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[RP ouvert] Dentelle Bleue et Astre Noir

Arylis
La clochette de la porte tinta et Arylis s'apprêta à se lever. Elle n'en eut pas le temps car déjà Nadjka passait le seuil de l'atelier. Elle était donc revenue ! La brodeuse sourit. C'était la première fois que sa capitaine de soule venait lui rendre visite à la Dentelle, et elle était ravie.
Sauf que quelque chose n'allait pas ...

Nadj ?

Sa voix mourut dans sa gorge quand elle se retrouva plaquée contre la brune.
La surprise se peignit sur ses traits lorsqu'elle sentit les cordes s'enrouler fermement autours de ses poignets.

Nadjka ?

Ordre comtal, Arylis, vous êtes en état d'arrestation!

En état d'arrestation ? Mais elle n'avait rien fait ! Rien du tout !

L'étonnement faisait place au malaise. Elle n'aimait pas ça. Et aussi naïve, consentante, facile ou, allons-y gaiement, idiote qu'elle soit, la brodeuse savait viscéralement que si elle n'aimait pas, il fallait dire non. Et que la justice ne pouvait tolérer qu'on la traite en criminelle si elle n'en était pas une.
Mais de seulement demander des explications, elle n'en eut pas le temps. Elle se retrouva hissée sur l'épaule de la meunière d'un geste sûr, rodé par l'habitude.

Nadjka ?!

L'angoisse commençait à transparaître dans la voix d'Arylis qui monta dans les aigüs.
Elle était affreusement partagée entre la confiance qu'elle portait à la brune et une peur instinctive.
Que se passait-il ?

C'est quand la brodeuse vit les chevaux qu'elle perdit le contrôle.

Qu'est-ce que ... ? Nadjka c'est quoi ça ? Que ?

La blonde se mit à se débattre, donnant de violents coups de reins pour tomber de l'épaule de Nadjka. Les bras dans le dos, elle ne pouvait s'accrocher à rien, et prit alors conscience de la position d'extrême faiblesse dans laquelle elle se trouvait.
La colère prit le pas sur tout le reste.

Lâche-moi !
Nadjka laisse-moi descendre !
Pose moi nom d'Aristote !
Gniiiiiiiiiiiiiiaaa !!


Et de se balancer de gauche à droite pour faire tomber Nadjka avec elle.
Et de donner des coups de pieds à tout va.
Et de crier comme une furie.

Soudain la brodeuse sentit une autre paire de mains saisir ses jambes, et l'épaule de Nadjka s'éloigna de son ventre. Il y avait là une occasion !
Arylis se mit à se tortiller comme un vers, criant toujours et jurant comme jamais elle ne l'avait fait auparavant. Elle avait le souffle court, accéléré par un mélange de peur et de rage.

Lâchez-moi bande de pourceaux ! Haaahhhaaaaaa ! AU SECOURS !
Chiabrena lâchez-moi je vous dis ! Espèces de merdaille ! Pleutres ! Poltrons !
Mais laissez-moi mordiable !


Dans la cohue, une main passa devant ses yeux et elle la mordit sauvagement. Le goût du sang la surprit, mais elle n'y prêta plus attention quand elle vit la crinière blanche obscurcir son champ de vision.
La blonde se retrouva de nouveau la tête en bas.

Calme, en avant, droit.

QUOI ?! NON !
Stop le cheval !
Arrête-toi vieille carne !


La brodeuse voyait les pavés défiler devant ses yeux.
Les maisons à l'envers de l'autre côté du poitrail puissant de l'animal semblaient se moquer d'elle.
Les genoux de la bête menaçaient de percuter son visage à chaque pas.

Laissez-moi descendre !
NADJKAAAAAA ! Espèce de foimenteor !


A nouveau elle se tortilla, essayant de tomber à bas de la monture. Tout plutôt que de sortir des murs de Saintes !
Et la Dentelle ? Ils étaient partis comme ça ! Sans la fermer ! Que penserait Aktarion ?

RHAAAAAAAAAAAAAA laisse-moi descendre ! La boutique ...
Je ne veux pas ! Nadjkaaa !


C'est à ce moment-là que les murailles de la ville apparurent.

Non ! Nadjka ! S'il-te-plaît !
Emmène moi au poste de Saintes ! Pourquoi on sort ? On n'a pas besoin !
Je me calme ! J'arrête ! Promis. Nadj, enferme-moi dans la prison de Saintes mais ne m'emmène pas !


Des larmes de panique se mirent à rouler violemment sur les joues écarlates de la blonde.

