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[RP ouvert] Dentelle Bleue et Astre Noir

--Nannou_
- Bon alors voilà

Nannou pose une peau de mouton sur la table

- Tu sais... enfin je ne sais pas si tu sais mais Mortemer s'est fait agresser par un homme dans la forêt... Et il lui a détruit son tambour auquel il tenait tant !

- Alors j'ai pensé... tu doit bien utiliser un genre de cercle en bois pour ta broderie?
Donc si tu peux m'en vendre un, je voudrais fixer cette peau de mouton dessus. Il faudrait bien la tendre et pour tout te dire j'aurais besoin que tu m'aides aussi pour ça! Ça pourrait faire une sorte de tambourin, qu'en penses-tu?


Nannou sourit à Arylis, elle ne doutait pas qu'elle lui serait d'une aide précieuse, bien que sa demande puisse être pour le moins inhabituelle.

- Ça lui ferait plaisir je pense.
Arylis
A l'évocation de l'agression de Mortemer, Arylis grimaça. Bien sûr qu'elle en avait entendu parlé ... Les rumeurs allaient bon train à Saintes et il y avait peu de choses que l'on ne finissait pas par savoir, surtout quand votre meilleure amie s'appelait Marion Alani.
Cette histoire avait d'ailleurs fait grand peur à la brodeuse et douché son insouciance habituelle. Elle s'aventurait désormais avec prudence dans sa propre ville et cette situation lui pesait. C'était l'une des raisons qui faisaient qu'elle n'avait pas pris de nouvelles du blessé, et la blonde en avait un peu honte. Elle allait d'ailleurs s'en excuser auprès de sa compagne quand celle-ci dévoila ce qu'elle avait en tête.

Un tambourin ...

Arylis fixa Nannou avec un mélange de surprise et d'angoisse.
Elle n'avait absolument aucune idée de comment faire cela ...

Un tambourin ?

La brodeuse détourna son regard curieux et amusé vers la peau de mouton.
Ce serait effectivement prenant et amusant ...

Un tambourin !

Qu'à celà ne tienne elle le ferait ! Elle aiderait Nannou et se serait aussi une manière de se faire pardonner auprès de Mortemer.
Un sourire radieux illuminait son visage quand elle se tourna vers la compagne du musicien en battant des mains.

C'est d'accord ! Je vais t'aider !

Bergeronnette excitée, elle se dirigea vers l'atelier en sautillant et en babillant mille choses, pour la plupart incompréhensibles, mais parmi lesquelles se glissait une invitation à la suivre adressée à Nannou.
--Nannou_
Habituée maintenant à scruter l'expression du visage de Arylis lors de leur entrainement à la babysoule, Nannou avait bien noté son inquiétude à l'évocation de l'attaque dont son compagnon avait été victime.

Tout en suivant Arylis qui avait dignement relevé le défi, elle la rassura :

- Il va mieux tu sais, et aucune blessure n'était grave. Impressionnantes... Elle se rappelait la quantité de sang sur son corps
mais rien de méchant. Il va vite se remettre...

En tout cas, elle l'espérait.

Elle souriait en écoutant Arylis parler de ... mais de quoi parlait-elle donc? En tout cas, elle semblait enthousiaste, Nannou ne doutait pas qu'a elles deux elle y arriveraient.
Arylis
Décidément, l'ambiance de la Dentelle Bleue était changeante. Calme et fonctionnelle du temps d'Aktarion elle résonnait à présent de ahanements forts surprenants en ces lieux. Si le curieux en avait ouvert la porte et poussé son exploration jusqu'à l'atelier, il aurait découvert deux blondes vénitiennes s'escrimant sur une malheureuse peau de mouton.
C'est que Nannou était exigeante sur la tension qu'elle voulait imposer au reste de l'animal. Arylis avait l'impression que ce n'était jamais suffisant et elle se demandait même si la peau n'allait pas finir par craquer. Mais la meunière devait connaître son affaire, car enfin la brodeuse put poser le dernier point qui liait irrémédiablement le bois et le cuir, donnant naissance au tambourin de Mortemer.

