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[RP] LP - Ceci est un titre.*

Samsa
Cerbère n'avait rien répondu aux mots d'Alcimane, vexée tout d'abord. Était-elle donc la seule sur cette planète à faire preuve d'exigence ? A ne pas se satisfaire de l'approximation ? Monde en perdition. Société de peu de foi. Ça énervait Samsa, cette tendance au laisser-aller, à toujours tout laisser passer sous couvert d'excuses sans cesse renouvelées. Si l'échec devient doux ou insignifiant, alors on s'y complait, on ne cherche pas la victoire ; à quoi bon ? Et que dire alors de la vanité ? La Baronne avait serré les mâchoires, les yeux plus durs, comme si un mur s'érigeait devant les iris. Elle leur montrerait, à tous, un jour, à quel point ils avaient tort de penser cela d'elle. Elle leur prouverait que tout ce qu'ils disaient impossible est possible, parce qu'elle, elle réussirait, parce que ce n'est pas vanité de savoir de quoi on est capable. Elle ouvrirait de nouvelles voies, de nouveaux antécédents, elle rentrerait dans l'Histoire pour cela. "Conquérante !", son cry, résonnait dans sa tête et dans son cœur, dans son être entier. Les doutes que les autres avaient, les certitudes quant à ses échecs à venir, ne faisaient que renforcer la détermination de Samsa à réussir. Elle y arriverait, elle le savait, parce que tout ce qu'elle avait aujourd'hui, tout ce qu'elle était, n'était pas un cadeau, un héritage : c'était le fruit de son travail et de sa force, et c'était en continuant sur ce chemin qu'elle arriverait au sommet. Ce n'était pas la voie la plus facile, mais c'était mal connaître Samsa que de penser qu'elle empruntait celle de la facilité.

Face à la petite ouverture du donjon servant de fenêtre, la Baronne avait les mains dans le dos. Elle était en colère, suite aux propos d'Alcimane sur sa gestion du personnel de Longny-au-Perche, parce qu'elle avait entendu de sa bouche tout ce que les autres lui reprochaient, sans tenir compte de toutes les chances qu'ils avaient, au contraire de bien des seigneuries. Et Samsa le lui ferait savoir, car il était hors de question que soit colportée la rumeur selon laquelle Cerbère maltraitait ses gens telle une tyran.
Quand elle entendit la porte se rouvrir et la question de la comtesse se poser, Samsa ne répondit pas tout de suite.


-Je n'ai pas instauré la peur chez mes gens pardi. Ils sont, ici, mieux traités que dans bien d'autres terres nobles : ils sont nourris, logés, blanchis, soignés, chauffés pardi. Quand l'hiver est rude, c'est pour eux que je dépense. Quand ils payent leurs impôts, c'est pour améliorer leur quotidien, leur travail, en construction et entretien de fours et de moulins banaux, des églises, de l'hospice et de l'Hôtel-Dieu, augmentation du cheptel, fortification des murs té. Quand ils peinent à payer, je ne les blâme pas. Nul part, sur mes terres, vous ne trouverez homme ou femme fouetté pour avoir manqué à un devoir ; aucun voleur n'a de main coupée té. Personne n'est pendu, ni torturé. Aucune solde n'est versée en retard, aucune solde n'est dérisoire ni figée. Personne ne travaille le dimanche, ni quand il est malade.

Samsa se retourne et prend le traité pour le tendre à Alcimane, poussant ensuite son encrier vers elle.

-En tant que fille de roturière, ayant grandi plus de vingt ans dans la roture, je sais les difficultés et les problèmes qu'on peut y avoir té. J'ai connu, aussi, les tyrans. Je suis Cerbère : je ne permettrai jamais, sous ma responsabilité, qu'on maltraite ceux dont je fus la semblable, ni qu'on les regarde souffrir sans rien faire pardi.

Samsa s'en retourne s'assoir sur sa chaire, un peu affalée, croisant mains sur son ventre, assez négligente.

-Mais je suis la baronne des lieux, et il me revient que ce petit monde tourne correctement té. Cela n'arrive pas si le capitaine de la garnison ne se lève pas à l'heure un matin parce qu'il a trop bu la veille, si la cuisinière ne tient pas ses stocks à jour, si un palefrenier oublie d'entretenir les cuirs pardi. Ou si un garde attrapant une prétendue voleuse ne me fait pas prévenir. Cerbère sourit en coin, légèrement amusée. On a tous des responsabilités, que ce soit par nos fonctions ou juste en tant que personne. J'ai les miennes et ils ont les leur. Peu m'importe que le capitaine de la garde se bourre la gueule tous les soirs, s'il est à l'heure le lendemain. Peu m'importe que la cuisinière utilise ses doigts au lieu d'un boulier pour compter, tant que c'est fait et qu'on ne meure pas de faim. Peu m'importe que le palefrenier fasse déléguer sa tâche à un autre, tant que mes gardes ne tombent pas parce que la sangle de leur selle aura lâché té. Je n'attends rien d'eux de tout ce que la noblesse de façon générale peut leur demander, avec ces grands banquets, ces chasses et ces joutes, ces exigences en terme de disposition à toute heure, ces contrariétés sur le menu du jour, simplement que, dans ce château, leurs responsabilités soient assumées pardi. Quand ils les assument correctement, ils sont récompensés. Quand ils merdent, ils sont punis té.

Et c'était même pas forcément en temps et en heure, puisque même les retardataires se voyaient baignés d'indulgence. La vérité, c'est qu'ils avaient peur de Samsa d'eux-même, et la cheffe Treiscan ne cernait pas pourquoi. N'était-elle pas juste, droite et équitable ? Indulgente, simple et altruiste ? Ils ne retenaient que la force de ses colères, bien souvent plus impressionnantes que réellement douloureuses. Oui, Alcimane : "chien qui aboie ne mord pas". Pas trop. Pas souvent. La différence, d'ailleurs, se voyait bien en dehors des gens du château : dans les campagnes et même dans la ville, la baronne n'était pas perçue de la même façon. On savait qu'on pouvait compter sur elle, comme si elle était restée roturière.

