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Février 1463. Roman et Alaynna sur les routes. Lettre de Niallan.

[RP] - Le doute détruit beaucoup plus de rêves que l'échec.

Alaynna
L'Italienne avait reçu cette missive, le jour même de son mariage avec le Corleone. Une union dont elle était certaine, était annonciatrice des meilleures auspices. Si LA lettre n'était pas arrivée foutre un bordel sans nom dans l'esprit de la Madone.

C'est ainsi qu'elle avait découvert, que cet homme qu'elle avait rencontré quelques mois plus tôt sur Paris, ne se nommait pas du tout Raphael, n'était absolument pas italien, se nommait Niallan et pis encore : il lui avait menti sur toute la ligne, la prenant pour la dernière des demeurées !
Pourtant entre ce grand blond aux yeux d'azur de courtisan, et la brune aux yeux océans, tout avait plutôt pas mal débuté.

Il lui avait dérobé un baiser à Paris. Et pour le malheur de l'Italienne, il se trouvait que cet homme là, était désormais le détenteur de ses lippes, car il s'agissait pour elle du tout premier baiser qu'elle recevait.
Et forcément. Inculte qu'elle était dans ses relations avec les hommes... Elle en avait omis de récupérer ses lèvres.

Le souçi, c'est qu'elle avait aimé ça. Et la réciproque avait été vraie également. A tel point que celui qui se faisait à l'époque appeller Raphael, avait pris la décision de se taper trois semaines de marche, pour venir la rejoindre sur Pau.

Elle l'avait attendu la Madone. Oh que oui. Elle en avait même rebattu les oreilles de la chair de sa chair, son jumeau qui, lui pour le coup, voyait d'un mauvais oeil l'arrivée du Raphael en question.

Et il avait fini par arriver Raphael. Ils s'étaient même vus dans la taverne devenue le QG général Palois de la Madone, celle de Flex. Ouaip, tout ça parce que c'est là qu'elle trouve la meilleure viande de toute la cité.
L'impression avait été plus que troublante de son côté, comme de celui du courtisan très certainement. Le feeling était passé, et le voir ainsi dans cette taverne, encore plus blond qu'à Paris, avec des céruléens encore plus profonds qu'à Paris, et avec ce petit sourire qu'elle lui découvrait et cette manière qu'il avait eu de lui expliquer qu'il ne lui rendrait pas son dû tout de suite, parce qu'il voulait avant s'assurer de quelques réactions la concernant, n'avait fait qu'attiser un peu plus cette curiosité qu'elle lui vouait.
Et cette attirance entre eux.

Ils s'étaient quittés sur un joyeux " A demain, je l'espère" de la part de Raphael.

Et Madone avait attendu Raphael. Des heures et des heures en taverne. Dans la journée, en soirée, dans les nuits.
Mais il n'était jamais réapparu. Elle l'avait cherché. Partout. Mais nulle trace. Elle lui avait écrit. A plusieurs reprises. Et rien. Pas une seule réponse.

Le courtisan semblait s'être évaporé avec ce qu'il devait lui rendre.

Elle avait gardé espoir pourtant. Tous les jours, matin, midi et soir, elle passait devant le dernier endroit qu'elle lui avait vu prendre à sa sortie de taverne. Mais non. Rien.

Et puis le Corleone était arrivé. De longs moments passés ensemble, elle ne lui avait bien évidemment pas caché la présence de Raphael, lui expliquant le pourquoi du comment, mais finalement, elle qui avait l'habitude de fuir les hommes, pour une fois, avait pris sur elle-même pour rester en compagnie du Corleone. Et le temps passant ces deux-là s'étaient attachés l'un à l'autre, d'autant plus qu'Alaynna avait directement vu en lui, cet italien qu'elle avait solennellement promis à sa mère quelques temps avant qu'elle ne meurre, d'épouser lorsqu'elle serait grande.

Et de discussions en discussions ils s'étaient rapprochés, trouvés des affinités, il s'était fait professeur, patient, empli d'une tendresse qui lui était à elle complètement inconnu et finalement, ils en avaient tous deux conclus qu'ils s'aimaient.