Nadjka ... On ne sort pas ... S'il-te-plaît je ...

Le ventre écrasé sur l'encolure du cheval, chacun de ses hoquets menaçaient de l'étouffer. Une boule d'angoisse compressait sa poitrine, l'empêchant de respirer.
Les yeux clairs commencèrent à se voiler, aveuglés par les larmes et la douleur sourde du sang qui pulsait sous son crâne.

Nadj ...

Arylis perdit connaissance au moment où la monture de la brune posait son premier sabot de l'autre côté de l'enceinte.
Nannou
Coucouuuuu!!

Nannou entrait dans la boutique, le sourire aux lèvres. Elle avait enfin passé une bonne nuit, et avait décidé de se concentrer sur l'ouverture prochaine du cabaret comme le lui avait proposé Mortemer. Elle venait voir ce qu la tisserande pouvait lui proposer comme rideaux pour la scène.

C'est donc joyeusement qu'elle pénétra dans la boutique.

Mais??? Ary? Tu es là? ARRYYYY!!


Surprise, Nannou découvrait dans la boutique un lourde porte posée sur le sol, une chaise qui semblait avoir été renversée, des indices qui faisait penser qu'une bagarre avait eu lieu ici...

Elle regarda dans l'atelier, personne.


Mais qu'est-ce qu'il se passe encore?


Nannou décida d'aller en parler au maire. Elle ramassa une besace posée dans un coin, certainement celle de Arylis, pris la clé qui était accrochée à un clou et ferma soigneusement la boutique en sortant.
Mortemer
Mortemer avait un peu blêmit quand, dans la taverne, Nannou lui avait appris la disparition d'Arylis.
Il n'avait rien dit pour ne pas effrayer Nannou, mais d'horribles images s'étaient imposées à son esprit.
L'Homme Cochon était en prison, mais... Il pouvait faire partie d'une secte!
D'autres tueurs pouvaient errer ainsi dans le comté, répandant leur mal, envoûtés par l'univers solaire!

Le lendemain, discrètement, il passa devant la boutique de la brodeuse, examinant le sol.
Beaucoup de traces, de piétinements, mais pas de sang! Cela ne le rassura pas pour autant.
Qu'était devenu son joli papillon? Qui l'avait vu pour la dernière fois? Avait-elle des ennemis?
Qui pouvait en vouloir à cette gentille jeune fille, mise à part un fou doté d'une invincible soif de faire souffrir?

Il frémit et rongé par l'inquiétude, décida d'aller aux nouvelles.
Aktarion
Aktarion marchait de son pas lourd en direction de la Dentelle Bleue.
Il s'était promis de passer voir Arylis et de lui consacrer un peu de son temps pour lui transmettre un peu plus encore de son savoir.
Il passait souvent devant lors de ses rondes de maréchaussée, mais il n'était pas rentré dans son atelier depuis fort longtemps.

Sa forge ne tournait presque pas, la mairie ne lui demandait rien malgré qu'il eut proposé ses services. Cela arrangeait presque l'homme, débordé et l'esprit un peu absent, concentré sur son travail de policier et sur l’élevage de ses cochons qu'il n'avait pas lâché afin de continuer à garnir le marché de viande pour les habitants.

Surpris de constater que la porte était fermée, l'astre noir l'ouvrit avec son trousseau puis se figea dans un silence de mort, la main instinctivement posée sur l'épée.
L'ancien mercenaire avait senti une atmosphère suspecte, son âme a jamais tourmentée toujours prête, aux aguets, le passé et l'expérience toujours apte à servir à la moindre alerte.

L'endroit était trop calme et des indices ici et là avaient allumé une flamme dans l'esprit d'Aktarion.

Tel un loup, il entra dans l'échoppe à pas feutré, le regard gris sautant d'un endroit de l'immense salle à un autre, à l’affût.
Il poussa jusqu'au fond, à l'atelier.

Personne....

Il se redressa pleinement, ressorti, jeta un oeil à la ronde, la mâchoire fermée et immobile. Il referma fenêtres et porte.
Retourné à l'atelier, il alluma plusieurs chandeliers dont un qu'il conserva dans la main gauche puis fit le tour des lieux minutieusement.

Il était clair dans sa tête que jamais sa jeune protégée n'eut laissé l'échoppe dans un tel état.
Il était encore plus clair pour l'ancien mercenaire qu'ici devant ce mur, se trouvaient des traces de luttes, brèves mais nettes.
Là, une porte, étrange, venue de nul part...

