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[RP] Les bêtises d'Alfred : Le Pilori

Alfred555
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La gronde monte à la prévôté. Après un mois de loi martiale les douaniers et les maréchaux, en sous effectif, sont épuisés. Demandes de démantèlement de lances, informations sur la loi et les laissez-passer, contrôle des laissez-passer. Sans parler des douanes, des rapports quotidiens, des vertes et des pas mûres. En dépit de la loi martiale, la frontière est aussi poreuse qu'un fromage à trous et la Guyenne devient un refuge pour les bandits de petits et grands chemins. Pour couronner le tout, les douaniers et maréchaux n'ont pas l'impression d'être particulièrement soutenus dans leurs difficiles tâches.

Ainsi, lorsque deux armées royales se sont présentées sans crier gare la semaine dernière, les fonctionnaires de la sécurité se sont retrouvés en véritable branle-bas de combat. Ou presque. À la Prévoté, on est resté plutôt calme et plutôt vague, annonçant que les soldats des armées royales avaient de fait des laissez-passers. Les soldats ne disposant pas d'uniforme, comment savoir qui se trouve dans les armées, et qui n'y est pas ? Véritable casse-tête dont les douaniers n'avaient pas besoin en ce moment.

Par ailleurs, il apparaît qu'en raison de la pénurie d'effectifs compétents, la Prévôté ne dispose plus des ressources pour effectuer le travail de police et d'enquête, et les dépôts de plaintes s'entassent. Il suffit pour s'en rendre compte de constater du peu de procédures judiciaires en cours, d'un tribunal déserté et de routes grouillant de bandits.
Le Pilori n'évoquera pas plus l'actuel problème d'absence de procureur qui trouve sa cause bien ailleurs, du côté du Conseil Ducal, et qui n'aide en rien les soucis de déclenchement des procédures judiciaires.
La sécurité en Guyenne, ou comment créer une nouvelle version de la problématique de l'oeuf et de la poule. Qui était là en premier ? Les malfrats, ou la mauvaise gestion Prévôté – tribunal ?

Comme le répond si bien la Prévote, dame Maurrane, à n'importe quelle question lui étant posée :
« Je vous remercie beaucoup pour le rapport de votre nuit de garde, je vous souhaite une belle journée. »
Voilà qui rassurera le moral des maréchaux et des douaniers en ces périodes troublées.



La Prévôté recrute !
Vous rêvez de tâches ingrates ? De passer vos nuits sur les remparts, ou aux portes des villes à contrôler les vas-et-viens ? De ne pas pouvoir profiter de votre échoppe ? De voir votre travail fort peu considéré par le Duc ? Alors n'hésitez plus ! La Prévôté a du travail pour vous !
Contactez la Prévôt des Maréchaux, dame Maurrane.



« De deux choses l'une. Soit vous mentez, soit vous parlez sans savoir. Dans les deux cas, c'est inquiétant. »

Nul ne saurait énumérer le grand nombre de déclinaisons de cette formule ô combien claire et limpide, énoncée par le bien gourmand évêque de Bazas, durant les débats publics de l'élection ducale en cours. L'homme d'église a été maintes fois et en plusieurs lieux entendu prononcer ce genre de paroles sur la place publique. Nul n'a cependant pu avoir d'explication sur ce que chacun savait ou ignorait, le curieux personnage ayant été plutôt avare de paroles avant de systématiquement tourner les talons.

« De deux choses l'une. Soit vous savez, et vous mentez. Soit vous l'ignorez, et c'est inquiétant. Dans les deux cas, vous m'inquiétez. »

Votre Excellence, expliquez-nous donc ce qui vous inquiète ! Ce serait bien plus simple et plus clair pour tous. Le peuple de Guyenne a soif de vérité. Rétablissez-la donc ! La seul chose dont tout le monde est certain, c'est que vous vous gavez de denrées hors de prix. Le vœu de pauvreté ne semble pas avoir été prononcé par tous les hommes d'Église.

« Deux deux choses l'une. Soit vous avez tort et vous mentez. Soit j'ai raison et vous m'inquiétez. »

La postérité découvrira qu'une nouvelle méthode de persuasion a été créée en 1466. Elle aura pour nom la Méthode Venumz, supplantant, et de loin une autre qui vous en aurait bouché un coué.

« Deux deux choses l'une. Je sais que je sais, et je sais que vous ne savez pas. Dans les deux cas, vous êtes un menteur. »

Videz votre sac, votre Excellence. Avec un peu de chance, nous pourrons récupérer quelques tapisseries, vins et fromages hors de prix qui s'en échapperont. Ainsi qu'un jambon ibérique. Parce que bon. Ceux de Bayonne, ce n'est pas trop ça.

« De l'une chose deux. Soit je suis Christos, et vous ne l'êtes pas. Soit vous ne l'êtes pas, et je le suis. Dans les deux cas, vous êtes la Bête Sans Nom. »

Le Pilori avait momentanément oublié que les voies d'Aristote sont impénétrables.



Scandale à Montauban.
La mairie, dirigée d'une main de fer dans un gant de fer par son Altesse Sancte Iohannes Von Frayner, réquiérait des compétences en finances afin d'être en capacité d'effectuer une nouvelle levée fiscale. L'impôt précédent, relativement lourd, oscillant entre 22 et 25 écus pour deux champs et une échoppe avait été particulièrement mal accepté par la population. En représailles, aucun habitant n'avait répondu aux demandes insistantes et répétées du maire en matières de compétences en finances.

Personne, sauf un fayot, Le Pilori nomme le bourgeois Alfred, qui accepta l'offre de la mairie avec le plus grand empressement. Soi-disant pour faire son devoir de citoyen. Dès le lendemain, les avis d'imposition tombaient lourdement, écrasant les habitants du village sous des niveaux de taxes jamais atteints auparavant. La grogne éclata alors, devant la mairie, en taverne et même en halle, une habitante allant même jusqu'à faire campagne municipale contre le maire, en signe de mécontentement.

Sancte, avec ses talents de manipulateurs – presque – dignes de Machiavel, parvint au moyen du courrier municipal à promettre que c'était la dernière levée d'impôts, et à rejeter la faute sur le vilain bourgeois. Il évita ainsi de subir les foudres de la populace en colère contrairement au fayot qui lui, prit méchamment cher. Ce dernier fut même contraint de présenter des excuses à tous en place publique.

Aux questions du Pilori, Sancte répondit simplement par un de ses traits d'esprit :
« Je ne sais pas pourquoi, mais un percepteur est toujours mal perçu. »
Juste à côté, un habitant souhaitant rester anonyme :
« Avant, l’argent coulait à flots. Maintenant, j’éponge mes dettes. »
Un autre encore, déclara trouver le maire impayable et qu'il en avait un sacré Pair.

De source sûre, une partie des habitants ferait toujours de la résistance en refusant catégoriquement de payer cette levée d'impôts.
Toujours est-il que Sancte vient d'être une fois de plus réélu à la tête de Montauban.



Qui n'a pas eu vent du climat délétère régnant au sein du Conseil en phase terminale ?
Sa Grâce Angat, Duc de Guyenne paraît avoir la plus grande difficulté à diriger le duché en équipe ou, en d'autre termes, autrement qu'en despote. Rien qu'au niveau des annonces ducales, il est difficile de faire le tri. Une grande partie des annonces est sujette aux avertissements prononcés par le régnant à l'encontre des conseillers ducaux lui déplaisant. Ces avertissements semblent infligés dès lors que le conseiller n'apporte pas satisfaction immédiate au Duc, où même lorsqu'il prend simplement le risque de le contredire.

Le climat déjà houleux n'a eu de cesse de se dégrader, comme l'indiquent une grande autre partie des annonces portant sur des textes de loi. Encouragé par son accorte épouse, dame Daisy, le régnant a poussé plus loin la tyrannie. Le despote veut à tout prix légiférer sur le comportement des conseillers, allant même jusqu'à user d'un véto pour passer certains textes en force. Révocation de postes, démissions forcées, économie au plus bas. La Guyenne n'avait pas creusé autant au fond depuis bien longtemps.

En parallèle, une saisine a été déposée en Pairie par une habitante du duché, afin d'alerter la chambre sur la question gouvernementale de la Guyenne. La chambre a déclaré n'être pas compétente en la matière, mais qu'elle gardait un œil – voire même plus – sur la situation du duché.

Le Pilori ne reviendra pas sur l'épisode des simples et du fer en relation avec Sainte Illinda. D'une part, beaucoup a déjà été raconté. Ensuite parce que Le Pilori ne souhaite pas plus inquiéter l'Évêque de Bazas, déjà fort tourmenté par tout ce qu'il entend.

La sanction contre le tyran en place est tombée avant même les élections : aucun citoyen, exceptée sa chère et tendre assurant déjà plus ou moins l'intérim des dix autres conseillers, n'a souhaité prendre part à la liste menée par Angat. Réjouis-toi, peuple de Guyenne ! Chute de piédestal en vue !

À ceux qui critiqueront Le Pilori en disant que le Duc de Guyenne ne méritait pas d'être appelé par son titre, Le Pilori répond préférer se prévenir d'un avertissement.



  • Prochain avertissement à être affiché sur le panneau des annonces. Un des conseillers aurait dit au Duc : « Ce sera bien plus simple, on va faire comme ça. » . Angat serait entré dans une colère noire en hurlant « Ne me parlez plus de fer ni de simples ! »

  • La jeune – mais fort bien titrée – dame Loyse a déclaré devant témoins en taverne, en parlant de son grand amour messire Julien : « Il m'est très attaché ! ».
    Après avoir retrouvé Julien, Le Pilori confirme :



  • Le Duc de Guyenne aurait perdu les clés du château. Le bruit court que le concierge du castel, condamné à avoir les oreilles et la langue coupées suite à un dix-neuvième avertissement infligé par le despote, n'avait pas eu le temps de dire où il les rangeait avant de subir sa peine. Il aurait fallu plusieurs jours au régnant pour retrouver le trousseau.

  • Pour redonner courage et bon moral à ses troupes, sous un p'tit air bonace, la Prévôt dame Maurrane aurait composé un hymne intitulé « La tactique des gens d'armes », que tous doivent chanter quotidiennement après avoir rendu leurs comptes-rendus de la nuit.

  • Messire Alfred, au lieu de se targuer d'être bourgeois-charpentier-expert financier, aurait dû se faire botaniste. Après tentatives infructueuses auprès d'une damoiselle de Montauban, il se trouve maintenant bien outillé en rateaux.

  • En dépit de demandes répétées auprès de son Capitaine, l'armée Petit Knacki (deviendra grand) ne deviendra pas grande. Sancte Iohannes Von Frayner n'aime que les petits knackis. Tout ça parce qu'il ne voudrait pas qu'un knacki lui fasse de l'ombre.

  • Les conseillères Daisy et Dyvina se seraient réconciliées pour devenir les meilleures amies du monde. Le Pilori n'est pas parvenu à identifier sa source, mais a de fortes suspicions qu'il s'agisse d'un fervent adepte de Sainte Boulasse.

  • En raison du nom de son armée, et en raison de ses agissements, Sancte et Alfred auraient été respectivement surnommés par une habitante de Montauban « La saucisse et l'andouillette ». Avant d'ajouter que les deux faisaient le Pair.

  • À la question sur l'ambiance pourrie du conseil ducal, le régnant aurait répondu :
    « Ce sont tous des hypocrites ! Moi qui me plie Angat pour eux ! »




Ce journal étant le premier numéro du Pilori, il ne dispose pas déjà de pigeons de lecteurs à publier.
N'hésitez pas à nous en envoyer !

Le Pilori n'a pas souhaité publier les menaces de morts reçues par Alfred. Ni le courrier de félicitations que lui avait envoyé Sancte lui annonçant que grâce à lui, il était maintenant encore plus riche.


La liberté d’expression ne s’use que quand on ne s’en sert pas.
©1466 Le Pilori, tous droits réservés.



Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :
  • Le Canard Enchaîné,
  • Illustrations des personnages tirées des cartes du jeu de société Sbires, éditions Jocus (petit éditeur de Bordeaux, s'il vous plaît), 2016, 12 ans et plus,
  • Citations de Vincent Roca, Raymond Devos,
  • L'os à Moëlle, Pierre Dac,
  • La tactique du gendarme, Bourvil
Les pigeons sont à envoyer au personnage secondaire Gaucher, ayant entamé ce sujet.
Alfred555
Citation:



ÉDITION SPÉCIALE GUYENNE OCCIDENTALE



Scandale à La-Teste-de-Buch ! Où est passée la dune du Pilat ?

Alors qu’il passait le balai devant sa chaumière, un habitant de La-Teste-de-Buch a accidentellement détruit une partie de ce qui était encore jusqu’à il y a peu la plus grande dune de sable du Royaume de France.

« J’savions bin qu’c’est dang’reux, mais ma bonne femme fait très attention d’habitude. C’était jamais arrivé avant. Mais là, j’rev’nions du discours de m’sire le maire, m’sire Eyquem. C’t’un grand homme que c’t’homme-là. Pendant tout l’temps de tierces* jusqu’à complies* il a parlé. Et avec des grands gestes, et tout et tout. Du coup j’étions pas mal fatigué et là, en rentrant, j’voyons d’la saleté d’vant la chaumière et j’me disions tiens, balayons donc ! Parce que la bonne femme elle a préféré rester d’vant m’sire le maire, qu’c’est son héros qu’elle m’dit, et qu’fallait profiter qu’il était là. Même si moi j’pensions qu’elle est restée surtout pour êt’ dans ses p’tits parchemins. Alors là, j’prenions l’balai, y avait un peu d’sable d’vant la porte, j’balayons, et là patatrac ! Plus j’l’enlevions, plus y’en a qu’arrive. J’me retournions et là, bondiou ! J’voyons toute la dune qui s’vautre ! D’un coup, comme ça ! Partout qu’elle m’en a foutu du sable c’te drôlesse. »

L’habitant, souhaitant rester anonyme est maintenant désespéré, ses quatre vaches et ses quatre moutons qu’il avait tous pour la première fois depuis 1455 réussi à engraisser jusqu’au stade « american style » se trouvent sous une bonne dizaine de toises de sable. Il ne les retrouvera vraisemblablement pas. Il ajoute :
« Et encore, j’avions d’la chance, là. J’aurions pu êt’ encore plus crevé. L’aut’ foy l’maire l’avait parlé trois jours entier sans boère ni mangeaille ! Encore d’avant c’tait quat’ jours ! C’t’un grand homme que c’t’homme-là, c’moy qui vous l’dis. »

La chute de la dune aurait causé de grands dégâts partout aux alentours. Le port de La-Teste-de-Buche serait maintenant ensablé, sans parler de tous les navires détruits lors de l’accident. Des travaux de désensablement seraient en cours pour tenter de sauver ce qui peut l’être. Un chenal aurait déjà pu être creusé, mais le stock de pelles de La-Teste-de-Buch avait été pillé lors des festivités de Pâques. Voyant l’aubaine, un petit malin se serait empressé de déposer à prix fort sur le marché des pelles très abîmées. Les services de la Prévôté seraient en alerte pour retrouver l’escroc, mais il court toujours à l’heure actuelle.

Le grand bassin au nord de La-Teste-de-Buch, fameux pour ses huîtres et dont la passe est maintenant refermée suite à l’arrivée de grandes quantités de sable serait désormais appelé « Le Lac ». Par un malheureux hasard, l’intégralité de la flotte Guyennoise y faisait un exercice de manœuvres. L’Amirauté de Guyenne a déclaré le branle-bas de combat afin de trouver une solution permettant de faire sortir la flotte de la claire à huîtres dans laquelle elle se trouve.

La Maison médicale de La-Teste-de-Buch croule sous les consultations. Plus de la moitié de la population de la ville aurait attrapé une nouvelle maladie résultant de la catastrophe, la Sablinite, dont la recette du remède après premiers décryptages de son code Hildegarde serait 35-75-22-61-19. À ne pas confondre avec l’Eyquemite, autre maladie aigüe de la Guyenne occidentale, qui résulterait de l’écoute du maire de La-Teste-de-Buch durant plus de dix minutes, et dont la recette du remède serait 99-99-99-99-99. Dame Aviva, médecin à la Maison médicale est débordée, et n’a pas pu nous recevoir.

