait transmis son savoir, ainsi qu’à Marie Alice, son amie de toujours, son ainée de deux ans avec qui elle avait fait son passage de l’enfance à son état de femme. Elle avait passé de longues heures sur un promontoire rocheux à observer la plaine en se demandant ce que serait l’avenir.

Pourtant une matinée fut bien différente, elle était partie accompagnée du prévôt Dame Plume et du Seigneur de Sarran à la chasse aux myrtilles. Cela lui avait arraché un sourire, car la myrtille ne se chassait pas, mais ces propos provenaient d’une boutade de taverne avec la Bourgmestre. Elle se souvenait, elle avait 9 ans. Cela se passait loin là bas. Elle avait 9 ans, elle courait au milieu de cette grande coulée verte, prairie balafre au cœur de la forêt. La pente était raide, elle tomba évidemment, elle avait 9 ans. Elle roula, se releva, pleurant et riant en même temps. En quelques bonds elle avait rejoint son père et son amie, occupés à leur cueillette. Ewa chipa une pleine poignée de myrtilles et repartit en courant, tout en se les fourrant dans la bouche. Enfant qu’elle était, elle s'étala dans l'herbe, le ciel si parfaitement bleu tournoyait, elle le voyait à cause de la cime des arbres en mouvement. D'un coup de langue elle avait lapé un peu du jus de myrtilles qui lui coulait sur le menton. En rentrant, après la cueillette, elle imaginait les tartes, de la confiture. Sûrement moins que prévu, si on considérait le tribut qu’elle avait prélevé tout au long de l'après midi et dont une bonne partie était encore là, barbouillée sur ses joues, sur ses mains et même, mystère insondable, sur son front. Elle avait 9 ans, aimait les myrtilles, allongée dans l'herbe l'été.

Retour aux buissons qui s’étendaient à perte de vue devant ses yeux, ils n’avaient plus qu’à s’abaisser, les myrtilles leur tendaient les bras pour être déguster, là, avec gourmandise.

Mais il y avait aussi les soirées et nuits à Briançon, les tavernes. Surtout celle de la mairie avec Ninoua. Là, souvent, le Gouverneur et leur éternel discussion sur un sujet fâcheux et dont la rousse ne voulait surtout pas se mêler. Loin des affres du Limousin, elle ne voulait pas entendre parler des problèmes des endroits où elle pouvait séjourner. Et pourtant comment faire autrement, le sujet devenait récurrent, la jeune femme écoutait silencieuse, voire même perdue à regarder par la fenêtre. Il faut dire aussi que son compagnon de route se faisait souvent rare ses derniers temps, et voire même absent, quand la « chasse » aux myrtilles l’avait fortement fatigué. Du moins c’était ce qu’il avançait. Allez savoir, peut-être une rencontre fortuite dans les rues de Briançon… Un sourire se logea sur les lèvres de la narratrice, le pauvre était veuf depuis quelques jours maintenant, il avait bien le droit à du réconfort lui aussi…

Ewaële grimaça au moment où sa plume et ses idées se mirent en place pour parler de l’épisode suivant. Le jour où elle avait dit au Gouverneur ses origines, son pays de naissance, et où il avait avoué ne pas aimer les Irlandais… Blessée, meurtrie, par ses propos trois jours durant, elle avait essayé de faire abstraction de cela, essayant de lui expliqué qu’au-delà de son pays natal, cela ne changeait pas ce qu’il avait vu en elle jusqu'à ce jour. Pourquoi lui demander du temps pour accepter un fait que de toute façon elle ne pouvait pas changer? Pourquoi ce revirement d’attitude pour une histoire de nationalité? N’avait-elle pas prouvé par ses actes et ses divers engagements son attachement à la Couronne, aux terres françoyses ? Oui, elle avait eu mal d’entendre certains mots, et l’attitude de l’homme envers elle lui avait fait prendre beaucoup de recul et devenir vis-à-vis de lui plus ironique, plus cinglante. Allant même jusqu'à lui verser un verre de bière sur ses braies par pur plaisir de le vexer. Puis elle avait mis de l’eau dans son vin, se disant que de toute façon tout cela ne servait à rien, il prenait un malin plaisir à essayer de faire fuir les personnes qui voulait un peu lui tendre la main, l’aider et se rendre utile. Lire sur le visage de Phelim était enfantin, mais têtue elle était et resterait quitte à en perdre sa chevelure de feu comme il lui avait dit, cela ne lui faisait pas peur… Sine Metu, lui avait-elle répondu!

Elle était là toujours sur son promontoire, plume en bouche maintenant, recherchant les quelques détails qui avaient pu lui échapper, raturant et recommençant, car elle n’aimait pas un mot ou en préférait un autre. Le jour perdait de sa superbe et ses yeux fatigués à se relire inlassablement papillonnaient… Il devait être temps de rentrer au campement, et laisser la nuit faire place au jour sur ce merveilleux paysage où elle se sentait comme chez elle, nostalgie d’un temps qui lui redonnait petit a petit envie de recommencer ailleurs, autrement, du moins pendant un temps s’accrocher ici et découvrir ce qui pourrait l’attirer pour un avenir sans doute meilleur. Mais là décision seule ne lui revenait pas, et des discussions sur ses envies, ses besoins devraient un jour avoir lieu. Quitte a tout perdre pour son bien être? Qui le savait?

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Akmer
[sur les routes avant d’arrivé à Briançon, tôt le mtin]

D’un signe de tête il laissa partir l’homme qui lui avait sauté dessus pour lui poser d’étrange question. Et finalement cela ne l’avait que retarder, et recouvert de terre qui plus est. Il tapa énergiquement sur ses vêtements et un nuage de terre s’éleva dans le ciel avant de reprendre la route. La chevauché fut plus longue que d’habitude, mais aussi plus ennuyeuse. Lui et sa monture présentèrent des signes de fatigue apparent, mais Akmer ne voulait pas laisser tomber, après tout peut être qu’il finirait par apercevoir son homologue.