Arylis s'affala sur une chaise près d'elle. Malheureusement il n'y avait pas de chaise dans l'atelier, juste un tabouret, et emportée par son élan la brodeuse bascula en arrière pour se retrouver sur le flanc. La blonde resta un moment interloquée avant de laisser échapper un rire nerveux. Quand elle leva ses yeux clairs vers Nannou, elle vit l'inquiétude et l'hilarité se livrer bataille sur son visage.
Comme à l'accoutumée, la brodeuse prit son parti de sa maladresse et offrit à la meunière de rire la première.

Quand elle eut repris son souffle, elle se releva et épousseta sa jupe.

Alors dis-moi, est-ce que ça te va ? Tu penses que c'est bon ? Ca va lui plaire ? Essaye-le donc pour qu'on voit s'il sonne bien !
Nannou
Nannou regardait effarée Arylis s'étaler de tout son long par terre.
Elle avait bien remarqué que la jeune femme était toujours couverte de bleus, mais elle avait mis cela sur le compte d'un entrainement intensif au poutrage pour la soule. Elle en comprenait la véritable origine maintenant.

Décidément, cette brodeuse était plein de paradoxes, concentrée et d'une habileté sans égal quand il s'agissait d’exécuter des œuvres d'une grande finesse, elle se montrait par ailleurs très maladroite, son esprit s'éparpillant dans toutes les directions.

La stupéfaction passée, Nannou pouffa de rire en tendant la main à Arylis pour l'aider à se relever.

Elle testa le tambourin en essayant de frapper comme elle avait vu Mortemer le faire.


Oui ça me parait très bien! Je pense que ça va lui faire très plaisir.

Merci beaucoup pour ton aide, enfin c'est même toi qui a tout fait! Il me reste une dernière chose à faire, je vais faire chauffer une pointe en métal et graver quelque chose à l’intérieur.

Toute contente, Nannou salua chaleureusement Arylis.

Et promis, la prochaine fois je viendrais pour une commande plus... conventionnelle!
Lança-t-elle en sortant de la boutique.
Arylis
Arylis poussa la porte de la Dentelle. Comme à l'accoutumée l'odeur des teintures, de la laine et du cuir envahit ses narines, lui procurant un délicieux sentiment de sécurité et de plénitude. Elle s'accorda quelques secondes pour savourer ce moment, puis se dirigea vers l'atelier.

La brodeuse posa sur un lutrin les croquis de Spartacus puis se mit à faire l'inventaire des tissus qu'elle pourrait utiliser. Elle regroupa les chutes, toujours pratiques, dénombra une quantité importante de rouleaux blancs ainsi qu'un certain nombre de toiles brutes. Le résultat ne serait probablement pas aussi fourni que dans l'imagination du maire, mais il y avait là de quoi faire quelque chose de bien.

Au travail !

Arylis enleva corset et gilet, bien plus à l'aise dans sa chemise légère dont elle releva les manches. Elle retroussa ses jupons, coinçant les extrémités dans sa ceinture, et enroula sa crinière blonde dans le foulard offert par Aktarion.

La brodeuse posa sur la grande table au centre l'atelier une imposante planche de bois fin dans lequel elle dessina les contours des différentes tentures, à quatre pattes sur le meuble, fusain en main. Saisissant ensuite une petite scie, elle se mit en devoir de couper les patrons, puis d'en poncer les bords pour qu'ils n'effilochent pas le tissu.
A chacune de ces étapes elle avait l'impression d'entendre la voix du maître-tisserand, chaude et rassurante. Plusieurs fois elle faillit lui lancer une pique, avant de se souvenir qu'Aktarion n'avait pas arpenté le plancher de cet atelier depuis un moment. Arylis songea que l'artisan lui manquait et qu'il faudrait vraiment qu'elle aille le tirer de sa forge pour le bal.

Après avoir passé un bon coup de balais et nettoyé les restes de poussières avec un chiffon humide, la blonde déroula un premier morceau de tissu blanc sur la table. Posant une forme de bois dessus, elle la bloqua avec un sac de laine qu'elle peina à soulever. Puis, assise en tailleurs sur le meuble de bois brut, elle commença un découpage méticuleux.
Margauth
Margauth avait reçu une missive de Arylis l'a priant gentiment de venir à la Dentelle Bleue et Astre Noir, afin de l'aider à confectionner la décoration pour la salle de bal.

