Khaerdalis
Bien des choses avaient changé durant les semaines passées. Une étrange impression, sur laquelle il était difficile de mettre des mots précis. Comme un élément indéfinissable ayant altéré l'atmosphère, pour lui conférer une apparence nouvelle. Laquelle avait fait l'objet d'encore davantage de mutations au cours de ces derniers jours. Khaerdalis avait bien conscience que rien n'était immuable en ce monde, et ses plus récentes observations n'avaient fait que le conforter dans certaines de ses idées. Ce fut d'un commun accord que sa compagne et lui avaient décidé que l'heure était venue. L'heure de reprendre la route, de naviguer vers un ailleurs sans avoir à se soucier de quoi que ce soit, ni de qui que ce soit. Leur véritable premier voyage en tête à tête. Seuls.
Le moment du départ avait été convenu pour la fin de semaine, le temps de terminer certains préparatifs. Mais alors qu'ils discutaient en taverne, Antanasia extirpa soudainement une carte de sa besace, qu'elle déplia devant lui sur le comptoir. Elle s'interrogeait sur l'itinéraire à emprunter, et émit la suggestion d'anticiper la date au soir même. Il n'y voyait aucun inconvénient, rien ne le retenant sur place, et s'amusa de la voir jouer distraitement avec sa plume tout en réfléchissant. Ils en discutèrent un moment, échangeant sur les possibles étapes, se rappelant les recommandations les plus élémentaires en vue du périple qui se profilait. Cette échappée serait pour eux l'occasion rêvée de se consacrer du temps, et d'apprendre à mieux se connaître tout en évitant la monotonie éventuelle d'une routine trop marquée.
L'après-midi touchait à sa fin lorsqu'ils décidèrent de se rendre chez la jeune femme. Il l'observa un moment tandis qu'elle faisait du tri dans ses affaires, sélectionnant avec minutie les tenues qu'elle emporterait avec elle ou non. Une lourde malle posée sur le rebord du lit, elle semblait avoir du mal à se décider, et fouillait sa garde-robe avec une délicatesse toute "antanasienne". La priorité serait donnée aux tenues pratiques et confortables, au détriment des longues robes élégantes et encombrantes qu'elle n'affectionnait pas plus que cela, pour des raisons parfaitement compréhensibles. A moins qu'ils n'aient un jour l'occasion de s'inviter à un bal ? L'idée émergea, davantage par provocation que par réelle intention. Elle le railla sur sa probable envie d'admirer de jolis costumes, et il ne priva pas de lui suggérer l'idée d'un décolleté plongeant.
La réponse ne se fit guère attendre. Une chemise projetée en plein visage, un échange de sourires en coin, et la retenue ne fut brusquement plus de mise. La malle se retrouva aussitôt propulsée sans ménagement, tandis que les robes soigneusement pliées s'éparpillaient à même le sol dans un amas de tissus froissés. Étendue nue sur le lit, elle le regardait se dévêtir avec envie, et ne sut résister à la tentation de caresser son torse. "Le reste aussi", susurra-t-elle. Il s'agissait davantage d'une requête que d'une suggestion. N'écoutant que leur désir, les deux partenaires se muèrent alors en amants fougueux, le temps d'une de ces étreintes passionnées dont ils avaient désormais le secret.
Une fois la tempête passée, le calme resurgit comme si de rien n'était. Un moment de tendresse, puis la jeune femme reprit tranquillement là où elle s'était arrêtée après avoir rassemblé les affaires disséminées à travers la pièce. De son côté, il retourna brièvement chez lui pour s'occuper de récupérer les siennes.
La chienne noire le scrutait, attentive. Fidèle à ses habitudes. Elle l'interrogeait longuement en silence, consciente que quelque chose se tramait. Il lui accorda un moment, vint la caresser, et lui raconter le voyage à venir. Il lui parla encore de cette femme qui avait changé sa vie, et dont elle ferait bientôt la connaissance. Il était impatient de les voir se rencontrer, même s'il savait qu'un temps d'adaptation serait nécessaire au canidé.
