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RP [Brouillard]

Eirik_gjermund


Malo s'amusa à caresser les épais cheveux blonds mais son attention n'allait pas en ce sens. Il voulait Hund. Hund voulait sans doute être tranquille. Comme toujours.
C'était bien plus pratique de voyager avec des adultes ! Ou des enfants peureux. Il n'y aurait pas eu ce problème. Même Lison évitait de se frotter au chien-ours. Eirik lui-même faisait toujours attention à ses arrières. L'instinct primaire était tenace chez ces races...

Hund resta assis mais tendit la truffe pour s’imprégner de l'odeur enfantine. Eirik guida la main du petit homme vers le museau qui s'agite. C'était un premier pas. Puis le Nordique posa la menotte dans les poils hirsutes de Hund, qui ne broncha pas. Le Blond félicita son chien d'une caresse.

Malo fit une offrande au molosse... Des cailloux et de l'herbe. Ouf !

Il ne faut pas lui donner à manger, sinon, clac ! il mord.
Eirik fit se rejoindre pouce et doigts sur le bras du bambin. Ignorant la douceur, Hund pourrait croquer la main qui le nourrit.
Hund va chasser. Comme un loup ! Awooo ! Imita Eirik pour Malo, en souriant.
Toute la main disparaissait dans les poils de l'animal. Hund reniflait encore l'enfant. C'était son tout premier contact avec un tout-petit. Un petit tout court. Eirik le trouvait patient. Le chien. Et même l'enfant. Il faisait doucement.

Le chien se leva, la tête bien au dessus de celle de Malo. Au garrot, il atteignait l'aine de son maître. Eirik fit relâcher la main du petit des poils touffus.

C'est très bien, Malo.
Le petit allait s'habituer à ce qu'on écorche son prénom... Autant commencer au plus vite.
Comment expliquer à un si jeune enfant d'éviter une telle peluche et de ne jamais lui donner à manger ? Même Eirik ne s'y risquait pas. Il s'était déjà battu avec son chien pour une proie que l'animal avait volé. L'homme avait mordu au sang l'oreille de l'animal et Hund l'avait mordu à la cuisse gauche. Il s'était relevé, avait pris sa voix la plus ferme, causé en suédois et avait donné des coups de pieds sur l'imposante masse velue, manquant se faire arracher sa botte. Le chien avait fini par capituler. Eirik savait avoir risqué sa vie. La morsure, sévère, lui laissait une cicatrice à l'extérieur de la cuisse. Et il manquait un bout d'oreille à Hund.
Le chien-ours était déjà revenu avec un bouquetin mort entre les crocs. Malo n'était qu'une infime poussière. Qu'il reste poussière, et pas moustique...

Tout ça devait contrarier Malo... Ce ne devait pas être assez à son goût. Il faudrait du temps et un enfant ne comprenait pas ces choses. Fanette allait devoir lui parler pour éviter un incident. Lison.
Hund était parti, laissant le gamin tout déçu, la face boudeuse. Il fallait détourner son attention.

Tu veux jouer ?
Eirik ramassa les jouets de bois et fit trotter le cheval, laissant au petite le Hund miniature.
Hund mange les chevaux, grrr !
Il comprendrait peut-être par le jeu. Le gamin prit le morceau de bois sculpté et le fit courir derrière le cheval que tenait Eirik, qu'il fit partir en courant en disant "non, ne me mange pas !". Malo finit par se prendre au jeu, oubliant un temps le vrai Hund.

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Sa langue natale
Lison_bruyere
    Marseille, 12 juin 1468

De Marseille, Fanette ne verrait rien. Elle n'osa pas s'aventurer en ville, laissant aux autres le soin d'aller se ravitailler sur le marché grouillant de monde. Elle se souvenait pourtant du plaisir qu'elle avait eu à découvrir les quais, dominés par la colline de la Garde, au flanc planté de simples et de vignes. Le port était fermé par l'imposante tour carrée du Roi René, devant laquelle des nuées de goélands escortaient les barques des pêcheurs et les caboteurs. Les navires au long court, les voiles gonflées de mistral, passaient au large des îles de Pomègues, If et Ratonneau avant de disparaître sur l'horizon bleu de la mer.

Au lieu de cela, après une courte halte aux abords de la ville, l'attelage s'était mis en branle, sur de petits chemins caillouteux qui longeaient la Méditerranée. Les calanques s'étiraient sur presque quatre lieues de côtes déchiquetées, formant une succession de criques et d'anses. La végétation se limitait à la garrigue, battue de mistral et de soleil. Çà et là, elle se piquait de pins d'Alep, aux silhouettes tortueuses dessinées par les vents et les embruns. Quelques chèvres d'une race locale, petites, à la robe le plus souvent rouge et aux longues cornes torsadées, broutaient les genêts épineux, le pèbre d'aï, les cistes ou le romarin. La jeune mère se souvenait. Etonnamment dans ce coin de terre, le paysage de l'hiver n'était guère différent de celui du printemps, les couleurs étaient peut-être juste un peu plus vives, agrémentées des minuscules fleurs de thym, du rose des valérianes ou de la santoline grise aux boutons jaunes nichée dans les rocailles. Les parfums étaient plus puissants en revanche, exacerbés par la chaleur des beaux jours. Les senteurs aromatiques des herbes de Provence se mélangeaient aux effluves de résine que les pins exhalaient.

A Callelongue, ils trouvèrent un hangar pour y laisser le cheval, le reste devrait se faire à pied. Le port, étroit et tout en longueur n'accueillait que les pointus et du reste, la dizaine d'habitations qui jouxtait le quai, dans l'ombre de l'impressionnant rocher des Goudes, était des cabanes de pêcheurs. Tierce venait à peine de passer quand le groupe se mit en marche. Le sentier grimpait pour flirter avec le bord des falaises qui surplombait parfois la mer de plus de vingt-cinq toises. Par endroits la roche affleurait en grandes dalles sur le chemin caillouteux, le rendant glissant. Hund accusait la chaleur sous son épaisse fourrure. Il marchait d'un pas tranquille, langue largement pendante et s'octroyait des pauses dans l'ombre des quelques pins qui poussaient de travers, pliés par le vent à l'opposé de la ligne de côte. Milo, juché sur les épaules de Fitz, s'enthousiasmait d'un rien. Une rafale de vent cinglant son visage le faisait rire, il pointait du doigt les oiseaux marins qui se laissaient porter par le vent et venaient parfois les observer, semblant voler sur place. On entendait la petite voix enfantine se lancer dans des discours dont seuls quelques mots étaient compréhensibles.



En moins d'une demi-heure, le groupe atteignit le vallon de la Mounine. Sur leur droite, une sente étroite descendait vers un étroit goulet d'eau turquoise qui s'immisçait dans les roches blanches. Le chien les devança sur la minuscule plage de galets pour se tremper dans l'eau fraîche. Milo s'agita sur les épaules de Fitz en poussant des cris d'impatience. Sitôt que ses pieds eurent retrouvé le sol, il courut à son tour vers le clapotis sage de la mer, trempant ses chausses et le bas de ses braies.

Fanette se précipita à sa suite en riant.

– Pas si vite Malo, tu vas tremper tes habits.

