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[RP] Entre Chienne et Louve.

Axelle_casas
Les mômes. Un sac d'emmerdes à ne plus en finir. Les pleurs, les cris, les caprices, les jérémiades. Et encore, c'était le plus facile à supporter, quand ils n'étaient pas source de douleurs, d'arrachements, et de tragédies à fendre l'âme. C'était bien pour cette raison que le Casas refusait ne serait que d'envisager d'en avoir un jour. Oh, peut-être avait-il engrossé une ou deux putains, mais là était bien le moindre de ses soucis. Elles n'avaient qu'à faire attention quand c'était le risque du métier. Quant à l'émotion d'être, peut-être, père quelque part, si elle agitait son sang, elle se cachait surtout très bien. Ainsi était-il d'avoir eu un salopard pour père. Les séquelles ne traînaient pas que dans son dos.

Pourtant, au bref récit qu'il lui fut fait, sa mâchoire se contracta. S'il ne comprenait rien à la douleur que pouvait ressentir cette jeune mère. Si ne voulait même pas y penser, ni même l'envisager, l'injustice lui tirailla le ventre. Au même titre que si la donzelle avait annoncé avoir été dépossédée d'un cheval. Quoique là, ça aurait été bien pire.


Je vous aiderai. Si mes conditions vous conviennent. Lâcha-t-il simplement. Il me faudra le nom du père, tous les détails de l'affaire, et toutes les informations en votre possession. La description de la femme si vous l'avez déjà vue. Si vous ne savez pas où est l'appartement, le plus simple sera de surveiller les alentours de l'Hôtel Dieu dans un premier temps. La surveillance coute un écus par heure de planton. Et sans un mot de plus, tendit la main, attendant de voir si l'accord pouvait être conclu.
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Lison_bruyere
Un écu par heure de surveillance ... Fanette intégra cette donnée sans savoir vraiment à combien pourrait s'élever la somme globale ; beaucoup certainement, sûrement bien plus que le contenu de la petite cassette. Elle s'y était préparée. Les prochains mois, voire les prochaines années seraient difficiles sans le soutien financier du Corleone, mais elle saurait bien trouver un moyen. Pour retrouver son fils, elle était prête à n'importe quel sacrifice.

Elle s'extirpa de son assise pour sceller son accord dans une poignée de main, puis, s'empara du pichet de vin pour servir de nouveau le Gitan. Après quoi, elle prit place au bureau de l'Italien, et chercha parmi une pile de vélins noircis d'encre, celui qu'elle avait obtenu, et qui décrivait l'Italienne. Elle revint lui tendre.




Italienne, de taille moyenne, les yeux bleus, les lèvres pulpeuses, les pommettes hautes et saillantes. Brune de naissance, mais la dernière fois que je l'ai vue alors que j'étais sur les remparts de Chalon, elle était blonde. Je ne me l'explique pas mais je suis affirmatif, c'était bien elle.
 

- Je n'ai jamais rencontré Alaynna Valassi, mais je peux vous laisser cela. Elle a été la première épouse de mon mari. Mais au vu des documents que j'ai pu étudier à l'orphelinat Sainte-Catherine, ça n'est qu'une étrange coïncidence, et je reste persuadée qu'elle ne sait rien de l'identité de l'enfant qu'elle élève comme son fils.

Elle marqua un léger temps d'arrêt, avant de reprendre.

- Le père de mes enfants s'appelle Roman Corleone. Il était à Bordeaux il y a quelques jours encore, mais, je doute qu'il s'implique d'une quelconque manière dans la recherche de notre fils. Milo est né le 28 avril 1466, et on me l'a enlevé le 16 juin. De la description qu'on m'en a faite, il a hérité de mon teint clair mais pour le reste, c'est un Corleone. Ses cheveux sont châtains mais s'égayent de reflets plus clairs dans la lumière, et ses yeux, ourlés de longs cils, sont d'un vert assez clair et qui peut tirer sur le gris quand le temps est changeant.
Pour le reste, je ne sais pas trop quels détails utiles je pourrais ajouter à ce que je vous ai dit déjà. Celui qui a pris l'enfant usait du sobriquet de Claquesous. Il est mort à présent, enfin, c'est ce que j'ai pu apprendre au fil de mes recherches, de la bouche même de son frère Montparnasse. Ce dernier m'a dit que mon fils avait été revendu à une femme riche, par le biais de son orphelinat. Il affirme n'avoir aucune implication dans l'enlèvement de mon enfant, mais, en vérité, j'ignore si c'est vrai ou non et je n'ai aucune confiance en lui. C'était bien pour venger Montparnasse, que son cadet a enlevé Milo, à cause de la trempe que Roman, aidé de Gabriele, son frère aîné, lui a donnée à la fin de l'année 65. J'ignorais encore que mon fils, qui n'était pas encore né à ce moment-là en paierait le prix, pourtant, je n'ai jamais pensé que mon époux avait mal agi. Ce pervers méritait une correction pour l'odieux crime dont il s'était rendu coupable et j'crois plus à la justice des juges.