Ce qui n'était par contre pas du tout l'avis de son jumeau qui lui, s'était mis à haïr d'emblée Roman et avait tout fait pour arracher sa soeur d'entre les pattes du Corleone. Malheureusement pour Gyllaume, sa jumelle, plus elle le voyait s'en prendre au Corleone, plus elle semblait s'attacher encore un peu plus à lui et en était arrivé ce qui est advenu : en quelques semaines seulement, ils s'étaient fiancés puis épousaillés.

Tout aurait pu aller dans le meilleur des mondes si Alaynna n'avait pas alors reçu cette missive de Raphael.

Raphael qui n'était pas mort, ni même disparu, qui n'avait pas fait preuve de lâcheté en s'enfuyant mais qui s'était simplement refermé sur lui-même après avoir reçu une nouvelle qui l'avait anéanti.
Un Raphael qui lui annonçait en fait qu'il ne s'appellait pas ainsi et lui faisait part de sa véritable identité. Niallan.

Niallan qui n'a rien de l'italien de ses rêves. Niallan qui lui a menti du début à la fin. Niallan qui lui raconte sa vie dans un vélin. Niallan qui avoue qu'elle lui plait mais que pour éviter de souffrir il a décidé qu'il ne voulait plus d'elle. Niallan qui lui demande d'aller casser la gueule à un beau-frère qui lui est complètement inconnu.

Niallan qui souhaite qu'elle vienne reprendre son dû.

Pourquoi alors qu'elle aurait du s'en foutre, toute jeune mariée qu'elle est, se met-elle donc en tête de faire demi-tour sur Pau, pour foncer voir celui qui semble t'il, l'a prise pour une demeurée depuis le début ?

Peut-être parce qu'en ce moment elle est un brin en colère après son époux.

Peut-être parce que voir son frère qui se moque de la situation l'a agacée.

Peut-être parce qu'une énorme barre de culpabilité se fait alors sentir dans le creux de son ventre.

Peut-être parce qu'elle n'arrive même pas à comprendre elle-même cette peur qui noue ses entrailles et qu'elle trouve trop contradictoire cette manière qu'il a de lui livrer sa vie, de ne plus vouloir la voir mais de lui demander de venir récupérer son dû.

Alors qu'il aurait pu se cavaler avec.

Mais dans l'immédiat c'est elle qui cavale sur Pau. Le Corleone d'époux sur ses basques faut pas croire, au moins lui il a eu la franchise de lui dire lorsqu'ils se sont découverts autant surpris l'un que l'autre sur ce même noeud, à une heure terriblement avancée de la nuit, qu'il ne l'abandonnerait jamais !

Même si ces derniers temps il a fait sa burne en oubliant de l'accompagner. Même si elle passe des heures en taverne à l'attendre sans le voir et qu'elle se garde bien de le lui dire. Même si elle s'imagine des choses sur son époux.
Après tout hein, il est un assassin en puissance et lui-même avant de l'épouser ne s'est pas caché de son goût pour les femmes.
Bien qu'il lui ait dit qu'elle n'était pas une habitude et qu'avec elle, il avait changé ses habitudes.

N'empêche que les fréquentes absences de son fraîchement époux ont commencé elles aussi, à foutre le bronx dans l'esprit de l'italienne.

Et pour finir, son frère qui ne manque pas de lui asséner qu'elle le laisse derrière, lui le jumeau, son autre, sa chair, son corps perdu pour courir sur Pau. Mais étrangement, il semble satisfait de la chose, lui ayant même dit en apparté qu'il semblait être quelqu'un de bien le Niallan.

Recevant en tout et pour tout un regard furibond de la frangine qui sait très bien que Gyllaume ferait n'importe quoi contre le Corleone.

Et aujourd'hui sur ce noeud, elle trépigne de rage la Valassi. Parce que ça ne va pas assez vite, parce qu'elle voudrait avoir des ailes pour se retrouver sur Pau en l'espace d'un claquement de doigt.

Parce qu'elle sait que celui qui lui a octroyé son tout premier baiser ne va pas bien du tout et qu'elle culpabilise de ne pas être là pour lui.

Si encore elle était capable de faire part de tout son ressenti à son époux. Mais non. Elle garde tout ça pour elle Alaynna.

