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[RP] Le guide du gros lard 1467

Yap.
Ce RP a vocation de relater les aventures de nos personnages. Il s'inspire directement du fameux guide du routard. Le RP reste ouvert à qui souhaite agrémenter les pages de ce guide non exhaustif ou aux joueurs dont les personnages croisent la route de nos loustics. Enjoy


Il y avait dans l'air cette puanteur typique, celle qui caractérise les faubourgs pauvres. Ces quartiers qui se cachent à la vue des étrangers, ceux qu'on ne veut pas voir, mais là où vivent les natifs, vacants à leurs petites vies quotidiennes et sans intérêts. C'était là, dans un boyau sombre et humide, que Yap vivait, jouant de petits larcins furtifs pour remplir ses godets le soir, au bistrot de la Mare des Amarres. C'était bien en Anjou, et plus particulièrement à Angers, que l'échevelée échouait souvent après de longs mois de voyages. Depuis peu, seuls les ressortissants angevins pouvaient entrer dans ce territoire à la réputation farouche, sauvage, et hostile. L'Anjou, c'était la jungle. Si bien que tout le monde s'était tiré ; les traditions perdues, le folklore inavoué, bref, un patrimoine recalée au rang de cendre amère. En face, les mainois devaient s'en frotter les mains. C'était insupportable pour Yap. Il fallait faire quelque chose. Alors, partout où elle passait, elle tractait ces affiches :

Citation:
    Le guide du gros lard 1467

L'Anjou, ce territoire insoumis


L'Anjou est une région sauvage, peuplé de personnages à l'allure rude et pathétique, taillés par des siècles d'animosité envers la couronne. Il se situe dans le nord ouest du Royaume, à proximité du Maine, de la Bretagne, et du Poitou. Depuis des temps immémorables, les angevins essayent d'entretenir des relations diplomatiques avec leurs voisins. Mais la compréhension est difficile, aussi, les angevins se sont isolés sur cet îlot froid et humide, développant ainsi des traditions inédites. Là, on pourrait considérer qu'explorer l'Anjou, c'est comme faire un bond dans le passé primitif des civilisations. Détrompez vous ! La technologie angevine est en avance sur bien des points, comme en témoigne l'invention du slip renforcé en l'an 1463, ou encore, la baliste à pointes retournées. Même s'ils nous paraissent un peu barbares, les angevins sont au final un peuple attachant ; originaux, festifs, vous ne savez jamais dans quel état vous allez finir après une soirée avec eux.

Si vous avez le goût de l'aventure, de l'inédit, et du risque, l'Anjou est fait pour vous !

PS : Le pays ne correspond pas au tourisme familial avec des enfants en bas âge. Tourisme sportif. Bonnes conditions physiques nécessaires.

    Les questions qu'on se pose le plus souvent...


Peut-on visiter l'Anjou l'été ? Le trafic touristique est régulé pendant l'été. Un LP vous sera nécessaire pour entrer sur le territoire sans danger. Pensez à vous munir d'une coquette somme d'argent pour les douaniers un peu véreux. Si vous avez un problème à la frontière, criez de manière distincte "NE TIREZ PAS JE SUIS ESPAGNOL".

Y fait-il toujours gris et froid ? Oui.

La vie y est-elle chère ? Le coût de la vie en Anjou est moins élevé qu'à Paris. L'économie de subsistance repose principalement sur les raids mensuels chez les voisins, le commerce avec l'extérieur étant quasiment inexistant puisque la majorité des marchands qui viennent se font racketter à la frontière. Pensez à emporter vos propres provisions. La seule chose bon marché est la cervoise, vous pouvez éventuellement vous nourrir de ça pendant quelques jours. Prévoyez une bourse pour les pots-de-vins, très appréciés dans la région.

Comment se déplacer en Anjou ? Vous pouvez vous munir d'un cheval, d'un âne ou d'une mule, mais vous risquerez de vous le faire voler au bout de deux jours. Le mieux est d'imiter le mode de déplacement des gens pour ne pas vous faire remarquer : furtivement, en louchant de droite à gauche de manière régulière et en prenant un air coupable.

La langue est-elle un obstacle ? Oui ! Ne dites pas bonjour, ni merci, ni au revoir, ça pourrait paraître suspect. Ils mâchent les mots et ponctuent souvent leurs fins de phrases par un "connard" amical. Le patois est grossier, et l'accent ressemble à un vieux picrate aigre qui coule dans la gorge. Mais certains hauts fonctionnaires parlent le français plutôt correctement. Choisissez juste bien vos interlocuteurs.

Peut-on attraper des maladies facilement ? Oui ! Ne vous baignez pas dans la Loire. Ne serrez pas la main d'un angevin. Ne vous roulez pas avec les cochons. Evitez de manger la nourriture locale. Ne caressez pas les chevaux, des chiens errants et des enfants, ils pourraient vous mordre.

Où se loger et manger en Anjou ? De nombreuses tavernes proposent le gîte ou le couvert. Vous pouvez glisser quelques écus au taulier pour vous garantir une nuit plus ou moins sans dommage. Attention aux punaises de lits. A Angers, "La Mare des Amarres" est un établissement typique tenu par une taulière édentée. Si vous avez les tripes bien solides, goûtez sa fameuse "Souple de Glaire", un plat simple mais qui tient au corps. Par contre, refusez sa gnôle, il paraît qu'elle pisse dedans.

Où faire la fête et rencontrer des filles sympa ? Il n'y a pas vraiment de "filles sympas" en Anjou. Elles sont aussi rudes que le granit, et sont très difficiles à courtiser. Ne dansez pas, vous risquerez d'être l'objet de moquerie pendant tout votre séjour. Néanmoins, chaque ville a son quartier à catins, souvent derrières les églises, certaines filles sont plus ou moins potables puisqu'elles viennent de l'étranger.

    Petit guide touristique...


La faune et la flore :

La Loire, boueuse et violente, traverse le pays de part en part ; des cadavres remontent souvent à sa surface, donnant à ce fleuve l'air de conduire les morts jusqu'à leurs châtiments. Les ragondins peuplent sa surface, et parfois ses berges. Ils sont agressifs et méchants, certains ayant été dressés par quelques originaux pour l'attaque. La baignade est proscrite afin de ne pas les déranger dans leurs habitats naturels. Evitez de pique-niquer à leurs proximités, à l'image des angevins, ils risqueraient de vous voler votre repas.

Les canards sont un animal emblématique de l'Anjou. On en trouve à l'état sauvage ou certains sont élevés pour le simple plaisir. On ne chasse pas le canard, on ne le mange pas. N'y faites pas allusion, vous risquerez de vous retrouver en prison. Il sera courant de rencontrer un angevin avec un canard en laisse.

Il n'y a pas vraiment de fleurs en Anjou. Certains les arrachent car cela donne trop de couleurs. Cependant, il y a beaucoup d'arbres fruitiers, vous pouvez vous risquer à croquer dans une poire ou une pomme si vous courrez très vite.

Que faire en Anjou :

Être saoul est une activité qui vous rapprochera le plus des angevins, afin de découvrir leurs histoires, leurs mythes et leurs légendes. N'hésitez pas à pousser la porte du rade le plus pourri de la rue, c'est généralement dans celui-ci qu'on retrouve les spécimens les plus intéressants. Ne dites pas bonjour, mais asseyez vous normalement à une distance respectable de l'angevin et prenez l'initiative de payer la première tournée. Si vous êtes chanceux, il entamera la conversation. Il demandera forcément d'où vous êtes. Ne lui dites pas que vous êtes mainois, l'angevin réagit très vite et très mal à ce genre de propos. Soyez ouvert d'esprit, et n'hésitez pas à rire à ses blagues, même si elles sont douteuses. Puis, au bout d'une demi-heure, si vous réussissez le test d'intégration, vous pourriez être vachement pote et ne plus vous souvenir de votre soirée.

S'il fait trop chaud, vous pouvez faire le tour des prisons angevines. De nombreuses célébrités y ont fait un séjour. Elles sont en ce moment assez bien remplies, notamment par des voyageurs n'ayant pas demandé leur LP. Pour 4 écus, vous pouvez vous glisser dans la peau d'un geôlier pendant 30 minutes et taper sur les doigts des prisonniers avec une trique. En glissant quelques écus en plus aux gardes, vous pourrez même leur cracher dessus. Si vous souhaitez quelque chose au plus près de la réalité, vous pouvez aussi faire en sorte qu'on vous mette en prison. C'est plutôt simple en Anjou, alors usez d'originalité.

Le tour des châteaux de la Loire et autres domaines est plutôt intéressant, mais il correspond plus à un tourisme audacieux (pensez à faire ça par temps frais et sec puisqu'il faudra beaucoup courir). Les archers ont été dressés à tirer sur tout ce qui bouge, et les murs sont généralement si haut qu'on ne voit rien d'intéressant. Certains sont cependant vides, beaucoup de noble ayant fui la région après une guerre dévastatrice. Vous pourrez alors vous risquez à y entrer et visiter ces endroits vides et désolés. Prévoyez de vous raconter des petites histoires d'horreur pour pimenter la visite.

La grande chasse aux mainois est organisé une fois par an, à des dates aléatoires. Ce rassemblement est un événement attendu pour le pays, et devient vite le lieu de grande ébriété et de fierté nationale. Chaque habitant participe tout au long de l'année à l'organisation de cet événement : les milices font régulièrement le tour des frontières pour capturer des mainois, les brasseurs brassent de la cervoise infusé à la bile de ragondin, les enfants s'entraînent en coursant les touristes imprudents.

Que ramener d'Anjou :

Le slip renforcé 1462 est un objet typique et très en vogue en Anjou. Vous pouvez en trouver chez les bouchers qui les fabriquent à partir de peau de mainois.