L'amertume se dessinait subtilement sur les traits de la fauvette. Elle avait admiré la loyauté de la "famiglia" pour la jeune cousine, et leur promptitude à réagir, mais elle regrettait qu'il n'en soit pas de même à présent pour son fils, alors qu'il était lui-même à demi Corleone. Roman l'avait imaginé et désiré bien avant que Fanette ne songe elle-même à devenir mère. Et malgré toutes les tensions qui existaient entre Gabriele et elle, elle avait remis son enfant entre ses bras un matin de mai, sous la grande croix de la cathédrale Saint-Etienne, acceptant de fait qu'il en devienne le parrain. Elle espérait encore, à défaut d'être jamais acceptée du clan, que son fils saurait trouver auprès d'eux soutien et protection qu'ils se portaient les uns aux autres. Mais à présent, rares étaient ceux qui se souciaient encore du devenir de l'enfançon, même son père avait renoncé.

- Si vous voulez, je vous mettrais tout cela par écrit, et pour simplifier les recherches, s'il s'agit de surveiller les abords de l'Hostel-Dieu, j'écrirai à l'homme qui dispense les cours que suit la Valassi pour connaître les jours et les heures. Ça réduira les plages horaires.

Elle soupira, restait encore un détail à régler, et non des moindres. La fauvette était décidée à rejoindre Paris, mais, le temps avait filé un peu plus vite que prévu, et le dernier voyage, sur les mauvaises routes de l'hiver l'avait éprouvée. Les craintes de Dae lui revenaient en mémoire de plus en plus souvent ces derniers jours, tandis qu'elle organisait la possibilité d'un nouveau départ. La rouquine était persuadée qu'elle ne mènerait pas cette grossesse à terme, tant elle ne s'épargnait d'efforts pour retrouver son fils. Sur le coup, elle l'avait un peu pris à la légère mais maintenant, elle pressentait que ce funeste présage pourrait bien se réaliser. Régulièrement, son ventre se durcissait douloureusement, plus encore quand elle était fatiguée, ce qui était devenu un état quasi constant. Sans compter les tiraillements à ses reins et ses hanches que les secousses du voyage aggraveraient encore. Un bref instant, son regard s'échoua sur son ventre qui la contraignait un peu plus chaque jour.

- Comment devons-nous procéder sieur Casas ? Est-il important que je monte à Paris sans attendre ?

Elle ne savait trop comment elle pourrait se montrer utile. Elle s'était bien imaginée arpentant les venelles crasseuses, à la recherche du fameux appartement, mais dans son état, cela semblait bien illusoire. Peut-être plus tard, une fois l'enfant venu au monde, si elle en réchappait ...
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Alaynna
Autre lieu, en pleine cambrousse, tard dans la nuit, avant de reprendre la route.