Devant ce qui est maintenant un simple bac à sable, un Bordelais de passage gesticule en criant devant le regard accusateur de certains habitants : « L’es point moy j’vous dis ! »

Nul n’a encore pu poser de questions à messire Eyquem, le maire de La-Teste-de-Buch qui tient une conférence de presse sur cet incident depuis maintenant une semaine entière. La séance de questions n’a pas encore débuté, le discours préliminaire du maire n’étant à l’heure où nous publions pas encore terminé.

Selon les dernières nouvelles, messire Eyquem accuserait le régnant de Guyenne, sa Grâce Brixius, d’avoir planifié ce gros déplacement de sable sans avoir auparavant consulté l’association apolitique et libre des constructeurs de châteaux de sable de La-Teste-de-Buch, dont Dame Aviva serait la dirigeante.




  • La liste menée par Hector Desbaume est arrivée en tête par ex-aequo aux dernières élections ducales. Elle aurait largement pu arriver première si dame Fée, lors des déplacements de campagne, n’avait pas autant abusé de Sainte Boulasse.

  • Athénaïs de Silly de la Duranxie, résidente de Montauban et fille de sa Majesté la Reyne Alvira a du souci à se faire. Lors du passage des armées royales, de retour de campagne en Armagnac, un noble du gratin du Dauphinois nous a appris que le crime de lèse-Altesse-royale était en ce moment à la grande mode à la Cour. La petite terreur ferait bien de vérifier ses arrières.

  • Très instructif passage des armées royales. Où l’on a appris de son Altesse Sancte Iohannes Von Frayner, après passage en taverne d’une Duchesse à l’accent germano-italien fort bien titrée, qu’« il est des femmes qu’il ne cherche pas à mettre dans son plumard ». Mis à part qu’en le déclarant, il se trouvait fin torché.

  • Aux multiples questions sur ce sujet lui ayant été posées, le Pilori déclare que non, nul ne sait si messire Eyquem parle aussi en dormant.

  • La dernière levée d’impôts de Montauban aurait été retrouvée. Suite à l’affaissement de la dune, un coffre aurait été mis à jour, fermé et verrouillé portant le sceau de Son Altesse Sancte Iohannes von Frayner. Ce dernier avait dû le planquer là, quelque part dans la dune, pensant que nul n’y pourrait le découvrir. Les Montalbanais s’attendent à une nouvelle levée d’impôts pour compenser cette perte subie par le Prince.




  • Hec_Debélier
    Travail : Vous donnez trop de votre personne. Reposez-vous.
    Diplomatie : Tâchez de rester diplomate avec votre entourage. Cessez de piquer vos violentes colères pour rien, et ça devrait aller mieux.

  • Sanctaureau
    Travail : Vos administrés n’ont de cesse de vous beurrer la raie. Calmez-les avec une bonne levée d’impôts pour la fête du travail, ça leur fera les pieds. Et ça mettra le beurre dans vos épinards.
    Argent : Plus que 8462 levées d’impôts, et vous serez l’homme le plus riche du monde. Ou au moins de Montauban.

  • Eyquemeaux
    Travail: Vos innombrables connaissances sur tous les sujets forcent l’admiration. Veillez cependant à garder la bouche cousue de temps à autre. Votre entourage vous en sera grandement reconnaissant.
    Diplomatie : Vous devriez envisager plus souvent que vous n’êtes pas parfait et que vous aussi, vous pouvez parfois avoir tort.

  • Cancer.debrissac :
    Travail: Des portes se referment. Vous avez le sentiment que votre travail n’est pas reconnu. Prenez garde à ne pas sonner à toutes les portes, vous risquez de n’en voir plus aucune s’ouvrir.
    Famille : Vous avez placé tous les membres de votre famille à des postes clé. Attention à ce que ça ne se remarque pas trop. Les Guyennois détestent les querelles de famille en politique.
    Diplomatie : Vous manquez à la Normandie.

  • Liobbi
    Travail: Vous êtes passée maître dans l’art de vous faire oublier, une grande carrière de sentinelle s’offre à vous.
    Diplomatie : À l’inverse des Eyquemeaux, veillez à ouvrir un peu plus la bouche, votre communication s’en trouvera améliorée.

  • Vierantana
    Travail: Vous risquez l’épuisement. Tâchez de lever le pied, ça vous fera le plus grand bien.
    Santé : N’abusez pas des bains. Vous allez devenir fripée avant l’âge.
    Amour : Cédez à la tentation. Ou envoyez-le paître. Avec ses moutons.

  • Balangat
    Travail: N’écoutez pas les mauvaises langues. Profitez de votre retraite bien méritée à la Surintendance des finances royales.
    Diplomatie : Vous vous renfermez trop sur vous-même. Montrez que vous êtes capable d’ouverture d’esprit et d’écouter vos interlocuteurs.
    Amour : Ne la lâchez pas. Vous n’en trouverez pas une autre aussi docile.

  • Holden_Corpion
    Travail: Veillez à toujours agir avec intelligence et intégrité. Ne vous laissez pas détourner du droit chemin. En particulier, cessez de faire des nobles les raisons de vos échecs, sachez reconnaître que parfois, vous avez simplement tort.
    Amitié : Ne soyez pas si friand de potins. Vous pourriez lasser vos relations.

  • Daisytaire
    Travail: Vous vous êtes démenée avec passion lors du dernier conseil. Vous devriez tenter d’être élue Reyne de France, d’Angleterre ET Impératrice du SRING.
    Santé : Un fort potentiel d'énergie, utilisez-le au mieux pour que cela ne se retourne pas contre vous.

  • Dyvicorne
    Travail: Cessez de faire libérer des ordures pour cause de procureur peu compétent, et vous parviendrez peut-être à vous faire des amis.
    Amour : Vous êtes engluée dans votre mariage. Et si vous preniez un labrador ?

  • Maurrseau
    Travail: L'organisation est le point important. Ne laissez rien au hasard, ne vous laissez pas détourner de votre travail.
    Famille : Cela s’appliquait peut-être aussi à votre sœur.

  • Poisson_dicioula
    Diplomatie : Niveau festivités, vous êtes en avance sur votre temps. D’au moins trois siècles. Votre bal est un flop, veillez à ne plus faire la fête pour des raisons peu glorieuses.
    Amitié : Vous avez la descente facile. Veillez à l’avenir à boire avec plus de modération, il est vraiment compliqué de tenir une conversation avec quelqu’un faisant *hips* tous les deux mots.
    Amour : On vous a refusé une danse. Ne vous en faites pas, il n’était qu’un con.



La liberté d’expression ne s’use que quand on ne s’en sert pas.
©1466 Le Pilori, tous droits réservés.


*Heures canoniales, approximatives car pas d’horloge précise à l’époque : Tierce = 9h, Complies = l’heure du coucher, nuit tombée

Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :
  • Le Canard Enchaîné,
  • Illustrations des personnages tirées des cartes du jeu de société Sbires, éditions Jocus, 2016, 12 ans et plus,
  • Le Gorafi
Alfred555
Citation:



ÉDITION SPÉCIALE ÉLECTIONS DUCALES




« Dites, voulez-vous le royaume d’Aquitaine ? »
Et Super Miss, modeste comme toujours, répond : « OUI »


Elle avait une drôle de petite tête, notre Super Miss.
Une drôle de petite tête d’ange.
C’est dire que ses sourcils étaient froncés comme le V de la victoire et que ses oreilles étaient agitées de soubresauts spasmodiques.

- Eh !
lui fis-je en faisant, selon l’étiquette, une petite courbette jusqu’à toucher le sol avec mon front ; eh ! vous voilà dans un état bizarre, aujourd’hui.
- Tu parles, esclave,
répondit-elle laconiquement.
Et, comme j’insistais pour connaître les raisons de son trouble, elle ne me répondit que par un long silence que rompait seulement le battement bruyant de ses cils fendant l’air.
Longtemps – très longtemps même – après cette scène mémorable, elle m’interpella soudain en pointant vers mon visage un index redoutable :

- Dis-moi, maraud, mais alors là, en toute franchise, dis-moi ce que tu penses du royaume d’Aquitaine ?

Pour être tout à fait franc, pour ne rien celer d’une vérité vraie et intégrale, il me faut avouer que je restai quelques secondes avec le souffle coupé.
- Le… le quoi ?
- Le royaume d’Aquitaine,
répéta Super Miss, avec, dans la voix, un éternuement et une nuance de mépris.
- Mais,
fis-je, mais l’Aquitaine n’est pas un royaume, que je sache.
- Eh ! tu ne m’apprends rien, faraud, rien.
- Alors ?

Elle prit un long temps – et sa respiration – avant de poursuivre, d’un petit air faussement désintéressé :
- Il n’empêche qu’on m’a offert la couronne d’Aquitaine.

Sur ce, la voilà qui s’emballe :
- Avec Bordeaux pour capitale, mon royaume affecterait la forme précise d’un vaste quadrilatère à quatre côté, comprenant les villes de la Teste-de-Buch, Bazas… et puis encore bien cinq autres bourgades dont j’ai complètement oublié le nom.
Ah ! pour un beau royaume, c’est un beau royaume que celui-là. Il faut bien le dire… Tout, qu’on y trouve, tout… Des bois, des prés, des vergers, des lacs, des champs, des villages, des villes, des ports, des hôtels de luxe, des casinos. Et des gens, aussi. Et puis des contribuables ce qui – chacun sait cela pour peu qu’il ait fait un tantinet de rien du tout d’économie politique - , ce qui est la base de tout gouvernement qui se respecte…
- Mais,
puis-je enfin placer alors qu’elle reprenait sa respiration, mais vous n’avez pas accepté, alors ?
Super Miss se passa une main dans les cheveux, jouant avec l’une de ses mèches. Puis elle laissa tomber la conversation avec ce seul mot :
- Si.

Pour être juste, il sied d’ajouter qu’elle l’accompagna de ceux qui suivent, dans la crainte, peut-être, qu’il ne s’ennuie tout seul au soleil :
- Si… Parce que, bien qu’étant contre toutes les tyrannies, même la mienne, et parce que je suis indéfectiblement pour le droit des peuples à disposer d’eux même, et parce que les régnants actuels m’ont bien fait comprendre que je suis indispensable à la Guyenne, et parce que le conseil actuel a été élu par le peuple et parle donc forcément en son nom, et parce qu’un simple duché ne suffit pas pour montrer urbi et orbi l’étendue de mes compétences extraordinaires, l’on m’a proposé la couronne du royaume d’Aquitaine.
S’il s’était agi d’une louche histoire de politique, je ne dis pas… mais ce sont là mes sujets bien-aimés qui me demandent de me mettre à leur tête !
- C’est un grand honneur que vous nous faites à tous, Super Miss.
- Bien sûr. Vous n’imaginez pas le mérite que j’ai de m’intéresser à votre pitoyable existence pour vous faire profiter de mes éminentes lumières et de redresser votre misérable duché.


Tenez-le pour dit !


Le personnage de super Miss étant fictif, toute ressemblance avec des personnages existants, ou plus, ou pas encore, ne saurait être que fortuite.




La campagne électorale bat son plein. Enfin… battre est un bien grand mot, puisque l’une des listes n’a, à quelques jours du début du scrutin toujours pas établi de stand en gargote pour parler de son programme, et une autre semble avoir pris l’eau au démarrage.
La seule liste vraiment en lice pour l’instant est celle de Cinquante nuances de Guyenne, menée par sa grâce Missanges, duchesse de Blanquefort.

Le Pilori s’étonne de voir la duchesse se présenter tête de liste aux élections ducales. En effet, invitée à participer au conseil ducal actuel comme conseillère extraordinaire en économie le 21 mai dernier, elle préféra claquer la porte le 24 mai, soit trois jours après être entrée en fonction. Si elle ne s’estimait pas à la hauteur de la tâche, il est donc étonnant de la retrouver quelques jours plus tard à présenter une liste aux élections, cherchant à retrouver le poste qu’elle vient de quitter. Quelle est donc la raison de son départ ? Si ce n’est la difficulté de la tâche, peut-être est-ce une question de personnalité ? De caractère ? D’ambition ? Ou… d’accueil ?

Si la duchesse a claqué la porte du conseil, c’est bel et bien parce qu’elle n’a pas reçu l’accueil qu’elle méritait. En effet, nulle foule en liesse n’attendait la sauveuse du duché, jonchant son chemin de pétales de roses, ne se jetait à corps perdu sous les sabots des quatre fiers et blancs destriers tirant son carrosse, nul son de cloches et de trompettes n’annonçait son arrivée. Nulle haie d’honneur de gardes ducaux en tenue de cérémonie, nul baisement de pieds de la part des conseillers ducaux et le duc ne se serait pas prosterné à plat ventre devant elle. Un vrai crime de lèse-grâce. Pas étonnant qu’elle ait pris la mouche, et claqué la porte. C’est vrai, quoi. Se faire accueillir comme une gueuse. Un vrai scandale !

Bon. Peut-être aussi parce qu’une fois au conseil, elle s’est adressée à toutes les personnes présentes comme s’il s’agissait d’un tas de bouseux illettrés.

Le Pilori souhaite bien du courage aux prochains conseillers à être élus sous le joug de la Duchesse, et espère qu’elle saura faire preuve de retenue dans son mépris et ne ventera pas plus haut que son séant.




  • Contribuables ! Si vous ne voulez pas avoir de rapports avec votre percepteur, adressez-vous à notre caisse de concentration fiscale, aux bureaux du journal, où vous pourrez nous faire parvenir le montant de vos impôts. Si plus tard, le percepteur vous envoie des sommations, vous n’aurez qu’à lui répondre que vous nous avez réglé en ses lieu et place. Vous serez surpris de sa réaction.

  • Depuis quelques semaines, des hordes de prospecteurs ont repris moult fouilles autour des lices de chaque ville du royaume. Outre les écus, bouts de bois et autres cailloux habituels, on y trouverait des parties d’armures d’un genre encore jamais vu, et surtout des armes peu usitées dans notre royaume : les hallebardes. Vu le nombre de personnes s’adonnant aux fouilles, le Pilori aime autant vous dire que ça va hallebarder !

  • Jeunes femmes qui voulez briller en société, comme dame Daisy passez-vous le visage à la cire.

  • Loterie de Blaye : le numéro 43837 ne gagne pas les 500 écus, ceux-ci ayant été malencontreusement perdus par messire Watto.

  • Soldats de la COG, voici quelques maladies pour se présenter dignement devant un officier avec ferme intention de tirer au flanc :
    - Maladie de langueur : Expliquer à l’officier que l’on s’ennuie et qu’on voudrait une permission.
    - Vomito-Negro : Avaler de la suie et la recracher devant l’officier en se tordant la gorge de douleur.
    - Bosse au front : Se cogner violemment la tête contre le coin d’une porte.
    - Maladie du sommeil : Se présenter devant l’officier en tenant une grosse mouche entre les doigts. Dire : « Elle m’a piqué », et s’écrouler sur le sol en ronflant bruyamment.



La liberté d’expression ne s’use que quand on ne s’en sert pas.
©1466 Le Pilori, tous droits réservés.


Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :
  • Le Canard Enchaîné,
  • L’Os à Moëlle, Pierre Dac,
  • Illustrations des personnages tirées des cartes du jeu de société Sbires, éditions Jocus, 2016, 12 ans et plus,
Alfred555
Citation:








Depuis ce matin, la campagne pour le second tour des élections royales bat son plein. Deux candidats sont en lice :

  • Le Duc Baliste le troisième, dict Baliste Ter, nom choisi en référence à sa principale qualité (article AAP ) et dont voici le portrait :


  • La Princesse Léia (que la force soit avec elle) dont l’une des activités consiste à s’adonner à la pêche à la cuillère, lorsqu’on ne tente bien sûr pas de les lui piquer sournoisement, et dont voici le portrait :



Les deux candidats ont terminé le premier tour avec 0,03% d’écart, un score aussi serré que les lèvres du Duc lorsqu’il sourit. Ces résultats ont certainement ravi les partisans d’un camp et horrifiés ceux de l’autre. Deux campagnes politiques, l’une de quelques semaines, l’autre de plusieurs mois ont donné à l’étonnement de beaucoup des résultats très proches alors que tout avait l’air joué d’avance et que semblait se profiler une élection à tour unique.

À la Princesse Léia (que la force soit avec elle) qui avait déclaré qu’elle lavait chaque soir sa cuillère, le Duc Baliste Ter a rétorqué fort élégamment que lui aussi, il avait lavé son cul hier et qu’il n’en faisait pas tout un plat. Le Pilori espère qu’il sera suffisamment bordé de nouilles pour parvenir à ses fins sans devoir attaquer son adversaire à chaque fois qu’il se trouve pris à défaut.
D’autant que chacun devrait savoir qu’il ne suffit pas qu’un électeur vous donne sa parole, pour qu’en plus il vous fournisse sa voix.






