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Rencontre entre Roman et Carensa, juin 1463

[RP] L'ombre de Lui

Roman.
La nuit était presque entièrement noire, bien qu’elle se fût répandue fort tardivement sur les champs et la forêt avoisinante... Au petit campement de fortune crépitait un feu de camp discret, qui éclairait tant bien que mal une forme endormie sous une couverture, dos au feu, et une autre assise, prêtant son flanc aux flammes. L’Italien affûtait son poignard contre une lanière de cuir où il faisait vivement aller et venir la lame, l’oreille attentive aux bruits de la nuit, guettant l’éventualité de brigands plus voleurs qu’eux. Giannah, en effet, assoupie sous la couverture, ne participait guère aux rapines de son compagnon, dont elle ignorait d’ailleurs la majorité des exactions.

Hélas, ils avaient tous les deux été détroussés sur la route quelques jours plus tôt : Roman avait perdu sa bourse, ses provisions si durement acquises, et surtout une bonne part de son estime de soi. Détroussé par des malandrins de grand chemin, plus mal vêtus que lui ! Quelle honte pour le jeune Corleone… Il voulait être aussi bon voleur que son père, mais à peine avait-il quitté la compagnie de celui-ci pour escorter une demoiselle qu’il se faisait détrousser à son tour. Navrant revers du sort ! Mais après tout, on ne devient bon voleur qu’en se faisant avoir par meilleur que soi ; ce qui sert de leçon. Pas question pour Roman de se laisser abattre par la défaite et une honte passagère, bien que son orgueil en fût touché.


    ‘’Crrr… ccrrrr…. Crrr….’’


Des pas s’avançaient sur le chemin proche de leur cachette. Roman étouffa le feu en quelques poignées de terre puis se leva, son poignard à la main. Giannah ne se réveilla pas et restait silencieuse, assoupie. Le jeune Italien s’éloigna un peu en direction du bruit, trouvant abri derrière d’épais buissons de fougères : une femme marchait sur le sentier, apparemment seule et confiante. Les routes de la région n’étaient pas réputées dangereuses, les brigands y étaient rares : il n’était pas étonnant qu’elle fût seule à cet endroit, même de nuit. Cependant Roman avait l’instinct chasseur, et surtout il voulait récupérer des provisions et un peu d’argent…

Il laissa la femme passer devant lui et s’éloigner un peu, puis sortit silencieusement des broussailles pour s’approcher par-derrière…

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Carensa.


Elle avait eu ce besoin de prendre l'air, de s'éloigner de tout, un instant, juste une nuit. Pour quelle raison ? à vrai dire, un simple ras le bol de tout, comme souvent d'ailleurs.

Sasha laissé aux bons soins de sa cousine, elle avait donc décidé d'aller faire un tour en forêt, non pour y chasser cette fois, mais pour écouter surtout et prendre du temps pour elle. Son poignard à la cuisse pour seule arme, elle avançait confiante depuis de longues minutes.

Depuis combien de temps était elle sortie du village ? Une grosse demi heure, peut être même une heure. Elle avait lu la lune avant d'entrer dans le bois, il devait sans doute être passé minuit. Pleine et ronde, l'astre lui offrait suffisamment de lumière pour marcher sereinement. Lorsque le feuillage se fît plus touffu, elle se guida avec l'ultime rayon lunaire qui arrivait à s'échapper d'entre les arbres.

Quelques bruits sourds ici et là. Par ici un lapin qui détalla à son approche, par là, le pas léger et bref d'une biche ou un jeune cerf. Elle arrivait à une fourche, deux chemins dont l'un menait en plein centre de la forêt et l'autre qui la menerait près de la rivière.

La rivière fût son choix. Encore quelques minutes et elle pourrait s'installer sur un rocher, écouter le bruissement de l'eau clair sur les cailloux polis pas le temps.

Un hurlement interrompit un instant son avancée, elle leva les yeux au ciel, la lune se dessinait dans les feuillages. Alors, portant ses mains à sa bouche, par amusement, elle se mit à hurler à son tour..

