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Info:
A Lodève, il est un des hauts lieux des plaisirs inavouables... Le bordel de la Porte Rouge accueille ses clients, qu'ils soient nobles, paysans ou brigands, dans son atmosphère particulière... Laissez-vous tenter par les ribaudes, plus belles les unes que les autres...

[RP]- Le Passage aux Brigands : Le Bordel de la Porte Rouge.

Himawari
Dans une des nombreuses ruelles Lodévoises, dans une de ces ruelles mal famées, où grouillent tels des cloportes une vie pullulante et souterraine. Un monde inconnu des non-initiés : Le monde de la débauche, le monde de la nuit. Quand descend l’astre du jour pour faire place à la reine nocturne, quand l’or s’étiole lentement pour révéler la platine, c’est tout un quartier qui prend vie. Endormi le jour, il s’anime le soir tombé révélant alors les trésors de sa triste existence, sa maigre consolation d’un destin ingrat et qui pourtant se révèle salutaire. C’est dans ce quartier de la belle Luteva, que le badaud vient se perdre dans les bras d’une catin. Qu’il noie son chagrin dans le mauvais alcool, sa misère dans les jeux de lames, et sa souffrance derrière un masque de crasse. Seuls ses yeux ne trompent pas. Le badaud est l’âme de ce quartier, il est l’essence même de l’homme, celui à qui la vie n’a pas fait de cadeau et qui pourtant se dresse toujours tel un colosse antique, résistant aux pires intempéries, ou comme le plus abominable des parasites, accroché férocement à ce corps frémissant. Il pompe le sang de Lodève, respire son air car il en à besoin, comme la ville à besoin de lui.

Le quartier en question se fait appeler le « Passage aux Brigands » témoin de bien des évènements, comme s’il avait toujours existé il est là impassible et indolent le jour, dangereux et ardent la nuit. Tel était cet endroit, à deux visages, complexe et inquiétant, mystérieux et fascinant, peuplé d’êtres à son image. C’est donc ici que fleurissait une activité des plus lucratives en ce temps, et qui se développait plus vite qu’une moisissure sur un vieux bout de fromage. Le Bordel de La Porte Rouge, bâtisse dans toute sa splendeur, aux murs suintant d’humidité et dont l’imposante porte peinte en rouge s’ouvrait sur un petit monde clos conduisant sur les sommets d’une jouissance infinie. Ce palais des plaisirs défendus, ce jardin d’amour était cultivé et géré d’une poigne de fer par la Matrone Dona Hima, femme pour qui un denier était un denier et qui tenait rigoureusement ses livres de comptes autant qu’elle aimait à satisfaire les moindres caprices de sa clientèle. Entourée par des ravissantes créatures, à qui le destin lui aussi n’avait pas sourit, Hima évoluait dans cet environnement particulier qu’elle avait au final presque toujours connu.

L’établissement se composait au total de trois parties. Le rez-de-chaussée se révélait être une taverne sommes toutes ordinaire. Un comptoir se tenait non loin de la grande porte et lui faisait face afin de faciliter à Hima la surveillance des allées et venues. Des tables de bois, ainsi qu’un grand nombre de chaises et de banc étaient répartis dans la pièce et une cheminé au fond de la salle réchauffait quelque peu l’atmosphère bien qu’en cette saison cela fut bien inutile. Cependant l’air étouffant forçait les clients à consommer et au fur et à mesure, se dévêtir, les ribaudes se chargeaient du reste. Près du comptoir une autre cheminé permettait de cuir les éventuels repas des voyageurs.








Une trappe avait été aménagée au sol et donnait accès à la cave. Là, une bonne rangée de fûts contenant moultes vins, bières ou encore hypocras s’entassaient en attendant d’être vidés. Au plafond pendait un grand nombre de victuaille en tout genre. Herbes parfumées pour agrémenter la porée de maïs, lard, chapelet de saucisses, jambon fumé du pays. Des poissons étaient conservés dans du sel dans un bac au fond de la pièce. La température était constante et relativement basse afin de favoriser la conservation des aliments de même que la lumière naturelle était inexistante en ces lieux. Il y avait là de quoi nourrir les plus affamés.



Quant à la dernière partie, un escalier situé au rez-de-chaussée, près du comptoir menait au couloir sombre du premier étage. Là, une enfilade de chambres et d’alcôves permettaient aux clients de se retrouver l’espace d’une heure ou bien d’une nuit, en compagnie d’une des protégées de Dona Hima. Les chambres n’étaient aménagées que seulement d’une maigre paillasse, une petite table accompagnée de quatre chaises, d’un paravent qui divisait la pièce en deux et cachait un baquet couvert d’un drap de bain. Quand les clients exprimaient le vœu de se délasser quelque peu, la ribaude qui leur avait donné un moment d’extase un peu plus tôt, partait chercher de l’eau chaude afin de remplir la cuve et de ragaillardir un peu le client. Peut-être en redemanderait-il ensuite. Pour ce qui était des alcôves, l’espace y était pour le moins confiné de sorte que les corps lascifs qui s’y retrouvaient à l’étroit, ne pouvaient que se serrer l’un contre l’autre. Mais ce n’était pas un inconvénient bien au contraire. Des coussins cramoisies et poussiéreux jonchaient le sol et de lourdes tentures toutes aussi poussiéreuses masquait l’entrée de ces endroits exigües.





