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"La maman des poissons vous remercie "

Richard_m
Rp écrit à dix mains, et cinquante doigts : Richard - Opaline - Archibald - Jorgen - Fyona

pour différencier les différentes interventions, la première lettre du paragraphe correspondra à la couleur du personnage


    [ 11-12 mars, dans la nuit, mer méditerranée, sud de l'Espagne ]


La nuit était aussi claire que inquiétante. Trois hommes sur le pont du Refuge guettaient les mouvements des trois navires autour d'eux, tendus. Il était depuis un moment évident que ces navires les suivaient. Un peu plus tôt, Richard avait préparé quelques tonneaux vides, ficelés avec soin pour permettre aux futurs éventuels naufragés de survivre dans l'eau. Un pour chaque personne, puisque les chaloupes ou barques avec cette houle étaient exclues au risque de se retourner sans pouvoir rien faire. Le brun lâcha un soupir, il connaissait les manœuvres des pirates pour en avoir été un plus de trois années. Sa main vient serrer l'épaule de leur capitaine. Il savait qu'il tenait à son Refuge, que l'inquiétude le rongeait, mais il fallait se rendre à l'évidence, trois contre un, c'était purement couru d'avance. Le vent s'était levé, l'ennemi gagnait du terrain. Il était temps de prendre leurs précautions.

- Ils vont prendre position Archi, on n'y échappera pas...

Un regard pour Jorgen avant d'annoncer qu'il s'occupait des deux femmes de leur petit équipage. Il était préférable qu'elles quittent le bateau avant que les coups de canons ne commencent. Rapidement le brun descendit vers les cabines. Il commença par inspirer avant de toquer à la porte où dormaient les deux filles. Comme il s'y attendait Opale ne dormait pas, il n'eut pas besoin de lui faire comprendre que l'heure était grave, elle le comprit rapidement sans doute à son air sérieux. Il récupéra le chat et une fourrure, et mit le tout dans le dernier tonneau qui attendait avec des vêtements de rechange pour les deux, la besace avec les quelques habits du bébé.

Jörgen de son côté, opina, doucement, passant, courant ici et là, gérant ce qu'il restait à faire, récupérant ce qui était récupérable, fourrant sa besace de souvenirs dont il ne pouvait se passer avant de remonter sur le pont.

- Pas Chat, je vais la porter contre moi, on se tiendra chaud comme ça. Et puis elle va étouffer si tu l'enfermes dans le tonneau.

Opale réveille Fy d'une légère caresse sur le visage en l'appelant et l'aide à s'habiller le plus chaudement possible n'oubliant pas les gants, puis attrape Chat et la colle dans une fourrure avant de la glisser dans le petit hamac qu'elle avait transformé en filet pour la maintenir contre elle. Une dernière fois elle vérifie que Fy a bien mis ses gants et attaché ses chausses et lui prenant la main fermement puis serrant contre elle le chat qui miaule pas ravi du traitement, rejoint Richard.
Il avait essayé de penser à tout. Laissant à Opale le soin de réveiller la gamine, et lui rajouter malgré tout un pull Richard les pressa un peu. Le tonneau scellé rejoint le pont à son tour avant qu'il ne revient pour aider la blonde. Aussi calme que possible, il leur expliqua la situation.


- Nous allons être attaqués, il faut que vous quittiez le navire avant.. Opale je vais t'aider à descendre la première, j'attacherai le tonneau avec la nourriture au tien, et celui de la petite.. Fy... va falloir tenir un moment, regarde, j'ai fait en sorte que vous ayez des poignées pour vous tenir.. Dans l'eau, vous n'essayez pas de nager, les flots vont vous emporter, laisser vous porter surtout. Ça va être froid... et quand la marée montera, vous serez repoussées vers les côtes, c'est pas loin.

Lenfant ne comprenait pas tout ce qui se passait. Son regard passa de l’un à l’autre, encore endormie, perdue, ne comprenant pas l’urgence de la situation. Elle s’était habillée machinalement, laissant Opale l’aider à le faire.
Le regard de la blonde se porte vers les côtes qui lui semblent pas si près que cela surtout avec ce vent et la houle, mais elle hoche la tête et tente un sourire rassurant vers Fy qui se serre contre elle.