Italienne s'en est assise au coin du feu, sur un tronc d'arbre. Seule, et quelques vélins disposés sur mes genoux. Il y a là, missive de mon Etoile, de l'amie d'enfance, Estrella, reçue il y a déjà quelques jours. C'est pourtant moi qui aurait du lui écrire depuis des mois. Mais je n'en ai sciemment rien fait. L'Espagnole hurlera, c'est certain. Et l'Italienne, encaissera. Sans broncher. Et sans se défiler. Ritale semble avoir perdu toute trace d'émotion ou d'affect depuis quelques mois. Hormis envers mes enfants. Hormis envers les membres de notre petit groupe, malgré une évidente asociabilité récurrente qui s'est installée au fil du temps.
Ce n'est pas du dédain. Ce n'est pas de l'ignorance. No. Parce que l'Espagnole est souvent dans mes pensées. Plus d'une fois, j'ai manqué prendre plume pour la contacter. Pour la rassurer. Les mois ont passé et il est possible qu'elle ait pu me croire morte. Mais aujourd'hui, elle sait qu'il n'en est rien, sinon sa missive ne m'aurait pas trouvé. Ce foutu instinct de protection. Protéger Estrella. La tenir le plus possible à l'écart de ma vie. De mon semblant de vie. Afin qu'elle ne sache pas. Ou peut-être, en sait-elle déjà trop. Afin qu'elle ne me voit pas dans cet isolement que je me suis forgé, dans cette bulle que je me suis créée avec Anna-Gabriela et Flavio. La protéger, afin qu'elle n'ait pas à porter le poids de mes erreurs. De mes souffrances.
Ce n'est pas bien. Je le sais. Peut-être qu'inconsciemment je me venge de ce qu'elle m'a fait subir dans le passé en lui infligeant la même chose. Elle avait disparu de ma vie du jour au lendemain, et durant des années ce fut le silence, avant qu'elle ne réapparaisse. Je ne lui ai pas donné de nouvelles depuis que j'ai quitté l'Anjou. J'étais trop désespérée à ce moment là pour le faire, et ensuite, seul l'instinct de protection a prévalu. La protéger elle. Me protéger moi ainsi que ma petite tribu. Chez moi cela ne prendra pas des années mais quelques mois. Suffisamment néanmoins pour savoir que nos retrouvailles ne seront pas monotones et que peut-être, pour un instant du moins, Etoile et Astre Lunaire ne feront pas bon ménage. Avant de nous retrouver. Sans doute plus fortes encore qu'auparavant. Parce qu'elle est la marraine de ma fille et qu'elle est la seule à l'heure actuelle sur qui je sois certaine qu'Anna-Gabriela puisse compter, à l'exception de ma propre personne. Tout un pan de la vie de ma fille s'est écroulé en même temps que la mienne. Et rien ni personne ne pourra remédier à cela. Tout du moins, pas ceux qui auraient pu le faire par le passé. Le passé est une époque révolue sur lequel Anna et moi avons tiré un trait. Douloureux le trait. Mais vital pour que l'on n'en crève pas.
La missive d'Estrella est une invitation à son mariage. Elle souhaite qu'Anna et moi soyons présentes. Elle aimerait que ce soit ma fille, sa filleule, qui soit porteuse d'alliances ce jour là.
J'ai cherché tous les moyens possible pour refuser. J'ai même envisager de continuer à garder le silence. Mais je ne peux pas. Je lui dois bien ça à mon Etoile. Un courrier partira donc dans la nuit en direction de la Bretagne. Cette Breizh qu'au fond de moi je déteste. Parce que c'est là-bas que j'ai cru vivre le plus beau jour de ma vie lorsque j'avais épousé Niallan. J'ai compris par la suite, que ce jour n'était pas le plus beau, mais un arrêt de mort. J'ai cessé de vivre à ce moment là, un Serbe m'a ensuite sauvée mais lorsqu'il s'en est mort, une partie de moi s'est éteinte avec lui. Une autre partie s'en est carapatée le jour où Niallan a disparu.
Il y a pourtant encore du bon en moi, quelque chose de vivant. C'est un Sauvage qui a su faire émerger ce qu'il restait de moi. C'est encore lui, dont missive se trouve étalée sur mes genoux.
J'ai haussé un sourcil tout en contenant un brin de palpitant de mon coeur malade, quand j'ai lu sa formule de début et de fin de lettre. Comme quoi, quelque chose est encore là, tapie dans un recoin de mon être. Et il suffit que cet homme là y souffle imperceptiblement dessus pour en arracher un frémissement. Je ne m'attendais pas à ces nouvelles là. Je ne m'attendais pas à ce sourire qui est venu poindre sur mes lèvres en lisant certaines des phrases. Quand il n'y a plus d'espoir, il y a finalement, encore, un brin d'espoir.
Alors ma missive à son encontre, attendra encore quelques heures, voire journées. Celle pour Estrella est succintement écrite et prend son envol vers mon Etoile Espagnole.


