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[RP ouvert] Dentelle Bleue et Astre Noir

Aktarion
Aktarion avait passé le plus gros du mois d'octobre à couper du bois pour aider les artisans Saintais qui avaient grand besoin de cette matière première devenue très recherchée et extrêmement chère.
Et puis une commande pour une voilure venait de tomber.

Ce n'était pas la première fois que le tisserand était sollicité pour fabriquer des voiles, aussi commençait-il à avoir la main.

Il passa la journée ainsi qu'une grande partie de la soirée sur son ouvrage afin de pouvoir fournir la commande le lendemain.
Arylis
Ce samedi matin n'était un matin comme les autres. En effet, Saintes était en émois ! La venue du comte du Poitou avait couru les rue comme une traînée de poudre.
En ce samedi matin, Arylis avait donc frotté du mieux qu'elle le pouvait ses plus beaux habits, et presque rutilante, presque, elle prit le chemin de la mairie. Sa route passant par l'échoppe de la Dentelle Bleue, elle gravit les quelques marches et frappa à la porte. Sans attendre de réponse elle poussa le battant.

Maître tisserand bonjour !

La brodeuse sourit largement à Aktarion qui levait la tête de son ouvrage.

Toujours au travail ! Vous devriez vous ménager messire ...

Arylis s'approcha du comptoir.

Vous venez accueillir notre nouveau comte ? Ca promet d'être une jolie fête. Et puis il va y avoir pleins de bonnes choses à manger !

En parlant de bonnes choses à manger, vous savez sûrement remarqué que je me suis absentée quelques jours. Mais si ! Ce fichu médicastre m'a dit que j'étais un "cas rance" ! Vous savez tous ces vertiges, ces faiblesses ... C'était du au manque de poisson ! Je déteste voyager vous savez. Vraiment c'est quelque chose que je n'apprécie guère. J'aime Saintes, son calme, son confort, sa vie ... Enfin bref. Mais la santé avant tout et j'ai bien du prendre mon courage à deux mains.
Donc voilà, je suis partie quelques jours à la Rochelle me refaire une santé. Et je dois avouer que ça a plutôt bien marché. Je me sens en pleine forme !


La blonde se mit alors à faire un tour sur elle-même, faisant mine de rien pour que le tisserand admire l'étole qu'elle avait sur les épaules. Sans laisser le temps au marchand de commenter son travail, elle enchaîna.

C'est joli n'est-ce pas ? Je l'ai brodée moi-même ! Avec des coquillages que j'ai ramassés et des écailles ! Plutôt réussit comme effet non ? Je n'ai pas encore eut le temps de la montrer à Madame Jean. Vous croyez qu'elle appréciera ? J'espère bien sinon ...

Arylis prit un air énervé en serrant les points. Il était évident que ces mains-là ne feraient pas de mal à une mouche, mais elles étaient adroites avec une aiguille et qui sait ce que peut faire une brodeuse en colère armée d'une aiguille ...

Enfin, c'est jour de fête aujourd'hui ! Ne pensons pas à cela ! Alors vous m'accompagnez ?

Elle s'avança vers Aktarion qui avait posé son ouvrage. La voile était terminée, Arylis le vit rapidement, le tisserand faisait du fignolage.
Elle saisit donc le bras du marchand et l'entraîna vers la porte.

Allons messire ! Certes vous n'êtes plus tout jeune mais ce n'est pas une raison pour bouder la fête ! En route ! Sus aux gâteaux et aux petits fours !

La blonde partit d'un rire cristallin, tentant d'entraîner Aktarion dans son sillage. Décidément, l'air marin lui avait fait le plus grand bien ... !
Aktarion
Citation:
Allons messire ! Certes vous n'êtes plus tout jeune mais ce n'est pas une raison pour bouder la fête ! En route ! Sus aux gâteaux et aux petits fours !


Aktarion sourit doucement à la jeune femme, il était ravi de la revoir.
Il était au courant de la venue du comte mais il n'avait jamais aimé les mondanités et n'avait rien prévu de particulier pour l'occasion.
Mais, finalement, il se laissa entraîner par la fraîcheur et la gaieté d'Arylis qui devenait au fil du temps un petit rayon de soleil décoiffant et familier.


Ma foi...je ne peux pas refuser une telle offre !
Donnez-moi un instant, que je m'habille pour la circonstance et que ma présence à vos côtés ne vous fasse point honte.


Il tourna la tête autour de lui.

Ma fiancée m'a offert un magnifique manteau bordé d'hermine que je ne porte qu'en hiver... ou pour une occasion qui sorte de l'ordinaire...
Ah, le voilà !