Elle rattrapa son fils pour lui ôter ses vêtements et le laisser patauger. La calanque n'était guère profonde et ses eaux, maintenues par le passage étroit creusé dans les roches, étaient tranquilles. Leur transparence permettait de distinguer sans peine le fond. De nombreux rochers de petite taille, posés sur un lit de sable blanc grouillaient de vie. Oursins, coquillages, étoiles de mer, et les sars aux beaux reflets argentés lui donnaient des airs d'aquarium géant. Milo s'amusait, accroupi sur le rivage, le ressac d'écume blanche venait lécher ses chevilles. Il s'aventura d'un pas, puis d'un autre, avançant une main curieuse vers un crabe qui disparut à son approche. Sourcils froncés, il se retourna vers sa mère pour manifester son mécontentement. Fanette, Lison à présent, lui servit un sourire amusé. Elle jeta un œil à ses compagnons de route. Silencieux, tous laissaient courir leurs regards sur le paysage, comme saisis par sa beauté, sauf peut-être Vahllala qui déjà, se débarrassait de ses bottes pour rejoindre le bambin. Fanette n'hésita qu'un instant pour se déchausser et se défaire de sa robe de serge, ne gardant sur elle que sa chainse de lin. Elle entra dans l'eau, les yeux pétillants de malice, et éclaboussa copieusement la jeune fille avant de réitérer plus doucement avec son fils. L'enfançon l'imita en hurlant de joie. Les calcaires blancs résonnèrent un long moment des rires mêlés de l'enfançon, de sa mère et de la jeune Nordique, tant que le chien-ours, aspirant au calme se réfugia sur les roches au-dessus de la crique.
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Eirik_gjermund


Eirik s'aventura dans Marseille pour acheter le nécessaire et un peu plus. Ne pouvant pas laisser Hund, il l'amena. Comme Hunt. Il fallait bien lui trouver une écurie.
Les badauds s'écartaient sur leur passage. Eirik détestait le monde grouillant des jours de marché. La masse de Hund lui assurait de n'être pas trop bousculé.
Eirik acheta tout ce qu'il lui était possible de porter. Dont des olives. Il adorait les olives ! C'était un légume ou un fruit ? Il n'en savait rien, hormis que c'était bon ! Il n'acheta pas celles au piment. Ses papilles nordiques supportaient mal le brûlant épicé.

Enfin avec les autres, ils cheminèrent, longeant les pierres. Hund, langue pendante, se reposait de temps à autre. Il coursa un lièvre mais vit son effort vain. Dommage. Car sans Hunt pour porter, Eirik n'avait pas pu prendre à manger à son chien. Il lui achetait aussi régulièrement que possible des carcasses de porc. Hund mangeait beaucoup plus que son maître. Le chien, habitué des régimes forcés, était donc très portée sur la chasse.


Malo, sur les épaules de Fitz, semblait applaudir le paysage. Vahllala marchait en avant, museau en l'air. Eirik vint aux côtés de Fanny.

Alors ? On doit t’appeler Lison tout le temps ?
Ce serai plus prudent, pour éviter une bourde.

Depuis un moment déjà, le Nordique marchait torse nu, ses poils blonds se parant de roux, au soleil. Soleil ? Il n'y avait que ça ! Il avait des muscles nerveux, fins, compacts. La quarantaine approchant à grands pas, ses abdominaux de jeune-homme avaient presque disparus. Ses pectoraux étaient plus dessinés, mais moins que les muscles de ses épaules et de ses bras, aux lignes bien visibles.
Ses tempes étaient trempées de sueur. Son torse aussi.

Le groupe arriva à l'endroit décidé et Malo voulut aussitôt rejoindre l'eau. Vite rejoint par la vigilance maternelle.
Eirik laissa tout le monde se tremper et se défit de son lourd sac, qu'il mit bien à l'ombre. Il sortit les bouteilles ; vin et lait - pour les caler au frais dans un écrin de galets, le cul dans l'eau presque jusqu'au bouchon.
Contrairement aux plages de Languedoc, ici, ce n'était presque que galets.

Hund vint patauger dans l'eau, plaquant ses poils contre sa peau, semblant se dégonfler comme un ballon ! Bien que très imposant d'ossature et de muscles, mouillé, il ressemblait à.. un chien mouillé ! Bien moins impressionnant. Quasi ridicule. Eirik eut un petit sourire.
Il regarda le reste du groupe barboter.

Eirik alla s'isoler loin des regards. Il enleva ses bottes en peau de phoque noir et ses braies de voyage. Nu, il se couvrit de braies noires. Mais juste avant, il pissa un coup, lâchant un pet. Ça aurait été plus amusant dans l'eau.
Il étendit ses braies odorantes de sueurs sur un gros rocher et mit ses bottes à l'ombre.

Puis Eirik rejoignit Val, Fanny-Fanette-Lison et Milo-Malo dans l'eau. Ce n'était pas très profond. La mer était aussi bleue que dans ses souvenirs. Les fjords de chez lui oscillaient entre le gris et le bleu, selon la fonte des glaces.
Eirik fit plusieurs brasses et s'immergea complètement, plaquant ses épais cheveux contre son crâne. Ça faisait du bien !

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Sa langue natale
Lison_bruyere
Tout intéressait Milo, les poissons qu'il voyait onduler sous la surface de l'eau, les étoiles de mer dont les bras s'agitaient lentement, et ce que faisait Eirik. Quand il le vit s'allonger dans l'eau pour quelques brasses il voulut en faire autant. Ses petites mains tapaient dans l'eau, provoquant le sourire de sa mère.

– Oh ! Toi aussi tu veux nager ?

Fanette souleva son fils et avança de quelques pas. Le bambin soudain silencieux observait tour à tour les vaguelettes, Eirik, Val ou Fitz. Le Nordique nageait toujours un peu plus loin, quand la jeune fille suivait le mouvement, grimaçant pour tirer un rire à l'enfant. La jeune mère s'arrêta à un endroit où le fond était tapissé de sable. Le clapotis des vagues à sa taille plaquait le tissu fin de sa chainse et laissait entrevoir le petit ventre que l'épaisseur de ses jupes parvenait encore à dissimuler plus ou moins. Elle planta un regard amusé dans les lichens du mini-Corleone.

– Tu veux toujours faire comme Eirik ?

Le bambin pointa du doigt l'homme un peu plus loin. Alors, délicatement, l'Angevine allongea son fils dans ses bras et se baissa. Elle ne lâchait pas son visage des yeux, guettant le moindre signe de peur, mais l'enfant répondait à son sourire par le même sourire confiant.

– Regarde, c'est amusant, on s'allonge comme si on veut dormir. Essaie petit loup, je te tiens.

Elle ignorait ce que Milo comprenait, mais elle s'appliquait à lui parler sans cesse, d'un ton rassurant et encourageant. Elle déplaça sa senestre sous la nuque du bambin comme son oncle l'avait fait avec elle quand il lui apprenait à flotter sur le dos, quelques années plus tôt. L'autre main maintenait le corps de l'enfant allongé. Il ne semblait pas avoir peur mais pour autant, son attitude était un peu guindée. Elle n'osa pas faire plus que ça, ne sachant trop comment s'y prendre pour apprendre à un tout petit. Elle-même ne savait pas nager depuis très longtemps, quatre ou cinq étés tout au plus et elle n'avait pas eu l'occasion de beaucoup s'entraîner. Elle releva le bambin qui noua rapidement un bras autour du cou maternel. Le baiser sonore qu'elle claqua à sa joue lui tira un rire.

– Tu crois que ta maman sait encore nager comme Eirik mon trésor ?