Après un voyage qui prenait enfin fin, il arriva à Briançon. Immédiatement il essaya de prendre des nouvelles de la comtesse. Il avait appris qu’elle couchait non loin d’ici. Et sans plus attendre il se dirigea vers elle afin de la rencontrer enfin. Il était très tôt le matin, mais il espérait que de voir son homologue dauphinois dissiperait le mauvais sentiment d’avoir été lever très tôt.

Arrivant devant la porte, quelques doutes firent leur apparition. Il les dissipa en faisant un pas vers la porte ainsi qu’en tapant deux coups nets et forts sur la porte :


Excellence ? Il retapa de nouveau, Excellence ?

Il n’en dit pas plus, espérant que cela suffirait à attirer la comtesse.
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Akmer, tout simplement.
Ewaele
[Briançon… Des souvenirs aux au revoir…]

Le jour se levait à peine, la luminosité dans la chambre d’Ewa allait grandissante et elle était là, allongée, après une longue nuit en taverne où des négociations avaient eu lieu. Sa nuit, aussi courte fut-elle, avait été agitée comme bien souvent maintenant. Mais elle était là s’en l’être, ce matin comme bien souvent depuis son départ du Limousin. Elle partait rejoindre ses souvenirs avec lui, tout ces moments partagés, bon ou mauvais, tendus ou idylliques, ceux depuis leur première rencontre après tout un échange épistolaire où lui était Comte et elle pas grand-chose… Le temps avait fait évoluer les choses, pour elle, pour lui, pour eux.

Première rencontre : La remise des décorations pour la guerre de Bretagne.

D’Yssandon, son domaine, à Limoges puis à la place centrale de la ville, elle était Comtesse du Limousin depuis un ou deux jours seulement, et déjà elle devait remplir ses devoirs. Du monde, beaucoup de monde en ce mois d’octobre 1456… C’était la fierté limousine qui était aujourd’hui célébrée, les soldats portant fièrement les couleurs du Comté au delà de leur frontières, et ceux défendant vaillamment leurs terres. Célébrer la formidable mobilisation des militaires et de leur chef, une pensée particulière pour Bess et Enguerrand, ceux qui les avaient si vaillamment conduits tout le long de cette terrible épreuve… Puis elle se rappela enfin comment la Vice Comtesse avait été blessée et lui avait remis le commandement de la Colm… Et ensuite… Le passé proche de sa vie qui faisait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui… Il s'agissait plus, pour lui, de rendre hommage aux défunts, tombés au nom de la folie humaine, que d'applaudir à la remise d'un bout de ferraille, même si les distingués pouvaient être fiers de leurs actes et de leur bravoure. Quand enfin leurs regards se croisèrent. Lorsque, plus tard, tout à l'heure, non maintenant, sur l’heure, elle descendit de l’estrade et sans réfléchir, traversa les rangs des soldats et la foule pour venir chercher son bras et le guider auprès d’elle, non pas sur cette scène où les médailles étaient distribués mais devant, à ses côtés... Trouble passager pour lui, puis pour elle, se rendant compte de son geste qu'elle pensait anodin. Elle se souvenait encore de sa première phrase : « Ma Dame, ma place est parmi la foule. Je ne suis ni au Conseil, ni votre époux pour me dresser ainsi à vos côtés durant une cérémonie officielle. L'honneur que vous me faites est trop grand et je ne sais que dire. Que vont penser les gens ? » Mais il était resté. Malgré ses mots distants, sa main gantée avait retenu celle de la Comtesse posée alors sur son bras. Il l’avait serrée tout le reste de la cérémonie, échangeant regards et sourires où passaient trouble, émotions.

Première allégeances.

Elle se souvenait encore de ses mots prononcés à cette occasion : « Comtesse. Cela fait un certain temps que les allégeances étaient devenues une corvée, évitée grâce à l'envoi de missives dûment rédigées et scellées. La nouvelle de votre élection m'emplit de joie et c'est avec une réelle sincérité que je vous jure conseil, fidélité et loyauté. Mes biens sont, dans la mesure de mes moyens bien sûr, à votre disposition et vous pouvez en disposer selon votre bon vouloir dans le bien du Comté et de sa population. Ma personne vous appartient de même : ordonnez et j'obéirai! » Un sourire avait étiré les lèvres de l’homme lui faisant face. Réponse faite, elle s’était approchée pour la traditionnelle accolade qui avait fini en baiser vassalique puis elle avait rajouté à voix basse : « Si votre personne m’appartient ou du moins au Limousin, n’oubliez jamais que mon épée est votre et je réitère cette promesse faite un jour. » Elle lui avait remis un présent, une petite campanule en broche forgée pour lui dans sa forge, pour le remercier. Cette fleur représentait la gratitude tout simplement. Il était troublé tout autant qu’elle et, en reculant, il avait porté sa main à ses lèvres dans un geste sans doute inconscient avant de la laisser retomber.

L’après.

Le passage du Roy en Limousin, nouvelle occasion de se retrouver, il devait être son cavalier pour les diverses cérémonies. Puis une mission sur Tulle où il avait voulu être près d'elle, pour revenir précipitamment car les Alterac étaient annoncés. Course sur la route, conversations, rire, et découvertes de l’un et de l’autre. Son second mandat, nouvelles allégeances, il était le héraut de la cérémonie. Moment tragique quand un des gardes dans un mouvement précipité avait laissé tomber sa lance, déchirant le bustier de la Comtesse, et la blessant. Réaction du Comte de Turenne, inquiétude et peur. Echange du premier baiser. Puis des visites de plus en plus courantes dans son hôtel de Brassac à Limoges, jusqu'à ce jour où…