Cette instant lui rappela ses jeunes années dans la Meute. Si les loups étudiaient leur manière de vivre et leurs habitudes, elle avait souvent pu aussi assister à leurs repas, couchée dans un fourré, elle les guettait pour admirer leur rapidité, leur hiérarchie, leur puissance aussi. L'odeur était profonde et gênante parfois, surtout quand les mâles marquaient leur territoire. Elle ne parlait pas le loup non, elle avait déjà parfois du mal à parler et à comprendre l'humain, mais l'animal répondit une nouvelle fois et la rousse esquissa un sourire de satisfaction comme si une « connexion » s'était faite.

Reprenant son chemin, une branche craqua sous son poids, elle n'en fit pas cas poursuivant cette route qui lentement la rapprochait d'une douce tiédeur.

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Roman.
Elle ne semblait pas prendre garde à ce qui l'entourait. Était-elle follette, simplette, ou simplement voyageuse solitaire ? Il la regarda, perplexe, à l'abri d'un tronc, lorsqu'elle s'arrêta pour hurler comme un loup, en réponse à un animal éloigné. Elle avait l'air de se sentir à son aise dans cette forêt dense, suivant le sentier à peine éclairé par quelques rayons de lune transperçant les frondaisons. Il en profita pour s'approcher un peu plus, se glissant d'ombre en ombre, tandis que sa main droite dégainait silencieusement un poignard. La femme reprit sa route sans se retourner vers lui. Bene... elle allait être une proie facile.

L'Italien maîtrisa sa respiration qui voulait s'accélérer en réponse aux battements de son coeur. L'excitation de la chasse, la recherche d'une perfection dangereuse. Où placer la dague pour tuer d'un seul coup ? Comment saisir sa victime pour la menacer aisément tout en la contrôlant, pour obtenir la bourse sans ôter la vie ? D'un oeil attentif, il jaugea la carrure de la femme. Il s'imagina la saisir de telle manière, puis d'une autre. Elle avançait d'un pas sûr. Il la suivit au même rythme, puis soudain se précipita vers elle, déboulant derrière elle en sortant de la pénombre du bord du sentier. Il entrevit ses yeux quand le regard surpris se tourna vers lui par un réflexe bien naturel, puis ce fut le choc. Il heurta violemment son corps de son flanc gauche pour la plaquer au sol, comme s'il voulait défoncer une porte tout en gardant libre sa main droite où luisait un poignard aiguisé. À peine furent-ils au sol, emmêlés, qu'il piqua de sa lame la gorge féminine :


- La bourse ou la vie !

Indémodable.
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Carensa.


L'air frais caressait les joues rosies de la Sublime. Elle retira son veston qu'elle glissa sur son épaule. Sous la chemise plaquée à même la peau, l'opulente poitrine s'agitait au rythme de ses pas. Nul bustier ce soir, la chaleur de la journée avait été éprouvante et le derme étouffé, avait besoin de liberté.

Elle arrivait à la rivière, d'ailleurs elle en entendait les glougloutements. Encore un virage et elle y serait.

Perdue dans ses pensées elle ne prit pas garde aux différents bruits qui l'entouraient lorsqu'un homme surgissant de nul part – non c'est pas l'aigle hein ! - arriva dans son dos.

Bientôt son regard rencontra le sien et son séant la terre sèche et tiède, le crane déjà bien talé - oueh je sais, n'en rajoutez pas ! si si je vous entends ! - heurta le sol dans bruit sourd.

Lui sur elle, la rousse tentant de remettre ses idées en place et un sourire carnassier d’apparaître sur le minois diaphane au contact de la lame sur sa peau.

Alors ce sera ni l'un ni l'autre..je m'en tape à vrai dire. murmura t'elle sur le ton de la confidence

Il se prenait pour qui le coquelet ? Il semblait jeune et le faciès ne lui était pas inconnu...