Elle confia l'enfant à Val et à son tour, tenta de s'allonger dans les risées légères que le vent dessinait sur la mer. Ses pieds semblaient un peu lourds, et loin de ressembler à un poisson, elle avait plutôt la verticalité d'un hippocampe. Après tout, n'avait-elle pas sur la fesse droite une tache de naissance qui ressemblait étrangement à ce petit animal ? Elle roula sur le dos, la position horizontale lui semblait ainsi plus aisée. Elle écarta ses bras, laissant ses paumes posées à plat sur les flots. Elle la ressentait à présent, cette sensation qu'elle avait eue les premières fois où elle s'était laissée aller ainsi sur l'eau, comme si l'élément liquide pouvait se faire suffisamment solide pour qu'on puisse en ressentir la pression sur l'entièreté de son corps. Elle agita un peu les bras, comme on rame sur une barque, tout en fixant l'azur au-dessus de sa tête. Soudain ce sont les visages de Val et Milo qui s'imposèrent dans son champ de vision. A peine eut-elle le temps de sourire qu'une gerbe d'eau la submergea. Son équilibre précaire corrompu elle s'enfonça dans l'eau avant de retrouver la station debout. Son rire avorta dans sa gorge pour se changer en toux. Elle cracha l'eau qu'elle avait bue en grimaçant.

– Vous ne perdez rien pour attendre vous deux ! leur cria-t-elle dans un éclat de rire. Elle interrompit sa baignade pour les courser sur la plage de galets, et, arrachant des bras de val le bambin, elle lui fit subir sa vengeance, à grands renforts de chatouilles et de baisers. L'enfant se débattait, riait, hurlait et dut certainement ameuter tout le vallon. Craignant d'être indécente, elle délaissa ensuite l'enfant rieur pour se hâter de remettre sa robe sur sa chainse mouillée.

L'ombre était rare mais le groupe trouva l'abri de quelque pin pour se réfugier le temps du repas. Eirik ramena le vin et le lait qu'il avait mis au frais, et sortit de son sac nombre de mets achetés au matin. Les traditionnelles olives pouvaient facilement accompagner un pain à la croûte dorée et croustillante. Il y avait du poisson fumé et séché, mais aussi de la panisse. Cette spécialité de l'Estaque, l'un des quartiers de la cité Phocéenne, ressemblait fort à la polenta que Fanette avait appris à faire pour le lupo. Une auberge au nom italien ne pouvait pas faire l'impasse sur cette référence de la gastronomie italienne. La seule différence c'est qu'elle était faite avec de la farine de pois chiche, mais pareillement, on la faisait cuire dans l'eau. On pouvait la manger ainsi, mais une fois refroidie, elle était meilleure encore si on en détaillait des morceaux pour les faire frire dans le suif ou dorer sur le feu. Fanette aimait griller la polenta qu'elle servait avec du fromage frais. Pour cette fois, c'était presque identique. Le blond avait acheté de la brousse, faite avec le lait des petites chèvres du Rove, aux belles cornes en lyre, qu'ils avaient croisées sur la route. Pour le dessert, il avait pensé aux croquants aux amandes et pris quelques navettes à la fleur d'oranger, et d'autres à l'anis, sans doute bien moins dures pour les petites dents de l'enfançon.

Fanette picora. Cette fois-ci, ce n'était pas l'inquiétude qui lui coupait l'appétit mais la fatigue. La marche et les jeux du matin l'avaient épuisée. Elle passa le début de la relevée à se reposer à l'ombre, laissant à Val et Fitz le soin de d'occuper d'un Milo qui avait décidé que l'endroit était bien trop amusant pour faire la sieste. Elle les regardait s'ébattre dans l'eau, un léger sourire accroché au coin de ses lèvres.

Elle n'avait pas le souvenir d'avoir cumulé tant de joies en si peu de temps depuis le départ de Nîmes. Elle passa machinalement la main sur son ventre. Il était encore trop tôt pour sentir la vie bouger, bientôt, le mois prochain sans doute. Oliver pensait-il à cet enfant qu'il avait promis de ne pas abandonner ? Il n'avait pas cherché à la joindre depuis son dernier courrier qui ne faisait pas mention de sa grossesse. La conclusion semblait évidente mais elle refusait de s'y résoudre. Tout comme elle évitait de se demander s'il lui manquait ou non, de peur que la réponse soit oui. Les cris de Milo la décidèrent à rejoindre le groupe. Il serait bien temps, quand le soleil commencerait à descendre sur l'horizon, de prendre le chemin du retour.
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Eirik_gjermund


Eirik n'était pas un nageur exceptionnel. Il se débrouillait bien. Il savait ne pas couler, être endurant, faire plusieurs nages. Il fit de longues brasses mais fit demi-tour rapidement, pas bien courageux face à d'éventuels courants traîtres.
Eirik laissa Fanny s'occuper de son enfant et jouer avec Val. Il pouvait voir sa compagne d'aventures comme il ne l'avait jamais vue. L'eau collait à sa peau ses vêtements. C'était une jolie jeune-femme, mais il le savait déjà. Quelque chose le dérangeait, pourtant...

Hund, contre toute attente, se séchait au soleil. Eirik sortit de l'eau après tout le monde. Ses braies noires et heureusement opaques moulaient son fessier.. et le devant. La nature avait été généreuse avec le Nordique.
Il s'assit à l'ombre des pins parasols.
Fanette-Lison s'était déjà rhabillée. Elle posait une main protectrice sur son ventre. Eirik grogna.

Chacun se régala de ce repas typiquement provençal. Eirik était content que ça plaise. Il s'était fait accompagner d'une gentille et bavarde dame qui l'avait aiguillé dans ses achats.

La chaleur faisant, les braies "de bain" étaient quasi sèches. Eirik partit s'isoler pour ré-enfiler celles de voyages, plus chaudes mais plus solides. Il resta pieds nus et torse nu.


Je suis content que tu aie pu te baigner avec ton fils. La mer t'a plu ?
La Fanette devenue Lison, malgré ses nombreuses confidences, restait un mystère aux yeux d'Eirik. Son changement de nom était un grand pas vers la paix. Ne désirant que cela pour sa protégée, elle était déjà Lison, pour lui. Peut-être que Lison aurait moins de problèmes... Certaines personnes étaient des nids à embrouilles, souvent malgré elles. Serai-ce le cas de la jeune-femme ? Était-ce seulement du à ses fréquentations ? Avoir un époux assassin et un clan important aux trousses... Ce qui était certain, c'était que Fanette ne savait pas choisir ses hommes.

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Sa langue natale
Milo_amalio
Milo est épuisé par le grand air, les embruns, le manque de sieste, mais il joue encore avec Val et les petites poupées à l'effigie de ses parents, de la jeune fille et de l'enfant qu'elle lui a fabriqués. Puis, son attention s'échappe vers sa mère et la discussion des grands. Il tourne la tête vers eux et entend sans trop écouter.

– Je suis content que tu aies pu te baigner avec ton fils. La mer t'a plu ?

La question dessine aux lèvres angevines un sourire rêveur. Elle tourne son regard pailleté d'or vers le Nordique.

– Je rêvais de cette mer depuis un an et demi. Regardez !

Elle lui tend son bras nu.

– J'suis pas turquoise, malgré tout le temps que j'ai passé dans l'eau !

Milo se précipite sur elle et tend à son tour son bras nu vers l'homme.

– Ah ! Toi non plus tu n'es pas bleu Malo !

