Rilla
Rilla peinait à rester concentrée.
Ses mains pilaient feuilles et racines pour en faire de la poudre. Le lendemain, elle savait déjà qu'elle aurait des cataplasmes à changer, des maux de ventre à soulager, quelques humeurs à dompter, et bien d'autres réjouissances qui constituaient le gros de son quotidien d'herboriste. Mais pour l'heure, une seule chose comptait ou plutôt une seule personne : Emaury.
Cela faisait, certes, plusieurs jours qu'elle ne l'avait pas vu , mais ce qui accentuait le plus son impatience était la surprise qu'elle lui réservait. Elle avait passé des heures entières sur son ouvrage et avait hâte de voir sa réaction, sans compter que la vieille Margot lui avait donné une tarte de massepain en paiement de son eau de parfum.
La jeune femme salivant d'avance du festin à venir et pour achever de contenter son frère avait puisé dans ses deniers pour acheter un pichet d'hydromel et une grappe de raisins.
Elle espérait que ces quelques attentions apporteraient un peu de joie à son aîné qui travaillait un peu trop à son goût.
Il est vrai aussi qu'elle était un peu jalouse, car elle savait que Jodelle travaillait à ses côtés alors qu'elle n'avait pas le droit de s'approcher du bordel.
"C'est injuste, pensait-elle parfois", "c'est à moi de prendre soin de lui."
Mais ce soir là, point de jalousie. Seul le bonheur de le voir bientôt apparaître la torturait. Les oreilles aux aguets, chaque son de pas qui lui parvenait faisait naître un espoir qui s'éteignait aussitôt.
Bientôt, elle douta.
"Et s'il n'avait pas reçu ma lettre ? Et s'il ne venait pas ?"
Ses mains se remettaient à piler. Ses oreilles à guetter. Et son impatience, chaque seconde, un peu plus, grandissait.
Soudain, des pas s'approchèrent de la porte...
Les mains de la rousse s'immobilisèrent. Ses yeux se braquèrent sur la porte et l'espoir gonfla son cur à l'en faire éclater.
Ses mains pilaient feuilles et racines pour en faire de la poudre. Le lendemain, elle savait déjà qu'elle aurait des cataplasmes à changer, des maux de ventre à soulager, quelques humeurs à dompter, et bien d'autres réjouissances qui constituaient le gros de son quotidien d'herboriste. Mais pour l'heure, une seule chose comptait ou plutôt une seule personne : Emaury.
Cela faisait, certes, plusieurs jours qu'elle ne l'avait pas vu , mais ce qui accentuait le plus son impatience était la surprise qu'elle lui réservait. Elle avait passé des heures entières sur son ouvrage et avait hâte de voir sa réaction, sans compter que la vieille Margot lui avait donné une tarte de massepain en paiement de son eau de parfum.
La jeune femme salivant d'avance du festin à venir et pour achever de contenter son frère avait puisé dans ses deniers pour acheter un pichet d'hydromel et une grappe de raisins.
Elle espérait que ces quelques attentions apporteraient un peu de joie à son aîné qui travaillait un peu trop à son goût.
Il est vrai aussi qu'elle était un peu jalouse, car elle savait que Jodelle travaillait à ses côtés alors qu'elle n'avait pas le droit de s'approcher du bordel.
"C'est injuste, pensait-elle parfois", "c'est à moi de prendre soin de lui."
Mais ce soir là, point de jalousie. Seul le bonheur de le voir bientôt apparaître la torturait. Les oreilles aux aguets, chaque son de pas qui lui parvenait faisait naître un espoir qui s'éteignait aussitôt.
Bientôt, elle douta.
"Et s'il n'avait pas reçu ma lettre ? Et s'il ne venait pas ?"
Ses mains se remettaient à piler. Ses oreilles à guetter. Et son impatience, chaque seconde, un peu plus, grandissait.
Soudain, des pas s'approchèrent de la porte...
Les mains de la rousse s'immobilisèrent. Ses yeux se braquèrent sur la porte et l'espoir gonfla son cur à l'en faire éclater.