Ainsi était constitué le Bordel de « La Porte Rouge », un endroit étouffant, refoulant des effluves de corps transpirant, de vinasses. Raisonnant des rires gras des clients, des éclats de voix de Dona Hima, et des soupirs des ribaudes au cou de leurs amants d’une petite heure.
C’était en effet tout un univers fermé qu’on ne pouvait voir le jour, mais quand sonnait minuit à bien chercher on pouvait l’entrevoir, si on connaissait l’endroit. Quelques voyageurs égarés s’y perdaient parfois, mais rare étaient ceux qui passaient cette porte peinte de rouge sans savoir ce qu’il se trouvait par delà les voiles…

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Himawari
Il s’était écoulé un long moment avant que la Maquerelle notoire daigne reprendre l’affaire pour laquelle elle s’était donné, quelques années plus tôt tant de mal. La grande porte rouge de son bordel était restée éminemment close depuis que l’âme torturée de la patronne s’était repliée sur elle-même. A l’effigie de cette dernière, la tristesse et le temps avaient marqués la vielle bâtisse qui jadis resplendissait des rires des clients « envinassés ». Voilà qu’aujourd’hui Dona Hima touchait du bout des doigts ses vingt-cinq printemps. Elle était celle qu’on appelait tout bas « l’éternelle fiancée », des promesses d’amour sans faille, cette femme en avait connue un nombre incalculable de fois. Son cœur pourtant, ne s’était ouvert qu’une seule fois et aujourd’hui, une plaie sanglante le pourfendait de part et d’autre. L’amour ne s’était cependant pas éteint, oui elle aimait toujours passionnément et elle avait bien faillit en perdre la raison. Cet amour tortionnaire lui avait donné un fils qu’elle chérissait malgré sa froideur apparente, comme la prunelle de ses yeux. Elle avait bien cru sombrer une fois ou deux, en se laissant aller à des idées noires, et des pensées morbides. Sans doute dans la mort, la vie lui serait plus douce ? A quoi bon se raccrocher à la vie quand elle nous est si douloureuse ? Voilà où elle en était arrivée. Hima avait donc atteint, un point de non retour, un point de saturation, et avait complètement occulté ce qui la faisait encore tenir debout. Les amis ? Non, ceux-là avaient lâchement fuit, ou tout simplement ne la connaissaient pas. Il est vrai qu’elle ne s’épanchait de ses sentiments qu’en de très rares occasions, et préférait toujours affiché un sourire au lieu d’une mine rongée par le chagrin. Non, la seule et unique chose, ou plutôt personne qui faisait qu’elle ne s’était pas encore donné la mort c’était bien évidemment son fils, Atem. Si elle ne pouvait plus supporter de vivre pour elle-même, alors elle consacrerait sa vie à son fils. Et pour cela, il lui fallait un univers pour s’épanouir, où il serait à l’abri de la douleur et de toutes les peines. Cet univers c’était Lodève, ville qu’elle avait aimé et continuait malgré sa déchéance à soutenir. Elle travaillerait donc au renouveau de la ville qui avait vu naitre l’unique objet de toute cette attention : Son enfant.

Hima n’était pas doué pour grand-chose certes, son caractère impétueux la rendait souvent exécrable et cette fierté permanente qu’elle étalait aux yeux de tous, lui donnait un petit air prétentieux et hautain. On lui reprochait souvent son égoïsme, son attitude butée et son tact légendaire. Mais il y avait une chose sur laquelle on ne pouvait rien lui reproché, c’était la loyauté qu’elle avait pour ses amis. Oui elle avait bien des travers, une langue de vipère qui déversait sans compter un flot d’insanités plus cinglantes les unes que les autres, un entêtement sans borne, et puis des pieds plats…Mais Hima était naturelle avant tout, sans maquillage ni artifice pour masquer une nature pour le moins provocante.
Elle n’était donc peut-être pas très douée pour gérer une filière par exemple, mais pour tenir sa boutique c’était une toute autre paire de manche. Elle donnait ses ordres, pestait invectivait, fulminait, rugissait s’embestialisait au point de devenir plus animal qu’humaine. C’était donc son univers et chaque être qui y pénétrait devait s’y plier sous menace d’une colère bien plus effrayante encore que si le ciel se mettait à tonner des éclairs. En outre, envers sa clientèle elle faisait force et respect, amabilité sourire et voix suave. Tout était mis en œuvre pour attacher le client qui lui faisait son chiffre d’affaire. Voilà qui était Hima en résumée, infecte et paradoxalement attachante.