Il ne pouvait s'empêcher de noter les différences qui les opposaient : lui, le Comte vieillissant, relique d'un âge déjà révolu où les valeurs de la noblesse signifiaient encore quelque chose, du moins le pensait-il ; elle, jeune et belle, espoir d'une génération poussée trop vite entre les guerres, héritière des carnages et des pillages. Lui, le courtisan rompu aux usages de la Cour royale, habitué au luxe et au confort que procure la richesse, elle, militaire jusqu'au bout des ongles, habituée aux privations et à l'inconfort d'une vie d'errance. Lui, froid et compassé, vaniteux et orgueilleux à l'extrême, elle, vivace comme le feu, insaisissable comme le vif-argent. Lui, produit d'une noblesse sûre de son rang, de sa fortune et de son passé, elle, récipiendaire d'une noblesse incertaine, nourrie d'insécurité et de doute. Mais voilà il avait pris une décision et ses paroles résonnait encore en elle : « J'ai remarqué lors des diverses cérémonies publiques auxquelles nous avons assisté que tu n'avais rien de vraiment adapté pour te parer. Maintenant que te voilà Comtesse, même malgré toi, c'est le genre de détails que ne manqueront pas de remarquer ceux qui t'entourent.
J'ai donc décidé de remédier à cette situation. Considère cela comme mon présent pour ton Comté de la Roche-Aymon, don de l'ensemble des Limousins. Prend-le également pour la preuve de mon attachement à ton égard et de ce que je ressens.
Ces joyaux appartiennent à ma famille depuis des générations. Un de mes ancêtres les ramena de Terre Sainte, suite à l'une des croisades. Toutes les femmes de mon sang les ont portés. Ma mère s'en para même le jour de son mariage avec mon père. Je veux qu'ils soient tiens, désormais.
»
Un temps de silence avant qu'il ne reprenne.
« Sache que je ne te demande rien et que je comprendrais si jamais tu les refuses. Il n'y a dans mon geste aucune obligation, aucun engagement, aucune condition. Je veux simplement que tu connaisses l'existence de ces objets et que tu saches ce qu'ils peuvent signifier. Si tu souhaites les porter et t'en parer, fort bien ! Sinon, oublions-les et renvoyons-les d'où ils viennent. »
Mais tout ne s’était pas passé comme prévu pour lui, un simple mot avait fait voler en éclat ce moment intimiste, et la jeune femme avait fuit laissant la parure derrière elle… Il avait pourtant réussit à la retenir avant qu’elle ne passe la porte cochère. Plantée là, droite, fière, lui tournant le dos, son buste se balançant de façon à peine visible d’avant en arrière marquant son hésitation. Elle ferma les yeux se remémorant lui, elle, eux…

Des coups furent frappés à la porte qui la fit revenir au temps présent. Akmer. Un sourire se dessina sur les lèvres d’Ewa… Elle l’invita à rentrer, lui offrit son présent, différents alcools provenant des meilleurs caves de la région limousine. Ils devisèrent longuement sur leur travail, sur leurs contrées. Le temps s’écoula et ils ne le virent pas passer, ils prirent un encas ensemble pour continuer leur conversation, et elle lui annonça enfin son départ de Briançon pour le soir même. En effet le Gouverneur lui avait stipulé un peu tardivement le fait que sa mission dans cette ville était finie et qu’il voulait regagner au plus vite la capitale. Elle rendit sa liberté au dauphinois, en lui promettant de revenir le plus rapidement possible en Lyonnais où elle avait apprécié son séjour et surtout dans cette ville de montagnards où elle avait trouvé un accueil plus que chaleureux.

Ensuite elle avait regroupé ses affaires, rejoint la taverne municipale afin de faire ses adieux aux quelques connaissances faites ces derniers jours. Phelim lui avait rendu un parchemin qu’elle avait perdu, il avait soit-disant reconnu son écriture, puis l’avait remis à un Duc qui sans doute en plaisantant lui avait réclamé… Echange de vélin, les mots reçus n’étaient plus ceux donnés et alors? Enfin l’heure du départ était venue et ce fut avec beaucoup de mal que la rouquine avait dit au revoir, et avait enfourché sa monture, pour ne pas, surtout pas se retourner!

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Ewaele
[Briançon… Embrun… Dié…]

Le vent sifflait dans le sillage de la Comtesse, tourmentant sans pitié sa chevelure en de confuses arabesques cuivrées. Habitée d'une irrépressible terreur ou d'un reste de sage prudence, la jeune femme aurait volontiers sommé sa monture de ralentir, mais elle n'en trouva pas la force. Elle ne réussit pas non plus à déloger une de ses pensées à ce dessein, focalisées qu'elles étaient sur la vue saisissante de la forêt défilant sous ses yeux. Son esprit tourmenté s'apaisa simplement de savoir que son cheval n'aurait sûrement pas freiné sa course par un simple geste d’elle, tant l’équidé prenait plaisir à fendre le paysage, à revendiquer comme sien cet héritage de la nature, à marquer le sol de ses sabots. Malgré l'ivresse de la bête, que l’écuyère ressentait par leur lien tel une présence de tous les instants, non pas rassurante telle un mère attentive, mais assez démente et audacieuse pour la convaincre de la somptuosité de cette chevauchée irremplaçable, Ewa ne pouvait s'empêcher de fixer la Sylve, qui se faisait de plus en plus lointaine à tel point que les arbres en paraissaient minuscules. Un vertige s'empara alors de la cavalière, animée par le désir de contempler plus encore l'étendue de la distance qui l'éloignait du monde des montagnards. Invariablement, elle finissait par s'être trop penchée, et prise d'un sursaut de terreur, resserrait son assise.

La rousse se sentait toujours aussi libre et légère profitant au maximum de ces sensations. Les paysages du Lyonnais-Dauphiné défilaient sous ses yeux dans un harmonieux mélange de couleurs. Elle s'enivrait de tout cela et profitait le plus pleinement possible de ce voyage. En arrivant non loin de la montagne, elle amorça la descente, quittant le dos de sa monture pour l’alléger, posant ses pieds sur le sol sec et rocailleux. Comme pour se rassurer elle-même, Ewa posa sa main sur la garde de son arme et se mit en route impatiente d'arriver dans la plaine pour trouver le lieu de leur campement avant de rallier Lyon.