Il commença par attacher une gourde à la ceinture de Fy, avant de regarder sa blonde. Il ne nierait pas qu'il avait peur, pour elle surtout, enceinte de sept mois à présent, c'était pas du tout recommandé de lui donner inquiétude et de la faire barboter dans l'eau froide mais c'était ça ou la mort, alors à choisir, il la préférait en vie. Il jeta l'échelle de corde par dessus le bastingage avant de prendre la main d'Opale pour la presser avec force. Il avait foi en elle, pour réussir à tenir bon. Faisant fi des précautions, il vient poser ses lèvres sur les siennes avec ardeur, avant de la libérer, un sourire léger sur les lèvres. Après quoi, il l'aida à enjamber le bastingage pour s'accrocher à l'échelle de cordage, sans oublier au préalable de jeter le tonneau à l'eau. C'était l'heure.. courage !
Opaline.
Rp écrit à dix mains, et cinquante doigts : Richard - Opaline - Archibald - Jorgen - Fyona

pour différencier les différentes interventions, la première lettre du paragraphe correspondra à la couleur du personnage


    [ 11-12 mars, dans la nuit, mer méditerranée, sud de l'Espagne ]


Ne pas montrer qu'elle a peur. La blonde tremble accrochée à l'échelle de cordage au dessus de la mer houleuse et malgré les mouvements brusques du bateau, elle regarde Fy et lui fait un grand sourire. Bordel, elle a déjà froid juste comme ça alors elle n'ose imaginer dans l'eau. Depuis hier soir, la blonde s'inquiète de ce qui les attend. Et comme elle ne pouvait dormir, écoutant chaque bruit qui l'entoure, le claquement des voiles, le bois qui grince et gémit sous les vagues qui le malmène, elle avait récupéré de quoi faire un filet pour transporter plus facilement Chat. Et maintenant que c'est le moment et qu'il y a plus le choix elle se devait d'être forte et ne pas flancher. Plus facile à dire qu'à faire pour la blonde qui ne pense qu'à s'accrocher sans bouger. Pourtant il le faut, alors elle inspire profondément et lance à Fy:

- ça va aller ma belle. Tout ira bien. Tu te rappelles je sais très bien nager et les tonneaux ça flotte sur l'eau ! Et la terre est vraiment pas loin avec le vent on va y être en un rien de temps.

Et après un regard a Richard ou tout l'amour et l'espoir se lit, elle descend l'échelle de cordage jusqu'à ce que les vagues la frappent sur les jambes lui arrachant un cri de surprise vite réprimé. Le temps de reprendre son souffle et la frimousse est levée vers lui pour dire.

- C'est bon ! Je.. envoie moi Fy !

- Je vais la chercher oui...

La blonde serre les dents pour ne pas claquer des machoires et tend une main pour tirer les tonneaux vers elle. L'eau s'infiltre de partout et elle est totalement trempée déjà. Elle doit se tenir fermement pour pas être emporter par la houle qui tente de la plaquer sans ménagement contre la coque du bateau ou de l'éloigner.
D’en haut, observant la descente, Fy frissonne. Elle a beau être couverte, toute cette eau lui fait froid dans le dos.
Le brun regarde Opale avant de se dépêcher de remonter le long de l'échelle de corde pour aider cette fois Fy à descendre à son tour. Il avait juré de s'assurer que ces deux là au moins survivraient, il comptait bien réussir son coup.
La panique envahit alors Fy. Non. Non, elle ne voulait pas descendre. Elle ne voulait pas mettre ses pieds dans cette eau qui semblait glacée, elle ne voulait pas être submergée... Et puis... elle ne savait pas nager, elle ! Elle se mit a reculer, manquant presque de prendre la fuite en courant de l’autre côté.

Mais de l'autre côté, il y avait Archibald. Le Capitaine avait momentanément lâché la barre, pour saisir l'enfant qui s'enfuyait. Il la hissa entre ses bras et murmura quelques paroles apaisantes à son oreille, bien vite rejoint par Jörgen. Ils murmuraient des mots sans queue ni tête. L'assurance qu'ils s'en sortiraient. L'amour qu'ils lui portaient.
Jörgen coula un regard à l'enfant, un sourire tendre le temps de la rassurer un peu, laissant l'aimé la récupérer, un " je t'aime Chaton" murmuré au creux de l'oreille, tout ce qu'ils pouvaient se dire tout bas, enlacés à trois, avant de remettre la fillette entre les bras de Richard.
Lentement avec la gamine, la descente se fit prudente, sans cesser de lui offrir quelques mots d'encouragements. Jorgen avait raison c'était une débrouillarde.
Les tonneaux ramenés contre la coque du bateau elle lève les yeux pour voir où ils en sont et lance haletante a cause du froid.

- C'est bien Fy. Maintenant grimpe le plus possible sur les tonneaux et accroche toi fort aux poignées. Quoi qu'il arrive, tu ne lâches jamais d'accord ?