Ce soir-là, après avoir allumé les deux grandes torches qui encadraient de part et d’autre l’imposante porte rouge, Hima cloua sur un pant de mur libre le panneau de bienvenue qu’elle avait prit soin de rédiger auparavant. Elle fit de même avec le menu qu’elle avait prévu. La nuit n’était pas encore tombée et La Porte Rouge demeurait silencieuse et calme. Les rares clients en ce début de soirée ne donnaient pas de travail à ses filles. LPA était présente, toujours là pour donner un avis désagréable ou bien lancer quelques piques à Hima, la demi-sœur de la Matrone se révélait aussi être un soutien moral important. Pédante, sarcastique et la verve pour le moins acérée, la confidente se plaisait à arpenter en souriant malicieusement, le bordel qu’elle avait aidé à remettre à neuf.




- « Tu perds ton temps ma pauvre chérie ! » Lui avait dit cette dernière. Hima s’était assise sur les marches de l’entrée, secouée par les paroles de sa sœur et s’était mise à réfléchir à tout ce qu’elles s’étaient dit, pesant le pour comme le contre.

- « Non mais vraiment, expliques moi un peu ton raisonnement. Nous sommes sœur même si tu le caches très bien, je peux te comprendre. » Avait-elle poursuivit, sur ce ton qui avait le don d’être pour le moins agaçant. Pourquoi rouvrir le bordel ? C’est vrai, cela demandait de l’investissement, du temps et puis cette opération avait un coût également. Mais cet endroit lui tenait à cœur, beaucoup d’évènements s’y étaient produit et elle se refusait à l’enterrer à jamais. Hima se souvint également des paroles de Zherk qu’elle avait revu quelques temps plus tôt en partant pour Millau.

- « Il faudrait que tu ouvres les yeux ! Regarde autour de toi ! Il n’y a plus rien là-bas ! »Comme cette phrase lui avait fait mal. Avait-il pour autant tord ? Beaucoup s’étaient refait une autre vie, dans une autre ville, d’un tout autre duché. Elle pensa ensuite à son fillot Fitzz parti pour Orthez et qui n’avait pas tardé à la remplacer. Elle pensa à Kris qu’on lui avait aussi enlever puisqu’on l’avait condamné à mort et à tant d’autre qui l’avaient volontairement ou non abandonnés. Alors comme ça elle passait dans la vie des gens, transparente, insaisissable et ne marquait pas les esprits de ceux qui avaient cependant pour elle tant d’importance.

- « Il à tord, Ils ont tous tord… » Souffla-t-elle entre ses dents. Il fallait qu’elle le prouve pour son fils comme pour elle-même et à tout ceux qui pensaient que la vie à Lodève n’était que ressassement de souvenirs et relent de passé révolus. Non, Lodève avait un avenir, même si pour le moment il était difficile d’apercevoir la lumière au bout du chemin.

Elle commencerait par le bordel, ensuite c’est à l’animation qu’elle ferait accomplir une révolution. Elle ferait de cette ville le QG culturel du Languedoc, un endroit incontournable pour les voyageurs dont on parlerait à des lieux à la ronde. Il ne fallait pas baisser les bras. Si elle n’avait plus de raison d’être, elle devait être pour cette raison. Ces projets étaient titanesque, elle savait que seule elle n’y arriverait pas, C’est pour ça qu’elle devait convaincre un maximum de gens.

Hima se releva brutalement, redressant la tête, elle poussa la grande porte rouge d’un air théâtral et pénétra dans son antre. Là, assises en rang d’oignon au comptoir « ses filles », comme elle aimait à les appelés, gloussaient bêtement autour d’une choppe en attendant qu’un client requiert leurs services. Hima frappa dans ses mains, l’œil sévère la bouche pincée, raide comme un piquet elle leur fit face.


-« Mais qu’est-ce que vous fichez-là ! Vous croyez qu’on attire les clients le popotin confortablement assit sur une chaise ? Non mais qu’est-ce qui m’a fichu des empotées pareilles ? Aller hop au boulot, j’vous fais pas charité j’vous signale ! Si vous voulez manger va falloir s’activer ! » Aussitôt dit, aussitôt fait dans un soupir de désapprobation général, l’armée de pauvresses se leva et sortie aguicher les pourceaux à l’extérieur. LPA était au comptoir et la regardait avec un certain étonnement tout en terminant d’essuyer des choppes.

- « Ma chère sœur quelle autorité ! Tu es effrayante quand tu le désir ! » Dit l’enquiquineuse parcheminé de première sur un ton acerbe et moqueur, en reposant une choppe propre sur le comptoir.
La tenancière soupira, le caractère de sa demi-sœur se révélait être pire que le sien, à croire que c’était un trait de famille qui s’était trouvé empiré chez LPA, après que leur génitrice est décidée de fricotter avec un vieux loup de mer. De cette union en était ressorti un être infect et abominable, dissimulé sous des traits charmeurs et aguicheurs. La nature se révélait bien vicieuse parfois.


