Milo_amalio
L'heure n'est plus aux projets, regrets passés oubliés rêves et délires
La route est là, ton pas claque pour de vrai pour ne plus revenir
(JJ Goldman Brouillard)
La route est là, ton pas claque pour de vrai pour ne plus revenir
(JJ Goldman Brouillard)
- Nîmes, 5 juin 1468
Milo tisse des liens avec ses compagnons de route. Il a réclamé quelquefois Oliver quand il est parti, mais Fitz, très souvent a pris la relève, suppléant la figure masculine que l'enfançon semble rechercher. Encore ce jourd'hui, son visage s'éclaire d'un large sourire quand il le voit apparaître, et il court sans crainte au-devant de lui, pour jouer ou se faire câliner. Sa mère n'ose rien dire, le sachant bien à l'abri du danger, et refusant de s'expliquer sur un fait qu'elle veut occulter.
Milo est encore en phase d'observation avec Eirik, fraîchement arrivé quand la fauvette a mandé son conseil pour aider la jeune fille qu'elle a prise sous son aile depuis Limoges. Elle espère que le grand blond saurait lui rendre le Nord. Son fils le toise encore parfois d'un regard méfiant mais, doucement, le géant barbu, par une délicatesse qui contraste avec la rudesse de sa voix et de ses manières, l'apprivoise. Milo s'est étonné de découvrir à quel point sa figurine de bois est la copie conforme du chien-ours du Nordique. Il ignore que c'est Eirik qui l'avait taillé, plus tôt dans l'hiver, quand il ramenait sa mère auprès de lui.
L'enfant porte peu de cas à Terrence, mais davantage à sa fille Myrrha. Il retrouvait auprès du bébé, les gestes tendrement maladroits qu'il avait avec sa sur. Malheureusement, depuis l'entrée en Languedoc, la petite fille souffre d'un mal inconnu qui a contraint son père à s'éloigner un temps du groupe.
Enfin il y a Val, cette jeune fille qui n'est plus une enfant, ni tout à fait une adulte. Longue et fine comme une liane, elle est déjà aussi haute que bien des hommes. Milo l'adore. Elle sait prendre part à ses rires, se plonger dans ses jeux et l'emmener dans des univers dont il est le héros. Elle connaît tous les bons coins à framboises ou à mûres et souvent, elle le ramène à sa mère, la bouche barbouillée et les vêtements souillés de carmin. Fanette grommelle pour la forme, mais au fond, elle est heureuse. Milo grandit à vue dil et il semble chaque jour faire de nouveaux progrès. Une fois sa méfiance endormie, il est un enfant rieur et insouciant.
Cette nuit, quand il dormira profondément, sa mère viendra sans bruit le soulever, emballé dans une couverture. Il percevra quelque bruit étouffé, des voix qui chuchotent puis, se rendormira, blotti contre elle, bercé par les cahots de l'attelage, pour un nouveau village. Qu'importe, tant que les visages familiers et rassurants sont là autour de lui, le monde peut bien rouler sous ses pieds, et les collines céder place à la mer, il y a toujours des aventures à vivre quand on a deux ans et qu'on est aimé.
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