-Faut signer en bas pardi ! déclara-t-elle brusquement sur un ton enjoué qui n'avait rien à voir avec celui qu'elle venait d'utiliser pour, à son sens, laver son honneur. Pour Chiron, je vous aime bien, je vous fais un prix d'amie ; on dira aussi que c'est pour pas que vous gardiez trop un mauvais souvenir d'ici : 600 écus, qu'en dites-vous ?

Le prix était relativement bas, pour une base déjà peu élevée de 800 écus. Ceci était possible parce que Chiron était des basses-écuries, gris -robe peu rare- , et que, étant né à Longny de deux parents déjà présents, il n'y avait pas eu de coût d'importation ou de logistique. Et puis, Longny-au-Perche était un élevage tout ce qu'il y avait de personnel, sans la volonté de faire dans le luxe ou le royal, pas même le provincial ; pas de quoi exiger de tirer les prix vers le haut. Les chevaux des hautes-écuries valaient, eux, 1 000 écus, parfois plus selon les montures. Quant aux Cleveland Bays, ils n'avaient pas de prix de par leur qualité et leur coût d'importation.
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Alcimane_
Alcy n'était pas une fille qui souriait souvent, elle avait souvent cet air que l'on peut qualifier de supérieur mais il n'en était rien. Simplement, le sourire qu'elle arborait sur le visage plus jeune, elle l'avait sans doute oublié en route, au détour d'un chemin. Figé comme dans une coquille où elle se sentait en sécurité, elle arborait une petite confiance en elle qui pouvait faire sortir des sentiers battus les plus "anti noble". Donc, si elle avait pu sourire, à ce moment précis, elle aurait eu un effet Colgate sans doute.

Ma foy, je sens que je vos ai vexé et ce n'était pas mon intention. Vos êtes sur vos terres et vos en faîtes ce que vos voulez. Si vos souhaitez fouetter une personne, qui serais-je per per juger ? Ne prenez pas tot au premier degré lorsque vos parlez avec moi, vos apprendrez que je ne suis que très rarement sérieuse et que ce que font les autres, ne me regarde pas. Mon intimité et mes terres restent relativement fermées per ne pas avoir de cafards qui s'y invitent.

J'ai une sainte horreur que l'on vienne me dire quoi faire chez moi, alors je ne vais pas venir chez vos et vos dire que vos devriez dormir les pieds au nord ou manger plutôt du poisson que de la viande. Croyez vos que j'ai lo souci de savoir que vos ne souhaitez pas couper la main d'un voleur ? J'ai une idée du perqué d'ailleurs
Son regard se posa dans le sien. Entendu et soft. Vos venez de la roture mais vos avez sans doute plus de valeur qu'une personne venant de la Noblesse. Genre elle en fait. Ne laissez jamais personne vos dire quoi faire et surtout per pitié, si je puis me permettre un conseil, ne vos justifiez pas.

Et pour le coup, elle était sérieuse, son visage avait changé et son expression avec. Il n'était pas question que la Cerbère la prenne pour une autre.

Vos avez vu Roland ? Je crois que ce personnage résume assez bien ma pensée.

La jeune femme resta debout et prit son étui à sceau dans son sac au pied de la chaise. Alors ... le jaune, non. Le rouge, non plus. Oh, un bout de quignon de pain, non plus. Ah le voila. Le petit vert vilain.

Je ne lo relis pas, j'espère que vos n'avez pas mis votre patoune personnelle pendant ma légère absence. Dit elle en déposant la signature.

Je vos laisse lo soin de m'envoyer lo contrat signé de votre côté. Oc, 600 écus me convient.

Et de ranger sa trousse à sceau et de prendre une petite bourse d'or qu'elle lui dépose sur le bureau en y rajoutant une poignée. A vu de nez, il devait y avoir le compte !

Samsa, un jorn, vos trouverez ce que vos cherchez. J'en suis certaine, je mettrai une grosse pièce sur vos. Peut être qu'un jorn, j'aurai lo plaisir de vos avoir dans mon cercle d'ami.

La jeune Comtesse rangea son attirail et reprit son sac.

Il se fait tard, je vais donc vos laisser vos remettre de vos émotions et profitez de votre richesse momentanée. Il est temps per moi de repartir retrouver lo soleil et l’hypocrisie té. Si jamais vos repassez non loin de chez moi, je serai ravie de vos y faire découvrir certains joyaux.



Spoiler:
Citation:
TRAITÉ DE COOPÉRATION JUDICIAIRE ENTRE LE COMTÉ D'ARMAGNAC ET COMMINGES ET LE DUCHÉ D’ALENÇON

A tous ceux qui verront ce présent traité,

Nous les hautes autorités comtales de l'Armagnac et Comminges,
Nous les hautes autorités ducales de l'Alençon,
Fortes de notre volonté de nous unir dans une coopération sans cesse plus approfondie entre nos deux peuples,
Désireux de nouer des relations favorisant une entraide dans des secteurs de plus en plus nombreux,
Conscients que l’impossibilité de prononcer des jugements par contumace tend à laisser impunis des criminels supposés qui auraient trouvé refuge dans un de nos Duchés/Comtés, et seraient susceptibles de perturber la bonne entente entre nos deux peuples,

Avons décidé le traité suivant :

Article I: Dispositions préalables:

1. Le duché d'Alençon et le comté de l'Armagnac et Comminges reconnaissent le principe qu'une personne ne peut fuir la loi qu'elle enfreint et échapper à l'autorité de son Comte/Duc sur ses terres.
2. Si un individu est mis en accusation dans l'une des deux provinces, il sera jugé en fonction des lois et aux coutumes du lieu de son crime ou délit. Le verdict devra cependant être conforme aux lois du lieu du jugement.
3. Tout délit commis dans le Comté/Duché, déjà commis auparavant dans l'autre, pourra être suivi comme récidive.
4. Eu égard à la reconnaissance de la jurisprudence du Royaume de France et à la règle bis in idem, un individu condamné par l’une des Cours ne peut pas être condamné pour les mêmes faits par l’autre Cour.