Un tambour en mauvaise état, ou pas complètement achevé peut-être.
Et des matériaux, peaux de moutons, fils, laine, Arylis s'était mise au travail.

Alors pourquoi cette absence et la Dentelle bleue ainsi vide de sa nouvelle gérante, comme si elle s'était évaporée...?

Aktarion souffla les petites flammes dansantes, sorti de l'échoppe et ferma à clefs la porte d'entrée.
Puis il mit un genoux en terre et examina le sol devant lui.

Il compta sans même y réfléchir, son passé de rôdeur en éveil, trois traces de différents chevaux ferrés, l'une des trois plus enfoncée dans la terre, un homme fort et deux cavaliers beaucoup plus légers, des cavalières peut-être.
Une seule trace de pas, étrange, petits mais fortement encré dans le sol, de petits pieds bien trop lourd.... pour une seule personne en tout cas.

Les yeux gris de loup se figèrent un instant, puis l'homme se releva et dit à voix basse mais claire et grave comme un grondement d'orage.


Ainsi, quelqu'un a enlevé Arylis.... j'espère que cette personne a une raison valable d'avoir réveillé la bête, dans le cas contraire, je risque de ne pas réussir à la retenir bien longtemps.

De son pas lourd mais ferme, il prit immédiatement la direction du bureau de la maréchaussée pour commencer son enquête.
Arylis
Elles étaient rentrées.
Enfin ...

Le voyage avait duré dix-huit jours. Une éternité ...

Arylis avait demandé à Nadjka de la laisser à l'entrée de la cité, et c'est à pied que la brodeuse avait passé les murs de sa Saintes adorée, dans le bon sens cette fois.

Elle avait déambulé longtemps dans les rues et autres ruelles. Redécouvrant le coeur de sa ville avec plaisir. Pourtant, quelque chose n'allait pas. La bête d'angoisse n'avait pas complètement abandonné la douillette place au sein de son giron.

Instinctivement, les pas de la blonde la menèrent à la Dentelle Bleue. Elle resta quelques minutes au bas des marches, à observer la boutique. A force, les yeux clairs captèrent un détail insolite, et quand ils s'y attardèrent, Arylis découvrit une lettre. Elle avait été trempée par la pluie, séchée par le soleil, probablement malmenée par le vent. Pourtant elle était toujours là, collée au pavé, et quand elle s'en saisit, elle s'étonna que le parchemin ne se déchire pas.
Troublée d'avantage par son retour dont elle ne retirait pas le soulagement espéré que par la missive, la brodeuse la glissa à sa ceinture avant de franchir les quelques degrés d'un pas lourd. Sa main effleura la porte avant de s'y presser plus intensément, comme on retrouve la peau aimée d'un amant tenu trop longtemps éloigné. La seconde main rejoignit la première, puis le front de la brodeuse s'appuya également contre le battant. Mais ce contact prolongé ne parvint pas à l'apaiser. La brodeuse voulait sentir le parfum de la Dentelle, se noyer dans son odeur rassurante, alors elle poussa la porte, qui resta close. Mue par un besoin irrépressible et incontrôlable, elle s'acharna et arc-bouta plus fort, sans résultat.
Nannou lui avait dit avoir fermée l'échoppe en la trouvant vide. Et elle en avait gardé la clé.

Nannou ...
Arylis s'éloigna à regret du seuil et, comme un automate, pris le chemin du Moulin des musiciens.
Arylis
Cette fois-ci, quand Arylis monta les trois marches de la Dentelle Bleue, elle était alerte et joyeuse. Elle glissa sa clé dans la serrure avec l'entrain et la confiance de celle qui rentre à la maison sans cadavre dans le placard ni loup dans le lit.

Tirons la chevillette et la bobinette. Et voilà !

Quand le battant s'ouvrit, l'odeur devenue repère l'enveloppa. La brodeuse n'avait pas fait trois pas, que ses yeux clairs tombaient sur la porte de la Cave de Beaurepaire. Elle se campa devant, les mains sur les hanches.

Porte, porte contre le mur, n'es-tu pas ravie de me voir revenue ?

Arylis en était certaine, le morceau de bois venait de lui sourire !
Après une caresse légère, elle s'éloigna et laissa tomber sa besace sur le comptoir.

Par-dessus ses vêtements de villes, la brodeuse enfila un gros manteau, sale et poussiéreux. Elle dissimula son visage et sa crinière blonde sous la capuche et, ainsi attifer d'une seconde peau fort repoussante, elle s'attela au balayage de l'atelier.

