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[RP] Mon fils ma bataille, procès de Fanette.

Declann_vautier
Voilà, c'était le jour J. Le jour où pour la première fois de mon existence, j'allais essayer de sauver une autre peau que la mienne. Fanette m'avait tout dit, tout avoué, et mon boulot maintenant, c'était de faire entendre la voix de la raison et celle de la justice. Pas franchement facile-facile. Mais j'avais promis, je m'étais engagé, alors y avait plutôt intérêt à ce que je me débine pas !

Je m'avance en inspirant profondément, en essayant d'oublier que des tas d'yeux se posent sur moi et que chacun de mes mots sera étudié, décortiqué, et encore plus analyser qu'un cadavre à la morgue. Allez Declann, c'est à toi, je m'encourage en m'arrêtant.


- Mesdames, Messieurs. Nous savons tous pourquoi nous sommes ici. Pour juger cette femme du crime d'avoir projeté l'attaque de son ancien époux, Roman di Medici. C'est que ce qui nous a tous amené jusqu'ici. Mais êtes-vous bien certains, Mesdames et Messieurs, de tout ceci ? Saviez-vous, par exemple, que celle que l'on accuse aujourd'hui se nomme Fanette Loiselier, et non pas Petersen ? Son ancien mari aurait-il oublié le nom de la femme qu'il a autrefois prise pour épouse ? Et a-t-il donc oublié son propre nom de famille ? Je ne voudrais pas risquer de le froisser en omettant une partie de son nom. Peut-être craignait-il qu'il ne joue en sa défaveur ? Peut-être pensait-il que la justice se laisserait abuser par un nom qui, en général, se trouve du côté des accusés et non pas des plaignants ? Je suis pourtant certain que personne, ici, n'osera remettre en doute les assertions du sieur Roman di Medici Corleone à cause de son patronyme.

Je pointe Fanette d'un doigt. Ni ma voix ni ma main ne tremblent. Je suis droit et fier comme la justice, Artaban, ou qui que vous vouliez.

- On accuse aujourd'hui cette femme, Fanette Loiselier, d'avoir fomenté une attaque contre son ancien époux, le sieur di Medici Corleone. Il prétend être la victime de cette jeune femme à qui il a arraché le droit de voir son fils Milo pour le simple plaisir de la faire souffrir, mais qui serions-nous, pauvres mortels, pour oser imaginer qu'une famille telle que celle des Corleone se laisserait attaquer sans protester ? Qui oserait insinuer ici qu'un homme comme Roman di Medici Corleone, qui gagne sa vie en ôtant celle des autres, n'aurait pas été capable de se défendre contre quelques individus ? Qui oserait douter de la culpabilité de Fanette Loiselier, femme sans grande ressource, qui avait pour seul espoir de pouvoir revoir un petit garçon dont elle a été privé durant dix mois parce qu'enlevé par des malfrats ? Elle qui a passé presque une année à la recherche du petit Milo quand son propre père l'avait déjà relégué aux pertes et profits ?

Je me tais une seconde. Ce n'est pas encore le moment d'aborder ce sujet avec plus de précisions, mais j'ai tenu à soulever, déjà, ce point. Je me concentre et reste calme. Il est temps d'appeler les témoins. Trop en dire d'un coup serait assommant, et je préfère distiller mes remarques et révélations une à une.

- Mais trêves de paroles sans preuve directe. J'appelle auprès de moi le premier témoin de la défense !
Finlams, incarné par Lilye
Le vieil homme rentre dans la salle de jugement. L'armure portant quelques mouches de rouilles ayant résisté a l'entretien. De la poussière ternie l'acier dont les spallières, l'avant du casque a large bord et le cuir de la brigandine sont peint en brun pour représenter les couleurs de sa compagnie. La jambe boiteuse est entourée de cercle d'acier par endroit ainsi que d'une prothèse suivant les articulations pour l'aider a reposer sa jambe lorsqu'il est debout et l'aidant a ignorer ses boitements plus aisément... Malgré la douleur chronique qui persiste de le lancer de ce membre malade.

Lance et épée longue ont été laissé a l'entrée du tribunal... APrès avoir réclamé avec force, cri, insulte qu'il réclamait un papier prouvant qu'il les avait laissée ici afin de pouvoir faire procès aux gardes si ses armes... Disparaissaient. Ouais. Il est venu ici en tant que coupable et du coup il se venge a sa manière.

Il s'approche de la chaise ou est censé se placer la personne qui doit parler avant de s'y assoir lourdement. Laissant la mi main de chair gantelée sur le genoux de la jambe intacte afin de s'appuyer plus dessus.