- « Sissi, rappelle moi de me demander pourquoi j’ai recours à toi pour essuyer mes choppes, et surtout qu’est-ce qui m’oblige à supporter ton odieux caractère… »Réplica Hima suite à la remarque désobligeante à souhait de son ingrate de sœur.

La nuit promettait sans doute d’être longue, le serait-elle suffisamment pour faire un bon chiffre ? Là était toute la question. Connaitrait-elle la même renommée qu’autre fois ? Il fallait qu’il en soit ainsi, elle ferait tout pour cela.

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---fromFRMushigo
Voilà longtemps que Mushigo n’avait pas été traîner dans les quartiers les plus sombres de Lodève, il n’aimait plus vraiment l’ambiance, les gens y étaient bien plus désagréables qu’avant envers sa personne et il ne comprenait pas pourquoi les « Pauvres » étaient aussi mal appris. Certes il était pauvre, et alors ? Était ce une raison suffisante pour en oublier ses bonnes manières et se mettre à critiquer tout les honnêtes gens travailleurs qui passent par là ?
Malgré tout, le jeune meunier aimait voir Le « Tout Lodève » et le quartier pauvre et délabré de la ville en faisait partie.

Mushi’ errait donc dans les ruelles, en prenant soin d’éviter toutes les filles de joie qui pourraient lui proposer leurs services ainsi que tout les vagabonds ivrognes qui n’hésiteraient pas à lui mettre le couteau sous la gorge pour un ou deux écus. L’homme avait tout de même pris son épée pour se rassurer et dissuader quelques voleurs de l’approcher et il avait fait attention à s’habiller comme un homme du tout petit peuple : une petite chemise assez usée ainsi que des braies noires sur lesquelles ont pouvaient voir quelques trous causés par son exercice dans les champs.

Après avoir longuement marcher, le jeune homme regarda autour de lui et remarqua la présence de nouvelles « Filles ».
* D’où peuvent elles bien venir en étant aussi nombreuses ? * cette question torturait Mushigo qui, curieux de nature, alla vers l’une des Filles pour satisfaire sa curiosité et non pas un besoin naturel.

La fille de joie, voyant Mushigo s’approcher d’elle laissa paraître un petit sourire, comme si elle n’espérait plus rien de qui que ce soit et cela pouvait se comprendre ! Mushi’ ne la trouva pas franchement attirante, et même s’il avait été célibataire il n’aurait jamais eu le courage de l’avoir dans son lit !
Cette pensée le fit sourire et la jeune fille dût croire un instant qu’il lui rendait son sourire.


Elle se dirigea à sa rencontre et lui dit « B’soir bel homme, tu sou’aites quel’que chose ? ». Mushigo regarda la jeune femme et cacha le dégoût de sa maîtrise de la langue, c’était bien la première fois qu’il entendait une des Filles parlait de cette façon. * Qui a bien pu l’embaucher celle là ? * pensa t’il avec un peu de mépris pour la femme.
« Je voulais simplement savoir pour qui tu travailles, t’es nouvelle ? » lui dit Mushi’ assez gentiment. La jeune femme eut soudainement l’air déçu et indiqua une porte au bout de la ruelle, une porte Rouge.
Mushigo remercia la femme et se dirigea vers cette fameuse porte qui lui rappelait de nombreux souvenirs, l’ancien Bordel de Lodève dont Hima était la propriétaire mais il était fermé depuis un bout de temps !
* Qui a bien pu reprendre l’entreprise ? * se dit-il, encore plus curieux que tout à l’heure.

En arrivant devant la porte, il prit une bouffée d’air « frais » et poussa la porte et se sentit soudain attaquer par toutes sortes de bruit, des rires, des cris, des discussions et les nombreux raclements de gorge des hommes en train de boire. Pas de doute, le Bordel était ouvert et déjà depuis une ou deux heures !

* La porte Rouge avait donc rouverte ? *, cette pensée fit sourire Mushigo qui s’empressa d’entrer et de chercher le propriétaire. Il vit une femme de dos et alla lui tapoter sur l’épaule, il comprit trop tard qu’elle était une fille de joie et elle commença à lui parler de tout et de rien. Le jeune homme l’envoya gentiment paître et reconnut enfin Himawari, derrière le comptoir en train de servir des bières avec une autre femme.
Mushigo fut soudain très heureux de la revoir mais tant de cacher cette joie et se dirigea vers elle, lui tapota sur l’épaule en faisant mine de ne pas la reconnaître.
« Une chopine tavernière ! » dit-il, presque en hurlant tout en claquant un écu sur le comptoir.
Karpa
Ce soir c'est repos pour Karpaa , pas de fournées de pain pendant 3 jours .

Pour profiter pleinement de cet inopiné oisiveté , elle flâne dans Lodèves , toujours armée on ne sait jamais.

