Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5   >   >>

[RP] un Manoir au loin dans la forêt

Majda_eulalie
Rapide résumé de la situation à la lieutenante de Carcassonne qu'elle présente à l'étranger, terminer sa tasse de tisane, et déjà ses pensées se tournent vers sa monture. L'idée de devoir encore galoper sur des lieues ne l'enchante guère. Son parrain lui a dit qu'elle devra prendre des cours d'équitation, il n'a pas eu le temps sans doute... Bref pour elle, les chevaux, c'est bon ! Très bon même, avec une bonne sauce avec quelques légumes.

A cette idée, elle a l'eau à la bouche et grimace d'avance en ce cambrant, une main dans le bas du dos. Etrange que la simple idée de cet animal lui donne des sentiments si différents.

Le Sieur partant, Majda le salue d'une révérence et papote avec son amie Cyrianna, tout en refermant la porte du bureau des douanes momentanément. Son adjoint pourra peut-être l'aider un peu plus tard, il faut aussi qu'elle avertisse le Lieutenant de l'Ost et sa "cousine".

La jeune maure se veut rassurante envers son amie. Pour le moment, elle fera route jusqu'à Narbonne seule, mais ensuite, elle sera escortée jusqu'à Montpellier.

Pour la suite du voyage, il faudra qu'elle y réfléchisse. Peut-être pourra-t-elle trouver quelqu'un dans la Capitale pour aller sur Mende ? Il ne lui resterait plus qu'une étape ensuite avant d'arriver au Puy.

Petit tour en taverne pour saluer ses amis avant de prendre la route et là, surprise, un homme va sur Narbonne. Il semble bien armé, et du coup, l'occasion faisant le larron, elle lui propose de l'accompagner en lance. Ainsi, ils risquent moins l'un et l'autre de se retrouver nez-à-nez avec ce petit bandit de bas étage qui rôde autour de Carcassonne. Bas-étage certes, se contentant de dépouiller les voyageurs, mais tout de même assez fort d'après les dires qu'elle a pu recueillir. Ainsi donc, ses parents ne pourront pas lui faire la morale sur son imprudence légendaire, du moins jusqu'à Montpellier.

_________________
Enduril
A l’orée de la forêt, Enduril tire sur les rennes pour ralentir sa monture. Son regard émeraude fouille le vert plus foncé des feuillages. Certains arbres ont souffert de la chaleur et offrent le spectacle de leurs frondaisons autrefois luxuriantes et maintenant réduites à des grappes craquantes de feuilles d’un pâle roux-rosé qui n’a rien à voir avec la débauches de couleurs passant de l’or à l’écarlate qu’elle prendront dans quelques semaines.

La seule trouée visible est celle laissée par le piétinement continuel des pas des habitants du cru lorsqu’ils vont faire provisions de bois mort, paître quelques chèvres, glaner quelques fruits ou quelques champignon. Parfois, pour les plus téméraires, aller y braconner pour améliorer l’ordinaire.

D’une pression des talons, le cheval pénètre dans la forêt. Dans la poussière laissée par les dizaines de pieds ayant érodés la couche de terre durcie comme la pierre, elle remarque des empreintes de fer. Sans nul doute, un cavalier est passé par ici. Une série d’empreintes qui entrent et une autre plus marquées et superposées qui en sortent. Pas de doute, le cavalier a passé du temps en forêt et en est sorti depuis peu. La journée de la veille ayant été venteuse jusque vêpres, c’est dans la soirée qu’il avait dû y entrer, mais en sortir quelques heures plus tard.

La jeune femme hume l’air ambiant. L’odeur de fumée est peu perceptible encore, supplantée par l’odeur des herbes de la garrigue et le parfum des résineux et des chênes verts. Sa monture avance au pas tandis qu’elle jette des regards alentours, guettant tout mouvement et vérifiant qu’elle est bien sur la piste du dernier semblant être passé par là.

Au fur et à mesure qu’elle s’enfonce parmi les arbres, l’odeur de fumée se fait plus forte et déjà elle croise quelques animaux qui fuient le danger potentiel des flammes.

Là, une autre trouée… Elle approche. Des branches cassées, des feuilles arrachées, quelques traces de fers… Oui, un cavalier est passé par là. Elle descend de selle, enroulant les rennes de sa monture autour de sa main et pénètre dans le chemin tracé, examinant les branches cassées. Oui. Pas de doute. Le cavalier se dirigeait vers l’extérieur et Carcassonne. Il suffisait de regarder le sens de cassure des rameaux. Silencieusement, elle continue sa route. L’odeur est de plus en plus forte et déjà la fumée se répand, de plus en plus dense, pour la plus grande nervosité de l’équidé.

Déjà près d’une heure qu’elle progresse sous la canopée. Enduril sait que si elle continue trop longtemps, elle risque la suffocation, voire de se retrouver prise au pièges des flammes si l’incendie n’est pas, comme elle le pense, le résultat d’un bâtiment en flamme. La progression devient plus mal aisée, les arbres étant plus denses. Pourtant, une lueur semble désigner une clairière envahie par une fumée plus dense. Sa décision est prise, elle sait qu’elle a encore quelques responsabilités. Elle n’ira pas plus avant.

Contournant un dernier arbre et restant dissimulée à l’abri de buisson, le spectacle qui s’offre à sa vue la saisit de surprise. Devant elle, d’immenses grilles semblent être le seul point de passage de murs épais et assez hauts pour que trois hommes debout ne puissent en atteindre le sommet. La propriété semble immense, repliée sur elle-même comme pour faire front à toute tentative d’intrusion. Elle n’approche pas. Ce n’est pas la peine. La source de la fumée se trouve bien à l’intérieur et des cris lointains, étouffés par la distance sont la preuve qu’il y a des survivants. Tant pis, elle ne pouvait rien faire seule, et ce devait être vraiment la protection du Sans Nom qui avait protégé du feu purificateur ses serviteurs, empêchant l’ouvre du Très Haut de s’accomplir en effaçant de la surface de la terre cette engeance pour l’envoyer se geler dans les enfers glacés lunaires. Car il est dit que toute chose vivante est source de chaleur et que le froid est œuvre de la mort.

La jeune femme se mord un instant la lèvre inférieure. Il est temps de faire demi-tour. Une forte odeur canidé et sauvage s’exhale sur sa gauche. Un tel mélange est souvent signe de la présence d’une meute de loups. Elle se tourne vers sa monture, prête à sauter en selle, lorsqu’elle entend un craquement. Manifestement ce ne peut être un animal. Le claquement était trop sec et ne pouvait avoir été fait que par quelque chose d’assez pesant. Avec la proximité de l’incendie, la plupart des hôtes de la forêt alentour devaient être loin. La seule espèce à pouvoir être encore sur place, c’était celle qui marchait debout sur ses pattes de dernière. La plupart du temps, c’était aussi la plus dangereuse.

