Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Vole, Vole, petite hirondelle.

Elisa.malemort
[ Appartement d’Argentan – Quelques jours après le début du printemps ]

Depuis combien de temps Elisa était-elle enfermée dans son appartement d’Argentan ? Depuis combien de temps les rideaux de sa chambre étaient-ils tirés ? Des jours, des semaines désormais même des mois. La maladie avait pris le dessus, doucement d’abord, discrètement elle avait envahi de douleurs le corps entier de la Duchesse. Et la discrétion avait fini par s’en aller pour laisser place au mal. Ce mal que nul ne peut guérir. Les médecins passaient les uns après les autres à son chevet. Aucuns ne pouvaient l’expliquer, mais surtout aucun ne pouvaient le soigner. Ils n’avaient qu’un mot à la bouche : prier.

Et puis un jour… ce jour… La Malemort reprit conscience. L’hiver venait de s’en aller, le printemps arrivait à petit pas... Et comme les fleurs, la jeune femme était en train de renaître. Mais à quel prix ? Ne dit-on pas une vie pour une vie ? Elle ne le savait pas encore.
L’appartement recommençait à vivre. Les premiers jours, elle était restée dans sa chambre on avait ouvert les rideaux pour laisser entrer cet air pur et ce soleil si doux durant le printemps. Et puis, les jours passèrent encore la Duchesse recommença à marcher…. Non pas des balades mais juste pour se déplacer jusqu’au salon. Trois semaines. Il fallut trois semaines à la Malemort pour retrouver un début de vie dite normale.
Depuis quelques jours, les domestiques de la maison chuchotaient à longueur de journée. Au début, la Malemort n’y prêtait pas attention. Les ragots faisaient partie de la vie mais elle n’avait pas goût à les écouter. Les jours se ressemblaient, les chuchotements continuaient et les regards sur la Duchesse devenaient gênants. Alors, un matin, tandis que Suzanne coiffait patiemment les longs cheveux noirs parsemés de quelques vagues blanches la Malemort décida d’en parler.


- Suzanne ?
- Oui Votre Grâce ?
- S’est-il passé quelque chose durant ces dernières semaines qui nécessitent tant de commérages ?
- Oh Votre Grâce… Je… Vous… Les médecins ont dit de vous ménager encore.
- Suzanne voyons. Pensez-vous que je sois une bonne Duchesse si je ne suis même pas capable de savoir ce qui se passe dans ma propre maison ?
- Mais Ma dame… Vous êtes encore si faible vous ne devriez pas penser à tout cela.
- Dois-je trouver l’information par moi-même ?
- Non Votre Grâce… Mais ne voulez-vous pas attendre votre époux ?
- Suzanne parle ! Ça suffit.

Suzanne baissa immédiatement la tête… Elle se tourna l’espace de quelques instants afin de rejoindre le petit secrétaire dans un coin de la chambre. Elle ouvrir le tiroir principal et en sorti une lettre qu’elle vint remettre à Elisa. La Duchesse la récupéra. Une toute petite lettre avec pour cachet le couvant de Mont Flavant où résidait Ehmée depuis plusieurs années.

- Votre Grâce. Vous devriez attendre votre époux… Ou votre fille, Madame Emelyne…
- Laissez-moi seule, Suzanne.

La suivante quitta la chambre. Immédiatement, elle prit le temps de rédiger deux plis. Court, elle n’avait pas le temps de s’étaler. Ils devaient partir vite. Deux cavaliers partirent à vive allure : Un vers Verneuil, l’autre vers Mortagne. Les deux cavaliers avaient pour consigne : Arriver vite pour trouver les destinataires des deux courriers.
D’ailleurs dans ces courriers on pouvait lire :


Citation:
Votre Grâce,

Pardonnez-moi d’avance de n’user d’aucune formule de politesse, mais votre épouse s’est réveillée. Voilà déjà plusieurs jours qu’elle a repris vie et qu’elle va mieux… Mais Monsieur, votre épouse va apprendre d’ici quelques instants, au moment où j’écris ces lignes, une très mauvaise nouvelle. Et permettez-moi de vous demander de venir la rejoindre. Elle aura besoin de vous.