Article II: Procédure judiciaire à adopter:

1.a. Les Conseils Comtaux/Ducaux sont habilités à lancer des poursuites à l'encontre d'une personne suspectée d'avoir enfreint la loi et qui se réfugie sur le territoire des Comtés/Duchés liés par ce traité. Ils doivent pour cela adresser une demande de suites.
1. b. Cette demande prend la forme d’un acte motivé du Conseil Comtal/Ducal requérant ou de son émissaire, exposant l’identité, les faits reprochés et les éléments de preuve appuyant la plainte, adressée au Conseil Comtal/Ducal requis.
2. La mise en accusation effectuée, le Procureur de la Justice requérante fournira au procureur du Comté/Duché requis l'Acte d'Accusation.
3. Le procès sera mené par la Justice requise, en étroite collaboration avec la Justice requérante.
4. Au nom du rapprochement d'amitié entre le duché d'Alençon et le comté d'Armagnac et Comminges représentée par un castor, un de ces animaux siègera aux côtés du Juge requis.
5. Au terme des délibérations, les deux Juges des Comtés/Duchés liés par ce traité se concerteront pour donner la sentence. Le Juge requérant proposera une peine, le Juge requis devant la valider, cela dans le but de veiller au respect des lois et coutumes des Parties liées par ce traité.


Article III: Dispositions finales

1. Le présent traité entrera en vigueur au lendemain de l’échange des consentements, exprimés au terme d’un débat et d’un vote des deux Conseils Comtaux/Ducaux.
2. Le présent traité est bilatéral et n’est point ouvert à l’adhésion de province tierce.
3. Des modifications totales ou partielles de ce présent traité peuvent être décidées par consentement mutuel.
4. Le non-respect d'une clause de ce traité libère l'autre partie de toute obligation jusqu'à ce qu'une compensation ou un accord puisse être trouvé.

Article IV: De l'annulation du traité
1. Une annulation unilatérale de ce présent traité en temps de paix doit respecter la procédure suivante :
1.a. Une missive du Comte/Duc sera adressée à l'autre Comte/Duc. Une déclaration officielle et formelle sera alors publiée dans les gargotes respectives et les ambassades.
1. b. L'annulation ne stoppera pas les procédures en cours dans l'un ou l'autre Comté/Duché et jugement sera rendu.
2. Cet accord ne prend pas acte en cas de guerre entre les Comtés/Duchés liés par ce traité.


Signé en Alençon, lo 29 Aout 1467

Au nom du Comté d'Armagnac et Comminges :
Alcimane Dehuit de Malemort




Au nom du Duché de l’Alençon :
Duc/duchesse d'Alençon
Chancelier/Chancelière d'Alençon

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Samsa
Les notions qu'Alcimane lui opposait ne percutaient pas dans l'esprit bordelais. Peut-être parce que Samsa n'avait pas le même recul, du tout même : si quelqu'un maltraitait ses gens, n'était-ce pas parce qu'il manquait de principes, en tant que personne ? Samsa ne faisait pas le distinguo entre les situations ; on était droit tout le temps ou on ne l'était pas. L'esprit était rigide, implacable avec lui-même. Un jour, le conseil que venait de lui donner Alcimane lui servirait, à la Baronne sanguine, ayant en horreur qu'on entache son identité, parce qu'un jour, quelqu'un comprendrait bien que c'était un point sensible facilement exploitable.
Les traits s'étaient radoucis, rassurés ; Cerbère sans peur ? Allons... un peu de sérieux. Elle avait besoin des gens, de leur approbation, de sentir qu'elle faisait quelque chose de bien à leurs yeux. Qu'elle était quelqu'un de bien. En doutait-elle elle-même ? Ça lui arrivait assez fréquemment. Les plus belles forces et certitudes cachant souvent des faiblesses et des remises en question tenaces.


-Pardon pardi. C'est juste... ça compte pour moi té.
... fallait pas que je m'excuse ? Si ? Je sais pas pardi.


Petit chiot.

-Vous voulez pas dormir ici et repartir que demain té ? En terme d'émotions à se remettre, c'est plutôt à vous que je dois poser la question !
Je vous tiendrai au courant pour le traité.


Samsa amène à elle la bourse, sans soupeser ni même recompter. Elle fait confiance, comme Alcimane a fait confiance pour le traité. Et puis, l'argent ne compte que peu pour elle. Ce qui compte dans cette transaction, c'est ce qu'elle implique de beau.

-Si ça peut vous rassurer, l'hypocrisie n'est pas que dans le Sud pardi. Je pourrais dire "hélas" mais ce ne serait pas très gentil de laisser tout ça peser uniquement sur le Sud conclut-elle en souriant. Et puis, je dois repasser pour la course té ! A laquelle elle se ferait ramasser, parce que faire une course en portant une cotte de mailles, ce n'était franchement pas la bonne idée pour gagner.
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Alcimane_
A la différence de la Cerbère, Alcy n'avait jamais eu besoin de s'excuser. Non pas par vanité ou orgueil, oh non. Simplement, quand on porte lo nom de Duranxie, si vous commencez à vous excuser, vous passez votre vie à le faire. La haine que pouvait provoquer ce nom la laissait désormais indifférente.

Vos vos excusez si vos en sentez lo besoin mais sachez que vos n'avez rien fait de mal per en venir à vos excuser. Je dois simplement faire attention à mes dires surtout lorsque je connais pas assez la personne en face. Vos n'êtes pas censée savoir lo fond de ma pensée.

Qu'elle étrange créature cette Samsa.

Vos savez, jamais je n'aurai pensé que vos étiez ainsi. Vos paraissez forte et sure de vos mais finalement, je découvre un petit têtard té. Ah ! Un têtard ! Un tout petit têtard qui vient de naître même. Dit elle en retenant de sourire ; chose qui n'était absolument pas compliquée pour elle.

Je ne sais si cela me rassure de savoir que l'hypocrisie est répandue dans lo Nord. J'aime à rêver qu'une contrée échappe à cette malédiction. J'entamerai un second mandat en Armagnac et ensuite j'aurai lo loisir de m'en aller. Et croyez moi que je ne vais pas me retourner.

