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Rencontre entre Roman et Cune

[RP] Tout baiser devrait être un début, et non une fin.

Roman.

    "Un vertige puis le silence,
    Elle voulait juste
    Une autre danse".

      { Très très librement adapté de Kyo. }


Ce jour-là était un des rares jours où Roman Corleone avait sérieusement merdé.

Tout s’était pourtant déroulé sans anicroches, malgré l’improvisation de l’Italien, jusqu’au fatidique moment où la fille s’était pris le pied dans une racine et s’était effondrée sous le poids de Roman qui lui tombait dessus, heurtant violemment le sol de leurs masses conjuguées. La tête entourée de beaux cheveux féminins avait fait un bruit sourd en cognant contre la pierre qui avait reçu leur chute…

Il était resté là, comme un con, étendu au-dessus d'elle, à la regarder avec effarement avant de penser à la soulager de son poids :


    - Signorina ? ...

Les yeux était clos. Elle ne bougeait plus.

... Tout avait pourtant si bien commencé !


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    - Roman ! Hé, Roman ! R'garde la jolie tourterelle qui s’en vient… mont’donc au p’tit Paulot comment qu’vous faites, vous, à Vérone !


Les rires gras avaient salué la provocation du loubard, accoudé au comptoir dans l’un des tripots les plus bondés de la ville, débordant de passants, villageois et voyageurs surpris par la violence de l’averse qui était tombée quelques instants plus tôt. Roman se tenait un peu plus loin que le groupe d’où provenant l’invective, nonchalamment perché sur un tabouret, un verre à la main, spectateur jusqu’ à présent. Les yeux d’une dizaine de clients proches s’étaient tournés vers lui ; ça sentait l’envie et la provocation. L’Italien répondit avec une certaine malice, faisant entendre sans chercher à le cacher l’accent marqué qu'il portait depuis Vérone :


    - Tu veux dire que tu veux que je te montre comment j’aurais demandé ta femme en mariage à ta place, couillon ?


Les rires doublèrent, y compris celui du concerné qui se frappait la cuisse, hilare, pour signifier qu’il était bien plus que bourré, au point de ne pas saisir l’insulte à peine voilée. Le jeune Paulot évoqué plus tôt riait plus timidement mais observait Roman d’un air avide : cet étranger-là, il n’avait pas les mêmes manières que les paysans du cru. Les filles laissaient traîner leurs regards sur lui sans même qu’il ait besoin de leur soulever le jupon, et les hommes oscillaient entre l’envier, le provoquer et le respecter, selon le degré d’alcoolémie et d’amusement du moment.

Roman posa ses yeux scrutateurs, d’un vert profond, sur la jolie créature désignée par la liesse masculine. Une assez jeune femme, sans doute voyageuse, vêtue sans ostentation… Peut-être un peu innocente quant à la capacité du tavernier à retenir ses clients devant une jolie fille. Son visage, qu’il ne pouvait apercevoir au travers des mouvements de la foule, semblait penché sur une tasse ou une assiette. D’un mouvement, l’étranger descendit du tabouret haut, son verre à la main, et louvoya entre les clients pour s’approcher de la table de l’inconnue. En même temps qu’il prenait la liberté de s’asseoir en face d’elle, il l’interpella avec amabilité, sans parler bien fort :


    - Signorina ? Permettez-moi de m’installer un instant à vos côtés. J’ai des choses importantes à vous dire.


Il ne lui laissa guère le temps de répliquer, bien qu’il vit la surprise dans ses yeux. Il continua plus bas :

    - Les hommes là-bas projettent de vous suivre à votre sortie et de vous trousser contre le mur. Faites semblant de me connaître : je serai votre cousin. Roman Corleone, pour vous servir.


Plongeant ses yeux dans les siens avec un sourire désarmant, il se pencha en avant pour l’embrasser sur la joue, disant plus fort :

    - Cela fait des lustres que nous ne nous sommes pas vus, ma cousine ! Comment allez-vous depuis la dernière fois ?


Ho, qu’elle était belle ainsi troublée et déroutée ! Rien n’aurait pu laisser croire que quelques heures plus tard, elle serait à terre, gisant dans une petite flaque de sang auréolée de cheveux éparpillés autour de sa tête. Rien n’aurait pu laisser croire que Roman, voulant la charmer à la fois par amusement et pour la protéger de pire que lui, allait détruire brutalement une partie de sa vie.