Le tisserand retira son col, dénoua un peu sa chemise et enfila le superbe manteau qui ne manquait pas de chaleur ni d'élégance.
Il ne put s'empêcher de penser à Noelia et son regard s'assombri un instant.
Se focalisant sur la blonde jeunesse de Saintes qui lui avait saisit le bras et l'entraînait vers la porte, il retrouva un leger sourire et se laissa emporter par son rire éclatant.
Arylis
Cela faisait un moment qu'Arylis n'avait pas rendu visite à la Dentelle Bleue. Aussi, profitant de sa pause médiane, elle glissa quelques pommes, un saucisson et un fromage dans son panier, avant de s'éclipser discrètement de chez Madame Jean. En passant devant le boulanger, elle lui acheta un beau pain, tout frais du matin. La mésange bavardant comme à son habitude, la transaction lui prit bien dix minutes de plus que nécessaire, mais peu importait, quand elle sortit de la boutique, elle y avait laissé un rayon de gaieté.

Chantonnant, la brodeuse poussa la porte de la boutique du sieur Aktarion.

Maître-tisserand ? Hoho Messire ? Il y a quelqu'un ?

La Dentelle semblait vide. La blonde s'approcha du comptoir et y posa son panier. Sur l'atelier derrière, elle vit une toile tendue. Si l'artisan avait laissé son ouvrage ainsi découvert, c'est qu'il comptait rentrer bientôt. Peut-être avait-il été rendre visite à ses bêtes ...

Arylis décida de l'attendre. Mais, ne sachant pas rester inactive, la brodeuse se glissa sur le tabouret devant l'atelier de tissage, observant avec attention le tissus en confection. Les gestes que lui avaient montré Aktarion pour fabriquer son propre col lui revinrent en mémoire. Sans vraiment y penser, la blonde posa ses mains sur le métier à tisser et commença machinalement à le faire fonctionner.

Le bruit régulier de la grande barre de bois claquant contre le cadran la mit dans une sorte de transe. Son esprit-papillon se mit à faire ce qu'il faisait le mieux, voleter bien loin de là, tandis que ses mains trouvaient naturellement, et sans qu'elle y pense, le chemin des fils colorés.
Aktarion
Aktarion entra dans la boutique par la petite porte cachée derrière un rideau qu'il avait aménagé dans le fond de l'atelier.
En effet, après avoir acheté son échoppe, il avait pu prendre le logement attenant à celle-ci et, pour plus de commodité, avait creusé une petite ouverture dans le mur qui séparait les deux espaces.

Ayant terminé une voile pour un Saintais, il avait prit la décision de la ranger dans sa demeure pour plus de sécurité, sa maison étant fort difficile à forcer, ce qui était moins le cas de l'échoppe, raison pour laquelle il n'y laissait par exemple jamais d'argent.

Il trouva près des stocks de tissus la jeune Arylis qui avait su le motiver et l'emmener à la réception organisée pour le Comte, plusieurs semaines auparavant.
Il sourit à la vue de la chevelure dorée et du visage angélique emprunt d'une vraie fausse candeur.


Bonjour Arylis, quel est donc ce joli vent de fin d'automne qui vous a déposé ici ?
Arylis
Bonjour Arylis, quel est donc ce joli vent de fin d'automne qui vous a déposé ici ?

La blonde ne daigna même pas sursauter, la voix d'Aktarion étant aussi naturelle dans cet endroit que celle du vent entre les arbres. En revanche, la question la tira de son monde imaginaire pour la ramener sur la terre, où elle était mésange bavarde.
Arylis laissa donc retomber la barre du métier avant de se tourner vers le commerçant, un grand sourire sur les lèvres. D'un léger mouvement de tête, elle désigna le panier posé sur le comptoir.

Un vent de refus de l'automne certainement. Je voulais vous proposer de partager un pique-nique avec moi. Rien de bien extraordinaire mais cela faisait longtemps que je n'avais pas eut de vos nouvelles, alors je suis venue en prendre.

La brodeuse s'était levée pour retirer le torchon recouvrant ses victuailles, libérant une légère odeur de saucisson et de fromage.

Donc messire-tisserand, aimeriez-vous vous joindre à moi ?

Arylis s'accorda quelques secondes d'attente à sourire, puis elle enchaîna.