La pantanfle réversible, une invention de génie, est le croisement entre un blaireau, une savate et une pantoufle. L'objet fait fureur jusque dans le Périgord, et on n'en trouve à la vente qu'à Angers. Demandez Yap pour votre pointure.

Le collier en dents de royalistes est un artisanat local fabriqué par tout le monde ; même les enfants s'amusent à en faire. Vous pouvez en trouvez très facilement, et même créer votre propre collier avec vos dents.

Du vin d'Anjou, le seul produit de luxe du pays. Mais les angevins sont très attachés à sa fabrication et n'en vendent pas à n'importe qui.

Une figurine de canard en os, qui ira très bien sur votre cheminée.

Votre portrait emplâtré dans une portion de mur ; certains angevins ont l'âme d'artiste et font des portraits très ressemblants. La technique est un peu douloureuse pour l'acheteur mais c'est vraiment typique. Il faut le faire.

Un autographe de Katina Choovansky, très rare et très difficile à acquérir. Certains les revendent au marché noir à des prix exorbitants.

Votre intégrité est une bonne chose à rapporter de votre voyage.

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Un jour, une histoire.
Bannière collector (Celena.C).
Nevgerel
L'affiche tombant sous les yeux d'un moustajestique gredin de notoire réputation fit promptement naître un courrier. Lequel trouvant grâce auprès de sa destinataire pour la matière qui s'y développait fut ajouté en appendice de l'étude entamée de la manière que voici :


Citation:


APPENDICE


Courrier n°1


Chère vous,

J'ai découvert par voie d'affiche l'étendue de vos travaux concernant l'Anjou. Je tenais pour une part à vous féliciter de cette belle et difficultueuse entreprise. Les aventuriers œuvrant pour l'édification du genre humain sont bien trop rares et la considération qui leur est portée si inférieure à leur vrai mérite !

Pour une seconde part et dans le dessein de modestement apporter ma contribution à l'entreprise, je voulais vous soumettre les résultats de mes propres recherches.

Les voici :

Discours prononcé en gargote angevine :

22 Janvier 1465

À l'opposé de l'idée reçue, l'Angevin, qu'anime un naturel taillé à la hâte et au maillet par déficit de l'attention et par coutume de la si-vilisation n'est pas hautain. Pas exactement. Il naît siamois. Telle est la source véritable du mal atavique qui frappe cette souche incongrue de population bipède : tout angevin naît deux, attaché à l'autre par le menton et dont il ne se sépare qu'au moment de la puberté pour devenir l'adulte accompli que l'on connaît.
Il résulte de ce phénomène que tout angevin apprend pour sa conduite à se tenir le menton en l'air jusqu'à l'adolescence. De là la composition si singulière d'un caractère peu propice aux vérités terriennes, globalement ignorant du monde et férocement réfractaire pour le reste.
Mais ça n'est pas tout.
D'être fixé à l'autre pour de si longues années, au dehors des désagréments qui peuvent survenir l'hiver lorsque l'un des deux se trouve grippé et pris de l'envie d'éternuer - en conséquence de quoi se comprend toute l'hygiène si intrigante de cette nation – condamnent les angevins à se déplacer en crabe jusqu'à leur passage à l'état d'adulte. Il s'ensuit cet usage tout particulier du majeur dont la fonction contrairement à leur réputation se fait d'abord indicatrice pour réclamer la priorité tant les difficultés de mobilité se montrent nombreuses dans le triste état où ils se trouvent condamnés à, pour ainsi dire, évoluer. Il faut ajouter que l'Angevin pendant toute sa jeunesse, et ce n'est pas un élément moindre de tradition à porter à l'étude de ce peuple, ne connaît que deux position de la main : la position dite « majeur », poing replié avec forte tension sur leur doigt le plus long pour éviter les collisions, et la position dite « de la tarte », main ouverte afin de pouvoir soigner son co-siamois de sévères taloches pour toutes les fois, nombreuses pour ne pas dire intempestives, où le dialogue nez à nez, yeux dans les yeux réclame une ponctuation plus enthousiaste des arguments.

On déduira aisément que toute interaction avec cette culture exotique doit s'opérer avec la plus grande prudence et qu'il serait assez avisé de ne pas multiplier leur contact avec la civilisation afin d'en permettre une meilleure analyse par nos chercheurs, libres ainsi d'observer ces spécimens dans leur milieu naturel.



Affiche d'étude comparée de l'évolution Angevin/Français




Discours prononcé le 12 Juin 1466

Que tous les Angevins s'écrient « Ta mère, la Mainoise ! » ne laisse pas seulement le soupçon qu'ils proviendraient tous d'une même origine ! Il faut entendre plus finement l'expression ; que ne dit-elle pas ? Que tient-elle dans un silence tabou ?
L'origine du père !
Et où retrouve-t-on symboliquement ce père toujours absent ?
Dans la paralysie du majeur angevin ! Il est là ce père manquant, refusé par les mots mais désigné toujours par le geste !
Et pourquoi ? Pourquoi est-il désigné d'une façon qui suggère assez l'importance prise dans la lignée généalogique mais en faisant la suppression de son identité, de son visage ?
Serait-ce parce qu'il était une tête de nœud ? C'est possible, mais ça n'est pas tout !
Observons encore attentivement : même une main angevine contient cinq doigts. Mais si, mais si !
Et le majeur en est la plus haut représentant. Hors, regardez l'Anjou : il n'y a que quatre villages !
Vous y êtes ! Ce majeur désigne le village originel, mais perdu à jamais dont les Angevins sont inconsolables !



Pour plus de détails, vous pourrez enquêter sur la Caravane des Supermaines qui a traversé la région l'année dernière.

J'ajoute pour conclusion que les sujets suivants demandent toujours des témoins et des champions pour être traités :
- mon mariage avec un angevin a ruiné ma vie, racontez votre expérience.
- association pour la défense et sauvegarde de l'angevin dans son milieu naturel
- Éthologie : de la recherche de l'espèce souche qui fit naître les angevins
- Adopter un angevin, racontez votre expérience
- Manger du canard en Anjou, les bonnes adresse et les méthodes
- De la difficulté de positionner l'Angevin dans un bestiaire
- Comment chasser l'Angevin hors saison.


Bien à vous

Nevgérance d'Angevinie

_________________
Jehan_


Le bestiaire Angevin


Le Jehan


Nom et classification

Le Jehan est un animal typique des contrées angevines. Son nom viendrait d’une mauvaise prononciation alcoolisée de “Géant”, dûe à sa grande taille.
Le Jehan est une énigme pour les spécialistes du monde animal, qui ne sont toujours pas parvenus à en déterminer la famille animale précise. Le Jehan tiendrait en effet à la fois de l’Ours, pour l’apparence générale, du molosse, pour le mordant, du taureau ayant vu du rouge pour le caractère et du sanglier pour la rudesse du poil. Pour compliquer les choses, certains de ses congénères le surnomment “chien de guerre”, voir, pour les plus familiers, “pékinois”, ce qui achève de brouiller les pistes.

Attention : le Guide du Gros lard 1467 décline toute responsabilité en cas de mort plus ou moins atroce si vous utilisez le dernier surnom en sa présence.


L’habitat


Le milieu naturel du Jehan est vaste. Il se stabilise, depuis plusieurs années, autour de l’Anjou, où il a été introduit par on ne sait quel esprit pervers en 1462 environ. L’animal semble avoir élu domicile, dans le courant de l’année 1467, dans une taverne de Saumur, “L’Abattoir d’Olaf”, ou il se serait lié d’amitié avec un autre animal typique du terroir angevin qui occupe les lieux, la Mésange Amirale.
Toutefois, il reste possible de l’observer à l’état sauvage dans n’importe quel bordel angevin, voir plus loin -des témoins prétendent l’avoir aperçu jusqu’à l’Aphrodite de façon récurrente. Il est également possible de le croiser planqué dans un buisson, le long d’une route fréquentée. Dans ce cas, nous déconseillons fortement l’observation au profit d’une course à pieds rapide et soutenue, sous peine de voir votre bourse échangée contre un bourre-pif de première qualité.

Mode de vie

Le Jehan a souvent l’esprit grégaire. On l’observe souvent en compagnie d’autres indigènes angevins, et plus particulièrement des membres du clan du “Clair-Obscur”. Toutefois, cela n’empêche pas le Jehan, quand plus de deux jours passent sans un mainois à tabasser, à commencer à cogner sur ses compatriotes, ce qui est pour lui une marque d’estime et de respect. Ainsi, si vous êtes angevins -petits veinards- et que Jehan vous fout des beignes, c’est que vous avez conquis son petit coeur.
Il se dit que l’échange de bourre-pifs ferait également office de parade nuptiale, chez le Jehan.
Cet instinct grégaire l’a conduit à participer à nombre de coups fourrés, dont le plus célèbre fut la prise du château du Mans, ce qui vaut au Jehan une interdiction d’introduction sur l’ensemble du domaine royal, sous le prétexte difficilement compréhensible de “Traître à la Couronne” - difficilement compréhensible car l’animal n’a jamais caché, je cite “se tamponner l’oignon d’la Couronne et des Reines qui crèvent plus vite qu’une pute syphilisée”.

Le Jehan éprouve une dévotion sans faille pour le mode de vie angevin, notamment pour tout ce qui consiste à avoiner copieusement la gueule de son voisin non-angevin, et l’aide au port de bagages des voyageurs sans laisser-passer -coutume nommée “douane” en Anjou, et “brigandage” partout ailleurs.