À la cathédrale de Tours, les deux tours en gèlent du froid glacial engendré par les nouveaux débats sur l’ordonnance.

Entre deux crises de foy sur le stand du Duc Alistaire, les déclarations – bien plus que les débats – sur la religion vont bon train. Nombre d’officiers royaux venus s’offusquer ostentatoirement qu’une candidate au trône ose prôner la liberté de religion ont continué à officier au sein des institutions royales après la signature de l’ordonnance de Tours. Manifestement, l’idée de démissionner de leur charge pour rester en adéquation avec leur religion ne les avait à cette époque pas effleuré plus que de mesure. Le Pilori s’étonne aussi qu’une avocate réformée guyennoise soutienne le candidat pro-Rome.

Sur le stand de Leyah, seules les chouquettes au foie gras pourraient être la cause de crises de foie. L’humeur y est plus détendue, si ce n’est un molosse qui semble faire la chasse aux jeunes vierges effarouchées venues baguenauder dans le camp adverse, et un homme d’un âge certain apprenant à ses dépens qu’aborder une minette, ce n’est plus pour lui.

En dehors des stands, notre dessinateur a pu surprendre sur le fait moult réactions diverses et variées sujettes à cet épineux sujet qui semble diviser la population du Royaume.













Toujours à propos de crise de foy, le Pilori, après enquête, estime avoir trouvé la raison de tant d’animosités autour du sujet spirituel : la picole !
Il est impressionnant de voir le nombre d’âneries qu’on peut trouver dans les magazines aristotéliciens traînant dans les monastères, en particulier dans ceux traitant du changement de l’eau en vin (à croire que les moines y mettent plus de passion que certaines personnes déviantes s’évertuant à changer le plomb en or). Le Pilori en a pompé un extrait pour vous montrer à quel point le vin, c’est sacré pour les aristotéliciens, et que pour rien au monde ils n’y renonceraient.



Citation:

Tant qu’il y a de la vigne, il y a de l’espoir !

Suite à une soirée de beuverie, Athénaïs avait fait le sarment de ne plus mettre les pieds dans une cave. À la vigne, à la mort ! Il était temps de tourner cépage. Évidemment, personne ne l’avait crue, ni grand crue. On avait eu bien raisin… Comme le dit l’échanson : « Chasselas naturel, il revient au goulot ! ». On l’avait retrouvée avec les globules rouges, l’œil blanc, le teint rosé, les côtes rôties, les joues Crozes, les veines caves, les idées en Brouilly, le regard Graves, elle avait même traité sa camériste, frau Birgit, de Cornas !

À sa décharge, elle sortait d’un rêve ignoble. Mais alors… vignoble ! Elle roulait tranquillement en carrosse sur la route royale numéro 10, la RR10, entre Angoulesme et Tours, une bouteille de Morgon sur le siège passager. Oui… comme on dit toujours, à droite du cocher, c’est la place du Morgon. Un verre ballon dans la boite à gants, elle avait coincé les rênes entre ses genoux, de la main gauche attrapé la bouteille, de la droite un tire-bouchon introduit délicatement dans le liège, glissé le tout entre ses jambes déjà serrées, et… Paf ! Un nid de poule. Chahutée, elle renverse la bouteille, le Morgon millésimé se déverse inexorablement, le carrosse fait un tonneau, deux tonneaux, trois tonneaux, toute la cave y passe et termine son parcours au beau milieu des vignes. Elle est indemne ! La bouteille saigne encore quelques précieuses gouttes. Le seul qui a trinqué, c’est le verre ballon : il a le pied cassé. Un vrai cauchemar…

Chez Athénaïs, le vin, c’est une seconde nature. Elle a le vin dans le sang, est née avec deux chromosomes *hips*. Elle a poussé les études jusqu’à Bacchus plus cinq. Depuis que feue sa Reyne de mère ne nous ralvira plus les papilles, elle déguste pour deux. Athéna, c’est notre bison cuité du Royaume. Avec elle renaît la devise des tavernes : « Ici, le vin est Roy et votre bouche est son palais ! »

La vérité, c’est qu’elle est comme le vin, Athénaïs. Elle n’aime pas rester en carafe et adore qu’on la chambre. Elle se bonifie en vieillissant, elle a du corps, de la cuisse, de la sève, elle est élégante, charnue, et comme le vin a de la jambe, on ne peut s’empêcher de regarder sous ses robes : c’est le bouquet !
Et on ne vous dira pas, l’Athéna, ce qu’elle donne en bouche : cela ne vous regarde pas !

Athénaïs n’a pas fini de nous en faire boire de toutes les couleurs, elle a une Sancerre joie de vivre, et puis… on ne va quand même pas jeter l’imbibée avec l’eau du vin !







  • Ex-chevalier, ex-pair, ex-prince, vieux riche et nouveau pauvre, cherche casserole en fonte pour se mettre sur la tête, en guise de casque, parce que ça fait genre. En plus de protéger du soleil.

  • Recherche GMF, porté disparu depuis… On ne se souvient plus trop. On sait juste qu’il a tenté d’extorquer une cuillère à Leyah durant une cérémonie d’allégeance.

  • Chouquette fourrée en surpoids, cherche nouvelle patrie d'adoption pour cause de gavage trop intense.

  • Protestations de l’Âne Solo : « C’est un scandale ! Poney-mag n’est pas le seul soutien équidé de la Princesse Léia (que la force soit avec elle). Pour la vider de toute la pression de la campagne électorale, je lui prodigue des cours de Yoda les jedi de chaque semaine. »

  • Octave de Beaupierre , dict Beauderrière ne décolère plus depuis que Riwenn lui a ravi sa place. En chutant lourdement sur son fessier dans le stand de Leyah, le vieux pair a hérité du sobriquet de « Fesses d'acier ». Ce dernier en aurait même rajouté une couche en déclarant : « En mai, fesse qui te plait ».

  • Beaucoup se sont étonnés d’entendre Athénaïs de la Duranxie Beauharnais soutenir avec acharnement le candidat pro-Rome. Le Pilori tient à rétablir les faits : elle parlait simplement de la bouteille de rhum dont elle venait de se verser un godet.



Citation:














Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :
  • Sources en tous genres issues des RR,
  • Vincent Roca sucre les phrases , éd. Albin Michel, V. Roca
  • Illustrations des personnages tirées des cartes du jeu de société Sbires, éditions Jocus, 2016, 12 ans et plus
Alfred555
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Sitôt parvenue à Tours, une immigrée Guyennaise rejoint une secte dirigée par une Grande Gourousse.

Sous couvert d'anonymat, messire A. témoigne, l'air désespéré : « C'était atroce. Horrible. Tout le long du trajet que nous avons fait pour notre déménagement depuis Montauban, en Guyenne, j'ai dû subir ses brimades. Pas une journée, que dis-je, pas UN instant elle ne m'a laissé en paix. » Il reprend son souffle un bref instant avant d'ajouter : « Elle m'a pris toute mon énergie avec ses blagues à deux écus. Pour exemple : alors que j'informais avec joie et légèreté le reste de mon groupe que nous allions faire étape en soirée à Tulle, charmante bourgade où les habitants ne font pas que dans la dentelle, elle a commencé à me raconter l'histoire horrible du meurtre d'une vieille dame de Tulle dont, soit disant après avoir développé avec force détails que je vous épargnerai ici tant ils sont atroces, on n'aurait rien retrouvé d'autre que la dent d'elle de Tulle. » Avant d'ajouter : « Franchement, si on m'avait dit dès le départ que j'aurais à subir des blagues aussi nulles et peu râgoutantes, je l'aurais laissée à Montauban ! »

À peine arrivée à Tours, cette jeune femme un peu perdue – elle-même fille d'un brigand de grands chemins à peu près repenti – n'aurait rien trouvé de mieux à faire que de traîner tard le soir, voire même la nuit dans des échoppes à débit de boisson, en particulier dans la taverne nommée « Le Relai des Freux » dont la Princesse Athénaïs de Beauharnais est propriétaire. C'est dans ce bouge peu recommandé pour ses fréquentations que la demoiselle en question (que nous appellerons E. Von F. pour préserver son anonymat) aurait rencontré au plus noir d'une nuit sans Lune la Grande Gourousse de la secte tristement célèbre « Les Teutons Turons », non pas connue parce que ses membres finissent chaque matin turonds comme des ballons, mais parce que leur meneuse, une rousse – forcément flamboyante, mais pas encore flambée – que nous appellerons dame L-V. Von R. viserait ni plus ni moins que le peuplement de la Touraine par des habitants de famille d'origine germanique.

Un des voisins de la Grande Gourousse, Sigurd Von Kärcher témoigne, juste après avoir souligné que c'est en Touraine qu'on parlait le français le plus pur, avec le moins d'accent : « Za être trop cool ! Même la caméristeuh te la Princesse de... Ach*... za m'écorcheuh te le tire, elle est mignonneuh zette petiteuh... Même la caméristeuh te la Princesse Von Duranxie être Impérialeuh. Z'est trop la classeuh. « Von », za en imposeuh. Alors que « De », za fait fraiment plouc, tézolé te vous l'apprendreuh. Mettez-vous à la modeuh, za fera pientôt fürher ! »

Pour ce faire, la Grande Gourousse aurait la main-mise sur toute l'urbanisation de la ville grâce à son poste d'ajoint à l'urbanisme, ainsi que sur le peuplement de la bonne ville de Tours, de par son poste de tribun. Une noble tourangelle témoigne : « Vous vous rendez compte, elle bloque toutes les parcelles constructibles ! Il a fallu que je me résigne à vivre dans une chaumière d'un carré par un dans un gettho de tourangeaux de l'autre côté du Cher alors que même les serfs des germaniques ont droit aux résidences grand luxe de deux par deux** ! En plus, avec vue sur la Loire ! » Messire A. témoigne à nouveau : « Quelle stupeur j'ai eue ce matin en recevant un courrier par pigeon. Dame L-V. Von R. m'informait qu'elle allait construire DANS MON JARDIN (il crie, outré) et aux frais du contribuable tourangeau une statue de quinze pieds de haut à la gloire et la beauté d'E. Von F. ! On aura tout vu ! Soit disant que la ville de Tours ne peut que se féliciter de l'arrivée parmi ses habitants d'une jeune femme aussi extraordinaire... »

Une autre personne signale que les meilleurs emplacements, ceux avec vue sur la Loire ne sont débloqués qu'en échange d'importants pots-de-vin. Il semblerait qu'omettre d'apporter de grandes quantités de shnaps et de strudel lors des rencontres avec l'adjointe à l'urbanisme ferait redescendre tout dossier en dessous de la pile qui atteindrait, si les rumeurs sont avérées, le plafond de la mairie. Les espèces sonnantes et trébuchantes ne seraient par ailleurs pas refusées et auraient l'avantage de pouvoir être défiscalisées.

Tourangeaux, on vous envahit, vous voilà prévenus !



*Ah...
**Les carrés correspondent à ceux du village 3D permettant de positionner les bâtiments.




Vins de Touraine indépendants !

La grogne monterait chez les viticulteurs de Touraine. Que ce soit sur les domaines de Vouvray, de Chinon, de Montlouis ou encore de Saint-Nicolas de Bourgueil, le désespoir règne. « Tous nos vins de Touraine ont l'appellation vins d'Anjou. C'en devient insupportable. Nous, on s'échine le postérieur à vinifier de bons vins, alors que là bas, au delà de Candes, ils sortent uniquement du jus de sabots, à peine bon pour faire une vinaigrette. » témoigne un viniculteur tourangeau.

Il faut bien admettre que, suite aux différents et récurrents conflits armés ayant confronté l'Archiduché et le Royaume de France ces dernières années, les vignes des côteaux d'Anjou ne trouveraient pas le temps de prendre en maturité avant de se faire systématiquement brûler. « On a bien vu, ce sont toujours les armées battant pavillon de Touraine qui brûlaient nos vignes ! » déclare pour sa défense un viticulteur angevin. « Tout ça parce qu'ils veulent récupérer ce qui est issu de notre terroir, sur lequel nous avons travaillé, sué, saigné, et même mouru ! » avant de partir dans un long monologue victimisatoire d'une demie journée comme seuls des angevins savent le faire.

« Il est insupportable pour nous de constater que notre formidable savoir-faire permet à l'Anjou, duché honni de bandits et de brigands, de rayonner partout dans le monde connu, alors que les vins de Touraine tiennent largement la dragée haute à la pisse de chat qu'ils sortent des caniveaux de Bordeaux, ainsi qu'à ceux de Bourgogne même si là bas, ils savent quand même à peu près travailler. Mais des vins de Touraine, jamais on n'en parle. Il faut que cela cesse ! » ajoute notre premier témoin avant de déclarer, suite à notre question sur le Champagne, que ça n'était pas du vin mais certainement une engeance de la Bête Sans Nom.

Le vin de Touraine deviendra-il bientôt une denrée de luxe permettant au duché de vendre son magnifique savoir-faire dans l'intégralité du monde connu ? Rien n'est à l'heure actuelle moins certain.





  • Donne jeune garçon de 8 ans appartenant à Princesse voisine. Capacité à passer le balai et nourrir les poules. Contacter messire A. rapidement, marre de me faire casser les carreaux.

  • Aux dernières nouvelles, Octave de Beaupierre rechercherait d'urgence un noble Tourangeau (ou d'ailleurs) pour anoblir la future épouse de son vassal, afin qu'il puisse se marier. Le Pilori constate que son épouse Isaure Beaumont n'a pas le monopole exclusif de la marieuse.

  • À peine arrivé à Tours, messire Alfred se trouve dans de sales draps. Trois jeunes femmes lui ont promis de lui faire des câlins en lice. Et peut-être aussi un homme. Le Pilori vous avoue avoir du mal à suivre, tant messire Alfred semble s'être mis à dos une partie de la population tourangelle en quelques jours.

  • Recherche tonneaux pour mise en bière. Signé : un angevin.

  • Scandale à Tours : Octave de Beaupierre passerait une grande partie de ses soirées à payer des coups à boire en taverne dans la ville turone pendant que sa femme Isaure Beaumont, d'après ses propres mots, « serait à Chinon sur le point de pondre ». Le Pilori estime que s'il ne se fait pas souffleter par son épouse pour ses propos, ce coq de bel âge a bien trouvé la poule aux œufs d'Isaure.

  • Princesse ne sachant pas tenir en place recruterait pour son ordre afin de mettre du désordre. Licornes acceptées. Contacter A. de la D.









Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :
  • Sources en tous genres issues des RR,
  • Illustrations des personnages tirées des cartes du jeu de société Sbires, éditions Jocus, 2016, 12 ans et plus
Alfred555
Journal écrit suite à un défi lancé par Poney Mag


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      Septembre 1467. De retour de voyage, un tourangeau retrouve dans son jardin une statue à l’effigie de sa pire ennemie.

      Visiblement ébranlé par les faits déjà relatés dans notre numéro précédent, messire A. a eu une bien mauvaise surprise en rentrant chez lui après un long voyage dans le sud du Royaume. Comme elle le lui avait annoncé dans un courrier explicatif avant son départ, la Grande Gourousse de Tours, dame L-V. Von R. maintenant bourgmestre de la ville grâce à ses manipulations de masse, a procédé en toute quiétude et sans contrainte aucune à l’érection d’une statue dans le jardin du messire en question. Contrairement à ce qui était prévu initialement, celle-ci ne fait pas quinze pieds de haut, car « la statue aurait été visible depuis le port et en aurait gâché l’harmonie de la vue » nous a déclaré la maire. Sa hauteur est pratiquement humaine, à 84,2% en raison de la petite taille de son sculpteur, messire Günther Von Brandenburg, d’une célèbre famille de tailleurs de portes en Empire. Celui-ci annonce avoir pris beaucoup de plaisir à travailler sur un aussi joli modèle, aussi gracieusement germanique. Il faut admettre que les détails de l’armure de plate sculptée couvrant la principale partie du corps de la statue et les effets de voiles du reste sont finement travaillés. Sans parler des ailes. « Un véritable travail d’orfèvre » insiste la bourgmestre, avant de nous donner en souvenir une gravure du monument en question.


