Ingeburge
Il est de ces hasards qui font bien les choses et l'on ne peut qu'y voir l'intervention de la divine providence.
Voici donc l'histoire d'une dette jamais honorée et qui va trouver, alors que personne n'aurait pu s'y attendre, un dénouement dans des circonstances et un lieu inattendus.
Acte I, scène 1 : Au Bouclier d'Argent, taverne de Mâcon, le soir du 2 août 1457
La soirée était douce et agréable.
Comme tous les jours, Ingeburge n'avait pas chômé entre les lettres à lire et à envoyer, les rapports à compléter, les décisions à prendre... fort heureusement, c'était dimanche et elle avait pu se reposer plus que de coutume. Le matin, elle s'était rendue à l'office servi par le père Maximus et se trouvait en des dispositions des plus charmantes.
Ainsi donc, la nuit venue, elle se rendit en taverne afin de clore ce dimanche de manière agréable.
Las, en entrant, elle se retrouva nez à nez avec l'inénarrable Max de Mazière. Faisant contre mauvaise fortune bon cur, elle prit place à la tablée où se trouvaient installées deux autres personnes qu'elle ne connaissait pas. A peine entrée, elle sentit la tension palpable flottant dans l'établissement et avait attendu, intriguée.
Les présentations se firent et Ingeburge fut ravie de croiser à Mâcon, dans son village d'adoption, chez elle au final, deux membres de familles illustres en Empire. Et c'est ainsi qu'elle commença à deviser avec Soeli de Margny-Riddermark et Leandre de Valfrey. L'échange fut cordial mais les sarcasmes étaient latents, les sous-entendus également.
Elle ne s'était donc point trompée, elle avait interrompu une discussion plutôt houleuse et elle jetait de temps à autre des coups d'il perplexes à Max, ne se privant pas elle non plus de lui adresser des piques bien senties, allant même jusqu'à décréter qu'entre le Comte et elle, c'était une grande histoire d'amour. Elle perçut l'étonnement chez Leandre et Soeli mais ne s'en formalisa pas. Elle se concentra plutôt sur le jeune homme dont elle avait connu le père il y a quelque temps de cela, à la Garde Pontificale, et Soeli et Max de leur côté, reprirent leur échange interrompu.
Tout en devisant avec Leandre, elle suivit distraitement les paroles acerbes échangées et elle finit par en demander l'explication. Max se fit prier, pour changer, louvoyant sans cesse, usant d'images que lui seul pouvait comprendre et Ingeburge se déclara lassée de tout cela.
Encore une histoire de femmes, Leandre le souligna du reste fort rapidement mais la Prinzessin ne comprenait toujours pas de quoi il s'agissait.
Elle savait bien pourtant que Max se vantait de nombre de ses succès auprès de la gent féminine, qu'ils soient avérés ou rêvés, et elle déclara tout de go qu'elle espérait que Mazière ne colportait pas de tels ragots sur son compte car, il y avait nombre d'hommes prêts à le défier lui et à défendre son honneur à elle si jamais il avait osé y attenter.
C'est alors que Leandre fit allusion à un événement qui n'échappa pas à Ingeburge : par deux fois déjà, Jontas, son père, avait jeté le gant à Max et que par deux fois, Max s'était dérobé. Le litige n'était pas des plus récents et n'avait jamais été finalement réglé par ce duel qui s'imposait.
Ingeburge interrogea alors Max qui protesta de toute sa hauteur, indiquant que Jontas n'avait pas présenté de témoin.
Et il ne fallut pas longtemps à la Duchesse de Bourgogne pour déclarer que si ce n'était qu'une histoire de témoin, et bien, elle serait celui de Jontas. Elle battit des mains, ravie de sa suggestion. Et bien oui, après tout, Max et Jontas étaient en Bourgogne, des témoins, il y en aurait, les conditions étaient donc toutes réunies. Leandre assura alors que son père en serait, pour sûr et tous les regards convergèrent vers Max. Il protesta, un peu et Ingeburge lui assura qu'elle se faisait fort de lui trouver quelqu'un. Et, décidément très inspirée et ignorant la remarque du jeune Valfrey disant que " n'importe quel péquin " ferait l'affaire, elle suggéra, un grand sourire aux lèvres que Guise von Frayner se trouvant lui aussi en Bourgogne, elle lui demanderait d'être le témoin manquant.