L'enfant rit quand sa mère lui attrape le bras pour y claquer un baiser sonore. Il s'appelle Malo désormais, mais il n'y prête pas vraiment attention. Milo, Malo, c'est si proche. Sa mère a pris une décision qu'il ignore un peu plus tôt. Quand Eirik lui a demandé s'il fallait à présent l'appeler tout le temps Lison, elle a répondu par l'affirmative. Mais l'enfant n'y prête pas plus cas. Le plus difficile pour lui est de ne plus manier de mots italiens. Son vocabulaire encore restreint compte pourtant autant de mots de cette langue étrangère, que lui parlaient le plus souvent son père, son parrain et sa nonna qu'il ne compte de mots français. Jusque-là, sa mère l'encourageait à les employer, mais à présent, elle le reprend systématiquement quand il en use.

Pour l'heure, le soleil a révélé le teint doré de sa peau et ses pommettes sont rougies par les efforts et les jeux de la journée. Bercé par les voix, ses grands yeux de lichen se ferment et il s'abandonne à l'étreinte maternelle. C'est acté, quand le groupe repartira, d'ici quelques instants, il ne marchera pas.
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Vahllala
Celui qui est sur l'océan n'a pas le vent à commandement.
Proverbe danois


Et voila cette petite escapade finie, laissant un petit gout de sel dans la bouche de la blonde et du sable dans les vêtements. Bien que prenant toutes les précautions pour ne pas exposer trop longuement sa peau au soleil frappant de milles brûlures l'épiderme d'albâtre, son nez et sa nuque découverte devient rouge. Elle s'en souviendra de cette petite baignade. Tous nageaient, s'arrosaient et farnientaient sur le sable chaud.

Lison désiraient tans se changer les idées, elle pourra ainsi repartir sur de bonnes bases maintenant, Nouveau départ.


Elle se relève, défait son chignon qu'elle aura improviser avec un bâton de bois et rassemble les jouets éparses que Malo aura laissé traîné. Elle fait signe à Lison et Eirik qui discutent entre "grands". Elle ne se mêle pas de ces choses là, plus préoccupée par le bruit que fait son estomac criant famine.

Une pomme fera l'affaire, elle croque dedans, la saveurs s’amplifie avec l'odeur d'iode qui remplit ses narines, un bout de pain acheté au marché a rassasiera.
Lison_bruyere
    Lausanne, 22 juin 1468

Après la Provence, les voyageurs remontèrent sur l'Helvétie. Sion fut une étape agréable et chaleureuse, malgré le torrent glacé qui baignait le pied des deux châteaux de Valère et de Tourbillon, bâtis face à face dans l'enceinte de la ville.



L'étape suivante était plus au Nord, vers le petit bourg de Grandson, dernier bastion Helvète avant la Franche Comté. La ville était à deux jours au pas long et puissant de Hunt, et les ruines de Lausanne offrirent refuge le temps d'un bivouac.

La fauvette en gardait un souvenir étrange, de beauté figée dans une gangue de nostalgie. Le port et ses quais vivaient encore au rythme des voix des bateliers, des navettes incessantes des grandes barges qui menaient leurs cargaisons un peu plus loin sur le fleuve, du ballet des oiseaux opportunistes, mais au-delà, des rues jadis animées qui filaient vers la ville vieille, il ne restait rien. La calcinée, c'est ainsi qu'on avait raconté Lausanne à Fanette la première fois qu'elle y était venue, quatre ans plus tôt. Les façades effondrées témoignaient encore de l'incendie qui avait ravagé la ville dans son entièreté. Pourtant, il suffisait de poser la main sur les pierres noircies de suie pour sentir encore les vies qui palpitaient jadis dans l'enchevêtrement de ruelles, d'arcades, de placettes, dans les restes calcinés d'un attelage, d'un tonneau, et de quelque outil ou d'un meuble...

Peut-être était-ce pour cela que les flammes de nombreux bivouacs animaient toujours les bois au nord du port. Ce vingt-deuxième jour de juin ne dérogeait pas à la règle. Jamais Fanette n'avait rencontré autant de monde que depuis qu'elle avait décidé de se faire passer pour une autre. Pourtant, du couple qu'elle avait trouvé autour du feu en s'approchant, elle était sûre de ne rien avoir à craindre. Elle était tout juste mariée quand Maryah l'avait mise en garde contre le Corleone. Elle avait souri alors, bien persuadée que Roman n'était pas l'homme qu'elle lui dépeignait quand elle affirmait que le jour où il n'aurait plus d'amour pour elle, il pourrait l'éliminer sans aucun remords. Elle portait alors son fils, elle était jeune, naïve et amoureuse, pourtant, elle mesurait ce jourd'hui combien les paroles de l'Epicée n'étaient pas si éloignées de la réalité. Elle avait confiance en Diego pour d'autres raisons. Aux premiers jours de l'année précédente, l'Italien lui avait rendu l'espoir en lui peignant le portrait de son fils, pour les fugaces moments qu'il avait passés avec quand il voyageait avec la Valassi. Et c'est le courage qu'il lui avait insufflé dans les courriers qui avaient suivi, jusqu'à ce qu'enfin, Milo lui soit rendu. Ce jourd'hui, il s'était appliqué à faire de même, en lui confiant que les menaces du clan Italien à son encontre n'étaient jamais restées que des mots. La fauvette réalisa que ses craintes étaient peut-être infondées. Après tout, Roman ne s'était jamais trop préoccupé de sa progéniture, et elle était bien persuadée que son orgueil et l'ascendant de Gabriele sur lui suffisaient à expliquer qu'il ait cherché à la priver de Milo après le décès de leur fille. Il passerait à autre chose, engrosserait d'autres femmes et pourrait définitivement oublier son premier fils, au moins jusqu'à ce que Milo soit en âge de vouloir le connaître. Elle s'était fait la promesse de révéler un jour à l'enfant la vérité sur ses origines, quand il serait assez grand pour la comprendre, et retrouver son père, si tel était son souhait. Elle le promis également à Diego qui désapprouvait ce mensonge, même s'il en comprenait l'utilité.

Lausanne fut marquée d'une autre rencontre. C'est sa silhouette qui éveilla la curiosité de la fauvette quand elle approcha à son tour. Sans être grande, elle affichait malgré tout presque deux paumes de plus qu'elle, mais surtout, elle avait un petit air familier, comme le relent de moments douloureux étayés d'amitié. Le capuchon rabattu dans son dos dévoilait une chevelure pâle, peut-être un peu plus courte que dans ses souvenirs, et le visage gracieux, au regard clair était marqué d'une cicatrice encore rouge sombre qui suivait le maxillaire droit.

– Vénus ? hésita la jeune mère.

La blonde la dévisagea avant de répondre sur le même ton interrogateur et surpris.

– Fanette ?

Son prénom prononcé à haute voix, quand bien même le couple plaisant le connaissait, mis la fauvette mal à l'aise. Elle espérait qu'avec le temps, la jeune femme l'aurait oublié, à défaut de son visage.

– Lison, je m'appelle Lison Bruyère.