Elle n'avait pas eue souvent l'occasion de s'enfoncer dans ses ruelles étroites et mal famées et cette petite aventure nocturne exacerbait ,s'il en était besoin sa bientôt légendaire curiosité .

D'un geste assuré et ferme elle ajusta capeline et pantalon masculin , vérifia le dégagement de son épée et entra dans le "labyrinthe miraculeux"
des ruelles saumâtres du Lodèves populaire ...

---fromFR~La Plume Assassine~
Les yeux de Sissi se mirent à pétiller. Elle plissa sournoisement ses paupières et sa bouche délicate se déforma en un rictus décidemment malsain. La jeune femme reposa la choppe qu’elle tenait à la main et regarda sa sœur.

- « Sissi, rappelle moi de me demander pourquoi j’ai recours à toi pour essuyer mes choppes, et surtout qu’est-ce qui m’oblige à supporter ton odieux caractère… »» Lui dit la patronne sur un ton las.

La plume souleva les épaules et haussa les sourcils en prenant une moue étonnée.


- « M’enfin, Hima cela tombe sous le sens ! »

En effet pour LPA, la réponse à cette question était plus qu’évidente. L’abominable demi-sœur se mit alors à se fendre la poire, se retenant contre le plat du comptoir pour ne pas perdre l’équilibre.

- « D’une part parce que tu n’as que deux mains pour le moins afférées. »Elle laissa échapper un nouveau petit gloussement puis continua.

- « Et en ce qui concerne le caractère, j’en connais bien peu qui pourrait te supporter comme je le fais ! »Là également nouveau rire. Sissi s’empara du torchon qui lui avait servit à essuyer les choppes juste avant. Elle lui lança un clin d’œil ponctué d’un petit sourire entendu et se mit en devoir d’astiquer avec mollesse le comptoir de bois.

- « Quand je te dis qu’il n’y a que moi pour te comprendre ! C’est bien parce que nous l’avons toutes deux dans le sang ! Si tu es gentille avec moi peut-être que je mettrais un commentaire sympathique sur ton établissement »LPA aimait le chantage, bien qu’elle n’écrivait plus depuis belle lurette dans le Parchemin Hurleur, la jeune femme n’en demeurait pas moins sarcastique et si possible blessante à souhait. Sa curiosité ainsi que sa langue de vipère n’avait pas tardé à lui faire assener un sobriquet : « La Plume Assassine », sobriquet qu’elle avait conservé, et utilisé comme pseudonyme dans le petit hebdomadaire qui paraissait quelques temps plus tôt à Lodève.
La jeune demi-sœur d’Hima était venue à Lodève suite aux lettres désespérées de cette dernière. Ne pouvant manquer l’occasion de voir celle-ci déprimée, LPA avait sauté dans une carriole puis avait quitté sa ville de Dijon pour se dorer la pilule dans le sud de la France. Pour la plus grande joie des Dijonnais d’ailleurs. Bien évidemment elle s’était trouvé presque tout de suite un petit travail qui lui permettait de mettre à profit ses dons naturels, et voilà qu’après la disparition du PH elle servait dans un bordel comme Co-tavernière. Elle savait les penchants de sa sœur pour ces…activités dites « libidineuses » et malsaines, bien qu’elle n’eut jusqu’alors pas la possibilité de les voir de ses propres yeux. Sissi était différente de sa sœur et si étrangement similaire. Un amour profond la liait à elle, même si l’Hima se révélait bien froide avec elle. En effet, la tenancière avait connu une enfance bien plus mouvementée que la sienne après avoir fuit le domicile familiale. LPA ignorait tout de ce qui s’était passé entre le moment de sa fuite et leurs retrouvailles quelques années plus tôt. Bien qu’elle est tanné Hima pour que celle-ci lui raconte, elle ignorait toujours ce qu’il s’y était passé. Sa curiosité maladive était sollicitée au plus au point qu’elle en devenait désagréable à force de ne pas savoir.

Un homme poussa la porte, un de plus c’était une aubaine. Hima ne semblait pas l’avoir remarqué et Sissi se mit à sourire en coin. Un nouveau client qui se dirigeait à présent vers lecomptoir l’air radieusement joyeux. Ah il devait sans doute être heureux de pouvoir enfin faire tremper « biloute » après sa journée de dur labeur. La jeune femme riait intérieurement mais se força à garder son sang froid pour faire honneur à la maison. Elle se plaça derrière le comptoir et se pencha pour dévoiler son corsage ravageur en prenant un air totalement détaché. Ce dernier commanda une chopine, et tapota l’épaule de sa chère sœur. Il semblait la connaitre, ou alors tout le monde était familier avec Hima. Après tout, elle vivait ici depuis longtemps, alors à force on finissait par la connaitre. Ou bien tout simplement qu’il n’y avait que le comte qui ne lui était pas passé dessus. Sissi chassa bien vite cette pensée de son crâne, sa sœur avait un peu de moralité quand même ! Diantre, Chez les « Tori » on sait ce qu’est l’honneur ! Elle toisa l’homme un peu déçue qu’il ne quémande pas une fille, mais non ce bougre ne voulait qu’une bière. Il posa un bel écu doré sur le comptoir, et LPA le servit en silence.