Le nom des von Frayner sembla indisposer Leandre et Soeli mais Ingeburge, toute à son affaire, continuait sur sa lancée.
La lice de Mâcon fut évoquée mais vite laissée de côté, les Valfrey et leurs compagnons devaient absolument prendre la route pour Chalon le soir même.
La conversation roula donc encore assez longtemps, alimentée par l'arrivée de Dame Ariane à qui l'on conta les événements de la soirée. Où? Quand? Comment? Les suggestions fusaient alors même que Jontas n'avait pas donné son accord mais le projet était tellement excitant que tous se laissèrent porter. La lice de Mâcon fut de nouveau évoquée mais l'on démontra que même si personne ne bougeait, le terrain était de toute façon impraticable du fait des exploits d'Ingeburge et de Wolfar, justement propriétaire de la taverne où ils se trouvaient tous.
L'on fit plusieurs propositions, sans pour autant délaisser les sarcasmes et quand Soeli et Ariane se retirèrent en vue de se préparer pour la route qui les attendaient, tout le monde se montrait plus ou moins satisfait de la tournure des choses.
Ingeburge, Leandre et Max restèrent, discutant encore. La noblesse impériale fut évoquée et la Prinzessin espérait vraiment que les nobles présents ce jour-là sauraient se montrer à la hauteur. Ce serait d'ailleurs une occasion de montrer à certains nobles français que la décadente noblesse impériale avait de beaux restes. Ce qui ne semblait pas être l'avis de Leandre puisque Mazière était un de ces nobles qui selon lui ne connaissaient rien au vivre noblement et entachait donc la réputation de ses pairs.
Vint le moment pour la Duchesse de Bourgogne de se retirer à son tour, lundi, la journée promettait d'être longue et il lui faudrait régler les détails inhérents à ce voyage improvisé.
Leandre déclara vouloir la suivre, peu enclin à demeurer en compagnie du Comte de Belfort et quand tous trois se furent une dernière fois accordés sur les derniers détails à régler, comme prévenir Jontas au plus tôt.
Le jeune Valfrey et Ingeburge sortirent.
Dehors, il faisait toujours doux et agréable.
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Voici donc l'histoire d'une dette jamais honorée et qui va trouver, alors que personne n'aurait pu s'y attendre, un dénouement dans des circonstances et un lieu inattendus.
Acte I, scène 1 : Au Bouclier d'Argent, taverne de Mâcon, le soir du 2 août 1457
- Ariane45, amie de Soeli.
Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg, Duchesse de Bourgogne et d'autres trucs super intéressants, si, si.
Leandre de Valfrey, fils du Comte Jontas de Valfrey et martyr de Provence.
Max de Mazière, Comte de Belfort et Baron de Chaussin.
Soeli de Margny-Riddermark, amie de Leandre.
La soirée était douce et agréable.
Comme tous les jours, Ingeburge n'avait pas chômé entre les lettres à lire et à envoyer, les rapports à compléter, les décisions à prendre... fort heureusement, c'était dimanche et elle avait pu se reposer plus que de coutume. Le matin, elle s'était rendue à l'office servi par le père Maximus et se trouvait en des dispositions des plus charmantes.
Ainsi donc, la nuit venue, elle se rendit en taverne afin de clore ce dimanche de manière agréable.
Las, en entrant, elle se retrouva nez à nez avec l'inénarrable Max de Mazière. Faisant contre mauvaise fortune bon cur, elle prit place à la tablée où se trouvaient installées deux autres personnes qu'elle ne connaissait pas. A peine entrée, elle sentit la tension palpable flottant dans l'établissement et avait attendu, intriguée.
Les présentations se firent et Ingeburge fut ravie de croiser à Mâcon, dans son village d'adoption, chez elle au final, deux membres de familles illustres en Empire. Et c'est ainsi qu'elle commença à deviser avec Soeli de Margny-Riddermark et Leandre de Valfrey. L'échange fut cordial mais les sarcasmes étaient latents, les sous-entendus également.
Elle ne s'était donc point trompée, elle avait interrompu une discussion plutôt houleuse et elle jetait de temps à autre des coups d'il perplexes à Max, ne se privant pas elle non plus de lui adresser des piques bien senties, allant même jusqu'à décréter qu'entre le Comte et elle, c'était une grande histoire d'amour. Elle perçut l'étonnement chez Leandre et Soeli mais ne s'en formalisa pas. Elle se concentra plutôt sur le jeune homme dont elle avait connu le père il y a quelque temps de cela, à la Garde Pontificale, et Soeli et Max de leur côté, reprirent leur échange interrompu.