Ensemble ils l'aident puis Opale agrippe la chemise de Richard et l'attire a elle pour l'embrasser passionnément une dernière fois et murmure contre ses lèvres : je t'aime. Retenant ses larmes, elle sourit et vient entourer de ses bras, le corps de Fy la maintenant fermement puis prend appui de ses jambes contre la coque du bateau et pousse de toutes ses forces pour s'en éloigner, s'aidant du mouvement de la houle.

Au bastingage, le Capitaine ne loupa aucun geste, même s'il n'entendit pas les mots qui furent prononcés. Les craquements de son navire à l'agonie lui vrillaient les tympans. Il ne se départit pas de son air austère quand il talocha son matelot.

- Richard, tu descends aussi. Tout de suite.

Il était clair, au ton de voix du barbu, que l'ordre émanait du seul maître à bord après Déos, et qu'il était interdit de le discuter.

L’enfant n’avait pas eut d’autre choix que de descendre l’échelle de corde, puis de s’asseoir à califo sur le tonneau du milieu de leur étrange embarcation. Hors de question qu’elle ne mette ne serait-ce qu’un orteil dans l’eau! recroquevillée sur elle-même, cramponnée aux poignées, elle attendait que tout se finisse, gardant les yeux clos.

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Archibald_ravier
Plus que quatre mains


- Jörgen saute putain !


Ils étaient seuls à bord. Ils avaient pris la bonne décision. Depuis deux heures, les tirs étaient tendus, et il n'y avait plus aucun espoir de sortir de là le navire en charpie.
Le moindre craquement du navire faisait frémir le capitaine aux abois. Il avait déjà l'impression d'être sur un navire fantôme. Les voiles du Refuge étaient en charpie. Un mât menaçait de s'effondrer. Dans la cale, une chèvre et des poules criaient leur effroi. Sur le pont, Jörgen courait entre les débris pour retrouver deux chats affolés. Archibald avait lui même jeté ses lévriers par dessus bord à la suite d'Opaline, Richard et Fy. Les chiens étaient entrainés, ils auraient peut être la présence d'esprit de nager à la suite d'Opale pour essayer de gagner la côte. Peut être. C'était toujours mieux d'essayer et de se noyer que de mourir écrabouillé sous un mât effondré. Ou poignardé lors de l'abordage.
Parce qu'ils allaient être abordés, c'était certain.
Pourtant. Pourtant ils y avaient cru. Lorsqu'un second navire, battant un pavillon différent, avait fait voile vers les lieux du combat.
Ils y avaient tant cru qu'ils étaient resté à bord en priant pour ne pas rêver. Ils avaient rêvé. Le HSM Sea Turtle, quoi que veuille dire son nom, ne serait pas leur sauveteur. Plutôt le bourreau qui allait les éperonner.
Un craquement sinistre retentit. Archibald bouscula un peu son amant.


- Saute !


Les chats récupérés, la besace soigneusement fermées, leurs trésors nichés à l'intérieur, Jörgen avait le cœur brisé. Brisé d'abandonner le navire, de penser à ce qu'il représentait, de penser à leurs lettres qui ne le quittaient jamais et qui allaient finir réduites en bouillie, et le reste. Craquement encore, chats lâchés en sécurité, il lança un regard vers l'amoureux.
Panique aux prunelles il inspira. Un baiser, un long, fut prit au barbu, glissant sa main à sa nuque, amoureux, éperdu et désespéré, un "je t'aime" et il se détacha à regrets.
Archibald saisit sa main.


- SAUTE !

Là.
C'était le moment.
La main à la sienne, crispée, Jörgen renifla et sauta dans l'eau. Sans cérémonie aucune, navire abandonné derrière eux. Et ce fut la douleur. Lorsque ses jambes entrèrent en contact avec l'eau. Heurté par le choc, la douleur l'attrapant entre ses bras, horrible, cruelle. Main lâchée au choc, corps plongeant, il tenta de remonter à la surface, remuant les bras, tentant de battre des jambes avant de comprendre avec la douleur, qu'il ne pouvait. Il n'arrivait plus à les bouger. Luttant, il remuait des bras, panique l'attrapant, il se revoyait en Bretagne. La noyade, l'incapacité à remonter à la surface car sa cheville était restée coincée.
Et il sombra ainsi, perdant connaissance.


- JÖRGEEEEEEEEEEEEEEN !