Et plus les heures passent, et plus ça la bouffe.

Elle s'imagine que la première chose qu'elle va faire quand elle va voir Niallan, c'est tout simplement de lui envoyer la torgnolle de sa composition qu'elle s'est déjà retenue de lui adresser lorsqu'ils étaient à Paris.

Et cette fois. Il comprendra peut-être que de le savoir en souffrance lui, ça la fait souffrir elle. Et qu'il va peut-être falloir qu'ils aient l'intelligence pour une fois, de mettre des mots l'un et l'autre sur ce qui les chiffonne.

Et ensuite seulement elle reprendra son dû...ou pas.

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Roman.
Il avait bien senti, lui, qu'elle était tourmentée par quelque chose qu'elle ne voulait pas lui avouer. Ils voyageaient depuis un moment déjà, s'étaient fiancés puis mariés bien trop tôt selon les moeurs habituelles, mais s'en fichaient royalement. Il n'y avait pas à tergiverser : il l'aimait, elle était donc devenue sa femme. Le Corleone, vous ne l'ignorez pas, est un brin possessif, parfois machiste, mais toujours passionné.

Ce soir-là, ils étaient enfin seuls, profitant d'avoir pris de l'avance sur le reste du groupe pour monter leur tente sur un noeud, Roman avait monté leur tente pendant qu'Alaynna ramassait des branchages pour le feu; ils s'installèrent à leur aise. Bientôt les flammes ronflèrent, gourmandes, sur le bois, et la lueur brûlante du feu réchauffa le petit campement.

Roman attira Alaynna contre lui pour embrasser son front, puis il lui donna un baiser passionné qui n'entendit que de doux soupirs dans le silence de la forêt, avec les craquements du feu.


    - Mio amore... vous ne m'avez dit quelles marchandises nous allions chercher à Pau. Dois-je prévoir d'acheter une seconde charrette, selon l'état du chargement ?


Il n'y avait là aucune plaisanterie de mauvais goût à propos de ce qu'ils allaient chercher à Pau. Roman ignorait tout de la lettre, bien qu'il sût l'existence d'un dénommé Raphaël qu'Alaynna attendait avant qu'il n'entre dans sa vie.
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Alaynna
La tente avait été monté sur ce noeud et le feu allumé. Sous les crépitements de celui-ci, elle se trouvait maintenant installé auprès de l'homme qu'elle avait épousé depuis peu. Et son sentiment de malaise augmentait de jour en jour, elle était même sûre qu'il avait fini par s'en apercevoir.
Car si elle reste malgré tout encore bien novice en matière d'homme, le Corleone lui, a de l'expérience à revendre en matière féminine.

Quoique. Il faut parfois se lever de bonne heure pour arriver à déchiffrer les méandres d'un esprit féminin Valassi.

Et à cet instant précis, elle regrette de ne pas avoir pensé à demander au De Ligny de lui enseigner plus avant sur les tréfonds de l'âme masculine d'un courtisan. Non parce que ironie du sort, elle en a épousé un ancien tout de même. Il ne faudrait pas qu'elle l'oublie et parfois cela lui revient même en pleine face au beau milieu des ébats conjugaux.
Parce qu'il a parfois l'art, Roman, de prononcer une phrase qui est digne des plus grands courtisans et elle est certaine qu'il ne s'en aperçoit même pas. Alors elle ne dit rien et elle passe outre.

Et pourtant. Qu'est-ce que ça l'énerve quand elle l'entend lui dire ces quelques mots. Parce que quand il les prononce, dans l'esprit de l'italienne, vient le fait qu'elle se dise qu'il a du la prononcer de nombreuses fois cette petite phrase !

Jusqu'au jour où forcément, elle se connait. Elle le lui dira.

Parce qu'Alaynna n'a pas appris l'art de cacher les choses à un homme par fourberie. Il peut lui arriver de le faire pour éviter de faire souffrir ou de contrarier mais alors ça lui reste en travers de la gorge, de l'estomac, et ça lui trotte dans l'esprit.

Alaynna ne sait pas mentir. Alors que son époux lui, excelle dans la chose de par son métier. Vous avez déjà vu un assassin ne pas mentir vous ? Foutaises.