Le vent s'était levé depuis un moment, le temps était devenu humide, un orage dû à la chaleur couvait. Ce n'était pas un temps favorable pour une escapade de ce genre. Cela faisait maintenant plus d'une demi-heure qu'ils avançaient en suivant le contour de la montagne, cherchant au passage baies, plantes ou champignons. Elle se retourna un instant pour regarder le chemin, cette pente abrupte qu’ils venaient de parcourir dans le sens inverse, ce sentier merveilleux qui conduisait vers les montagnes, vers…

La fraîcheur du moment se faisait sentir sur les parties nues de la peau de la jeune femme et des perles de rosée humidifiaient ses bottes. Peu habituée à ce climat, elle se félicita d'avoir pris une cape suffisamment épaisse pour le voyage. Il leur fallut quatre bonnes heures de marche soutenue pour atteindre la lande. Là, ils marquèrent une courte pause pour se rafraichir dans un petit lavoir qui se trouvait sur le bord du chemin au milieu de ruines, se désaltérer et prendre pitance légère. Le terrain accidenté les avait obligés à avoir une progression plus lente. Le temps avait semblé s'allonger. Au bout d'une heure, alors que la matinée touchait à sa fin, la rouquine commençait à se demander si elle ne s'était pas perdue quand ses yeux lui envoyèrent l'image qu'elle attendait tant, un lieu sans vie mais pourtant si attirant. Elle dût reconnaître que les sensations qui la traversaient étaient assez étranges. Mais elle n'allait pas reculer pour si peu. Sa main rencontra le premier mur de pierres et le trouble que provoqua ce contact la fit frissonner. Elle avança lentement au milieu des murs délabrés et couverts de mousse et de lierre, découvrant les lieux de façon tactile.

Plus elle avançait et plus sa main tremblait. Un sourire se dessina sur les lèvres de la Comtesse. Il y avait effectivement quelque chose dans ces ruines. Elle pouvait le sentir par tous ses sens actifs. Elle le sentait par les pores de sa peau en contact avec la pierre, dans les sons qui lui parvenaient, dans l'odeur âcre des lieux et dans le goût étrange qu'avait pris sa salive. Son sourire s'élargit. Etait-ce magique? Les présences qu'elle ressentait autour d’elle n'avaient rien de vivant. Devait-elle finalement admettre l'existence des spectres? Une chose était certaine, ce qui régnait en ces lieux n'était pas à sa portée. Sa raison l'emporta sur l'excitation de la découverte et elle se laissa guider par la voix de Breccan pour s'éloigner du centre des ruines.

Pourtant, la rousse ne pouvait se résigner à partir de suite. Elle resta donc à errer à proximité de la défunte cité, une pointe de regret de se savoir obligée de quitter tout cela, tandis que les rayons du soleil de midi faisaient une timide percée à travers la brume de la Lande.

Un bruit indistinct attira son attention, ainsi que celle de son compagnon d’armes, vers une autre direction. Ewa en prit le chemin, la main posée sur la garde de son épée : ce bruit là était "vivant". Oh oui et bien vivant ce n’était autre que le gouverneur avec sa boite de vers luisants dans la main qui avançait à leur rencontre.

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pnj


[Monastère ou entrainement]

Une promesse était une promesse, il n’avait qu’à pas dire « oui » s’il ne le désirait pas. Et s’il mettait trop de temps à arriver, elle irait le chercher par le fond des braies pour respecter ce qu’il lui avait promis. Elle avait prit la poudre d’escampette rien que pour le plaisir, du monastère où elle s’était retirée. Ewa avait réservé auprès d’un maitre d’armes de la ville une salle afin que l’entrainement puisse avoir lieu.

Elle était là au milieu de la salle d’armes en pleine nuit. Bah oui, il avait peur de se prendre une déculottée le petit, donc pas de témoin, rien qu’eux deux dans la salle de son choix, elle devait juste lui faire parvenir une missive quand elle se sentirait prête à manger la poussière comme il lui avait dit. Pire que des gosses, à celui qui gagnerait. La fierté des deux Limousin réunis allait subir de toute façon une sacrée dérouillé, car dans un duel il fallait toujours un perdant et un gagnant.

Bras croisés sur la poitrine, pied qui tapait la cadence avec le bâton qu’elle tenait à dextre, la rouquine commençait sincèrement à s’impatienter, se disait qu’il avait dû coincer sa botte sous une herse pour éviter l’invitation au combat amical qu’elle attendait maintenant avec impatience. Tous les mêmes se raisonna-t-elle en se retournant pour aller poser à sa place son instrument de torture qu’elle avait choisi avec soin. Faute de se battre elle allait finir par aller dormir à ce rythme là. Et dire qu’il avait osé espérer lui mettre une déconfiture, la faire plier sous le poids de son arme, mais bien sûr, il avait dû rêver. Elle ne se laisserait pas ainsi avoir par son compagnon d’armes!

Alors qu’elle s’installait dans un coin, elle se mit quand même à douter. Ben oui quoi cela arrive. Pourquoi ne pourrait-il pas gagner? Une chance sur deux après tout, elle avait ses connaissances lui les siennes, et pouvait très bien essuyer une défaite. Elle grimaça à cette perspective. Si le Gallois remportait, elle aurait l’air maline après… Soupir! Quelques candélabres éclairaient la salle, elle scrutait la porte espérant la voir s’ouvrir et rentrer son ami de toujours. Boudiou qu’il était long à se préparer, pire qu’une damoiselle se parant pour un bal, ce n’était pas possible!
Breccan
[Lutte fratricide]

Encore une calme journée qui s'achevait, lentement le soleil cédait sa place à la lune et plongeait la capitale du Lyonnais-Dauphiné dans un clair obscur.
Les activités légales de la journée laissaient leur place aux bassesses plus ou moins illicites des noctambules mal intentionnés.
Depuis quelques soirs,le Gallois passait son temps dans la chambre de l'auberge dans laquelle il séjournait,trainant jamais bien longtemps à l'étage inférieur où l'alcool coulait à flot.
Son amie était partie se recueillir quelques jours et même si la compagnie des Lyonnais est loin d'être désagréable, un peu de calme ne peut pas faire de mal.