Citation:
Mon Estrella,

Ne hurle pas. Tu auras tout loisir de le faire sous peu. Bien que je meurs un peu plus chaque jour de l'intérieur, ma carcasse italienne est belle et bien en vie.
Anna et moi seront présentes pour ton mariage. Mais nous repartirons aussitôt après. J'ai croisé beaucoup de chats noirs dernièrement, et tu sais combien je suis superstitieuse. Cela n'augure rien de bon. Je le sens.

Malgré mon silence. Tu me manques. Mais je n'ai pas trouvé d'autres moyens pour te protéger. Je sais que tu m'en voudras. Mais j'assume.

Ta Lune. Noire.


Quelques heures plus tard, le petit groupe galopait de nouveau dans la nuit noire.
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Axelle_casas
Verre vidé, de nouveau rempli, la jeune femme face à lui ayant des qualités non négligeables dont celle, primordiale, de prendre soin de son gosier, il lut rapidement la description en hochant la tête, avant de reposer le papier sur la table. Les traits étaient à présents gravé dans sa cervelle. Ne restait plus qu'à espérer que la ritale n'ait pas la lubie d'essayer le roux, sans quoi tout risquait bien de se compliquer. Et pas qu'un peu. Attentif de nouveau, il parvint difficilement à ne pas serrer les mâchoires à certains noms. Il était d'ailleurs foutrement surprenant qu'il connaisse finalement tous ceux qui avaient pris part à l'affaire. Mais les choses étant souvent mal faites, la principale concernée, il ne la connaissait ni d'Eve ni d'Adam.

Inutile de tout mettre par écrit, laisser des traces n'est jamais très bon et j'ai retenu ce qui m'était nécessaire.


Puis se levant, il la regarda, laissant filer un léger sourire.
Inutile aussi de vous infliger un voyage. Vous pourrez envoyer vos informations aux Yeux d'Hadès, cours de la Jussienne à Paris. Ça me tombera dans les mains.
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Lison_bruyere
A la réponse du Gitan, ses épaules se détendirent légèrement. Le coin des lèvres s'étira sensiblement pour répondre du même sourire juste ébauché qu'il lui adressa. Elle releva vers lui son minois taché de son pour accrocher un bref instant son regard, témoignant indéniablement du soulagement apporté par cette dernière réponse.
Puis elle lui tourna le dos un instant pour se diriger vers la cassette. Délicatement elle en ouvrit le couvercle. Elle recelait peut-être deux cents écus, plus ou moins. Fanette ne savait pas vraiment compter, mais ce dont elle était sûre, c'est qu'Arsen Beaumont avait estimé à six cents écus la chevalière volée dans le bureau de Montparnasse à l'automne. Elle allongea les doigts, effleurant le petit pochon de velours gris dans lequel le joaillier lui avait rendu le bijou, le saisit et en dénoua les liens. Rapidement, elle le fit glisser dans sa paume avant de se retourner vers l'homme.

- Pour le paiement sieur Casas, j'peux vous proposer une avance. Cette chevalière est estimée à six cents écus. J'peux vous donner de l'argent directement mais, j'crains d'en avoir trois fois moins dans la cassette. C'est qu'une avance hein, vous en faites pas, j'trouverais tout ce qu'il faut.

Elle tendit sa paume ouverte vers lui, offrant la bague en or, épaisse et sobrement ciselée, gravée d'un E et d'un L entrelacés. Mais contre toute attente l'homme enroula sa main à la sienne pour refermer les doigts de la fauvette autour de son présent.

- Non, je préfère de l'argent, et puis, je ne me fais pas payer d'avance. Je vous ferai porter les factures au fur et à mesure.

