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[RP] Toutes ces choses que tu ne diras pas

L_aconit
    Comment t'expliquer
    Ils se sont aimés
    Le temps d'une lune
    Depuis ce temps-là
    Elle s'en va parfois.

    Le fille Solitaire - Bachelet.




Montpellier


Elle est partie.

Sans un mot. Sans récupérer sa part. Elle est partie silencieusement un matin, comme on s'en va faire le marché. Comme on va chercher , comme nombre d'autres... Un paquet de cigarettes.

Qu'est-ce qui pousse à sauter le pas? Abandonner une part de soi. S'est-on préparés, tous, dès le premier instant qui a réuni? S'est-on exercé à se quitter, neuf mois durant, sans s'attacher vraiment?

Elle est partie et elle a laissé aux deux hommes son enfant. Leur enfant. Faust, sur le pont , lanterne à la main l'aura compris dès le coucher du soleil. L'absence a cette odeur étrange qui pousse les gens à sortir le nez à leur fenêtre. Guettant, parfois longtemps, le retour de l'absent. Parfois pour toujours. L'odeur du port semble plus forte ce soir. La mer plus colérique. La Nave tangue à son amarre .

Ce sont les bras d'Antoine, dans son dos, ceignant sa taille qui ont assoupli le pli au front. Brisé l'attente. Soucieux, Achille guettait-il le retour, guettait-il l'absence? Chacun, au terme de ce long voyage pesait son poids de conséquences. Il se tenait juste là, emmitouflé dans son manteau d'hiver. Dans l'expectative. Attendant ce moment. Comme on fixe une date des mois à l'avance, pour éprouver la parole de l'autre, comme l'on se tient le palpitant un peu battant et silencieux l'oeil fixe, les mains liées, à l'écoute du moindre bruit. Qu'importe le décor et qu'importe l'endroit.


Où est Solyaane? Demande l'enfant.
Elle est partie. Répond Montfort.

Il ne dit pas " Elle est rentrée chez elle". Faut-il être si tristement adulte pour inventer de si tristes mensonges. Quelque chose d'instinctif lui dictait que chez elle, c'était encore et ce serait longtemps, toujours peut-être, le coeur de son fils.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
L_aconit
Au large.

Attablé au creux du Mess, les mains épaissies saisissent le bol fumant. Longues gorgées matinales. La nuit est encore là. Le navire dort. Le large est paisible, après des jour de tempête. Après des jours à éviter d'autres navires aux pavillons troubles. En journée la performance de l'Oreille est salutaire. Effilé, toutes voiles déployées, le vaisseau est d'une rapidité redoutable qui fait briller les yeux de l'enfant. Qui rassure la nourrice qui dort, le nourrisson encore accroché à son sein. Les bleus s'attardent sur la petite lucarne du poêle . Porto dépassée, Montfort se tient seul à ces heures sur le fil où les pensées s'octroient une escapade... Le retour est attendu, voilà six mois qu'ils ont quitté le Périgord. La France. Leur vie. L’hôtel de Petit Vésone, leur repaire. Leur antre. Mois après mois, Montfort a poursuivi ses efforts pour grossir leurs affaires. Leur construire un empire, tel qu'il l'avait promis. Le voyage avait été tel que prévu, lucratif. L'achat de quelques fenêtres où frayer, été comme hiver, annonçait leur retrait inéluctable en Italie. Un jour où l'autre.

Barcelone, Principauté de catalogne, Florence , République florentine, Modène , Duché de Modène, et Venise , Sérénissime République de Venise. Un patrimoine régulier, qui ajouté à ses appartements parisiens, feraient vivre les enfants confortablement et leur assureraient une rentrée d'argent permanente.