Elle laisse les rennes du cheval pendre au sol. Aristote en soit loué, son dressage était irréprochable et en l’absence de cavalier, cette simple mesure lui signifiait d’attendre sur place et il n’en bougerait pas. Faisant attention à ne pas commettre la même erreur que celui qui avait fait ce bruit, Enduril se déplace précautionneusement, prenant garde à ne pas sortir du couvert protecteur de la verdure. Là, devant les grilles du château trois silhouettes semblent être sorties du parc et fouillent du regard la forêt. Deux femmes et un homme, armés. Ses yeux glissent sur les femmes notant au passage leur armement avant de s’accrocher à l’homme. La même carrure, la même corpulence… Se pourrait-il… Seul son regard qu’elle n’avait pas oublié pourrait ôter les derniers soupçons.

C’est comme un aimant qui l’attire, un besoin irrationnel de répondre à une question qui la hante. Malgré elle, elle avance d’un pas précautionneux, puis de deux. Ils sont plus proche et une petit voix au fond de son crane lui hurle de faire demi-tour, de fuir et revenir avec des renforts maintenant qu’elle connait les lieux. Qu’elle n’a pas le choix !

C’est alors que son pied heurte un objet. Son regard cherche aussitôt ce dont il s’agit, perdant de vue un instant l’étrange trio. Une sacoche ! Pas le temps de réfléchir, instinctivement, elle ramasse l’objet avant de repartir en courant vers sa monture.

_________________
--Seamus_le_taciturne


Le Taciturne acquiesça lentement aux propos de la Louvetière qui les rejoignait

…vaste…
…insuffisant…
…désormais…


Il scrutait, écoutait, tous les sens en éveil. Une odeur de fauve, étrangère à celle des loups relativement apprivoisés du chenil. Une meute sauvage avait du passer non loin de là. La douleur avait réveillé en lui ses bas instincts de pisteur, d’homme des bois sans cesse aux aguets.

Un craquement improbable se fit entendre à ses côtés. Il se retourna vers l’Azurée. Leurs regards se croisèrent à nouveau. Les reproches muets qu’il lui adressait se muèrent rapidement en un éclair de complicité. Etrangement, un sourire, craquelé au départ, peu à peu plus franc se dessina sur son visage. Il continua son tour en regardant un à un ses congénères de meute. Car en quoi étaient-ils différents de ses bêtes sauvages en chasse, à la recherche d’un gibier qu’ils ramèneraient à la meute pour la satisfaction de l’alpha. Il leva les yeux vers Versus et ensuite accrocha ceux d’Ivy dans les siens. Vint ensuite le tour de Lorelei. Étrangement il se sentait comme porté par le groupe, et ca lui faisait un bien fou. Finalement la vengeance serait autant celle de chacun d’eux que celle du groupe soudé qu’ils formaient

…droite…

Il emboita le pas à Cellene en progressant avec une extrême prudence, l’espace devant le Manoir étant fort dégagé à son goût. Mais laisser la végétation s’approcher trop du mur d’enceinte donnerait occasion trop facile pour qui aurait voulu pénétrer dans leur repère sans y avoir été convié. Sans vraiment le vouloir il se retrouva devant les deux femmes au moment où son attention est attirée par un cliquetis métallique. Arme ? Armure ? il ne pourrait le dire mais ce tintement ne faisait pas partie des bruits habituels de la forêt. Il avança à pas feutrés vers l’endroit d’où provenait ce son incongru.

Une femme, lourdement harnachée regarde en leur direction. Instant fugace de doute de questionnement, vif rappel, émotions du passé, explosion, combat, course poursuite. Sans aucun doute possible il l’identifie comme celle qui fut son adversaire lors de la mission du Puy. Son équipement militaire laissait supposer qu’elle avait persisté dans cette voie. Et un militaire était rarement seul, surtout dans ce genre d’endroit.

Cependant elle ne semblait pas vouloir venir au contact. Elle était peut-être seule finalement mais quoi qu’il en soit ca ne durerait pas.

Elle commit l’erreur de lâcher du regard pour s’occuper d’une improbable besace tombée au sol. Vu la manière dont elle l’examina rapidement il en déduit qu’elle ne lui appartenait pas

Ils devaient vérifier coute que coute ce qu’il en était. Pour cette mission, le Maitre n’avait pas désigné de meneur. Même si Seamus ne se sentait pas investi de ce rôle il fit un geste ample des bras à l’intention de Cellene et Lorelei, espérant qu’elles comprennent qu’il leur proposait de prendre la femme à revers.

…fonce…

Un froid ricanement qu’on aurait pu confondre avec celui trop entendu du Maître sous la capuche de sa bure retentit alors. Mais c’était bien de Seamus qu’il émanait. Il contourna un arbre centenaire et plongea de toute ses forces dans les jambes de la fuyarde


--Conrad_mac_leod


Combien de temps s’était écoulé avant que la jeune fille ne revienne, Conrad ne le savait pas. Il avait profité de cette attente pour discuter avec les hommes et les femmes qui sortaient et entraient dans la ville avec leurs charrettes remplies de victuailles, et de matières premières, les uns venaient du marché et les autres s’y rendaient pour espérer vendre le fruit de leur labeur. Une femme lui dit qu’elle avait aperçut une jeune fille correspondant au signalement, mais très peu de temps, en effet elle s’était enfoncée dans la foret, un jeune homme lui aussi l’avait aperçue, et quelques autres encore. Ce qui frappait Conrad dans ces explications c’est que cette jeune fille avait disparu dans le foret accompagné d’autres personnes. Il remercia toutes ces personnes et vit enfin arriver sa nouvelle associée, enfin c’est comme cela qu’il la considérait.

Bon nous allons nous rendre dans cette direction, et peut être trouverons nous celle que je recherche, je vous demande de bien faire attention et espérons surtout que vous savez vous servir des armes que vous portez. La façon dont vous montez à cheval me fait quand même dire que vous n’en êtes pas à votre première fois

D’un signe de la tête, les deux cavaliers prirent la route en direction des bois sans forcer sur l’allure, l’écossais n’était pas la pour faire une course de chevaux, mais bien pour retrouver une femme assassin venu du nord de l’Europe. Au fur et à mesure de leurs avancées, une odeur de bois brûlé commença à se faire de plus en plus forte. Conrad regarda au loin, mais sa vue était bouchée par la densité des arbres, et ne rien ne filtrait au travers des branches.

J’espère que nous allons bientôt trouver une clairière, cela nous aidera pour prendre la bonne direction.

Tout en disant cela il observa la jeune fille et remarqua que son regard était précis, ce qui prouvait encore qu’elle devait être une guerrière aguerrie aux arts de la guerre. Finalement il arrivèrent aux bords d’un petit étang dans une magnifique clairière, le soleil illuminait l’endroit ce qui rendait le lieu majestueux. Conrad s’arrêta et scruta au delà de l’étang, son œil croisa au loin un colonne de fumée. Il se tourna vers la blonde guerrière.