Edvald "Adieu" Le Grof. Lieut'nant d'la Bannière Brune. Et mercenaire.

Il renifle bruyamment avant de gronder en réfléchissant au contexte depuis le départ.


J'd'abord croisé l'gars a un jour d'marche d'ici. M'causait d'sa femme qu'était cinglée p'is tout. QU'il lui avait enlevé le marmot car elle était "instable", "folle" p'is pleins d'aut' truc. Bon suis pas la pour juger. Et j'm'en foutais sincèr'ment... Suis ensuite tombé sur Fanette qui causait alors avec ma cliente qu'j'escortais. Erra. A parement l'histoire était différente. Coup, menace sur elle, viole, ... Le genre de vie de famille qu'j'adore, quoi.

Il gronde un ricanement suite a son sarcasme. Roulant de l'épaule droite en produisant quelques cliquètements des spallières lorsqu'elles entrent en contact avec le plastron.

Mais encore une fois j'en avais rien a foutre. J'ai proposé a la femme qu'ma compagnie pouvait l'aider. Suffisait qu'elle signe et on était parti. Elle a d'abord refusée. Et a parement le jour du départ il est venu avec son frangin pour la menacer et la cogner. J'dis "a parement" car j'étais pas la. 'sque j'sais c'est qu'elle est venue nous voir en étant choquée et résolue. Elle a c'la dit qu'elle refusait qu'il soit frappée comme condition... Même si l'objectif principale restait de récupérer le gosse.

Il pose son coude sur son coude avant de faire un geste de l'avant pour démontrer l'absolu nécéssité de récupérer l'enfant. Et que si il fallait le faire la compagnie n'hésiterait pas a user de moyen peu ... Légale.

On y est allé avec une auxiliaire qui devait faire en sorte de convaincre le gars de le faire sans user d'violence aussi... Marquante que la notre... Et on a d'mandé au gars qu'il donne les infos... Mais il a refusé jusqu'a ce que j'en ai marre ou il a enfin donné un nom. "Gabrielle". Celui de son frangin. J'ai éssayé d'le convaincre d'lui écrire pour amener le marmot... Mais encore... Non... Alors j'ai frappé. Et menacé. Il a alors dégainé quant j'ai menacé la vie d'son enfant et d'son frangin et m'a planté avec un surin empoisonné qu'voici.

Il sort l'arme de sa besace arrière bien planquée. Il sait ce qu'il risque mais refuse de laisser l'arme entre main de garde qui aurait pu la perdre.

Le poison n'est pas alchimique. Et il a été amoindris par la plate et le gambison. Mais j'ai bien dégobillé quelques heures. Tilda, ma soeur d'arme qui m'a suivie pour la mission, l'a du coup assomée. Mais elle s'est emportée. Et a peut être cognée plus que de mesure. Si c'est le cas je dois moi recevoir la punition car j'aurais échoué a la garder calme. Mais bref...

Il éloigne l'arme sur la petite table pour la porter a l'attention de l'avocat, juge ou qu'importe. L'arme portant encore son sang et peut être du poison au niveau de la garde.

On a ensuite loué un chariot de bucheron et recouvert le gars d'un drap crasseux et on s'est fait passer pour des miliciens après avoir retiré nos couleurs brunes. Et on l'a trainé jusqu'au camp pour le garder. Chaque jour je passais et lui disait d'écrire. Chaque jour j'insistais sur l'fait qu'il était foutu.

Sa main de fer se porte sur la table. Les doigts fermé dans un poing il la pose comme s'il s'agissait de la gestuelle sicilienne "traditionnelle" et qu'il la pose a plusieurs reprise sur le meuble devant lui pour insister sur la situation de l'homme.

Mais il était con... Du coup on l'a gardé plus longtemps jusqu'a ce qu'il craque et contacte son frangin ou on a procédé a l'échange... On le nourrissait ceci dit suffisamment pour pas qu'il dépérisse... Et on le soignait moyenn'ment pour pas qu'il crève... Mais pas de trop pour pas que le travail nous coute plus que s'qu'il nous rapporte.

Un long grondement alors qu'il s'appuie sur la table. Sans doute le meuble aura quelques griffures a cause des articulations de l'armure... Mais qu'importe pour le moment.

Si j'devais le refaire j'le referais. On a été payé pour une mission et on l'a réussie. Ramener un gosse a sa mère. Un gosse qui était parti pour l'Italie en Florence chez "l'oncle" d'après le gars. Loin d'sa mère. Sans doute que l'gars aurait trouvé une mère de substitution... Les Corléones trempent leurs queues n'importe ou au point d'plus savoir si c'est des criminels ou des politiciens... Si il y'a une différence ent' les deux.