Tout en devisant avec Leandre, elle suivit distraitement les paroles acerbes échangées et elle finit par en demander l'explication. Max se fit prier, pour changer, louvoyant sans cesse, usant d'images que lui seul pouvait comprendre et Ingeburge se déclara lassée de tout cela.
Encore une histoire de femmes, Leandre le souligna du reste fort rapidement mais la Prinzessin ne comprenait toujours pas de quoi il s'agissait.
Elle savait bien pourtant que Max se vantait de nombre de ses succès auprès de la gent féminine, qu'ils soient avérés ou rêvés, et elle déclara tout de go qu'elle espérait que Mazière ne colportait pas de tels ragots sur son compte car, il y avait nombre d'hommes prêts à le défier lui et à défendre son honneur à elle si jamais il avait osé y attenter.
C'est alors que Leandre fit allusion à un événement qui n'échappa pas à Ingeburge : par deux fois déjà, Jontas, son père, avait jeté le gant à Max et que par deux fois, Max s'était dérobé. Le litige n'était pas des plus récents et n'avait jamais été finalement réglé par ce duel qui s'imposait.
Ingeburge interrogea alors Max qui protesta de toute sa hauteur, indiquant que Jontas n'avait pas présenté de témoin.
Et il ne fallut pas longtemps à la Duchesse de Bourgogne pour déclarer que si ce n'était qu'une histoire de témoin, et bien, elle serait celui de Jontas. Elle battit des mains, ravie de sa suggestion. Et bien oui, après tout, Max et Jontas étaient en Bourgogne, des témoins, il y en aurait, les conditions étaient donc toutes réunies. Leandre assura alors que son père en serait, pour sûr et tous les regards convergèrent vers Max. Il protesta, un peu et Ingeburge lui assura qu'elle se faisait fort de lui trouver quelqu'un. Et, décidément très inspirée et ignorant la remarque du jeune Valfrey disant que " n'importe quel péquin " ferait l'affaire, elle suggéra, un grand sourire aux lèvres que Guise von Frayner se trouvant lui aussi en Bourgogne, elle lui demanderait d'être le témoin manquant.
Le nom des von Frayner sembla indisposer Leandre et Soeli mais Ingeburge, toute à son affaire, continuait sur sa lancée.
La lice de Mâcon fut évoquée mais vite laissée de côté, les Valfrey et leurs compagnons devaient absolument prendre la route pour Chalon le soir même.
La conversation roula donc encore assez longtemps, alimentée par l'arrivée de Dame Ariane à qui l'on conta les événements de la soirée. Où? Quand? Comment? Les suggestions fusaient alors même que Jontas n'avait pas donné son accord mais le projet était tellement excitant que tous se laissèrent porter. La lice de Mâcon fut de nouveau évoquée mais l'on démontra que même si personne ne bougeait, le terrain était de toute façon impraticable du fait des exploits d'Ingeburge et de Wolfar, justement propriétaire de la taverne où ils se trouvaient tous.
L'on fit plusieurs propositions, sans pour autant délaisser les sarcasmes et quand Soeli et Ariane se retirèrent en vue de se préparer pour la route qui les attendaient, tout le monde se montrait plus ou moins satisfait de la tournure des choses.
Ingeburge, Leandre et Max restèrent, discutant encore. La noblesse impériale fut évoquée et la Prinzessin espérait vraiment que les nobles présents ce jour-là sauraient se montrer à la hauteur. Ce serait d'ailleurs une occasion de montrer à certains nobles français que la décadente noblesse impériale avait de beaux restes. Ce qui ne semblait pas être l'avis de Leandre puisque Mazière était un de ces nobles qui selon lui ne connaissaient rien au vivre noblement et entachait donc la réputation de ses pairs.
Vint le moment pour la Duchesse de Bourgogne de se retirer à son tour, lundi, la journée promettait d'être longue et il lui faudrait régler les détails inhérents à ce voyage improvisé.
Leandre déclara vouloir la suivre, peu enclin à demeurer en compagnie du Comte de Belfort et quand tous trois se furent une dernière fois accordés sur les derniers détails à régler, comme prévenir Jontas au plus tôt.
Le jeune Valfrey et Ingeburge sortirent.
Dehors, il faisait toujours doux et agréable.
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