Enigma_orsangue
[Avranches, la nuit du 10 au 11 juin 1468]
*La guerre n'était jamais une mince affaire. Ce n'était qu'un mélange d'horreur, d'attente, de violence. La plupart des soldats qui rejoignaient les armées n'étaient que des pions innocents qui ne comprenaient pas toujours ce qu'ils foutaient là. La brunette savait très bien pour quoi elle se battait, tout comme elle savait qu'elle n'avait pas voulu de cette guerre à la con, mais il n'était pas question de laisser la Bretagne aux Françoys.
Quand elle s'était retrouvée dans l'excitations du combat, sur les remparts de la ville à prendre, face à l'ennemi, son sang n'avait fait qu'un tour, elle avait tué, violemment, froidement, sans aucune considération spéciale pour le jeune homme dont il s'agissait. Il devait avoir son âge, plus jeune même sans doute et c'était sa ville qu'ils avaient attaqué. Qu'aurait-elle fait à sa place ? N'aurait-elle pas elle aussi été sur les remparts à défendre en risquant sa vie.
Elle avait préféré s'éloigner après les combats, après avoir récupéré son dû pour cette oreille coupée, après toute l'excitations retombée, laissant la Bannière Brune fêter la victoire dignement. Et elle avait compris. elle n'était pas et ne serait jamais de ce monde. Elle avait regardé ses mains et vu le sang sur elle avec horreur. Elle n'était pas mercenaire comme eu, pas barbare comme Halfi. Elle était sauvage, elle pouvait se battre pour sa vie ou pour ceux qu'elle aimait, mais tuer comme elle l'avait fait là pour la guerre ?
Elle rejoint la rivière, dans des fourrés épais à l'abri des regards et tomba sur une jeunette qui n'était pas de leur camp. Il lui semblait l'avoir vue filer en douce durant la bataille. Sa main se posa sur la garde de son épée par réflexe mais elle l'en retira presque aussitôt. La jeune fille semblait terrorisée, sans comprendre ce qu'elle pouvait bien foutre dans ce merdier. La petite brunette maigrichonne s'approcha de la jeune fille prudemment, sans la quitter des yeux.*
Tu étais dans l'une des armées françoyses nan ? N'aie pas peur, j'devrais te tuer, mais s'tu m'cherches pas, j'le f'rai pas !
...
Bon sang ! T'es encore une mioche !
*Elle regarda la jeunette qui semblait muette et s'approcha encore d'elle jusqu'à poser sa main sur la sienne, toujours vêtue de son armure couverte de sang, pas particulièrement rassurante à vue d'oeil, plongeant ses noisettes tristes dans les émeraudes de l'ennemie*
Qu'est-ce tu fous ici ? Tu vas t'faire tuer s'tu restes là, embarquée dans une guerre qui n'est ni la tienne, ni la mienne !
*Elle se redressa pour regarder alentour... personne. Et cette petite à peine sortie de l'adolescence qui semblait si paumée. Oh bon sang, elle allait avoir un paquet d'emmerdes si quelqu'un apprenait qu'elle avait hésité à achever une proie si facile mais ... trop facile justement. Ce n'était pas une espionne, juste une âme égarée là par hasard, quelqu'un que le Très-Haut mettait sur sa route.
Au-delà de la sauvageonne, c'est la gentille Eni qui prenait le dessus, celle qui avait été confesseuse, celle qui croyait que quelques part, les dieux de tous les peuples étaient un peu pareils mais qu'ils ne faisaient que changer de nom.*
Gast ! J'peux pas t'laisser t'faire trucider comme une truie ! T'as certain'ment encore rien vécu d'ta vie ! J'm'appelle Enigma et j't'emmène à l'abri ! Ca t'va ?
*Un hochement de tête et c'était parti pour l'opération commando. C'était pas gagné-gagné mais le petit dragon de Brocéliande avait plus d'un tour dans son sac. Elle prit la main de la petite et l'entraîna vers sa charrette, juste aux abords du campement des mercenaires de la Bannière Brune.*
C'quoi ton nom ? Jenih ? Bon, ben Jenih, si on te d'mande, t'es v'nue m'avertir que mes jumeaux Nathanaël et Karine étaient grav'ment malades et que j'devais rentrer séance tenante à Brocéliande !
*Elle se fendit d'un sourire et l'entraîna rapidement mais sans se cacher spécialement et elle fit monter la jeune dans la charrette avant d'y atteler sa bonne vieille jument percheronne blanche et de lui flatter l'encolure.*
Ma pauvre Layla, t'es trop vieille pour ces conn'ries ! J'vais te laisser à la maison et j'prendrai le jeune alezan ! T'as bien mérité ton r'pos ma belle !
*Elle se retourna alors vers Jenih et lui sourit.*
J'peux pas partir sans prév'nir mon homme et j'te garantis qu'y voudra v'nir avec ! N'aie pas peur d'lui. Il est grand, il est barbare, il est effrayant, mais y t'fera rien si j'suis là et que j'lui interdis.
*Ni une, ni deux, elle donna une couverture à sa protégée et fila rapidement vers le campement pour demander à un garde de prévenir le danois et de lui dire qu'ils devaient prendre la route immédiatement lui et la peste pour des enfants malades, puis elle revint près de la jeune fille et grimpa déjà sur le siège en prenant les rennes.*
T'vas voir, va pas lui falloir deux minutes et j'lui expliqu'rai en route !