Archibald plongea. Et plongea encore, dans l'écume bouillonnante et les sifflements stridents de son navire s’abîmant en pleine mer. Il plongea sans relâche, jusqu'à ce que la lune lui indique un éclair roux qui sombrait, serrant un linge entre ses dents.
Il rejoignit son chien, son chien et son amant, en quelques brasse, et saisit la chemise de ce dernier. Il fallait s'éloigner, s'éloigner vite. Il nagea à l'aveuglette, se cramponnant à un large bout de planche - une porte arrachée du navire ?)
Il ne fallait pas se faire aspirer par l'immense masse du Refuge sombrant, ni se faire repérer par les pirates. Qui devaient être trop occupés à piller l'épave avant qu'elle ne soit totalement immergée.
Dès qu'il le put, il hissa Jörgen sur la planche, tant bien que mal, buvant la tasse à plusieurs reprises et saisit un bout de cordage qu'il entoura autour d'eux, toussant et crachant. S'ils devaient se noyer, ça serait à deux. Battant des pieds, il continua de s'éloigner. Lentement. Beaucoup trop lentement.


- Jörgen. Réveille toi. Réveille toi. Réveille toi mon amour putain.

D'une main fébrile, Archibald secouait l'épaule de son amant. Lui tapotait les joues. Lui tirait les cheveux, même. Tout, tout pourvu qu'il se réveille.
Étendu sur la planche, inconscient, l'adolescent finit par revenir à lui, toussant, recrachant l'eau ingurgitée, brûlure aux poumons déjà connue, déjà familière. Sous lui, ça semble dur, même si ballottant au gré de la houle, billes vertes restaient fermées et il inspira l'air goulûment.


- Je... Amour ?
- Jörgen !

Archibald était trop épuisé pour autre chose, il se cramponnait à la planche et battait des pieds avec l'énergie du désespoir, littéralement.
Un temps, Jörgen attendit puis il finit par ouvrir les yeux, murmurant.


- Ça devient silencieux...
- Il va falloir surment... quelques minutes pour que... les bateaux s'organisent...

S'organisent pour se défaire de l'épave du Refuge, et reprennent la mer en les laissant pour morts.
Archibald ne dit rien quelques instants. L'eau au sud de la Méditerranée était froide, mais il dépensait assez d'énergie pour ne pas grelotter. Pour le moment.

- Je sais pas pour toi mais moi j'ai l'intention d'prendre un bon bain chaud, en arrivant.
Il glissa sa main dans celle de son amant.
Main fut prise, délicatement et Jörgen tourna, lentement, assez pour pouvoir se retrouver sur le ventre, lui faisant face, un râle passant ses lèvres à la douleur qui prit le bas de son corps. Prunelles embuées, larmes déjà gelées il chercha les billes d'onyx, murmurant.

- Je t'aime, Archi.
Archibald ferma les yeux. Il cherchait son souffle, et parler lui devenait de plus en plus pénible.
- Ne fais pas ça ! Ne fais pas celui qui m'dit adieu ! Pas encore ! Est-ce que tu m'as compris ?
Grelottant, claquant des dents, il renifla ce qui lui coulait du nez, au top de sa séduction.
- J'ai... J'ai si froid...
Et déjà, il posa sa tête contre le bois, fermant les yeux.
- Ecoute Jörgen, on va s'sortir de là. On vivra longtemps. Fy aura plein de bébés et on va les voir grandir. On mourra très vieux. Bien au chaud dans notre lit. Pas ici. Pas cette nuit. Pas comme ça. Est-ce que tu m'as compris ?
Jörgen hocha légèrement la tête, le mouvement lui coûtant, avant qu'il ne réponde, tremblant.
- Je ne sens plus mon corps...

Archibald se cramponna mieux à la planche, et enroula le bout autour de ses poignets et de ses paumes.
- Faire ce voyage Bébé a été la meilleure chose qui me soit arrivé. Il m'a mené à moi. Nous. Et je suis reconnaissant pour ça Jörgen.Je suis reconnaissant.

Il se hissa pour parler plus près de l'oreille de Jörgen.
- Et tu dois me faire cet honneur. A présent promets moi... que tu vas survivre... Que tu n'abandonnera ja... jamais... Quoi qu'il... soit... Même si ça a l'air sans espoir... Promets le moi, maintenant, Jörgen... Et ne rompt jamais... cette promesse.
Le jeune homme leva les yeux vers lui, écoutant l'amant, l'époux, l'amoureux
- Je promets...
Son souffle à sa peau acheva de le faire frissonner, et il s'agrippa à sa main.

- N'abandonne jamais.
- J'abandonnerais jamais, Archi.. J'abandonnerais jamais.