Allons voir dans cette direction, je ne sais pas exactement ce que c’est mais à mon avis des brigands ont du mettre le feu à une bâtisse après l’avoir pillé. A partir de maintenant soyons très prudent, il est possible que nous les croisions, le temps d’arriver sur les lieux ont en a sûrement pour quelques heures. En plus quelqu'un est déjà passé par ici, regardez des traces d'un cheval

Majda_eulalie
Quelques jours à Montpellier, ville de passage, mais au combien attrayante. Rencontre de quelques personnes fort intéressantes, amitiés trouvées ? Elle l'espère, même si beaucoup de choses les séparent. Des discussions animées parfois, des échanges cordiaux virant sous la houle par moment, mais toujours avec un respect mutuel. Confrontation d'idées qui lui font avancer sa pensée, du moins, elle l'espère.

Enfin, Fred se rend vers Mende, elle demande à profiter de la chariotte et direction Nîmes ! La jeune maure est pressée de se rendre à Mende, mais pas imprudente non plus.

Soucis pour sortir de l'auberge, le tavernier voudrait-il la séquestrer ? Non point ! Ouf, il la laisse enfin sortir, mais avec une bonne journée de retard et la chariotte d'Auru, Malcom et Fred est déjà repartie... Plus qu'à envoyer un pigeon et espérer qu'ils pourront attendre à Alais.

Bien décidée, elle prend la route seule. Rejoindre son bien-aimé, aller voir les reliques de Saint-Louis au Puy, voilà son objectif. Peut-être pourra-t-il sortir de sa caserne, et peut-être le croisera-t-elle ? La dernière fois qu'elle a eu de ses nouvelles, il semblait aussi inquiet qu'elle, mais il ne lui a rien dit, et sa tranquillité et sa force ont suffit à la rassurer. Son sourire... Majda y repense et file à toute allure vers Alais, espérant de pas croiser de malotrus sur la route. Mais bon, comme la taquine le Comte, c'est plutôt aux bandits de se méfier au vu de son tableau de chasse. Il lui a même refusé le droit d'aller voir ses parents. Soupir. Vivement dans quelques jours, elle sera près de lui, de celui qu'elle aime.

Une missive à un ami pour demander qu'il vienne lui secouer un peu le cerveau, elle a l'impression de perdre pied, et retrouver son bon sens populaire ne peut que lui être bénéfique. Se ramasser un bon coup de pied dans le fondement, voilà en gros ce qu'elle vient de demander à cet écossais, ce vieux bourru, cet ours mal léché qu'elle apprécie tant... Elle repense à celui qu'elle a laissé à Carcassonne, espérant que le lieutenant s'en occupera.

Chasser ses idées, et se concentrer sur sa chevauchée. Pas le moment de tomber de cheval. Alais en vue, et enfin, entrée dans cette ville d'où sont originaires ses parents.

_________________
--Myrrha


[Paris : demeure familiale des Morlhon - De La Rosière]

Cannelle ?

Voix ensommeillée. Corps qui s’étire. Enfant singulière, Myrrha sort d’une sieste bien mérité. Depuis l’aube à jouer avec une furette dans le grenier, à la chercher entre les différentes malles. Sa compagne de jeu depuis toujours, depuis aussi loin que remontent ses souvenirs. Dans la pénombre qu’offre le lieu, elle n’a pas vu le temps passer et lorsque le sommeil s’est emparé d’elle, La Morlhon était plongée dans un coffre à l’odeur chèvrefeuillée. Son excuse à elle pour LA découvrir. Les affaires sont sommaires, bien rangées, des robes pour la plupart, toujours noires, loin de ce qu’elle porte elle-même l’enfant gâtée. Des lettres enrubannées qu’elle a lues il y a bien longtemps, deux ans précisément. Un prénom en lettres dorées sur un morceau de bois, le commencement, La lueur précédant le lever d’Apollon et suivant l’aube : sa mère. Tout ce qu’elle connait ou possède se trouve ici même dans ce lieu loin de tout, pas même un portrait ou une mèche accompagnée, d’une odeur indélébile. Elle a bien tenté d’en savoir plus. Les missives dont elle dispose ne lui apprenne rien de plus que ce qu’elle a déjà surpris. Une mercenaire… la gamine a bien tenté de faire parler Gabriel, ce père, ce "sauveur" qui l’a emmené au château près d’un vieillard en mal d’une princesse. Elle n’a jamais réussi à vraiment l’approcher, aucune complicité, il a fait son "devoir" mais était-elle malheureuse, maltraité par son tuteur ? Au contraire, elle était destinée à devenir son héritière, il ne demandait qu’une seule chose, qu’elle s’applique pour le mériter. Sa froideur, elle ne la craignait pas. Le maitre la traitait comme une future égale malgré son jeune âge. IL faisait son éducation, sans cet homme qui se prétendait géniteur peut être en aurait-elle su d’avantage sur sa mère. Gabriel balayait ses questions par des « Nous en discuterons un jour où tu pourras comprendre. » décidément, il ne la connaissait absolument pas. Pour lui, elle n’était qu’une petite fille, un ornement dont on ne sait que faire, enfermé dans un écrin.
Espiègle, on avait beau la renfermer dans la peau d’une poupée de porcelaine, elle n’en restait pas la petite héritière d’un empire…Et pas n’importe lequel.


Cannelle ?

Ton se faisant impatient. Rechercher dans la malle en sortant tout ce qu’elle y renferme. La furette champagne doit dormir à l’abri de l’importune. Doigts impatients. S’agite. Ne sait pas l’heure qu’il est et si la nuit est tombé, quelqu’un viendra la retrouver…

Tu n’as rien oublié, batarde ?

Sa mâchoire se bloque. Hésite avant de se retourner. Cette voix la fait frissonner plus que de raisons, elle aurait dû descendre avant qu’elle ne lui cherche querelle. Le mustela profite de son inattention pour lui sauter au cou. Joueuse. S’enroule autour en mordillant son lobe d’oreille, lui signifiant la fin de la partie. Rassurée par cette simple présence, oublie même sa colère passagère concernant la bête. Se tourne vers son interlocutrice.

Grand-mère ! Quel plaisir pour moi de vous voir debout. Petit sourire narquois face à un visage sévèrement fermé.

Je t’ai dit de ne pas m’appeler ainsi Batarde. Pour toi je suis Madame. Ne l’oublie jamais. Le serpent ouvre la bouche pour distiller son fiel. Tu n’as pas le droit de monter ici. Tu n’es même pas une domestique, une raclure comme ta mère, comment mon fils a-t-il pu tomber si bas. Ta place n’a jamais été dans cette demeure, tu la souilles de ta présence. Ton visage…

D’un geste de la main l’interrompt, le sourire contrit Myrrha relève la tête pour la défier. La baisse. Ses poings serrés, blanchis.