Elle acquiesça d'un signe de tête, en remballant la chevalière, qu'elle fit disparaître dans le petit coffret. Elle en referma le couvercle, puis, s'attarda un instant en silence devant le Casas, s'assurant qu'il n'avait plus rien à ajouter, ni à demander. Pour toute réponse, l'homme replaça son chapeau, bouffant de nouveau d'ombre la moitié de son visage déjà sombre, sonnant ainsi tacitement la fin de l'entrevue. Fanette l'escorta de nouveau dans l'enfilade des pièces qui menaient à la salle commune. Malgré les rondeurs qui galbaient presque agréablement son corps d'ordinaire un peu trop frêle en lui occasionnant bien trop de fatigue et de craintes, elle semblait se tenir plus droite, plus assurée en lui tendant la main au moment de prendre congé, et à ses lèvres, c'est un sourire reconnaissant, et pour une fois plus confiant qui s'était dessiné.
Sa main le retint un fugace instant sur le seuil de la porte, et si les mots, pauvrement laconiques furent prononcés, avec pudeur sans doute, ils portaient toute la gratitude d'une mère à bout de forces, mais qui ne pouvait se résoudre à l'abandon.

- Merci sieur Casas.

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Estrella_
« L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour ça que le présent nous échappe. ». Inconnu


[Saint-Brieuc, 03 Avril 1467]

Le lac et le reflet de la lune sur l’eau était beau à regarder et la Lune, lui faisait penser à Laynna. Estrella avait passé la fin de l’après midi à répondre à ses missives au bord du lac, qu'il faisait déjà nuit , bien qu’elle était loin de finir d’y répondre et ce qui la faisait peur, c’est que cette histoire entre Fanette et Alaynna finisse par faire des dégâts. Le jour de son mariage, l’amie d’enfance allait être là avec Anna, Estrella ne pouvait qu’être heureuse sinon elle n’aurait pas pardonné cela à sa Luna.


Depuis des mois elle attendait des nouvelles ou un signe de vie de son amie Italienne. Elle avait été déçue et blessée de pas avoir eu de ses nouvelles malgré le fait qu’elle était en colère, qu’elle vivait sa vie mais ses pensées n’ont jamais cessé de penser à sa Layna. Même qu’un soir, à Rohan elle parlait à un Rohannais d’ailleurs elle ne sait pas comment elle est en arriver à parler d’Alaynna, elle lui racontait le fait que son amie avait disparue et sûrement que dans le fond, Estrella avait besoin d’en parler comme ça, bien que le Rohannais, lui il prenait Estrella pour une folle et ne comprenait pas tout ce qu’elle lui disait, ce qui était drôle dans le fond. On dirait bien que l’Etoile aura toujours besoin de Lune à ses côtés et inversement même si parfois la Lune aime faire un silence de mort.

L’Espagnole en lisant la missive de son amie Italienne, elle était à la fois étonnée, soulagée, contente et en colère. Tout ce mélange de sentiments faisait pas mal de dégâts dans sa tête et dans son cœur mais le pire dans tout ça, c’est surtout de pas avoir eu des nouvelles de sa filleule mais des reproches, des reproches Estrella n’était pas là pour lui faire les reproches mais mettre la réalité en face de Laynna.

C’est certain que l’Espagnole allait un peu s’enflammer mais ensuite se calmer parce que dans le fond elle est très contente de retrouver sa Lune. Plume à la main, il était temps de répondre à son amie d’enfance.

Estrella a écrit:
Ma Lune,

Une chose est certaine, c’est que tu ne me verras pas venir faire semblant en mode que je ne t’ai jamais voulu de ton absence et que j’étais compréhensive et blabla , puisque tu es la mieux placée pour savoir que les hypocrites c’est pas mon truc et je ne m’excuserai pas d’être honnête car je ne te dis pas à quel point j’ai été énervée et déçue de pas avoir eu de tes nouvelles. J’ai même cru que tu étais morte un instant ! J’ai même faillit écrire à ton oncle mais difficile de le localiser en même temps cela ne m’étonne pas mais dans le fond non je sais que non et même, j’ai dû utiliser quelques pratiques pour que ma missive te retrouve.

Depuis 4 mois et demi je n’ai eu qu’un silence de ta part mi Luna! Et ça malgré le fait que je t’ai envoyé plusieurs missives que ça soit pour noël, le nouvel an, nada !

AUCUNE REPONSE.

J’ai longuement cherché pourquoi ? Et tu sais, je disais à mon Epi’, que tu te vengeais parce que j’ai fait la même chose il y a quelques années, la différence est que moi je te protégeais pour ne pas que cette folle de Josephina te tue !!! Même si tu as beau me dire que ton oncle est puissant, il aurait trouvé un moyen non, non tout ça allait partir dans une guerre de sang. Sachant que ma soit disant Tante, elle aussi , elle a des relations sociales pour faire tuer une personne en un claquement de doigt même si elle est en Espagne alors non j’allais pas prendre le risque de perdre une amie chère mais j’ai pas envie de rassasier le passé.