Cela aurait pu être le cas encore ce soir si Breccan n'avait pas reçu un peu plus tôt dans la journée,une missive de sa sœurette..la rouquine Ewaele.
Le style était assez simple mais néanmoins efficace.
Toi, moi..ce soir, salle d'arme.
On pourrait croire à une invitation à se rouler dans la paille après ces quelques jours en retraite, à ceci près que la lettre se termine par un " n'oublies pas tes muscles et tes..* hmm bref passons.
Ce genre de taquinerie était très caractéristique de l'amitié et de la complicité qui les liaient depuis moult années.
L'heure fatidique redoutable et redoutée,suffit juste de déterminer par qui, approchait maintenant à grand pas et elle chaussait des bottines d'ailleurs.

Breccan, bâton dans le dos ,se dirigeait vers la salle d'arme en sifflotant un air des plus festif.
Air qui prit une orientation des plus funèbre lorsque le Gallois vit l'Irlandaise au loin.
Fallait qu'il garde coute que coute son sérieux, les yeux plissés pour faire plus peur et démarche menaçante...enfin elle aurait pu l'être si le sourire sur la trombine du Seigneur de Saint Martial d'Entraygue ne grandissait pas à chaque pas qui le rapprochait de la rouquine.
L'heure venait de sonner...avant le lever du jour, il n'en restera qu'un.

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Thème musical

Mortecouille! L’huis s’ouvrait et laissait passage à l’homme d’armes apparemment en grande forme. Elle aurait pu éclater de rire de le voir faire, Môsieur roulait des mécaniques à moins que cela ne soit sa façon d’intimider ses adversaires, oh et le regard, elle préféra ne plus le fixer de peur de ne pouvoir tenir longtemps son sérieux. Elle se précipita là où elle avait déposé son bâton puis enfin alla placer son dos, légèrement appuyée, contre le chambranle de la porte en se frottant les mains, style : mon petit père maintenant tu ne sortiras plus de ce lieu! Ewa resta un moment là immobile, observatrice.

Elle avança, enfin, à pas chaloupés au milieu de la salle, jouant avec son bâton, et tournant autour du jeune homme qui, dans quelques heures alors que le jour poindrait, aurait les lauriers ou la poussière… Elle examinait chaque détail de son adversaire, sens en éveil : ouïe fine à l’affut de tout mouvement. Toucher presque imperceptible sur son bâton prêt à voler dans les airs au moindre mouvement. Odorat qui vibrait aux effluves de transpiration provoquée pas l’excitation de ce moment. Goût métallique du sang à venir. Regard émeraude, yeux plissés, profond et déjà concentré sur le combat de coq qui allait avoir lieu entre ces murs.

Soudain, un sifflement insistant, menaçant, se fit entendre. Il enflait comme le grondement d'une vague fonçant sur le récif, remontant des profondeurs de cette ancienne bâtisse. Les bâtons jaillirent, les combattants se mirent en position. Sa buse, son oiseau venait de donner comme si elle l’avait senti, le signal pour ouvrir les hostilités. Ewa ne tournoyait plus autour du Gallois mais au contraire lui faisait face les deux pieds en parallèles.

Cinq touches voilà ce qu’il avait été convenu au préalable, cinq fois ou rien… Un sourire ironique se dessina sur son visage à cette pensée. Trop sure d’elle, elle perdrait à coup sûr, juste un coup de plus que lui suffirait. Pourquoi aller chercher plus loin, pourquoi vouloir toujours plus ou mieux, peut être parce que c’était comme ça que son père lui avait appris. Mais si elle perdait, elle le savait d’avance, cela serait pour elle peut-être pas une tragédie, mais une remise en question sur son savoir, sa technique, quelle idiote d’avoir choisi le bâton qu’elle ne maitrisait pas réellement. Peut-être simplement par défi, oui par simple défi à elle-même.

Sans réfléchir, pour le titiller, afin de rendre l’air de la pièce plus respirable et dédramatiser l’instant, elle vint poser son bâton sur son épaule et le fit glisser le long de son bras, s’arrêtant au niveau du coude pour qu’il ne puisse pas dans un geste vif et rapide la désarmer plus vite qu’elle ne le souhaitait… Imprudente ou intrépide elle était? Qui pouvait savoir ce qui dans sa tête tournicotait à cette instant, elle cherchait et allait trouver! Très rapidement elle récupéra son arme dans ses deux mains et engagea le combat. Son vis-à-vis n’ayant pas cillé une seule fois à son intimidation, elle évita un mouvement d’effet trop brusque qui sans aucun doute l’aurait fait se reculer, bâton à la transversale devant elle. Elle lui donna un peu d’élan vers la partie basse, par une légère inflexion du poignet afin de le guider vers son genou et le déstabiliser sans trop l’abîmer pour une première touche.
Breccan
Le Gallois et l'Irlandaise se trouvaient maintenant dans l'arène,se tournant autour ,yeux dans les yeux et réflexes affutés,intimidation?
ou simple volonté de déceler une quelconque faiblesse chez l'opposant?
De toute façon tout ceci était vain mais fallait bien avouer que cela ne manquait pas de gueule,les deux frères et sœurs n'allaient certainement pas se faciliter la tache,le combat sera féroce...ou presque.
Breccan n'avait pas encore ouvert la bouche depuis son entrée,il était inutile d'en rajouter après tout...on pouvait en lire suffisamment dans leur regard.

L'atmosphère était lourde, la tension palpable mais derrière cette apparence hautement belliqueuse se cachaient rires et complicité prêt à exploser.
L'homme d'arme savait pertinemment que ce petit jeu ne durerait pas bien longtemps.
Comment pouvait il en être autrement avec une adversaire comme la rouquine?
Cependant son petit doigt lui disait que la sœurette lui donnerait du fil à retordre et que dans le feu de l'action, certains coups risquaient de faire bien plus mal que prévu.
L'image des deux complices couvert de coups à l'infirmerie de l'ordre fit naitre un léger sourire sur les lèvres de Breccan.
Se foutre sur la gueule...en toute amitié, pour ensuite en rire et demander une revanche évidemment.

