Archibald_ravier
Il y a des fois comme ça, ou la balade ressemble à une fuite. Où tout commence bien pour finir mal. Où les blessures d'orgueil sont plus profondes que des ravins.
Ce soir était un soir comme ça. Archichiant avait passé ses nerfs sur l'amant, avant que ce dernier n'agisse comme un baume et n'apaise les tensions.
Bergerac était une ville morne et triste, où ils n'avaient croisé qu'une seule habitante du coin, incapable de leur parler d'autre chose que de ses cultures. Un accord tacite avait fini par les pousser à ne surtout pas parler de l'évêque/ami/employeur/emmerdeur. Et l'amant avait accepté de dormir à la belle étoile, puis exigé qu'il le porte dans ses bras pour sortir de la ville. Après âpres négociations, le barbu avait fini par accepter de le porter, jusqu'aux écuries, où ils allaient retrouver la mule achetée pour l'occasion.
Archibald avait calé le page, jouant l'ivresse, entre ses bras, maugréé qu'il n'était pas léger, embrassé le sourire de petit con prétentieux de l'amant qui prétextait être sérieusement burné pour justifier son poids, et poussé la porte du pied. En râlant bien fort que picoler autant quand on est page de l'évêque ça ne se faisait pas, des fois que quelqu'un les surprendrait.
Trop occupé à trimballer son amant jusqu'aux écuries, il ne comprit pas qu'un crieur public braillait aussi tardivement. Il ne le réalisa que bien plus tard, alors qu'il menait la mule à la main, pour sortir de la ville.
- "Va chier Archibald ! Va miner sang et eau pour payer ton nouveau confesseur !"
Oui. Sortir de la ville prit des allures de fuite. Le barbu, mutique, rentra la tête dans les épaules, comme si toute la ville - déserte - pouvait savoir qu'Archibald, c'était lui. Et que son meilleur ami le reniait publiquement. Pour la seconde fois en deux jours. La mule, en brave bête, suivit sans barguigner, malgré l'obscurité. Les portes de la ville furent refermées quelques instants après leur passage, la voix du crieur finit par se dissiper dans la nuit alors qu'ils avançaient, toujours en silence. En espérant ne pas faire de mauvaise rencontre.
Oh, il ne fit pas marcher l'amoureux (et leur mule) très longtemps. Une lieue, ou deux, tout au plus. Assez loin de la ville pour ne pas être vus par les premiers fermiers à la rejoindre à l'aube pour y vendre leurs produits. Assez proche pour ne pas être assaillis en route. Il s'arrêta au premier bosquet, somme toute. Engagea la mule sur un chemin qui y serpentait, et s'arrêta dès qu'il fut certain de ne pas être visible depuis la route principale, dans une petite clairière que traversait le sentier.
Onyx cherchèrent le vert, s'éclairèrent de le trouver. Il y trouva l'envie de sourire à nouveau et de se redresser, un peu.
Ah ! Ce qu'on est niais lorsque l'on s'aime en se regardant dans le blanc des yeux !
Archibald détela la mule et la mena par le licou jusqu'à un arbre où il l'attacha, lui laissant une bonne longueur de longe. Puis il revint vers la charrette, pinça légèrement la taille de l'amant, et saisit la pile de couvertures pour installer un campement de fortune, sans feu.
- Tu as sommeil, poussin ?
___
*Pour ceux qui ont besoin de la référence
_________________
Ce soir était un soir comme ça. Archichiant avait passé ses nerfs sur l'amant, avant que ce dernier n'agisse comme un baume et n'apaise les tensions.
Bergerac était une ville morne et triste, où ils n'avaient croisé qu'une seule habitante du coin, incapable de leur parler d'autre chose que de ses cultures. Un accord tacite avait fini par les pousser à ne surtout pas parler de l'évêque/ami/employeur/emmerdeur. Et l'amant avait accepté de dormir à la belle étoile, puis exigé qu'il le porte dans ses bras pour sortir de la ville. Après âpres négociations, le barbu avait fini par accepter de le porter, jusqu'aux écuries, où ils allaient retrouver la mule achetée pour l'occasion.
Archibald avait calé le page, jouant l'ivresse, entre ses bras, maugréé qu'il n'était pas léger, embrassé le sourire de petit con prétentieux de l'amant qui prétextait être sérieusement burné pour justifier son poids, et poussé la porte du pied. En râlant bien fort que picoler autant quand on est page de l'évêque ça ne se faisait pas, des fois que quelqu'un les surprendrait.
Trop occupé à trimballer son amant jusqu'aux écuries, il ne comprit pas qu'un crieur public braillait aussi tardivement. Il ne le réalisa que bien plus tard, alors qu'il menait la mule à la main, pour sortir de la ville.
- "Va chier Archibald ! Va miner sang et eau pour payer ton nouveau confesseur !"
Oui. Sortir de la ville prit des allures de fuite. Le barbu, mutique, rentra la tête dans les épaules, comme si toute la ville - déserte - pouvait savoir qu'Archibald, c'était lui. Et que son meilleur ami le reniait publiquement. Pour la seconde fois en deux jours. La mule, en brave bête, suivit sans barguigner, malgré l'obscurité. Les portes de la ville furent refermées quelques instants après leur passage, la voix du crieur finit par se dissiper dans la nuit alors qu'ils avançaient, toujours en silence. En espérant ne pas faire de mauvaise rencontre.
Oh, il ne fit pas marcher l'amoureux (et leur mule) très longtemps. Une lieue, ou deux, tout au plus. Assez loin de la ville pour ne pas être vus par les premiers fermiers à la rejoindre à l'aube pour y vendre leurs produits. Assez proche pour ne pas être assaillis en route. Il s'arrêta au premier bosquet, somme toute. Engagea la mule sur un chemin qui y serpentait, et s'arrêta dès qu'il fut certain de ne pas être visible depuis la route principale, dans une petite clairière que traversait le sentier.
Onyx cherchèrent le vert, s'éclairèrent de le trouver. Il y trouva l'envie de sourire à nouveau et de se redresser, un peu.
Ah ! Ce qu'on est niais lorsque l'on s'aime en se regardant dans le blanc des yeux !
Archibald détela la mule et la mena par le licou jusqu'à un arbre où il l'attacha, lui laissant une bonne longueur de longe. Puis il revint vers la charrette, pinça légèrement la taille de l'amant, et saisit la pile de couvertures pour installer un campement de fortune, sans feu.
- Tu as sommeil, poussin ?
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*Pour ceux qui ont besoin de la référence
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