Le Jehan éprouve une fascination sans bornes pour l’alcool, la reproduction et l’art de taper fort dans la tronche de son voisin. Il se dit même qu’il est possible de l’entendre prononcer des mots qui formeraient des phrases à peu près intelligibles, si vous venez à aborder ces sujets avec lui. Cela ne reste qu’une rumeur, toutefois, et personne n’a encore été assez suicidaire pour en tester la véracité.

On a pu observer des tendances artistiques assez primitives chez le Jehan, notamment sous la forme de collier de dents de royalistes. Il paraît qu’il avait, fut un temps, une très belle collection de doigts de maires mainois, mais qui a hélas été perdue depuis, sans doute lors d’une soirée trop arrosée.

Observation


On ne voit pas trop pourquoi vous auriez envie d’observer le Jehan sauvage, mais nous ne sommes pas là pour dissuader vos envies suicidaires, nous allons donc vous conseiller.
Le meilleur moyen d’approcher le Jehan consiste encore à payer un grand nombre de tournées d’un tord-boyaux de la pire espèce, et à dire du mal de tous les non-angevins. Si vous êtes une donzelle non lépreuse, vous aurez un net avantage.
Si vous êtes Mainois, oubliez tout cela, et fuyez, vite et loin : le Jehan a développé un instinct pour flairer le mainois, et ne discute avec lui qu’à grands coups de tatanes dans la gueule.
Il est possible de provoquer l’apparition du Jehan en débouchant une bouteille de gnôle dans Saumur -le Jehan a un sens de l’odorat très développé-, en hurlant très fort “Là ! Un royalise !” ou encore “Là ! Une donzelle pas farouche !” -le Jehan a un sens de l'ouïe très développé-, ou encore en vous baladant sur les noeuds angevins avec les bourses pleines -le Jehan a un amour immodéré pour la baston et les pépètes.

On ne connaît pas encore la durée de vie du Jehan. Celle-ci semble fort longue, sans doute car l’animal est confit dans la gnôle depuis une bonne quinzaine d’années, ce qui a dû tuer toutes maladies et stopper le vieillissement des cellules. Cette longévité lui vaut le surnom délicat de “Papy” de la part de ses congénères.

Attention : le Guide du Gros lard 1467 décline toute responsabilité en cas de mort plus ou moins atroce si vous utilisez le dernier surnom en sa présence.



Conclusion


Le Jehan est assurément, au même titre que le Canard ou le ragondin Craonnais, une bestiole typique du terroir angevin, notamment saumurois. Toutefois, faites attention, les mœurs du Jehan sont aussi sauvages et civilisées que le territoire sur lequel il évolue habituellement, ce qui peut rendre toute rencontre avec lui assez douloureuse, tant pour l’esprit que pour le corps. Cela dit, vous en repartirez sans aucun doute avec l’inventaire considérablement allégé.
Yap.
C'était un petit matin humide, temps caractéristique de cette région la plus au nord-ouest du Royaume ; le bout du monde, comme aimait se le dire dans un élan nationaliste les indigènes à la face ravinée qui peuplait ce territoire détrempé de chouchen, de prunes et de merde de cochons. Yap en avait la tignasse toute ébouriffée, aussi, s'était-elle rassemblée la touffe sous une bigoudaine orientale qui lui donnait un style sans précédent. Elle avait à la main le courrier reçu la veille, envoyé par un aimable lecteur qui comptait bien contribuer à l'essor du tourisme angevin. Pour cela, elle le remerciait, mais elle était fâchée de voir une esquisse de son portrait dans ces pages. Ressemblait-elle donc à un phoque malade et édenté qui louchait ? La gueuse s'abstint de demander l'avis à ses deux comparses, sachant pertinent qu'ils en profiteraient pour la traiter de tous les noms d'oiseaux.

Réflexion faite, en observant Jehan qui se curait le nez en douce dans le buisson opposé au sien, elle se dit que le portrait était plutôt ressemblant. Elle allait lui balancer une pierre quand son oreille se dressa au signal d'alerte :
-YAGAHJHGHZHAAA OUGA OUGAAAH, voilà la manière dont les angevins imitaient les cris de la forêts afin d'annoncer la venue d'un chaland. Dans un vacarme assourdissant, de griffes et de dents, de cheveux tirés et de bruits suspects, les trois acolytes se jetèrent comme un seul homme obèse et gras sur leur victime.

[...]

Trois nuits plus tard, faites de larcins, de soupe au lard et de blagues douteuses des deux hommes, la brune reçut un second courrier : "espèce de sale **** tu vas me rendre ce que tu mas pris". Navrée, Yap soupira de tout son coeur. Il fallait donc tout leur expliquer, à ces bretons...


Citation:
    Le guide du gros lard 1467

    La Bretagne, ça vous gagne !


    Numéro spécial : de l'art de bien brigander

    Ce numéro spécial du guide du gros lard 1467 a pour vocation de vous donner quelques conseils pour survivre dans des conditions climatiques extrêmes dans un pays étranger dont vous ne parlez pas la langue. La Bretagne, de par sa situation géographique, est un pays pluvieux, morne, où les rares rayons de soleil sont incarnés sous la forme d'une bénédiction. Si ce pays est indépendant du reste du royaume, c'est bien parce que personne n'a voulu en prendre possession à cause de l'odeur aigre de merde et de mouette qui flotte dans l'air. En cela, le breton se pense donc être supérieur au reste du monde ; or, ses convictions nationales sont fondées sur un mensonge, mais ne vous tentez pas à entrer dans le débat car vous risquerez de vous faire mordre. Ils parlent une langue inconnue et vous feront toujours ressentir que vous êtes un étranger. Ils portent également des habits du siècle dernier, aussi, n'espérez pas faire du shopping là bas.

    L'intégration y est difficile, aussi, le pays est considéré par le guide du gros lard comme un endroit relativement hostile, c'est pourquoi il a semblé intéressant pour nos guides de faire ce numéro spécial en Bretagne.

    Pour cela, ils auront affrontés le froid, la boue, les buissons épineux, et les voyageurs imprudents. Pour vous, ils auront donné leurs corps et leur intégrité. Ils se sont battus, ils se sont aimé, ils ont détroussé et pleuré ensemble. Ils ont essayé de faire du feu, mais n'ont pas réussi. Ils ont mangé de la soupe froide au gravier, et des galettes de terres sèches. Ils ont fini par pourrir tous les buissons disponibles. Ils se sont promis de ne plus laisser Yap faire la bouffe.

    Attention, ce guide ne convient pas pour les enfants et les bons aristotéliciens.

    Les questions qu'on se pose le plus souvent...

    Comment choisir le bon endroit qui vous rendra riche ? Privilégiez d'abord des pays qui ne se sont pas fait pillés les derniers mois. Les gens, pensant le danger écarté, y seront moins prudents et voyageront la plupart du temps seul. Essayez de vous rendre le plus près d'un port fréquenté et d'une capitale, les marchands y seront nombreux et avec un peu de chance vous pourrez ensuite échapper aux maréchaux en vous jetant dans la flotte.

    Quel type de végétation pour se camoufler ? Evitez les buissons d'orties, les ronces, etc. Si vous êtes sur un terrain sans végétation, vous pouvez également vous cacher derrière une pierre (plus grosse que vous) ou creuser un trou (mais cela vous prendra la journée). Vérifiez qu'aucun animal suspect n'a fait ses besoins dans votre cachette, les journées peuvent êtres longues. Cependant, l'odeur pourrait aussi camoufler la vôtre. A vous de voir si vous êtes prêt à sentir la merde de blaireau pour du fric.

    Comment aborder la personne ? La langue peut être dans certain cas un obstacle, comme en Bretagne. Dans ce cas, ne parlez pas, et agissez ! Préparez votre entrée, c'est important et c'est ainsi que les gens se souviendront de vous. Evitez les basiques "la bourse ou la vie!" ou les "sale *** donne moi ton fric!". Soyez original ! Ce n'est pas tous les jours qu'on se fait racketter, essayez de faire en sorte que votre victime apprécie ce moment partagé.

    Que faire si la personne refuse ? Il arrive des fois que certains voyageurs souhaitent entrer en confrontation avec vous. Ne prenez pas peur et ne vous enfuyez pas ! Restez stable sur vos appuis, souple dans les poignées et hurlez de la manière la plus dissuasive possible. Si la victime ne prend pas peur, passez à l'action : vous pouvez lui mettre un coup de poing latéral, puis revenez dans votre position de départ. Attendez de voir sa réaction. Si elle est toujours debout, recommencez. Si elle fonce vers vous, esquivez la le plus élégamment possible, et faites lui un croche-pied. Continuez les opérations jusqu'à ce que votre victime soit inerte, mais dépêchez vous car vos cris pourraient alerter les environs.

    Doit-on lui laisser quelque chose ? Vous pouvez lui laisser un pourboire de l'ordre de quelques écus. Dans certaines régions, le pourboire est compris dans le ticket, alors ne vous embêtez pas trop : prenez tout.

    Peut-on rester plusieurs jours au même endroit ? Nous vous conseillons de rester maximum trois jours au même endroit. Au bout d'un moment, vous n'aurez plus assez de buisson pour chier. Evitez les villes quand vous revenez de vos aventures, et allez plutôt deux villes plus loin en évitant les lieux fréquentés. Restez furtif.

    Que faire si la maréchaussée m'arrête ?Niez dans un premier temps. Inventez une histoire loufoque et très, très, très longue. Généralement les gardes se lasseront et vous laisseront partir. Cependant, si vous êtes convoqué au tribunal, deux solutions s'imposent : soit, vous jouez le jeu et vous y allez, peut-être trouverez-vous le moyen d'attendrir les jurés ("ma femme m'a quitté pour un mainois, depuis, je ne suis plus le même homme" ou "écoutez je suis angevin c'est du patrimoine tout ça!" ou encore "mon chat compote s'est fait écrasé hier sur le bord de la route..."), soit vous fuyez tel un vaurien sans âme. Sachez cependant que dans 98% des cas, on trouvera toujours le moyen de vous mettre en prison.

