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[RP] Le drame du lavoir

D@rk_sh@adow
[Quelques temps plus tard - auberge où loge Linon]

L'heure était venue pour Morgane d'aller chercher le petit garçon et de le ramener pour de bon dans son foyer. Elle avait déballé le berceau qui avait servi - fut un temps - à Margot et qu'elle avait emballé dernièrement pour lui éviter de prendre la poussière, la petite dormant désormais dans un petit lit à barreaux.

Apolline l'avait aidée à organiser dans un coin de la chambre de la petite un espace pour le bébé. Leur maison n'était pas grande, mais il y faisait bon vivre et Margot pouvait bien partager un peu, elle qui aurait dû ne jamais être seule pour dormir. Mais il avait fallu qu'Emma décède et aujourd'hui, les dés avaient été jetés et la vie qui aurait dû être la leur semblait leur revenir.

Ces dernières jours, la mère avait croisée Linon plus d'une fois. Elles se donnaient rendez-vous à l'auberge de la belle-mère de Marko, pour discuter de l'organisation de l'adoption. Morgane en profitait bien souvent pour nourrir le nourrisson qui avait repris force et vigueur. Déjà paraissait-il moins frêle.

En cette journée, c'est une brune aux yeux clairs tenant à la main un petit châle blanc qui avait servi à Margot, qui passa la porte de l'établissement. Entrant dans la pièce principale, la jeune femme repéra Linon, assise un peu plus loin à une table. D'un pas assuré, elle se rendit auprès d'elle et souriant, elle s'installa :


Bonjour Linon, bonjour Marko, bonjour petit être.

Morgane s'était rendue compte au fil des jours qu'elle ne savait comment appeler le bébé qui n'avait toujours pas de nom à part celui dont le jeune Marko l'avait affublé. Elle ne pouvait décemment pas le prénommer ainsi, aussi demanda-t-elle à Linon :

Auriez-vous une doléance concernant le nom que vous voudriez qu'il porte ?

Se tournant vers Marko :


Ne t'en déplaise jeune homme, Kipu ne me semble pas approprié à être porté toute une vie durant, même si c'était remarquable d'imagination.


Reportant son attention sur la belle-mère du garçon :


Tout est prêt à la maison pour l'accueillir comme il se doit. Si vous souhaitez reculer, revenir sur votre décision, il est encore temps. Mon époux et moi-même ne vous en tiendrions pas rigueur... Je sais bien comme l'on s'attache vite à un petit innocent comme lui. Même toi Marko, tu aurais appris à l'aimer, avec le temps et à le voir autrement qu'un rival.
_________________

Cor Unum & Amina Una
Chef-Maréchale de Sémur
Conseillère aux Vignerons
Notable voie de l'Etat
Ex-Bourgmestre de Briançon
pnj
à la demande de LJD Linon qui a dû faire quitter Sémur à son perso et se retrouve dans l'incapacité de pouvoir répondre sur ce topic, je posterai ses prochaines interventions - qu'elle m'enverra via mp - à sa place en pnj invité




Linon sourit à la jeune femme vive qui entrait, châle à la main.


Bonjour Morgane...

Son regard retourna au bébé qu'elle tenait dans les bras, cherchant confusément un indice sur le nom qui lui conviendrait le mieux.


Non... je n'ai pas d'avis sur le nom qui lui conviendrait, mais...
elle sortit de son aumônière une chaîne au bout de laquelle pendait une médaille aristotélicienne décorée de quelques pierres, la posa sur la table. Ceci était dans ses langes... heureusement, l'aubergiste ne l'a pas trouvée. Cela ne nous donne qu'une indication sur les parents, c'est qu'ils sont aristotéliciens, et peut-être même Kip... le bébé, a-t-il été baptisé. Aussi je suppose qu'il faudrait lui donner un nom aristotélicien?

Marko bougonnait de s'entendre encore reprocher cette histoire. Linon passa les doigts dans ses cheveux mal peignés et les agita doucement en souriant.

C'est vrai que c'était une drôle d'idée, Marko...

N'empêche qu'il pue... souvent...


Ramenant sa main sous l'enfançon, Linon l'observa à nouveau. Voulait-elle le garder? Confusément, elle sentait qu'elle était liée au petit inconnu, sans réussir à savoir pourquoi.

C'est vrai que l'on s'attache vite...


La jeune femme se leva et s'approcha de Morgane, le visage toujours penché vers l'enfant, et lentement, le déposa dans ses bras.