Alors quand, installés au coin du feu il lui pose la question, elle lève ses azurs quelque peu en panique sur lui. Et après une longue déglutition elle finit par lui répondre ce qui n'est que vérité.


" - Nous n'allons pas chercher une marchandise."

Petit temps de réflexion. Un courtisan est-il considéré comme une marchandise ? Voilà encore une question qu'elle n'a pas pensé à poser à son professeur particulier, Etienne de Ligny.

" - A moins que vous ne considériez que mes propres lippes soient une marchandise".

Voilà. Le souffle quelque peu hésitant, le ventre qui joue une espèce de sarabande effrennée et qui se tord d'angoisse, elle vient dans un premier temps de lui expliquer ce qu'ils allaient chercher.

Tout du moins. Une infime partie.

Car elle n'a pas encore mentionné Raphael. Ni Niallan. Ni la lettre.

L'Italienne procède par étape et marche sur des oeufs.

Parce que ce soir et les jours à venir, c'est le Corleone qui mène la danse jusqu'à Pau.

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Roman.
Comment ça, "pas chercher une marchandise" ? Dans l'esprit du Corleone pointe l'interrogation. Il accompagne pourtant Alaynna - ainsi que le reste de leur petite troupe - en tant que membre d'une compagnie commerciale. Ils font donc des trajets pour acheter et vendre diverses marchandises. Ainsi, pourquoi faire un trajet jusqu'à Pau si ce n'est point pour commercer ? La suite de la réponse n'apporte guère plus à l'Italien. Perplexe, il dévisage sa compagne, les brillantes émeraudes de ses yeux se posent sur les lèvres féminines. Lippes, un mot français qui, il l'a récemment appris, désigne les jolies courbes charnues d'une bouche.

    - Vos... lippes ? Pourquoi faut-il aller les chercher à Pau ? Elles sont toujours à leur place, je les ai baisées il y a quelques instants seulement....


Et s'il ne l'embrasse pas, à ce moment, pour lui prouver à nouveau la réalité de leur présence, c'est qu'il sent bien que quelque chose ne va pas. Alaynna respire vite, ses yeux sont indécis, elle semble même avoir peur de lui. Les sourcils froncés, le Corleone pose les doigts sur la gorge féminin, non point pour les caresser mais...

    - Votre coeur bat bien trop vite. Quelque chose ne va pas.


Ce n'était pas une question.
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Alaynna
Quand les émeraudes acérées de son époux se posent sur ses lèvres et qu'elle entend la réponse qui suit, Alaynna du bout des doigts en dessine le contour. Elle ne s'est d'ailleurs véritablement jamais posé la question du pourquoi Raphael détient ses lippes. Dans sa méconnaissance des hommes, la Madone n'a pas eu loisir de penser que l'expression pouvait peut-être en subtiliser une autre.
C'est un simple acquiesçement qu'elle accorde alors.

" - Vous avez raison, elles sont bel et bien là."

La missive est alors sortie de son écrin de tissu, elle l'avait repliée et gardé dans l'une de ses poches.
Elle la déploie à la lueur des flammes, y posant ses azurées dessus. Puis elle retient un geste de surprise lorsque Roman pose ses doigts sur sa gorge. Et ce n'est pas une caresse qui est octroyée, mais plutôt un geste de vérification.

Son pouls. Qui cavalcade sous les doigts Corleone. Alors que la barre de culpabilité se fait doublement plus pesante dans le creux de son ventre. Elle ne connait pas ces valses de sentiments là et tout ce qu'elle ressent l'est de facto de manière totalement décuplée.


" - Vous vous souvenez à Pau, je vous ai parlé de Raphael. Je vous ai expliqué ce qui s'est passé sur Paris, qu'il est venu sur Pau et que du jour au lendemain il était introuvable."

La main tenant la missive se tend alors vers son mari.

" - Et bien j'ai reçu une lettre de sa part le matin de notre mariage. Dans laquelle il m'avoue nombre de choses et notamment celle de m'avoir menti et il me révèle sa véritable identité. Niallan. Et donc il me dit qu'il m'attend pour que je récupère mon dû...Lisez."