Quand elle arriva, elle découvrit une échoppe propre et bien rangée, il y avait des rouleaux de tissus de toutes les couleurs d'un côté, les dentelles et les parements en face et dans le fond de nombreuses bobines de fil très colorées.

Au milieu de la pièce, une grande table ou une étoffe de tissu blanc était placée, qu'elle fut la surprise de voir au bout de la table Arylis, la blonde, les cheveux d'une couleur d'un blond comme un champ de blé qui tombaient le long de son dos, assise en tailleur tout en découpant le tissu.


Bien le bonsoir Arylis, je peux vous aider?
Arylis
Bien le bonsoir Arylis, je peux vous aider?

Arylis redressa vivement la tête. La voix de Margauth ne lui était pas encore familière et elle n'avait pas l'habitude de voir du monde à la Dentelle, encore moins dans l'atelier. Mais dès qu'elle reconnu le visage calme de la jeune femme à l'entrée de la pièce elle se détendit. Après avoir donné un dernier coup de ciseaux, la brodeuse sauta au bas de la table pour saluer sa visiteuse.

Bonsoir Margauth. Heureuse que vous ayez trouvé facilement !
Votre aide me serait précieuse oui. Le bal approche et je viens juste de finir les découpes. Il faudrait à présent se pencher sur les ourlets et cela risque de me prendre du temps.


Tout en parlant la blonde avait regroupé les dernières tentures. Attrapant le balais, elle s'arrêta près de Margauth.

Je passe un petit coup, nous fait du thé et on s'y met ? Il y a une chaise dans la boutique à côté, derrière le comptoir. Ca ne vous ennuie pas d'aller la chercher ?
Je suis à mon aise à peu près n'importe où mais je ne veux pas vous imposer mes excentricités.


Laissant échapper un petit rire, Arylis se mit à rassembler chutes et fils épars. Puis elle eut l'air d'avoir oublié quelque chose et releva brusquement la tête.

Peut-être serait-il plus simple que nous laissions le vouvoiement de côté non ?
Margauth
Margauth observait ce petit bout de femme, petite, mais pleine d'énergie, une énergie débordante comme elle aimait.

Du thé? Avec grand plaisir, je fais chauffer l'eau pendant que vous terminez, je vais chercher la chaise et ne vous inquiétez pas.

Margauth aimait la compagnie d'Arylis qu'elle ne trouvait pas du tout excentrique, mais plutôt simple, nature, cocasse et burlesque.

En ce qui concerne le vouvoiement, je suis d'accord avec toi, laissons de côté.

Nous commençons par un bon thé et je te laisse organiser la suite, tu découpes, tu marques les ourlets et moi je coup, ou l'inverse, comme tu le sens, je ne peux pas te dire mieux.


Je te laisse réfléchir et je vais de ce pas m'occuper du thé et chercher ma chaise.
Arylis
En ce qui concerne le vouvoiement, je suis d'accord avec toi, laissons de côté.

Nous commençons par un bon thé et je te laisse organiser la suite, tu découpes, tu marques les ourlets et moi je coup, ou l'inverse, comme tu le sens, je ne peux pas te dire mieux.

Je te laisse réfléchir et je vais de ce pas m'occuper du thé et chercher ma chaise.


Arylis avait écouté Margauth avec un sourire, finissant son nettoyage de surface.
Pendant que l'eau chauffait, elles disposèrent sur la table les tas de décorations en fonction des tailles et des utilisations. Après s'être accordée une pause autours d'une tasse fumante et de la conversation de Margauth, la brodeuse lança les hostilités.

Je marque les ourlets et te laisse coudre. Dès que tu le souhaites, on échange. Histoire de ne pas toujours faire la même chose.

La blonde eut un regard résigné vers la table.

Allez ! Il faut vraiment qu'on s'y mette !