Lentement, le corps marin , fourbu, se leva, entraînant avec lui les chiens jusqu'ici roulés à ses pieds. Une bûche fut donnée à la gueule du poêle dont la lueur nimbait la petite pièce d'un ocre magmatique. Les doigts défroissèrent le visage d'un geste. La trappe de la cale fut ouverte, et d'un pas souple le corps masculin s'y engouffra. Lanterne en main , le long des étagères fournies, le halo se déplace. Le ventre du navire déborde de cendals précieux. De bijoux alexandrins. De produits énigmatiques, épices, viandes séchées, essences d'agrumes... Le tour d'horizon est rapide dans l'exigu de cet environnement chargé, puis sur suspend sur la silhouette en haricot de deux hamacs alourdis. Antoine dort. Oricle également. Le geste est silencieux. Faust récupère une courtepointe soigneusement pliée, et remonte faire quelques pas jusqu'aux cabines.

Le vent vient lécher les épis blonds d'une haleine saline, gueule de mer grognant au museau du jeune loup. La porte est poussée, découvrant le corps à demi dévêtu de celui qui dort d'un oeil, attendant le retour. La pesanteur d'un genou au lit, une main qui vient parcourir la clavicule et la chaleur du cou, irradiant, dénotant avec la fraîcheur de l'extérieur. Force masculine lève l'autre, l'attire au seuil du réveil. Le couvre affectueusement de l'épaisseur de laine pour l’entraîner, pieds nus pourtant, sur le pont. Plein est. Plein les yeux. Filandreuse peinture dévoilant sous ses ombres ses braises. Quel besoin y-a-t-il à regarder encore et toujours cette houle noire, ces nuages noirs, ce néant vaste et noir, la lune et toutes les étoiles, cet infini noir qui grince et se brise et se tord sous ce vent d'un autre monde ? Le besoin de voir éclore un nouveau matin d'une aurore. La plus belle des peintures, que l'on n'accrocherait jamais à nos murs. Pure merveille que l'éphémère. Lèvres viennent murmurer aux oreilles encore engourdies
,

    "Là recommence l'Atlantique . Souviens-toi ."


    Je te ramène à la maison. Voilà trois ans déjà.


Souviens toi
Souviens toi L'atlantique
Toi moi et la musique
Souviens toi de nos jeux impudiques
Toi et moi moi et toi
Et la musique
Qui me revient encore
Encore et encore
La nuit quand je rêve
A L'atlantique
- Bachelet -

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
L_aconit
Mais Tu Es Là, Tu Es Là,
Tu Es Là au rendez-vous
J'oublie tout.
- Bachelet -


Sur le ponton

Alphonse sortant du mess rajuste le col de son manteau, la lisière de la fourrure qui borde les épaules et part sur le ponton où Faust, à la seule compagnie d’une petite lampe tempête, tient la barre.
Couvert par le bruit du vent, garçon étend son ombre, lie d'une esquisse le ventre et le dos, d'un nez qui frôle la joue, et d’un bras qui longe la taille, met à hauteur de museau un billet plié en quatre .



    "Mijn,


    Tu es fâché.

    Je sais de quoi : de ce jour gâché, de ces gens qui changent d’avis et te détournent un jour de plus de la maison, de mon retard qui nous a fait nous voisiner d’un croisement, de ces vents contraires qui se liguent contre nous au dernier moment.
    Tu as hâte de poser pied à terre, d’être enfin arrivé, d’enfin souffler… ce soir, tu as cherché le mien quand ces mauvaises nouvelles t’ont acculé et ne l’as pas trouvé.
    Tu es fâché, tu te sens seul, et aimerais que tout cela soit déjà derrière toi.
    Je n’ai pas ce pouvoir là, mais maintenant, ce soir, à ces heures sans témoin, à ces heures qui ne sont qu’à nous, c’est moi qui suis derrière toi:
    A la barre, même si, zébré d’émotions tu ne dis rien encore. En cuillère tout à l’heure, quand nous trouverons enfin une heure pour nous glisser au lit, et à ton épaule plus tard, lorsque nous irons prendre le petit déjeuner dans la solitude du mess… J’ignore pourquoi j’aime autant venir dans ton dos à cet instant ci, glisser le nez sous ton oreille, quand tu as encore les épis froissés de sommeil, le visage aux absentéismes des reliquats de rêves, l’œil un peu ailleurs, la peau encore tiède… ce mouvement d’épaule qui m'accueille, ce cou qui se tend pour me laisser plus de place encore…
    Là, j’ai hâte moi aussi d’être à demain...