    Comment s'occuper en prison ?Essayez de sympathiser avec vos compagnons de cellule en racontant vos exploits. Cela peut mener à de longs échanges qui feront passer votre séjour d'autant plus vite. Vous pouvez tenter de soudoyer les gardes, mais généralement, ils vous taperont sur les doigts avec une trique. Apprivoisez les rats pour qu'ils aillent vous chercher les clés. Comptez les gouttes tomber sur votre tête. Montrez vos talents d'artistes en griffant les parois de votre cellule dans un crissement infernal. Ça y'est, vous êtes sorti !

    Quelques techniques d'approches inédites...

    Voici un échantillon des techniques que vous pouvez utiliser afin de mater votre adversaire. Elles ont été testés et approuvés par nos guides au cours de ce voyage. Chacune correspond à un type de gabarit et de caractère, n'hésitez pas à pimper la vôtre en fonction de vos goûts. Les techniques présentées ci-jointes ont été développés par un gabarit de type féminin, plutôt sec et hystérique, souple dans les appuis.

    La veuve abandonnée : couchez vous sur la route dans une position foetale, et presque nue. Poussez des gémissements de taupes déprimées, et mouchez vous régulièrement dans votre main. Lorsque la victime arrive et se tient à votre portée, attrapez lui la cheville et tirez vers vous. La victime tombera, vous lui roulerez dessus en la maintenant au sol fermement. Donnez lui un ou deux coups de tête dans le nez. Collez lui votre main baveuse sur sa bouche et criez "TA MERE TRESSE DES QUEUES DE PONEY EN ENFER AHAHAH".

    Le touriste perdu :Mettez une coiffe égyptienne et prenez un air perdu sur le chemin. Faites des allers-retours en faisant mine de chercher quelque chose; faites semblant de déplier une carte, froncez les sourcils, et râlez sur l'incohérence des indications pour aller à l'auberge du "Sanglier poilu". Dirigez vous ensuite d'un pas décidé, passablement agacé, vers votre victime et demandez lui d'abord votre chemin en prenant un accent oriental. Critiquez les français pour plus de crédibilité. Une fois que la victime sera entrée dans l'histoire, et que vous êtes presque vous aussi en train d'y croire, il est temps de passer à l'action. Jetez lui votre carte imaginaire au visage, écrasez lui le pied et mettez lui un coup de genoux dans le bide. Il sera choqué. Continuez à le tabasser en criant vos droits d'étrangers. Prenez sa bourse et continuez vos recherches.

    L'oiseau guilleret : Couvrez vous la tête avec une cagoule et attendez l'obscurité pour agir. Ne vous endormez pas et ne faites pas de feu. Vous aurez préalablement dessiné une marque au sol afin de visualiser l'endroit où la victime doit se placer. Grimpez dans un arbre, proche de cette marque. Lorsque votre victime arrive, poussez un hululement clair et distinctif afin d'annoncer aux êtres de la forêt que quelque chose va se passer. Lorsque la victime pose son pied sur la marque, bondissez tel une oie sauvage, bras tendus, doigts écartés et la ceinture scapulaire gainée. Sous le choc de la chute, la victime sera normalement tombée dans les pommes. Son corps aura amorti votre chute, et vous pourrez sans dommage la détrousser.

    Petite note à l'intention des victimes...

    Si vous voyagez seul, vous vous exposez à être détroussé par une personne très mal intentionnée ou par un jeune qui cherche à se faire un peu d'argent pour se payer un voyage en Corse. Lorsque le mal est commis, on ne se souvient généralement pas très bien des événements : à moitié inerte, gisant dans un fossé et tâché de sang, on a souvent l'impression qu'une harde de sanglier est venu rouler sur notre corps. C'est peut-être ça. Généralement, votre agresseur n'aura pas crié son nom. Ce n'est pas une rencontre amicale en taverne, du type : "Bonjour, je suis ***** et je vais vous détrousser !". Vous ne verrez très souvent qu'une partie de son visage, ses habits, son allure.

    On crie alors vengeance, on a la haine, et on veut tout faire pour que notre agresseur vienne s'excuser, nous rende notre argent puis meurs dans d'atroces souffrances. On peut alors avoir envie de lui envoyer un courrier, type : "veut tu ma **** dans ton *** sale ******* et voleuse putain tu rackette un pauvre rembourse moi". En général, le courrier ne trouvera pas destination puisque vous ne connaissez pas le nom de votre agresseur ; la lettre pourrait partir, sans faire exprès, à votre mère ou au curé du village qui vous puniront pour tant d'incivilités. Si le courrier arrive à destination, pensez-vous réellement que le brigand vous remboursera ? A la rigueur, il se contentera de rire et d'afficher votre courrier en place publique, ce qui lui accordera un petit moment de réussite personnelle.

    La manière la plus simple de réagir face à ce genre d'événements, ma foi très commun par ces temps qui courent, et de rentrer chez soi et de pleurer en silence, en se promettant de ne plus voyager seul.

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Un jour, une histoire.
Bannière collector (Celena.C).
Manon.cieran
Parce que dans tout bon guide du Gros Lard qui se respecte, il doit y avoir matière à vous mettre l'eau à la bouche, à vous vanter les spécialités culinaires locales et les meilleurs coins où les déguster, je vais vous parler d'une recette qui pourrait, un jour qui sait, devenir l'une de ces spécialités. Il s'agit de la Perche de Loire au beurre Nantais. J'aurais pu vous parler de la Géline tourangelle mais si le beurre nantais accommode bien les poissons, ce n'est pas le cas des viandes. Et pour les besoins de notre histoire, nous avons besoin du beurre nantais.

Citation:
Recette de la perche de Loire au beurre nantais.
Pour 2 pers.

Pour cela, il vous faut d'abord une belle perche, dodue à souhait et à la chaire toute moelleuse. Vous demandez à votre poissonnier de lever les filets. Ce sera plus simple pour vous, piètres cuisiniers et cuisinières. Un bon produit, ça se respecte !

Vous réservez les filets et passez à la préparation du beurre nantais.

Les ingrédients dont vous avez besoin sont assez simples : 100 g de beurre demi-sel, 1 grosse échalote, 5 cl de vin blanc sec, 5 cl de vinaigre de vin (ou de cidre... breton cela va de soit...), poivre.

Dans une casserole, vous faites revenir l'échalote hachée avec le vin et le vinaigre. Portez à ébullition jusqu'à ce que le mélange réduise. Ajoutez les dés de beurre à la réduction et fouettez allègrement pour obtenir une consistance onctueuse. Assaisonnez.
Farinez les filets de perche et faites les dorer dans du beurre à la poêle, 3 minutes de chaque côté. N'oubliez pas d'assaisonner.

Dressez les assiettes, ajoutez quelques légumes vapeurs (pommes de terres et carottes par exemple) et accompagnez d'un ou plusieurs verres) mais l'abus d'alcool est dangereux pour la santé) de Muscadet bien frais, c'est prêt !

A table et bonne dégustation...


Laissez-moi maintenant vous compter le début de l'histoire - car les protagonistes sont nombreux - d'une autre grande perche de Loire qui fut assaisonnée au beurre nantais.

Manon était arrivée en Bretagne au début de l'été. Elle avait fait un tro Breizh comme disent les autochtones et il lui restait seulement Vannes et Fougères à visiter. L'adolescente, addict au jeu, avait passé de riches et bons moments jusqu'à présent et elle espérait bien que cela continue. Après tout, on lui avait vanté les bienfaits de la Breizh, l'air sain, les températures clémentes en plein été, les paysages ainsi que le bon-vivre qui y régnait, entre autres. Sereine, elle avait donc quitté Rohan pour rejoindre Vannes. Et elle n'avait pas été déçue tant la ville était belle, le port, les maisons à colombages, l'église. Tout y était beau. Puis dans la nuit du 6 au 7 août, après avoir avalé un dernier Kouign Amann et une bolée de cidre, Manon - surnommée pour l'occasion la perche - se décida enfin à prendre la route pour rallier Rieux la Belle. Guillerette et sereine, son sac à dos sur le dos, la jeune tourangelle sautillait en chantonnant un chant de marin - elle ne connait que ça, la pauvrette - telle une bonne petite scout prête à passer la nuit en forêt comme une grande... Bien innocente, notre perche ne se doutait pas de ce qui allait lui tomber sur le coin du nez à mi-chemin.

Manon, non, non, non
S'en allait tout simplement,
Routière, riche et chantante
En tous chemins, en tous lieux,
Elle ne parle que du saint Jeu,
Elle ne parle que du saint Jeu,

A l'époque où les Brigands,
En Bretagne étaient truands,
Manon, notre perche,
Se fit bien botter le derche,

Manon, non, non, non
S'en allait tout simplement,
Routière, riche et chantante
En tous chemins, en tous lieux,
Elle ne parle que du saint Jeu,
Elle ne parle que du saint Jeu,

Certains jours des hérétiques,
Par des ronces la conduise
Et notre jolie perche Manon,
De la farce fut le dindon,

Manon, non, non, non
S'en allait tout simplement,
Routière, riche et chantante
En tous chemins, en tous lieux,
Elle ne parle que du saint Jeu,
Elle ne parle que du saint Jeu,

...

Serait-ce la technique du touriste perdu, de la veuve abandonnée ou encore celle du casse-croûte qui serait utilisée sur elle ? La suite au prochain épisode...

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Jehan_


Hors série : le patrimoine culinaire angevin : la soupe de graviers.