Chantez en nettoyant
Et le balai paraît léger si vous pouvez chanter.
Laver en fredonnant
Le temps va vite quand la musique vous aide à nettoyer.

En cirant l'atelier
En prince votre balai pourrait bien se changer
Soudain vos pieds se mettront à danser
...


Après la poussière, vint le lavage à grandes eaux. A genoux sur le parquet, une brosse entre les mains, un seau d'eau savonneuse à proximité, la brodeuse se mit à frotter les lattes d'un air un peu absent, soufflant de temps en temps sur une bulle de savon échappée.

Ô Chante, mésange, chante
Chante, mésange chante
Ah ah ah ah ah aaaaah
Ô Chante, mésange, chante
Ma bergeronnette
...


Quand l'atelier fut brillant et reluisant, fleurant bon la cire au milieu de la laine, Arylis laissa tomber sa pelisse. Libérés du manteau crasseux, ses cheveux illuminèrent un instant la pièce et il fut possible d'admirer de nouveau sa tenue, ni temporelle, pas moins solaire ou lunaire, mais bien pratique pour la suite.

La brodeuse s'assit devant le métier à tisser, appuyant sur les pédales et activant le battant d'un geste sûr. Alors qu'elle tendait la main pour arranger un fil, une aiguille mal rangée se piqua dans son doigt. Par chance elle ne s'évanouie pas, ni ne tomba de sommeil. Elle se contenta de grommeler en suçotant la pulpe meurtrie.
Quand elle estima que le tissus était bien avancée, la blonde repassa dans la boutique. Elle reprit sa besace, enveloppa d'un regard rieur la porte insolite et sortit. Elle ferma à clé, glissa le trousseau à sa ceinture et, respirant avec délice le parfum de Saintes, décida de faire un tour avant de rentrer.

Elle disparut de son pas sautillant au coin d'une ruelle, suivit par l'échos de sa dernière chanson.

J'ai envie de sauter, sautiller
De danser, me promener, de filer
Faufiler, m'élancer, rigoler
De Saintes profiter !

Le soleil peut briller
Ca y est je suis rentrée !
Nannou
Nannou entrait toute joyeuse, entraînant Mortemer, dans la boutique de Arylis :

Coucou Arylis, on vient pour la commande ! Une commande normale, comme promis! Enfin une commande de vêtements, pas d'instrument de musique je veux dire...

Et s'arrêtant devant la porte posée contre le mur, elle s'inclina profondément :

Bonjour madame la Porte! Comment vous portez-vous aujourd'hui? Arylis ne vous fait pas trop sortir de vos gonds au moins?
Arylis
La voix de Nannou eut pour effet de stopper le "clap clap" régulier du métier à tisser et de faire jaillir la brodeuse de l'atelier.

Les voilà mes futurs mariés préférés !

En voyant sa copisoule accorder les amabilités d'usage à sa porte, Arylis s'approcha pour s'y appuyer tendrement.

Sortie de ses gonds, elle l'est définitivement ! Mais ça à l'avantage d'éviter qu'elle ne claque au vent. Maintenant nous sommes toutes les deux et je sais que je peux tout lui dire. Elle ne mettra jamais en porte à faux et est plus discrète qu'une porte de prison !
Mais assez parlé de nous ! Je veux que nous parlions de vous, de vous et encore de vous !
Enfin surtout de vos vêtements !


La blonde tourbillonnait autour du couple, avec l'air ravi de celle qui a enfin trouvé une occupation digne de ce nom. Habiller des mariés, elle avait toujours adoré !

Alors on a dit vert amande pour Nannou. Tu as une idée de la forme ? Quelque chose de simple ? Et le tissu ? On fait un mélange ?
Et pour toi Mortemer quel vert ? Quel genre d'ensemble veux-tu ?


La gérante de la Dentelle quitta l'espace vital de ses clients pour aller derrière le comptoir. Elle en sortit plume, encre et vélin et commença deux listes parallèles.

Il faut aussi qu'on décide d'un rendez-vous pour prendre vos mesures. Quoi qu'on peut faire ça tout de suite ?

La crinière blonde s'était relevée d'un coup et les yeux clairs fixaient les musiciens avec un air gourmand.
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Gezekell
Gezekell n'avait pas eu trop de mal à retrouver l'échoppe de Papillon.
Il n'était guère habitué à rentrer dans ce genre de lieu. Quoique, si, il avait déjà pénétré chez un tisserand, une ou deux fois, mais c'était il y a fort longtemps et encore, pas pour passer une commande spéciale.