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Essuyeuse de choppe au Bordel de la Porte Rouge,
Mais il n'y a pas de sous-métiers !
Si vous mettez le pied sur une vipère, vous risquez une mort sûre.
Falco.
Entrée

Casse toi , catin!

Froler le bouge et s'arracher à ses griffes moisies.
Un endroit pourrie ou quelques vivant donnent leur vie pour animer des morts.
Il aime ces endroits ou la maquerelle se croit capitaine de navire insolite et le client à la queue trempée le gouvernail des désirs.
Foin des désolations humaines.
Donc froler et rire.
A la fenêtre.
Les gens dedans vons se moquer.
Mais il disparaitra et les laissera à leur vacuité.
Ils ne servent à rien.
Par contre demain un de leur client ou un des passants yeutant par les lumiéres sera en sang et sans bourse.

Se foutre des valeurs.
Des rêves.
Des envies.
Et des petits amusements de vengeance.

Parce qu'on empaille les certitudes.
On detruit les croyances dans el solide paysan.
Parce qu'on se fout de la justice.

Ca fera un pleureur au porche.

Et on s'en moque.

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Fossoyeur,Fait le Bien avec beaucoup de Mal
Elraed
Il y avait plusieurs mois qu’Elraed se s’était pas aventuré aussi loin dans les venelles sombres de Lodève une fois le soleil couché.
Ce soir là, l’inactivité, l’ennui ou le besoin d’une présence chaleureuse avaient mené ses déambulations jusque sur le pas de la Porte Rouge.
Il fut surpris en voyant qu’un coup de peinture avait été passé et que l’établissement avait repris du service.

Il hésita avant de frapper, lors de son dernier passage, il avait été berné par Owélie qui lui avait laissé entrevoir beaucoup et obtenir très peu. N’est-ce pas Ow ? pensa-t-il en son for intérieur en souriant. Il avait été appris et serait désormais plus circonspect.

Finalement, il se décida laissant ses pensées de coté, il y aurait peut-être un visage connu ou un moins connu mais fort avenant à l’intérieur…

Il frappa le marteau sur le heurtoir de la porte et après un court instant, le judas s’ouvrit ne laissant entr’apercevoir qu’un seul œil qui l’examina ainsi que la pénombre derrière lui.

L’examen fut concluant et la porte s’ouvrit, sans un seul grincement, là aussi il y avait eu rénovation.

Un fois à l’intérieur, il franchit le petit vestibule et entra dans la salle principale, rien n’avait changé. Il se revoyait obligé de sortir déguisé en femme sous certains regards amusés.

Il salua de la tête les personnes présentes – il n’y avait pas grand monde - et s’installa à une table dans un angle en attendant que l’on s’occupe de lui.

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N°7 des Occités du Languedoc
---fromFRMushigo
Mushigo était en train de boire tranquillement sa bière au comptoir, un peu déçu qu'Himawari n'ait même pas vu qu'il était en face d'elle. * Peut être m'as elle oublié ? * pensa-il tristement, il n'avait vraiment pas envie de devoir la forcer à se souvenir et c'est pourquoi il fit comme si de rien n'était.

Il regarda autour de lui et vit Elraed, l'ex sergeant de l'Ost Lodévoise entrer dans le Bordel. Il ne fut pas surpris de le revoir dans cet endroit, il y passer la plupart de son temps et quand le Bordel était fermé, Mushigo se demandait toujours ou le Soldat pouvait aller traîner.
Il lui adressa un sourire et leva sa chope devant lui pour le saluer tandis qu'Elraed allait s'asseoir à une table. Mushigo resta au comptoir et commença à discuter avec la jeune tavernière qui avait eu la gentillesse de le servir.


Le visage de la jeune femme disait quelque chose au jeune homme mais finalement il n'arrivait pas à se souvenir ou il avait bien pu la voir. " Je pense vous connaître, mais je ne me souviens absolument plus ou j'ai deja pu vous adresser la parole... " lui dit-il, géné de devoir lui parler de ses petits soucis de mémoires visuels. Il avait du mal à se souvenir des visages qu'il ne voyait que rarement et c'est bien pourquoi il n'aurait jamais réussi à se souvenir d'une quelconque personne qu'il aurait croisé, surtout si c'était rapide.

Il tenta de laisser échapper un sourire mais le visage de la jeune femme avait l'air dur, peut être car il ne voulait pas de filles pour s'amuser ? Mushigo ne comprenait pas... D'ailleurs il n'osait même pas lui poser la question de peur qu'elle ne l'envoie paître. Il préférait donc en rester à sa question première, qui était elle et ou pouvait il bien l'avoir aperçût une première fois ?
Falco.
JE

Je regarde deux soldats qui rêvent de sirénes dans une mare putride.
En mettant le prix pour sûr les anguilles d'ici leurs diront du Prince et du Capitaine..