Mais les histoires commencent toujours ainsi…

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Cune


    Ses soupirs faisaient danser la fumée au dessus de la tisane. Cune rageait intérieurement. Déjà qu'elle n'aimait pas quitter l'Anjou, la voilà voyageuse solitaire en route vers une destination inconnue. Elle maudissait son groupe qui l'avait lâchement abandonnée. Bon, il faut dire qu'elle était partie dans un sens contre-indiqué. Pas de droit à l'erreur alors dans ce bas monde? Bien triste histoire. Et malheureusement ce n'était que le début...Elle se retrouvait dans cette taverne plus ou moins famée à boire une tisane trop chaude en attendant le déluge. Ou plutôt la fin de celui-ci. Les hommes répugnants aux pensées malsaines sont clairement méprisés, indignes de toute attention. Leurs paroles ne sont même plus entendues, la cinglée avait mis au point un filtre anti remarques déplacées et dégueulasses d'hommes bourrés. C'était très pratique...Parfois.

    Ce fut donc un baiser sur la joue qui fit sortir Cune de sa méditation médisante. Toute la partie explicative du plan de sauvetage de l'inconnu avait été ignorée par la brune, bien trop occupée à penser à ce qu'elle fera à Mumia pour le torturer. Elle avait juste compris et entendu que l'homme était son cousin. Peu méfiante et un peu idiote, elle le crut mais...Zut mais lequel? D'où? Comment? Mon dieu quelle honte, elle ne se souvenait plus de lui. Oh oui elle était troublée et gênée la pauvre. Hésitante elle finit par répondre pour jouer la carte de hypocrisie...

    - Oooh mais quel plaisir mon cousin euh...Alb...Hub...Just...Bob...Mon cousin! Quel plaisir. Oh oui depuis le temps, des lustres, des chandeliers, des soleils...

    Lorsqu'elle est mal à l'aise, elle délire.

    - Hum je vais bien figurez-vous que je voyage seule sans vraiment savoir où aller. Je ne connais pas grand monde ici, je me demande ce que je fais là. En plus j'ai perdu mon épée hier soir. Je l'avais plantée dans un arbre pour montrer ma force à un gamin et figurez-vous que je n'ai pas réussi à la sortir du tronc. Nan mais vous y croyez? Ha ha, on a bien rigolé quand même. Mais du coup me voilà désarmée. Alala...Quelle histoire.

    Prudence? Discrétion? Intelligence? Ca n'existe pas chez Cune, c'est même tabou.

    - Mais dites moi, comment va votre mère? Votre ère euh...Ma tante!

    Technique cunienne pour tenter de se souvenir du faux cousin et de le replacer dans l'arbre généalogique. En même temps, elle le dévisage. Elle scrute un trait, une expression familière. Ne remarquant qu'un sourire troublant rapidement échappé après sa réponse, elle commença à réfléchir. Cet inconnu a quand même l'air complètement...Inconnu. Et s'il était là pour la kidnapper? La tuer? La violer? La manger? La découper en morceaux et la cuire sur une broche sur un feu doux pendant 10 à 15 minutes en ajoutant du sel et des épices et en veillant à piquer la chaire pour une cuisson parfaite? En fronçant les sourcils, elle serre dans sa main sa seule arme sur le moment, sa tasse de tisane chaude...

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Roman.
Il vit le trouble s'emparer d'elle au moment où elle réalisait le sens de ses paroles. Avec un charmant sourire, il posa la main sur la sienne, près de la tisane brûlante; ses yeux tranquilles se firent sincères - il savait fort bien jouer à cela.

- C'est que nous avons bien changé, tous les deux. Ne vous rappelez-vous pas de votre cousin Roman ? Vous avez pourtant passé deux étés, enfant, dans la maison de ma mère, Joanne de Medicis... une grande et belle maison au soleil de l'Italie, où tout était richesse et beauté. Je suis comblé de retrouver à présent une magnifique jeune femme.... Vous êtes une superbe demoiselle, ma cousine !


Et vas-y que je te drague sous couvert de compliments familiaux, l'air de rien - enfin, l'air de rien ! Ca n'était tout de même pas des plus subtils, mais puisqu'elle semblait un peu perdue, il faisait dans le simple.

Glisser les premiers compliments : check. ✔
Établir un premier contact physique : check. ✔


- Vous êtes venue désarmée dans un pareil tripot ? Vous êtes bien téméraire... Heureusement que je suis arrivé pour vous protéger ! Ces hommes là-bas... ils voudraient vous trousser. Mais n'ayez crainte, je vous protègerai.

Se présenter comme chevalier servant : check. ✔
Se valoriser en montrant les autres porcs : check. ✔

Son pouce caressa très doucement le dos de la main qui tenait la tasse. Il n'avait pas forcément pensé qu'elle pouvait s'en servir d'arme, ne se jugeant pas menaçant pour le moment. Il poursuivit :


- Ma mère va très bien, il me semble qu'elle est partie vers l'Est du Royaume de France pour retrouver mon père. Et vous ma tendre cousine, votre mère ?


Un bref regard aux idiots du village qui les guettaient avec excitation : de l'extérieur, il paraissait sûrement la draguer. Et puis c'était un peu le cas... un peu beaucoup. Complètement.
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