Mon visage est une abomination qui vous renvoie la catin de votre neveu…si seulement il était encore là, je serais à ma place, je saurais quel est mon rôle…Je sais tout cela. Vous me faites la grâce de me le rappeler à chacune de nos rencontres. Je vous en remercie Grand-mère.

Entreprend de faire une révérence crispée sans lâcher Catherine des yeux. Une fois avait suffi pour lui rappeler de ne jamais baisser sa garde. Inconsciemment, elle porte la main à sa chevelure corneille, la douleur bien que disparue reste cuisante dans sa fierté.

Ne te sauve pas comme ça Batarde ! Darco te cherche. Sourire mauvais sur un visage malsain autrefois d’une grande beauté. Tu ne devrais pas le faire attendre, si tu vois ce que je veux dire…Il serait dommage qu’Antoine soit privé de ta présence pendant des jours.

La matriarche sure de son effet, souffle sur l’unique bougie vivotant dans le grenier, s’effaçant en laissant la gamine dans le noir. Son "précepteur" était de retour. Mélange d’effroi et d’excitation. L’homme n’apparaissait jamais au hasard. L’éducation dont il avait la charge même au domaine au vu et su du grand père sénile, parachevait celle commençait en Rouergue. Le temps de l’insouciance s’achevant à chaque visite. La petite princesse cédait à chaque fois bon gré mal gré la place à l’héritière. L’enfance disparaissait à l’abri d’une chambre, d’une alcôve. Corps souillé, âme volée. Elle devenait un instrument, une arme à seulement quinze printemps.
Cellene
Quelle gourde! Maintenant, si âme vivait dans la forêt, elle était au courant qu'elle n'était plus seule. Cellene soupira, serrant les dents. Que faisait cette branche ici? Elle releva la tête pour regarder Ivy qui était juste au-dessus d'elle. A son regard désolé, l'Azurée comprit pourquoi elle n'avait pas vu cette branche d'arbre. Elle avança lentement, faisant cette fois attention à ce qu'elle faisait, lorsqu'elle sentit que quelque chose clochait. La tête se tourna vivement, les cheveux ébènes suivirent le mouvement en venant frapper son visage livide. Les yeux saphirs virent une ombre, non... une femme un peu plus loin, cachée derrière les branchages. Un froncement de sourcils, puis un regard vers Seamus qui faisait des signes avec ses deux bras. L'intruse s'était penchée pour prendre dieu sait quoi. Cellene acquiesça de la tête, regarda Loreleï un instant, puis s' élança en chasse pour contourner la jeune femme. L'ordre de Seamus fit bouillir le sang de l'Azurée, elle prit un malin de plaisir à laisser son esprit malsain prendre le dessus...

...fonce...

Seamus plongea sur elle, pour essayer de la faire tomber. Mission réussite ou non, Cellene ne s'en préoccupa pas une seule seconde. Ses yeux s'accrochèrent sur la besace où elle put voir le bout d'un vélin, sans doute, sceller. L'Azurée pressentit qu'elle devait s'en emparer et très rapidement. Peut être sauraient-ils à ce moment-là, qui s'était approché de trop du manoir et peut-être qui avait conduit le Clan de la Main Noire à sa perte. Tout en courant à travers les arbres et les arbustes, Cellene ne lâcha pas d'une seule seconde ce parchemin des yeux, elle s'en approcha de plus en plus vite, évitant de-ci, de là, les branches. Elle en esquiva une, mais pas suffisamment, cette dernière lui fit une légère entaille sur la joue droite. La douleur n'était même plus présence, elle ne la sentait pas. Cellene continua sa course, de sa main droite, elle tenait son épée et de sa main gauche, elle tenta d'attraper le vélin.

Elle le sentit sous ses doigts, puis sous sa paume. Le besace, elle s'en fichait, il n'y avait sans doute pas le nom de son propriétaire dans des basses affaires. La main se serra sur le vélin, elle l'avait et ne le lâcherait plus. Lorsqu'elle se rendit compte que l'intruse était armée et lourdement armée, elle continua sa course droit devant elle, le parchemin dans la main... Elle entendit des bruits de sabots derrière elle, mais qui allaient à l'opposer. Elle ne savait pas si Loreleï avait fait peur au cheval, ou si l'intruse avait réussi à remonter sur son canasson. Tournant rapidement la tête pour regarder derrière elle, elle s'aperçut que personne ne l'avait suivie. Elle s'arrêta, reprenant son souffle. Ses yeux azurs s'arrêtèrent sur ce parchemin qu'elle tenait fermement à la main, elle savait ce qu'elle allait en faire : le donner au Maître...

D'une main rapide, elle le glissa dans son corsage. Si une personne devait le lui voler, il faudra le faire sur son corps mort. Serrant de son autre main, la garde de son épée, Cellene contourna plusieurs arbres et rejoint ainsi Seamus et Loreleï. Les arbres bougèrent légèrement en hauteur, il était fort possible que soit Ivy, soit Versus était en train de redescendre. Une fois prêt du groupe, Cellene observa la scène, se tenant prête le cas échéant. Mais ses yeux ne restèrent pas très longtemps figés, ils se tournèrent très vite à gauche, puis à droite... Derrière elle, elle savait que Versus ou Ivy observait et qu'elle ne risquait pas grand-chose. Pourtant ses sens étaient aguets, elle prit garde à chaque bruit.

Elle ne savait pas ce qu'elle devait vraiment faire... Une chose était sûre, le coin ne serait plus sécurisant dans les minutes à venir... La poitrine de Cellene se soulevèrent et se baissèrent, son souffle devint de plus en plus lent. Le sang sur sa joue droit s'écoula lentement, à ce moment-là, lorsque l'adrénaline de son corps se calma, elle sentit un pincement sur cette joue, pourtant elle n'y porta pas sa main, elle resta concentré sur la scène qui se trouvait devant elle... Méfiante... Prudente...

_________________
******
--Lorelei..


Ils s’étaient observés un court moment, se demandant chacun par où ils allaient débuter leur recherche quand Cellene pris les devant la première et par un accord tacite de ne pas se séparer, Loreleï suivit elle aussi, la belle Azurée.

Ils longèrent le chenil des loups dont le calme n’était pas bon signe. Ils se tenaient tous aux aguets, cherchant, fouinant, voulant sortir comme s’ils savaient que quelque chose clochait.
Instinctivement, elle s’éloigna d’eux, juste de quelques pas, pouvant ainsi couvrir une zone, un petit peu plus large que s’ils étaient trop côte à côte.