La soupe de graviers est un plat simple, typique du de l’angevin en vadrouille. Tout bon brigand et valeureux douanier de l’Archiduché se doit de savoir la préparer, la consommer, et, ce qui est sans doute le plus dur, l’apprécier. Les origines de ce plat se sont perdues dans les légendes angevines, mais l’on peut supposer qu’elles sont contemporaines de l’institution des douanes angevines, et du transport de cailloux pour éviter le brigandage. En somme, un exemple d'adaptation de l’Angevin à son milieu naturel, évolution rendue possible par le fait que l’Angevin a, de toute façon, l’habitude de se sustenter principalement liquides douteux plus ou moins fermentés.

Les ingrédients

L’angevin est économe : de l’eau fera l’affaire (évitez tout de même l’eau croupie), ainsi que des graviers. Si vous n’avez pas de graviers sous la main, des petites pierres suffiront. Pour les enfants en bas âge et les vieillards, vous pouvez remplacer le gravier par du sable, pour soulager leurs quenottes.
Note : si vous êtes irlangevin ou simplement alcoolique, vous pouvez remplacer l’eau par du whisky.

La préparation

Prenez un récipient quelconque (marmite, casserole, bol, trou dans le sol, crâne de mainois). Versez l’eau, et les graviers (ou le sable) que vous aurez préalablement nettoyé. Portez à ébullition. Savourez.

Les bienfaits de la soupe de graviers

Au-delà de son coût de revient extrêmement bas, ce qui vous permettra de rentabiliser au mieux vos longs séjours champêtre loin de votre taverne favorite et de sa soupe de glaires, la soupe de graviers a deux avantages majeurs.

Le premier, c’est qu’après deux jours de ce régime pour les plus endurcis (deux cuillerées pour les néophytes), vous serez tellement enragé et affamé que vous mettrez encore plus de coeur à courser le malheureux qui se présentera devant votre buisson, dans l’espoir de lui piquer son goûter, voir de mordre férocement votre victime si vous avez vraiment la dalle.

Le second, c’est qu’il ne faut surtout pas sous-estimer l’effet psychologique que procurera, au détour d’un chemin, la vision d’une troupe d’Angevins en train de mâcher du gravier. Le temps que le malheureux voyageur en vadrouille réalise ce qu’il voit, vous aurez eu le temps de lui sauter dessus pour lui faire une démonstration pédagogique du patrimoine angevin.
Yap.
La perche à la Loire avait été tendre sous la dent ; du moins, sa venue avait permis de compléter d'un peu de douceur les ventres affamés de nos compères, qui se nourrissaient depuis trois jours de touffes d'herbes, de soupes de graviers et de hérissons morts. L'angevin, certes économes, peut tenir un régime pauvre en calories quelques jours malgré ses bourses pleines à craquer. Ceci dit, après trois jours de méfaits, une quinzaine de courriers à caractères sexuels d'une de leur victime, qui semblait avoir un sens de l'imagination troublé, et le courrier du Duc, qui menaçait de leur envoyer l'armée sur la tronche, le temps commençait à devenir long. Il était temps de rejoindre la ville la plus proche, et c'est Vannes, qui ouvrit le bal, précédant Rohan, qui pour ses interlocuteurs, était "le nombril de la Bretagne" bien que Yap se demandait pourquoi ils plaçaient le nombril à la place du trou du cul. Bref.

Citation:
    Le guide du gros lard 1467

    La Bretagne, couleur océane


Si la Bretagne possède bien un patrimoine atypique, il semblerait que le palet breton, la galette au beurre et la crêpe ne rivalisent pas avec les spécialités angevines (la tarte à la torgnole, la soupe au glaire, etc). La "moule marinière", un qualificatif donné aussi à leurs femmes, a néanmoins de quoi surprendre puisque elle vous confère une indigestion carabinée, tout comme lorsque vous parlez avec un breton. Certaines de nos sources (confidentielles mais sûres) déplorent le "vide intersidéral entre les deux oreilles" (propos recueillis le 12 août 1467) de certains de leurs compatriotes. Effectivement, considérons déjà dans un premier temps que leur langue est la majeure partie incompréhensible et coule à l'oreille comme une chiure de mouette puante (est-ce pour cela que le breton a mauvaise haleine ?), leurs propos sont fondés sur de nombreux préjugés à l'égard de tout étranger. L'angevin est un brigand, le normand est accablant, le reste du monde n'est pour eux qu'un résidu de vieille pute dégarni qui mériterait de brûler.

Là bas, chacun se salue d'une manière bizarre (essayez de vomir dans votre bouche en parlant c'est à peu près la même chose), et si vous êtes étranger, ils vous ignoreront et continueront à discuter entre eux. N'hésitez pas alors à manifester votre présence en gueulant un bon coup, de manière tribale : le breton parle fort et est un peu sourd d'oreille. Là, on vous traitera certainement mal. Ne le prenez pas personnellement, c'est un système défensif primitif qu'il faut respecter. Souriez, hochez la tête, et promettez vous de lui casser la gueule à la prochaine occasion.

Il est donc difficile de s'intégrer en Bretagne, comme nous l'avons souligné dans le précédent numéro.

MAIS.

Le breton, c'est aussi ce gars sympathique, à l'esprit simple et généreux, qui n'hésite pas à arroser de chouchen l'adversité. Le breton est aussi courageux, peut-être un peu trop téméraire, mais qui donne envie de le serrer dans les bras et de lui dire "vous me rappelez l'odeur de ma mère". Il est bon vivant, et dénote d'un certain sens de l'humour, même si cela nécessite pour comprendre la blague 3 ans d'études supérieures en langue bretonne. Certains, n'hésitant certes pas à cracher sur leurs compatriotes, font néanmoins l'effort de laisser un bon souvenir de la Bretagne dans le coeur des étrangers, qui fuiront néanmoins à toute hâte au bout de 5 jours. Vous pouvez fuir côté mer, côté normand, côté angevin, ou creusez un trou et attendez que ça passe.

Voyons à ce jour les notes de nos guides sur les villes bretonnes (à compléter).

Rieux :

Rieux est ma foi une bourgade plutôt sympathique, puisqu'elle se situe près des frontières angevines. On y trouve de temps en temps quelques angevins en vacances, aussi, la mixité sociale donne à cette ville un côté potable. Vous y trouverez sans difficulté de l'artisanat angevin d'exportation. C'est une ville frontalière intéressante à visiter, notamment pour le trafic en tout genre, cependant la population locale ne semble pas très loquace et préfère rester terrer dans leurs chaumières à lancer des cailloux sur les angevins en vadrouille. C'est plutôt marrant deux minutes, aussi nous ne vous conseillons pas de prolonger votre séjour plus d'une demi-heure.

Note : 7/10, pour son cidre et les angevins en vacance.

Vannes :

Vannes a cette odeur de mouette en putréfaction, d'huîtres pas fraîches et de poissons pas chers. Le port est un lieu où se concentrent de nombreuses activités culturelles, comme le crachat de coquilles de bigorneaux, la pêche à la moule, son quartier de femmes faciles à face de tanches, ses bateaux, son marché aux poissons. Il est un bastion breton où le seul échappatoire se trouve vers l'océan, agité et menaçant à toutes saisons de l'année, ainsi la baignade y est interdite. Néanmoins, vous pourrez peut-être fuir la Bretagne en montant dans un de ses rafiots, et partir à l'aventure vers d'autres contrées. Puisqu'on commence à s'enfoncer dans la Bretagne profonde, les indigènes commencent à devenir relativement hostile. Les tavernes semblent peu accessibles, et il semblerait que le sport local consiste à jeter les touristes dehors. Préférez donc acheter votre bouteille de cidre dans un commerce de proximité, et allez la boire sur la plage en pleurant. Par ailleurs, à Vannes, tout se sait, et les indigènes semblent tenir un fichier secret sur chaque étranger qui circule en leurs terres : date de naissance, nom, ascendance, taille de slip, profession, préférence sexuelle, etc etc. Pour cela, ils semblent avoir adopter la technique mainoise de contrôle de population, aussi veillez à ne rien laisser paraître sur vous.


Note : 4/10.

PS : ATTENTION ! Nos guides ont décelé un réseau mainois. L'hybridation entre mainois et bretons semblent effectives, aussi, restez sur vos gardes lorsque vous vous approchez d'un vannais !

Rohan :

Rohan est ce qu'on appelle un point de chute de la Bretagne. Difficilement accessible puisqu'elle se situe à l'intérieur des terres, on y trouve VRAIMENT le folklore breton. A ce titre, on pourrait qualifier la ville de "trou du cul de la Bretagne", notamment à cause de cette odeur lancinante de merde de cochons qui plane dans l'air et vous rend ivre. Pour une de nos sources, c'est ici que se concentre toutes les décisions formelles et informelles de la Bretagne : "doit-on rajouter plus de beurres dans nos gâteaux ?" "sommes-nous meilleurs que les normands ?" "devons-nous commencer l'apéro à 7h ou 8h du matin ?" sont tant de questionnements existentiels qui occupent la journée des habitants. Ceux-ci sont matinaux, aussi n'espérez pas les rencontrer en fin d'après-midi. Ceci dit, vous aurez peut être la chance d'en apercevoir un ou deux. Ne paniquez pas à son approche et restez silencieux, observez ses attitudes ; vous y verrez le type breton dans son habitat naturel, et franchement, c'est beau à voir. Ils se déplacent souvent en couple, avec un enfant dans les bras, et forment un beau plateau de coquillage presque attendrissant. A ce titre, nos guides ont essayé de taper dessus pour voir si c'était si tendre que ça le paraissait, mais ils ont rencontrés une farouche opposition surtout de la part de la femelle bretonne, qui donne des claques facilement. Le mâle, supposons le, est peut être ce petit mammifère fragile et soumis qui obéit au commandement de sa femelle, doucement appelée "ma moule". Néanmoins, la ville n'est pas si mal que ça, mais nous ne vous conseillons pas d'y rester plus de deux jours puisqu'on y faite vite le tour et qu'on finit par se lasser d'être maltraité.