Boire ma biére et me rencoigner en angle des ombres. Pour l'instant je n'ai que la force de la dague dans le jarret.
Ils sont beaux et perdus ces soldats.
Demain à piller le voisin avec en excuse l'ordre d'en haut.
Deux vilains mal éduqués se croyants fiers à bras en cet estaminet.

Il goute son verre cher payé et les regarde se pavaner.
A leurs postures ils espérent catins de luxe.
Ce qui ne signifie qu'une chose au final.
Payer pour qu'elle murmure des "Mon prince" des "Mon Chevalier" en comptant les deniers à économiser.

A la sortie il tentera le coup.
En férir un et avoir le solde de sa bourse.

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Fossoyeur,Fait le Bien avec beaucoup de Mal
Himawari
Hima laissa là s'égossiller sa soeur, une fraction de seconde avait suffit pour qu'un nouveau client passe le pas, puis un autre. La tenancière s'était figée un moment, le regard vide la gorge nouée. Il lui semblait qu'une chose manquait. Elle ne sentit pas le regard insistant d'un homme derrière elle, elle n'entendit pas celui si s'adresser à sa soeur. Encore un badaut qui passe la porte, un autre qui vient encore se perdre dans la voluptée pour quelques sous. Lentement la tenancière se retourne, toujours aussi éteinte, elle qui quelques secondes avant paraissait plus que vivante. Son regard se posa sur une table, Elraed assis. Mais ce n'est pas lui qui l'intéresse. C'est l'autre. Elle regarde sa soeur pour couper court à la dicution qu'elle va entreprendre. Elles n'ont pas le temps. Mushi est présent elle lui sourit d'un air absent l'espace d'un instant elle aimerait le serrer dans ses bras. Elle passe à côté de lui en lui frôlant doucement le bras pour lui signifier qu'elle l'a vu, puis elle s'approche de l'homme qu'elle ne connait pas. Elle le toise, l'observe de la tête aux pieds, rien y fait elle ne l'a jamais croisé. Elle pose les main sur ses hanches d'un air résigné et fronce les sourcils avant de finalement lui lâcher d'un ton las.
L'sieur désirerai t-il quelque chose ?

Elle le regarde toujours sombrement, comme si ce voyageur venue de nulle part avait fait disparaitre la gaiété dès lors qu'il avait posé le pied à la Porte Rouge. Il émait de lui des airs de révoltes combinés à un non-conformisme déroutant. En voilà un qui n'allait pas tardé à être pendu haut et court.
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---fromFRMushigo
Mushigo fut surpris de la réaction d'Hima, elle ne l'avait pas pris dans ses bras mais l'avait néanmoins reconnu par le fait de lui avoir frôler le bras. Un instant, le jeune homme se demandant même si il ne puait pas trop, cela aurait été pu être la raison pour laquelle la jeune femme ne l'avait pas enlacé ?

Mais non, il la suivit du regard et vit qu'elle s'approchait d'un homme que le meunier n'avait pas remarqué lorsqu'il était entré dans le Bordel. C'était un de ces hommes semblant être un de ces manants qui ne savent pas quoi faire de leur triste vie... Un homme... Dangereux et rarement fréquentable...


* Je n'aimerai pas avoir une discussion avec celui là... Plus effrayant, tu meurs... *

Le jeune meunier regarda la réaction du jeune homme lorsqu'Hima lui demanda ce qu'elle pouvait faire pour lui, bien qu'il se doutait que l'homme étrange ne répondrait surement rien de très intéréssant.

Avant qu'il ne reponde, Mushigo s'approcha doucement d'Hima, se permit de lui soulever une mèche de cheveux pour s'approcher de son oreille et lui chuchota " Fais attention tout de même.. Il a l'air bizarre " avec un air inquiet qu'il laissait rarement paraître.
Tout en croisant les bras, Mushigo posa son regard sur l'homme, tentant de l'intimider pour qu'il évite de faire quoi que ce soit qui pourrait nuire à quelqu'un, dont à lui même. La peur, l'étranger inspirait beaucoup de peur à Mush' mais ce dernier fit absolument tout pour cacher sa peur, dont ne jamais baisser le regard lorsqu'il le regardait.
---fromFRSaatine


Je suis Saatine. Cela ne fait que quelques mois que je suis ici. C’est la femme derrière le comptoir que vous voyez servir un verre qui m’a parlé de la Porte Rouge. J’étais alors une pauvre mendiante en train de crever de faim à côté de l’église. Je la suppliais de me donner quelques deniers pour pouvoir me nourrir et j’attrapais ses jupes pour qu’elle daigne au moins me regarder et que mon corps cadavérique lui inspire un peu de pitié. Elle me donna un coup de pied pour que je la lâche, et c’est alors que son regard croisa le mien. Son attitude changea : elle me dit que malgré ma maigreur, mes traits n’étaient pas repoussant, et que sa sœur cherchait des filles pour faire tourner son affaire. N’ayant rien à perdre, je la suivis.