Il me rappelle quelqu'un, mais je ne sais qui... c'est idiot, tous les bébés se ressemblent... Elle releva le regard vers Morgane.

Il sera mieux avec vous. Vous avez une vraie famille et la stabilité à lui offrir, ce n'est pas mon cas. Les enfants... ne survivent pas longtemps avec moi.

Le regard d'un bleu foncé s'assombrit encore alors que les petits fantômes de ses propres enfants et de la petite Libertaa qu'elle n'avait su protéger quand une armée poitevine les avait massacrées, surgissaient dans ses pensées. Linon secoua la tête pour les chasser et sourit d'un air complice à son beau-fils.

.. A part Marko... probablement parce que c'est de la mauvaise graine...!

Elle revint à Morgane.


J'espère que cet enfant vous comblera de bonheur, vous en ferez un homme.. un jour, vous lui raconterez son histoire et le nom qu'il a failli porter. Ainsi nous aurons une petite place dans sa mémoire. Cela suffit bien. Que le Très-Haut veille sur vous et votre famille, Morgane.
D@rk_sh@adow
Le bébé lui avait été confié et Linon, accompagnée de Marko, allaient s'en aller. L'heure était venue pour eux de reprendre la route et elle remettait à Morgane l'enfant, dispensant ses dernières doléances.

Ceci était dans ses langes... heureusement, l'aubergiste ne l'a pas trouvée. Cela ne nous donne qu'une indication sur les parents, c'est qu'ils sont aristotéliciens, et peut-être même Kip... le bébé, a-t-il été baptisé. Aussi je suppose qu'il faudrait lui donner un nom aristotélicien?


Il en sera ainsi fait. Nous lui trouverons un prénom qui lui ira comme un gant... aussi bien que Kipu en ses premiers mois de vie.

La Sémuroise tenta de rester sérieuse puis, n'y tenant plus, lança un clin d'œil à Marko tout en laissant échapper un rire franc. Elle appréciait l'enfant et aussi mauvaise graine fut-il, elle le savait sensible, bien qu'il se refusa à le montrer. Il grandirait lui aussi, et bientôt serait-il homme. Morgane espérait le revoir un jour ainsi que Linon ; aussi ne se retint-elle pas de leur annoncer :

Nous habitons au 7, rue basse des Remparts et n'avons pas le projet d'en partir avant longtemps. Si d'aventure l'envie vous prenait de venir voir l'enfant, la porte vous sera ouverte à tous les deux.

En cet instant, la jeune mère était triste. Elle en avait passé du temps à venir voir Linon et bizarrement, elle ne la connaissait pas plus que cela. Elle aurait aimé avoir le temps de faire plus ample connaissance. Mais il était des voyages qui n'attendaient pas, des rencontres qui ne devaient pas s'éterniser... des "au revoir" que l'on n'aimait pas faire durer...

J'espère que cet enfant vous comblera de bonheur, vous en ferez un homme.. un jour, vous lui raconterez son histoire et le nom qu'il a failli porter. Ainsi nous aurons une petite place dans sa mémoire. Cela suffit bien. Que le Très-Haut veille sur vous et votre famille, Morgane.

Prenez soin de vous, et de votre beau-fils. Il tient très fort à vous. Qu'Aristote vous garde des mauvaises rencontres sur les chemins. Puissiez-vous arriver à bon port sans encombre. Et surtout si un jour vous passez dans le coin... Vous savez désormais où nous trouver.
_________________

Cor Unum & Amina Una
Chef-Maréchale de Sémur
Conseillère aux Vignerons
Notable voie de l'Etat
Ex-Bourgmestre de Briançon
Linon, incarné par D@rk_sh@adow


Le rire de Morgane entraîna celui de l'avocate et finit par arracher un sourire au jeune garçon qui se colla contre la hanche de sa belle-mère, brusquement intimidé.
Linon toujours souriante hocha doucement la tête en mémorisant l'adresse.


Merci... je n'oublierai pas.


C'était bien là l'une des choses les plus difficiles de la vie itinérante. Nouer des liens et dire adieu aux gens à peine rencontrés dans la même foulée. Linon en avait rencontrés plusieurs à Sémur, qu'elle aurait aimé mieux connaître. Quitter Morgane si vite, avant même de connaître sa famille, s'avèrait encore une fois difficile... Mais le pire restait à venir, quitter Kles qui repartait dans ses Flandres lointaines... A cette idée, le jeune femme poussa un léger soupir. Allons... il fallait y aller, le voyage serait long et solitaire, et elle voulait passer le plus de temps possible avec le grand flamand avant de prendre la route.