S'il avait quelques tenues, du temps de son consulat, il aimait les vêtements simples et robustes. Mais, dans les semaines à venir, allait avoir lieu un événement d'une importance capitale. Il lui fallait donc une tenue à la hauteur de l'événement et des boutons d'or, élément indispensable.


Après avoir toqué à la porte, il l'entrouvrit et appela, doucement mais vigoureusement :

Il y a quelqu'un ? Arylis, c'est Gezekell.

Deux voix qu'il reconnut aussitôt résonnaient. Entrant dans l'échoppe, il resta à l'écart, contemplant les vêtements déposés en vitrine et sur des formes, attendant sagement son tour et ne voulant surtout pas interrompre la conversation. Se faisant, il posa son panier sur le comptoir et rêvassa doucement aux tours que le destin nous fait vivre parfois.
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Mortemer
Mortemer entra dans la boutique à la suite de Nannou.
Il avait sur les lèvres un sourire particulier, lui qui aimait tant se déguiser, se grimer, se maquiller, voici qu'il cherchait la tenue du parfait marié.
Mais, si c'était aussi pour un spectacle, un rôle dont Nannou et lui seraient les héros, le plus beau rôle de sa vie.
Il y mettrait tout son cœur, toute son âme.

Ha! Quel étrange monde ici!
Une bouffée de parfums divers assaillit ses narines. Odeurs de tissu, de fleurs, mêlées aux parfums de femmes.
Il ferma un instant les yeux pour s'en imprégner, s'en nourrir.
Puis, il détailla tous les tissus, les palpant, les caressant.
Le métier à tisser lui rappelait son ancien métier, là-bas, à Mortagne !

Il sourit quand il entendit Nannou parler avec la porte.
Oui, les objets étaient vivants et ils avaient parfois une vie merveilleuse.
Cet arbre, qui jadis ornait la forêt et qui fut débité par un robuste bûcheron.
Devenu planches, il avait été façonné par un charpentier pour être la porte d'une taverne !
Que de discussions, de secrets, de promesses, de serments d'amours, de disputes... avait-il dû entendre !
Puis cette rencontre un peu brutale avec Arylis qui avait si bien fini.
Quoi de plus délicieux pour une porte que d'être dans cette charmante boutique en compagnie de ce joli papillon !
Il revint su la terre :


-Ha les couleurs ? Oui, vert sombre avec du beige ou du marron, un peu de blanc pour égailler et simple, simple mais élégant pour ce jour si solennel.

Puis, il entendit la voix de Gezekell. Il se mit à crier :

-Au secours ! Au secours ! Viens vite ! On va me prendre les mesures !
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"Journal de voyage"
Nannou
Nannou se retournait à l'entrée de Gez et lui sourit

Bonjour joli-frère, elle va avoir du boulot Arylis!

Puis revenant à sa robe

Vert amande? je ne sais pas en fait. Finalement je n'ai me pas trop. Enfin j'aime la couleur mais pas pour ma robe... Vert... je ne sais pas quel vert...
Oui je veux quelque chose de simple... Et de transparent aussi. Non je veux dire pas une robe transparente hein! quelque chose de transparent sur du pas transparent!
Et peut-être du blanc aussi...
Ou peut-être pas...


Elle n'était pas sortie la brodeuse...
Pour l'instant, les préparatifs du mariage étaient surtout marqués par l'indécision de Nannou


Oui on va prendre les mesures, bonne idée, ça sera déjà ça.

-Au secours ! Au secours ! Viens vite ! On va me prendre les mesures !

Quoi, pourquoi tu crie comme ça? C'est pas méchant les mesures!
Gezekell
-Au secours ! Au secours ! Viens vite ! On va me prendre les mesures !

Un appel à l'aide de son frérot, qu'il n'avait pas vu dans l'atelier, et hop en trois pas, il se transporte jusqu'au lieu de la détresse.

Répondant au sourire de la future mariée, il salua tout le monde et s'apprêtait à voler au secours de son frère avant de se laisser aller à éclater de rire.


T'inquiète, je suis là, je veillerai à ce que ton intégrité physique ne soit pas mise à mal. Du moins, pas là, pas devant tout ce monde.