Il gronde un ricanement. Nouvelle pique sur la noblesse dissimulée.

Mais j'ai réussi mon boulot. Même si j'ai outrepassé en partie les nécessaire du contrat... Mais c'était ça ou alors on le tape au fin fond d'un trou creusé dans une tombe et on l'ouvre tout les deux jours pour voir si il a enfin craqué... MOi j'dis... On lui a épargné le pire car...

Ses lèvres se tordent dans un sourire. Laissant les dents visible par la joue arrachée apparaitre plus via le rictus mauvais...

Je peux être... Très imaginatif... Quant il s'agit de malmener mon prochain...

Un autre ricanement grinçant... Avant qu'il ne porte les mains sur la table. Reprenant le visage martial et aussi sauvage que calculateur par rapport a celui de la bète cruelle et sanguinaire d'il y'a quelques secondes.

C'est bon ? Pas d'question ? Parce que j'ai une compagnie de mercenaire a diriger et y'a sans doute une guerre inutile dirigée par des mégalomanes se disant incarner des valeurs "féodales", "d'honneurs", ou de "chevaleries" quelque part. Et j'compte bien aider cette... "noble noblesse" qui a tant besoin d'mes services...
Maurice_garde
Maurice est distrait,
Les plaidoiries sont longues, son cerveau de piaf n'étant pas capable de se concentrer davantage que sur une phrase de 6 mots maximum. La nuit fut courte et forcément l'ennui se mêlant à la fatigue le gros semble piquer du nez debout. Afin de s'occuper l'esprit et les mains il commence à agiter le gourdin, le faisant fouetter l'air, revers puis coup droit on se croirait presque à Roland Garros. Il écoute le bruit que cela fait en affichant un sourire de gosse.

Lorsque soudainement ses billes noires sont attirées par un cadavre ambulant qui fait irruption dans le tribunal. Hubert ayant laissé rentrer ce connard, c'est ainsi que le nomme Maurice dans sa tête "le connard en armure". Il suit du regard Edvald se souvenant très bien de lui, trop bien sans doute, sa joue porte encore les traces de la mâchoire de ce pestiféré. Lorsqu'il passe à sa hauteur Maurice émet un grognement sourd puis avance de quelques pas pour le surveiller de près, en oubliant sa principale mission : l'accusée et le plaignant. Il en a même oublié la dame avec sa canne qu'il voulait à tout prix surveiller, décidément ce n'est pas son jour.

Le vieux prend la parole, Momo retrouve toute sa concentration et n'en rate pas une miette ce coup-ci. Lorsqu'il sort une arme qui aurait dû être confisquée par Hubert le gros Momo se retourne vers son collègue et lui fait signe de s'approcher et celui ci s'exécute sans broncher.


Maurice gronde à l'oreille d'Hubert, se voulant discret il ne l'est finalement pas tant que ça sous l'énervement : Tu l'as pas fouillé cet abrutis ?!
Et le collègue hausse les épaules en gardant son sourire d'agent touristique au top de la forme puis rétorque plus bas : Hé si, enfin c'est une carcasse de fer il est une arme à lui tout seul !
Momo le repousse en lui assénant un coup dans l'épaule puis s'avance à nouveau pour se positionner juste à côté d'Edvald en continuant d'agiter son gourdin d'un air mauvais, prêt à en découdre.
Declann_vautier
J'écoute avec attention chaque mot prononcé par le premier témoin. Lorsqu'il en a fini, je laisse passer quelques secondes de silence avant de m'avancer de nouveau au centre. Je fais quelques pas, sans dire un mot, puis me lance :

- Voici un récit bien différent que ce que l'on nous a servi de prime abord. Ainsi donc Messire di Medici Corleone n'a pas été attaqué par hasard. Violences contre son ancienne épouse, enlèvement d'enfant, insultes, actes de cruautés... La victime serait-elle finalement le bourreau ? C'est une question que l'on peut réellement se poser.


Je m'approche de Fanette et reste auprès d'elle.


- Mais ce n'est là qu'une partie de l'histoire. Ce n'est là qu'une mince partie des révélations qu'il y a à apporter sur cette affaire. Car Messire di Medici Corleone n'a pas eu qu'un petit garçon avec la Dame Fanette, mais deux. Une fillette. La petite Stella. Une enfant chérie par sa mère et que le Destin lui a arraché. Dame Loiselier a tenté de la sauver, coûte que coûte, lorsqu'elle est tombée malade. Quant à son père ? Inutile de s'encombrer avec un enfant souffrant. Les Corleone ne sont-ils pas connus pour compter plusieurs empoisonneurs ? Une goutte de ceci, une goutte de cela, et l'enfant ne souffrira pas. N'est-ce pas ? Sauf que lorsque le Ciel a rappelé l'enfant, le père a accusé la mère du pire des crimes. Il l'a accusé d'un acte dont elle aurait été incapable. Pour se déculpabiliser ? Ou pour torturer encore un peu plus une femme honnête ?