Note : 6/10

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Un jour, une histoire.
Bannière collector (Celena.C).
Ingeberge


Chère vous,

D'abord, félicitations pour le portrait que vous brossez des angevins dans votre premier numéro. C'est tout à fait mon mari ! Le portrait des enfants angevins sont tout à fait ressemblants, j'ai l'impression d'y contempler mon fils Florimond qui essaye de compter avec ses doigts. Je déplore que votre enquête n'ait pas été publiée plus tôt (il y a 5 ans de cela, ça aurait été parfait). Peut-être ma vie aurait-elle était différente ? Si j'avais su...

C'est pourquoi je voulais réagir à votre appel en racontant mon expérience. Je le fais pour toutes ces femmes qui pourraient êtres séduites par l'expression la plus pur de la virilité, du poil gras et de la sueur, par cette façon bien à eux de vous tirer sur les jupons en souriant d'un air cloche. Vous, femmes, qui pensez que l'angevin est, derrière sa coquille de crasse, un être bon, gentil, et tendre. Avez-vous été bercée comme moi par les histoires de loups qui deviennent des agneaux ? Moi, naïve, je pensais pouvoir changer l'angevin, ce mâle arrogant qui se glissa un jour dans notre ferme pour brûler nos victuailles.

Il était si beau, grand et fort, avec son torse nu bardé d'éraflures, brandissant sa hache en hurlant quelques cris primitifs qui me firent frissonner, sa barbe fournie et ses yeux qui semblaient brûler du feu des enfers. J'avais 14 ans quand il m'arracha de mon destin de fermière pauvre pour m'amener en Anjou, à Saumur.

Chères femmes qui me liront,

C'est ici que vous devez êtres attentives. Je vous écris mon expérience pour vous raconter comment mon mariage avec un angevin a ruiné ma vie...



Citation:
    Courrier du lecteur

    Comment mon mariage avec un angevin a ruiné ma vie !


S'il y a quelque chose à savoir en vous mariant avec un angevin, c'est que vous allez d'abord être l'objet de toutes sortes de quolibets. "Ta face en tranche de pain mou" ou "T'l'as trouvé dans une pochette surprise ?" sont des expressions couramment utilisées au début de votre acclimatation. Généralement, votre mari rira de ces blagues et ne vous défendra pas, et invoquera le droit à la différence culturelle si vous osez vous en plaindre. Cependant, si quelqu'un insulte votre ascendance par "ta mère la mainoise", votre mari pètera sûrement une chaise sur la tête de l'importun et passera quelques jours à vérifier votre généalogie, inquiet de mélanger son sang à celui d'une mainoise.

Au bout de la quinzième années de mariage, si votre mari ne s'est pas fait tué dans une des incessantes guerres que mène le pays contre le reste du monde, ou tout simplement par une banale bagarre de taverne, vous serez peut être considéré par son entourage. Peut-être les gens vous appelleront enfin par votre prénom. Mais, à mon humble avis, vous serez toujours "celle qui a piqué mon pote". J'ai cru comprendre qu'on me surnommait "La salope au gros cul", mais je pense que c'est une manière simple de souvenir de qui est qui, en se basant simplement sur un caractère physique. L'angevin étant à 99% du temps bourré, il ne se souviendra pas de vous tant que vous n'avez pas accompli un acte de guerre héroïque.

D'ailleurs, mon mari a certainement oublié mon existence lorsqu'il est parti avec une autre femme pendant plus d'un an, me laissant seule dans un taudis sombre et humide avec pour seule consigne de ne pas boire ses réserves de vin. Soit. A ce moment-là, j'avais déjà le ventre rond, non pas parce que je m'étais consolée sur les friandises, mais parce que mon mari avait un appétit sexuel digne d'une bête féroce, et que ses amis, sous son autorité, n'hésitaient pas à me rendre visite. Dois-je vraiment vous parler de la sexualité angevine ? ...

Bref, il est enfin revenu, avec des poux et des morpions bien évidemment. Lorsqu'il a vu que j'avais donné naissance à un fils, il me gifla, le gifla, et partit boire à la taverne municipale. Il ne rentra que trois jours après, aviné. Ce n'était plus le grand guerrier, beau et fort, qui m'avait kidnappé. J'avais plutôt l'impression de vivre avec Jean le Poivrot, ou une outre à vin pestilentielle qui ne se coupait pas les ongles de pieds et qui rentrait un jour sur deux pour me jeter un quignon de pain.

Car je n'avais pas le droit de sortir, puisqu'il s'inquiétait de me voir fuir le pays, le continent, sur un bateau de pêche ou de pirate pour mener une vie plus trépidante que celle de femme d'angevin. J'avais le sein mou et flasque, car le monstre qui était mon fils avait un appétit aussi féroce que son père, il hurlait la moitié de la journée, s'entraînant certainement à pousser des cris barbares pour ses futurs raids. Il était infesté de parasites, rampait par terre et ne se mit à marcher qu'à l'âge de 4 ans, d'une démarche maladroite et le dos courbé, comme s'il essayait d'imiter son père. Moi, j'avais les cheveux filasses, le teint couleur de craie et les yeux rouges, fatiguées. A 19 ans, je ressemblais à une vieille tante dégarnie.

Aussi, un beau jour, mon mari décida de changer de femmes. Ah, oui, je ne vous l'ai pas précisé, mais l'angevin change régulièrement de femmes puisqu'il les use très vite. Si ce n'est pas un coup de pelle et un trou dans le jardin, il se contentera de vous pousser dans la Loire. Heureusement, je savais nager, et je rejoignis très vite la rive opposée, notamment parce que les ragondins avaient décidés de me prendre en chasse. J’atterris en Bretagne. Florimond était resté avec son père, et je prie Dieu de m'avoir au moins accordé cette chance dans ma vie. Sale bête.

Quand une femme me vit, pantelante sur le bord de la Loire, elle hurla de terreur, pensant voir un monstre fantastique qui venait de sortir de milliers d'années d'isolement dans une grotte, se nourrissant de poissons crus et fétichant une bague en or en murmurant toutes les nuits "mon précieuuuuux". Non, ce n'était que moi, qui sortait de 5 années de mariage avec un angevin.

Aujourd'hui, je vous écris du couvent, où les soeurs me recueillirent, non sans une pointe d'appréhension, puisqu'elles craignaient que mon mari ne vienne me chercher avec sa bande de brutes sanguinaires. Aucune chance, leurs dis-je, puisqu'il a certainement oublié mon existence. Oui, l'angevin a la mémoire courte, mais pas moi. Me marier avec un angevin, certes contre mon grès, a ruiné ma vie.

Ingeberge.
Yap.
La nuit avait été courte, brève, et d'une grande simplicité. Visiter la mairie de Gien avait été l'occasion de renouer avec un peu de folklore angevin, de se faire des potes en buvant de la bière et en crachant par terre, de se disputer le siège municipal qui n'était qu'un simple tabouret en bois branlant. La trésorerie étant aussi sèche que la culotte d'une nonne, l'intérieur municipal était vide, le mobilier n'ayant certainement pas pu être renouvelé à la suite des précédentes attaques. Seul un garde servait de pilier, ronflant le dos contre un mur décrépit, et facilement dé-logeable.

Chacun avait pris sa place et un nouveau conseil municipal avait été mis en place. Jehan, suite à une défaite cuisante à la lice, avait été envoyé au nettoyage des latrines publiques. Yap devint cependant adjointe aux animations.


Citation:
    Le guide du gros lard 1467

    Organiser un tournoi d'archerie français pour la gloire de l'Anjou


"Chers français !

Ne ratez pas une occasion inédite de vous discerner de vos chers compatriotes ! VIVEZ UNE EXPERIENCE UNIQUE.

Parce que l'Anjou est un pays trop souvent dévalorisés par la France, parce que l'Anjou c'est quand même chouette (sauf pour les mainois), parce que les angevins sont un peuple plein de finesse et de diplomatie, que ça vaut le coup d'oeil, le comité d'animation de Gien vous offre la possibilité inédite de devenir... ANGEVIN.

OUI MA DAME.

Le meilleur archer du tournoi aura la chance rare de se glisser dans la peau d'un angevin pour une durée illimitée.

EN EFFET.

Le vainqueur remportera des papiers d'identités angevins, des pantanfles renversibles, une chemise brodée "J'suis angevin et j'assume", un slip "I
Le second gagnera un LP pour une durée de 3 jours afin de visiter notre belle et chère contrée, ses bars, ses bordels, ses geôles. Afin que la visite se déroule au mieux, il recevra en plus un Guide du Gros Lard 1467 dédicacé par l'équipe de rédaction.

Le troisième sera pendu. Hé oué, c'est l'jeu.

ALORS TOUS A VOS ARCS, A VOS FLECHES, POUR SPAAAAARTE !!"

ERREUR. TRESORERIE INSUFISANTE.


-P'tain y en a marre des pauvres !
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Un jour, une histoire.
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Jehan_
[Sancerre, 20 septembre 1467. Prendre une mairie, et ce qui s'ensuit.]

-ON EN A GROS !