      Que l’ouvrage soit plus petit, et donc moins visible et encombrant ne semble pas calmer messire A. qui déblatère en gesticulant, visiblement outré et furieux, criant que peu lui importe la taille, étant donné que la statue est à l’effigie de sa voisine directe, « une véritable emmerderesse » passant la plupart de ses loisirs à lui chercher des noises, qu’il doit déjà supporter sa présence dans son environnement proche et qu’un monument en son honneur en plus dans son jardin, désolé mais c’est vraiment trop. Il ajoute alors qu’il trouve insupportable qu’une dame comme sa voisine soit « mise en avant et présentée comme citoyenne exemplaire de la ville de Tours alors qu’elle a récemment été jetée une journée entière dans les geôles de de la Prévôté de Toulouse ». Les raisons exactes de cet emprisonnement n’auraient pour l’instant pas encore été éclaircies, même si des témoins jugés pour l’instant peu fiables nous ont expliqué qu’elle aurait eu l’audace de marcher sur la queue d’un castor en se promenant, ignorante de l’aspect sacré de l’animal dans cette ville. Se calmant, messire A. annonce qu’il organisera bientôt une petite fête de voisins pour déboulonner l’édifice, et qu’ils l’attaqueront à la pioche si le socle se révèle trop serré.

      La voisine directe en question, dame E. Von F. nous a lancé un tel regard marine que nous en avons supposé qu’elle ne souhaitait pas répondre à nos questions, ce qui s’est confirmé un très bref instant plus tard lorsqu’une hache volante en provenance de sa demeure s’est abattue en pleine tête du badaud anonyme situé juste à notre droite, lui fendant la tête en deux parties absolument symétriques, si ce n’était la verrue dotée de deux poils qu’il avait sur la narine gauche. Dame E. Von F. aurait déjà provoqué messire A. en duel en lice pour laver l’affront subi.

      Toujours est-il que la statue servirait actuellement d’épouvantail pour éloigner les hordes d’enfants du voisinage s’amusant habituellement à briser les carreaux de messire A. avec des cailloux. Les sales gosses en question viendraient justement d’être ravitaillés en munitions par la princesse A. de la D. de retour de voyage qui leur en aurait gentiment fourni plus de cent vingt. La statue a donc peut-être encore de beaux jours devant elle.



      Août 1467. Disparition de jeunes futurs séminaristes turons en vacances en Périgord.

      Un groupe d’enfants tourangeaux a étrangement disparu cet été lors d’une visite culturelle de Périgueux organisée par leur colonie de vacances « Où c’est l’PA ». Le responsable du camp religieux d’été, questionné par nos soins à son retour en Touraine a déclaré « qu’il n’accepterait pas que des cas comme ceux-ci se reproduisent à nouveau, à moins qu’il s’agisse d’événements exceptionnels » , puis d’ajouter « qu’il était profondément désolé pour les enfants qui disparaitront encore en se dérobant par négligence à la surveillance de leurs accompagnateurs », juste avant de se faire brûler en place publique par des parents inquiets et mécontents, visiblement peu enclins à suivre les voies impénétrables de l’Église incitant à partager de l’amour avec leur prochain.

      Le seul survivant du groupe, Fabiàn Aurel-Novotny, 9 ans, fils de la Princesse de Chevreuse, témoigne, encore sous le choc : « Je ne sais pas ce qui s’est passé. On nous avait organisé un jeu de chaises musicales à roulettes, dans l’église brûlée de Périgueux, qui avait été un peu aménagée. Des enfants de chœur chantaient, et quand ils s’arrêtaient, on devait s’asseoir, mais les chaises bougeaient, c’était drôle. » Encore tremblant, pris par l’émotion, il poursuit son récit : « C’était pas aussi drôle que de casser les carreaux d’Afred avec des cailloux, mais on s’est bien amusés. À chaque chanson, le perdant gagnait, pour se consoler, le droit de visiter la boucherie d’à côté. Comme j’ai tout gagné, j’étais le dernier encore dans l’église, on m’a dit de rentrer et que les autres me rejoindraient au camp. Du coup, j’ai pas pu faire la visite, c’est injuste ! » avant de se mettre à pleurer, puis bouder dans un coin en marmonnant qu’il se vengerait sur Afred.

      Le père Lotx de Fayolles, curé des ruines de l’église Saint Front de Périgueux et artisan à ses heures à la boucherie Spang’héraut voisine, a répondu calmement à nos questions par courrier, indiquant que des enfants avaient bien disparu, mais suite à des accidents malencontreux. Il nous a expliqué que ceux-ci avaient été fort imprudents, insistant sur le fait que cela n’arrivait jamais avec des enfants périgourdins ou angoumoisins, et que « les accidents s’étaient hélas abattus aussi sûrement qu’une épidémie de chaude-pisse dans le couvent Sainte-Marie de Bergerac. » Il nous a alors détaillé certains événements : « Prendons le petit Enguerrand-Brandon par exemple. Nous jouions tranquillement à "à dada sur mon bidet" – j'ai, en effet, toujours aimé m'imaginer en tant que mobilier en céramique – lorsqu'il a chu et, dans sa panique, s'est auto-étranglé entre mes mains. Avouez que c'est vraiment pas de chance ! » Puis d’énumérer d’autres cas dont il avait eu connaissance : « Dans le cas de Rayan-Perceval, nous jouions au loup. Or, il a confondu la tanière du canidé avec l'entrée de la déchiqueteuse à abats. Erreur de débutant, certes. Et que dire du petit Dylan-Charlemagne qui a trouvé le moyen de se retrouver sur la trajectoire de la chute d'une carcasse de deux cent kilos. Et qui avait la forme d'une hache aussi. » L’homme d’église a déclaré, pour conclure que « les enfants de Touraine sont des créatures curieuses mais qui ont beaucoup de mal à rester en vie, quand bien même nous faisons pourtant tout pour assurer leur sécurité. »

      Voilà qui nous a rassuré, alors que tous, en Touraine, étions à l’origine persuadés que ces pauvres enfants avaient été la proie d’un tueur dérangé avide de chair enfantine. En conclusion : À l’avenir, pour leur sécurité et la paix dans les chaumières, éduquez vos enfants ! Cela leur évitera de subir de façon purement fortuite de malencontreux accidents de la vie.



      Septembre 1467. Conspiration de deux Duchesses marieuses.

      Leurs Grâces Carmen de la Serna, Duchesse du Mont Saint Michel en Normandie et Ysandre de Mistra, Duchesse de Chantôme en Berry, connaissances de très courte date s’entendent à merveille. Leurs caractères paisibles et statuts de femmes prochainement mariées – même si pour la seconde, fiancée depuis un nombre certain d’années, rien n’est encore organisé – semblent s’accorder avec harmonie, sans parler de leur vesture relativement austère, ou nul morceau de peau non autorisé à découvert par le dogme avant mariage ne paraît au grand jour. Ysandre est excessivement dévote, d’autant qu’elle sort tout juste de huit années de retraite, Carmen l’est autant qu’on pourrait l’attendre d’une aristotélicienne pratiquante.

      Les deux Duchesses ont été surprises en taverne, à La Trémouille en Poitou en train de comploter de façon ostentatoire. Tantôt murmurant à voix basse quelques propos ponctués de hochements de tête peu discrets, tantôt s’exclamant ou riant aux éclats d’un air entendu et fort complice, les deux acolytes semblaient visiblement très à l’aise et en accord dans leur conversation. Un œil noir empreint d’une fureur non dissimulée en direction de messire Alfred, presque tremblant en face d’elles alors que la Duchesse de Chantôme s’était mise à hurler de sa voix douce et chaleureuse « TU AS PÉCHÉ ?! » a permis de clarifier quelque peu la situation. Il venait simplement d’expliquer qu’il n’était point marié.

      Les deux nobles se sont manifestement mises en tête de lui trouver épouse au plus vite, quels qu’en soient les moyens. Ainsi que la promise, bien que Ysandre de Mistra ait demandé dans sa magnanimité au futur marié « s’il y en avait une qui avait sa préférence avant que ne soient publiés les bans », après que Carmen de la Serna a évoqué les noms de Laure-Victoire Von Riddermark, Athénaïs de la Duranxie ou même Elwin Von Frayner, qui lui avait pourtant promis un jour « qu’il ne survivrait pas au premier jour de leur mariage, si son père la contraignait à se marier avec lui ». La Duchesse du Mont Saint Michel a ajouté quelques noms, dont ceux des demoiselles d’honneurs de son mariage proche que nous ne nommerons point ici, l’une étant mariée ce qui pourrait créer quelque désordre. Alfred ayant protesté, arguant qu’il n’était point noble alors qu’elles l’étaient toutes et que cela ne pouvait se faire, les deux marieuses ont rétorqué que « c’était un point de détail et que l’argument n’était pas acceptable ».

      Nous passerons sur le moment fort embarrassant pour la dignité d’une Duchesse où Carmen de la Serna, après avoir visiblement bu un – ou deux – verres de trop, s’est mise à chanter joyeusement à tue-tête « Il pleut, il mouille, c’est la fête à La Trémouille ». Juste avant de se mettre à tester la solidité des quatre-vingt-dix-huit services en porcelaine de douze assiettes, achetés la veille à Limoges en prévision de ses futures scènes de ménage, en sacrifiant deux sets complets qu’elle a progressivement envoyés en direction de leur victime du jour, s’extasiant devant le bruit insurmontable et les débris causés par l’éclatement de la vaisselle contre le mur, le plancher ou un coude du malheureux qui dépassait alors qu’il s’était jeté sous la table pour éviter les projectiles.

      Messire Alfred ne pourra pas se défiler. La Duchesse de Chantôme, qui est aussi sa future marraine par alliance (la fiancée de son parrain, pour ceux qui ont du mal avec les histoires de famille) a accepté de veiller à Tours sur la fille de celle du Mont Saint Michel pendant que cette dernière poursuit son voyage vers la Normandie. Elle a promis d’emmener consciencieusement avec elle à toutes les messes de chaque journée la demoiselle Hanna de Serna, cinq ans afin qu’elle ne traine plus en taverne tard le soir avec Athénaïs de la Duranxie. Ajoutant qu’Alfred se ferait un plaisir de les y accompagner à chaque fois et qu’il ne se déroberait pas, bien que le futur marié ait trouvé tout un tas d’excuses toutes plus acceptables les unes que les autres comme « Je ne peux pas, j’ai journal ! ».

      Le Pilori a envie de dire qu’Alfred est mal barré. Et lui souhaite une bonne bague au doigt plutôt qu’une mauvaise corde au cou.



      Septembre 1467. Scandale à Tours : la bourgmestre aurait été attaquée par des chouquettes flambées.

      Spectacle de désolation en mairie de Tours. Le bâtiment, encore majestueux il y a peu a entièrement brûlé, depuis les caves à vin d’Anjou jusqu’à la charpente. La zone est interdite d’accès, les murs fragilisés par le feu manquent de s’écrouler et une odeur de poisson grillé nauséabonde empeste les ruines. Un sauveteur nous explique, tout heureux « qu’il a bien fait de mettre les solerets prêtés par son cousin, car une poutre lui est tombée sur les pieds et ne l’a pas blessé grâce à la coque métallique », juste avant de se faire assommer par la chute d’une clé de voûte de huit cents livres (l’imprudent ne portait pas de casque, ndlr). Un enquêteur de la Prévôté nous indique grâce à ses fins talents de limier que tout est calciné, ce qui complique la recherche d’indices probants. Le seul élément trouvé sur place est une boîte métallique cabossée, supposément rose à l’origine avec l’inscription « Mille et Une Chouqu », la suite étant illisible. « Indice sans valeur », nous confirme le fonctionnaire de la maréchaussée, laissant négligemment l’objet retomber au sol en reportant son attention sur huit écus ternis apparus dans la cendre après un courant d’air.

      La bourgmestre, présente au moment du début de l’incendie et miraculeusement rescapée n’est pas blessée. Elle témoigne, en état de choc : « Je… » juste avant de se pâmer à terre, les personnes à ses côtés s’étant écartées pour ne pas être heurtées par sa chute. Heureusement pour elle, l’atterrissage est amorti par l’épaisse couche de cendres présente au sol partout autour et maintenant au-dessus, comme l’indique le grisâtre nuage s’étant formé au moment de l’impact. Un médicastre nous explique que depuis qu’elle a été sauvée de l’incendie, elle délire. « Elle n’a de cesse de parler de chouquettes flambées au poisson, soit disant infectes, et que c’est ce qui aurait déclenché l’incendie. Franchement, de vous à moi, je pense qu’elle n’a plus toute sa tête. En plus d’être rousse » ce qui, nous confie-t-il discrètement un peu après en se signant, ne va pas l’aider à se rétablir.

      Un badaud raconte : « On n’a pas idée du pouvoir de nuisance des chouquettes. N’oubliez pas que c’est ce qui a fait gagner la Reyne Leyah aux dernière élections », expliquant que l’ingestion d’une chouquette fourrée au foie gras avait empêché un des feudataires de voter, pris par de violentes douleurs gastriques qui l’avaient contraint à tenir la chambre toute la semaine du second tour des élections royales. Avant d’ajouter, plus discrètement : « Pourquoi croyez-vous que la Memento Mori a établi ses quartiers de fin d’été en Périgord ? Évidemment pour refaire ses stocks de chouquettes. Leur chef en profitera pour en offrir une à Raoul, le Comte, fourrée au poisson de quarante-cinq jours déjà mariné dans du poireau, de la figue, et flambée au Monbazillac. Le régnant ne s’en remettra pas, et permettra au Carmin de prendre le pouvoir en douce ». L’homme s’en va en haussant les épaules, marmonnant que de toute façon, ça ne sera pas une grande perte.

      Il faut tout de même bien l’admettre : comment des chouquettes pourraient-elles mettre le feu à un bâtiment entier ? Le mystère demeure et l’enquête se poursuit. Nous devrons certainement attendre le bon rétablissement de la maire pour en savoir plus.



      Août 1467. Sous l’équateur du Royaume, des inconscients se sont affrontés pendant deux semaines sur une île déserte.

      Bien que la compétition estivale financée par la Couronne soit terminée, peu d’informations fiables ont pour l’instant fuité – mis à part les insanités subjectives sponsorisées par les journalistes surexploités, sous-payés et sous-compétents de notre confrère (et néanmoins concurrent) PoneyMag – et nul ne sait pour l’instant dire le nom de l’heureux survivant ayant remporté les 2500 écus et l’équidé de la victoire.

      En raison de l’affluence des candidats – dont environ 96,3% pensaient se la couler douce dans une villa romaine avec thermes et sources d’eau chaude courante ainsi que vins et mets de choix à volonté servis par des esclaves dénudé(e)s – trois équipes ont été constituées, au lieu de deux originellement. Trente-six candidats ont donc appris à se côtoyer, se supporter, se détester, s’éliminer dans la joie, la bonne humeur et les gargouillements de ventre. Une concurrente témoigne : « "Signez" qu'ils ont dit, "Et inutile de lire les petits caractères tout en bas". J'ai signé pour un séjour tout payé. En fait seul le voyage était gratuit ! La bouffe est inexistante, l'hébergement plus que sommaire ! Même aux galères on nourrit les galériens ! »

      Il a d’abord fallu que chaque équipe désigne un capitaine. On notera que chaque camp a choisi son mode de gouvernement, assez exotiques pour certains comme la tyrannie chez les jaunes, où la capitaine s’est imposée aux autres de façon assez unilatérale en menaçant ses coéquipiers de fort autoritaire façon avec un caducée introduit sur l’île on se demande bien comment – nous laissons à nos confrères (et néanmoins concurrents) de PoneyMag le soin de développer sur ce « comment », ce genre de sujet étant tout à fait à leur niveau – avant de leur imposer de lui prêter allégeance. Les rouges ont choisi un genre de démocratie où la nomination de la capitaine a résulté d’une décision collective paisiblement discutée. L’équipe des bleus a choisi un système qui a fait ses preuves, avec une élection capitanale ressemblant fort à celles pratiquées dans nos provinces, où l’un des membres a monté une liste unique, DTFFPROVTC « De toutes façons faut pas rêver, on va tous crever » qui a été élue avec 100% des voix dont 83,7% d’abstention. On remarquera que c’est peut-être la première liste du Royaume dont les électeurs espèrent qu’elle ne tiendra pas toutes ses promesses. Une des bleus au nom germanique (du genre Von Frayner) voulant rester anonyme aurait confié, quelques jours après le début, « qu’il paraît que le capitaine aurait exercé un droit de cuissage sur les survivantes, sauf sur moi. Et maintenant il chercherait des crabes femelles… Qu’il paraît. »

      Pour certains participants peu habitués aux tâches manuelles, le changement de vie a été radical. « Chez moi, je ne gère pas la bouche, c’est mon intendant qui s’en charge… » déclare un compétiteur désespéré en train d’essayer d’extirper un bigorneau cru de sa coquille au moyen d’une aiguille de pin, alors qu’il en a déjà brisé huit. D’autres savent mieux s’adapter. « C’est fantastique ! Suite à l’élimination d’un candidat, j’ai pu récupérer sa chaise à roulette, nous allons pouvoir nous en servir comme captage pour monter un élevage d’huîtres, selon notre méthode ancestrale pratiquée sur les bancs ostréicoles du Mont Saint Michel. »

      Construire une tente, la faire évoluer, rechercher de la nourriture dans la lande, la forêt ou sur la plage, trouver une source d’eau potable, allumer un feu et même monter des expéditions dans les camps adverses pour saboter ou chaparder les provisions des autres est vite devenu le quotidiens des volontaires – ou inconscients – à la survie. Des objets divers, plus ou moins utiles peuvent aussi être trouvés dans la nature, comme des toiles, des brouettes, des outres, des bouteilles, des collets et autres surprises. « C’est le plus beau séjour de ma vie. C’est le seul endroit du Royaume où je peux détrousser des nobles sans qu’on me colle un procès pour trouble à l’ordre public » nous informe, hilare, une participante, avant de préciser qu’elle allait revenir l’année suivante.