La jeune Comtesse commença à quitter le bureau. Oc, la course ! J'ai quand même espoir de vos croiser dans d'autre circonstance qu'une festivité locale. Disons qu'elle avait bien une idée derrière l'oreille mais qu'elle se la garda pour plus tard.

Je reprends lo cheval ce soir. Mercé de votre invitation dans tos les cas. Si j'ai une crise d'endormissement, je vos ferrai appeler té. Vos viendrez me porter compagnie dans une auberge. Ou si je fais une mauvaise rencontre et que je meurs, vos avez intérêt d'envoyer mon corps à ma mère. Lo traité pendra fin avant même qu'il ne commence.

Dit elle en remuant la main comme pour dire "a plus tard".
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Alcimane_
Citation:
A Vous,
Samsa Treiscan,



Lo bonjorn,


Voila bien des semaines que nos nos sommes quittées en pleines élections Royales. Je viens m'enquérir de vostre moral. Vos portez vos bien ? Où trainez vos guêtres ?


A vrai dire, ma lettre n'a aucune raison d'estre simplement, je me devais, j'avais obligation de vos écrire ... per la simple raison de pouvoir apposer mon scel en fin de page. Il aurait été gougnafier de vos envoyer uniquement celui ci.

Je puis broder un petit moment sans problème.
Mêsme la diplomatie est plus vostre domaine que lo mien.



Ma cosina et moi mesme avons prit la route per de nouvelles aventure "loin" d'Armagnac. Je pense que nos allons nos établir vers lo Bourbonnais si la population accepte deux étrangères en leur mur. Si ce n'est pas lo cas, finalement, nos pousserons encore plus au Nord. J'ai espoir de trouver une terre d’accueil relativement active et non polluée per les rancœurs totalement absurdes.



Je ne porterai pas de signature sur ma lettre, je puis longuement espérer que vos sachiez de qui il s'agit sans. Quoi que, si vos regardez bien ... celui ci est en hommage a vostre personne.




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Samsa
Le printemps reviendrait bientôt mais il semblait tarder : les bourgeons aux branches des arbres semblaient encore trop rares et Samsa les observait avec un pli soucieux au front. Beaucoup de choses lui causaient du soucis ces derniers temps. Comment espérer de bonnes récoltes si le départ est mauvais ? C'est toute à ses questions qu'elle vit un messager passer au galop près d'elle. Intriguée, elle le suivit du regard avant de le voir faire demi-tour pour la trouver. Visiblement, c'est elle qu'il cherchait, et il lui remit un pli que Cerbère déplia avec plaisir et curiosité -vive les courriers.
Un sourire tendre et amical prit place sur son visage à la lecture de la lettre, plus encore au sceau finalisé. Aurait-elle jamais les mots pour dire à Alcimane combien ce geste la touchait ? Essayer comptait au moins sans doute. Retenant le messager, la Prime Secrétaire Royale toujours prête à taper comme à écrire sortit de quoi écrire.


Citation:
Chère Alcimane,

Je reçois votre lettre avec beaucoup de plaisir, pour de multiples raisons sur lesquelles je m'étendrai bien sûr.

Mon moral va bien, encore que l'hiver me semble bien long et froid -j'espère d'ailleurs que vous prenez soin de vous. Peut-être est-ce parce que je reviens des Flandres. Il y a bien des années que je n'y étais allée ; ainsi y ai-je revue une amie, et rencontré d'autres personnes fort sympathiques. J'y ai d'ailleurs vu quelqu'un de chez vous, Sa Seigneurie Christabella de Jauzac. Je n'ai rien compris à leur dialecte, ils disent souvent "miaou" en s'adressant aux dames et aux demoiselles, ce qui m'a laissé pantoise plus d'une fois.
Je viens de rentrer aujourd'hui, après en avoir profité pour patrouiller le long de la Manche ; la Normandie a connu quelques déboires et on dit la Bretagne sur les dents. Si rien ne bouge, j'escompte aller dans le Sud, refaire un tour, voir les amis, tout ça. Vous faites ainsi bien de me prévenir que vous ne serez plus en Armagnac ! Le comté vous a-t-il lassé ?

Je gage que le Bourbonnais-Auvergne vous accueillera, les habitants y sont très gentils. J'y ai des amis, si vous désirez un coup de main en quelque domaine que ce soit. Je ne crois pas que le comté soit pris par des querelles intestines, ridicules ou pas -enfin, pas plus qu'ailleurs, probablement moins, quoi. Plus au Nord, en Bourgogne, ils se bouffent tous entre eux. La Champagne est cloisonnée. Non, vraiment, le Bourbonnais-Auvergne me semble une bonne option. J'y passerai donc cette année si aucune guerre ne pointe son nez.

Je sais que vous le savez déjà parce que je vous l'ai déjà écrit, mais ça me touche beaucoup, pour votre sceau. Je crois même que ça m'émeut, pour de vrai, et je vous promets de toujours l'honorer pour que vous soyez toujours fière de votre sceau. En plus, il est très beau : on dirait qu'il boxe. Ce qui est totalement en accord avec le castor de combat.

Comment se portent Keunotor et Chiron ? Ça va leur faire un beau voyage, sans compter pour vous ! Est-ce la première fois que vous allez déménager et vivre ailleurs qu'en Armagnac ?

Mes amitiés à votre cousine.
Mes amitiés au carré pour vous.

Samsa Treiscan,
Dicte Cerbère


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Alcimane_
Citation:
A Vous,
Samsa Treiscan,


Adishatz,



Je n'ai jamais mis les pieds en Flandres. Déjà perqu'il fait froid et ensuite perqu'il fait froid. Ces deux raisons semblent estre valables per lo moment. "Miaou". J'ai bien peur qu'on se soit moquée de vos Samsa, j'ai du mal à croire à cette tradition des plus farfelues ! Seriez vos candide per y croire ? Je connoy Christabella, une ancienne de mon Comtat, je fus bailli sous son mandat de souvenir.


Nos avons eu des déboires avec lo Carmin pendant quelques temps. J'eus envie de dire "comme toujorn" et nos profitons largement d'une pause per prendre la poudre d'escampette.
Lo Comtat ne me lasse pas.
Les gens m'y lassent.
Je fuis.