Ca crie, ça beugle, ça mugit dans les rues de Sancerre. Et pour cause, v'là un troupeau d'angevins qui déboule d'une ruelle sur la place de la mairie, pancartes à la main. Ça crie, ça râle, ça couine, ça sent la vinasse et l'Angevin mal lavé. C'est que l'heure est grave : nos vaillants (anti) héros sont pô contents. La cause aux coffres vides de la mairie de Gien, pillée l'avant-veille. Sans déconner, un procès pour trois écus et quarante-neuf deniers, ça na fout mal, hein. Les braves gens pourraient quand même faire un effort et mettre un minimum de pognon en mairie pour satisfaire les angevins en goguette. Mais même ça, le Domaine Royal était pas foutu de le faire. Alors, regard torve et plume incertaine sur papier gras et tâché à l'appui, chien d'guerre avait passé les consignes par canard voyageur -l'angevin a la sale habitude de chiper les pigeons d'autrui pour les bouffer, ce qui n'arrivera jamais avec un canard, bien sûr.




Ce soir, révolte, parce qu'on en a gros ! Assez, des mairies plus vides que la caboche de Coleen de Coolmaker ! Assez, de ces duchés chiants comme la pluie ou on vous colle en procès pour avoir voulu vous protéger du froid d'la nuit dans le bureau du maire ! Assez, de me prendre des branlées en lice par tout c'qui porte un jupon !

Alors, préparez votre plus belle pancarte, ce soir, on manifeste devant la mairie PUIS on la prend et on chie sur l'bureau du maire !

On en a gros !

Jehan


Ouais, parce qu'en plus l'échevelée hystérique avait foutue une trempe à not' glorieux brigand. Le genre sale, dont l'égo se relève encore moins bien que le corps à moitié pété.

Bref, disais-je, ça meugle à Sancerre, et ça se retrouve tous cons dans la mairie, même pas gardée. Genre rien, nada, même pas un malheureux garde un peu bourré endormi. Alors, près un échange de regards mi-torves-mi-bovins et re m- torves derrière, décision est prise.


-Bon ben on rent' alors ! Ram'nez les fûts d'la municipale ici, ça s'ra quand même mieux !


A peine le temps pour Coleen -le castor de Jehan, qu'il tente de faire passer pour un vrai ragondin angevin- de ronger un peu la porte, que la bousculade commence. Ca couine ça râle, ça griffe, ça tire la tignasse, ça se traite de descendants de mainois pour savoir qui posera en premier ses miches sur le fauteuil. Et, comme à Gien, c'est la Magnifique Zozotée qui gagne.

Laissons à d'autres la noble tâche de décrire la nuit qui s'ensuivit, et sautons jusqu'au lendemain, sur un chemin paumé. Jehan, vautré comme à son habitude dans un buisson, se vit soudain réveillé par un piaf. Une fois le messager plumé et bouffé, v'là qu'un message attire l'attention. Enfin, un mot, sur le message. "Procès pour trouble à l'ordre public". Anh ! Dégueulasse ! A peine le temps de choper une plume et de grifonner une réponse à l'adresse du juge au cul du message, et voilà le canard messager parti délivrer le billet du brun.




Vot' grâce,

C'dégueulasse d'nous traîner en procès ! Nous, on est juste des touristes d'passage en France ! On a voulu s'mettre à l'abri pour une nuit et vu qu'dans l'bled paumé y'a personne pour t'nir une auberge, bah on est rentrés dans l'premier bâtiment qu'on a trouvé. Pas d'not faute si c'était la mairie, y'avait pas d'garde devant, on pouvait pas savoir ! Pis ent' nous vos mairies sont 'achement moches quand même, on aurait dit l'taudis pour les cul-terreux, m'enfin. Bref, j'suis innocent comme l'agneau qui vient d'naître ! Pouvez pas voir ma trogne mais si pouviez la voir, vous verriez à quel point mon innocence est gravée d'ssus.

Pour ma défense et pour attester not' qualité d'étrangers de passage dans l'royaume et en voyage eth-no-logi-que siouplé, j'vous d'mande de contacter Yap, vous verrez qu'on est pas du coin et qu'du coup on peut pas êt' jugés vu qu'on connaît pas les coutumes !

Pis en plus j'suis un pote à la prime secrétaire royale, attation hein !

Signé Marmotte Bourrée.


-N'empèche, c'quand même dégueulasse de toujours nous coller en procès, ils pourraient avoir un peu plus d'respect pour les traditions angevines, merde !
Yap.


Yap comptait bien remporter le concours de la plus belle pancarte contestataire, aussi, elle exprima tout son flou artistique en brandissant l'objet avec force & conviction. Cependant, à défaut d'une certaine opposition, elle s'en servit pour taper sur la tête de ses congénères afin d'accéder au siège municipal le plus vite possible.

Le lendemain matin, les petites gens du village découvrirent une mairie éventrée dont le toit avait été orné de cette resplendissante oeuvre angevine. La troupe avait filé, sans foi ni loi, battant de la semelle dans cet interminable désert humain qu'était le Berry. Où étaient les gens ? L'existence humaine avait-elle cessée toute activité ? Le berrichon était-il une espèce en voie de disparition ? Etait-il trop tard pour mettre en place des mesures de sauvegarde ?

Heureusement, madame JUSTICE, dans sa grande mansuétude, était là pour rappeler à notre troupeau de tocards écervelés que OUI la vie faisait encore son oeuvre dans ce pays, OUI les berrichons existaient et ne comptaient pas laisser filer 4 angevins en goguette avec le fruit de leurs durs labeurs, soit 23 écus et 46 deniers de recette annuelle pour la mairie de Sancerre. Les mains nouées dans le dos, la gueuse fut escortée au tribunal afin d'avouer son crime. Mais que valait son crime alors que personne n'était là pour le voir ? Son crime était-il seulement d'avoir pensé que ce pays pouvait être potentiellement un endroit "sympa" à visiter ? Non, le Berry ne valait pas le détour. Et elle comptait bien le dire, haut et fort.

L'échevelée, bien contente de pouvoir entrer en interaction avec quelques berrichons irréductibles, trouva au final cette expérience judiciaire plutôt intéressante. Le monde devait savoir ! Elle prépara donc le prochain numéro du guide du gros lard 1467 à la lumière de la lune, ce qui ajoutait à sa rédaction un voile de mystère...

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Un jour, une histoire.
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Yap.
Citation:
    Le guide du gros lard 1467

    Le Berry, terre de retraite spirituelle ?


Si certains habitants disent qu’il n’y a pas grand chose à faire dans la province et les touristes ont en tête bon nombre de clichés sur la région, laissez nous déconstruire les a priori et vous montrer qu’il y a bien plus de choses à voir et à faire en Berry que vous ne l’imaginiez!

147 berrichons se cachent dans les 4 villes suivantes : Sancerre, Châteauxroux, Saint-Aignan, Bourges. Les distances ne sont pas énormes, même si certains trajets peuvent prendre plus de temps que prévu. En effet, il n'est pas rare de se tordre la cheville sur un nid de poule, de se faire charger par une vache, ou de délester quelques chalands du poids de leurs bagages. Notre équipe d'investigation a d'ailleurs pu rentabiliser les frais du voyage ainsi. Si les routes sont peu fréquentées, cela permet de prendre le temps pour la contemplation. A la ville et à la campagne, l'activité principale des berrichons semble être la contemplation passive du temps qui passe.

En effet, les berrichons ne pratiquent pas une activité physique régulière. Ils boivent peu et se couchent en général avec le soleil, se nourrissent de soupe à l'oignon, de racines et de pain. N'espérez pas en arrivant dans le Berry passer des nuits folies. Le tourisme berrichon convient plutôt à des familles, et peut très bien correspondre à une retraite spirituelle pour des personnes qui ont besoin de calme, de repos, etc.

Notre équipe a donc parcouru très rapidement ces terres, ne s'arrêtant qu’occasionnellement dans quelques unes des mairies afin d'en apprendre plus sur le patrimoine bâti de la région. Nous avons cherché en vain des berrichons à interroger afin d'inventorier certaines de leurs pratiques culturelles, or, nous n'avons trouvé que peu d'interlocuteurs. Il va donc être difficile pour notre équipe de déconstruire vos préjugés sur le Berry, puisqu'ils semblent de fait, tout à fait fondés. Oui, le Berry, c'est mort.

Les questions qu'on se pose le plus souvent...

Peut-on visiter le Berry en toute saison ? Oui, le climat y est plutôt doux. Le trafic touristique n'est pas régulé, et vous pouvez entrer dans tous les bâtiments administratifs sans autorisation.

Est-ce que ça vaut le coup de visiter le Berry en toute saison ? Oui, si vous avez du temps à perdre.

Les berrichons sont-ils sympas ? Nous en savons très peu sur les berrichons. Cependant les rares que nous avons rencontré au tribunal semblaient plutôt enjouées de recevoir de la visite étrangère, et nous ont remercié pour notre visite. Il y a donc un certain potentiel.

La vie y est-elle chère ? Non, puisque de toute façon, il y a rarement de quoi acheter quelque chose sur le marché.

Mais alors, que faire en Berry ?! Vous pouvez passer succinctement pour vous rendre dans les provinces environnantes. Vous pouvez vous exercer à la contemplation et à la méditation intérieure. Peut-être existe t-il un club de contemplation, rapprochez vous du comité d'animation des différents villages. Si vous n'avez pas de réponse immédiate, ne paniquez pas, ils sont peut être en exercice de contemplation.

Mais c'est joli au moins le Berry ?! Ah oui ! Pour contempler des choses, c'est bien. Des forets, de verts pâturages, quelques maisonnettes par ci par là... c'est assez bucolique.

En fait, c'est un peu nul le Berry ? En résumé, oui.

Le Guide du Gros Lard cherche activement quelqu'un pour compléter le chapitre sur le Berry. Des expériences, des histoires, des relations... quelque chose qui pourrait combler le manque d'informations sur cette région.