      Des épreuves imposées par l’organisatrice, la princesse de Chevreuse, viennent rythmer la routine des candidats, leur permettant d’engranger des points supplémentaires pour leur score personnel. Tir à l’arc avec possibilité de casser des flèches adverses, course de mise à l’eau de barques surchargées et diverses autres activités sont venus mettre physiquement et moralement à mal les compétiteurs affaiblis par les privations. Le vainqueur de l’épreuve gagne une immunité, et la meilleure équipe du matériel et des provisions. À la fin de ces journées sportives, un membre de chaque camp est éliminé, mis à part celui ayant l’immunité. Chacun vote en fonction de sa stratégie : éliminer celui qui en fout le moins, celui qui a le plus de points au classement, celui qui a dragué la personne sur qui on avait des vues, celui dont on n’aime simplement pas la gueule, etc. « J’ai voté pour Samsa parce qu’elle a regardé langoureusement une candidate adverse, et que c’est péché ! » déclare aux journalistes présents dans l’isoloir un membre de son équipe, avant que la suivante n’annonce qu’elle avait voté pour son capitaine, « parce que c’est un tyran mégalo, mais ne le répétez pas sinon ça va encore me retomber dessus ».

      Le séjour se veut coopératif, c’est en réalité une lutte acharnée de tous les jours où personne ne se fera de cadeau pour chercher à monter son score, nouer des alliances éphémères, créer de la dissension et parvenir à empocher l’or de la victoire. On aurait déjà repéré des navires pirates en reconnaissance attendant patiemment le dénouement de la compétition et le passage du vainqueur.



      Sponsorisé : Les boucheries Spang'héraut informent que suite à un excès imprévu de matières premières, les lasagnes seront vendues à un prix de -50% jusqu’à la fin d’une enquête de la Prévoté tourangelle.

      Sponsorisé : Recherche jeune femme de moralité parfaite, quasi-sainte, en vue d’épousailles. De préférence intelligente, cultivée, discrète, en bonne santé, toutes ses dents, ayant une attirance certaine pour les églises, capable de supporter sans sourciller les pires impertinences tout en sachant maîtriser l’art de la revanche sans pitié aucune une fois leur porte close. La prétendante devra plaire en tout premier lieu à la future marraine par alliance du promis. Si vous avez l’heur de répondre à cette très vague description (d’autres menus éléments de peu d’importance vous seront communiqués si votre candidature est retenue), je vous engage à ne SURTOUT PAS vous adresser à ce journal mais à déposer votre courrier directement à la cathédrale de Tours sous le premier banc à droite de l’autel. Une personne de grande confiance s’y tient très régulièrement et se chargera de transmettre le document à qui de droit.

      Sponsorisé : Vend Alfred à la personne la plus offrante qui sera assez bête pour l’acheter. Contacter dame E. Von F.

      Sponsorisé : Lisez PoneyMag, des scoupes et des paillettes !
      Censuré à la publication : Le Pilori n’est pas désespéré au point de se faire financer par de la réclame de bas étage.

      – D’aucuns se sont alarmés de constater que dame Valene s’était autoproclamée Vice-Comtesse du Périgord et de l’Angoumois, lors du mandat précédent. Que ces personnes se rassurent : nul autre qu’elle n’aurait pu mieux occuper ce poste. Elle cumule en effet suffisamment de vices pour pouvoir être nommée Vice en chef.

      – Saga de l’été. Après que Raymond a égoïstement abandonné sa douce épouse à Angoulesme pour partir en solitaire sur une île déserte exprimer son amertume éternelle à son ennemi de toujours, Théodoric, la présence de trente-quatre autres vacanciers l’a empêché de mettre son vil plan à exécution. Raymond parviendra-t-il à jeter Théodoric en pâture à des requins affamés ? Résistera-t-il aux avances d’un de ses coéquipiers fort aventureux ? Débitera-t-il la chaise roulante en allumettes pour éviter que son feu de camp ne s’éteigne pour la dix-neuvième fois ? Sorianne lui pardonnera-telle ? La suite au prochain numéro, ou vous découvrirez Théodoric en train de dresser des bernard-l’ermites fanatisés exclusivement nourris de mono-testibule.

      – Les rêves de petite fille de la Princesse Athénaïs de la Duranxie semblent devenir réalité. Après avoir été vue en compagnie de Son Altesse Walan de Meyrieux, Grand Maître de l’Ordre de la Licorne dans la taverne « La Belle Paire de Loches », les témoins présents affirment qu’elle a enfin pu monter [à dos d’]une Licorne. Après avoir sauté au bas de sa chaise pour sortir de l’auberge, elle aurait déclaré : « Bien, je vous laisse, je vais préparer ma monture. » Walan se serait aussitôt levé et l'aurait suivie. Le Pilori met en garde la Duranxie, en la prévenant d’éviter de prendre le Grand Maître par la corne, les licornes ne crachant pas uniquement des arcs-en-ciel. Cela a d’ailleurs pu très vite se vérifier : après que la Princesse a défié à Tours le Meyrieux en lice « pour s’amuser et lui faire de l’entraînement » en demandant bien à l’ancien Pair de ne pas retenir ses coups, Athénaïs a subit une large défaite accompagnée d’une blessure. On peut admirer sur la gravure instantanée ci-après, le Grand-Maître sorti victorieux de ce combat, avec en prime la petite culotte la petite couronne de princesse d’Athéna encore embrochée sur la corne.






      Jeu de logique :

      Comme le Très-Haut, emmène grâce à ta plume chaque visiteur des boucheries Spang’Héraut vers son destin. Pour t’aider à démarrer dans cette tâche ingrate mais ô combien indispensable pour chacun, le premier destin a déjà été tracé.




      Jeu des sept différences : (n’oublie pas de féliciter le rédacteur de ton journal préféré, et de vilipender celui de PoneyMag)




      Mots croisés des Royaumes :



      Horizontalement :
      A : Peut permettre d’éviter un arrêt de quarante-cinq jours lors d’une promenade angevine.
      B : 999 écus.
      C : Sera un jour chevalier, peut-être au féminin.
      D : Comme sur une chaise percée.
      E : A provoqué le premier préavis de grève du syndicat de la Garde Royale.
      F : Assistant de communications.

      Verticalement :
      B : Débite des poutres.
      D : Fin de loisir de noble fortuné se plaisant à fatiguer son entourage.
      E : Institution spirituelle manquant d’air.
      F : Collectionne l’argenterie.
      G : Chaton hérétique.
      H : Partie mobile couplée à un orifice régulièrement introduit. (J’en vois déjà ricaner, alors que le Pilori est un journal sérieux, non mais !)




    Solutions des jeux : (Évitez de regarder si vous n’avez réussi le jeu de logique, c’est vraiment de la triche)



©1467 Le Pilori, tous droits réservés.

Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :
  • Sources en tous genres issues des RR,
  • Le Gorafi,
  • Illustrations des personnages tirées des cartes du jeu de société Sbires, éditions Jocus, 2016, 12 ans et plus,
  • Illustrations de la statue et de la licorne tirées du jeu de figurines Time of Legends : Joan of Arc, Mythic Games, 2019,
  • Illustrations de PoneyMag tirées de PoneyMag.
Alfred555
Citation:




      Difficile soirée de la Saint Patrick à Tours.

      Sacrée gueule de bois dans une taverne de Tours, où après avoir pris soin de faire d’importants stocks de tonneaux de bière dans sa taverne, la princesse Athénaïs de la Duranxie Beauharnais s’est retrouvée incapable de remplir les fûts une fois ceux-ci vides, une heure à peine après le début des festivités. « Je *hips*ne comprends pas, j’avais mis en *hips* réserve dix fois la *hips* quantité habituelle de *hips* liquide pour ce genre d’événement » déclare, dépitée, la propriétaire de la taverne Chez Pochtronnette & Pochagnols. Elle se défend en ajoutant « qu’il y avait des réserves pour au moins quatre jours » mais sans pouvoir développer plus, s’étant mise à rouler sous la table.

      Le Duc de Touraine et Archevêque de Tours, étonnamment présent dans la taverne, proteste : « C’est un *hips* guet-apen. Je *hips* venais juste acheter *hips* le dernier numéro de *hips* PoneyMag et je me suis *hips* retrouvé ici je ne *hips* sais pas comment, mais vous savez combien les *hips* voies du Très-Haut sont impénétrables, en plus d’étroites. » pendant que sa tendre épouse, la tavernière, perruque rousse sur la tête, se met béatement à sourire d’un air coupable en faisant des bulles et nous gratifiant d’un coucou de la main. Le bouffon ducal de Touraine, messire Alfred, un habitué des lieux, témoigne à son tour de son verbe si particulier : « *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* C’est un *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* scandale ! *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* Encore une taverne *hips* *hips* *hips* *hips* asséchée ! *hips* *hips* *hips* » en enchaînant sur une incompréhensible histoire de traîneau et de corset plat.

      Des bruits – plus que des paroles, à ce niveau – laisseraient entendre qu’une Italienne de passage aurait attaqué les tonneaux de la réserve de la taverne à la hache, vidant en un bref instant l’intégralité de la précieuse bière au sol et dans les quelques chopes tendues en hurlant : « Ce soirrr, on se fend la gueule ! » Un client de la taverne voulant rester anonyme et portant un bonnet à grelots ajoute, au milieu d’une impressionnante série de hoquets qu’elle a crié ces mots avec « un accent si séduisant qu’on sentait qu’elle avait vraiment envie de se faire mousser. » Son voisin de boisson, attablé devant une pyramide bancale de deux cent quatre-vingt-quatre chopes, raconte : « Je n’avais jamais *hips* vu autant *hips* de mousse d’un *hips* coup ! BLAM BLAM PCHIIOOSO *hips* OOIIYYOOIUUSSH que ça a fait *hips* quand elle a *hips* percé les fûts ! » en écartant ostensiblement les bras pour vaguement mimer la progression de la mousse, avant d’ajouter que « s’il avait été plus vaillant à ce moment-là, il lui aurait volontiers mis une main au. » Malheureusement, il se trouve incapable de terminer sa phrase, son geste ayant heurté la pile instable de gobelets qui prend soin de s’écrouler sur lui et son voisin direct dans une gerbe d’éclaboussures. Un autre client déclare pour conclure que « Bière qui *hips* mousse n’amasse pas *hips* rousse ! » en lorgnant d’un œil libidineux et incapable vers la tavernière affalée sur son comptoir, la perruque à l’envers.

      La responsable de ce véritable acte de trouble à l’ordre public court toujours, et n’a au moment où nous publions pas été identifiée. Une Italienne serait actuellement hébergée dans l’hôtel particulier flambant neuf du bouffon ducal – il faut croire que ça paye de raconter des conneries –, il s’agirait cependant du Grand Maître de la Chambre Royale, dont la parfaite respectabilité et la renommée sans faille ne sauraient permettre à quiconque de l’accuser de quelque débordement déviant que ce soit sans mettre à mal l’honneur et l’aura de la Maison Royale toute entière. Le mystère reste donc entier, mais il est probable que la malveillante personne ne sera jamais retrouvée : tous les agents des services de la Prévôté s’étaient fait porter pâle ce soir-là ainsi que les quatre suivants, certificat médical à l’appui, pour cause de cuite.

      Suite à cette soirée, la moitié de la population tourangelle se trouvant incapable de faire quoi que ce soit, certains cours devant être tenus à l’université ont dû être annulés, le marché s’est retrouvé figé pendant une semaine, les messes et les confessions n’ont pas pu être assurées, et une prise de mairie n’a même pas pu aboutir, les assaillants n’ayant pas trouvé la sortie des latrines de la taverne où ils s’étaient réunis. L’honneur est tout de même sauf : le duché n’a perdu que six étoiles de prestige. Une commande de philtres aurait été faite par le conseil ducal pour pallier tout blocage futur. Vivement l’an prochain !



      Le Roy de France décrète le rétablissement d’un droit nobiliaire ancestral.

      Tout le Royaume est en émoi. Il semblerait que la parution de l’annonce royale traitant du projet Renaissance et surtout la partie relative au droit de cuissage n’ait laissé personne indifférent. Certains se frottent déjà les mains, comme ce Marquis à la chevelure blanche et clairsemée, fiancé depuis une éternité qui déclare : « Ma promise insiste pour que j’aie de l’expérience avant le mariage, mais considère que mon entrainement quotidien auprès des vingt-trois servantes de mon domaine, qui ne sont plus pucelles depuis longtemps, n’est pas à la hauteur. Je vais enfin trouver grâce à ses yeux. » D’autres en sont plutôt ravis, comme cette jeune mariée venant de recevoir la visite de son suzerain : « Depuis que je suis petite fille, on me promet qu’un jour, mon Prince viendra. Eh bien maintenant, c’est fait ! » dit-elle, encore essoufflée, en réajustant la bretelle de sa robe et ses jupons.

      Nous avons enquêté en Touraine, où le message divin serait soit disant apparu au Roy dans la taverne « Chez Pochtronette & Pochagnols ». Un témoin tourangeau raconte : « Oui, j’étais présent ce soir-là dans la taverne. L’alcool coulait à flots, le Roy avait mis un point d’honneur à goûter tous les vins de Touraine. Après avoir déclaré qu’il les avait trouvés divins, il est brusquement tombé à genoux à terre, les bras vers le ciel, et s’est mis à déclamer d’une voix particulièrement grave et forte des mots bizarres : « Guillaume, ce n’est pas pour dire, mais encore une guerre avec l’Anjou, et tu règneras sur un désert. Il est grand temps de me repeupler tout ça. D’ailleurs, finies les chambres à part avec ta meuf, va falloir t’y mettre aussi et avec plus d’ardeurs, en plus un vrai – et bon – Roy se doit d’avoir gavé de maîtresses. » J’avoue ne pas avoir tout compris, mais c’est à partir de là qu’il s’est mis à parler de mission divine et sacrée, et de repeupler le Royaume. » Un autre client de la taverne évoque l’arrivée d’une soudaine et aveuglante lumière blanche, alors que la soirée était déjà bien avancée, mais ne se souvient de rien d’autre, si ce n’est qu’il avait un sacré mal de crâne au réveil.

      En dépit de tous ces signes révélateurs du caractère divin du projet Renaissance, certains réfractaires ne le voient pas d’un bon œil. « C’en est hors de question ! Mon époux sème tant de bâtards que j’ai dû en noyer une partie dans les douves du domaine familial, il va maintenant pouvoir le faire en toute légalité ? C’est un véritable scandale ! » déclare en colère cette Duchesse, ajoutant qu’elle allait demander la dissolution de son mariage et exiger que son frère destitue son époux de sa seigneurie issue de mérite, afin de le renvoyer à la roture. Pour d’autres, il s’agit là du début de la décadence du Royaume, arguant que cela va encourager le péché de luxure et les pratiques non autorisées par le Dogme. Cela étant dit, les débats – et ébats – ont encore de beaux jours devant eux.