Les deux couturières s'attelèrent à la tâche. Elles travaillèrent sans relâche dans la nuit du vendredi au samedi. Parfois en silence, parfois en discutant de banalités, parfois plus sérieusement.
La nuit est propice aux confessions et si la brodeuse était constamment d'humeur joyeuse et légère, la lueur des chandelles la plongea dans une douce nostalgie. Elle parla de ses parents décédés, surtout de sa mère car la blessure récente était encore vive. Elle fit rire sa compagne en lui contant ses années de labeur chez Madame Jean, ou encore les folies que Marion lui avait maintes fois fait faire. Elle évoqua avec amertume la campagne militaire à laquelle elle avait participé pour libéré Poitiers, avant de raconter la seule autre fois où elle avait quitté Saintes : Direction la Rochelle pour raison de santé.

Quand le soleil montra le bout de son nez, le travail était bien avancé. Elles auraient probablement fini avant midi.
Arylis se leva en s'étirant.

Hé bien, je n'en peux plus ! Je ne sens presque plus mes doigts ...
Margauth nous avons bien mérité une bonne pause. Je te propose d'aller chercher quelques douceurs chez Spartacus, en plus du réconfort de ses viennoiseries, nous dégourdir les jambes nous fera le plus grand bien.


Il y avait toujours un seau avec de l'eau propre et du savon dans l'atelier, pour se laver les mains avant de manipuler un tissus salissant. La brodeuse s'agenouilla devant et s'aspergea abondamment le visage. Dénouant le foulard qui maintenait toujours ses cheveux, elle l'utilisa pour essuyer les gouttes qui dégoulinaient le long de son cou jusque sous sa chemise.

Si tu souhaites te rafraîchir n'hésite pas !

Pendant Margauth se préparait à sortir, Arylis remit son jupon en place et enfila un gilet de laine sur sa chemise légère. Elle renonça à donner un semblant d'ordre à sa crinière blonde et attendit patiemment que sa compagne la rejoigne dans la boutique.
Margauth
Le jour se levait et les chandelles commençaient à s'éteindre.

Après une nuit passée à coudre pour les derniers préparatifs du bal tout en discutant pour mieux faire connaissance et cela était le plus important aux yeux de Margauth, faire connaissance, s'intégrer dans cette petite ville qui l'avait si bien accueilli.

Arylis était de très bonne compagnie, elle lui avait parlé de son passé, de ses souffrances et avait fait également beaucoup rire Margauth, en l'espace d'une nuit, le temps c'était arrêté et Margauth avait beaucoup appréciée ce moment de partage.

Comme la Brodeuse, Margauth avait les doigts engourdis et cette pause proposée venait à point.


Se dégourdir un peu les jambes en allant chercher quelques viennoiseries est une merveilleuse idée et je ne dis pas non.

Margauth sourit à Arylis et la laissa se rafraichir.

Elle regardait les couleurs du soleil levant tout en écoutant les premiers gazouillis des oiseaux qui se levaient, une belle journée se préparait.


Oui merci Arylis, je veux bien me rafraichir un peu.

Margauth sortit un morceau d'étoffe de son cabas et prit place devant le sceau, elle souleva sa chemise et passa de l'eau fraiche sur son torse, on pouvait apercevoir l'étonnante blancheur de sa peau, elle passa l'étoffe mouillée sur ses longs bras maigres, remis sa chemise en place, passa ses longs doigts fins dans ses cheveux pour les remettre un peu en place.

Margauth sortit pour rejoindre la brodeuse qui l'attendait.

J'espère ne pas avoir été trop longue? Allez, c'est parti en direction de la boulangerie de Spartacus.

Au loin, elle entendit le chant du coq.
Arylis
Attention !

Arylis se précipita pour empêcher la psyché de tomber. Soulevant délicatement le miroir, elle alla le mettre à l’abri derrière le comptoir de la boutique.

Désolée mam’zelle …

Le milicien affichait un air contrit qui vira à la surprise quand la brodeuse se redressa. Sur son visage à elle, nulle trace de colère, il se demanda même si l’accident avait bien faillit se produire. Elle lui renvoya un sourire radieux avant de s’engouffrer dans l’atelier pour aller chercher un autre lot de décorations.