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Roman.
La musculature du corps chaud sous le sien surprit un peu l'Italien, d'autant que la dame avait la poitrine fort généreuse, ce qui cachait d'autres atouts plus martiaux. Elle ne sembla guère inquiète, l'instant de surprise passé, et sourit même à son agresseur qui n'en attendait pas tant. Elle avait l'air matois et peu impressionné. Il répondit sans se démonter pour autant, chuchotant très proche de son beau visage :

- Si tu t'en tapes, ma belle, j'espère que tu m'en voudras pas trop d'abimer ton joli minois...

Il remonta lentement la pointe de sa lame effilée vers la délicate mâchoire, traçant une fine ligne rosée, sans avoir même besoin d'appuyer sur sa peau.

- Allez, sois sage et je serai clément...

Sa main gauche relâcha le corps féminin pour le palper en direction de la ceinture, cherchant une bourse à soulager, profitant sans vergogne des formes avantageuses de sa prisonnière. Y a pas de petits profits !
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Carensa.


Il y a l'art..et la manière, il faut savoir manier les deux..

Le coquelet semblait sûr de lui, mais bien jeune encore pour avoir l'avantage sur la "vieille" - ohh oui j'ose dire vieille mais attendez la suite - brigande, mercenaire qu'était la Sublime.

Quelques années de pratique. A 8 ans elle piquait sans se faire prendre sur les étales du marché, à 9 ans elle avait commis son premier vol chez un bourgeois, à 10 ans, elle avait déjà passé deux jours au cachot, à 11 ans, elle avait sa première "bande"..bon d'accord ils n'étaient que deux mais deux c'est déjà un groupe !. A 12 ans elle était passée devant le juge...A 13 ans elle avait pris sa première biture, à 14 ans elle attirait les hommes dans les coins sombres et les dépouillait de leurs bourses - en cuir la bourse, bande de polissons !- A 15 ans elle avait rencontré sa Meute et commis son premier meurtre de sans froid, à 16 ans elle devenait Mère et excellait sur les lices mettant des géants à terre..

- Dis donc mon mignon tu te prends pour qui ? Un conseil chéri..me loupe pas

Et le dernier mot de la phrase de s'assortir d'un coup de rein violent, projetant son adversaire sur le coté et la rousse de se retrouver à cheval sur lui avant qu'un genou ne se glisse malencontreusement entre les cuisses masculines. On appuie un peu..encore oui..mhmm..c'est bon hein..tu veux avoir mal..continues mon mignon. Ça tourne dans la caboche, l'azur se fait sombre et le sourire s'est crispé. La main libre est plaquée au sol, la seconde est frappée vigoureusement contre la terre dure. Les doigts s'écartent et la dague d'être lâchée.

- Chéri..t'apprendras qu'on NE touche pas la Sublime sans sa permission.

Et d'en rajouter un peu avec le genou bien sur ! tant qu'à faire, autant en profiter !!

Pourtant alors que la lune joue à cache cache avec eux, la rousse reste interrogative devant l'homme. La dague est éloignée dans les fourrés, ça lui fera les pieds, au pire il attendra le levé du soleil pour la retrouver. Elle se redresse, installant son fessier sur les cuisses de l'homme. Le regard inquisiteur se plisse, les traits masculins prennent forme lentement, y'a comme un air de déjà vu mais là tout de suite elle ne voit pas, elle ne sait pas..Qui est-il..

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Roman.
Outch ! En moins de temps qu'il n'en faut pour se vautrer, Roman avait été basculé par la force surprenante de la rousse. Il tenta de la frapper mais avant même qu'ils se soient tous deux immobilisés en une sorte de prise de catch à la brutale, elle avait usé d'un stratagème fort désobligeant. Roman grogna. Le genou de la belle lui écrasait méchamment les roubignoles, il voyait bien à quel point d'ailleurs elle savourait sa prise de position... L'avenir de sa descendance étant en jeu, le brigand préféra faire profil bas... Au moins pour quelques instants. La ribaude en profita pour le dominer de sa hauteur après quelques moqueries. Dos plaqué au sol, s'abstenant de combattre pour le moment, il la dévisagea d'en dessous.