Décidez-vous vite messire car ma chère patronne ne me donne pas plus d'heure pour déjeuner et un bon quart d'heure s'est déjà envolé ! C'est qu'elle serait capable de réduire ma pause si j'arrivais en retard ! Elle est pingre sur tous les bords et dans tous les coins, c'est incroyable !
Mais nous ne sommes pas là pour parler d'elle.
Alors ce pique-nique ?


La grimace soulevée par l'évocation de Madame Jean disparue, pour laisser place à un air joyeusement impatient.
Aktarion
Code:
Donc messire-tisserand, aimeriez-vous vous joindre à moi ?


Ce sera avec grand plaisir !
Mais... à une condition.


Aktarion laissa planer un léger blanc tout en levant doucement son index gauche d'un air vaguement menaçant.

Plus de "messire" ou "de maître tisserand", appelez-moi Aktarion !

Il se rapprocha de la jeune femme, se permit de prendre le panier d'Arylis d'un de ses bras tout en lui offrant l'autre, l'invitant d'un sourire doux et profond.
Arylis
Ce sera avec grand plaisir !
Mais... à une condition.


Arylis attendit sans réelle inquiétude la sentence de l'artisan.

Plus de "messire" ou "de maître tisserand", appelez-moi Aktarion !

La blonde sourit largement en saisissant le bras tendu par le tisserand. Bien droite et le menton pointé, elle saisit son jupon de sa main libre avant de la camper à sa taille. Avec l'air confiant et impertinent des filles de troubadours, elle entraîna l'homme vers la sortie comme pour une parade de musiciens.

Une fois dehors, la brodeuse reprit une tenue moins exagérée, ainsi que son incessant bavardage.

Vous savez Aktarion ...

Arylis arriva à la maison de Madame Jean au dernier coups de une heure, c'est à dire au premier. La vieille surveillait la porte et vit entrer son ouvrière avec une pointe de frustration. La blonde s'inclina profondément dans une fausse déférence pour sa patronne, puis se glissa dans la salle de broderie d'où s'échappa une cascade de rires féminins.

La brodeuse se remit à l'ouvrage, ravie de son déjeuner et de la compagnie d'Aktarion.
Aktarion
C'est avec un peu de tristesse qu'Aktarion, ce matin là, commença à ranger l'échoppe en vue d'une fermeture.
L'ancien mercenaire reprenait la mer, pour le conte du Duché, une affaire d'échanges commerciaux.
Sans elle, de toute façon, la dentelle bleue lui semblait cruellement de plus en plus vide.
Il se demandait d'ailleurs s'il allait bien rouvrir l'atelier à son retour...

Avec un regard gris, il termina le rangement puis ferma à clefs la lourde porte d'entrée.
Il laissa une pancarte qui indiquait que la place était fermée pour plusieurs semaines.

Puis il partit sans se retourner.
Arylis
Quand Arylis passa devant la Dentelle Bleue ce matin-là, elle envisagea d'en pousser la porte. Mais arrivée devant le battant de bois elle découvrit une affichette qui la laissa perplexe.

Fermée pour plusieurs semaines ...

La brodeuse médita un moment sur cette phrase, vaguement inquiète sans trop savoir pourquoi. Elle espéra que le maître tisserand n'avait pas d'ennui et que la fermeture ne serait pas définitive.

Puis l'esprit-papillon prit des méandres plus joyeux et la blonde repartit vers la grande place, la maison de Mme Jean et ses aiguilles.
Noelia.
Les jours, les semaines et les mois avaient passé.

Une éternité durant laquelle, la jeune fille avait eu l'impression d'être comme morte, loin de son astre. Lorsqu'elle était sortie de sa retraite, elle s'était précipitée vers l'échoppe, espérant l'y trouver.
Elle avait passé et repassé en revue toutes les éventualités : sans doute l'avait il oubliée. Mais jamais elle ne s'était attendue à voir l'échoppe fermée ainsi que sa maison.

Elle ne savait où aller, ni surtout où le chercher. La gorge nouée, ses yeux brûlaient, et son esprit vacillait dans un abîme sans fond. Elle ferma les yeux un instant et revit intacte le visage de son Astre, une à une ses expressions, ses traits, sa force qu'elle ressentait encore... comme si c'était hier. Elle passait sans s'en rendre compte, son index sur ses lèvres qui avaient encore en elle gardé l'emprunte des baisers du ténébreux.

Que faire? Rester? Repartir? Quelle importance... Elle ne savait pas si elle pouvait seulement vivre sans lui, dans une ville peut-être même un comté où il n'était plus...

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Aktarion
Aktarion rentra enfin à Saintes après son long voyage en mer et son séjour prolongé dans le nord du duché.