Et encore, ce n’est pas tous les jours que je fais cela mais… Tu as bien de la chance que je mette ma putain de fierté de côté et faire abstraction de ma colère parce que tu sais que tu es ma Luna et que tu fais partie des personnes qui est cher à mes yeux.

Durant ces quatre mois, je t’en voulais tellement que à un moment donné j’ai finit par me calmer et seulement attendre, attendre et garder espoir.

Je sais et je te connais tout comme tu sais que tu m’as également manqué mi Luna et je suis malgré tout contente de savoir que tu viendras à mon mariage avec Anna. Je suppose que Flavio ne sera pas là ?

Eh bien le fait que tu vois des chats noirs…No sé mi Luna, je ne peux pas t’éclairé là-dessus car j’ignore la signification que celui que ça porte malheur.

Tu trouveras bientôt la robe de Anna dans une prochaine missive.

Comment ça tu me protèges ? Me protéger de quoi et de qui ? Mi..erda… Dans quoi tu t’es encore mis… Mi Luna ? Non mais… combien de fois dois-je te dire, que je suis là et que je serai toujours là ! Quand ça ne va pas ou même si tu as envie d’en parler je suis là hun.

Quoiqu’il en soit donne-moi des nouvelles ma filleule, comment va-t-elle ? Elle me manque tant également. Et la fameuse question de… Comment va Flavio ?

Fait gaffe à toi sur les routes.

Ton Etoile

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Alaynna
Les lieues sont avalées, dans de grandes galopades ou bien à des allures plus modérées. Des haltes sont improvisées. Le groupe s'est enrichi de nouveaux membres, dont je n'ai pour l'instant, aperçu que les ombres sur les chevaux au gré des nuits de nos chevauchées.
Mes journées, je continues de les passer auprès de mes enfants, même si depuis peu, il m'arrive de faire irruption près de quelques âtres, à l'heure de la sieste de mes petits. Mon homme de main veille sur eux à ces moments là.
C'est durant l'un de ces moments de repos enfantins, que, bien calée contre une roche devant quelques flammes crépitantes que j'ai fait réponse à la missive de mon Etoile. Elle m'en veut. Evidemment qu'elle m'en veut. Mais contrairement à d'autres éléments, ce lien qui unit l'Etoile et la Lune, est indestructible. Et quand bien même je continuerai à m'acharner, je sais pertinemment qu'entre elle et moi, il y aura toujours ce serment d'amitié enfantine qui nous liera, et ce, pour toute notre vie.
La plume s'en glisse et crisse sur les vélins, traçant quelques déliés.


Citation:
Estrella,

Je conçois tout à fait que tu sois en colère. Je suis à même de comprendre exactement, toutes les émotions, tous les sentiments par lesquels tu es passé, ces quatre dernièrs mois. Je n'ai pas besoin de te rappeller que durant des années, j'ai ressenti exactement la même chose que toi, quand les rôles étaient inversés.
J'ai sans doute voulu te rendre la pareille pour toutes ces années où tu avais disparu. Et quand bien même, je ne t'aurai infligé cela que quelques mois. Toute cette colère, tout ce chagrin, toutes ces questions, toutes ces inquiétudes... A l'heure actuelle tu as une petite idée de ce que j'ai pu ressentir alors, quand tu as gardé silence des années durant.
Peut-être qu'une part de mon inconscient a voulu que toi aussi tu saches ce que ça fait. Mais ce n'était pas le but. No. Vraiment pas en fait.