      Démission du Premier Maître d’Hôtel de la Maison royale ou comment brosser son patron dans le sens du poil.

      Depuis l’annonce de son départ de la Maison royale, Raimbaut di Maggio d’Astralgan, Duc de Touraine se retrouve gastronomiquement désœuvré, lui, le toqué du mortier, la fine lame à la botte de radis, le graisseur de moule à tarte, le fondu du caquelon, le grand manitou du fait-tout, le chanteur de râpe à fromage. Auparavant, sur le gril du matin au soir, il était à la fois au four à bois et au moulin à poivre : il brûle les planches à découper, il broie, il pile, il moud, il défonce, il écartèle, il cisaille, il émiette, il joue de la corne d’abondance. Avec Raimbaut, une larme de calvados est un sanglot, une cataracte, un torrent en furie. Une lichette de pain est un chariot de pain complet. Un soupçon est une certitude. Un doigt est une paluche. Une bouchée est un banquet. Une goutte est une trombe, un déluge. Un nuage de lait est un cumulo-nimbus. Un filet d’huile est une cascade, une pincée de sel est une montagne, un brin de persil une forêt comtoise. Une pointe de piment est un incendie de palais…

      Au revoir donc, le marieur de saveurs, le tireur de tartes, la pythie qui vient en mangeant, le mousquetaire du chaud et froid, la terreur des gallinacés, le fourreur de croupions, le canardeur de gésiers, au revoir la dame de Barbezieux de la poule pondeuse, la Néfertiti du spaghetti, le Cléopâtes au pistou, le démoniaque de l’Armagnac et du Cognac, le pétrisseur-masseur-batteur de pâte feuilletée, le nettoyeur de carcasses, le gardien du farci, le repasseur de plats, le chauffeur de salsifis, le chef de garbure, le passant du saucisson, la chartreuse de jambon parme, la matrone du minestrone, au revoir l’idole des jaunes d’œufs, le dresseur de lauriers, le fouetteur de crème, le remmailleur de filet mignon, l’effeuilleur de choux pommé, le porteur de chapon, la Jeanne d’Arc du cochon, le Don Quichotte du moulin à légumes, l’accoucheur de lardons frits, le petit chanteur au foie gras d’oie, la Bécassine de la terrine. Grâce à lui, tous les mardis étaient gras et les potes, au feu.

      Constamment sur le fil du hachoir, Raimbaut est un sadique qui pique les pommes avec une épingle avant de les plonger dans le bouillon, et pour écorcher les poivrons sans difficulté, il les brûle au troisième degré. Avec lui, la nourriture n’a qu’à bien se tenir : les gigots gigotent, les huîtres volent en éclats, les tomates se pèlent dans l’eau bouillante, toute mayonnaise qui part en douce et tourne le coin de la cuisine est rattrapée en deux coups de cuillère à pot, tout gâteau est poignardé avant de sortir du four. Les alouettes n’ont plus leur tête, les saucissons ont de la brioche, les endives se font braiser, les œufs sont brouillés, le pain est perdu et les palourdes sont gratinées.

      Raimbaut, c’est un diseur de bon appétit, il lit les lignes de la faim, il lie les sauces, les crèmes et les potages, il couche sur canapé ou sur un lit de fruits rouges et fait l’amour à la vie. Depuis son mariage, découvrant la passion de son épouse Lilye de la Duranxie pour le saucisson, il assaisonne la rosette de Lyon, il cuit le Jésus, il fait fondre la motte de beurre, en retour cela flambe, mouille, nappe, marine, macère, dégorge, écume, arrose, ça gicle dans les tous les coins, ça éclabousse, il repeint les murs au sang de génisse, il pédale dans la semoule, il est pris les doigts dans le pot de confiture, il est le maître-queux dans la cambuse, il tord les boyaux, il se fait un trip tripes, il fait l’andouille, il s’éclate la rate et la cervelle. Seule Lilye sait cependant correctement tailler la piperade.

      Toutefois, Raimbaut reste un homme au service du Très-Haut. En plus de celui de Tours, il est l’archevêque du sot-l’y-laisse, mais aussi le Saint Martin du basilic, la religieuse au caramel, le petit frère des pots. Entre un verre de vin de messe et le pain de l’Amitié nous sommes ses oies, il nous gave grave, on a même un peu les foies. Raimbaut est le grand prophète du tube digestif, armé d’une fourche à trois dents et d’un couteau de boucher, il nous regarde bien droit dans les yeux et semble nous dire : « Tu n’es que soupière et retourneras en soupière ! »



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      – Suite à la publication de l’annonce royale sur le projet Renaissance, certains seront ravis d’apprendre que le Grand Maître de la Chambre Royale, dame Vittorina Gloria d’Alzo, noble d’Île de France n’est pas encore mariée (bien que fiancée). Le Pilori attend avec impatience de découvrir avec quel noble en mal d’amour les Langes Gardiens l’auront casée ad Vitto aeternam.

      – Saga de l’hiver : Après le coup d’état fomenté par Théodoric pour prendre la tête des Poneys Rose en usant – illégalement à cette époque, mais bon, certain(e)s sont vraiment crédules – du droit de cuissage sur Orkaange pendant une virée militaire en Guyenne, il envisage de réitérer l’exploit avec son supérieur à l’EAP. Théodoric parviendra-t-il à couper les lignes d’approvisionnement en enfants de cœur de la boucherie Spang’Héraut ? Réussira-t-il à excoponeyer Raymond (son ennemi de toujours) en usurpant le titre de Poneticus Maximus ? Finira-t-il en Enfer mainois ou pire : à Castillon ? Vous le saurez dans le prochain épisode, où vous découvrirez Raymond en train de préparer des chouquettes piégées dans une boîte gravée de l’inscription : « Le douzième orteil de Saint Guilberte ».

      – Messire Bélisaire Lablanche d’Abancourt ne se doutait pas du guêpier dans lequel il se fourrait lorsqu’il s’est mis à courtiser la belle Carmen Esmée de la Serna. Après avoir dû subir douze épreuves toutes plus folles les unes que les autres, exigées par la fratrie de son épouse pour lui permettre d’accéder à la main – et surtout au reste – de leur sœur, voilà que la fille aînée de l’actuelle Dauphin de France lui soumet maintenant ses requêtes. Douze nouvelles tâches vont lui être demandées par la demoiselle Hanna de la Serna, cinq ans et demi, pour lui prouver qu’il peut « devenir son papa ». Nul doute que les soirées familiales seront animées, vu qu’il va devoir entre autres traverser un cercle de feu, courtiser une Michelette (l’une des bouches à feu de l’entrée du Mont Saint Michel, ndlr) ou faire flipper le Dauphin. Le Pilori lui souhaite bien du courage, avant les douze prochains travaux qui auront à nouveau germé dans l’esprit d’une ou d’un Serna !




©1468 Le Pilori, tous droits réservés.

Librement inspiré, pompé et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :

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Bouffon ducal de Touraine
Alfred555
Citation:









      Guerre en Anjou. Le Roy de France châtie en personne des angevins impertinents.

      Sacrée pagaille à Angers lors de la cérémonie d'hommage du conseil ducal d'occupation à Sa Majesté Alistaire Auguste de la maison Vadikra. À la fin du brillant discours du Roy, que ce dernier a conclu en comparant l'Anjou à un insecte parasite, et alors que le régent allait lui prêter hommages, un, puis deux pamphlets ont été criés depuis la foule de nobles et soldats français venus assister à l'événement. « C'est odieux, il n'y a pas femme plus chaste et pure dans le Royaume que la Reyne consort ! Le Roy ne pouvait trouver meilleure épouse qu'elle ! » hurle de façon presque hystérique une noble limousine, visiblement choquée par les propos outranciers des agresseurs. D'autres nuancent cet avis : « Ce n'est pas parce que la plupart des officiers royaux ont connu la Reyne consort avant le Roy qu'il faut être si vil avec elle. Ce sont des choses qu'on tait à la Cour, les gens d'ici n'ont vraiment aucune tenue » nous confie discrètement un noble d'Île de France souhaitant rester anonyme. « C'étaient forcément des Mainois » déclare, encore ébranlé par la violence de la scène, l'un des témoins présents avant d'ajouter : « Il n'y a qu'eux pour espérer s'enfuir en courant équipés d'armures de plates complètes. »

      En effet, à peine leurs pamphlets prononcés, les trois importuns ont tenté de prendre la fuite, chahutant et blessant quelques personnes présentes dans leur cheminement vers la sortie. La noblesse de Touraine ou résidente de ce duché, venue en nombre à cette petite guerre de bon voisinage, en a particulièrement fait les frais. La princesse Athénaïs de la Duranxie Beauharnais, heurtée de plein fouet par l'un des fugitif en a eu le nez brisé, mais a été immédiatement vengée par le Duc de la Guerche, ancien Premier Maître d'Hôtel de la Maison royale et visiblement malade ce jour-là, qui a été pris de nausées juste à cet instant en vomissant tripes et boyaux sur l'assaillant. Walan de Meyrieux, Grand Maître de l'Ordre de la Licorne, a quant à lui été repoussé dans les escaliers, lui causant belle chute et quelque boiterie les jours suivants. « Mais quelle idée, les galipettes dans les escaliers, ce n'est plus de son âge » aurait déclaré, hilare, l'un des chevaliers qui l'accompagnait.

      Les trois visiteurs imprévus, vite appréhendés, étaient finalement des angevins : Eddwyn Sidjéno, aujourd'hui Duc d'Anjou, Wolon et Symph – aussi surnommé Godasse par ses amis, ayant développé une certaine aptitude à régulièrement recevoir des poulaines en pleine face. Dans sa grande maganimité, le Roy n'a pas souhaité les mettre au cachot, préférant les faire patienter dans une pièce voisine, sous la vigilance de soldats de la Garde royale. « Ce n'était pas désagréable, la pièce était chauffée. Mais quitte à nous faire glander comme des Mainois, ils auraient au moins pu nous filer des pistaches » déclarera bien plus tard l'un des trois angevins arrêtés, scandalisé de ce mauvais traitement. Malheureusement pour eux, le braséro chauffant l'endroit n'était pas là par hasard. La cérémonie terminée, le Roy les aurait rejoint, afin de personnellement leur appliquer la sentence de son choix, « un souvenir impérissable », aurait-il précisé. Et ce fut bien le cas. Les trois lascars furent marqués au fer rouge d'un lys royal, sur la fesse pour Symph, en haut de la cuisse pour Eddwyn et au niveau du cœur pour Wolon.

      Désormais marqués du symbole royal, les trois angevins auraient tenté comme ils pouvaient de cacher ces blessures dégradantes pour eux, les masquant de bandages, ou tentant même de les confondre au milieu d'un tatouage. Vous allez dire : « Ils ne sont vraiment pas malins, il leur suffirait de mettre un fute ! ». Sachez qu'en Anjou, certains sont adeptes du naturisme au niveau des cuisses – couisses comme ils disent là bas – il était donc hors de question pour deux d'entre eux de recouvrir ces marques de vêtements. La situation devenant critique, Wolon qui lui, n'avait pas de difficultés à cacher son lys au cœur aurait même déclaré à Eddwyn en quatrain (ces deux là se parlent toujours ainsi, ndlr) :

        « Vous prendrait-on pour bel eunuque ?
        Ce lys bien trop on le reluque.
        Veuillez cacher, ô notre duc
        votre séant, votre trouduc ! »

      Heureusement en cette période renaissante, et en particulier pour les arts, un peintre de grande renommée en Anjou nommé Coguin eut une idée étonnante : dévoiler ces marques de l'ennemi en les mettant en valeur et à la vue de tous. « Connaissez-vous la peinture sur corps ? Certes, je préfère exercer mon art sur des supports plus délicats, tels que des femmes dénudées, mais l'idée en valait la chandelle. Il m'a suffi de faire ressortir les trois lys en les peignant d'or, et de faire du remplissage de gueule et d'azur pour le reste. L'Anjou dispose maintenant du blason le plus moderne qui soit, ce sont des armoiries qui deviendront certainement très à la mode ! »




      Anjou, par Coguin


      Le résultat est certes surprenant, mais ce blason mouvant n'aura pas fait long feu. En représailles à l'échec d'une conjuration d'Eddwyn Sidjéno – poussé par sa mère Josianne, justement fille de Finn, chef historique du clan – visant à prendre la tête du clan des Orpilleurs, Finn aurait mis à prix la marque du lys présente sur la cuisse d'Eddwyn. Celui-ci se serait auto-mutilé pour empocher les 500 écus de récompense promis par Finn, en envoyant lui-même par pigeon le morceau de couenne marqué du lys royal. La fleur aura vite fané.



      Retour des services secrets du Royaume de France.

      Sa Majesté Alistaire Auguste de la maison Vadrika a dernièrement annoncé recréer l'Office des services secrets de la Couronne, tombé en désuétude au fil des ans. Appel a été lancé aux amateurs d'infiltrations, de missions sous couverture, de déguisements, d'assassinats prémédités et de brûlantes amours sans lendemain, pour une campagne de recrutement qui s'annonce des plus rigoureuses. « C'est une merveilleuse nouvelle, je vais enfin pouvoir me faire offrir sur les fonds publics la combinaison en cuir de mes rêves !» déclare une jeune femme chaussée de bottes noires et déjà en train de s'entraîner en soulevant des haltères lestées de deux tubes de rouge-à-lèvres. « Ouais, mec ! On pourra boire à volonté, conduire à toute allure des carrosses Astonne-Martine V8 (la version avec un attelage de huit chevaux, ndlr) et chopper des damoiselles bien gaulées ! » nous explique d'une voix à tonalité grave, visiblement très enthousiaste et sûr de lui, cet homme barbu à la quarantaine triomphante et aux mains calleuses. « Au fait, mon nom est Bon. Jean Bon !  Vous entendrez bientôt parler de moi ! » ajoute-t-il en portant sa main à son col pour le réarranger, avant de se diriger vers la taverne la plus proche pour commander un lait-fraise mélangé avec un doigt.

      L'Office sera dirigé par un officier au nom de code « Caledos », antique dieu de la guerre. Cela annonce-t-il la ligne politique que suivra l'OSSC ? Voilà qui ravira les amateurs de sensations fortes, de missions sur le terrain et d'embrouilles et débrouillardises en territoire ennemi. Avis aux candidats impatients d'utiliser toutes sortes de gadgets dernier cri : avez-vous seulement lu le règlement ? Certes, il est écrit en petits caractères, aussi l'avons-nous agrandi pour vous. Cette partie en rebutera peut-être plus d'un :


      Citation:

        De la charte administrative de l'OSSC :

        Au delà de la mission proprement dite, qui est importante, il y a le cadre administratif de cette mission et il est fondamental. Ce cadre a un outil nécessaire et indispensable : le scel. Le scel est présent en amont de la mission ; le scel est présent en aval de la mission.

        En amont, pour tout officier royal de catégorie A échelon 1, soit la catégorie et l'échelon auxquels vous accéderiez si d'aventure vous étiez titularisé, le règlement est formel : « Tout document relatif à l'accomplissement d'une mission, qu'elle ait lieu sur le territoire du Royaume de France, ce qui inclut le Domaine Royal, les provinces vassales et les provinces vassales rebelles, ou hors le territoire du Royaume de France doit être dûment scellé par le responsable afférent. »

        L'ordre de mission est scellé par ordre d'importance stratégique « Confidentiel défense », « Secret défense », « Très secret défense » par le responsable hiérarchique des officiers de catégorie A, Caledos, grand officier de catégorie A, douzième échelon.

        Doivent ensuite être obligatoirement scellés les formulaires attestants d'une perception de matériels nécessaires à l'accomplissement de la mission. Les formulaires de perception d'uniformes, armures, vêtements, sous-vêtements, caches-col, chausses, poulaines, bas, mis-bas, buissons de camouflage, bonnets à grelots, casque, et toutes coiffes seront scellés de « Validé ». Les formulaires de perception de potions, philtres, médications, chanvre, champignons hallucinogènes, boyaux de porc, nécessaires d'écriture, poudres explosives diverses seront scellés de « Approuvé ». Les formulaires de perception d'armes, de vins et spiritueux seront scellés de « Entériné ». Les matériels seront perçus auprès de l'Intendance au support logistique et technique aux opérations de l'OSSC, les formulaires seront scellés par son responsable. Seuls sont exclus de tout scel les matériels de boucherie et de forge de support aux interrogatoires effectués dans les provinces vassales rebelles, en particulier l'Anjou.