Je me tourne vers la salle.

- J'appelle le deuxième témoin !
Finlams, incarné par Lilye
Le vieux mercenaire a terminé son histoire et l'avocat reprend son plaidoyer. Le vieil homme se lève avant de commencer a emboité le pas vers la sortie avant de voir les deux gardes l'un a coté de l'autre. Momo. Jouant de son bâton agressivement. Les lèvres du vétéran se tordent en une grimace avant de replacer les phrases qu'il a entendue plus tôt... Il est un abrutis... Une longue respiration grondante comme un grognement animal s'arrache lentement de sa gorge avant de reprendre sa marche...

Il s'arrête ensuite vers le garde au gourdin avant de lui sauter dessus en voulant lui lancer un coup de tête casqué maladroit dû a l'âge et a la perte de contrôle de ses humeurs. Hurlant une imprécation menaçante.

J'VAIS T'APPRENDRE A ME COGNER ! ENFANT DE PUTAIN ! QUI EST L'ABRUTIS MAINT'NANT ?!

Avant d'être assaillit par le second garde... Et sans doute d'autres qui viennent a son aide... Et des spectateurs. Il finira encore en prison. Mais au moins il se serait vengé !
Maurice_garde
Il ne l'a pas vu venir celle-là ou plutôt celui-là, Maurice se retrouve tout à coup dans une situation qui le dépasse puisque le tas de ferraille se défoule sur lui et il a beau être costaud il n'est pas invincible. Momo le gourdin toujours en main s'occupe de lui en foutre des coups dans le dos en grognant sauvagement. Hubert lui la joue plutôt diplomate et se la joue médiateur plutôt que d'aider son collège :

- Dites les gars, vous pourriez attendre qu'on ai fini le procès. Allez allez... on se dit pardon et on remballe ses jouets.

Puis après quelques secondes où les deux se foutent sur la gueule il décide quand même de parcourir la distance qui le sépare de la sortie en courant et de siffler les deux abrutis de gardes supplémentaire qui se font la sieste sur le parvis.

- Foutez moi ce rigolo au trou !

Momo complètement sonné et les deux autres eurent bien dû mal à calmer la bête puisqu'il ne cessait d'aboyer, d'insulter et de tenter de se débattre pour en finir coûte que coûte mais ils arrivèrent quand même à le traîner de force jusqu'aux geôles où il aura le temps d'y réfléchis. Hubert n'ayant pas eu l'envi à ce moment là de se salir s'est bien empressé de refermer la porte derrière eux sans daigner donner un coup de main. Il regarde à présent la salle puis la juge et s'exclame :

- Veuillez excusez cette aparté; considérez cela comme une réjouissance pour les amateurs de combats de chiens...

Un raclement de gorge et il reprit place devant l'entrée.
--Fanette_loiselier
Fanette ne mouftait pas. Quand son avocat reprit la parole après le vieux mercenaire, elle imprima une petite moue incertaine. Peut-être était-il de bonne guerre de grossir un peu le trait, après tout Roman avait conservé ses sutures au visage. Mais elle n'avait ramassé que quelques gifles, pouvait-on réellement parler de violence ? Celle plus pernicieuse des mots, des refus, des attitudes pouvait-elle réellement compter ? Elle glissa un regard vers cet homme qui avait tant changé qu'elle n'était plus vraiment sûre de le connaître. Peut-être était-ce sa façon d'exprimer son chagrin pour la perte de leur fille ? Et après, aurait-elle dû tout accepter sous prétexte qu'il avait des remords pour le piètre père qu'il avait été jusque-là pour ses deux enfants ?

La rixe qui éclata entre le vieux mercenaire et les gardes la tira des réflexions stériles qu'elle ressassait depuis la mort de sa Piccolina. Tous les regards se tournèrent vers les belligérants et si quelques personnes s'interposèrent, un murmure amusé parcourut la foule. Le public en aurait décidément pour son argent, quand bien même n'avait-il rien payé pour assister au spectacle.