Je rentrais au bordel, avec quelques écus clinquants dans ma bourse, et deux autres, qui me revenait, caché entre mes seins. J’avais eu à faire avec un client à l’extérieur. Un de ces clients qui ne veulent pas fréquenter le bordel pour ne pas entacher leur réputation, mais que les hormones poussent tout de même à la consommation de chair.

J’hésitais à reprendre du service tout de suite, ou d’aller faire un petit somme. Mais les yeux assassins de la tenancière, que je croisais en voulant monter à l’étage, me firent prendre la décision de partir en quête d’un client potentiel. Je redescendais alors, donnant ma bourse et son contenu à la maquerelle.

Marchant lentement dans la pièce principale, laissant bailler le drap cachant ma croupe pour aguicher le client de mes formes voluptueuses retrouvées, je scrutais chacun des hommes présents. Dans ma tête, je résumais tout ce que je voyais. « Le blondinet là, il est pas trop mal. Mais trop occupé à parler avec la patronne. Et celui là bas, qu’ils regardent tous les deux ? Oh, non, n’inspire absolument pas confiance. Je ne voudrais pas me retrouver éventrée ! Le grassouillet ? Non, on s’occupe déjà de lui… »

J’avançais toujours, et je le vis, lui, dans un angle. Un homme en uniforme, soldat sans nul doute. Je me précipitais vers le comptoir, sortit un écu de mon décolleté et le claqua pour me faire servir deux choppes. Une fois le doux breuvage servit, je me dirigeai vers le soldat, arborant un sourire radieux. Je posais les chopes sur la table, prenant une pose provocatrice, et lui lançai


Je vous offre un verre, soldat ?
Elraed
Je vous offre un verre, soldat ?

Elraed sursauta, il n'avait pas vu la fille arriver, il était plongé dans ses pensées et observait un individu à la mine patibulaire qui attendait dans un angle de la pièce.

L’arrivée impromptu de la fille lui rappela dans quel endroit il était.
C’était une nouvelle, il ne l’avait encore jamais vu, il y avait eu du recrutement depuis la réouverture.

Hima avait fait dans la distinguée cette fois ci, elle l’avait vouvoyé.

Il la jaugea d’un regard : bien proportionnée quoique peut-être un peu maigrichonne, elle était agréable à regarder. C’était déjà un bon début.

Il sourit et répondit


Volontiers, le prochain sera pour moi.
Comment te nommes tu ?


Il avait engagé la conversation. Il le pouvait, la solde avait été versée et sa bourse qu’il cachait dans sa ceinture était rebondie, il avait les moyens de poursuivre.
Il connaissait le principe, le verre et la fille étaient là pour le pousser à la consommation, et il n’était pas contre pour cette fois.

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N°7 des Occités du Languedoc
---fromFRSaatine
Ses yeux s’étaient posés sur moi, et son visage trahissait ses pensées. Je savais que je lui plaisais. Son sourire le confirma.

Volontiers, le prochain sera pour moi.
Comment te nommes tu ?


La conversation était engagée. J’étais maintenant presque certaine qu’il serait mon prochain client. Je trempais mes lèvres dans ma cervoise, et de mes grands yeux noirs, je scrutais l’homme. Il était d’âge mûr, ce qui lui conférerait un certain charme. Il ne faisait pas partit du type de clientèle à laquelle je suis habituée. Il était bien battit, et paraissait grand.

Je m’appelle Saatine. Savez-vous pourquoi c’est ainsi que l’on me nomme ?

Plutôt que de lui retourner sa question, je trouvais plus amusant de lui faire part du pourquoi de mon nom. Il est vrai que cette anecdote était un bon moyen d’attirer un client dans sa couche… La mienne, en l’occurrence.

En attendant sa réponse, je laissais négligemment l’une de mes épaules se dénuder. Et je le dévorais des yeux.


---fromFR~*Euphrasie*~
La démarche chaloupée, l'air maussade comme cloué à son visage, Euphrasie retenait sa tunique pour cacher son sein froid. L'autre main sur la balustrade de l'escalier elle regardait de ses yeux vides la salle qui commençait doucement à se remplir. La ribaude descendit les marches avec nonchalence pour venir se s'appuyer contre un mur dans une pose lascive. Le teint blafard, les lèvres pourpres entrouvertes étaient comme une invitation à réanimer ce corps si désabusé. La jeune femme avait reprit du service quand la tenancière l'avait presque suppliée. Ne sachant rien faire d'autre de ses dix doigts, euphrasie donnait son corps pour quelques écus. Ne ressentant nuls désirs, nuls plaisirs la jeune femme était comme morte de l'intérieur. On l'a disait pourtant fort ardente, il fallait bien joué la comédie dans ce milieux. Ses yeux furetaient de toute part à la recherche d'un homme à satisfaire.
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