Les yeux au sol puis sur ses comparses, elle fouillait cette partie de la forêt qui était trop proche du Manoir. L’odorat était malmené par la fumée, ses poumons la brûlaient encore, mais l’adrénaline qui la transportait lui faisait oublier.
Une branche qui cède non loin d’elle, son corps se raidit, tous les sens en alerte alors qu’elle se tourne, dague en mains, prête à bondir quand elle comprend que ce n’est que Cellene. Seamus lui envoie un regard qui en dit long. Elle sourit, sachant que n’importe qui pouvait se trouver dans leur forêt, et que rien ne les empêcherait de trouver le fautif de ce feu.

Alors que leur progression se faisait discrète, Seamus se retrouva juste devant elles deux, et ils entendirent tout trois le même tintement si spécifique au port d’une armure.
Loreleï leva les yeux, si une personne était entrée dans la forêt, rien ne disait que des archers étaient déjà positionnés là haut.

Seamus avança, à pas feutré, Loreleï pris un chemin légèrement différent, séparé que de quelques pas, et vit avec un temps de retard une femme, seule qui les regardait. Au moment où elle baissa son regard Loreleï vit le geste de Seamus et en profita alors pour partir en direction de la femme, mais en établissant un cercle autour d’elle, qu’elle ne puisse pas repartir sur ses pas.

Elle vit alors le cheval de la femme, l’odeur des loups a du l’effrayer et elle comprit immédiatement le pourquoi de leur silence. Ils auraient tant aimé dévorer du cheval !

La bête commençait à taper des sabots, s’énerver un peu plus, sentant certainement la nervosité de tous ces êtres humains qui l’entouraient presque. Il se cabra, voulant s’échapper, faisant un début de course quand Loreleï se plaça sur son chemin. Il se cabra de nouveau et en retombant, souffla par ses naseaux énormes.


« -Belle monture »

Bon maintenant fallait pas le laisser partir, vu la monture que c’était, la femme devait faire partie du beau monde, et s’ils voyaient son canasson revenir sans sa maîtresse, cela ameuterait les soldats bien plus vite…
De là où elle se trouvait, elle ne voyait plus Seamus, les branches épaisses et le cheval lui cachant ce qu’il se passait, mais elle avait vu Cellene repartir en courant.

Elle tendit la main vers le cheval, faisant des
« chut, tout doux », lui murmurant des mots qui devraient l’apaiser. Après tout c’était un peu bête un cheval ! Elle lui prit les brides et lui caressa l’encolure alors qu’il soufflait encore et tapait encore d’une patte arrière. Elle savait qu’elle prenait un risque mais ne pouvait pas le laisser filer seul. Elle le fit tourner doucement et se dirigea vers Seamus et la femme, glissa les brides autour d’un tronc d’arbre et se glissa derrière la femme clouée au sol par Seamus

Loreleï prit ses deux dagues en mains, prête à trancher les doigts de cette femme dont la venue les mettaient tous à cran et vit Cellene revenir elle aussi, essoufflée, et une égratignure au visage.

Elle resta sur ses gardes, il était étrange que cette femme soit seule dans une telle forêt…


--Sophitia


[Départ de Carcasonne]


Sophitia avait obéit à l’homme en jupe et s’était dégoté un cheval à ses frais. L’homme lui avait rapidement expliqué requérir sa présence pour une quête, mais elle n’en savait pas vraiment plus. Elle espérait qu’à leur prochaine rencontre, elle en saurait un peu et en effet dés qu’elle le retrouva sur le seuil du rempart de la ville, Sophitia eut son explication. L’homme était à la recherche d’une femme, qu’est ce qu’il lui voulait qu’est ce que cette femme avait pu lui faire pour qu’il la recherche ainsi, elle ne le savait pas et pour le moment elle n’en avait que faire. Elle serait bien assez vite se qui se tramait dans la tête de son acolyte.

L’homme en jupe lui fit une remarque sur sa manière de monter à cheval, à son avis ce n’était pas la première fois qu’elle le faisait, c’était aussi son impression mais elle ne savait d’où lui venait cette faculté. Il lui parla aussi de ses armes. Pour lui si elle en avait c’était que Sophitia devait savoir s’en servir, mais là elle eut un peu peur. Dans quel genre de quête, l’homme voulait-il l’embarquer pour qu’elle ait besoin de savoir s’en servir. La jeune femme n’était pas rassuré mais si elle savait monter à cheval, qu’elle avait des armes et que les dieux avaient mit l’étranger en jupe sur sa route c’est qu’il y avait une bonne raison.

Alors une fois qu’il eut finit de lui parla, pour la première fois, elle put enfin lui répondre.

Je vous suis dans votre quête messire. Nous verrons bien où cela nous mènera.

Le sieur prit la tête de la troupe, et Sophitia le suivi de très prêt. L’allure n’était pas rapide ce qui permettait de pouvoir examiner le paysage, Sophitia ne se souvenait toujours de rien sur son passé mais comme elle avait emprunté ce chemin en sens inverse il n’y a même pas une journée, elle le reconnaissait. Mais cela ne lui rappelé rien de plus que ce qu’elle avait reconnu à l’allée, c'est-à-dire rien du tout.

A mesure qu’ils s’enfonçaient dans la forêt, une odeur se faisait de plus en plus forte. Mais ne voyant plus la fumée, ils étaient obligés de se repérer à l’odeur et aux empruntes qui se trouvaient sur le sol. Ils finirent par arriver dans la clairière dans laquelle Sophitia avait perdu la mémoire. Elle reconnut l’endroit mais ce n’est pas pour autant que d’autre souvenir lui revinrent. L’homme en jupe fini par lui montrer une direction d’où venait une colonne de fumée.

Sophitia regarda dans la direction indiquée et un flash lui revient, elle avait l’impression d’avoir déjà vécu cette situation mais rien de plus juste cette désagréable sensation de déjà vue sans qu’on sache d’où ça vient… Elle en fut heureuse mais sans plus. Elle ne savait pas si c’était bon ou mauvais signe. Elle avait juste un pressentiment, il fallait qu’elle continue cette quête.

L’homme en jupe explique que le feu devait venir d’un pillage et que si tel était le cas il allait falloir être très prudent car les brigands pouvaient être dans les environs. Alors Sophitia reprit la route avec le sieur en direction de cette fumée.