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Citation:
    Le guide du gros lard 1467

    Bulletin cérébral de...

    YAP !


Le Guide du Gros Lard 1467 propose une édition spéciale, à destination du public français qui se demanderait, non sans peine : mais se passe-t-il vraiment quelque chose d'intéressant dans la tête d'un angevin ? En effet, la question est fondamentale. A les voir se taper dessus comme des ânes et à foncer tête baissée dans des plans aussi foireux qu'un pet mouillé, l'équipe éditoriale pense qu'il est important de rendre compte de quelques unes de leurs pensées intimes, leurs espoirs, rêves et désespoirs... pour une meilleure compréhension interculturelle.



En date du 2 novembre. On est en plein territoire royalo, Jehan dit qu'c'est normal, mais moi j'crois qu'on est perdu. Foutue impression qu'ça fait 4 fois qu'on fait le tour de... Tours !

Nan parce qu'on est passé une fois d'jà, j'ai payé 1 écu pour planter nos culs sur des bûches à la sortie de la ville, tout ça pour rester comme des cons aux portes de la ville parce que soit disant qu'on est angevin, on a pas le droit d'entrer ! Bref, on est resté deux jours là à attendre j'sais pas quoi, c'était chiant et merdique, du coup on est allé à Blois... Paraît que y avait un concours de Sainte Boulasse auquel on était évidemment pas convié, mais on comptait bien s'imposer ! Bon, d'accord, j'sais bien que l'entente angevino-francophone est un peu bordélique, mais sérieux, c'est quoi ces manières de nous ignorer là ?

Alors, on a couru sur la route pour arriver à temps, parce qu'en plus on s'était dit que c'lui qui arriverait à donner une baffe en premier à la reyne serait élu Duc d'Anjou... j'ai sorti mes pantanfles sportives, celle à la semelle légère et en peau de mainois ! Bon, en arrivant, j'étais deg', y avait plus que 4 débiles royalistes avec des couronnes à 2 balles sur la tête, plus de convoi royal, QUE DALLE. Vu la tronche et le vent qui sifflait entre les deux oreilles des gens, m'suis dit que ça devait être des perdants qu'on avait abandonné sur l'bord de la nationale. Surtout la gonzesse là, elle faisait que chuchoter, et elle essayait vaguement de nous prendre de haut mais c'était tellement médiocre qu'j'avais envie de lui coller une pelle en travers des dents... Ah, et quand j'ai dis ça, elle t'a sorti un couteau d'derrière les fagots, son mec, un certains Charles Antoine de l'Apéro j'suis sûre il s'est pissé dans l'armure ! Au final, j'ai sorti quelques vieilles vannes bien pourries de mon répertoire, ça les a fait chié, et j'ai enfin réussir à les faire partir.

Bref, comme d'hab, on s'est retrouvé entre angevins à critiquer tout le monde, on a picolé, foutu le bordel dans la taverne, et on s'est tiré... DEMI TOUR A... TOURS ! Personne a ri quand j'ai fait la blague.

On était censé récupérer une gonzesse, une rouquine avec une belle gueule, le genre de minois que t'as envie d'arranger avec une hache. Jehan, il avait la bouche en coeur en nous causant d'elle, mais au final ah ! il s'est pris un vent ! La greluche avait d'jà trouvé un mec pour l'accompagner dans j'sais pas quel trou du cul. Mais nous, on savait pas, alors on a encore payé 1 écu chacun pour camper ! Normal, on débarque en taverne, j'en fais fuir 2 alors qu'j'ai même pas l'temps de dire merde. Y a la fille, avec un mec bandé d'un oeil, pas foutu de garder les deux... et l'autre décide de partir avec lui ! ALORS QU'IL A QU'UN OEIL. Jehan essaye d'rattraper l'coup, mais ça marche pas, alors les deux se cassent dans un autre boui boui en nous plantant là comme des glands. Avec Zozo, on a dû supporter Jehan qui faisait la gueule, c'là qu'on s'est dit que dans l'fond c'était un peu une petite fillette fragile avec beaucoup de poils aux jambes.

Du coup moi ça m'a énervé, d'jà parce que de base, j'suis quelqu'un d'énervé, mais surtout si faut se taper une blondasse débile qui sait pas c'qu'elle veut ! Moi, faire des bornes pour rien, ça me gonfle. En plus j'avais pas envie qu'une française soit 'vec nous, on est ANGEVIN, merde ! On va passer pour des assistantes sociales, à ramasser toutes les désespérées au bord de la route ? Sérieux.

'Tout cas, la France c'est bien moche, hein, si c'était moi je rangerais mieux les forêts et j'ferais un grand tri national !

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Diazolie
Le spleen n'est plus à la mode
C'est pas compliqué d'être heureux
Le spleen n'est plus à la mode
C'est pas compliqué

*Angèle - Tout oublier


Quelques feuillets sont dissimulés dans la besace de la Magnifique. Certains sont des ébauches d'articles, d'autres sont tout simplement des pages ultra précieuses de son journal intime. Journal hautement convoité pour savoir qui est mentionné dedans ou non. Installée prêt du feu pour une nuit à la belle étoile, elle s'apprête d'ailleurs à poursuivre son récit. Un regard à droite, un à gauche et c'est du bout de la plume que la trentenaire débute ses confidences.


Citation:
Samedi 2 Novembre 1467 - Sur les routes


Nous avons quitté Tours après une énième journée à subir les têtes couronnées de cette France ingrate. La Bourgogne est déjà loin mais rien n'a changé malgré le temps qui passe. Les nobles snobent toujours les petits et pire encore les Angevins. D'ailleurs, à toi je peux le dire mon petit journal, j'ai beau dire que je ne suis qu'une vagabond mais au fond, je suis déjà un peu Angevine. Yap peut se foutre de moi et ne pas vouloir être ma sœur de chapeau mais je sais qu'elle sait... Je sais qu'elle voit en moi une potentielle vraie Angevine sinon pourquoi elle me donnerait des trucs et astuces pour m'améliorer ?

- Air revêche.
- Etre mal aimable comme Pioupiou.
- Avoir une sale gueule.

Tours ne m'aura pas apporté que des déceptions. Au contraire même, j'ai pu découvrir la verve d'un blond et assister à une joute verbale qui aura au moins eu le mérite de m'amuser. La soirée s'est d'ailleurs très bien terminée pour moi puisque j'ai pu profiter des largesses d'un noble Français. J'avais oublier ce qu'étais des draps de qualité... et vache qu'est ce que...


Un bruit de pas, une présence et le tout est déjà engouffré dans la besace l'air de rien. Déjà qu'on met ses gros doigts sur sa hache si en plus on tombe sur ses écrits pour sur qu'on les lira et qu'on se foutra de sa trogne.
Gaspard_et_gauthier
 
    - LE SEPT NOVEMBRE 1467 -
Heureusement qu'elle paye bien, la Zolen. On n'est pas sur du p'tit rapineur là. On cause d'un p'tain de Pique de mes couilles.

Gaspard ponctue sa fine observation d'un crachat glaireux.

Elle s'est quand même fait bien amocher le museau. Elle a probablement mordu un peu trop fort, comme d'habitude. Or on ne picote pas les Piques. Alors qu'elle tient encore à peine d'bout t'sais... J'ai cru que la suette allait la faucher comme le petit blé. Puis non. Alors elle s'en va s'faire esquinter par du gibier de potence. Elle a visiblement envie d'clamser.

Le cul dans les feuilles mortes Gauthier étale toute sa sagacité de soldat aguerri fleurant bon la quarantaine. Les cheveux tirés vers l'arrière et noués sur sa nuque dévoilent un visage coupé au couteau où la délicatesse n'affleure, qu'en de rares et brefs instants, au coin de ses petits yeux pâles. Gauthier avait cette mine sévère et fatiguée d'un enseignant de Segpa ou d'un contrôleur des impôts sous Prozac mais, fort heureusement pour lui, Gauthier était né en 1426 et, à défaut d'élèves ou de contribuables, il massacrait du brigand endurci.

Sacré couple de pétés du casque quand même. Bons seigneurs...mais décalqués du ciboulot. Si l'sire Zolen était encore dans l'coin c'est tous les hommes d'Aixe qu'iraient venger l'pif de sa gonzesse. Lui en première ligne. Mais Dieu sait où qu'il peut tapiner maintenant.

Gaspard se hisse sur la perfection de ses deux gambettes savamment sculptées. Vingt ans à peine sonnés, le jeune homme était bien étranger à toute notion de dévouement ou de fidélité, sauf quand il s'agissait du bordel limougeaud de la Succube Dorée. Mais ses deux biceps d'acier cisaillés de veines bleues, l'indécence de sa haute taille, les épaules aussi larges que l'égo d'Arry Zolen l'avaient désigné d'office pour ce zigouillage de raclure angevine.


Il arrive. Seul, comme prévu. J'arrête le bidet, tu fais tomber l'type. Sa bande de pourris du bulbe ne doit pas être bien loin alors on torche l'affaire.
Du vu et revu. Du tout cuit. Du prémâché. Avec un peu de chance ils seraient de retour à Aixe pour le fromage.
Dégainage siamois. Le fer, en quittant le fourreau, pousse un cri mauvais.
Le duo armé surgit de derrière un remblai de terre humide et, de leurs corps éprouvés par ce genre de rencontres musclées, impose au canidé un arrêt d'urgence sur le bas-côté. Gauthier, brides enfermées dans le gantelet, maitrise la pauvre jument qui n'a rien demandé quand Gaspard, d'un mouvement leste, saisit le col du cavalier et le fait basculer.
Simple. Basique.

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