Ces derniers mots désarçonnèrent la Bourguignonne. Elle manqua de repartir après avoir conclu qu'alors, elles ne se connaissaient pas. L'Angevine parvint à la retenir, donnant moult détails sur les instants partagés au lupo. Elle se souvenait parfaitement de la jeune femme dont la grossesse était presque à terme et de son désarroi qui l'avait poussé à quitter la ville seule un soir. Elle avait été choquée par les propos du père qui avait d'autres projets que de se soucier de l'arrivée de son enfant, préférant passer du temps avec une rouquine et abandonner la mère en devenir à l’âpreté d'une étape qu'elle n'était plus en état de faire. Elle l'avait revu ensuite, elle l'avait secoué quand elle avait eu l'idée de s'offrir à la vie monastique, alors qu'une petite fille avait besoin d'elle. En vérité, Vénus avait touché Fanette, et sans doute que Fanette, par les quelques confidences qu'elles avaient échangées, l'avait émue tout autant. Alors, ce soir-là, elles avaient renoué le fil d'une amitié laissée en suspens presque deux années, et quand les flammes n'avaient plus de bûches à dévorer, que seules quelques braises rougeoyaient encore entre les pierres, Vénus et son époux avaient emboîté le pas du convoi de l'Angevine, pour prolonger à Grandson le plaisir de ces retrouvailles.
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Vahllala
La mort nous attend peut-être partout, songea-t-il, l'important pour nous est de ne pas l'attendre partout.
Car nous ne serions plus que l'huile qui libère les joints du mécanisme de la peur.
Vassilis Vassilikos ,


[24, grandson]


L'air pur, le paysage, le dépaysement. Trop pour cette nordique qui ne comprend plus les éléments de sa nature. Elle pose la main au sol et entreprend une aventure. Pourquoi donc ne pas partir en ballade rechercher des simples dans cette contrée si foisonnante de bestioles, de lumières, odeurs inconnues.

Descendant rapidement du chariot, elle ne demande rien à personne comme elle le fait toujours. Lison et Eirik la laisse vadrouiller comme elle sait si bien le faire. Elle, la sauvageonne, retrouve des bribes de son enfance, elle revoit les grands espaces verts avec la mer comme compagne des grands bateaux. Et ici, son esprit se brouille. Face à elle, des sapins, cela la rend folle de joie et ne laisse pas de message informant les adultes. Malo la regarde sauter et lui fait coucou. Elle lui répond.

Reste ici! Je reviens, je n'en ai pas pour longtemps je vais te chercher des fraises sauvages!

Et la voila qui part, rapide comme le vent, sautant au travers les rivières, avec un petit panier remplit de bons fruits sauvages. Cela sera pour Eirik, un grand homme comme lui doit aimer les gâteaux.Elle s'éloigne donc rapidement d'un pas alerte dès que la charrette tourne dans un virage pour arriver sur Grandson. Elle saura bien revenir, ne se perdant rarement, elle avance et sautant de pierres en pierres, d'arbres en arbres. Enlaçant un grand chêne vert qu'elle aspire à communier avec lui. Puis son regard se fige! Voilà un bon dîner qu'ils feront ce soir, du civet. Avec une pointe d'herbes sauvages et de baies, elle pourra exercer un talent digne des plus grands chefs des cours du roy.

Oh toi le lapin, vient, tu m’échappera pas toi!



Ne demandant rien de plus, elle court après la boule de poil qui saute dans un trou. La voila qui cherche à l'enfumer pour le faire sortir de sa cachette. Elle ne voit pas le temps qui passe, toute à son affaire. Elle élargit le trou et enfin cette bestiole arrive, elle le saisit et l’assomme. Quand elle ressent une vive douleur à la nuque. Une masse, un coup de pierre? Elle sent que la peau éclate, un sifflement traître!


Aie! Mais que!

Le réflexe, elle porte la main derrière sa tête et hébétée...du sang. Une odeur ferreuse, c'est chaud et gluant. Que se passe t'il? Un visage devant elle. Des yeux bleu, des cheveux noir.... la vue se brouille, elle entend une voix grinçante. La faucheuse serait un homme?
La petite a le temps de lui envoyer le couteau dans sa jambe, et le griffe arrachant un pan de chemise qu'elle sert dans sa main. Elle ne perd pas son temps à crier, sa anture sauvage l'emporte, une nordique ne se laisse pas avoir sans se battre et ça, elle donnera tout ce qu'elle cache au fond d'elle. Une guerrière qui se fatigue, et lui, en face d'elle, un couard. Il l'a prit par derrière, comme un traître, comme un sale rat qu'elle n'aura pas eu le loisir d’occire! Mais la lourdeur de ses membres l'empêche de le tuer. Le con, il n'y a que ce mot, l'étriper pour ce qu'il lui a fait. Le voleurs doivent être pendu.


Je vais te tuer. Crève sale rat, pourriture.



Pourquoi ne porte t'il pas de braie ? Raisonnement idiote d'une adolescente qui voit l'absurde d'une position incompréhensible pour elle. Le lapin aura la vie sauve, Lison ne pourra pas cuire son civet et Malo lui, ne gouttera pas les fraises des bois. Elle va s'inquiéter, et Malo, que va t'il devenir et le protéger. Eirik saura t'il la retrouver, jamais un Nordique ne laisse un soldat en arrière. Le grand blond, elle espère qu'il la sauvera comme le papa qu'il incarne.

Elle se laisse glisser dans la torpeur de la nuit, savourant la fin. Elle entrevoit une lueur blanche et les walkyries qui viennent la chercher. Son dernier combat s'achève ainsi? les verts pâturages l'attire comme un apaisement. Ses pieds foulent l'herbes, par devant. Sans un mot, elle glisse dans l'autre monde inconsciente.

Une grande fillette gît, dans l'herbe au milieu du cresson et des pissenlits. Elle respire avec peine tandis que l'homme use de ses mains pour lui arracher une poignée d'écus et sa paillasse qu'elle avait d'enroulé derrière son dos. Maigre butin pour un homme qui brigande cul nue.
Lison_bruyere
Le soleil était haut déjà quand les voyageurs atteignirent la mal nommée Grandson. La petite bourgade n'avait de grand que son nom. Elle étirait ses rues peu fréquentées bordées de quelques maison et de deux ou trois auberges le long des rives du lac de Neuchâtel qui suffisait malgré tout à rendre le lieu agréable. Les arrivées étaient rodées, Eirik dételait son cheval au caractère ombrageux et l'installait dans le pâturage ou la grange attenante à l'auberge choisie pour la durée du séjour, pendant que la fauvette louait une grande chambrée. Elle rejoignait ensuite Fitz et Val, flanquée de son fils pour décharger les bagages et s'installer. La chambre était de bonne taille, et la paille des matelas avait été fraîchement changée, embaumant la pièce d'une agréable odeur de moissons et d'été. Trois coffres d'un bois miel, à la douce patine, un paravent, une table bancale adossée à un mur et quelques escabelles parachevait le mobilier sommaire de l'endroit.
Cependant, pour cette fois, Val manquait à l'appel et c'est avec Fitz qu'elle monta les affaires du groupe et investit les lieux. La jeune fille leur avait fait faux-bond non loin des portes de la ville, elle reviendrait sans doute plus tard, avec son joli sourire et des trésors pour Malo.

Les voyageurs entamèrent leur journée d'une bouillie d'avoine au lait ribot, et l'enfant repus réclamait déjà sa promenade matinale. Fanette était fatiguée. Son ventre la tirait plus qu'il ne devrait compte tenu de l'état encore peu avancé de sa grossesse. Si ses calculs étaient bons, elle entamait son quatrième mois. Pour Milo et Stella, elle avait alors trouvé un peu de répit à cette période, mais cette fois-ci semblait différente et si elle tentait de faire bonne figure, elle ne s'en inquiétait pas moins. Fitz l'avait peut-être perçu car il devança l'Angevine pour offrir ses épaules à l'enfançon.