Dernière caresse d'un doigt replié sur la joue du bébé, la main se porta sur le bras de la jeune mère pour le serrer avec affection et confiance, Linon ramassa sa besace.


Allons... nous devons partir, la route est longue jusqu'à Saumur. Morgane, si vous y passez un jour... j'y ai une boulangerie mais je compte acquérir un petit domaine viticole, on vous en indiquera le chemin. Nous pourrions échanger nos vins, votre bois et nos poissons... N'hésitez pas.

Adieu...


Perche lancée indépendamment des relations peut-être conflictuelles entre Anjou et Bourgogne. On ne peut vivre que de guerres. La mairesse de Saumur attendait le bois de Linon avec impatience, celle de Sémur n'avait rien trouvé à redire aux poissons que la jeune femme avait parfois mis en vente sur le marché de la ville.
Du coup Linon avait participé avec plaisir à l'économie de la ville, mangeant richement et se rhabillant presque de pied en cape, alors qu'elle traverserait le Berry les yeux fermés encore une fois, laissant les étals crouler sous l'abondance. Quand on interdit le commerce, faut pas s'étonner de ne pas vendre...

Alors qu'elle était sur le seuil de la porte, elle se retourna pour attendre Marko. L'enfant tira sur la manche de Morgane pour que celle-ci se baisse, et chuchota à son oreille derrière sa main en cornet.

Tu sais, c'est vrai c'que j't'ai dit... quand je s'rai grand, je retrouverai la dame faucheuse qui a tué mon père, la petite Libertaa et ta fille... j'les tuerai tous, comme ça ils seront vengés et t'auras plus besoin de pleurer.

Marko sourit fièrement et virilement espérait-il à Morgane, jeta un dernier regard un peu hésitant au bébé, puis rejoignit sa belle -mère.

Ainsi partit Linon, laissant derrière elle sans le savoir le fils de ses très proches amis, Amberle et Hijickata.
D@rk_sh@adow
Etait-ce parce qu'elles étaient femmes ? Etait-ce parce qu'il s'agissait d'un adieu ? Etait-ce parce que leurs rires étaient les derniers échangés avant probablement longtemps ? Toujours est-il que l'instant était émouvant, les coeurs s'étaient étreints.
Sans dire un mot, elle écouta Linon lui faire ses adieux.


Allons... nous devons partir, la route est longue jusqu'à Saumur. Morgane, si vous y passez un jour... j'y ai une boulangerie mais je compte acquérir un petit domaine viticole, on vous en indiquera le chemin. Nous pourrions échanger nos vins, votre bois et nos poissons... N'hésitez pas.

Adieu...


La Sémuroise lui sourit : elle avait pris bonne note de cette proposition commerciale, pourquoi pas en effet faire connaitre son vin là-bas et faire goûter de celui de Linon ici ? Quant au bois et au poisson, l'échange pourrait se faire en sus, effectivement. Et puis, ce serait l'occasion pour tout le monde de se revoir.
Tandis qu'elle suivait Linon du regard jusqu'à la porte de l'auberge, elle sentit qu'on lui tirait la manche.


Tu sais, c'est vrai c'que j't'ai dit... quand je s'rai grand, je retrouverai la dame faucheuse qui a tué mon père, la petite Libertaa et ta fille... j'les tuerai tous, comme ça ils seront vengés et t'auras plus besoin de pleurer.

Comment savait-il qu'elle pleurait encore parfois, dans ses moments de solitude ? Comment avait-il deviné ? Probablement car l'enfant pleurait encore ses parents, lui aussi, dans le plus grand secret... s'obligeant à taire sa souffrance. S'obligeant à paraitre fort, comme son sourire, fier, viril, un sourire qu'il voulait mature, adulte, le confirma à la brune qui ne sut que répondre. Les mots lui manquaient, ses yeux étaient embués, elle lui déposa un baiser sur la joue :

Merci à toi Marko, mon coeur et ma peine s'allègent de savoir cela. Prends soin de toi petit homme.


Ainsi partirent Linon et son beau-fils, ainsi Morgane les regarda-t-elle quitter l'auberge.
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Cor Unum & Amina Una
Chef-Maréchale de Sémur
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Ex-Bourgmestre de Briançon
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