Adonc demain, nos serons sur Foix.


Je pensais d'avantage à Orléans dans lo cas où lo BA ne serait pas heureux de vos voir y arriver. La Bourgogne a très mauvaise réputation et la Champagne semble estre désertique et je pense que c'est lo Duché couffin des Colmaker. Très peu per moi.

J'ai passé un bon moment en Bretagne. Il y a deux ans, j'éstais en Bretagne et je me trouvais au conseil avant qu'ils ne se rendent compte que je n'estais pas "Bretonne" et de m'y faire éjecter. Cela leur a prit tot de mesme 2 mandats per s'en rendre compte. Tuatha a été des plus adorable avec moi. Et j'ai regagné l'Armagnac dans la foulée. J'ai effectivement entendu des "on dit" sur les tensions Bretonnes/Normandes mais je suis certaine de ne pas avoir tote l'histoire.


Je suis ravie que lo scel vos sied.
Vraiment.
L'on dirait qu'il va se bagarrer, il est vrai. Il vos ressemble plus qu'à moi !

Kenotruc se porte à merveille, il me suit.
Chiron est une fidèle monture. De bonne qualité. Je me demande d'où il peut venir.



Je vos fais voir la panoplie bien sur. Mêsme si l'or n'est poinct per cet usage, je me dois de vos les mettre tos !


Mes amitiés,



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Samsa
Citation:
Chère Alcimane,

Vous savez, il fait froid aussi en Bourbonnais-Auvergne ; ils ont des montagnes, et Clermont surtout. Mais je promets que les flamands disent tous "miaou" en s'adressant aux dames, j'ignore pourquoi. Comme si je m'adressais à vous en disant "waf Alcimane". Pareillement, ils ont une des mots assez rudes à écouter, comme "gottendag", quelque chose comme ça. Je crois que ça veut dire bonjour. Ou peut-être bonne nuit.

Vous faites bien de fuir si le comté vous coûte plus qu'il ne vous apporte. Ici, en Alençon, c'est une solution totalement absurde qui se déroule.
Vous avez dû entendre que Shawie avait franchisé Avranches pour les bretons. Elle est ensuite venue se rendre en Alençon, s'est faite poutrer, mettre en procès par la belle-soeur de la duchesse qui était la juge de Normandie, a pris neuf jours de prison et la dernière trouvaille du conseil en place est de l'avoir déclaré persona non-grata ; ainsi a-t-elle deux jours pour quitter le duché, sous peine de se retrouver encore en procès. Quant aux conseillers ducaux, tous ceux vus en sa compagnie seront passibles de procès de Haute-Trahison, et pour les autres, ils seront listés comme hautement suspects. Je vous le dis, Alcimane, ce monde ne marche plus droit ; la charte du juge leur passe au-dessus de la tête. Même les soutiens de Laure de Troy n'ont pas eu un traitement si atterrant.
Le conseil semble ainsi chercher à faire tomber des têtes et je me demande si je ne suis pas dans le lot ; j'imagine que c'est le lot des personnes qui sont intègres et justes, on cherche à les faire taire et à les mettre à terre. J'ai ainsi hâte de repartir en voyage dans le Sud : inutile pour moi de rester avec une cible dans le dos puisque je ne fais pas de politique provinciale et ne peut ainsi pas me défendre. Les bretons semblent s'être apaisés, ce serait donc une bonne chose, avec le printemps qui revient. Peut-être qu'il y aura besoin de moi dans le coin de Namaycush pour lui rappeler qu'il n'est qu'un pignouf ? -c'est mon mot du mois.

Avez-vous atteint votre nouveau potentiel duché ?

Je tiens à dire, Amie, que vous ne ressemblez pas à un castor : vous n'en avez ni les longues dents, ni la queue aplatie. Je pense même que Keunotor est plus épais que vous. Vous verrez, en Bourbonnais-Auvergne, ils mangent carrément des soupes au fromage. J'espère que vous aimez ça. Et la charcuterie. Les castors mangent-ils de tout ça ?

Amicalement et avec la hâte de voir votre sceau sinople,

Samsa Treiscan,
Dicte Cerbère


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Alcimane_
Citation:
A Vous,
Samsa Treiscan,


Adishatz,




Pardonnez mon temps de réponse, j'estais en prison. Ô sombre histoire de civet de lapin. Et je ne pensais jamais dire cela dans un courrier !


J'ai bien sur entendu parler de cette affaire de Bretagne. De ville franchisée en Normandie màs je crains ne pas avoir tos les élements per juger dans son entièreté. Lo mieux n'aurait il pas été de prendre la mauvaise graine à la souche, et d'aller déterrer ce "Roi Breton" au lieu de taper sur elle en bouc émissaire ? Voyez, je crains n'avoir une vision que étriquée de la globalité globale. Hum.

Vos connaissez la Levée de Ban la plus rapide au Royaume ? Laissez moi vos la narrer en quelques mots. Trois jorns il me semble. Nos étions quasiment installées en Auvergne lorsqu'on nos a sonné d'urgence. Tellement, qu'une levée de ban a eu lieu et a été décidé prestement contre l'avis des Nobles. Dans lo sud, juste l'Armagnac e Comminges, nos voisins n'ont pas jugé utile de suivre. Adonc, il aurait fallu aller défendre lo Béarn alors qu'eux mêsme n'ont pas jugé utile de se défendre. Il en va de mêsme avec les autres voisins. Sans commentaire. Lo temps per nos de revenir en bonne fille que nos sommes, que finalement lo Comte s'est rendu compte qu'il s'était trompé.

Ahum. Comme vos dites, lo monde ne tourne plus rond.


Per vos répondre, nos étions sur Aurillac, qu'il a fallu faire demi-tour. Nos repartons dans deux jorns. Moi, qui étais tellement impatiente de manger leur soupe de fromage comme vos dites. J'estais aux anges. Keunotruc ne mange que de bois et des feuilles, hélas. C'est un castor de compétition, il ne doit pas se laisser aller à estre bedonnant.