- Et ben, qu'est-ce que t'as ? J'suis trop beau pour que t'oses me frapper ? Ha ça, les couilles, c'est facile, hein... Mais l'reste... ! T'as jamais du voir un Corleone, c'pour ça que t'en r'viens pas !

Le même ton qu'elle, moqueur et prétentieux. Elle s'était assise sur ses cuisses. De la sorte, il pouvait bien lui aussi la renverser... elle ne semblait pas si lourde, et son apparente perplexité laissait penser qu'elle était distraite. Mais après tout, il n'était pas totalement désagréable d'être ainsi chevauché par une belle femme ! Il la laissa à sa place, savourant plutôt le spectacle de ce corps cambré dominé par une imposante poitrine qui ondulait à portée de son regard.

- Et puis, si tu m'appelles déjà Chéri... on peut p'tet s'arranger autrement pour la fin d'la nuit...

Regard vert moqueur, brillant dans la pénombre. Incroyablement fier, d'une rare prétention car à peu près incapable de penser qu'il puisse n'être point le plus bel homme du monde. Une vraie tête à claque, mais une belle - et dangereuse ! - tête à claque. Un vrai Salaud. Un putain d'Italien. Un Corleone. Le fils de Lui.

Il ignorait que la proie chasseresse avec qui il jouait à chat avait déjà rencontré ce regard-là. Celui d'un homme qui, même pris au piège, ne se dépare pas de sa fierté et de son bagou. Celui d'un homme qui, même s'il est assassin, même s'il est voleur, n'a qu'une parole. Celui d'un Corleone qui, comme son père, est homme d'honneur parmi les vices.

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Carensa.


Il est là, seulement éclairé par quelques rayons de lune qui transpercent dans les feuillages. Le visage s'est dessiné peu à peu, le regard s'habituant à cette pénombre qui en serait presque désagréable à cet instant. La mâchoire, le grain de voix, l'insolence, la prétention et il avoue..

- Corléone..

D'un murmure rauque, le nom glisse dans le fond de sa gorge comme un regret, comme une plainte presque. Son sang ne fait qu'un tour. Non ça n'est pas Gabriele, elle le connait par coeur pour l'avoir tant de fois caressé.

Le corps se raidit, les cuisses se resserrent et la rousse de se pencher sur l'homme sans aucune crainte

- Amalio qu'est ce que tu fous là..

Le baiser claque sur la joue. Amalio, elle ne l'avait pas revu depuis si longtemps.

- Pour le reste de la nuit, tu peux toujours espérer ! tu pourrais être mon père !!

Un rire se perd dans le silence de la forêt et la rousse de se glisser sur le coté. La mousse accueille le divin fessier tandis que son regard se perd sur le corps allongé à ses cotés.

- Dis donc t'as perdu en dextérité..tu te fais vieux.

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Roman.
Que voilà un étrange retournement de situation ! Et la rousse de prononcer le nom du Père... Amalio Corleone, adulé par les uns et détesté par les autres. Visiblement, pour cette femme-là, c'était plutôt la première solution. Voilà t'y pas qu'elle lui collait la bise ! Ebahi quelques instants, Roman laissa faire jusqu'à ce que la rousse s'installe peinard à ses côtés pour lui faire la causette. D'un coup de rein, l'Italien se tourne vers elle, allongé sur le sol. La scène donne l'impression de deux amants échangeant quelques mots après l'amour. Mais le discours n'est pas aussi romantique qu'on pourrait l'imaginer dans pareil contexte.

- Si Amalio Corleone a l'âge d'être ton père, c'est qu'toi et moi, on pourrait vraiment passer une belle nuit ensemble.

Et, d'une main taquine, il vient poser sa paume sur la courbe de la hanche féminine. Sa bouche s'approche de la joue de la rousse - non point des lèvres, cependant - et il chuchote :


- J'en déduis que tu connais bien l'Vieux. J'en suis d'autant plus ravi de te rencontrer.


