Roman.
La nuit était presque entièrement noire, bien quelle se fût répandue fort tardivement sur les champs et la forêt avoisinante... Au petit campement de fortune crépitait un feu de camp discret, qui éclairait tant bien que mal une forme endormie sous une couverture, dos au feu, et une autre assise, prêtant son flanc aux flammes. LItalien affûtait son poignard contre une lanière de cuir où il faisait vivement aller et venir la lame, loreille attentive aux bruits de la nuit, guettant léventualité de brigands plus voleurs queux. Giannah, en effet, assoupie sous la couverture, ne participait guère aux rapines de son compagnon, dont elle ignorait dailleurs la majorité des exactions.
Hélas, ils avaient tous les deux été détroussés sur la route quelques jours plus tôt : Roman avait perdu sa bourse, ses provisions si durement acquises, et surtout une bonne part de son estime de soi. Détroussé par des malandrins de grand chemin, plus mal vêtus que lui ! Quelle honte pour le jeune Corleone Il voulait être aussi bon voleur que son père, mais à peine avait-il quitté la compagnie de celui-ci pour escorter une demoiselle quil se faisait détrousser à son tour. Navrant revers du sort ! Mais après tout, on ne devient bon voleur quen se faisant avoir par meilleur que soi ; ce qui sert de leçon. Pas question pour Roman de se laisser abattre par la défaite et une honte passagère, bien que son orgueil en fût touché.
Des pas savançaient sur le chemin proche de leur cachette. Roman étouffa le feu en quelques poignées de terre puis se leva, son poignard à la main. Giannah ne se réveilla pas et restait silencieuse, assoupie. Le jeune Italien séloigna un peu en direction du bruit, trouvant abri derrière dépais buissons de fougères : une femme marchait sur le sentier, apparemment seule et confiante. Les routes de la région nétaient pas réputées dangereuses, les brigands y étaient rares : il nétait pas étonnant quelle fût seule à cet endroit, même de nuit. Cependant Roman avait linstinct chasseur, et surtout il voulait récupérer des provisions et un peu dargent
Il laissa la femme passer devant lui et séloigner un peu, puis sortit silencieusement des broussailles pour sapprocher par-derrière
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Hélas, ils avaient tous les deux été détroussés sur la route quelques jours plus tôt : Roman avait perdu sa bourse, ses provisions si durement acquises, et surtout une bonne part de son estime de soi. Détroussé par des malandrins de grand chemin, plus mal vêtus que lui ! Quelle honte pour le jeune Corleone Il voulait être aussi bon voleur que son père, mais à peine avait-il quitté la compagnie de celui-ci pour escorter une demoiselle quil se faisait détrousser à son tour. Navrant revers du sort ! Mais après tout, on ne devient bon voleur quen se faisant avoir par meilleur que soi ; ce qui sert de leçon. Pas question pour Roman de se laisser abattre par la défaite et une honte passagère, bien que son orgueil en fût touché.
- Crrr
ccrrrr
. Crrr
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Des pas savançaient sur le chemin proche de leur cachette. Roman étouffa le feu en quelques poignées de terre puis se leva, son poignard à la main. Giannah ne se réveilla pas et restait silencieuse, assoupie. Le jeune Italien séloigna un peu en direction du bruit, trouvant abri derrière dépais buissons de fougères : une femme marchait sur le sentier, apparemment seule et confiante. Les routes de la région nétaient pas réputées dangereuses, les brigands y étaient rares : il nétait pas étonnant quelle fût seule à cet endroit, même de nuit. Cependant Roman avait linstinct chasseur, et surtout il voulait récupérer des provisions et un peu dargent
Il laissa la femme passer devant lui et séloigner un peu, puis sortit silencieusement des broussailles pour sapprocher par-derrière
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