        En aval, au retour de mission, les matériels perçus seront restitués auprès de l'Intendance au support logistique et technique aux opérations de l'OSSC par les agents concernés, le formulaire de restitution sera scellé de « Scellé ».

        Si l'officier royal de catégorie A échelon 1 doit effectuer en cours de mission des dépenses nécessaires au déroulement et à l'accomplissement de son travail, il devra fournir des factures, comportant le nom de l'établissement, et le scel du clerc local pour en attester l'authenticité. Sont concernés les auberges, hôtelleries, gargotes, tavernes, bouges, bordels, salons littéraires, échoppes de vêtements, maisons de complaisance, hospices, cabinets de médecine, bibliothèques, parfumeries, forges, cordonneries, chapelleries. Si ces factures sont jugées conformes et idoines, elles seront scellées par l'Intendant aux finances détaché à l'OSSC.

        Toute mission non scellée, ou partiellement scellée sera considérée comme nulle. Il n'y aura ni dérogation, ni passe-droit. Sans scel, pas de mission, sans mission, pas de Royaume de France. Sans Royaume de France, pas d'avenir du monde connu.




      Le Triangle des Gertrudes, mécène des arts en Anjou.

      Connaissez-vous le Triangle des Gertudes en Anjou ? Il s'agit d'un groupe relativement brumeux composé de trois femmes à peu près angevines, que sont Calyce de Dénéré-Malines, Sadella Chesneau et Josianne, dite d'Anjou. Elles se transforment de temps en temps en nymphes lors de cérémonies connues d'elles seules, ou à l'occasion de fêtes d'anniversaire. « C'était flippant, les trois se sont retrouvées juste devant moi en tunique très courte, avec couronne de fleurs et longue cape rouge, puis se sont mises à danser autour de moi en triangle et en chantant, avant de me barbouiller de trois couleurs de peinture » témoigne, visiblement encore ahuri de la scène, un angevin ayant récemment fêté son anniversaire. Quel serait le point commun à toute ces gesticulations ? Il est évident : l'attrait des arts.

      C'est en effet une vive passion pour les beaux arts qu'anime ce groupe peu ordinaire. En ce début de renaissance artistiques, les Gertrudes semblent avoir compris l'importance des belles œuvres. Mécènes à leurs heures perdues – même si on ne peut pas dire qu'elles allongent par elles-même la monnaie – elles s'investissent personnellement dans ce monde très particulier, et en font profiter leurs proches à leur manière. De ce fait, il n'est pas rare qu'elles demandent à être mises en valeur au travers d'oeuvres diverses et variées, se considérant toutes trois comme d'exquis modèles.

      Sadella par exemple, au delà des divers tableaux et portraits d'elle commandés auprès du peintre Coguin, fort réputé en Anjou, a exigé que soit composée une chanson en son honneur. L'auteur-compositeur, mort d'épuisement depuis et passé dans l'inconnu semble avoir relevé le défi, au travers d'une chanson intitulée « Della, Della » dont la moitié des paroles est « Della », le diminutif de Sadella. Difficile de faire mieux en terme de glorification.

      Calyce outre la peinture, aime les beaux mots, comme ont pu le constater les personnes présentes en taverne le jour où elle a souhaité qu'on fasse l'éloge de « sa fleur de Calyce ». Un petit malin amateur de sonorités plaisantes s'est trouvé inspiré par le sujet, ayant déclamé dans la foulée : « La fleur de Calyce, on y glisse avec malice, avec plus de délice qu'en croquant réglisse ou calisson dans un calice. » En moins poétique, on aurait pu avoir « Un officier du Lys glissant tant en ventriglisse sur la silice si lisse de la lice qu'il en aurait eu des cals lisses, finissant par heurter licencieusement la fleur de Calyce ».

      Coguin, le peintre aujourd'hui bien connu en Anjou est ravi de la présence du Triangle des Gertrudes, tant ces modèles l'inspirent, ainsi que ses clients vu que la plupart des commandes qu'il reçoit concernent des tableaux des trois jeunes femmes. Ses œuvres se trouvent aujourd'hui principalement dans des collections privées, on peut cependant en admirer quelques une dans la grande galerie des Couacs, une annexe de la Cathédrale d'Angers (que le Pilori vous encourage à aller visiter, ndlr). Nous avons pu obtenir une gravure d'un des derniers tableaux lui ayant été commandé :





      Paradis trisolaire, par Coguin


      Quant à Josianne, elle aime l'alcool – une rumeur court comme quoi elle serait Sainte Boulasse, mais le vin peut-il seulement être considéré comme un art ? – la peinture, ainsi que la poésie en chansons. Un de ses plaisirs est de demander à ses soupirants – bon, elle n'en a qu'un, mais là n'est pas la question – de lui déclamer un poème en s'accompagnant d'un luth, alors qu'elle l'écouterait négligeamment du haut de son balcon. Messire Alfred, ancien bouffon de Touraine semble avoir pris malin plaisir à lui dire un poème avec des rimes du luth, qui l'ont ravie... au moins durant la première strophe.

        « Josiann', vous la voulûtes
        la sérénade au luth,
        sous balcon à volutes
        là où vous apparûtes.

        Quell' folle idée vous eûtes
        de fair' monter minute
        le grelottant en rut
        afin qu'il vous chahute.

        Puis d'aller droit au but
        en lui baissant le fute
        de belle et dure lutte
        pour prodiguer turlute.

        Passionnée vous fûtes
        témoignent vos contre-ut
        juchée sur haquebute
        ce fut belle culbute.

        Vous finîtes hirsute
        décoiffée par la chute
        comm' après une dispute
        Josiann', l'amour affûte. »

      Josianne aurait été scandalisée, arguant qu'il était inconcevable d'user du mot « turlute » dans un poème. « Vraiment, je ne vois pas de quoi elle se plaint, sur les rimes des poèmes au luth, on trouve aussi le mot pute » aurait déclaré le bouffon après coup, taquin comme à son habitude. « Et encore, elle n'avait pas demandé que je joue de la trompette... » Non, ne cherchez pas de rimes avec ce charmant instrument, vous n'en trouverez pas (trop, ndlr).

      Vous aussi, lecteur, devenez mécène des arts. Vous pouvez être certain qu'il y a un paquet d'écus à se faire, les œuvres d'art ayant tendance à prendre de la valeur avec le temps. Commencez donc le plus tôt possible si vous voulez jouir un jour des bénéfices à en tirer !



      Négociations diplomatiques au clair de lune.

      Scène étonnante à Angers durant la dernière guerre. Début janvier, Calyce de Dénéré-Malines, ancienne Archiduchesse d'Anjou, a donné rendez-vous à la mi-nuit au Grand-Maître de France, Wayllander de Leffe-Miras dans une taverne voisine, pour « négociations diplomatiques ». L'angevine aurait été en telle admiration devant la barbe fournie et soyeuse, et la callosité des mains du grand officier qu'elle en aurait rayonné des paillettes canard le restant de la journée. « Je n'avais jamais vu ça. On pensait Calyce frigide depuis son ancien mariage avec un mort-vivant (Falco de Cartel, ndlr), on a donc été très étonnés de la voir si expressive devant ce Français » déclare encore interloqué, un des angevins ayant assisté à la scène, avant d'ajouter : « On a bien cru qu'elle allait lui sauter dessus ! »

      La légende voudrait qu'une correspondance fournie aurait été échangée par les deux concernés durant la phase d'approche des armées royales de la ville d'Angers. Calyce aurait donné rendez-vous au GMF, la Grande Matraque de France comme elle se plaît à l'appeler, au pied des remparts au beau milieu du fracas de la bataille. « Il y avait une grande flèche rouge peinte sur les remparts, même le capitaine n'a pas été fichu de nous dire pourquoi c'était là !  Il a dû y avoir traîtrise !» annonce un soldat angevin en cours de soins interrogé au bordel-hôpital de campagne d'Angers, la Sainte Y Touche. « T'inquiètes mon mignon, tu pourras bientôt à nouveau la tirer, ta GROSSE flèche rouge » prononce une voix grave depuis la cloison voisine. Les deux correspondants ne s'étant manifestement pas trouvés sous la flèche en question, la rencontre semblait avoir été remise. Jusqu'à cette fameuse entrevue devant témoin.

      « Le Grand Mamamouchi de France a parlé de négociations diplomatiques pour ne pas perdre la face devant les grands officiers qui étaient là, mais je crois que personne n'a été dupe » nous explique un bouffon à grelots qui traînait là, avant de poursuivre : « En l'état actuel des choses, je pense que les discussions seront chaudes et très tendues ! » Le GMF se serait bien rendu au lieu dit à l'heure pile, montrant par là qu'il avait très à cœur de participer à cette entrevue diplomatique. Lors du reste de la nuit, ainsi que durant les suivantes car cela a duré quelque temps, les négociations ont battu leur plein. Des cris, des bruits de meubles déplacés, des tremblements de murs et quelques « coin, coin ! » et autres « oui, oui ! » entendus ont semblé indiquer qu'en plus d'être musclés, les pourparlers de paix progressaient. « Y font chier, je balaye tous les matins l'équivalent de deux tonneaux de paillettes canard, vraiment je ne sais pas ce qu'ils font ici la nuit, mais y'en a marre ! » nous explique d'un air déprimé le tenancier de la taverne où se tenaient les discussions.

      Alors que les armées royales ont aujourd'hui quitté l'Anjou, nul traité de paix ou d'armistice n'a pour l'instant été annoncé par aucun des deux camps. Le traité n'aurait-il pas abouti ? Calyce, depuis cette phase de négociations a nié avec fermeté – devenant toute rouge dans une phase d'hyperventilation – l'existence de paillettes canards, arguant que c'était pure fabulation de Mainois. Wayllander de Leffe-Miras aurait également réfuté toute dérive lors des négociations, expliquant qu'elles s'étaient déroulées « en tout bien tout honneur », même si elles avaient pu « être agitées ». Cependant, le bruit court que Calyce aurait tué – ou fait tuer – un canard pour que la Grande Matraque ait une coiffe guerrière en plume de canard, et une chose est certaine : si l'affaire n'était pas si sérieuse, jamais elle n'aurait tué un de ces volatiles si sacrés pour elle et l'Anjou. Aurait-ce été une preuve d'amour ?

      Doit-on s'attend à des rebondissement ? Des fiançailles ? Un bébé ? Seul l'avenir nous le dira. Nous suivrons cette affaire de très près pour vous en relater la suite que vous attendez certainement déjà avec impatience.



      Cérémonie de remise des prix du meilleur envahisseur de l'Archiduché d'Anjou.

      Calyce de Dénéré-Malines aurait déclaré suite à la dernière guerre : « Vraiment, les invasions, ce n'est plus ce que c'était. Lors de la guerre de Noël contre la Touraine, on a été très mal opprimés, et c'est à peine s'ils ont dit au revoir en partant deux à trois semaines après leur arrivée alors qu'on commençait tout juste à s'échauffer. La fin de guerre a été complètement baclée. » Certes, il faut avouer qu'avec une surprise-partie organisée par sa Grâce TheKing, Duc de Touraine au début du conflit il ne fallait pas s'attendre à une fin de soirée particulièrement inoubliable. Un autre angevin témoigne : « L'Anjou, c'est comme une belle femme rousse. Passer déglinguer l'Archiduché en vitesse pour se casser une fois le conseil ducal pénétré, c'est lui manquer de respect ! Il faut que la pression augmente progressivement jusqu'à ce que le conflit devienne explosif et l'apaiser doucement une fois les forces en présence épuisées. C'est quand même jouissif de voir votre adversaire demander grâce en suppliant, souvent à grands cris. » La base de toute relation de couple durable, en fin de compte. Il conclut presque laconiquement : « Là, on a l'impression qu'il ne s'est rien passé ! »

      Pour pallier les défauts récurrents à nombre d'invasions subies par l'Anjou et encourager les belles initiatives, il a été décidé de créer une cérémonie de remise des prix du meilleur envahisseur de l'Archiduché. Cet événement récompensera les lauréats pour l'année en cours, et nominera les concurrents en lice pour l'année suivante, qui auront un an pour se démarquer des autres. Les nominés pourrons être encouragés tout au long de l'année par de multiples pillages sur leurs territoires leur permettant de gonfler leur envie d'organiser de belles et bonnes représailles dignes de ce nom en Anjou. Certaines catégories pourront être créées en fonction des prestations observées.

      Sont donc nominés, pour l'année 1469 :
        – Dans la catégorie « Fête des voisins » : Le Grand-Duché de Bretagne, le Comté du Maine, le Comté du Poitou et le Duché de Touraine.
        – Dans la catégorie « Mainois » : Le Duché d'Alençon, le Duché du Berry (on les applaudit bien fort, on ne les voit pas souvent), le Duché de Gascogne et le Comté du Maine.
        – Dans la catégorie « On a déjà réservé pour l'hiver prochain » : Le Royaume de France, le Duché d'Orléans, le Comté du Poitou, et le Duché de Touraine.
        – Dans la catégorie « Ici le vin est Roy » : Le Duché de Bourgogne, le Duché de Champagne, le Duché de Guyenne, et le Duché de Touraine.
        – Dans la catégorie « Assassins de canards » : Le Comté d'Armagnac et de Comminges, le Comté du Béarn, le Duché de Guyenne, le Comté du Périgord et de l'Angoumois.
        – Dans la catégorie « Entre indépendants, c'est plus marrant » : Le Comté d'Artois, le Duché du Berry, le Grand-Duché de Bretagne et le Marquisat de Provence.
        – Dans la catégorie « Meilleur envahisseur » : Alfred l'ancien bouffon de Touraine, Alistaire Auguste de la maison Vadikra le Roy de France, les canards migrateurs et le Royaume de France.

      Et maintenant, les lauréats de l'année 1468, pour donner du courage aux nominés venant d'être annoncés :
        – Dans la catégorie « Les absents ont toujours tort », le lauréat est Sancte Iohannes Von Frayner, qui a préféré garder les enfants à la maison plutôt que faire profiter les occupé(e)s angevin(e)s de son humour grinçant et ravageur en taverne.
        – Dans la catégorie « L'envahisseur inconnu », le lauréat est Elzébur de Gioberney, Chinonais devenu régent du conseil d'occupation de l'Anjou et dont personne n'avait jamais entendu parler auparavant.
        – Dans la catégorie « Mettre du rouge dans nos vies », la lauréate est la Princesse Athénaïs de la Duranxie Beauharnais, pour avoir saigné du nez pendant la cérémonie d'hommage du conseil d'occupation au Roy de France.
        – Dans la catégorie « Il se passe quoi si j'appuie là ? », le lauréat est le capitaine Charpy, pour son fabuleux travail à la mairie d'Angers de dégagement de la vue sur la Loire des bas-fonds de la capitale angevine.
        – Dans la catégorie « Conquérant qu'on aimerait revoir vite », le lauréat est le Grand Maître de France, Wayllander de Leffe-Miras, parce qu'il a une belle barbe et les mains calleuses (Cette palme semble entâchée d'irrégularité, plusieurs membres du jury ayant déclaré qu'une certaine Calyce les aurait contraint par chantage à voter selon son choix, ndlr).
        – Dans la catégorie « Je ne l'ai pas croisée, mais elle a un certain don de la négociation », la lauréate est la Duchesse Lilye de la Duranxie pour avoir proposé de payer une rançon à Calyce afin qu'elle vienne chercher son fils en Touraine qui y met un bazar sans nom.
        – Dans la catégorie « Noël en famille », le lauréat est le prime Prince (et Princesse, ndlr) de France, Charlemagne Von Frayner, parce qu'il est le cousin de tout le monde et que la famille, c'est sacré, même s'il a des cousines simplettes d'esprit, dont sa préférée « qui est une femme heureuse depuis ses noces avec le Roy de Castille & Leon, puisque son époux et elle ne se comprennent pas lorsqu'ils se parlent ».
        – Dans la catégorie « Reviens, on sait qu'on te manque trop », la lauréate est la Comtesse Karyaan Lómalàs, puisqu'elle fait presque partie des murs d'avoir longtemps résidé en Anjou par le passé.

      L'Anjou se prépare déjà à accueillir avec grande liesse ses prochains envahisseurs.



      Scandale en Touraine. Le bouffon ducal aurait été démis de son office de Bouffon ducal de Touraine.