Ses doigts touchent par hasard la bourse de la voyageuse. Une brève hésitation... non, il ne va pas la lui voler comme ça. Pas pour le moment du moins. La situation s'avère intéressante. Sa bouche se pose un léger instant sur la joue douce, pour rendre ce baiser impromptu, puis murmure :


- Je suis Roman Corleone. Pas Amalio. Il est mon père.


Sourire en coin de l'Italien qui s'écarte à nouveau de la voyageuse pour observer ses réactions. Il n'a plus vraiment en tête de la détrousser à présent. Le comportement de la femme évoque clairement une affection envers le Padre : Roman ne peut donc qu'être de son côté.

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Carensa.


Il ne le voit pas mais les yeux se plissent un instant à l'évocation de la possible nuit qu'il aimerait passer avec elle.

- Vrai que t'es un peu freluquet, mais bon dans la nuit toussa toussa tu vois bien, c'est juste que..ta voix, tu à la même que lui, c'est troublant. Et pour la nuit, oublies, désolée mais je fais pas dans les gosses. J'aime les hommes..les vrais..

Et les lèvres d'effleurer la joue éphélidée, elle sent son souffle tiède, la douceur de ses lèvres, presque les palpitations de son coeur tant ils sont proches. Et cette main qui l'effleure, elle sourit intérieurement, la bourse ne contient que quelques araignées qu'elle a ramassé pour Sasha.

- Roman dis tu...J'ai toujours dit à Amalio qu'à force de faire des chiards, on aurait plus que des consanguins dans ce royaume..

Le visage se tourne à l'instant où la lune dévoile enfin le visage du jeune homme, quel âge à t'il ? peut être un peu moins qu'elle..peut être.

- Je n'ai jamais entendu parler de toi..Gaby va bien ?

S'il était un Corléone alors il saurait de qui elle parle , si il ne l'était pas, mais c'était peu probable, alors elle n'aurait plus qu'à lui couper les bourses pour ce mensonge.

- J'allais à la rivière me rafraîchir, on continue la discussion en marchant ?

D'un geste souple elle se retrouve debout. Sa petite taille lui permet bien des cabrioles, ses amants en profitent largement d'ailleurs. La main se tend vers celui qui se dit être le "Fils de".

- Bouges, j'aime pas attendre...chéri..

Rappel taquin d'il y a quelques minutes en arrière..Le destin parfois fait étrangement les choses..




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Roman.
Un brin offusqué, le Corleone riposta, sans se départir de sa fierté courroucée :

- Je ne suis pas freluquet, je suis mince ! Pourtant si tu connais mon père, tu dois te souvenir qu'il n'est pas épais non plus. Mais comme lui, quand j'en colle une, on la sent passer ! C'est juste... J'évite de frapper les beaux visages. Et puis j'ai plus l'âge d'être un gosse, j'ai dix-huit ans.

Il n'avait strictement aucune idée de l'âge de la femme qui se tenait si près de lui. La semi-obscurité n'aidait pas à discerner clairement les traits du visage. Cependant, l'on pouvait être certain qu'elle n'était pas une petite jouvencelle, ne serait-ce que par son assurance, sa voix, et les formes de son corps. Roman n'avait pas manqué de jauger ces paramètres. En s'attardant un peu mieux sur le dernier.

- Je ne suis pas l'aîné des enfants, mais il en a presque une douzaine, je crois.

Il hésita un peu mais s'avisa de ne pas mentionner le décès de l'épouse de son père. Elle n'était pas sa génitrice, pourtant il avait senti Amalio plus profondément touché par cette nouvelle qu'il n'avait bien voulu le dire.

- Gabriele est au sein du clan, avec Arsène comme chef, et d'autres enfants derrière. Moi, je préfère être sur les routes, mais je n'exclus pas de les rejoindre par moments. Gab... je n'ai pas de ses nouvelles. Tu sais, on s'connait pas franchement...

À vrai dire, il avait tout au plus aperçu Gabriele une ou deux fois. Ou une demi-fois. Rien d'assez marquant pour tisser le moindre lien entre les frères, à part celui du sang : l'évidence paternelle avait conjointement marqué leurs deux esprits. Roman observa la belle se lever; féline et gracieuse comme une chatte repue de sa chasse, sûre d'elle. Elle n'était pas grande. Lorsque Roman se leva, il la toisait bien d'une tête.