    Mijn, j’ai été en retard ce soir quand tu avais besoin de moi.
    Si tu me pardonnes, embrasses moi. "


La main se pose sur l'autre, tandis que l'entité se réunit. Garçons tempêtes, dans le calme de l'esprit Achiléen . Les bleus parcourent les mots. La bouche n'en dit rien. Qui aurait-il à en dire. Personne mieux qu'Alphonse ne sait lire les états d'âmes silencieux de Faust. Touchant l'âme jusqu'à l'essence. Quintessence humaine, accrochée à son dos. Carapace de chair, indispensable. Lui sait tout. Toujours. Et si l'homme est contrarié, le contact chaleureux qui le trouve dans la nuit apaise tout. La nuque s'étire, la bouche cherche l'autre, et la baptise d'un baiser bleu.



[à quatre mains.]

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
L_aconit
Petit Vésone - Périgueux


La maison parait morte sous ses veines apparentes de vigne vierge dénudée. Il n'en est rien. Si un maigre filet de fumée s'échappe de la cheminée, l'évidence s'écrie en tournant la poignée. Petit Vesone est un terrier qui, dès la première porte poussée, s'agite de silhouettes qui se pressent au seuil, bien réelles. Garçons de maison n'ont pas déménagé en l'absence des Maîtres, leurs cheveux sont plus longs, certains ont pris un peu de piquant au menton qu'ils ont tenté de raser soigneusement durant l'automne. Qu'ils ont porté fièrement au départ de l'équipage à l'été. L'un d'entre eux affiche maladroitement sa tête de plus, sa silhouette trop étirée; on pousse si vite à quatorze ans. Faust étend ses yeux partout où ils n'ont pas été durant huit mois.

Il les accole chaleureusement, rare moment de liesse impudique qui germe au grand jour plutôt que derrière les portes closes. Les domestiques accueillent le groupe avec des mots joyeux, des plaintes extatiques devant le nouveau joyau de la maison. L'enfant lui est endormi et ignore le monde qui s'active autour de sa personne. La bûche que l'on rajoute pour lui d'une précaution à la cheminée. Le linge que l'on sort des placards en le déployant en grand. Et les mains inquiètes qui réajustent sa couverture , ingénues et inhabiles, l'on est beau quand l'on ignore tout, oui, pardieu, que l'on est beau à quinze ans.

Ce soir ils mangeront tous à la même table, ce soir le temps des retrouvailles régnera sur les habitants de l'hotel particulier, et les chambres seront réinvesties de vie, les caisses s'éventreront de victuailles et chacun s'endormirait une fois l'autre revenu. L'enfant au sein de Mafalda, le corps d'Alphonse à celui de Nicolas, la lune à la découpe chirurgicale de la tour de Vésone.
_____________

Lui, a fait le tour de son quartier pour annoncer son arrivée. Son enfant est né, Son enfant est là. Et a brûlé la nuit une dernière fois, et les amis des jours d'éclat ont bu à tomber.

"Toi on t'attendait " lui ont-ils dit.

Lorsque l'enfant est venu, il est allé dire aux hommes du monde entier de le laisser grandir en liberté. De le laisser courir à leurs genoux. De le laisser partir au bout d'eux-même. Pour que jamais la guerre ne touche à lui. La drogue et le fer, la peur aussi.
Quand L'Enfant est venu poser sa vie dans ce lit de bois fait pour lui, et devant ce bonhomme de rien du tout serrant ses poings contre ses joues, il est allé remercier Dieu aussi. Pour dix de volés l'unique lui a été offert. Celui pour qui tous les chants d'amour, toutes les chansons ne suffiront jamais. Il s'est agenouillé une fois encore, il a cédé à Saint Front. Et a prié si fort, le front contre le sol. Quelques larmes de joie et de mélancolie mêlées au carreau de grès.