Edvald fut évacué tant bien que mal et le calme revint dans l'assemblée, sous le regard sévère du juge. Oliver, appelé comme second témoin, s'avança alors, un carnet à la main.
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Agnes.de.sorel
Le procès venait de reprendre. Dans sa robe de juge qui lui allait si bien, Agnès n'emporta pas son épée pour compléter le tout. En salle de tribunal il valait mieux éviter. Même si ce jour là, elle aurait voulu avoir de quoi trancher quelques têtes elle-même.
Posant son magnifique séant sur le siège de son trône d'un jour, le marteau lui servant à ramener l'ordre non loin de sa petite main droite. Il lui fallait maintenant attendre la première plaidoirie du défendeur. Un avocat. Cette fois-ci le procès promettait d'être un peu plus animé.
Tout le monde fut en place en quelques minutes et elle donna le signal du top départ. Promettant à la journée d'être extrêmement longue.


CLAP ! CLAP ! Acte 2 ! A vous Fanette ou bien l'avocat !


Ecoutant chaque mot qui sortait de la bouche, la Sorel fit aller ses yeux d'une personne à l'autre dans l'assistance. Essayant de se forger un avis tant bien que mal dans ce flot de paroles tout en sachant que c'était le début. Lorsque fut venu le temps du premier témoin. Agnès du retenir un énorme "Encore vous". Parce qu'en effet, ce tenait devant elle, Edvald. Ce prénom qu'elle avait du mal à prononcer.
Quelques charmants mots fut à la sortis de sa bouche sans toutefois être choquant. Surtout lorsqu'on avait déjà eu affaire à ce curieux personnage d'une laideur à faire pâlir un mort. Ce qui était étonnant, c'est que la Sorel ne le trouvait pas si horrible que ça. Et de ça, les quelques témoins en tavernes auraient pu le confirmer puisque cette dernière avait confessée aimer les hommes à balafres. Même si Imbault n'en avait pas et que ça, elle ne l'avouerait pas. Qu'elle l'aimait bien. Le bras droit armé de la Justice. Cependant, il y avait de cela quelques mois, l'ancien Ecuyer avait déjà fait confiance et avait prit une claque magistrale. Si, la Sorel aimait les balafres, elle n'était pas maso.

Enfin. Un peu de mouvement après la fin du témoignage. Alors, que le second témoin devait prendre place. Les yeux bleus de l'Agnès se dirigèrent immédiatement sur l'Angevin. Qui était non vraiment moche en réalité. Il était une balafre à lui tout seul. Le balafré voilà, son surnom était fait pour elle.

Elle tapa fermement de son marteau. Le Juge de Touraine se leva de son siège afin de prendre la parole.


- Sieur Edvald, vous êtes ici en qualité de témoin. Je ne vous autorise pas à taper mes gardes dans MON tribunal. Vous étiez si bien à vous tenir à carreaux sans mots trop fleuris dans votre bouche.

- Allez vous placer au fond si vous voulez restez dans cette pièce mais, si vous perturbez encore une fois ce lieu vous allez finir en prison pour trois jours au pain et à la l"eau. Avec pour unique distraction un homme qui viendra du lever au coucher raconter des jeux de mots pourris pour que vous m'en suppliez de vous laisser sortir et repartir chez vous. Même si à force, je vais finir par croire que vous avez un faible pour le Procureur ou moi-même à force de vous voir.


Reprenant sa place. Elle poussa un soupire. Il fallait que le second témoin arrive avant que le bordel reprenne. Ensuite, elle ajournerait la séance pour reprendre le lendemain. Trop de paroles et de remue ménage pourrait lui faire perdre le fil du procès et il fallait mieux éviter.
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JaimeOliver, incarné par Lilye
Oliver était entré au tribunal en suivant Fanette d'un pas sûr de lui. Il avait avisé tous les gens présents dans la salle incluant les Corleone à qui il adressa un regard froid. Cette famille ne lui faisait pas peur et bien qu'il les savait capable du pire, il avait déjà eu du respect pour eux. Suite aux événements des derniers jours, il n'en avait même plus une once. Ils ne savaient que parler aux menaces et pleurnicher des rumeurs grotesques pour arriver à leurs fins, de l'acharnement même, toujours sur moins fort qu'eux.

Le brun releva ses yeux bleus sur la juge lorsque le témoin de Fanette fut interpellé. Il leva la main silencieusement en attendant qu'on lui donne la parole. Une fois fait, il se leva et s’éclaircit la gorge en saisissant son carnet de notes, prêt à témoigner.

– Bonjour votre honneur, je viens rapporter les faits dont j'ai été témoin depuis mon arrivée à Limoges cet hiver, quelques jours seulement avant la mort de Stella.

Je dirais que ça a commencé à dégénérer lorsque deux jours après la mort de Stella, Roman Corleone est venu voir Fanette pour l'informer qu'il emmènerait son fils à Florence et le laisserait chez les Medici où il serait parfaitement éduqué et où son père pourrait le voir de temps à autre. Il a précisé, quand Fanette s'est opposé à cette décision, qu'elle n'avait rien à faire chez les Medici et qu'en tant que père, il avait tous les droits, y compris la priver de son fils. Il a spécifié que Fanette était soit-disant folle et qu'elle était une mauvaise mère, que Milo serait bien mieux sans son contact.