- Si tu veux aller à la rivière, suis-moi plutôt. Nous irons du côté de mon campement. J'suis pas seul, tu vois. J'escorte une jolie blonde, et je m'en voudrais qu'elle se fasse détrousser en mon absence. Ou bouffer par les loups.


Elle tendit la main vers lui. Sans s'offusquer ni s'étonner des manières de la belle, il la prit par le bras comme le galant homme qu'il avait appris à être.

- Mais d'abord, tu permets... j'ai une arme à récupérer.

Il fallut fouiller plusieurs minutes pour retrouver la lame ébréchée par le raclement des pierres. Roman grimaça en la remettant au fourreau. Il faudrait voir cela de plus près à la lumière du jour.

- Allons-y, c'est par là. Je vais passer par le campement avant d'obliquer vers la rivière, c'est juste à côté. Je veux vérifier si Giannah va toujours bien. Elle dort sûrement encore.

"En croyant que tu la surveilles, mauvais garde que tu es !" pensa-t-il avec un brin de culpabilité. Il n'avait pas prévu de taper la discut' avec sa proie. Proie, devenue amicale, qui le suivait à présent. À croire que le nom "Corleone" déverrouillait des portes inattendues. Tout en marchant, il laissa s'exprimer sa curiosité :

- Comment tu as connu mon père? J'l'ai rencontré que cet année, moi...

Comme d'autres, Roman n'avait pas été élevé par son géniteur. C'était l'un des plus gros travers du paternel. Sa mère n'avait pas été plus présente, choisissant d'envoyer Roman auprès d'une tante italienne, dans la famille di Medici. Il y avait été bien élevé, puis confié fort jeune à l'armée, pour honorer la tradition Corleone, bien qu'on lui parlât alors fort peu de son père. C'était assez surprenant pour lui de croiser une inconnue qui semblait en connaître davantage que lui-même sur son propre père.
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Carensa.


Elle l'avait piqué au vif et ça lui plaisait.

-Freluquet, mince..t'es pas bien épais c'est tout et je sais que t'es pas l'ainé de la fratrie, j'en connais quelques uns plus vieux, et sans doute plus con que toi..m'enfin bref.

Lorsqu'il prit son bras, elle se dégagea légèrement. Elle n'avait tendu la main que pour l'aider à se relever, qu'il n'aille pas penser qu'elle avait besoin de son bras pour marcher. Il ramassa sa dague, tournant le dos à la rousse. Elle aurait pu le planter en une fraction de seconde. Il avait encore des choses à apprendre le Corléone.

Une fois prêts, ils se dirigèrent vers son camp.

- Gabriele n'a jamais pu faire sans sa soeur, pourtant je suis certaine qu'Arsène n'était pas le meilleur choix pour la suite de l'aventure Corléone..c'est une sal..

Elle souffla longuement, certes, elle n'avait toujours pas digéré cette fourberie dont elle avait fait preuve à son égard mais finalement c'était le blond qui avait été le plus con. Prit à son propre piège, il subissait..

- Et toi donc t'as décidé de pas te joindre à ce Clan de petits joueurs ? t'as raison, de toute façon, une fois que Rodrielle a disparu, Enjoy mise au rebut, y'avait plus rien qui tenait la route. C'était à ton père de perpétuer le destin Corléone, je l'ai toujours pensé mais, la petite avait les dents longues tu sais. De celles qui rappent le parquet. Pour ton père, je l'ai connu en arrivant dans le Clan, je l'ai toujours apprécié, et enfin..je crois que c'était réciproque en fait. Il m'a appris des trucs et on papotait beaucoup.

Une mine renfrognée alors qu'ils arrivaient vers le feu de camps.

- Tu sais hein, si tu veux rester vers ta compagne, je peux aller me baigner toute seule, je suis grande t'en fais pas.

Les doigts filent sur les mèches rousses et déjà celles-ci d'être nattées avec dextérité.

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