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[RP]Entre deux villes...

Krystel_van_hoedezee
Krystel sentait qu'elle était secouée, mais ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle sentait le vent marin dans ses cheveux, une pression autour des reins. Elle sentait un souffle chaud sur son visage.

Elle ouvrit les yeux... et ne vit rien.

Un cheval renacla. Secousse. Arrêt. On la fit délicatement descendre d'une monture. Elle ne fit pas un geste, pas un mouvement pour montrer qu'elle vivait encore. Elle sentait son coeur battre la chamade. Elle avait peur. Elle avait froid. Elle se mit à grelotter.

Elle se sentit seule au monde. Elle se sentit désespérée. Allait-elle revoir sa mère sans avoir dit au revoir à son père ?

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--Fanzia


La troupe avait galopé le plus loin possible, mais il était maintenant temps de voir si tout le monde suivait, et surtout, ce qu'était la jeune fille qu'ils avaient enlevé. Fanzia donna l'ordre à tout le monde de s'arrêter, puis de descendre de cheval pour se reposer. Ils s'éloignèrent un peu de la route, juste assez pour n'être vu par aucun voyageur, et s'accordèrent donc une pause.

Aidé par Fanzia, le môme fit descendre la jeune fille de cheval. La mercenaire posa délicatement la jeune fille par terre, puis se mit en devoir de la fouiller. Elle sentit alors un collier. Elle grogna.


Quelle idée de se balader avec un collier chez soi... Ah ces bourgeois !

En tâtonnant, elle sentit que le collier était fleurdelisée, et qu'au bout pendait des plumes entrecroisées.

Bélial ! Une Secrétaire d'Etat ! On a tiré le gros lot les gars !

La jeune fille portait en effet un collier qui venait sans doute de lui sauver la vie...

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Krystel_van_hoedezee
Krystel faisait toujours semblant d'être évanouie. Elle ferma les yeux lorsqu'elle vit une ombre se pencher vers elle. Elle ne bougea pas lorsqu'elle sentit une main glacée la fouiller comme un cadavre. Son coeur, en revanche, faisait des bonds de cabri, et la petite crut s'évanouir à nouveau lorsqu'elle entendit une voix féminine s'exclamer :

Bélial ! Une Secrétaire d'Etat ! On a tiré le gros lot les gars !

La jeune fille se souvint alors qu'elle avait gardé son collier sur les épaules. Question d'habitude. Et puis, le bleu du collier lui allait bien au teint. Perdant toute prudence, et parce qu'il fallait bien se manifester à un moment ou à un autre, elle leva une paupière et grogna d'une voix pâteuse :


Où... Où suis-je ?

Comme il fallait bien une entrée en matière et qu'elle n'était pas censée avoir entendu les propos de l'inconnue, elle préféra jouer la jeune fille à peine éveillée.
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--Fanzia


Où... Où suis-je ?

Tiens, elle s'était réveillée la môme d'Etat ? Fanzia releva les mains et essaya de dévisager la jeune fille. Elle avait remarqué à la lueur de la bougie que la fille n'était pas vieille. Sa voix confirmait qu'il s'agissait d'une très jeune fille. Une pucelle. Voilà qui n'arrangeait pas son affaire. Tuer un homme, deux hommes, la mercenaire savait faire. Et pis, elle aimait bien son métier, parce que faire peur aux hommes, les mater, elle aimait bien. Mais une fille, presque encore une enfant, elle n'aimait pas ça. Cela lui rappelait sa jeunesse, où les hommes l'effrayaient, où ils étaient bien plus forts qu'elle. Non, elle n'aimait pas du tout. L'affaire commençait à se corser, et il était fort à parier que le Mendiant l'avait envoyée à la mauvaise adresse. Voilà qui devait être confirmé.

La rouquine dégaina pour la énième fois sa dague et la mit sous le menton de la jeune fille, en arborant un sourire mauvais. Si elle gardait une figure impassible, elle était loin de ne rien ressentir.


Ce n'est pas à toi, gamine, de poser les questions ici. Maintenant, tu vas me répondre, ou je te promets de te faire vivre un véritable enfer.

En deux phrases prononcées d'une voix sifflante et glacée, la rousse mercenaire venait de reprendre ses esprits. Elle venait de retrouver toute l'ardeur dont elle était capable à la tâche. Torturer, elle en serait capable.

Quel est ton nom, petite ? Connais-tu Arthur et Nestor Martin ?

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Krystel_van_hoedezee
La jeune fille n'eut pas le temps de reprendre sa respiration, ou de se redresser sur le coude, que la femme lui mit le couteau sous la gorge. Et pas un couteau littéral, un vrai couteau qui coupe ! La jeune fille, qui n'était jusqu'à présent pas franchement rassuré, se sentit paniquer.

Ce n'est pas à toi, gamine, de poser les questions ici. Maintenant, tu vas me répondre, ou je te promets de te faire vivre un véritable enfer.