Si le chagrin lui a fait perdre ses moyens au moment du décès de sa fille, elle n'était nullement folle. Elle s'est juste retrouvée seule, sans personne du côté de la famille du père pour l'épauler dans les démarches à effectuer. Pour preuve, je me suis chargé moi-même de fabriquer le cercueil, et c'est un autre étranger à la famille qui a prévenu le curé de la paroisse pour que l'enfant soit enterré. Dans ces conditions, il est facile de dire que la mère est folle sans avoir à se justifier de leur côté de l'immobilisme d'un père qui s'est perdu.

Votre honneur, j'ai vu Roman après la mort de Stella. Un teint blême, des yeux cernés... Il avait mauvaise mine, la mine de quelqu'un qui est brisé certes, mais de quelqu'un qui tente de soulager sa souffrance dans la drogue et l'alcool.


Jaimeson continue son témoignage sans hésiter, déterminé à révéler ce qu'il sait.

– Suite à la mort de Stella, Fanette a tenté de voir son fils, elle s'est vu opposé des refus, avec plus ou moins de véhémence. Une amie proche de Roman et Gabriele a effectivement tenté de la tuer, si je n'étais pas descendu dans la salle commune du Lupo ce soir-là, Fanette serait morte étranglée par cette amie des Corleone.

Oliver marqua une pause de quelques secondes en se remémorant la scène. Il serra les mâchoires, ayant envie de cracher son mépris mais il inspirant calmement et termina son témoignage.

– Vous savez, j'ai entendu Fanette dire qu'elle voulait que Milo puisse vivre avec elle et profiter tout autant de l'affection de sa famille paternelle. Qu'elle ne se serait sûrement jamais opposé à ce que Milo passe du temps avec son père. Si les deux frères Corleone avait fait preuve d'un peu de compassion à son égard en lui permettant de voir son fils et sans lui faire croire qu'ils allaient lui arracher, elle n'en serait pas arrivée à cette solution extrême d'une mère effrayée à l'idée de ne plus jamais serrer son fils dans ses bras. D'ailleurs, si vraiment son idée n'était plus de lui arracher son fils, pourquoi ne pas l'avoir laissé passer un peu de temps avec elle, en signe de bonne foi ?

Il leva les yeux de son carnet vers la juge en terminant.

– Je vous remercie.

Il reprit place doucement, les yeux rivés sur la juge.


Amalio
Après ce discours qui n'avait pas manqué de faire bouillir de rage le patriarche Corleone, retenu à sa place par la sage main de sa vieille épouse (qui, en fait, lui écrasait les doigts avec fermeté pour l'empêcher d'ouvrir sa gueule), le vieil italien tourna les yeux vers la juge. À qui donc était la parole, à présent... ?
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Roman.
Le témoin de Fanette avait donné sa version des faits, bien sûr brodée d'or et de fils de soie. C'était le jeu, après tout, même s'il avait lui-même bien plus réaliste version à donner. Roman attendit que la juge prenne la parole...
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Agnes.de.sorel
Agnès écoutait avec sérieux les paroles des personnages qui défilaient devant elle. Le second témoin était particulièrement éloquent et si elle avait été du genre maternelle. La Sorel aurait pu se laisser attendrir par le discours. Cependant, la Justice se devait être impartiale et neutre alors, gardant son visage de circonstance, le juge fit signe au dernière témoin de la défense qu'il pouvait repartir.

- Merci pour votre témoignage.

Posant ses yeux sur le procureur, la jeune femme enchaîna.

- C'est au tour du procureur de faire d'appeler ses témoins.


CLAP ! CLAP ! Acte 3 ! Au Procureur et à ses témoins.

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[
Albin.
Les jours avaient passés. Le procès pouvait reprendre avec un nouveau procureur, le juge n'avait pas changer. Oui un nouveau conseil avait été élu.

Il avait fallu à Albin le temps de prendre connaissance du dossier et ce n'était pas facile surtout quand on avait pas suivi l'affaire depuis le début.

Un regard vers Agnès avant de lui demander.


Nous devions prendre la parole je crois ?

Puis à l'assistance après approbation du juge.

Nous sommes Albin d'Ar Sparfel, le nouveau procureur du Duché de Touraine. Nous reprenons donc l'affaire en cours et appelons Messire Roman à venir raconter sa version des faits.
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Roman_di_medici
Roman se leva et s'avança.