J'ai eu une terrible dispute avec Diego en Anjou. Qu'il se soit fait manipuler ou no par Mahrya et sa propension à détourner les faits et à les arranger à sa propre sauce, je m'en cogne complètement à l'heure actuelle. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'ils sont désormais rayés de ma vie et de celle d'Anna-Gabriela. Je ne veux plus entendre parler d'eux, je ne veux plus rien avoir à faire avec eux. Et même topo pour Niallan. S'il n'en reste pas moins le père biologique d'Anna, je peux t'assurer que jamais plus je ne le laisserai s'approcher de nous. Pas après ce qu'il a fait à notre fille. Pas après ce que Diego a osé faire à l'anniversaire de la petite. Pas après les horreurs proférées à mon encontre.
J'ai mis du temps à comprendre. Longtemps, j'ai refusé d'écouter les mises en garde octroyées par plusieurs personnes pourtant. Mais crois moi que depuis quelques mois, j'ai compris ce qu'il en était vraiment. Le passé est définitivement derrière moi, et il y restera. Seuls mes enfants ont le monopole de ma vie. Et je ne laisserai personne venir détruire cet équilibre et ce cocon protecteur et familial qui nous unit. Parce que la famiglia, c'est le plus important.

Anna va bien. Tout du moins, elle va mieux. Elle a beaucoup souffert de ce que lui a fait subir son père, mais également de sa disparition. Flavio est entré dans nos vies, et depuis ce jour-là, il a illuminé nos existences. Et il nous a rappellé ce qui est important, et ce qui, finalement, nous permet de ne pas nous effondrer et de rester en vie.
Aujourd'hui, elle a retrouvé le sourire, et ses petits océans respirent la joie de vivre. Alors qu'il y a quelques mois de cela, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Son petit frère y est pour beaucoup. Si tu les voyais tous les deux ensemble, tu comprendrais aisément qu'entre eux, il y a un lien inexplicable qui s'est tissé. Ils ne sont pas frères et soeurs de sang, mais je peux t'assurer qu'il en serait ainsi, que le lien qu'ils ont entre eux n'en serait pas plus fort.
Flavio est notre petit soleil, notre source de bonheur. Il est rayonnant de joie de vivre, et depuis peu, ça y est, il a fait ses premiers pas, tout seul, comme un grand ! Et depuis déjà quelques semaines, il prononce ses premiers mots et baragouine même quelques petites phrases, en italien.
Il y a néanmoins en lui, quelque chose qui m'interpelle de plus en plus, depuis ces derniers temps. Je sais, c'est ridicule. Et je ne sais même pas pourquoi, j'ai pu y prêter un quelconque intérêt. Quand je regarde ses yeux, je ne peux m'êmpêcher de voir le regard de Roman braqué sur moi. Figure toi que j'en ai même fait des cauchemars, où non seulement le Corleone était présent, mais notre fils Andrea également était là, et tous deux étaient penchés au-dessus de Flavio. A s'extasier sur cette ressemblance. Plus Flavio grandit, plus je ressens cette sorte de malaise. Je lui trouve ce regard identique à celui de Roman, et plus troublant encore, les traits de son visage me rappellent ceux d'Andrea. Je n'aime pas ressentir ces choses là. J'ai mis ça sur le compte d'être passé par le Béarn il y a quelques semaines et d'avoir été avec les enfants sur la tombe d'Andrea. Mais je t'assure que je vais très bien en dehors de ces considérations qui sont totalement ridicules, et tout droit sorties de mon imagination et de mes cauchemars.
Je me suis faite à ma nouvelle vie, et je suis bien au sein du groupe avec lequel je suis depuis que j'ai quitté l'Anjou.

Te lire, a réveillé quelques émotions en moi. Mais je t'avouerai qu'hormis mes petits et les personnes qui m'accompagnent, voire quelques très rares autres personnes telles que toi ou Alessandro, mon frère et mes morts, que ce soit mes enfants ou Loras, ce Serbe qui garde une place à part dans mon coeur, je ne suis plus secouée par toutes ces émotions qui m'assaillaient auparavant. Désormais, je ne m'inquiète plus comme je le faisais auparavant pour des personnes qui finalement, je le réalise aujourd'hui, n'en valent pas la peine. Tu me diras, mieux vaut tard que jamais. Néanmoins, je ne sais plus ressentir des émotions comme par le passé.
Je me protège, et je protèges mes enfants. Je te protége également de moi. De mes erreurs. De ma fierté. De mes souffrances. De cette confiance que je me refuse désormais à accorder aux autres. De cette part sombre qui vit toujours au plus profond de moi.
A toi je peux le dire. J'ai eu des envies de meurtres. J'en ai toujours. C'est ainsi.