Allez vos venir dans l'Auvergnat que je puisse profiter de vos ?

J'ai parlé de vos, enfin dans une conversation, lo fils de vostre amie, Chimera me semble t'elle. Son titre m'échappe. Eoghann est avec moi, dans lo sud. Un homme charmant qui ne tarit pas d'éloges sur vos. Il vos envoie lo bonjour d'ailleurs.




Amitiés,



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Samsa
Citation:
Chère Alcimane,

Vous, en prison ? Voilà déjà qui m'intrigue fort, mais alors pour une histoire de civet de lapin ? Il va falloir me raconter !

Vos réflexions sur l'affaire Shawie sont celles, Amie, que le roi n'a pas eu. Cela peut sembler décevant mais dans le trio des élections royales auquel j'appartenais, j'étais bien la seule à ne pas craindre la guerre. On se cache toujours derrière la diplomatie d'abord, la paix prônée, l'image du "gentil", sans jamais se souvenir que ce sont là respectivement des étapes, des buts et des moyens, et jamais des excuses. Par facilité, on préfère se laisser insulter et menacer. Par facilité, on préfère par conséquent, effectivement, taper sur la main plutôt que sur la tête. Mais chacun vit avec ce qu'il peut et veut.

Je m'étonne grandement de cette levée de ban express que vous me contez dans vos mots ! Une levée de ban pour défendre ses voisins, c'est aussi inédit que la levée de ban d'Île-de-France pour défendre la province vassale qu'était le Périgord. Et pour trois jours, je l'avoue, c'est une grande première. J'ai pourtant entendu que votre comte n'est pas un homme issu des salons mondains, mais vous savez ce qu'on dit : un bon soldat ne fait pas forcément un bon capitaine.* Je n'avais pas même connaissance que le sud était menacé ; Namaycush ?

Bon, enfin, il faut voir cela comme un contretemps. Bien sûr que je passerai en Bourbonnais-Auvergne vous voir. La tutelle a fait suspendre le statut de persona non-grata de Shawie, c'est déjà une petite victoire que celle de reconnaître qu'il était illégal avec les lois royales. A voir ce qui en sera décidé, pour la suite. J'aimerais partir la semaine prochaine mais je ne me sens pas le droit de m'en aller quand tout n'est pas statué, quand bien même je n'ai aucune influence sur les événements.
J'ai mille idées qui me viennent pour faire goûter du fromage à Keunotor sans que cela ne porte préjudice à sa forme d'athlète, comme une tartine feuille-fromage, ou une brochette bois-fromage.

Chimera et Eoghann, son fils, oui. Il fut duc d'Alençon et chancelier et je l'ai aidé dans ses mandats. Très gentil, j'ai aimé travaillé avec lui et il ne fut pas gâté, même si aujourd'hui notre chancellerie est dans le pétrin à cause de lui. Il ne m'a pas recadré quand il fallait, a laissé des choses se faire à son échelle qu'il n'aurait pas dû, a sauté des étapes cruciales ; c'est pour cela que le traité que nous avons durement négocié n'est pas appliqué aujourd'hui. De mon côté, je n'ose plus bouger une oreille, après avoir en avoir pris pour mon grade injustement. Mais j'espère que, de son côté, il a pu repartir du bon pied et renforcé de cette expérience ; c'est quelqu'un de bien. Renvoyez-lui mon bonjour.


Amicalement,

Samsa Treiscan,
Dicte Cerbère



* = une des leçons de Clausewitz dans son (excellent) bouquin "de la guerre"

_________________
Alcimane_
Citation:
A Vous,
Samsa Treiscan,


Adishatz,



Je dirais plus simplement que pendant les élections royales, et en début de règne, lo Roy n'a pas souhaité s'engager dans une guerre qu'il pensait surement perdre. Je ne suis pas certaine de cette défaite màs du moment que lui lo pense, je pense que nos ne pouvons faire que lo dos rond. Une main armée faict bien plus de dégâts qu'une têste. Du moins, sur lo moment.
Et cela faict une belle prise sur un tableau de chasse puisque j'ai suivis l'affaire per me rendre compte qu'elle s'était rendue. Vostre amie a sans doute plus de jugeote qu'on ne veut nos lo faire croire et cet acharnement montre bien que l'histoire est plus complexe qu'il n'y parait.

Je vos sais bon pilier per la soutenir, lo fromage attendra. Je ne suis pas prioritaire.


Je m'occupe de Keunotruc depuy des moy. Des moy ! Et vos, vos allez débarquer et lui agiter un bout de gras sous lo nez ! Fichtre, mon éducation tombe à l'eau. Allez vos jouer toujorn lo beau rôle dans l'éducation de nostre castor ? Allons ma chère, il vos mène per lo bout du nez, et un jorn, à l'âge du chatouillis dans les braies, il nos reviendra papa ! Ça sera vostre faute !

Les tartines sont le mal per lui. Nos prendrons donc la responsabilité parentale de goûter ces dites tartines avec une petite compotée d'oignon en guise de literie per accompagner nostre fromage. Aimez vos ?


Eo, màs je préfère l'appeler Cui-cui. Original me direz vos. Il est arrivé depuis plusieurs moy màs il n'a reçu l’accueil que nos aurions du lui faire à son arrivée. Du moins, certaines personnes se sentant peut êstre menacée per "qui aura la plus longue". Adonc, je lui avais donné les clefs per lo conseil puisqu'il estait Secrétaire Royal màs lo futur Régnant ne peut véritablement pas lo blairer per faire simple. Il vient d'estre élu Consol de Saint Bertrand de Comminges. Espérant que cela lui suffise.


Je savais que mon séjour en prison ferait mouche ! Màs je ne dois en dire plus per écrit. Cela vos donnera l'obligation de venir me voir per que je puisse vos raconter de vive voix. Je vos lo dit, manger n'importe quoi et vos devenez n'importe qui !


Aussi, perqué nos parlons de manger. Seriez vos intéressée per venir manger un bout de gras après avoir chassé l'angevin à la hache ? Ou du poisson à défaut d'en trouver. Cette idée de chasse me parait déraisonnable màs Cui-cui semble tenir à cette tradition que je ne peux refuser. Je pense que vos prendriez plaisir et cela nos donnera l'occasion de se voir avant la Saint Glinglin.