– Ce matin, c'est moi qui l'emmène ! lui avait-il dit sans lui laisser le choix. La jeune mère n'avait pas contrevenu. Pour ce qui concernait son fils, elle continuait à faire confiance à l'Anglais, et le mini-Corleone de son côté, semblait bien trop ravi pour qu'elle l'en prive.

Elle profita de ces instants de liberté pour s'allonger sur l'une des paillasses de la chambrée. Recroquevillée sous un drap de toile un peu rêche, le sommeil ne tarda pas à la délivrée de la douleur légère mais lancinante qu'elle ressentait depuis quelques jours. Plus tard, l'airain des cloches la tira de sa torpeur. Six coups résonnaient au clocher de l'église réformée Jean-Baptiste de Grandson.

– Mazette ! Sexte déjà, j'ai dormi tout ce temps !

Elle s'étira comme un chat, et releva un sourire en glissant une main au petit ventre qui pointait sous sa chainse. Le somme semblait avoir gommé ses tracas.

– Sois bien sage petit loir, que je sois en forme le jour où nous nous rencontrerons, murmura-t-elle.

Elle laissa couler un filet d'eau fraîche dans la cuvette pour s'adonner à la toilette. Le savon sentait bon, ce n'était pas un de ces pain de suif et de cendres bon marché. Celui-ci semblait plus onctueux et il laissa un agréable parfum sur sa peau.

Elle s'appliqua à remettre de l'ordre dans ses boucles dorée puis s'habilla prestement et se hâta de descendre, retrouvant dans la salle commune le mini Corleone s'attaquant à un bout de fromage et une croûte de pain. Elle remercia Fitz d'un sourire presque contraint, et posa un baiser au front de son fils.

– Eh bien Malo, tu as encore faim toi ?

Etait-ce étonnant, sexte était passé de quelques instants, et l'enfant avait coutume de manger à heure fixe. L'Anglais s'éloigna, comme il le faisait souvent en présence des autres, ou bien était-ce pour ne pas l'incommoder de sa présence. Il s'était confondu en excuse et avait promis de ne plus jamais la toucher sans qu'elle ne l'y autorise, mais tout était encore bien trop frais. Pour l'heure, c'est autre chose qui la tracassait. Tout en surveillant son fils du coin de l’œil elle se rapprocha du Nordique.

– Val n'est pas encore revenue ?

Le blond répondit par la négative, inquiétant plus encore l'Angevine. Ce n'était pas habituel. Bien sûr, la jeune fille disparaissait parfois des après-midi entières mais elle ne s'absentait jamais longuement quand elle finissait ainsi la route à pieds. Elles avaient toutes les deux leurs habitudes, et c'est bien souvent ensembles, une fois la chambre investie, qu'elles partaient avec Malo à la découverte de leur ville d'accueil. La matinée s'était passée sans qu'on ne la voit revenir, sexte était derrière et la relevée s'entamait tranquillement.

– Ce n'est pas normal Eirik, elle ne lambine jamais autant. Si elle s'était perdue ?

Le ton de sa voix trahissait l'inquiétude à présent. Malo releva le nez vers sa mère, observateur silencieux, son minois se chiffonna néanmoins d'une petite moue, comme s'il comprenait ce qui agitait les pensées maternelles. Elle s'efforça de lui sourire en ébouriffant ses cheveux et se réinstalla à ses côtés pour l'aider à manger un petit bol de compote aimablement mené par le tavernier, mais son regard pailleté d'or chercha une réponse dans les yeux de glace du Nordique.
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Eirik_gjermund


Le Nordique suivait en silence. Lison montait parfois Hunt avec Milo pour soulager leurs jambes. Hund peinait moins depuis qu'ils avaient quitté l'écrasant soleil provençal.
Grandson ne satisfit pas la Roussette... Eirik se fichait bien qu'une ville soit animée ou pas.

Val avait filé pour chercher des baies. Eirik espérait que la cueillette serai bonne ! Il raffolait des baies et des fruits en général. Il adorait les pêches bien juteuses, de celles qui l'obligeaient à se rincer la barbe à grandes eaux ! C'était aussi un croqueur de pommes avéré.

Hund avait pu manger à sa faim, Eirik lui ayant acheté assez de viande pour nourrir un régiment. Il avait voulu que Malo voie le chien-ours déchiqueter la sanglante nourriture. Peut-être serait-il effrayé, comme une petite-fille qu'il avait rencontrée l'été passé. Ou bien était-ce l'hiver ? Quoi qu'il en soit, la mère avait vite écarté sa fillette et la peur était communicative.
Hund déchirait la chair, les babines rouges de sang. Il secouait vivement sa grosse tête pour arracher des morceaux, grognant aux alentours. Aucune personne saine d'esprit ne viendrait le déranger !

Hund n'étant pas admis dans les tavernes, il fut parqué comme un poney, dans l'écurie. Moyennant un gros pourboire pour le palefrenier de service...

Lison partit se reposer, laissant Malo à Fitz. Eirik n'avait rien à faire et parfois, c'était agréable. Après plusieurs bières, lui aussi monta se reposer. Sans arriver à dormir... Quelque chose le tenait éveillé. Il n'était pas tranquille... Il redescendit juste avant Lison et commanda une autre bière.


Val n'est pas encore revenue ?
Nej.
Répondit-il en suédois un mot facilement compréhensible, surtout en secouant négativement sa tête blonde.
Lison était inquiète.

Ce n'est pas normal Eirik, elle ne lambine jamais autant. Si elle s'était perdue ?
Eirik grogna. Il avait un mauvais pré-sentiment. Il termina sa bière cul-sec.
Je vais faire demi-tour et je vais la chercher avec Hund.
Le chien pourrait toujours être utile... Eirik prit sa hachette, joliment ouvragée et deux dagues bien françaises. Une à la botte, l'autre fixée aux bracelets de force de ses poignets. Se voulant rapide, le Scandinave délaissa sa lourde hache de combat à double tranchant, pur produit de chez lui.

Eirik monta Hunt et délivra Hund. Ils fit demi-tour jusqu'à l'endroit où la petite Sauvage s'était écartée. Regardant alentour, ses yeux glace virent un fin sentier tracé par des animaux sauvages. Il y engouffra son cheval. Eirik vit des fraises. Val ne devait pas être loin...

VAL !
Eirik entendit un bruit incongru et fit foncer son cheval.

La Flèche blonde était étendue sur le dos, inconsciente, et un homme déchirait son chemisier. Il avait déjà ôté ses braies, le porc !
Eirik bondit de selle, hachette sortie. L'homme fit un bond
.
Jag ska döda dig, ruttna ! *
Le tuer ? Ce n'était pas si évident. Le meurtre était puni. Mais qui pourrait le soupçonner ?
Le violeur avait une grosse masse et se mit en position de combat. Hund aussi.

Klok *, Hund.
C'était une affaire d'homme à homme.

Le maraud ne faisait pas le fier.

On va se battre sans armes si tu en as le courage ! Dit Eirik en rangeant sa hachette.
Le violeur hésita, regarda le chien et garda sa masse.