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*La guerre n'était jamais une mince affaire. Ce n'était qu'un mélange d'horreur, d'attente, de violence. La plupart des soldats qui rejoignaient les armées n'étaient que des pions innocents qui ne comprenaient pas toujours ce qu'ils foutaient là. La brunette savait très bien pour quoi elle se battait, tout comme elle savait qu'elle n'avait pas voulu de cette guerre à la con, mais il n'était pas question de laisser la Bretagne aux Françoys.
Quand elle s'était retrouvée dans l'excitations du combat, sur les remparts de la ville à prendre, face à l'ennemi, son sang n'avait fait qu'un tour, elle avait tué, violemment, froidement, sans aucune considération spéciale pour le jeune homme dont il s'agissait. Il devait avoir son âge, plus jeune même sans doute et c'était sa ville qu'ils avaient attaqué. Qu'aurait-elle fait à sa place ? N'aurait-elle pas elle aussi été sur les remparts à défendre en risquant sa vie.
Elle avait préféré s'éloigner après les combats, après avoir récupéré son dû pour cette oreille coupée, après toute l'excitations retombée, laissant la Bannière Brune fêter la victoire dignement. Et elle avait compris. elle n'était pas et ne serait jamais de ce monde. Elle avait regardé ses mains et vu le sang sur elle avec horreur. Elle n'était pas mercenaire comme eu, pas barbare comme Halfi. Elle était sauvage, elle pouvait se battre pour sa vie ou pour ceux qu'elle aimait, mais tuer comme elle l'avait fait là pour la guerre ?
Elle rejoint la rivière, dans des fourrés épais à l'abri des regards et tomba sur une jeunette qui n'était pas de leur camp. Il lui semblait l'avoir vue filer en douce durant la bataille. Sa main se posa sur la garde de son épée par réflexe mais elle l'en retira presque aussitôt. La jeune fille semblait terrorisée, sans comprendre ce qu'elle pouvait bien foutre dans ce merdier. La petite brunette maigrichonne s'approcha de la jeune fille prudemment, sans la quitter des yeux.*
Tu étais dans l'une des armées françoyses nan ? N'aie pas peur, j'devrais te tuer, mais s'tu m'cherches pas, j'le f'rai pas !
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Bon sang ! T'es encore une mioche !
*Elle regarda la jeunette qui semblait muette et s'approcha encore d'elle jusqu'à poser sa main sur la sienne, toujours vêtue de son armure couverte de sang, pas particulièrement rassurante à vue d'oeil, plongeant ses noisettes tristes dans les émeraudes de l'ennemie*
Qu'est-ce tu fous ici ? Tu vas t'faire tuer s'tu restes là, embarquée dans une guerre qui n'est ni la tienne, ni la mienne !
*Elle se redressa pour regarder alentour... personne. Et cette petite à peine sortie de l'adolescence qui semblait si paumée. Oh bon sang, elle allait avoir un paquet d'emmerdes si quelqu'un apprenait qu'elle avait hésité à achever une proie si facile mais ... trop facile justement. Ce n'était pas une espionne, juste une âme égarée là par hasard, quelqu'un que le Très-Haut mettait sur sa route.
Au-delà de la sauvageonne, c'est la gentille Eni qui prenait le dessus, celle qui avait été confesseuse, celle qui croyait que quelques part, les dieux de tous les peuples étaient un peu pareils mais qu'ils ne faisaient que changer de nom.*
Gast ! J'peux pas t'laisser t'faire trucider comme une truie ! T'as certain'ment encore rien vécu d'ta vie ! J'm'appelle Enigma et j't'emmène à l'abri ! Ca t'va ?
*Un hochement de tête et c'était parti pour l'opération commando. C'était pas gagné-gagné mais le petit dragon de Brocéliande avait plus d'un tour dans son sac. Elle prit la main de la petite et l'entraîna vers sa charrette, juste aux abords du campement des mercenaires de la Bannière Brune.*
C'quoi ton nom ? Jenih ? Bon, ben Jenih, si on te d'mande, t'es v'nue m'avertir que mes jumeaux Nathanaël et Karine étaient grav'ment malades et que j'devais rentrer séance tenante à Brocéliande !
*Elle se fendit d'un sourire et l'entraîna rapidement mais sans se cacher spécialement et elle fit monter la jeune dans la charrette avant d'y atteler sa bonne vieille jument percheronne blanche et de lui flatter l'encolure.*
Ma pauvre Layla, t'es trop vieille pour ces conn'ries ! J'vais te laisser à la maison et j'prendrai le jeune alezan ! T'as bien mérité ton r'pos ma belle !
*Elle se retourna alors vers Jenih et lui sourit.*
J'peux pas partir sans prév'nir mon homme et j'te garantis qu'y voudra v'nir avec ! N'aie pas peur d'lui. Il est grand, il est barbare, il est effrayant, mais y t'fera rien si j'suis là et que j'lui interdis.
*Ni une, ni deux, elle donna une couverture à sa protégée et fila rapidement vers le campement pour demander à un garde de prévenir le danois et de lui dire qu'ils devaient prendre la route immédiatement lui et la peste pour des enfants malades, puis elle revint près de la jeune fille et grimpa déjà sur le siège en prenant les rennes.*
T'vas voir, va pas lui falloir deux minutes et j'lui expliqu'rai en route !
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