Je vos présenterai à ma cosina. Cui sera présent également avec sans doute son écuyer. Vos pouvez venir accompagner si vos lo souhaitez bien entendu. D'une ou plusieurs personnes ! Répondez vite, l'Angevin n'attend poinct.



Amitiés,


_________________
Samsa
Courrier reçu, Vicomtesse s'est calée dans sa chaire pour décacheter et prendre connaissance de la lettre au castor. Elle a fait une moue, un pli au front, au premier paragraphe. Bien sûr que l'affaire était complexe ; Samsa en connaissait tous les aspects, de cette histoire. Comme le roi. Cet état de fait la rendait d'autant plus impuissante qu'il n'y avait ainsi rien à dire de plus, puisque la lanterne était déjà éclairée. Lanterne aux vitres opaques, mais éclairée. Elle était amère, amère que Shawie ait payé le prix fort quand Lemerco s'en sortait sans une égratignure. Il avait trahi et le roi avait serré la main bretonne, félonne. Samsa détourna le regard, résignée ; elle savait pourtant que le monde ne se battait plus pour rien, mais le constater si violemment chaque fois la touchait. Elle renifla et frotta son nez sec d'un revers de manche, poursuivant la lecture.

Ah, Alcimane !

Le rire de la cheffe Treiscan résonna dans son bureau aux mots sur l'éducation de Keunotor. Capable de passer du coq à l'âne, cela n'avait rien d'étonnant chez elle. Et comment ne pas se laisser séduire par la légèreté d'Alcimane ? Légèreté toute sérieuse. La meilleure qui soit.

Mais à présent, la voilà de retour face à la lettre, et rire ne l'a pas aidé à savoir quelle réponse formuler qui ne soit pas amère. "Allez, Cerbère ; tu es Prime Secrétaire Royale. Tu peux tout écrire, dire une chose de mille façons différentes." La plume blanche tapote le menton alençonnais avant que les mots ne viennent.


Citation:
Chère Alcimane,

C'est donc un heureux événement que Lemerco ait finalement renoncer à ses projets d'attaquer la France. La bonne fortune fut pour notre roi.
Enfin, Shawie se repose. Elle a fini dix-septième au concours de boisson pour la Saint-Patrick, aidée par une riche habitante de la ville qui était aussi propriétaire de taverne. Elle aurait voulu atteindre le podium de la dixième place mais l'argent ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval ! Déjà, cette dix-septième place est très honorable. Nous avons parié sur combien de temps elle resterait bourrée -à partir du 1er avril inclus- ; j'ai parié 25 jours. Vous en diriez quoi, vous ?

Ne vous fâchez point pour Keunotor : l'initier aux petits plaisirs de la vie ne serait-il pas indispensable ? En échange, il devra manger un petit peu plus de carottes -et pas question de filer avant d'avoir fini son assiette !
Keunotor est encore bien trop jeune pour gambader à droite et à gauche ; imaginez ! Il pourrait se laisser influencer et manipuler, et batifoler avec... je ne sais, une madame canard ! Et puis là, alors, quelle descendance ce serait... Non, vraiment, ce n'est pas possible. Je m'assurerai que Keunotor a bien compris cela !
Je mangerai, pour ma part, ces tartines dont nous parlions -et sans miettes glissées sous la table.

Ah, Alcimane ! N'écrivez plus jamais qu'Eoghann est Secrétaire Royal ! Cela me fend le cœur que vous confondiez mon office et celui du Secrétariat d'État. Je vous promets, je l'ai senti se craqueler, je l'ai entendu.
Il est toutefois étonnant qu'on ne puisse point blairer un Secrétaire d'État dans un Conseil Comtal, puisque le premier n'est pas censé intervenir dans le second ; Eoghann aurait-il outrepassé quelques prérogatives ? Ou aurait-il pris quelques initiatives ?
Et puisque je pense à lui et à son écuyer, Miguel -très gentil également-, qu'en est-il du vôtre, d'écuyer ? A-t-il pris la voie que nous épargnons à Keunotor ?

Je ne refuse, Amie, jamais un bon morceau de barbac, surtout s'il est agrémenté de carottes -je fournis. Ni une chasse à l'angevin, d'ailleurs. J'aurai ainsi grand plaisir à partager cela avec vous et votre entourage.

Amicalement,

Samsa Treiscan



_________________
Alcimane_
Citation:
A Vous,
Samsa Treiscan,


Adishatz,



Quand je vos dis que vos êstes un bon pilier. 17 ème est honorable ! Saint Patoche n'a plus qu'à remballer son tonneau per l'année suivant. Les seules foy où j'ai rencontré vostre amie, elle ne me semblait pas estre une personne baissant les bras facilement. Bien au contraire, je sais que Riccardo, ancien Consol de Lectoure l'avait quelque peu "énervé" et lo résultat n'avait été que pire per lui puisqu'elle a jugé utile de vider entièrement son marché. Entièrement ! De souvenir, elle avait déposé une chiffon per qu'il puisse pleurer. Doux excès. Une culottée comme il en manque dans ce Royaume. Et pour cette raison, je dirai qu'elle aura décuvé en moins de 5 jours !

Lemerco a les mains pleines de bouse. Rassurez vos, le vent tourne. Surtout en Bretagne. Les vents sont connus violents.



Ma plume a du fourcher per lo Duc de Cui. Samsa ! Ramassez vostre cœur, nos pourrons lo récoler doucement !

Per vos répondre, j'avais donné l’autorisation au SE de venir dans lo conseil perqué un œil nouveau ne fait jamais de mal. Surtout au vu des actifs chez nos. Et puis, dès que je vois une barbichette et du roux, je ne peux plus me tenir. Adonc, les portes lui ont été ouverte avec plaisir. Màs, lo Régnant après moi a jugé utile de lui refermer aussitôt a t'il était assis. Les dents longues rayent lo parquet.