Soudain le calme de la période d'observation prit fin pour déchainer la fureur de la tempête en approche.
D'un coup d'un seul,Breccan et Ewa dégainèrent leur bâton, bien décidés à faire pleuvoir les coups.
Mais tout d'abord dernière petite provocation de la rouquine faisant glisser son bâton depuis l'épaule du Gallois jusqu'au coude.
Breccan suivit du regard le trajet en esquissant un sourire puis releva doucement la tête pour regagner les émeraudes de la rouquine.
Ils venaient à peine de se remettre en position quand la sœurette lui porta le premier coup directement sur le genou.
Sans grande force heureusement car le but n'était pas de le rendre infirme mais suffisamment pour sentir une douleur certaine dans la guibole.


Diablesse...

Breccan ne s'attendait pas à une entrée en matière de la sorte et fut quelque peu destabilisé mais il ne se fera pas avoir une seconde fois.
Son réflexe fut pourtant efficace bien que mal orienté ce qui offrit un chemin tout tracé vers son genou.
Ça commençait bien...

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Son premier mouvement tenait plus du jeu d’intimidation que d’une attaque réelle, elle ne s’était pas attendue à le réussir aussi facilement que cela. Comme si sa buse avait pu deviner ce qu’il se passait dans cette salle plongée dans une semi obscurité, un nouveau sifflement perçant s’envola dans les airs, venant se fracasser sur les pierres, rendant son écho encore plus vivace dans les tripes de la rouquine qui laissa un sourire s’esquisser sur ses lèvres.

Ewa aurait pu pratiquement sautiller de joie d’avoir réussit sa première touche, mais elle se retint de justesse. Que diable, ce n’était certainement pas le moment de se laisser aller à la chance du débutant. Le duel ne faisait que commencer, et nul ne pouvait prédire la suite des événements. Retenue et calme seraient donc de mise. Elle venait de faire un mouvement facile et, comme son père lui avait apprit lors des entrainements, il fallait enchainer difficultés et facilités. La rouquine savait aussi que, plus ses enchainements seraient répétés, plus ils seraient profitables. Il fallait absolument garder de la souplesse et de l’adaptation dans la mise en œuvre.

Surtout ne pas trop scruter le visage du gallois qui s’en servirait pour la déstabiliser par un sourire ravageur qu’il savait si bien faire quand il voulait quelque chose. Toucher à nouveau avant d’être touché à son tour, se placer à nouveau à distance. Son rythme cardiaque s’accélérait, la température de son corps augmentait, et sa vigilance était au plus haut point sur tous les mouvements que Breccan pouvait faire à cet instant, mais elle avait le dessus et, si elle était assez rapide, peut-être que l’attaque qui allait suivre ne pourrait être à nouveau parée. Sa motivation était croissante, ce n’était plus l’heure de penser mais d’agir, vite et bien.

Les deux cannistes étaient dans la même garde, à nouveau face à face. Manipulation du bâton : ‘regarder les majorettes passer’, Ewa prit son bâton dans une main, son poignet se mit à osciller en dessinant des huit dans le plan vertical, elle transféra son poids sur le côté du bout descendant et, au moment où il s’y attendait le moins, arrêta de faire tournoyer l’objet en bois pour venir frapper son épaule gauche dans une rapidité déconcertante. Un souffle long et posé accompagna le mouvement. Son partenaire de combat saurait-il arrêter son geste? Parer et enchainer une attaque à son tour? Saurait-il la mettre en difficulté et lui faire perdre ses moyens?

Elle entendait encore en elle le seul mot qu’ils avaient échangé depuis qu’il avait fait irruption dans la salle… Diablesse! Etait-ce réellement le cas? Elle n’avait pas voulu lui répondre, parler dans ces moments là c’était risquer de perdre sa concentration et mettre sa respiration à rude épreuve alors qu’elle était plus que nécessaire pour mener à bien le duel. Un regard, un simple regard vert émeraude l’avait transpercé à l’évocation de ce mot. Malicieux? Mordant? Un brin de défi sans doute dans les prunelles comtales qui ne se laisseraient pas abuser, pas comme ça, pas maintenant… Mais qui savait peut-être avait-il quand même réussit?
Breccan
Regard bref vers son genou endolori puis retour quasi immédiat vers les yeux de la rouquine dans lesquels on pouvait percevoir la surprise mêlée à une joie presque bondissante suite au succès du coup porté.
Breccan ne se laissa pas abattre par ce premier échec,il venait de perdre un affrontement,certes, mais la bataille était loin d'être terminée.
Ewa faisait tournoyer son bâton dans les airs...tentative d'endormir ou d'hypnotiser le Gallois?
Qui sait...souhaitons juste pour le beau brun que tout ceci tienne plus du spectacle qu'autre chose.
L'homme d'arme n'avait aucunement l'intention de se faire avoir une seconde fois et se tint sans sourciller devant sa sœurette, son amie de toujours.
Amie qui se dirigeait tout de même vers le sentier de la distribution de gnon en bonne et due forme,mais après tout...n'étaient ils pas là pour ça?

La lutte acharnée entre ces deux frères et sœurs faisaient encore rage et la poussière soulevée par chacun de leur pas n'était pas prête de retomber et retrouver la quiétude du sol,du moins....pas avant que sonne la défaite de l'une des deux Licornes.
Défaite cuisante qui s'évanouira dans un éclat de rire voir même deux,mais en ce qui concerne le petit souvenir physique de cet échange, il faudra compter un peu plus longtemps.

Breccan les yeux toujours rivés sur la rouquine, observait ses mouvements, le bâton dessinant des huit dans les airs, la posture qu'elle prenait lentement mais surement...prête à attaquer,a l'esquinter une nouvelle fois.
"Analyse la Brec","anticipe bordel de flute","tu es loin d'être un novice en la matière...pourquoi n'arrives tu pas à contrer le moindre de ses coups,pourquoi ne prends tu pas l'avantage?"
Ces quelques phrases,il se les répétait sans cesse.
Doute et incompréhension qui bien que furtif étaient certainement à l'origine de sa pitoyable performance...
Lui qui est d'ordinaire efficace contre les ennemis du roy et plus récemment contre les raclures ayant tué le chevalier de la Licorne Stannis, incendié le castel de Limoges et osé ravir la rouquine ainsi que l'ainée Malemort.
Protéger ses proches,son comté...son royaume,voila ce qu'il s'était toujours juré de faire ce qui expliquerait pourquoi aujourd'hui il peine à affronter sa sœurette.