Suzanne.


Citation:
Madame Emelyne,

Votre mère s’est réveillée depuis quelques jours. Elle va bien, pour le moment. Elle recommence à s’alimenter et elle arrive à se déplacer de sa chambre au salon avec de l’aide.
Malheureusement j’ai très peur que son état ne sombre très vite. Votre mère apprendra aujourd’hui une tragique nouvelle. Et je sais qu’elle aimerait certainement vous avoir avec elle.

Suzanne.


Les cavaliers étaient partie. Suzanne était revenue se positionner juste derrière la porte de la chambre de la Duchesse. Elle n’entendait rien, aucun bruit qui émanait de la chambre. Pourtant, à l’intérieur, Elisa était toujours là. La Malemort était toujours assise près de sa coiffeuse, elle avait ouvert le petite enveloppe et ses onyx avaient parcouru les quelques lignes que contenait la lettre. Malgré cela, elle n’avait pas bougeait… A dire vrai, son corps s’était gelé sur place. Elle aurait voulu bouger, mais elle n’y arrivait pas. Comme si son corps venait de s’endormir à nouveau. Ses yeux toujours fixés à son courrier.
Elisa resta ainsi durant une heure. Une heure où elle savait, mais une heure où elle n’avait pas su réagir. Elle n’y croyait pas à dire vrai. Ce n’était pas des commérages qui circulaient dans sa propre maison… C’était de la pitié ! Et lorsque la Malemort réalisa cela elle se mit alors à hurler.

Elle hurla si fort, que sa voix raisonna dans l’ensemble de l’appartement, comme si celui-ci était vide… Aussi vide que son coeur à l’instant présent. Elle criait sa souffrance, et ses larmes venaient lui brûler les joues. Elle ne pouvait pas y croire. Ça n’était pas possible.


ça n’est pas possible ! Suzanne nous partons pour Mont Flavant !

Suzanne rentra à ce moment-là dans la chambre. Elle retrouva la Duchesse debout au milieu de la pièce en train de préparer ses malles. La scène était improbable, irréelle elle aussi. Mais la souffrance ne fait-elle pas faire des choses étranges ?

- Votre Grâce. La nuit arrive, nous ne pouvons pas partir maintenant. Et puis vous êtes trop faible.
- Suzanne, nous devons partir ! Ma fille… Mon bébé…

La Malemort tomba en sanglots. Aidée par Suzanne, elle rejoint son lit où elle s’allongea toute recroquevillée. Ses yeux étaient redevenus d’un noir terrible, si sombre qu’on ne pouvait plus rien n’y lire. Seul le visage tiraillait de la Malemort laissait comprendre la souffrance et la peine qu’elle pouvait ressentir. Oui, Elisa venait d’apprendre que sa fille Ehmée n’était plus. Qu’elle était tombée malade, elle aussi, durant l’hiver mais que son jeune âge n’avait pas permis à son corps de se battre assez pour vaincre la maladie.

Morte seule, dans un couvent, loin de sa mère, loin de sa famille. Partie rejoindre son père beaucoup trop tôt. La Malemort ne pouvait pas se pardonner de n’avoir pas été présente pour sa fille, sa si petite fille de seulement 12 ans. Espiègle, parfaitement imparfaite, pleine de joie, pleine de bêtises, pleine d’idée et toujours de bonne humeur, voilà tous les qualificatifs qu’elle ne pourrait plus lui donner…
Allongée dans son lit, elle y passa la nuit, sans dormir, jusqu’à ce que le jour se lève et qu’elle n’eut plus envie de se lever à son tour. Les efforts des derniers jours s’étaient envolés en même temps que sa petite fille.


"Vole mon ange, ma douleur
Quitte ton corps et nous laisse
Qu'enfin ta souffrance cesse
Va rejoindre l'autre rive
Celle des fleurs et des rires
Celle que tu voulais tant
Ta vie d’enfant".

Celine Dion - Vole

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)