D'accord, on va faire comme ça.
Eirik se projeta en avant, évitant un coup de massue et envoya son poing dans la gueule du type, qui eu un sacré recul. Reprenant ses esprit, il balança son arme contre le flanc du Nordique, qui évita presque. Une douleur se fit sentir. Il arriva à saisir le poignet du voleur et le secoua comme un prunier, comme lorsqu'il entraînait Fanette. La massue tomba lourdement et Eirik mit un gros coup de tête au cul-nu.
Il s'effondra. K.O.
Ça avait été rapide. Hund se précipita et mordit le mollet de l'homme à terre.

NEJ !
Hund l'aurait bouffé vif...

Vahllala était au sol, torse nu. Des boutons de ses braies étaient arrachés et Eirik distinguait son pubis. Il enleva sa chemise pour la couvrir, jeta un œil à l'homme à terre, plein de haine.
Eirik vit du sang près de la tête blonde. Il la mit sur le côté pour voir. Elle avait reçu un sacré coup. Fanette saurai la soigner et la soulager...
Val papillotait des yeux, bientôt réveillée. Eirik lui tapota la joue.

Val. Val ! Reviens.
L'homme l'avait-il violée ?! De toute façon, sa mort était proche.



* Je vais te tuer, pourriture (en suédois) // * Sage (en suédois)

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Sa langue natale
Vahllala
Elle entend un bourdonnement, que se passe t'il ? Elle ne le sait pas, elle ne peut ouvrir les yeux qui sont du plomb. Un poids lui comprime la poitrine, elle suffoque. Entre ses cuisses, elle sent une main qui s'agite et ne comprend pas ce qu'il se passe, elle ne peut se défendre. L'homme essaye de prendre possession de la primauté fleurie d'une jeune adolescente, la tâche s'avère ardue.

Le vin faisant son effet, il me peut qu'effleurer la douceur d'une toison blonde, s'introduisant qu'entre les lèvres. Une caresse poussée que la petite ne ressent pas, elle sombre entre la vie et la mort. Les ténèbres l'emporte lentement, elle se laisse glissée vers le font de l'océan attendant les cavalières blonde chevauchant les chevaux blanc formés d'écumes. A peine entend t'elle les gémissements du voleur s'épuisant à essayer de trouver la serrure bien verrouillée.

Quand on reste saoul, la puissance se perd. Le bourgeon ne peut percer un hymen protecteur et, de guerre las, il se soulage à la porte. Revenant à la charge, non satisfait de ne souiller la puretés de la sauvageonne, il amorce une seconde tentative quand un grognement se fait sentir au lointain. La chemise se déchire, il recherche une autre forme de stimulation pour le motiver mais un grognement l'interrompt : Le chien, le gros chien, Hunt!



L'homme se redresse et fait un bond. Qui ferait le fière devant un homme en furie accompagné d'un chien. Lui, c'est un lâche. Il ne désire que s'accaparer les biens sans combattre. Aidé du gourdin utilisé pour assommer la blonde par derrière, il ne se la joue pas à la loyale. Il sauve sa peau avant tout et ne recherche pas la victoire. Il laisse le bijou filer entre ses doigts, et frappe. Pas assez fort. le combat s'engage et prend fin avec Les crocs de Hunt planté sur le mollet. Il hurle et se tient le mollet.

Un grognement, serait-ce le gros chien ours! Elle ne sait pas. Une chose est certaine, en face d'elle il y a sa mère qui lui tend la main.

Sólveig, kom med mama
Solveig, vient avec maman


Un brouillard, une belle femme lui tend la main, grande, élancée, des longs cheveux blond drapant le corps jusqu'aux cuisses. Val lui tend la main dans son rêve. Ses lèvres frémissent et une plainte s'élève.

mamma jag är rädd
Maman j'ai peur


Sa mère disparaît dans une chaleur digne de l’enfer, elle brûle sur place, les chairs fondent sur les os. elle ne peux plus regarder en face la fille, se consume sur un bûcher. Les vêtements s'enflamme. Un voile vient de céder. Sa mère se meurt dans de terribles souffrances sans qu'elle puis interagir pour la sauver.

Inte fyren, snälla. Mamma, mamma nej.
Pas le bûcher, pitié. Maman, maman non.


Elle entend vaguement une voix qu'elle reconnait mais qui ne suffit pas à la tenir éveillé, elle divague. Ouvrant les yeux, son regard ne se pose pas, il papillonne à la recherche de son père. Le géant blond serait'il son père? Elle ne peut comprendre ce qui se passe dehors, l'homme qui tentait de la souiller lui à aussi provoquer de graves blessures à la nuque, la souillant de l'extérieur. Nul ne peut poser les mains sur une Volva, sorcière, , sous peine de mourir et déclencher la malédiction des dieux sur lui. Elle appelle son père, lui aussi très grand. Un grand chef, il régnait sur ses terres comme un seigneur digne de son nom. Un prince de sang qui coule dans ses veine depuis les épopées vikings. Il était le passé qui relie ce monde à celui des anciens.


Pappa tar mig hem
Papa, ramène moi à la maison.

Une caresse, une main aimante, serais-ce sa nourrice qui la porte et la recouvre comme elle le faisait jadis. Sa nourrice qui la chérissait.

fóstra
nanie
Eirik_gjermund


Le mollet de l'homme K.O. saignait, le muscle presque arraché. Hund en avait les babines pleines de sang.
Eirik ignorait si la toute jeune-fille avait été déflorée. A son âge, elle devait être vierge, sauf si elle avait subi des horreurs étant plus jeune encore.
S'il y avait bien une chose qu'Eirik détestait, c'était les violeurs. Des lâches pervers. Jeune, il avait commis une erreur. Il avait couché avec une femme trop ivre qui bredouillait des "non" mais Eirik était si saoul qu'il les avait ignorés. Malgré l'absence de violence, c'était bel et bien un viol. Le lendemain, il avait revu la jeune-femme et elle ne se souvenait de rien.
C'était un épisode secret de la vie d'Eirik.

En couvrant Val de sa chemise, il vit une matière poisseuse sur son pubis. Une rage froide le prit, il laissa la blessée et égorgea l'homme dont le sang abondant excitait Hund. Il fallait partir avant qu'il ne le bouffe, et il fallait surtout s'occuper de Val.

Elle délirait. Elle semblait parler à sa mère... Elle sanglotait. Eirik la prit dans ses bras et lui caressa les cheveux.

Shhh... Allt kommer att bli bra *.
Pappa tar mig hem...
Murmura-t-elle, vapeuse.
Eirik ne savait pas si c'était à lui qu'elle parlait... Il pensa que non. Elle délirait.
Il la hissa avec douceur sur Hunt et grimpa, la tenant fermement dans ses bras. Sa tête dodelinait, maculant l'avant-bras musclé de sang.
Il fallait partir.

Hund. Hund !
Profitant de l’inattention de son maître, le molosse déchiquetait la gorge du violeur, qui se vidait avec des gargouillis. Le chien-ours rejoint Eirik comme si de rien n'était.

Au village, Eirik ne se soucia pas des regards appuyés, effrayés ou curieux et chevaucha jusqu'à l'auberge. Il donna un ordre rapide au palefrenier et s'engouffra dans le bâtiment.

Lison !




* Tout ira bien (en suédois)

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Sa langue natale
Lison_bruyere
La petite Marie Anne était la nouvelle marotte de Milo. Dès qu’il s’était levé de sa sieste, il avait réclamé la charmante petite fille, à peine plus jeune que lui. Vénus s’était proposée pour emmener l’enfançon et sa fille, et laisser ainsi à la jeune mère le soin d’attendre le retour d’Eirik. Depuis, Fanette allait et venait entre les tables. La salle vide résonnait de ses pas nerveux comme un écho à son inquiétude.