"Ne te cherche pas d'excuse, le contexte est en tout point différent."
Effectivement il l'était...connaitre la façon de se battre de ses partenaires peut être des plus bénéfique une fois sur le champs de bataille.
Savoir précisément à quel moment ils sont en difficultés pour leur apporter une aide efficace et les tirer d'affaire.
Avec tout ça, Breccan perdait un peu de sa concentration et c'est bien évidemment à cet instant que la rouquine cessa de faire tournoyer son bâton pour décocher son coup tel un trait d'arbalète filant directement dans l'épaule du Gallois.
Une grimace de douleur vint déchirer le visage jusqu'alors souriant de Brec.
Il reposa son bâton sur le sol et de sa main libre vint la placer sur son épaule.
Souvenir encore trop présent d'une ruelle sanglante à Angers, lors du siège et de la chute de ville.
Jour qui aurait tout aussi bien pu voir la chute du jeunot de Caerdydd s'il n'avait pas été secouru à temps.
Léger voile sombre recouvrant le regard de l'homme d'arme à l'évocation de ce souvenir avant de disparaitre aussi vite qu'il était venu.

Cela faisait deux coups portés à rien.
Il empoigna fermement son bâton à deux main bien décidé à.....oh et puis on verra bien.

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Le bâton pouvait être, pour des duellistes, un jeu d’opposition à la fois esthétique, très spectaculaire mais aussi très physique. Parfaitement adapté à une pratique de détente, mais aussi lors de combat, les personnes le maitrisant parfaitement devenaient de rudes adversaires. Ewa était surprise de sa réussite, reconnaissant qu’elle n’excellait pas dans le maniement de cette arme, mais peut-être que ses connaissances en tant que bretteuse lui servaient plus qu’elle ne le pensait.

Ne pas perdre sa concentration en arrivant à ses fins pour la seconde fois, elle devait admettre que la réactivité décalée de son vis-à-vis la déconcertait moyennement et qu'elle ne pensait pas que Breccan se ferait avoir aussi facilement. Elle lui aurait bien dit de se ressaisir, mais vu le regard du Gallois, toute intervention était inutile. Apparemment il réfléchissait trop et cela lui jouait des tours. Ewa n’allait pas s’en plaindre car, du coup, elle avait l’avantage des touches, mais le combat était moins savoureux à son goût.

Le but, quand on faisait un assaut, était de toucher son partenaire. Pour marquer un point, il ne suffisait pas d’enchaîner les coups, mais bien de s’adapter à son adversaire pour pouvoir utiliser la moindre opportunité. C’était certainement en essayant d’anticiper un mouvement que l’on arrivait à placer un coup gagnant. Elle ne s’attarda donc pas dans la contemplation de la non réussite à parer du jeune homme et s’activa plus à garder la main en menant une nouvelle attaque… Le genou… L’épaule… Et maintenant?

Profiter qu’il ait été déstabilisé un temps pour en remettre une couche, mais l’homme d’arme s’était vite reprit. Ewa allait tenter une fente: c’était un mouvement dans le combat qui s’effectuait par le déplacement d’une jambe qui se fléchissait dans la fin du geste. La rousse était donc placée face à Breccan, qui lui tenait son bâton à la diagonale, poing haut à senestre, alors qu’elle le maintenait à deux mains parallèle à hauteur de sa poitrine. Les regards n’avaient pas le temps de se croiser ou bien elle préférait ne pas y prêter attention. Une fois la fente rapidement effectuée, elle laissa glisser sa main sur l’extrémité droite de son bâton afin de venir toucher la hanche gauche du Licorneux.
Breccan
Le combat semblait nettement plus facile pour la rouquine que pour Breccan mais en même temps rien d'étonnant lorsqu'on affronte une femme dont le père était maitre d'arme, qui a passé son enfance à perfectionner sa maitrise de l'épée ainsi que d'autres armes surement...peut être même des écureuils.Qui sait?!?Mais cela ne constituait pas une excuse en soi...d'ailleurs il ne s'en cherchait pas.
Si les coups de sa sœurette avaient bien atteint leur cible c'est parce qu'il lui en avait donné l'occasion.
Il y avait une faille dans sa défense et il fallait à tout prix régler ce problème.

Hey c'est qu'il faut lui donner un minimum de fil à retordre à Ewa sinon elle risque de lui bailler au visage.
Faut bien avouer que le Gallois l'aurait assez mauvaise s'il perdait le combat aussi facilement...sans lui donner ne serait ce qu'un peu de mal.
Qu'elle se sente en danger au moins...
un petit danger?
Non plus...d'accord un sentiment passager d'insécurité furtive.
C'est mieux?
Pfff, si ce n'est pas triste de voir toutes ses années d'entrainement, d'acharnement à réduire à l'état de paille les cibles de la salle d'arme pour finalement ne même pas parvenir à parer une seule maudite attaque de la diablesse rousse?

Il fallait que ça change, le résultat lui importait peu, seule la perspective d'un beau duel avec l'irlandaise comptait réellement.
Se battre jusqu'à ce que leur force les abandonne,essoufflés,couvert de coup et de poussière mais arborant un léger sourire au coin des lèvres.
Voila ce qu'il voulait pardon..ce qu'ils voulaient et ça ne faisait pas l'ombre d'un doute.
la phase d'observation n'avait que trop durée...un pète d'agressivité du côté de Breccan ne lui ferait pas de mal.
Pour le spectacle il effectua des mouvements avec son bâton, brassant l'air...ça ne servait strictement à rien et il en était foutrement conscient mais que ferions nous pas pour un public [strike]déchainé[/strike]...absent.

