Alaynna
No, je ne suis pas un monstre. Je ne suis pas cette femme sans coeur et froide que je laisse souvent paraitre. Mon organe de vie a beau avoir été brisé et piétiné en mille morceaux, amputé d'une partie qui repose à jamais auprès du Novgorod, j'ai encore un coeur sous cette carapace que peu sont autorisés à franchir.
Il me suffit de le sentir tressaillir quand elle m'évoque la naissance de Milo et ses difficultés. De serrer les mâchoires jusqu'à m'en faire grincer les dents quand je réalise que toutes deux nous avons - encore - quelques points communs. Nous ne sommes pas vraiment faites pour enfanter. Elle a perdu sa mère en couche, j'ai vu la mienne mourir sous mes yeux en mettant au monde ces deux soeurs que je hais viscéralement toujours autant aujourd'hui.
Mes bleus tempêtueux viennent de capter le regard bordé de larmes. Quand ses doigts frôlent ma main, je les retiens un instant, en un geste de douceur inattendu, et ma voix s'en prend alors les mêmes teintes pour lui glisser quelques mots. L'appellant, pour une rare fois sans que cela ne m'écorche la gorge, par son prénom.
" - Fanette. Ne pleurez pas. Si je vous le demande, c'est parce qu'il faut que vous gardiez vos forces, et pleurer vous épuise et ce n'est pas bon pour le bébé.
Ecoutez moi. Cet enfant ne mourra pas, et vous non plus. J'ai ramené votre fils auprès de vous, ce n'est pas pour qu'il vous perde maintenant. Capito ?
Votre bébé est sur le point de venir au monde et vous allez l'y aider. Vous allez pousser et je vais tâcher de faire en sorte de le dégager rapidement. La tête, les épaules. C'est l'plus délicat. Après ça va aller tout seul.
J'vais pas vous laisser mourir. Aucun d'vous deux. Maintenant va falloir pousser c'est l'moment. Vous pouvez gueuler autant que vous voulez si ça peut vous soulager."
Il n'était plus temps d'attendre maintenant. Il fallait mettre cet enfant au monde. Tout en me replaçant entre les cuisses de la mère en devenir, je lui lançais un regard afin de l'inciter à faire sa part du travail.
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Il me suffit de le sentir tressaillir quand elle m'évoque la naissance de Milo et ses difficultés. De serrer les mâchoires jusqu'à m'en faire grincer les dents quand je réalise que toutes deux nous avons - encore - quelques points communs. Nous ne sommes pas vraiment faites pour enfanter. Elle a perdu sa mère en couche, j'ai vu la mienne mourir sous mes yeux en mettant au monde ces deux soeurs que je hais viscéralement toujours autant aujourd'hui.
Mes bleus tempêtueux viennent de capter le regard bordé de larmes. Quand ses doigts frôlent ma main, je les retiens un instant, en un geste de douceur inattendu, et ma voix s'en prend alors les mêmes teintes pour lui glisser quelques mots. L'appellant, pour une rare fois sans que cela ne m'écorche la gorge, par son prénom.
" - Fanette. Ne pleurez pas. Si je vous le demande, c'est parce qu'il faut que vous gardiez vos forces, et pleurer vous épuise et ce n'est pas bon pour le bébé.
Ecoutez moi. Cet enfant ne mourra pas, et vous non plus. J'ai ramené votre fils auprès de vous, ce n'est pas pour qu'il vous perde maintenant. Capito ?
Votre bébé est sur le point de venir au monde et vous allez l'y aider. Vous allez pousser et je vais tâcher de faire en sorte de le dégager rapidement. La tête, les épaules. C'est l'plus délicat. Après ça va aller tout seul.
J'vais pas vous laisser mourir. Aucun d'vous deux. Maintenant va falloir pousser c'est l'moment. Vous pouvez gueuler autant que vous voulez si ça peut vous soulager."
Il n'était plus temps d'attendre maintenant. Il fallait mettre cet enfant au monde. Tout en me replaçant entre les cuisses de la mère en devenir, je lui lançais un regard afin de l'inciter à faire sa part du travail.
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