Dans sa volonté de vouloir bien faire, afin de lui expliquer et qu'il comprenne cette culpabilité qu'elle porte sur les épaules depuis qu'elle a lu la missive, l'Italienne a oublié une chose.

C'est qu'elle a épousé un Assassin. Et un Corleone de surcroît.

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Roman.
Deux ans - et bien des péripéties - plus tard.

Que de choses étaient advenues depuis lors ! Ces tendres mots et ces baisers sulfureux n'étaient plus que pénibles souvenirs d'un amour passé. Alaynna et Roman étaient séparés depuis qu'elle avait fait le choix de croire Niallan et de douter du Corleone, lequel n'avait pas supporté pareil affront. Qu'elle mette sa parole en doute était la pire chose qu'elle puisse lui faire. Ils avaient donc continué leur route séparément, l'assassin italien s'absorbant dans de longs voyages et de discrètes missions pour le compte de quelques bourgeois en mal de pouvoir.

En ce mois de mars 1465, ce fut par hasard qu'il croisa Alaynna dans une auberge et qu'il appris de sa propre bouche qu'elle fricotait toujours avec son Niallan. Il s'en était trouvé bien davantage affligé qu'attristé. Au regard de sa situation, il préférait être seul que mal accompagné. Mais elle, elle avait choisi l'autre imbécile, et persistait dans sa bêtise ! Roman en était agacé. Pis encore, alors qu'ils se trouvaient à présent en Bretagne, il apprenait du jour au lendemain que l'union de ces deux-là était officialisée d'un mariage ! Pour rien au monde l'Italien ne se serait avoué à lui-même qu'il en souffrait. Par contre, asticoter Niallan était un passe-temps plaisant, comme un chat qui joue à croquer la souris qu'il ne dévorera pas tout de suite... Et la petite souris tentait de griffer le chat. Aussi reçut-il un soir cette lettre, quelques heures après qu'il ait, par vengeance, évoqué devant son ex épouse les deux enfants de lui qu'elle avait portés et tués par sottise et négligence.

Citation:

    *Missive apportée par ...un porc, encore crotté de boue*

    Cher cocu,

    J'ai essayé de prendre du recul, de pas botter ton petit cul.
    Mais tu m'as convaincu, tu seras vaincu.

    Que tu m'en mettes plein la tronche, j'en ai passablement rien à battre. Après tout, je l'ai mérité: ta femme s'est barrée avec moi une heure après votre mariage et tu n'as été qu'un vain moyen pour tenter de m'oublier. J'aurais aussi les boules à ta place.
    En parlant de boules, si jamais t'en as, tu te pointeras à la lice. Ce soir, une heure du matin, juste avant le départ. Toi et moi parce que tu t'en es pris à elle et ça, ça passe pas.

    Niallan.


Un duel ? Et puis quoi encore ! Il avait déjà quitté la ville. Pas question de faire demi-tour et de se taper des lieues de marche pour faire plaisir à ce pauvre imbécile qui voulait défendre sa belle. Qu'Alaynna aille donc se faire foutre ! Roman avait soudain bien moins d'attirance pour la belle qu'il avait aimée - et qu'il aimait, sans doute, sans vouloir l'admettre pour de bon, encore un peu. La lettre fut fourrée dans le fond crasseux de la besace de l'assassin, et Roman poursuivit son exploration de Rennes, renvoyant le cochon à son expéditeur. Il ne daigna répondre à Niallan que trois jours plus tard :


Citation:

    Cher couillon,

    Joli ton cochon, c'est ta soeur aînée c'est ça ? Elle a une sacrée croupe. Tellement lourde qu'elle n'est pas arrivée à temps pour me délivrer tes mots d'amour. Dommage, tu vois, j'étais déjà parti de la ville à cette heure-là. Je ne me suis pas retourné pour te faire coucou depuis l'orée de la forêt, tu te doutes que je suis trop sentimental pour te laisser voir les larmes de tristesse qui coulaient sur mon visage à l'idée de ne plus te voir pendant un long moment. Hélas !

    Prend soin d'Alaynna si tu ne veux pas que tes boules à toi finissent en décoction chez une vieille sorcière de ma connaissance.

    Mes amitiés à tes burnes.

    R.


Voilà, tout en finesse. Amour et poésie.
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