Devant la Dentelle Bleue une charriote avait été amenée. Elle était à présent pleine de rideaux blancs et de tentures beiges.

C’est bon ! Tout y est ! Nous pouvons y aller.

Arylis regarda les deux hommes prendre chacun un bras de la grosse brouette, et ils se mirent en route pour la salle des fêtes.
Arylis
Chuuuuteeee ... !

Le carillon léger de la clochette d'entrée résonna comme une cloche d'église dans la tête d'Arylis. Une main contre le chambranle de la porte ouverte, l'autre pressant sa tempe, elle grommela à voix basse.

C'est pas vrai ... Qu'est-ce que j'ai mal au crâne ...

Pour une fois, l'odeur forte de la boutique ne lui procura aucun plaisir. Pire encore, elle provoqua un haut le coeur que la brodeuse réprima difficilement.

De l'eau ... De la menthe ... Mmmmmmaïee ...

La blonde s'avança à pas lourds jusqu'au comptoir sur lequel elle laissa tomber sa besace.
Grossière erreur ! Le choc sourd tambourina en échos sous son front douloureux.

Chuuuuuuteeeee ... !

Sachant que si elle posait ses fesses maintenant, elle n'aurait plus la force de se relever, Arylis alla directement faire chauffer l'eau. Elle ferma rapidement la porte de l'atelier afin d'étouffer le sifflement de la bouilloire qui lui provoquait un tiraillement à la racine des cheveux.
C'était incroyable comme le moindre bruit lui semblait insupportable. Le plus petit son semblait amplifié à l'infini, martelant son crâne endolori.
La brodeuse s'assit sur l'un des tabourets hauts et laissa aller sa tête dans ses bras, croisés sur le comptoir de bois.

Plus jamais ... Plus jamais ça ... !
C'était ma dernière bière de toute ma vie ... Comment c'est possible d'avoir aussi maaal ?


Le merveilleux silence qui s'ensuivit signifia à la blonde que l'eau était chaude.
Il fallait qu'elle se lève.
Prenne le torchon, puis la bouilloire.
Verse l'eau. Les feuilles de menthe.
Tellement loin l'atelier ...
Tellement lourde la bouilloire ...
Tellement ...

Mmmmmmmmmmm ... Je veux paaas ...

Pourtant la brodeuse n'avait pas le choix. Il fallait qu'elle se mette au travail. En essayant d'être la plus silencieuse possible, s'appuyant aux murs et aux meubles, elle prépara son breuvage. Le bruit du métier à tisser lui serait intolérable, alors elle prit son tambour et du fil avant de s’asseoir à la grande table qui trônait au centre de l'atelier.

Dans un silence bienvenu, Arylis se mit à broder.
Arylis
Gniiiiiiaa !
Gniiiiiiiiaa !


Ce matin là une silhouette difforme ahanait sauvagement en se dirigeant vers la Dentelle Bleue, suivie d'un raclement sourd.

Aller ! On y est preeeesque !
Gniiiiiiiaa !
Alleeeer ! Ouiiii ... !


Choc sourd du battant de bois qui s'écrasa lourdement sur les trois marches du perron.
Choc mou de la brodeuse qui s'affaissa à ses côtés.

Arylis posa une main tendre sur la porte.

On l'a fait ! Plus que les marches, la porte et on y est !
Tu seras à l'abris là-dedans. L'autre hystérique, la cheftaine et le viking ne pourront plus s'en prendre à toi.
Se sera juste toi et moi !


Si la blonde semblait avoir un comportement pour le moins étrange, il était possible de le justifier par une succession d'événements.

Premièrement, la profusion de couples saintais. Arylis était une jeune fille en fleur qui enviait forcément un peu le bonheur des amoureux.
Deuxièmement, le baiser de Nadjka. C'était Nadjka donc ça ne comptait pas vraiment, mais c'était quand même son premier baiser volé et, soyons honnête, en savoir plus émoustillait sérieusement la brodeuse.
Troisièmement, le bal. Arylis y avait attendu son prince charmant qui ne s'était jamais montré, elle goûtait donc pour la première fois à la frustration et elle n'aimait pas ça, du tout !