    Laissez le grandir en liberté
    Laissez le choisir sa vérité
    Que jamais la guerre ne touche à lui
    La drogue et le fer, la peur aussi.
    Ne me prenez pas celui-ci.
    Tant d'hommes pleurent nos absences et nos abandons
    pour avoir caressé le rêve de le créer.




Librement inspiré de Bachelet

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Alphonse_tabouret
Boutique La Percée d'Hermès













Sur le parquet, le pas glisse.
Castillon sous un crachin hivernal cloque d’une bulle et tend un pont entre les mondes ; la peau du village frémit et entrave l’heure assombrie d’une plantation de bougies.

Elles sont trois dans la rue, à l’abri, sous l’arche devant la boutique, cousines d’une douzaine d’années aux coiffes bien nouées qui, quenottes blanches en rangées alignées, gloussent en jetant des coups d’œil au travers de la grande vitre qui révèle les dessertes de la Percée d’Hermès ; hamac fraichement noué barre l’horizon des étagères d’un trait coloré et sablé.
Cachées ou presque, à l’exception des plis de leurs jupons dont les couleurs crèvent la rue endormie de la fin d’après-midi, elles oscillent de petites exclamations, et de coup d’œil vifs avant de revenir d’une grappe de rire, la prunelle pleine, à leur cachette de fortune.
Le parisien danse au milieu de la pièce.
Ni sa légendaire Volta, ni même la cadence d’un Branle de village où ne s’aventurent que les plus dégourdies, ou celles qui ont des seins, Tabouret danse
n’importe comment, épaules roulant d’une assurance paon, pas déliés d’un naturel félin, devant son ainé dont les pommettes rouges sur sa peau brune trahissent ces consternations admiratives que n’ont que les enfants envers leurs parents.

Il faudrait être sourd pour ne pas les entendre, chœur aigu aux harmoniques de moineaux dont les trilles percent jusqu’aux oreilles garçonnes, et aveugle pour ne pas voir leurs silhouettes se découper de secondes avant de disparaitre d’une saccade, mais cela n’a pas d’importance, pas d’emprise sur ce monde-là ; Alphonse tourne sur lui, léger, chasse un pas sur le côté, cabot, et tourne un sourire vers Antoine dont les grands yeux auscultent cette scène, plongeant l’âme aux fractions questionnées.

Ne les voit-il pas ? Il les as forcément vues…

Antoine, amusé par le cirque de son père à descendre les escaliers de sauts de marches en pas reculés, séduit par cette provocation à l’éternelle sobriété dont il est affublé, a commencé à rire mais s’est tétanisé d’une inexplicable gêne qui le torture depuis qu’elles se sont faites entendre, intimité percée par l’audace des voyelles-fille.
Leurs piaillements sont tombés sur les épaules de l’enfant avec une acidité immédiate, paralysant les muscles, poinçonnant d’une chaleur vive le museau brun, lui faisant même baisser la tête de coups d’œil mortifiés vers la grande fenêtre.
Son père a continué à danser, avec ce sourire aux multiples lectures, au fil de cette assurance insensée, aux hauteurs celui qui est déjà l’autre côté du fossé, car c’est un fossé, un vaste précipice, un gouffre de titan qui s’est fait d’une apparition d'Hydre, une réflexion nouvelle; Intrusion et son incompréhensible langage bourdonnent aux tempes du garçon.

Figé à son siège, il s’est mis à rougir, les membres lourds, la gorge nouée d’un souhait qui ne veut pas sortir. Qu’elles partent, qu’il arrête.

Et elles restent. Et il danse. Et les quelques secondes à la coupe de ce sourire certain durent une éternité dans le cœur qui palpite d’une furieuse émotion.

Et puis, brusquement, elles détalent, bourrasque d’étourneaux que quelque chose, quelqu’un dans la rue chasse d’une arrivée impromptue, et d’un œil arrondi de stupeur, Antoine regarde la plus téméraire planter un baiser à la vitre, aumône faite au danseur, leçon de vie jointe au spectateur, avant de filer, manche saisie par les deux autres dans un fatras de commentaires emportés.