--Myrrha


[Paris : demeure familiale des Morlhon - De La Rosières]

-Alcôve -

Lourdement enfoncée dans le matelas en plume. Corps rigide. La gamine fixe le plafond. Ne bouge pas, plus, pour ne pas éveiller l’imposant allongé à ses côtés.
Hyménée envolé trop tôt, arraché avec violence. Tel avait été le préambule de son apprentissage. Darco en homme de main implacable, lui avait jeté une simple phrase en pleine face. Treize ans. La fin de l’enfance, estampillée. "Ne crois pas que j’y prends du plaisir, je fais mon devoir en t’éduquant." Une promesse d’héritage. D’un empire. Et à la clef, une révélation.
Pupilles rétractées en deux fentes sibyllines. Obsession enfantine. Plonger avec démence dans un comportement onirique où la mère devient le symbole. La figure emblématique, l’idole. Dans le contexte, sa vision devient artificielle. Floue. Ou comment se l’imaginer autrement. Niant. Nie la réalité. Aurora en mercenaire sans foi ni loi. Ne vivant que pour le combat. L’excitation. L’affrontement. Elle voulait en confiant sa fille au Morlhon, que Myrrha suive ses pas. La petite fille qu’elle avait été comprenait sa démarche, l’adolescente l’acceptait. Tout du moins jusqu’à son arrivée au domaine.
Arrachée à son environnement, séparée de son seul ami. Sa liberté restreinte pour devenir la petite fille de compagnie d’un vieillard qui l’adorait, sénile qui la confondait avec une autre. Avec dans son entourage proche une grand-mère haïssable, haïssant. Et pour bien l’entraver, « enfant unique » d’un géniteur en manque d’héroïsme, faisant son devoir en mémoire ou au nom d’une femme disparue… Si Le point du jour avait voulu rencontrer la nuit, elle aurait demandé à devenir l’horizon. Plonger plus encore dans les entrailles de la curiosité. S’alimenter de non-dits. Plonger dans les secrets…agripper le moindre morceau de phrases crachées en demi-teinte.


Alors qu’elle fixe inexorablement un point imaginaire, La Morlhon sent que le réveil de son précepteur est imminent. Sa façon de bouger. De glisser sa main. Son souffle chaud. Elle se raidit. Et si elle avait été Constantine, serait-elle dans ce lit, accepterait-elle la souillure ? Elle se plaisait à croire que non. Celle qui l’avait engendré était une guerrière. Crainte autant que celui qui avait était son tuteur, pas ce soudard qui se servait de sa position pour la soumettre.
Ne prêtant attention à son entêtement, continue son exploration. Bientôt, asservie, Myrrha se laissera couvrir sans douceur. Sans amour. Il exaltera et la poussera jusque dans ses derniers retranchements tant physiques que psychologique. Déjà, elle ne geint plus. Ne pleure plus. Son être se meut. Perfide. L’arme s’affine jusqu’à devenir tranchant.
Un râle. Un soupir. La jeune fille est propulsée hors du lit.


Toujours aussi raide, grogne-t-il. Tu t’amuses bien à jouer les poupées ? Tu penses que je n’ai que ça à faire. Que l’enseignement qui est le mien peut être pris à la légère… Se lève. Sa nudité envoutante la laisse de glace. Je perds mon temps avec toi petite, le maître aurait du t’éduquer plus jeune. Tu as été trop gâtée…tu n’arriveras jamais à la cheville de ta mère ! Un rictus mauvais sur son visage. Tu feras peut être une courtisane moyenne ou une parfaite épouse pour un bourgeois de petite envergure. Une bâtarde comme toi ne sera jamais digne de Porter le nom des Morlhon.

La voir serrer la mâchoire lui importait peu, Le maître lui avait laissé des instructions concernant la gamine de sa chienne. S’il voyait qu’elle n’avait pas les mêmes dispositions que sa chose, alors il devrait s’en débarrasser.

Je vais te laisser une dernière chance de me prouver ce que tu vaux.

[Paris : Le marais]

Pas un seul échange pendant tout le trajet. Myrrha tente de se repérer sans vraiment y arriver. Elle ne sort du domaine que rarement, et lorsque c’est chose faite, ce n’est que pour aller dans les quartiers les plus en vue du moment. Des échoppes de tisserands. Des salons où la batarde peut se montrer sans faire rougir Catherine. Juste pour faire plaisir à son grand père.
Ce soir, les rues sont étroites. Les sentiers pestilentiels. Des catins battent la terre de leurs chausses pour appâter le client égaré. Les tavernes regorgeant d’êtres infâmes. Toute une population qu’elle n’avait fait qu’ignorer jusque là lors de ses sorties diurnes.
La voiture stoppa devant ce qui devait être un hôtel particulier. L’ombre d’un sourire barré sur le visage du mercenaire.


Nous sommes arrivés. Cette nuit gamine tu vas me prouver que j’ai tort. Sort de la poche intérieure de son pourpoint une petite fiole qu’il lui tend. Se baisse pour récupérer une dague cachée dans sa botte. Penche la tête, au premier, il y a deux hommes qui t’attendent. Tu n’as dans le flacon qu’une dose mortelle… L’autre tu devras t’en débarrasser avec ceci. Lui met dans la main l’arme.

Bouche qui s’ouvre prête à émettre un son. Une protestation. Elle n’est pas prête. Elle n’y arrivera jamais. Pas maintenant en tout cas.


Si tu ressors vivante de cette demeure je te donnerai les moyens de retrouver une personne qui pourra t’en dire plus sur ta mère… Et ton héritage.

Offre qui ne peut se refuser. L’œil brillant l’observe.

Ne te joue pas de moi…j’irai vérifier si le travail a été accompli dans un sens comme dans l’autre. Sors maintenant ils t’attendent.

- Entre deux Dandies sur le retour -

Elle n’a pas pu se résoudre à croire l’homme de main dans la voiture. Son sourire trop insistant pour être honnête. C’était un test pour prouver sa valeur. A peine dans la cage d’escalier, débouche la petite bouteille. Un opiacé. Il lui avait filé un opiacé… En le reniflant, elle se remémore les drogues qu’on lui a enseigné. LAUDANUM. Ainsi c’était sa mort qu’il avait scellé. Sortir pour mourir comme une vulgaire catin de bas étage ou monter. La mort dans chacun de ses choix. Un seul à envisager. Glisse le poignard dans son bas. La fiole dans son corsage. Elle survivrait…Elle survivrait pour le faire payer.

Porte entrouverte qu’elle pousse. Découvrir deux hommes entre deux âges. Affalés dans des fauteuils. Buvant un mauvais vin rien qu’à voir leur tenus rapiécée. Qui ils sont, elle n’en a cure. Longue chevelure éparpillée sur des épaules dénudées par une robe épousant ses formes sans corset. Noire comme la Faucheuse. Les regards se posent sur elle. La déshabillent. La touchent. Retient un frisson de dégout derrière une moue angélique. Démarche chaloupée qui ne fait qu’attiser l’attention des hommes. L’un d’eux, le plus jeunes, se lève pour aller à sa rencontre. Le charme agit. Son corps est une arme. Il est le garant de sa survie.


Bonsoir, prononce-t-elle du bout des lèvres. Chuchotis suave. J’espère que je ne suis pas trop en retard ?

Parbleu non damoiselle. Sourire gras. Nous vous attendions devant une bouteille d’hypocras généreusement offerte par votre ami.