Et pour finir, il y avait eut ce clin d'oeil non intentionnel à la porte de la taverne "La Cave de Beaurepaire". La blonde ne s'était pas attendue à obtenir un tiquet avec le battant de bois, alors elle avait un peu tourné autours du pot. Mais ce qui avait vraiment fait "zing" dans le petit pois qui lui servait de cervelle, c'est quand un viking dont les dents rayaient le parquet avait cherché à faire valoir ses droits sur son nouvel amour. Fier comme un paon, il se prétendait monté comme un taureau et s'était mit à faire du gringue à sa porte. Heureusement il s'était pris un râteau et avait fini par baisser les bras.
C'est alors qu'Arrya avait décidé de marcher sur ses plates-bandes en roulant une pelle à sa magnifique planche en bois. Le sang de la brodeuse n'avait fait qu'un tour et elle avait saisit le taureau par les cornes pour dégager l'impudente. Après une bataille de titans, Nadjka avait séparé les deux blondes. Arrya avait battu en retraite, et en langue de vipère avait tenté de faire croire à Arylis que sa porte ne l'aimait pas, que tout ça n'était que feu de paille. Têtue comme une mule la brodeuse s'était obstinée, et quand tout le monde était parti, elle avait démonté son battant adoré pour l'emmener avec elle dans "un monde de sucre et de bonheur".

Cela expliquait, de manière tout à fait rationnelle, pourquoi la blonde se trouvait à présent en train de faire passer SA porte, par la porte de la Dentelle Bleue, endroit le plus sûr au monde selon elle.

Et voilà. On sera bien tu verras.

Sur un sourire et une caresse tendre, Arylis quitta sa compagne à regret pour rejoindre l'atelier. Très vite, le tac-tac régulier du métier à tisser et la voix fredonnante de la brodeuse emplirent l'espace.


Edit pour faute d'orthographe monumentale ...
Nadjka
Trois cavaliers arpentaient au pas les ruelles saintaises. Ils s'arrêtèrent devant l'échoppe d'Aktarion, la Dentelle Bleue. La brune Nadjka descendit de monture et confia les rennes
à la commandante. Le fier soldat Thur resta un peu en retrait.


J'arrive de suite, ce ne sera pas long.

Elle savait qu'ici elle trouverait la blonde... Ce qu'elle s'apprêtait à faire, elle l'avait fait de nombreuses fois en d'autres circonstances. Mais là, cela lui serait moins facile que lorsqu'il s'agit d'un enemi à mettre hors d'état de nuire. Il lui faudrait être violente, mais avec douceur. Elle ne voulait pas lui faire mal ou l'abîmer la brodeuse...

Elle entra sans même frapper et aperçu la crinière blonde devant le métier à tisser. La surprise de l'intrusion passée, un sourire commençait à se dessiner sur le visage d'Arylis. Avançant droit vers elle, Nadjka la fit pivoter face contre le mur, se serrant contre elle pour prévenir tout mouvement. Tout en saisissant ses deux poignets et profitant des quelques secondes d'étonnement que devait éprouver la jeune fille, Nadjka lui ligota rapidement mais fermement les mains dans le dos.

Ordre comtal, Arylis, vous êtes en état d'arrestation!

Puis d'un geste sûr, elle retourna la blonde face à elle, entoura ses cuisses dans ses bras pour l'installer sur son épaule, comme elle avait coutume de le faire avec ses sacs de farine. Prestement elle sortit de l'échoppe, comprit bien vite qu'il ne serait pas prudent d'installer sa prisonnière assise sur Euphrate... Elle parvint tant bien que mal, avec l'aide du viking, à la hisser entre la selle et l'encolure, pliée en deux sur le garrot de l'animal. Au moins ainsi, même si la position était loin d'être confortable, elle aurait beau se débattre, elle ne pourrait pas s'échapper. En selle, Nadjka fit signe à Roxanne et Thur qu'ils pouvaient y aller.

Calme, en avant, droit. Dit-elle à Euphrate...
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