Une impression étrange le saisi lorsqu'il arriva devant son échoppe.
Allait-il la ré-ouvrir ou se lancerait-il dans la construction d'une forge ?

Cela dépendrait d'elle... certaines rumeurs lui étaient parvenues... elle semblait sortie de sa retraite...

Fallait-il qu'il soit parti pour qu'elle revienne ?

Il respira profondément et se décida pour une promenade en centre ville, histoire d'humer l'ambiance de la ville.
Arylis
Arylis passa devant la Dentelle Bleue. Elle avait vaguement espéré qu'à son retour du couvent le maître-tisserand serait de nouveau derrière son comptoir. Mais le panneau était toujours en place, et nulle lumière ne filtrait en-dessous de la porte.

La brodeuse s'assit un instant sur les marches de l'entrée. Elle souffla sur ses mains avant d'enfouir son nez dans son col de coton. Comme chaque fois qu'elle faisait ce geste, elle repensa à sa courte mais délicieuse période d'apprentissage chez Aktarion. En même temps que l'artisan, c'était ses rêves de quitter un jours la maison de Madame Jean qui s'en allaient. Elle avait beau se vanter de son talent, qui était bien réel soyons clairs là-dessus, elle avait conscience que ce n'était pas suffisant pour se mettre à son compte. Ici c'était le nom de la vieille femme qui était connu, même s'il y avait bien longtemps qu'elle n'avait plus touché une aiguille, et Arylis aurait beau faire, les clients seraient longs à venir. Et puis de toute façon elle n'avait pas de quoi financer la matière première nécessaire à son installation.

Un petit nuage s'échappa des lèvres entrouvertes de la blonde. Une bourrasque ébouriffa sa crinière et lui tira un frisson. Pourtant elle resta là, sans bouger. Son esprit-papillon s'était égaré dans des rêves inachevés et même le froid ne parvenait pas à la ramener dans la réalité.
Noelia.
Elle avait entendu dire qu'il était revenu de son escapade.

Respirer!... Il fallait respirer, inspirer... Calme sois Calme! Se disait- elle. Ne tremblez pas mes mains... Ne cognez pas si fort mon coeur... Ne laissez couler aucune larme mes yeux... Et surtout... Arrête de tourner en rond! Trouve quelque chose à faire... N'importe quoi... Tout ce qui te permettra de retrouver un peu de paix.

- Ménage, Lavage, Dépoussiérage, Tissage... Non pas tissage! C'est lui le tisserand... Vas moudre de la farine... Vas courir en forêt! Fais ce que tu veux mais surtout ressaisis-toi!


Elle s'arrêta net, se rendant compte qu'elle parlait toute seule.
Les premiers mots qui franchissaient sa bouche depuis des mois. Elle eut l'impression d'entendre quelqu'un d'autre qu'elle, tant le son de sa propre voix ne lui était plus si familier.
Dans un sursaut, elle prit le trousseau de clés qu'il lui avait confié. Elle tourna nerveusement sa bague de fiançailles autour de son doigt, et se mit à courir à en perdre haleine vers le village.

Dans sa course, ce sont quelques mèches de ses cheveux qui s'échappèrent, le rouge aux joues qu'elle regagnait mais surtout des chausses et un bas de robe crottés qui petit à petit la parèrent.
Nulle importance, elle ne voyait pas le sol détrempé, ni les flaques d'eau qu'elle ne prenait pas la peine d'éviter. Faisait-il soleil, pleuvait-il ou neigeait-il? Elle n'en avait cure. Heureusement aucune racine, ni aucun caillou pour la faire choir.
Elle ne voyait rien, ni personne. Seul comptait pour elle le but qu'elle venait de se fixer sans réfléchir : retrouver son Astre Noir.

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Aktarion
Après avoir passé du temps au poste de la maréchaussée et y avoir même dormi pour mieux rattraper son retard sur les dossiers entassés en son absence, Aktarion retourna chez lui.
Il s'assit dans sa cuisine et mangea distraitement un peu de pain, le regard vague, après quoi il se dirigea vers la porte interne qui menait à l'échoppe, les deux bâtiments étant adjacents.
Il pénétra dans la Dentelle Bleue et, tranquillement, sans se presser, entreprit de laisser pénétrer la lumière et d'ouvrir également la porte d'entrée.
Ayant une main habile et experte, il perçu une infime différence dans le mouvement du mécanisme de la serrure lorsqu'il fit tourner son trousseau avec un geste du poignet très personnel qui faisait claquer le métal.
Son regard se fit plus vif.

Il sourit doucement.

Elle était venue...
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