A peine surprise de le savoir aussi vil pour amener les moutons jusqu’à l’abattoir, rit. Balancement des ses hanches. Gracieuse. S’’approche de celui qui est resté vautré. Prend son verre pour y tremper le bout des lèvres. Juste bon pour décrasser l’argenterie. Jeter un coup d’œil furtif à la bouteille afin de s’assurer qu’elle soit encore assez remplie pour y déverser sa drogue.
Il lui fallait maintenant de quoi les occuper.
Prend la main de celui qui est derrière elle pour le faire s’asseoir de nouveau. Non sans une caresse porteuse d’une promesse.
Son bassin se met à onduler. Lascive balance ses épaules. La danse débute. Remonte les bras dans un geste lent. Sa poitrine se gonfle. Vague indolente les ensorcèle. Les excite. Les formes de Vénus se dessinent de façon naturelle. Mains serpentant le long de son corps. Moulant sa peau dissimulée. Fait glisser le bout de tissu sur le sol pour s’offrir à leur vue. Le poignard avec.
Jouer avec l’hypocras en ayant dissimuler dans la main la fiole. Le goulot jalousé par ses compagnons. Se détourne le temps de faire un tour complet. N’épargner aucun centimètre de peau pour pouvoir glisser le contenu de son récipient. Se retourner. S’approcher. Faire tournoyer l’alcool au dessus d’eux pour mélanger la mixture. La Morlhon se frotte contre celui qui l’a accueilli. Entre ses cuisses emprisonne celle de sa victime. Sa danse ne s’est pas arrêtée. Elle est seulement plus indolente. Et c’est par le goulot, l’index à même l’ouverture qu’elle le fait boire. L’autre grogne. S’impatiente. Alors qu’elle en garde un entre ses cuisses, elle fait signe à l’autre de s’approcher. Le frôle de ses lèvres avant de le faire boire à son tour. Si l’un est corpulent, l’autre semble athlétique encore. Cela ne l’empêche pas de jouer avec eux. Leurs mains deviennent impérieuses, les mouvements indécents. Garder le contrôle jusqu’à la dernière goûte. Après. Après elle se donnerait. Jusqu’à ce que la drogue fasse son effet.

Temple défloré par des pilleurs concupiscents. Leurs pas foulent en conquérant libidineux chaque parcelle de terre offerte. Les dunes écrasées. Rien n’est laissé en l’état. Ils ne sont que des pillards agressifs. Assoiffé des trésors présentés et cachés. Ils fouillent la terre sans ménagement. Investissent le sanctuaire avec rage. Le dévaste sans vergogne. Leurs cris de victoire se mélangent à la sueur de leur corps. Les voleurs ont dans les veines un poison qui les a ralentis. L’action n’a fait que les affaiblir.
Elle n’était déjà plus la au premier assaut. Elle s’était éloignée le temps que la partie de chasse au trésor se termine. Il ne lui reste plus qu’à patienter quelques minutes pour agir et faire payer à ses brigands le prix du sang.

Glisse entre les deux drogués. Sourire béat du victorieux. Agacée. Récupère la lame dissimulée sous sa robe. Sa main ne tremble pas malgré la peur qui lui noue l’estomac. L’adrénaline. La promesse à tenir par Darco…Sa mère…
La facilité avec laquelle la lame à pénétrer la chair du premier. A peine eut le temps d’écarquiller les yeux que déjà il s’étouffait avec son sang. La bête avec simplicité venait de se faire égorger. Combien il aurait été facile de faire la même chose au second s’il avait été moins corpulent… Les pupilles dilatées, la force d’un bœuf, réussit à la projeter sur le sol.


SALE GARCE…j’vais te crevé.

Yeux révulsés de colère. Vocifère. Se jette sur elle, la roue de coup. Si proche du but et c’est sur un coup de malchance qu’elle risque de finir. Se recroqueviller le temps de trouver une solution. Et puis sur une impulsion. L’instinct. Lui plante la lame dans le premier membre qui se trouve près d’elle. Une petite victoire lorsque c’est dans la cheville qu’elle se plante. Déstabilisé. Haineux. Continue de lui porter des coups.
Douleur. Colère. Envie de vivre. Transe. Se jette sur lui tel un animal féroce. Pas un cri ne jaillit de sa bouche. Juste ses dernières forces sur un coup de sang. Le poignarder . Encore. encore et encore. Blessée et prendre des coups. Elle était encore en train de frapper lorsque Le mercenaire arriva. Le corps était sans vie. Démente. Elle ne voulait pas lui laisser une chance de se relever.
Cyrianna2002
L’homme en jupette sortit peu de temps après son arrivée…Majda lui fit un bref résumé de la situation, la raison de sa présence à Carcassonne. Elle l’écoutait, cherchant dans sa mémoire une jeune femme correspondant à la recherche et soupira :

Bien sur, quoi de plus simple que de retrouver une femme d’environ 25 ans avec les yeux bleus. Tu n’as pas davantage de détails ? une cicatrice, une marque de naissance ? Que sais-je encore ?

Le regard de jade se posa sur son amie non sans inquiétude, cette dernière se voulait rassurante et pourtant…les questions se bousculaient dans son esprit ; Que cachait réellement la forêt, les rumeurs qui courraient sur un manoir, des habitants peu recommandables et maintenant cette inconnue…n’était-elle pas des leurs ? Un frisson la parcouru à cette pensée mais elle n’en dit mot, gardant ses interrogations pour elle, consciente que la jeune maure ne disait pas tout, gardant son lourd secret.

Prenant la direction des tavernes, elle songea à leur discussion au sujet de la demeure ; malgré sa curiosité, Cyrianna ne s’était jamais aventurée dans la sombre sylve, sans doute l’idée d’y croiser une meute de loups ou l’un de ces solitaires qui, après quelques chopes retournaient s’isoler dans la végétation sauvage, ne l’enthousiasmait guère. L’investigation promettait d’être complexe de par le peu de substance dont elle disposait, ajoutant aux obscurs racontars des dernières semaines et la méfiance était de rigueur.

Assise devant un tisane, elle laissa son esprit vagabonder…bien qu’elle ne connaisse pas tous les citoyens, une nouvelle venue avec un accent qui plus est, ne saurait passer inaperçue ; Ou alors point d’accent, auquel cas la tache serait plus ardue qu’elle ne l’imaginait…mais pour l’heure, la belle aux yeux d’azur attendrait et le soldat écossais aussi. Son départ imminent la préoccupait, peu coutumière des voyages.