Archibald embrassa la main qui se cramponnait à la sienne. Il battait toujours des jambes, pour s'éloigner du carnage.
Il le fit jusqu'à l'épuisement. Un peu plus tôt, il avait tant bien que mal hissé son chien contre Jörgen, et resserré les bouts autour de ses mains. Pour être certain de rester arrimé à cette putain de planche, lui. (Comme promis)
Il battit des pieds, encore. Bien au delà de l'épuisement. Il luttait contre le courant, un courant qui voulait le pousser vers le large, de plus en plus loin. Alors que les côtes étaient par là, de l'autre côté. Et même quand il ne put plus lutter, même lorsqu'il arrêta de bouger, il ne lâcha pas la main de Jörgen. Même lorsqu'il sombra dans l'inconscience, il ne le lâcha pas.
Point de sifflet, dans cette histoire là. Mais un chien hurlant à la mort sur une mer calme, cela attirer l'oreille des marins de passage.
C'est ainsi qu'un navire marchand les déposa à Marseille, où l'Hôtel-Dieu les verrait se remettre lentement de leurs blessures.

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Opaline.
Plus que deux mains.


La houle, inexorablement éloigne le petit groupe que forme les filles et leurs tonneaux. Fy bien agrippée aux poignées, Chat planquée dans son filet miaulant faiblement, et la blonde accrochée de toutes ses forces pour ne pas lâcher prise à chaque mouvement des vagues. Si elle avait regardé avant vers le bateau, peut être qu'elle aurait vu Richard sauter aussi pour les rejoindre, et aussi elle aurait vu les chiens que Archi avait jeté par dessus bord en espérant qu'ils rejoignent la côte. Mais elle était bien trop terrifiée et concentrée a protéger Fy de la houle et ne pas couler elle même, pour voir tout ça. Quand elle estime être enfin assez loin et a l'abri des tirs, inquiète, tremblante et trempée, elle regarde au loin le bateau, cherchant du regard les hommes qui devaient les rejoindre. Elle caresse la joue de Fy et tente un sourire tremblant essayant de lui changer les idées pour qu'elle soit moins terrifiée.
.
- Fy, regarde moi. Tout va bien aller ! Ne t'endors pas surtout. Allonge toi, sur le tonneau, ce sera plus facile pour tenir et tu aura moins froid. Tu sentira moins le vent. Au fait tu veux m'aider a trouvé un nom pour Chat ? Je n'arrive pas a me décider. Quand on sera sur la terre ferme, on fera un feu immense pour que les hommes nous retrouvent vite et pour nous réchauffer surtout. On pourra se changer et s'habiller chaudement... et manger un bout !

Un regard dans le filet et un sourire presqu'amusée en voyant la frimousse de la petite chatte trempée et apeurée qui miaulait faiblement.

- Regarde la, elle est aussi toute trempée.

Mais plus le temps passe, plus la côte semble s'éloigner et elles ne peuvent que entendre les tirs des canons. Totalement hypnotisé par la scène de cauchemar qui se passe au loin, Opale ne ressent presque plus le froid qui envahit ses membres inférieurs qu'elle bouge a peine. Le souffle court et haché, les larmes qui coulent sans qu'elle ne les empêche, pleurant la perte d'un pan de leur vie a tous et surtout quand elle voit lentement sombrer, englouti par les flots le Refuge, leur maison. C'est comme un coup de poignard qu'elle ressent dans ses tripes et c'est la douleur ressentie qui lui arrache un cri mi surprise, mi souffrance. Quand une seconde contraction se fait sentir c'est une peur viscerale qui l'envahit. Pas maintenant.. non non c'est trop tôt ! je t'en prie accroche toi encore un peu ! Et dans la nuit elle crie peu importe que les pirates l'entendent ou pas.

- Richarrrrrd !! Jorgennnn !! Archiiiii ! Le souffle est repris avant d'hurler, la douleur au ventre : Richarrrd !

Haletante, épuisée et terrifiée, la blonde peine a reprendre contenance, gémissant parfois de douleur, mais s'agrippant de toutes ses forces a la corde qui la maintient contre les tonneaux et hors de l'eau jusqu'à la taille. S'exhortant au calme, et a se détendre pour ne pas faire paniquer Fy. Il se passera encore un long moment avant que Richard et Chaussette, la plus jeune des lévriers les rejoignent et que Richard l'aide en la soutenant et la rassurant.

Opale aura depuis longtemps plongé dans l'inconscience bienheureuse que la mer froide lui offrait en engourdissant tout son corps qu'elle ne verra pas le bateau marchand qui les repêchera, leur sauvant la vie. Elle ne réagira pas plus a l'arrivée des tourtereaux et de Narcisse, bataillant contre une fièvre de cheval qui ne la quittera que bien des jours plus tard pour découvrir qu'elle était dans un lit à l'Hotel Dieu a Marseille.

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