- Le décès de notre fille Stella est à l'origine de toute cette histoire. J'étais en voyage lorsque Fanette m'a écrit un courrier pour me prévenir que la petite allait très mal. Je me suis hâté vers Limoges où j'ai découvert une enfant très mal en point. Il n'était pas possible de la guérir. J'ai appris qu'elle était tombée malade parce que Fanette avait parcouru les routes dans le froid et l'humidité avec elle, alors qu'elle a une constitution fragile depuis sa naissance. Elle n'aura pas survécu à ce mauvais froid. Mais sa mère, elle a sombré dans la folie, et ce même avant le décès.

Il humecta ses lèvres, s'éclaircit la gorge pour se maîtriser. Evoquer la mort de Stella lui était terriblement pénible.

- Je dois revenir un moment en arrière. Il y a deux ans, notre fils Milo a été enlevé par le jeune homme dénommé Claquesous, frère de Montparnasse, celui qui a violé ma jeune cousine il y a quelques années. Bien sûr, Claquesous constitue donc un danger votre notre famille. Lorsque Stella a été malade, Fanette a repoussé l'aide de mon frère Gabriele, ainsi que celle de mon amie Lénu, marraine de Stella, alors qu'ils sont tous les deux versés dans la médecine. Mais savez-vous de qui elle a accepté de l'aide ? De Claquesous ! Elle a accepté que cet homme donne des "remèdes" à notre fille ! Celui-là même qui avait enlevé notre fils ! À partir de là, comment la croire encore saine d'esprit ? ... Stella est morte après cela. Je lui ai fermé les yeux.

Au souvenir du petit visage figé et froid et du petit corps maigre qu'il avait recouvert d'un drap, il frémit. Mais il fallait continuer.

- Peu de temps après, je suis allé annoncer à Fanette que je prendrais Milo avec moi. Que je lui retirais notre fils. En effet, comment laisser mon garçon à cette femme, après tout cela ? Je ne le sentais pas en sécurité avec elle. Je lui ai dit que je le ferai élever à Florence, au palais des Medici où j'ai grandi, pour qu'il ait une bonne éducation. Mais il n'a que deux ans, bien sûr que ce n'est pas pour tout de suite. Quelques jours plus tard, j'ai fait porter une lettre à Fanette en lui indiquant que je partais à Tours deux ou trois semaines, avec Milo, Gabriele et son fils Romeo et que je revenais à Limoges avec lui ensuite.

Roman posa le regard sur ses parents, qui étaient venus le retrouver. Il leur adressa un regard reconnaissant.

- À Tours, à un moment où j'étais seul dans une taverne, mon fils étant alors avec mon frère Gabriele et son fils Romeo, les mercenaires de la Bannière Brune sont venus me trouver. D'abord la Rouge, qui a indiqué ma présence aux autres. Ensuite... et bien, il s'est passé bien des choses désagréables. Fanette était présente au début, avec son ami. Ils m'ont attrapé et frappé à de nombreuses reprises en exigeant que je leur dise où était mon fils. Bien sûr, je ne leur ai rien dit. Alors la Rouge m'a torturé. Elle a tenté de provoquer mon étouffement et ma noyade. Ensuite, Edvald m'a encore frappé. Puis j'ai été emmené dans leur camps. Vous voyez encore, tel que je me présente devant vous, les stigmates de leurs actes. Ils ont continué à me maltraiter jusqu'à ce que j'accepte de faire prévenir mon frère pour qu'il ramène Milo...

Roman peinait encore à se tenir droit, ses côtes douloureuses l'empêchant de respirer pleinement. Il acheva cependant :

- Mais savez-vous quelle était l'exigence de Fanette ? Ce n'était même pas à elle, sa mère, que mon frère a du confier son filleul ! Mais à Edvald et sa clique.. Un enfant de deux ans, remis aux mains de mercenaires qui ont torturé son père, sous la menace d'achever ledit père ? Comment peut-on croire encore que Fanette est saine d'esprit ? Elle ne l'est plus depuis longtemps. Mon fils n'est pas en sécurité avec elle. C'est la seule chose qui m'importe. Et c'est la plus importante de toute. Milo est en danger avec sa propre mère.

Il se tut, les mâchoires serrées. Imaginer son fils vivre encore avec elle lui était une torture.
--Fanette_loiselier
Les mots de Roman attisèrent l'impuissance et la colère de la jeune mère. Comment cet homme qu'elle avait tant aimé pouvait-il mentir à ce point, en toute impunité, en regardant le juge et le procureur dans les yeux ? Comment, pouvait-elle se poser encore la question ? Elle savait bien que la vie de l'assassin Corleone était faite de dissimulations et de mensonges. Etait-il surprenant qu'il en use à présent contre elle ?
Elle s'efforça de juguler ses larmes, et tourna un regard vers le jeune homme assis à côté d'elle et qui s'était désigné comme son avocat. Elle avait accepté de s'en remettre à lui. Il était sa voix, puis, ce n'était plus à leur tour de parler. Pourtant, elle ne sut se taire. Avant que quiconque ne réagisse, elle s'était dressée.