Et de rigoler de bon cœur en écoutant la conversation se poursuivre, jetant un œil attentif sur son frère et attendant tranquillement son tour.
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Arylis
S'il y avait une chose qu'Arylis entendait très bien, c'était les bruits de portes. Il y avait celles qui s'ouvraient, se fermaient, s'entrebâillaient ou se claquaient. Mais les nuances étaient encore nombreuses puisque d'autres grinçaient, couinaient, pivotaient en silence ou raclaient légèrement le sol. En ce qui concernait la porte de la Dentelle Bleue, elle produisait un son bien caractéristique qui mettait la brodeuse en éveil.
Mais elle n'eut guère le temps d'accueillir le client potentiel, puisque Mortemer réagit au quart de tour en se mettant à hurler à l'agression. Ca devenait une habitude chez lui !
Nannou gronda gentiment son fiancé. Il allait falloir qu'elle s'y habitue.
Et finalement l'homme-oiseau les rejoignit.

La brodeuse allait demander à Gezekell s'il venait pour les boutons, quand elle se souvint de leur conversation de la veille.
Le déjeuner !

Nannou. Mortemer. J'ai proposé à Gez de manger avec moi aujourd'hui. Déjeuner d'affaire ! Vous vous joignez à nous ? Je pense que la tourte que j'ai achetée peut rassasier quatre personnes. Et puis nous pourrons continuer à discuter de tous ces doutes qui t'assaillent Nannou.

Arylis les invita à passer dans la boutique, plus agréable que l'atelier, quoiqu'un peu plus fraîche.

Et je jure de ne pas te faire mal Mortemer ! Je ne mesurerai que ce qui est mesurable et digne d'intérêt. Pas de superflus, ça ira vite !
Et j'aime bien ton choix de couleur.
Vous voulez être exactement dans les mêmes tons ? Le même vert pour vous deux ?


Tout en parlant, la gérante de la Dentelle étala une grande nappe sur le sol. Elle disparut quelques minutes dans l'atelier, pour en revenir avec un petit brasero rougeoyant qu'elle posa au milieu. Puis elle ramena un panier de derrière le comptoir.

Et toi Gez ? De quelle couleur veux-tu ta tenue de témoin ?

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Mortemer
Mortemer rit de sa petite farce stupide, mais quand il était dans le stupide, il aimait bien y patauger.
Aussi continua-t-il sur le même tempo.
Sans doute camouflait-il ainsi sa trop grande émotion !

-Bon, bon ! Arylis, je me laisserai faire ! Mais je te préviens, à la moindre piqûre d'épingle, je m’évanouis !

Nannou choisissait et les voilà plongés dans un océan de verts, de transparence, il se serait cru dans sa forêt natale.
Il ne s’agissait alors que de tissus et de couleurs, alors il imagina le reste. Mais ces moments étaient vraiment délicieux.
Il redevient un instant sérieux pour répondre à la question d'Arylis :

Citation:
Vous voulez être exactement dans les mêmes tons ? Le même vert pour vous deux ?
-Nous voulons être en harmonie. Le même vert sans doute mais décliné en nuances et du clair au foncé, tu as une palette de choix .

Sans doute pensait-il déjà avant l'heure aux cinquantes nuances de vert !

Arylis leur proposait de partager le repas qu'elle avait projeté avec Gezekell. Il en était ravi et espérait que Nannou accepterait.
Ce serait un bon moment de détente avant de reprendre leurs labeurs respectifs.
Il ne put s'empêcher de continuer à taquiner la brodeuses et se mit à se frotter le ventre en faisant un clin d’œil à Gezekell :

-Mais, si je mange, cela va grossi ici, les mesures seront fausses... le costume ne sera pas ajusté... je serai ridicule... le mariage sera raté ! Rhaaa ! Que de soucis !

Puis il laissa la parole au client Gezekell et son rêve de boutons dorrés.
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"Journal de voyage"
Nannou
Nannou regardait Mortemer avec un sourire ému. Il avait le chic pour faire retomber la tension. Ils étaient un peu anxieux tous les deux, et il savait les distraire par ses pirouettes verbales.

Elle avait écouté, un peu étonnée la répartie de Arylis, elle n'avait jamais entendu sa copisoule parler ainsi...


- Oui Arylis, pour ma part j'assisterais avec plaisir à votre déjeuner d'affaires!

Puis murmura à l'oreille de la brodeuse

Par contre ta tourte, tu es sûre qu'elle peut rassasier quatre personnes si l'une d'entre elle est Mortemer?
Oui et il y a autre chose que je voudrais te demander mais pour celà, il faudrait que je te voie seule..
.


Pour une fois, Nannou avait une idée en tête pour laquelle elle était sûre d'elle...
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