La lieutenante quittant Carcassonne le 08 aout, cette scène se déroule avant, désolée du retard

_________________
A venir......Trop de changements!!
Mon refuge

Lieutenant de la maréchaussée
Diaconesse
Enduril
Un rire étrange, puis un choc violent derrière les jambes déséquilibre Enduril. Entrainée par le poids de son équipement, elle chute lourdement. Le goût de l’humus qui s’insinue dans sa bouche, celui résineux des épines de pin se mêle au terreux des résidus de feuilles qu’elle recrache. Elle tient toujours à la main la longue anse de la besace qui sous l’effet de la chute va s’écraser au sol, s’ouvrant et laissant apparaitre une partie de son contenu. A peine Enduril enregistre la présence de ce qui semble être une missive scellé plus préoccupée de son agresseur qu’elle doit maîtriser au plus tôt.

Elle fait basculer le poids de son corps qui roule laissant apparaître à sa vue celui qui l’a plaquée ainsi. Une fraction de seconde pour se retourner, repérer l’homme qu’elle venait de remarquer, puis de lancer sa jambe afin de lui faire goûter le cuir de ses bottes quand une femme arrive, surgissant de nulle part et file tout aussi vite après avoir récupéré au passage le document de la besace.

Colère de voir une partie non négligeable de son butin lui échapper, la jeune femme prend appuis pour se redresser et partir à la poursuite de la missive et de sa voleuse.

_________________
--Seamus_le_taciturne


L’effet de surprise joue en sa faveur. Son attention attirée par cette incongrue besace, la soldate n’avait pas du le voir s’approcher de côté. Une douleur fugace à l’épaule réveille en Seamus la crainte de l’invalidité de sa main. Quelque peu étourdi par le choc qu’il a provoqué, il remet son bandeau fétiche en place comme s’il voulait en faire de même avec ses idées. La soldate il l’avait reconnue et il était de plus en plus clair qu’il se trouvait en face de l’incendiaire potentielle. N’était-elle pas équipée d’explosif et autres engins volatiles lors de leur première rencontre. La maitriser et la conduire auprès du Maître et… utilisable comme il l’avait acidement précisé. Quel sort lui réserverait ce malade, le diable seul le savait et encore…

Elle se redresse à moitié, le visage couvert de débris végétaux. Elle n’avait pas l’air d’apprécier d’avoir mordu la poussière.

Une douleur violente retentit à nouveau dans la même épaule. D’un violent coup de botte elle repousse un Taciturne qu’elle doit juger trop menaçant. Mais étrangement ce n’est pas lui qui semble la préoccuper le plus. Elle regarde rapidement vers la besace que Cellene vient de presque lui arracher. S’il n’intervient rapidement, malgré la douleur lancinante, leur retour au Manoir risque d’être des plus discourtois. D’un bond il saute à corps perdu sur son adversaire, sans même prendre le soin de se mettre debout.


Enduril
Un choc à nouveau lorsque son assaillant se jette sur elle. Le matelas de terre meuble et de feuilles combiné au gambison amortissent quelque peu le choc au niveau de son dos, mais sa violence expulse l’air de ses poumons tandis que son corps se retrouve emprisonné sous le poids de l’homme. Son visage est tout proche du sien et leurs regards plongent l’un dans l’autre. Regard vert dans celui qui n’a d’émeraude qu’un fin cercle à peine visible autour du noir de sa pupille dilatée de colère. Autre choc d’une autre nature cette fois. Celui de la reconnaissance. Cette fois, les doutes ne sont plus permis, elle a bien en face d’elle celui qui lui a laissé ce souvenir indélébile dans la forêt entre Mende et le Puy. Double souvenir que celui d’un combat au goût d’inachevé clôturé par un regard haineux et d’une cicatrice qui a laissé la trace du cheminement d’une dague sur sa peau.

Instant d’hésitation, fatal pour elle. Ses poignets sont prisonniers de l’éteinte de deux mains d’acier et les coudes de son adversaire compriment douloureusement ses attributs féminins. En vain, elle se tord pour essayer de se dégager, prenant appuis sur ses jambes pour essayer de le faire basculer à coups de bassins tandis qu’elle tourne la tête en tout sens, tentant de l’attendre en plein visage. Encore et encore, reprenant avec peine son souffle. Se sentir réduite à l’impuissance est un sentiment qu’elle abhorre, tout comme le contact d’un corps masculin sur le sien. Le seul homme à l’avoir tenu en échec de cette sorte était son mari et très vite elle avait trouvé le moyen de tourner cette situation à son avantage, le combat prenant alors une autre direction. Mais là, il n’était pas question de joutes entre amants, mais d’une question de survie. Elle lutte et se tortille encore sans succès, puis se calme. Elle n’est pas en situation pour gagner, mais si elle s’épuise vainement, elle ne pourra pas saisir une opportunité qui se placerait sur sa route. Haletante, elle se calme et plonge un regard de défit à l’homme qui la retient avant de lui cracher au visage.

_________________
--Seamus_le_taciturne


C’est sans aucune émotion, peut-être toutefois une pointe de haine mêlée à un besoin inassouvi de vengeance, qu’il sent le corps de la soldate s’affaisser sous le sien, le temps d’une lente chute la jetant à nouveau au sol.
Il plonge son regard vide, quasi hypnotique dans ceux de la femme. Il sait qu’elle le reconnaît à son tour. La rage qui l’habite semble décupler son besoin de se dégager de l’emprise du corps du Taciturne. Elle s’agite comme une fille de ferme troussée sans ménagement par un commis de passage. Mais les sensations de Seamus ne se focalisent pas dans son entre-jambe. Même s’il en avait le temps ou l’opportunité, ce qu’il désirait dérober à cette femme n’était pas de cet ordre. Mais lui ôter la vie de ses mains puissantes ou d’une tout autre manière, dague ou autre, n’était pas le but de leur sortie précipitée. Utilisable…
Elle s’agite de plus en plus, tentant sans doute en plus de se dégager, d’atteindre l’une ou l’autre arme que recèle son attirail d’acier. Il maintient puissamment son bassin avec ses genoux, contrant tant bien que mal les coups qu’elle lui porte et qui perdent peu à peu de leur puissance. Fatigue, fourberie, renoncement. Il restait plus qu’attentif. Et quand elle fit mine de prendre appui sur ses mains, il lui saisit violement les deux poignets, opprimant de ses coudes une poitrine sans doute généreuse mais engoncée dans son équipement militaire.
Il fait peser son corps sur celui de la soldate tandis que la haine exhalant des yeux de celle-ci la pousse à commettre un acte vain et dérisoire. Il la regarde, souriant, pas du tout triomphant pour autant.


…Inutile…

…indigne…


La détaillant avec attention, il remarqua que la jeune bougresse avait pris du galon. Jusqu’à quel point, il l’ignorait. Mais une chose était sure ils ne devaient pas moisir là. Il releva la tête vers Lorelei qui se tenait prête à intervenir et vers Cellene qui était revenue, la missive scellée manifestement dans son corsage. Il espérait que les deux guetteurs avaient suivi les événements et viendraient leur prêter main forte. Il n’avait jamais été doué pour la pèche à l’anguille. Chasseur des bois il était, chasseur des bois il resterait

See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)