– Ce voyage, j'y étais contrainte, j'l'ai pas fait pour le plaisir. S'il se souciait de prendre des nouvelles de ses enfants, il l'aurait su et avec tout l'argent qu'il a, il aurait pu nous aider pour que je puisse les faire voyager dans de meilleures conditions. Mais, la vérité, c'est que, Stella, il ne l'a vu que trois semaines dans sa vie, et que si je ne l'avais pas fait prévenir par ses parents, il ne saurait même pas qu'elle n'est plus là. Voilà le genre de père que tu es Roman, un père absent et qui ne manifeste jamais aucun intérêt pour eux.

Si elle ne savait pas lui reprocher son attitude envers elle, jugeant l'avoir mérité, elle lui en voulait d'avoir abandonné son fils, et de n'avoir rien fait quand elle l'avait informé de son retour près d'elle. Il avait attendu quatre mois pour venir faire sa connaissance, et découvrir le visage de sa fille, pour disparaître de nouveau trois semaines plus tard.

– M'dame le Juge, j'ai jamais repoussé l'aide de Gabriele Corleone, il ment. Au contraire, je l'ai fait quérir, quant à Lenù, elle n'est jamais venue pour la soigner, elle n'était même pas en ville, elle est arrivée quand notre fille est …

Sa voix s'étrangla dans sa gorge … morte était un mot qu'elle ne parvenait plus à prononcer.

– Si elle est venue, c'est pour me faire ingurgiter du poison et tenter de m'étrangler. Et je n'ai pas cherché l'aide de cet homme qui a pris mon fils, mais il s'est imposé. J'sais pas dire si je voulais ou non mais grâce à sa potion, ma fille a semblé plus apaisée les trois derniers jours de sa vie. Ça, tu l'as vu comme moi Roman, alors ne me reproche rien quand tu n'as rien fait toi non plus.

Elle tourna un regard vers le juge et le procureur, consciente d'avoir enfreint les règles, mais elle ne pouvait admettre qu'il la considère comme un danger pour leurs enfants quand il ne s'était jamais soucié de les protéger.

– J'ai remué ciel et terre pour mon fils. Si elle est honnête, la mère de Roman vous le dira, alors qu'elle ne peut pas en dire autant de son fils. Je suis une bonne mère, et ils sont bien moins en danger avec moi qu'à vivre auprès d'un père qui gagne sa vie en tuant des gens, jusqu'ici, en Touraine.

Heureusement que ce n'était pas le procès de Roman, car, si on lui demandait de s'expliquer sur les trois assassinats commis dans la nuit du 20 août 65, elle devrait avouer avoir elle aussi tué l'un des gardes pour sauver la peau de l'assassin Corleone. Elle se ravisa et consentit à se rasseoir sur le banc, mais, tournant un regard noir vers Roman elle lui précisa :

– Si j'ai accompagné Edvald c'était pour Milo, pour le rassurer. Je n'ai pas exigé qu'on le remette au mercenaire, ton frère aurait aussi bien pu le ramener. Quand vous êtes venus m'insulter et me gifler, vous saviez où me trouver !

Elle souffla son courroux. Elle voulait qu'on n'en finisse vite. De toute manière, c'était la parole de l'un contre celle de l'autre, et avec ses ecchymoses et ses bandages, il était difficile de nier qu'il ne se soit pas fait passer à tabac, quand bien même ce n'était pas ce qu'elle avait voulu. Elle noua ses mains sur ses jupes. Etait-il si difficile de comprendre qu'elle avait perdu pied par les humiliations répétées, les menaces et surtout, cette fin de non-recevoir toutes les fois où elle avait réclamé le droit de voir son fils ? Le sang cognait à ses tempes, mais, la vague de colère passée céda place au chagrin. Jamais elle n'avait voulu en arriver là. Elle s'était efforcée de ne jamais priver son fils de sa famille paternelle, s'attristant du peu de cas que Roman faisait de ses enfants, mais pouvant au moins se consoler de voir Gabriele ou Joanne en prendre soin. Qu'en serait-il à présent ? Ses dents vinrent pincer le coin d'une lèvre. Elle sentit le nœud de larmes, douloureux à sa gorge, et ferma les yeux pour les contenir, en vain.
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