    Lui, a fait le tour de son royaume pour annoncer d’un silence dansant les amours sylves. Il a grandi, débordé des fenêtres. Et a brûlé l’impossible une énième fois, et les amis des jours d'éclat ont bu à tomber. *
    Tabouret se marie.







Librement inspiré de JD L’Aconit


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L_aconit
Petit Vésone

C'est la magie du quotidien que d'arriver malgré le temps qui passe à le réinventer. Réinvestir sans demeure. Ré-apprivoiser son entourage. Désirer l'autre autrement. Encore. Toujours. Comme jamais. C'est être magicien, prestidigitateur, que de surprendre pour se surprendre. Que d'aimer l'écume des jours, le sel des nuits. Apprendre encore, apprendre toujours, et davantage même. Donner de l'utilité, de l'intérêt à ce qui hier n’intéressait pas.

Faust pour la troisième nuit consécutive, quitte le lit où Alphonse semble pris d'un sommeil lourd, peu après minuit. Les pas évitent les planches qui craquent. Il les connait par coeur, comme le pianiste maîtrise tous les octaves de son clavier. La silhouette enveloppée dans une fine tenue de nuit semble émerger des nimbes, dans les marches où les lévriers ont relevé l'oreille. Il faudrait le suivre pour l'épier, et pour le voir défaire quelques malles secrètes, quelques boites à vêtements... Anonyme au coeur même de sa maison, face au psyché, assembler sa tenue. Une pure création de Nuit Blanche, et qui porte bien son nom. Empiécer, désempiécer les associations. Les chausses. Les accessoires. Faut-il être si maniaques pour ne pas parvenir à se décider entre la sobriété d'une lanière de cuir et la lourdeur d'une chaîne de bronze. Ou être trop indécis. L’événement est d'importance. Rien ne peut être jeté à sa gueule au hasard. Au secret des heures les plus tardives, même se raser au coupe chou, précautionneux, pour vérifier de simulations les harmonies du jour fatidique, joues rasées de frais. Remonter en silence, et souffler la bougie avant même que de passer la porte. Pour tomber, las d'un petit jeu dont il a deviné la stratégie, sur un Alphonse adossé à la tête de lit.

Il faut quelques talents pour tenir une réputation d’illusionniste. Repousser les échéances du temps. Détourner les yeux de jais qui scrutent, plissés, le maraudeur fautif en cherchant son intrigue. Et d'envahir le lit qu'il a laissé froidir, en guise de pardon ou de sentence baiser les lèvres avant qu'elles ne posent question. Et de tirer sur les crins, d'une ardeur répressive et amoureuse. Maître du jeu.


Il a de ces lumières au fond des yeux
Qui rendent aveugles ou amoureux
Il a des gestes de parfum
Qui rendent bête ou rendent chien


Rien n'est plus beau qu'un homme qui attend. Rien n'est plus beau que de l'entendre frémir, aux premières retrouvailles. Et de le sentir se tendre, aux premières empoignades. Des morsures de baisers qui intiment de ravaler les interrogatoires. Au corps qui le surplombe, et qui scelle ses poignets d'une ceinture habituée. Aux diversions escamotées . Que dire de l'homme qui cède, sous la main qui aime et celle qui châtie. Tranchant les cheveux d'une lame de coupe-chou punitive. Érotique. Fantastique. Transformant les questions en hoquetements; parsemant au plancher six mois de promesses. De liesse. De côtes bleues en bouquet de jais.

Rien. Il n'y a rien à en dire. Tout à y rêver. Tout à y céder, comme Alphonse, avili et grisé des mots qu'ils ne diront pas. Étreinte sauvageonne sacrificielle où L'on ne distingue plus bien le vrai du faux, ivre de sèves. Dupé d'autorité. Demain au réveil de cette paréidolie sans doute, avant que les yeux ne se saisissent à la lumière du jour, le premier pied posé au sol lui, se souviendra.



Il a de ces manières de ne rien dire
Qui parlent au bout des souvenirs

- Bachelet -

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
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