      Stupeur en ce début de février. Alors en visite prolongée à Angers (une histoire de gonzesse, ndlr), le bouffon ducal de Touraine messire Alfred, bien connu dans les environs pour ses taquineries et ses jeux de mots à deux écus a reçu un courrier l'informant que l'office de Bouffon de Touraine lui avait été retiré. « C'est un des offices les plus rares et prestigieux du Royaume, je ne comprends pas qu'on me le retire comme ça, sans aucun préavis, alors que nul me m'arrive ne serait-ce qu'à la cheville en Touraine ! Je me demande bien à qui l'office va maintenant échoir... » déclare le principal concerné par cette triste nouvelle. Le bruit court que le nom de Sancte Iohannes Von Frayner aurait été prononcé pour le remplacer, cependant celui-ci étant actuellement peu investi dans la vie de la cité, il est donc peu probable qu'il soit nommé à cet office. Les paris sont encore en ouverts et semblent se détacher du lot les noms de Charpy et TheKing même si le Pilori n'est pas certain qu'ils soient dotés du même humour.

      La Duchesse de Touraine, Bloemer de Valten Stilton n'a pas pu répondre à nos question, étant donné que nous n'avons pas pu les lui poser. L'entrée de son bureau serait actuellement protégée de huit herses abaissées et autant de pont-levis relevés, gardés par deux régiments d'hommes d'armes et d'arbalétriers. Pourquoi tant de précautions ? La Duchesse craindrait-elle pour sa vie ? « Elle nous a donné l'ordre de ne laisser entrer personne, sauf les livreurs de couteau à beurre » nous déclare le planton en faction, avant d'ajouter plus bas : « Elle flippe grave sa mère depuis qu'elle est Duchesse. Elle semble terriblement craindre quelqu'un, mais on ne sait pas qui. » Difficile dans ces conditions de connaître la raison qui l'a poussée à retirer son office au bouffon.

      Nous avons posé la question à messire Alfred, qui n'a pu nous répondre que par des suppositions, présumant que la Duchesse avait peut-être reçu des pressions venant de plus haut, en nous précisant : « Depuis le début de la guerre, le GMF m'a à l'oeil. Déjà, à ce moment j'ai appris fort surpris que j'étais sur les listes fournies aux prévôtés provinciales par les services de la Couronne, semble-t-il parce que je me suis promené quelques jours cet automne avec des angevines, ensuite parce qu'il ne semble pas digérer que je n'aie pas souhaité rejoindre une armée royale durant le conflit. » Le bouffon explique alors qu'il avait un rencard avec une femme à Angers (une dénommée Josianne, ndlr) pour lui livrer une paire neuve de Loups Bouttin, mais n'a pas pu s'y rendre en raison de la présence de bouchons sur les routes causés par les convois militaires. Il n'aurait ainsi pas eu d'autre choix que de suivre les armées royales en civil, ce qui lui a permis de profiter en taverne de ses amis enrôlés mais aussi d'admirer les batailles depuis les côteaux voisins, ajoutant que suite à la guerre de l'été précédent contre la Bretagne où l'armée dans laquelle il était intégré avait « glandé » deux mois en Alençon sans que rien ne se passe, excepté admirer le morne ennui dans lequel ses frères d'armes et lui semblaient mourir, il s'était juré de désormais laisser cela à ceux qui en avaient le privilège.

      « Et là, l'autre jour, vous allez rire, j'ai reçu un courrier du Grand Mamamouchi de France. Il semblait courroucé, trouvant étonnant que suite à mon refus des armes, ses espions l'aient informé que j'aurais rejoint l'armée d'un angevin nommé Waldi » continue d'expliquer messire Alfred en sortant de sa besace une missive signée d'un magnifique lys bleu. Il ajoute alors : « Le Roy a bien raison de recréer les services secrets de la Couronne, parce qu'en l'état actuel des choses, je peux vous assurer que nul n'a grand chose à en craindre. Si j'en souris, autant dire que les auteurs de vraies menaces doivent eux, en pleurer de rire. Jusqu'ici, la Couronne espérait peut-être qu'avec beaucoup de chance, l'ennemi se noierait dans ses larmes de rire, ce qui est une façon originale – mais incertaine – de régler les problèmes. » Alfred nous explique alors que jamais il n'aurait rejoint l'armée d'un « p't'hein » de personnage ne sachant que lâcher des « p't'hein » de jurons tel que Waldi.

      Il s'exclame alors : « Vous savez pourquoi le GMF m'a écrit ? Mais parce qu'il est jaloux que je sois en Anjou et pas lui ! Ses espions se sont trompés, c'est Calyce de Dénéré-Malines que j'escortais à ce moment, vu que son épouse est ma chérie (le rencard s'est bien terminé, ndlr) lors de la petite mission champêtre qu'elles ont eue à accomplir dans les environs (changer un panneau devant une mine occupée puis abandonnée par les forces royales, ndlr). » Alfred sort alors un second courrier de sa besace avant de poursuivre : « Là, il me demande de lui dire chaque jour où je suis, qui je fréquente, à quelle heure, si je mets la langue, qui m'a mis une main au séant, et tout et tout. Alors que si on lit bien entre les lignes, ce sont les moindres faits et gestes de Calyce qu'il souhaite que je lui rapporte. Il a même osé écrire que de ces informations dépendait le sort du monde connu ! Pardonnez-moi, mais à lire ces mots, j'ai ri. » Il rigole d'ailleurs un bref instant devant nous puis reprend : « Franchement, il n'a qu'à venir lui-même s'il veut surveiller sa conquête. Alors marquez-le en gros, en gras, en rouge, tout ce que vous voulez, mais le Roy doit savoir : SON GMF COURTISE UNE ANGEVINE et a eu le culot de l'abandonner. » Alfred ajoute qu'en fin de compte, le GMF et lui sont pareils, ils ont tous les deux une chérie angevine, à la différence qu'il est resté s'en occuper, LUI. Il conclut par ces termes, en montrant la missive qu'il a en main : « C'est évident que le GMF a beaucoup à cacher. Il a mentionné en post-scriptum qu'il ferait fouetter toute personne qu'il surprendrait en train de lire quoi que ce soit relatif à cette histoire (ayant affiché un message d'avertissement en début de ce journal, Le Pilori ne saurait évidemment être tenu pour responsable des blessures collatérales résultantes de la lecture du présent numéro, ndlr). »

      Le désarroi n'aura pas duré longtemps pour l'ancien bouffon. Juste après son limogeage, Eddwyn Sidjéno le nouveau Duc d'Anjou, aurait offert en consolation l'office d'Archibouffon d'Anjou à Alfred, faisant de lui le premier bouffon interducal. Il l'aurait même nommé conseiller personnel extraordinaire, appréciant la finesse d'esprit du bouffon en déclarant juste avant : « Alfred, il y aura une annonce et tant pis si vous êtes fait félon ! » L'Archibouffon sera-t-il désormais le nouvel ennemi numéro 1 du Royaume de France ? Seule la suite nous le dira.



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      Beaucoup connaissent l'amour que Josianne, une angevine dont il a déjà été question dans ce journal, a pour les armes – en plus de celui de l'or, de l'alcool, des vêtements hors de prix, des chaussures hors de prix, des paillettes (liste non exhaustive, ndlr) – mais peu savent d'où lui vient sa passion toute particulière pour les arbalètes. Certes, cette arme de jet a l'avantage de pouvoir être utilisée sans compétence militaire particulière, les seuls points à maîtriser étant le chargement des carreaux, la visée, et il suffit d'appuyer sur un déclencheur pour envoyer le projectile – et encore, chez Josianne c'est Anatole, son « secrétaire particulier », qui s'occuper de remettre l'arme en charge. Est-ce donc la simplicité d'utilisation de l'arbalète qui aurait charmé Josianne au point d'en faire son arme favorite ? Pas du tout. La jeune femme aimant les habits et les chaussures (hors de prix, faut-il le rappeler), elle a l'habitude d'être au contact de toutes sortes d'images de réclames (et y est évidemment très sensible). Elle serait un jour tombée sur la publicité suivante :


      « Il est hors de question que je creuse quoi ce soit de ma vie, il me faut une arbalète ! » se serait-elle exclamée. L'arme ne la quitte depuis plus, au grand dam de ses compagnons de route et de ses rencontres diverses. Elle aurait réglé la sensibilité du déclencheur sur « extrême », ce qui a valu quelques frayeurs aux personnes de son entourages, son arme ayant envoyé « toute seule » quelques carreaux importuns dans des murs, des tables, entre des jambes, au ras de coiffes... Et encore, nul ne peut vraiment se plaindre. Josianne aurait récemment déclaré : « Je viens d'apprendre qu'il fallait viser, ne trouvez-vous pas cela délicieux ? » Le Pilori a envie de dire : « Tous aux abris ! »

      Afin de renforcer les liens entre ses clans suite à la dernière guerre, l'Anjou aurait organisé un grand tournoi de combat à mains nues, du genre de ceux que l'on peut habituellement supporter dans des lices. Cet événement aurait pour particularité de prévoir les rencontres au beau milieu des rues, d'où son nom : Pugilat de ruelles. La plupart des angevins ainsi que quelques touristes auraient répondu présents (mis à part Josianne qui aurait envoyé son « secrétaire particulier » Anatole combattre à sa place pour cause de vernissage d'ongles). D'aucuns ont argué qu'il aurait été intéressant d'organiser l'événement durant la guerre, car cela aurait mis de l'animation dans les rues. « Et casser gratuitement la gueule de Mainois, ça n'a pas de prix. Je le fais déjà tous les jours avec ma bombarde » aurait ajouté d'un rire gras, un angevin barbu avec de longs cheveux roux pris dans les articulations de son armure de plates complètes. Voici l'affiche de l'événement :


      Retour de la roulette angevine ! Le nouveau pôle injustice d'Anjou a décidé de remettre cette animation au goût du jour, pour le plus grand plaisir des habitants. Chaque jour – ou à peu près – un touriste présent dans le duché est tiré au sort, et gagne le plaisir d'être mis en procès. Il a alors le droit de se défendre – par lui-même, aucun avocat n'est prévu – ainsi que de verser un important pot-de-vin (ceux supérieurs à 200 écus sont exemptés d'impôt en Anjou, ndlr) au juge inique d'Anjou, messire Payen. Si le nominé ne parvient pas à se défendre de façon convaincante, ou si le dessous-de-table n'est pas considéré comme suffisamment important, il gagne le droit de rester en lice pour la suite de l'animation, à savoir l'une des attractions à laquelle le juge inique lui proposera de participer. Parmis celles-ci, on peut trouver pêle-mêle, et de façon non exhaustive :
        – L'épreuve d'apnée, où l'heureux candidat est enfermé dans un sac fermé plongé dans la Loire. Si le sac remonte, il est déclaré vainqueur.
        – L'épreuve du « Tape-taupe-tête » ou l'heureux candidat doit recouvrir et ressortir dix fois sa tête d'un seau en évitant les amicaux coups de masse – à deux mains – assénés par le délicat Duc de Château-Gontier échauffé par la présence d'une jeune femme à longue chevelure rousse et courte tunique dans son champ de vision.
        – L'épreuve de la piñata mainoise, où l'heureux candidat est pendu par les pieds à une forte branche, et doit éviter les coups de bâtons vigoureusement dispensés par un angevin tiré au sort (souvent barbu, costaud et Duc de Château-Gontier, ndlr).
        – L'épreuve de la gigue irlandaise, où l'heureux candidat doit danser au milieu de la lice au son de la cornemuse de Finn en évitant les deux-cent cinquante flèches tirées depuis les tribunes pendant le temps du morceau.
        – L'épreuve du grand luxe, où l'heureux candidat est plongé dans un bain d'or en fusion et peut gagner sa statue en or grandeur nature.
      Et encore bien d'autres épreuves toutes des plus originales. N'hésitez pas à accourir dès maintenant en Anjou pour participer à cette folle animation !



      Jeu de coloriage : la guerre expliquée aux enfants.




      Salut ! Sois le bienvenu. Tu as été désigné pour assister les armées royales lors du siège de la ville d'Angers. Tu vas donc te battre contre les odieux angevins. Grâce à ton aide, le Roy est certain de remporter la victoire.

      – Où est Charpy ? C'est facile de le voir, il est sur le cheval. Quand tu l'auras trouvé, colorie-le en bleu, parce qu'il est le capitaine de l'une des armées royales.

      – Maintenant, comme le capitaine, tu vas prendre d'assaut la ville d'Angers. Colorie en marron les engins de siège, comme la catapulte qui te permettra de casser le plus vite possible les murailles du haut desquelles de vils angevins te jettent des pierres. Olala, ils pourraient te faire du mal ! Cherche bien, tu trouveras aussi un bélier, une échelle et une tour de siège à colorier de la même couleur.

      – Heureusement, tu as des archers, et ils sont très bien entraînés. Colorie en bleu tous les archers en bas des remparts, parce que ce sont des soldats royaux. Tu as vu que tu en as beaucoup ? Tu vas pouvoir noyer les sales angevins sous une pluie de flèches.

      – Pour donner l'ordre à tes archers de tuer les méchants ennemis qui veulent du mal à ton Roy, dessine en noir une flèche en plein cœur de la moitié des soldats en haut des remparts. Dépêche-toi, ils pourraient aussi tirer sur tes troupes, vite, vite.

      – Oh, non ! Tu n'as pas été assez rapide, les vilains angevins ont brûlé le bélier que tu avais envoyé pour défoncer la porte d'entrée de leur ville. Oh dis donc, ils ne se laissent pas faire ! Dessine des flammes en rouge et en jaune au dessus du bélier, et colorie en noir les deux soldats qui le poussent. Eux aussi ont brûlé, les pauvres. Tu n'oublieras pas d'écrire à leur chérie et leur maman pour leur annoncer qu'ils sont mort en héros.

      – Heureusement, tes soldats ont pu monter en haut des remparts avec leur échelle. Dessine un grand cercle rouge en bas de l'échelle et colorie-le, parce que tes troupes ont pris cher et ont beaucoup saigné pendant l'assaut. Si tu en as le courage, tu peux dessiner des cadavres sous l'échelle jusqu'à la moitié de la hauteur de la muraille. Olala, la guerre, ce n'est pas joli joli.

      – De là haut, tes soldats peuvent tuer tous les défenseurs des murs en leur transperçant le corps avec leur épée ou en leur éclatant la tête avec leurs grosses masses. Colorie le dessus des créneaux en rouge pour illustrer la violence des combats et le sang qui a éclaboussé partout. J'espère que tu n'en as pas reçu, ça risque sinon de faire des tâches sur ton bel uniforme.

      – Les défenseurs ont été massacrés jusqu'au dernier. La ville est à toi, dépêche-toi de courir à la mairie ! Tu peux en profiter au passage pour faire comme tes soldats qui pillent les maisons des méchants, mais laisse-les s'amuser avec les femmes maintenant sans défense. Si tu avais eu une barbe et des mains calleuses, elles auraient peut-être été contentes de te voir, mais tu n'as pas encore de duvet, ne t'occupe donc pas d'elles. Colorie la porte en noir, pour montrer qu'elle est ouverte.

      – Le GMF, qui est le chef de l'autre armée royale est un petit coquin. Tu vois la GROSSE flèche rouge sur la gauche des remparts ? Il est en train d'aller à l'endroit indiqué par la flèche, alors qu'il est presque minuit. Aurait-il un rendez-vous secret ? Suis-le, et découvre ce qu'il va faire. Trace en vert le chemin depuis le cheval jusqu'en haut de la flèche rouge, en passant par l'échelle.

      – Tu ne peux pas continuer le jeu, ce n'est pas de ton âge. Le GMF est un grand garçon, lui, et t'expliquera à quoi il a joué quand tu seras plus grand. Retourne à la mairie et réfléchis à comment laisser une marque indélébile de ton passage à Angers.

      – Maintenant, tu peux déchirer cette page et en faire des confettis à jeter sur ta maman. Tu vois, c'est facile comme tout de raser des murailles. On espère t'avoir à nouveau parmi nous pour la prochaine bataille, tu as été très efficace. Tu peux t'attendre à bientôt recevoir une médaille pour la bravoure dont tu as fait preuve.




©1469 Le Pilori, tous droits réservés.
Citation:


















Librement inspiré, pompé et assaisonné à la sauce RR de, entre autres, et dans l'ordre d'apparition :

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Bouffon ducal de Touraine
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