Il devait être beau à voir l'homme d'arme se faisant mener deux touches à néant.Dit de cette manière ça fait encore plus dramatique...
Qui a dit ridicule?
Si je te chope toi, tu vas.....la suite du combat?
Z'êtes sur?
Si vous y tenez.

Récapitule en marmonnant...hmm...beau...deux touches..néant...hmm c'est bon.

Après son interlude pleine de grâce et de volupté,Breccan regagna sa posture martial qui lui a apporté tant de réussite depuis le début du duel.
La Rouquine de son côté devait surement préparer son prochain coup devastatueur...après le genoux et l'épaule pourquoi pas un coup entre les deux yeux.
Le Gallois savait très bien qu'elle ne lui ferait pas un coup pareil.
Brec chassa toute pensée parasite de sa caboche et porta toute son attention sur la position de sa sœurette, ses pieds, ses jambes, sa façon de tenir son bâton...le vendeur de cochonnailles du coin de la rue un peu plus loin en ville.
Attention petit scarabée tu t'égares une nouvelle fois!
Quelques secondes plus tard,Ewa plaçait son coup et dirigea son bâton vers la hanche gauche du frérot.
Etant à l'affut du moindre mouvement annonçant une attaque imminente,il eut le temps de déplacer sa main gauche vers l'extrémité droite de son arme et de la placer au niveau de sa hanche de façon à stopper perpendiculairement l'attaque de la rouquine.
Ne se permettant pas de savourer cette première opposition significative à la suprématie rousse, Breccan porta quasi immédiatement son coup en direction de l'épaule gauche d'Ewa...appréciant au passage de ne pas se tordre les bras et foirer comme il se doit la première réelle mise en danger de sa sœurette.
Succès ou échec fumant...

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Rester concentrée, rester concentrée, rester concentrée… Deux mots qui tournaient inlassablement dans la tête de la rouquine. Elle pensait avoir mené une attaque sans faille, oui elle pensait, là était sans doute le souci. Avoir trop confiance en soi n’était pas toujours une bonne chose et la preuve en était quand elle vit Breccan faire ses mouvements face à elle. Ewa était sure qu’il allait parer, il reprenait le dessus, reprenait de l’assurance et son regard le démontrait. Sa main gauche se déplaça vers l'extrémité droite de son arme, un ralenti que la rouquine visualisa, mais elle ne put changer son geste déjà fort avancé et il plaça son bâton au niveau de sa hanche de façon à stopper perpendiculairement l'attaque.

Perte de contrôle assurée pour la jeune femme qui avait prit goût à ce que ses attaques ne soient pas arrêtées aussi vite. Retour en arrière d’un combat qui lui laissait des souvenirs cuisants… La Bretagne un an avant, Rieux! Combat acharné contre un breton qu’elle avait réussit à maitriser, puis tête qui se tourna, un frère d’armes en danger avec trois armoricains lui menant la vie dure. Ne prenant pas le temps de réfléchir un minimum elle courut porter secours au soldat. Elle entendait le ressac des vagues au loin, s’approcha, quand soudain elle distingua des formes dans la pâle et faible lueur du clair de lune, s’approcha encore et put identifier ces ombres qui se mouvaient frénétiquement : des archers qui achevaient de bander leurs arcs. Elle s'écarta d'eux, lorsqu'un murmure traversa ses oreilles. Il provenait des pierres non loin, elle entendait appeler mon nom. Regardant dans la direction de la voix, elle vit son frère d’armes, aurait du le rejoindre pour l’aider, le mettre à l'abri. Perdant l'équilibre, elle s'écroula à terre, tenta de se relever au plus vite pour ne pas attirer l'attention... En vain. Elle venait de recevoir un carreau et à part ramper un temps elle fut incapable de faire quoi que ce soit. Ses yeux venaient de prendre rendez vous avec l’obscurité.

Mais que faisait-elle ainsi à perdre pied, que faisait-elle en plein combat à repenser à cette guerre qui était le passé, le passé Ewa! Mais trop tard, bien trop tard pour réagir, Breccan avait profité de son absence passagère pour prendre le dessus et mener un assaut, elle vit le bout de son bâton venir taquiner son épaule gauche… Un simple bruit fendit l’air, annonciateur d’une touche menée parfaitement par son vis-à-vis qui avait su profiter de sa prise d’assurance en parant, et du trouble de la rousse pour cumuler réflexes, agilité et savoir, afin de mener à bien son attaque. Que pouvait-elle dire ou faire à part se repositionner rapidement et ne plus se laisser submerger par n’importe quoi. Comment expliquer qu’elle fulminait intérieurement de s’être laissée emporter ainsi et perdre le fil du combat. Ne rien laisser paraitre, ne rien dire, tourner sept fois la langue dans sa bouche pour ne pas s’incriminer des pires noms d’oiseaux qu’elle connaissait. Non pas qu’elle en voulait à Breccan, il avait finement joué au contraire, mais à elle oui! Même si ce n’était qu’un combat d’entrainement, amical, ce n’était pas une raison pour perdre sa concentration aussi facilement. Des mots, une voix rassurante vint adoucir un peu les traits de la Comtesse, une voix du passé, qui pendant de longues heures avait fait son apprentissage des armes, celle de son père, une simple phrase qu’il maniait à la perfection, quand la rouquine faisait des envolées caractérielles, prononcée a cause de son inattention : Aël, mo chridhe, mo ruin… Et ses lèvres laissèrent échapper dans un murmure :
Mo chridhe.

Un soupir, un battement de paupière pour la rousse qui reprit son assurance et se plaça à nouveau face à son frère licorneux. Bâton tenu à deux mains, un bout touchant le sol prêt à balayer la poussière, la dextre au dessus de la senestre, les phalanges blanchies à force de le serrer. Ses yeux encrés dans ceux du gallois, défiant son audace, cherchant à lire la suite des évènements. Perdre oui, là n’était pas le souci, mais surtout se battre jusqu’au bout et ne pas faciliter la tâche de son adversaire, car là était le jeu… Tout un art !
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