Il empaqueta ses affaires après s'être assuré de n'avoir rien oublié. Des vêtements de rechange, de la nourriture pour plusieurs jours, une poignée d'écus, et quelques indispensables. La chienne sur les talons, il prit la direction de l'écurie pour y chercher Sleipnir. Le cheval l'accueillit de sa manière habituelle, en lui assénant de légers coups de tête affectueux, et il lui flatta l'encolure en réponse. Le trio reformé, ils quittèrent alors les lieux sous le ciel crépusculaire. Ils se postèrent à l'orée de la maison, là où avait été convenu le moment des retrouvailles en vue du départ. Adossé à la clôture en bois, Khaerdalis caressait d'une main distraite la tête de Linnae tout en guettant d'un il la venue de sa bien-aimée.
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Le moment du départ avait été convenu pour la fin de semaine, le temps de terminer certains préparatifs. Mais alors qu'ils discutaient en taverne, Antanasia extirpa soudainement une carte de sa besace, qu'elle déplia devant lui sur le comptoir. Elle s'interrogeait sur l'itinéraire à emprunter, et émit la suggestion d'anticiper la date au soir même. Il n'y voyait aucun inconvénient, rien ne le retenant sur place, et s'amusa de la voir jouer distraitement avec sa plume tout en réfléchissant. Ils en discutèrent un moment, échangeant sur les possibles étapes, se rappelant les recommandations les plus élémentaires en vue du périple qui se profilait. Cette échappée serait pour eux l'occasion rêvée de se consacrer du temps, et d'apprendre à mieux se connaître tout en évitant la monotonie éventuelle d'une routine trop marquée.
L'après-midi touchait à sa fin lorsqu'ils décidèrent de se rendre chez la jeune femme. Il l'observa un moment tandis qu'elle faisait du tri dans ses affaires, sélectionnant avec minutie les tenues qu'elle emporterait avec elle ou non. Une lourde malle posée sur le rebord du lit, elle semblait avoir du mal à se décider, et fouillait sa garde-robe avec une délicatesse toute "antanasienne". La priorité serait donnée aux tenues pratiques et confortables, au détriment des longues robes élégantes et encombrantes qu'elle n'affectionnait pas plus que cela, pour des raisons parfaitement compréhensibles. A moins qu'ils n'aient un jour l'occasion de s'inviter à un bal ? L'idée émergea, davantage par provocation que par réelle intention. Elle le railla sur sa probable envie d'admirer de jolis costumes, et il ne priva pas de lui suggérer l'idée d'un décolleté plongeant.
La réponse ne se fit guère attendre. Une chemise projetée en plein visage, un échange de sourires en coin, et la retenue ne fut brusquement plus de mise. La malle se retrouva aussitôt propulsée sans ménagement, tandis que les robes soigneusement pliées s'éparpillaient à même le sol dans un amas de tissus froissés. Étendue nue sur le lit, elle le regardait se dévêtir avec envie, et ne sut résister à la tentation de caresser son torse. "Le reste aussi", susurra-t-elle. Il s'agissait davantage d'une requête que d'une suggestion. N'écoutant que leur désir, les deux partenaires se muèrent alors en amants fougueux, le temps d'une de ces étreintes passionnées dont ils avaient désormais le secret.
Une fois la tempête passée, le calme resurgit comme si de rien n'était. Un moment de tendresse, puis la jeune femme reprit tranquillement là où elle s'était arrêtée après avoir rassemblé les affaires disséminées à travers la pièce. De son côté, il retourna brièvement chez lui pour s'occuper de récupérer les siennes.
La chienne noire le scrutait, attentive. Fidèle à ses habitudes. Elle l'interrogeait longuement en silence, consciente que quelque chose se tramait. Il lui accorda un moment, vint la caresser, et lui raconter le voyage à venir. Il lui parla encore de cette femme qui avait changé sa vie, et dont elle ferait bientôt la connaissance. Il était impatient de les voir se rencontrer, même s'il savait qu'un temps d'adaptation serait nécessaire au canidé.
Il empaqueta ses affaires après s'être assuré de n'avoir rien oublié. Des vêtements de rechange, de la nourriture pour plusieurs jours, une poignée d'écus, et quelques indispensables. La chienne sur les talons, il prit la direction de l'écurie pour y chercher Sleipnir. Le cheval l'accueillit de sa manière habituelle, en lui assénant de légers coups de tête affectueux, et il lui flatta l'encolure en réponse. Le trio reformé, ils quittèrent alors les lieux sous le ciel crépusculaire. Ils se postèrent à l'orée de la maison, là où avait été convenu le moment des retrouvailles en vue du départ. Adossé à la clôture en bois, Khaerdalis caressait d'une main distraite la tête de Linnae tout en guettant d'un il la venue de sa bien-aimée.
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