Adelaide_lutecia Comme toujours, tu es là et tu arranges l'office pour que ceux qui vont l'occuper le trouve chaud et agréable. Tu attises le feu du bout d'un tisonnier, tu t'assures qu'il y a assez de bois pour que la flamme ne s'essouffle pas. Tu vérifies que tout est en ordre avant de laisser place à ceux qui ont rendez vous. L'habitude est là, tu fais ça maintenant depuis tellement longtemps. Chaque pièce est ta maison, chaque recoin est un souvenir. Tu ne sais pas qui viendra mais tu sais l'instant important alors tu prends garde à chaque détail.
Le plancher est balayer dans un geste souple et habituel. Tu fredonnes un air que tu as entendu l'autre jour au marché. L'histoire parlait d'un chevalier pourchassant un monstre imaginaire pour aider un village non loin d'un marécage. Tu aimes cette histoire, tu aimes te la remémorer et c'est du bout des lèvres que tu la murmures tandis que ton balais de paille termine de faire un tas. Le sol sera ensuite astiqué du bout d'une brosse dure, tu ne veux pas qu'on ait à redire sur ta façon de faire. Tu tiens bien trop à ta place et chaque consigne est respectée à la lettre.
Alors quand enfin les lieux sont propres et rangés tu souris satisfaite. D'un revers de manche tu viens essuyer ce front qui ose perler sous la sueur. La matinée a filé à une vitesse folle, déjà le début d'après midi a débuté et tu te retrouves en retard pour les prochaines corvées. Tu n'as alors plus le choix, le repas devra attendre. Silencieuse et tel un fantôme, tu refermes la porte derrière toi et alors que tu t'apprêtes à aller vers les chambres tu tombes sur la Théodora et tout un tas de jeunes femmes. Ton regard glisse sur chacune d'elles tandis que la voix de la maquerelle glisse à ton oreille.
Les consignes sont données, chacunes pénètrent les lieux, la porte se referme que tu attires l'attention sur toi. Un fin sourire se dessine sur tes lèvres quand elle s'enquiert de ta santé et de ton bien être. C'est que tu aimes parler avec les gens. Tu es avenante malgré ton jeune âge et pas timide pour un sous. Peut être est ce du au fait de travailler dans une maison de passe ? Tu ne sais pas et après tout tu t'en fiches.
Bonjour Théodora, je vais bien merci.
Tes mains viennent se croiser devant toi tandis que tu poursuis de ta voix douce.
Je vais aller prévenir la patronne que vous êtes arrivées.
Et sur ces paroles, tu tournes les talons et tu pars en direction du bureau de la gérante. Enfin tu le comprends, tu vas avoir de nouvelles amies. De nouvelles demoiselles à entretenir et tu es contente à cette idée. Tu es contente de savoir qu'il y aura bientôt un peu plus de vie dans cette maison. Devant la porte, tu frappes trois petits coups et tu passes ta tête pour annoncer.
Madame Théodora est là.
Oui tu aimes donner de grand nom à des gens qui n'ont pas grand chose. Tu aimes imaginer la vie qu'ils ont. Tu as un esprit fertile et tu t'imagines toujours dans des histoires incroyable alors un petit madame ne fera de mal à personne. Tout le monde est même habitué à tes histoires et tes lubies.
Elle a pleins de belles jeunes femmes avec elle. Je n'ose imaginer d'où elles viennent, ni même leurs vécus. Je suis certaine qu'il y a une fille d'un noble au travers qui a tout perdu suite à un mariage arrangé qu'elle a fuit préférant vivre le grand amour et n'ayant plus d'autres choix pour vivre que de nous rejoindre.
Tout du long de ta tirade, tu as porté une main à ton cur, puis à ton front offrant à Elle un spectacle que seul toi peut interpréter. Un sourire est posé sur tes lèvres et tu ne te lasses pas de ce que tu imagines de ces femmes.
Adelaide_lutecia Tu souris sous la remontrance mais il t'en faudra plus pour prendre ombrage. Tu le sais la Rose à son piquant et tu as appris à apprécier chacune de ses facettes. Tu l'observes se lever, prendre soin de sa mise dans un mouvement remplit de coquetterie. Tu apprends chaque jour en observant les galantes les gestes et mimique à adopter. Le port altier, la démarche souple, il t'en faudra des heures d'entrainement dans ta chambre pour un jour pouvoir arriver à la cheville de celle qui t'offre le gite.
Je crois que la plus ronde est cette noble cachée... Mais pour moi, si elle avait trouvé l'amour, elle ne serait pas ici... C'est tellleeeement triste !
Tout du long du corridor, tu gardes le silence réfléchissant à l'histoire des autres filles présentes. Tu n'as pas vraiment eu le temps de les voir mais tu as envie d'en savoir plus et tu as hâte d'y être à nouveau pour pouvoir les observer tout ton saoul.
La porte se referme dans votre dos et déjà tu regardes Elle prendre possession de son rôle de gérante. Tu la regardes un instant admirative. A la demande, tu obtempères en te dirigeant vers les placards pour en sortir les godets propres. Tu te dépêches pour ne rien rater du spectacle. Tu prends soin de ne pas en mettre partout mais la cervoise de la cheffe est servie rapidement et déjà avec tes petites mains tu déposes les liquides non loin de ces dames. Tu ne souris plus, tu prends ton rôle avec sérieux. Plus tôt dans la journée, tu as vu des viennoiseries et à nouveau tu te hâtes de les présenter dans le panier en osier non loin d'Elle et de Théodora. Tu le sens, elles vont faire fureur.
Puis vient le moment où la première prend la parole. Une femme comme elle n'en a que rarement vu. Les yeux bridés, le teint pâle et une langue étrange qui te fait pencher la tête sur le côté. Ta curiosité est telle que tu en oublies les bonnes manières. Qu'importe, tu restes discrète un peu en retrait à attendre qu'on te donne les prochaines instructions. L'instant te plait, tu te dis que la fille doit avoir ton âge à quelque chose prêt. Peut être serez vous amies ? La question te taraude et tu as bon espoir que cela arrivera.
Ce sera ensuite au tour de la blonde à l'air revêche de prendre la parole. Et là... Là le spectacle est grandiose. Ta bouche s'ouvre sous l'admiration. Tu la regardes faire son manège. Prendre possession de l'instant, Son instant. Tu aimerais être comme ça un jour. Sure de toi. Prête à tout pour obtenir ce que tu veux. Ton souffle se coupe quand elle se penche entre les deux mères maquerelles pour clore son spectacle. Ce ne sera qu'une fois qu'elle aura rendu la parole que tu reprendras ton souffle. Ton regard brun se pose sur la Rose dans l'espoir d'y lire une approbation. Tu voudrais qu'elle soit prise de suite. Que le suspens prenne fin de suite. Si seulement...
Mais tu n'auras pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit de plus, la blonde ronde prend à son tour la parole. La Suède... Drôle de nom de patelin. Jamais tu n'en as entendu parlé et tu n'as même pas idée d'où ça pourrait être. L'accent est étrange et tu n'arrives pas vraiment à savoir si il est agréable ou non. Un sourire vient sur tes lippes tandis qu'elle parle des jeux de l'amour. Tu ne comprends pas tout, surtout le passage sur les femmes. N'est elle pas elle même une femme ? Alors pourquoi vouloir les découvrir ? Pourquoi chercher à comprendre ce qu'elle est ? Il faudra que tu poses la question à l'occasion... Mais à qui ?