J'ai du me séparer de mon escuyer. A croire que je n'attire que les fous. Littéralement. Existe il encore des gens de confiance dans ce bas monde ? Ainsi donc, je me débrouille. Seule. J'ai dans mes pas, un jeune bridé très discret. Trop à mon goût màs au moins, il ouvre l’œil mesme s'il est bridé. Si vos n'étiez pas ce que vos êtes, je vos aurais déjà passé la corde au cou ma chère, sachez lo. Couic.



Keunotor a une forme olympique. Je compte d'ailleurs l'inscrire per les prochaines olympiades. Seriez vos d'accord ? Il nos faudrait trouver un petit dossard aux couleurs chaudes.

L'initier aux petits plaisirs de la vie ... sous entendez-vos qu'il se devrait de perdre sa virginité ? Il est vrai qu'il me faudra couper lo cordon un jorn, màs ça me semble trop tôt. J'aime à croire qu'il apprécie encore les embrassades maternelles sans avoir honte lorsque je lo dépose devant sa salle d'étude. Oui je suis une rêveuse !

Un castor et un canard. Je me demande la têste de la progéniture. Surement un peu la mesme qu'un Lemerco avec une Tanissa. Je suis certaine à ce moment précis, vos avez imaginé un instant cette scène. Je me demande mêsme si la nature peut les emboiter. Je parle de noste castor et du canard. Il nos faudra mener enquêste. En attendant, poinct de carotte per lui et per vos, un cours sur la vie animalière. Il me semble détecter quelques lacunes de régime alimentaire.



Samsa, je suis inquiète. Je vos sens fatiguée et peut estre que vos auriez besoin d'une oreille amie per vos confier ? Je vos sais douer de la plume, màs le paraitre peut laisser transparaitre dans un simple courrier.



Amitiés,


_________________
Samsa
Citation:
Chère Alcimane,

Je me souviens de cette histoire avec Riccardo et le marché, oui ! Il n'a jamais fallu trop énervé Shawie, elle est pire que moi devant un angevin. Ou... peut-être pas, quand même... On doit se valoir sur ce coup-là.
Quoi qu'il en soit, Shawie a décuvé en six jours. Bien joué à vous. Je lui dirai que vous avez gagné le pari.

Faites attention en recollant mon petit cœur, Alcimane ; il est fragile !
Hélas pour Eoghann, votre comte avait le droit de lui fermer les portes sans autre forme de procès. S'offusquer de la façon de faire peut faire grincer, mais guère plus.

Vous savez, votre écuyer n'avait déjà l'air pas très net la dernière fois que je l'ai vu. Je crois me souvenir qu'il voulait vous porter -ou était-ce vous qui vouliez vous faire porter ?- et qu'il agitait une bannière derrière vous à l'évocation de votre nom. Enfin, votre cousine n'est-elle pas à vos côtés ? Je gage qu'elle tient beaucoup à vous.

Je suis tout à fait d'accord avec votre proposition de le faire participer aux olympiades. Je me chargerai de lui confectionner son petit dossard, voulez-vous ? Dans un passé lointain, j'étais peintre et couturière.
Mais nenni, quand je parlais des petits plaisirs de la vie, je pensais au fromage. Je note toutefois que vous lui faites des embrassades maternelles alors que vous me demandiez jadis de mettre Keunotor dehors ! Vous vous y êtes attachée ; c'est beau.
Mais vous savez, nous ne sommes vraiment pas obligées de nous demander si un castor et un canard peuvent s'emboîter. Vraiment pas. Mais je suis sûre que les castors peuvent manger des carottes, et que ce serait déterminant pour notre petit champion !

Quant à moi, hé bien... je suis assez fatiguée, oui. Le règne qui a cours me demande de prendre des décisions qui ne sont pas faciles vis-à-vis de ceux que j'aime. Des décisions qui ne sont pas comprises, pas acceptées, mal interprétées. C'est ainsi, Amie. Je ne me plains pas, je suis solide, et prête à affronter cela. Ça ébranle mais ça ne fait pas vaciller. Il y a des combats plus durs que d'autres à mener mais je l'ai choisi. Mes principes m'imposent cela. La Justice aussi. Et quelle genre de femme serais-je si je ne me battais pas pour ceux que j'aime ? Quand bien même ne le voient-ils pas ainsi. Quand bien même posent-ils sur moi des regards blessés et de reproches.
Je crois que parfois, nous devons être capables d'affronter nos proches pour les protéger.

Il me tarde néanmoins que les choses s'apaisent ; c'est toujours plus confortable quand tout va bien.

Avez-vous pu regagner le Bourbonnais-Auvergne, depuis ? Comment est/fut la route ?

Amicalement,

Samsa Treiscan,
Dicte Cerbère




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Alcimane_
Lorsqu'on appelle à l'aide, il est rare qu'elle ne déboule pas. Bon, l'appel à l'aide, elle l'a surement imaginé mais avant de lui faire admettre, il en aura coulé de l'eau sous les ponts. Une Malemort sur les routes d'Alençon, comme au bon vieux temps. Le temps des crampes, le temps des bouchons, des anchois, des barrettes vertes gazon et des cachots Treiscan. Le bon vieux temps, la routine.

Pas de grosse délégation.
Juste Chiron en hommage à la Maitresse des lieux.
Parce qu'elle n'est plus Comtesse et dieu sait qu'elle se sent mieux.

Elle arriva en lieu dit sur la fin de matinée. Parce qu'il ne faut pas pousser mémé, elle n'aura pas galopée toute la nuit. Non non, elle aura prit ses quartiers dans une auberge où, elle avait passé un certain moment à sa dernière visite, jouant les lèches-vitrines du marché quotidien, juste devant l'auberge. Elle était clairement comme chez elle.


Lo bonjorn mon brave. Dit elle au garde en faction. La Maitresse des lieux est elle ici-lieu ? Pouvez vos la faire mander per une histoire de cœur fragile à recoller, per amorcer lo débat concernant lo tricot de peau d'un castor, ainsi que la vérification ... Hum. le regard ahuri du garde la fit taire. Dites lui simplement que la mère de Keunotruc est la.

Dit elle en mettant pied à terre, tapotant sur ses habits. Fichue poussière.
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