Enfin, le Nordique poussa la porte de l'auberge.

– Lison !

Elle se précipita. Le corps de liane de la blonde semblait mollement abandonné dans ses bras. Sa tête brinquebalait contre l'épaule masculine au rythme des foulées empressées de l'homme. En s'approchant, elle perçut le sang qui souillait de carmin les quelques mèches claires de la jeune fille autant que le bras d'Eirik. Elle pâlit, et se glissa dans les pas du Gjermund qui s'engageait déjà dans l'escalier. Elle se faufila devant lui en arrivant sur le palier et lui ouvrit la porte, s'effaçant pour le laisser entrer. Il la déposa délicatement sur l'une des paillasses de la grande chambrée et se redressa.

C'est alors que Fanette prêta attention à son visage. Ses sourcils froncés semblaient rendre son regard plus glacé encore et ses mâchoires crispées donnaient à ses traits l'impression de s'être figés dans une colère froide. De nouveau, elle posa ses yeux sur Val qui gisait sur le matelas de paille.

– Que s'est-il passé Eirik ? Qui lui a fait ça ?

Tout en écoutant le Nordique, qui, en quelques mots et davantage de grognements lui expliqua sommairement les circonstances dans lesquelles il avait trouvé la jeune fille, la fauvette s'était posée sur le bord du lit. Délicatement, elle souleva la tête de la blessée pour la caler au mieux sur un coussin d'étoupe, et laissa rapidement courir ses mains sur les bras et les jambes inanimées. Apparemment, la seule plaie visible se situait au niveau de sa nuque. Ses cheveux longs étaient parsemés d'herbes sèches et sa peau, pour les endroits visibles, s'était souillée de terre. Elle posa une main douce sur la joue de la blonde.

– Tu m'entends Val ? Tout va bien maintenant, tu es en sécurité.

Elle tenta d'habiller sa voix de fermeté, mais le tremblement léger de son ton trahissait la peur qu'elle ressentait encore devant le corps presque inerte de la victime. Elle serra la longue main fine de la jeune fille et fut surprise de sentir en retour l'étreinte ténue de ses doigts. Elle lui sourit, sans bien savoir si, derrière ses paupières qui peinaient à s'ouvrir que pour mieux se refermer, elle la distinguait.

– On va s'occuper de toi, ne t'en fais pas. Tu seras vite sur pied.

En attendant qu'on puisse trouver un hypothétique médecin dans une si petite bourgade, il fallait apporter les premiers soins sans attendre. Elle se leva et passa devant le blond, avant de redescendre au rez-de-chaussée.

– Eirik s'il vous plaît, pourriez-vous me trouver des linges propres, en quantité ?

De retour dans la salle commune, elle alla déloger le cabaretier qui profitait du calme de la relevée pour ranger son office. Elle lui fit mettre à chauffer de l'eau et commença la valse des seaux pour monter à l'étage de quoi changer la bassine régulièrement. Elle lui fit également préparer une décoction de thym. Bien que tout à fait ignorante de l'art de la médecine, la fauvette avait avait dû assister bien trop souvent son diable de Corleone, toutes les fois où il était revenu blessé de ses "missions" et elle en avait retenu quelques connaissances qui s'étaient avérées parfois utiles. Elle savait recoudre une plaie, même si elle détestait le faire. Eirik devait d'ailleurs encore porter sur le flanc les stigmates de ses travaux de couture à l'hiver précédent. Et elle connaissait désormais les bienfaits de la décoction de thym dans le nettoyage des blessures. La plante aux petites feuilles agréablement odorantes pouvait ralentir l'apparition des humeurs malsaines qui finissaient par gangrener les chairs.

Quand tout fut prêt, et après s'être soigneusement passé les mains au vinaigre, l'Angevine nettoya la plaie. Assise au bord du lit, elle bascula la tête de la jeune fille de côté pour accéder plus facilement à sa nuque. Les longues mèches blondes s'étaient agglutinées sur les chairs éclatées, prisonnières d'une gangue de sang poisseux qui commençait à sécher.
Patiemment et avec délicatesse, elle les retira une à une, ôtant avec le linge humide toute trace de souillure, fut-elle de sable ou de sang, puis, écartant au mieux les cheveux qu'il aurait été plus simple de couper, elle s'évertua à tamponner la meurtrissure de la décoction de thym.

Une fois la plaie nettoyée et la chevelure débarrassées des herbes folles qui s'y étaient accrochées, Fanette ôta d’abord la trop grande chemise qui couvrait Val, puis la débarrassa des vêtements à demi-déchirés qui laissaient entrevoir sa nudité de manière bien trop évidente. Elle se pinça un coin de lèvre, partageant les craintes évoquées plus tôt par le Nordique, et se reprit tout aussi vite, préférant accompagner chacun de ses gestes de paroles douces pour réconforter la jeune victime. Par chance, la peau claire ne révélait aucune autre plaie, confirmant ainsi son premier examen, rapidement réalisé par-dessus l'épaisseur des tissus, à l'exception d'une main dont les ongles et les phalanges étaient meurtris. Elle les nettoya également avec la décoction de thym, puis fit une toilette complète à la jeune fille, comme si l'eau propre suffisait à débarrasser chaque parcelle de sa peau du souvenir de son agression. Quand elle eut achevé, elle s'efforça de la redresser pour lui enfiler une chainse de lin, et la réinstalla confortablement dans les coussins d'étoupe avant de la couvrir d'un drap.

L'Angevine fit monter un fauteuil dans la chambre pour veiller Val. Il n'était pas très confortable mais elle y était toujours mieux assise que sur une escabelle à trois pieds. D'autant que, de nouveau, son ventre tirait, sans doute sous l'effet du stress de la journée.

Il ne restait plus qu'à attendre.
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Emmaa
Il y a quelque temps une Lison m'avait aidé.
A prendre goût à la vie suite à une petite fugue mais sachez bien que le passé de la brune n'est pas tellement réjouissant.
Mais pour savoir ça, il va falloir patienter un bon moment! La jeune Ema n'est pas prête à le raconter.

Après avoir rencontrer donc cette jeune femme accueillante, je me retrouve à voyager avec elle ainsi que son groupe de voyageur.
Plus ou moins jeune, femme et homme. Animaux aussi, plus ou moins dangereux.
Elle se rappelle qu'on lui avait dit de faire attention au cheval par exemple.

Pendant ce voyage, une chose étrange c'était produit et c'était même devenu un cauchemar.
La pauvre petite Val.

Les hommes, des porc vraiment, Et encore peut être sont t'ils mieux ses animaux.
C'était vraiment horrible, elle avait été agressé.
Emma n'entendait pas tellement les éventuels détails sur ce qu'il se disait.

Par contre elle entendit:

- Eirik s'il vous plaît, pourriez-vous me trouver des linges propres, en quantité ?

Elle regarde Eirik
Laissez j'y vais...

Elle avait aperçu une pile de linge et lange un peu plutôt et du coup elle se précipita dessus.
Il y en avait quoi, peut être une dizaine de linge, et un peu moins de lange.
Mais elle avait tout apporté la petite brune.


J'espère que c’est suffisant Lison.

Puis elle continua
Dites, elle va s'en sortir et allé mieux hein?
La question était plus ou moins à toutes personnes présente.
Elle avait besoin d'être rassuré la jeune Emma


Peut être que cette histoire revivait quelque chose en elle, qui sait...
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