Et voilà qu'on lui promettait l'enfer, à elle la bonne aristotélicienne, à elle qui allait à la messe, à elle qui préférait pardonner que frapper ! Krystel laissa s'échapper un léger cri de stupeur. Si elle s'était à l'instant admirée dans la glace de sa mère, elle aurait vu une jeune fille très pâle, aux yeux agrandis par la peur. Mais la femme n'avait pas de pitié pour la gamine, car elle continua à lui parler d'une voix si froide, si sifflante, que les cheveux de la jeune fille se dressèrent sur sa tête, en même temps qu'un frisson d'effroi lui parcourait l'échine.

Quel est ton nom, petite ? Connais-tu Arthur et Nestor Martin ?

Son nom ? Arthur et Nestor Martin ? Quelle était cette drôle d'histoire ? La jeune fille passa de la peur à la perplexité, ce qui ne l'empêcha pas de répondre aux questions qui lui étaient posées.


Je m'appelle Krystel Van Hoedezee. Je ne connais ni de Nestor, ni d'Arthur. Martin, ou Martens, c'est le nom de jeune fille de ma pauvre mère, qui est morte.

Soudain prise d'une juste colère, la jeune fille se rebiffa et dit, mêlant mensonges et semi-vérité :

Pour votre gouverne, je suis Secrétaire d'Etat, fonction qui m'oblige à paraître de temps en temps en public. Mon absence risque d'inquiéter mes amis. Vous avez intérêt à me relâcher vite fait, si vous ne voulez pas qu'on lance les chiens à vos trousses !
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--Fanzia


Je m'appelle Krystel Van Hoedezee. Je ne connais ni de Nestor, ni d'Arthur. Martin, ou Martens, c'est le nom de jeune fille de ma pauvre mère, qui est morte.

En moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Catouillette !", Fanzia comprit tout. Elle comprit qui était cette jeune fille, qui étaient ces hommes pour elle. La mère de la fille était la pisseuse de Nestor, ou d'Arthur, et cette Secrétaire d'Etat était la petite-fille innocente d'un des deux hommes. M
erde ! Voilà qui n'arrangeaient pas les affaires des sicaires.

Fanzia hocha la tête. Elle ne savait plus que faire.

Pour votre gouverne, je suis Secrétaire d'Etat, fonction qui m'oblige à paraître de temps en temps en public. Mon absence risque d'inquiéter mes amis. Vous avez intérêt à me relâcher vite fait, si vous ne voulez pas qu'on lance les chiens à vos trousses !

Fanzia dévisagea la gamine. Elle avait raison en plus ! Si on venait à savoir que la gamine avait été enlevée, il y aurait du grabuge pour toute la clique. Et le chef tenait à rester discret. Discret de discret de chez discret. La mercenaire réfléchit, puis, se penchant vers la gamine un brin en colère, elle lui susurra :


Votre Excellence a sans doute raison.

Elle lui fit un sourire carnassier, et ôta prestement sa dague. Elle se releva alors, puis réfléchit un instant.

Que dites-vous mon enfant, d'un petit tour de Flandres ?

Nouveau sourire carnassier. Ce tour de Flandres donnerait la possibilité au Mendiant de prévenir le chef de la situation. Et, en cas de coup dur, les mercenaires auraient la possibilité de rançonner la famille et de se faire un joli pactole.

Elle refouilla la jeune fille et trouva sur elle de quoi écrire. Ainsi donc, la réputation des Secrétaires étaient vraie : ils avaient toujours de quoi écrire sur eux. La rouquine tendit à la gamine plume et velin et, tenant l'encrier, lui dit en montrant un vieil arbre :


Pas de bêtise, ou je te pends à cet arbre. Prête ? Je vais te dire ce qu'il faut écrire...

La mercenaire réfléchit.

Tu vas écrire que tu veux qu'on t'envoie à Bruges tout ce qu'il te faut pour exercer ton office. Compris ?

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Krystel_van_hoedezee
Krystel était abattue. Visiblement, la femme ne voulait pas la lâcher. Et en plus, elle voulait qu'elle écrive sans lumière. Heureusement, la lune se dévoila, permettant à la jeune fille d'entrevoir le velin.

Elle écrivit alors quelques mots à l'attention de Nounou (qui, heureusement, savait lire) :


Citation:
Ma bonne Nounou,

je suis partie de toute urgence pour Bruges, sans prendre le temps de rien préparer. Occupe-toi de m'envoyer toute missive provenant de Paris, ainsi qu'une bonne quantité de velin pour mes rapports hebdomadaires. Fais dire à mon père que je serai bientôt de retour, et que je l'embrasse affectueusement.

Pendant mon voyage, retourne à Ath, où je pense, tu recevras de temps à autre quelques missives vanillées. Envoie-les moi.

Envoie-moi également quelques vêtements de rechange.

Prie Sainte-Illinda pour la sauvegarde de nos amis.

Cordialement,

KvH.


Krystel mit la lettre sous le nez de la femme.

C'est bon ?
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--Fanzia


Fanzia hocha la tête à la lecture de la lettre, puis envoya le môme la déposer à Dunkerque. Puis, quand cela fut fait (discrètement, bien sûr), tous remontèrent à cheval, la jeune secrétaire avec le môme, et tous partirent en direction de Bruges. Pour le meilleur, ou pour le pire.

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