Si j'ai bien compris, tu souhaites envoyer une robe à Anna afin qu'elle la porte à ton mariage ? Tu la trouveras certainement grandie. Quant à Flavio, s'il ne sera pas de la cérémonie car je l'estime bien trop jeune pour y assister, cela serait trop long pour lui et le perturberait, car il est habitué à son propre rythme, il ne sera néanmoins pas loin, avec mon homme de main. Il est un peu comme un grand-père pour mes enfants, et j'ai toute confiance en lui puisque je le connais depuis l'enfance.
Je ne compte pas rester après le mariage, car j'ai des affaires en cours qui m'attendent, mais je serai néanmoins heureuse que tu fasses la connaissance de mon fils, avant que nous ne repartions.

En ce qui concerne les questions pratiques, nous arriverons la veille ou le matin de ton mariage, et nous repartirons le soir même. Je n'assisterai pas à ta fête. J'espère que tu le comprendras. Je ne suis pas d'humeur festive. Etre là pour ta cérémonie est le plus important. Mais cotoyer du monde que je ne connais pas, ce n'est pas du tout ma came, tu le sais. Et plus encore aujourd'hui qu'hier.

Je te connais bien Estrella, et j'imagine aisément combien tu dois stresser. Je n'ai pour ma part, aucunes craintes au sujet de ton mariage. Bretagne ne portera pas malheur au tien comme elle a porté malheur au mien. Je n'ai pas cotoyé longtemps ton promis, mais assez pour savoir qu'Epi est très épris de toi et que rien ne pourra vous séparer tous les deux. Il t'épouse, lui, pour de vraies raisons. Ton mariage ne sera pas une farce comme le fut le mien. Alors n'aie aucunes craintes et profite de ce jour qui sera l'un des plus beaux de ta vie.

Prends soin de toi Estrella mia et à nos prochaines retrouvailles. Anna embrasse sa marraine.

Ta Luna.

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Estrella_
« Elle était comme la lune,
Une part d’elle était cachée. »
Inconnu.


[Saint-Brieuc, le 06 Avril 1467]

La veille où elle reçu la missive de Laynna, elle a finit par craquer, des larmes qui coulaient légèrement sur ses joues, non elle ne pleurait pas parce que elle était triste. C’était l’accumulation de cette semaine, le stresse, la colère et le soulagement, certitude que Alaynna et Anna ainsi Flavio allaient bien.

Après demain, Estrella respira un bon coup, elle avait finit de répondre à la missive de Fanette , on aurait pas dit un hasard qu'à chaque fois, elle recevait les réponses de la part de ses deux amies en même temps mais à présent c’était au tour de son amie d’enfance. Par où commencer ? Quoi dire ? Oh ça sans aucun doute que l’Espagnole avait beaucoup à dire mais y vaut mieux qu’elle ne dise pas trop, sinon son amie Italienne allait être désorientée.

Avant-hier, elle n’était pas d’humeur à répondre à qui ce soit et surtout qu’elle était fatiguée avec tout ce qu’elle devait faire, que parfois elle avait besoin de souffler. Il était temps et le plus vite possible de répondre à sa Luna. Estrella s’était un peu apaisée concernant Laynna, elle n’avait plus envie de s’énerver sur qui ce soit ou se prendre la tête. Elle avait beau se prendre la tête avec sa Layanna , même quand Alaynna était sous silence, leur amitié n'avait pas de point mais que des virgules, pas de mauvaises virgules mais de bonnes.

Maintenant, elle veut juste, respirer et profiter de chaque instant avec les personnes qui lui sont chers et sa Luna et sa petite Luna, faisaient parties. Elle sait que dans le fond, va falloir qu'elle dise la vérité à Laynna et chercher un moyen de la protéger des émotions, lorsqu'elle lui annoncera la vérité.

Assise sur le sable près de la mer, les yeux posées sur l’océan en respirant profondément, en sentant ce léger vent qui parcourait tout son corps. L’Espagnole commença à la répondre de manière calme.


Citation:
Mi Luna,

Je ne suis plus en colère contre toi, j’avais peut-être besoin d’exprimer ma colère, ce que je gardais en moi depuis des mois. Tu ne peux pas comparer à ce que tu m’as fait par rapport à ce que je t’ai fait il y a quelques années de cela. Tu ne peux pas car tu savais dans le fond que si je suis partie c’était pour te protéger, tu savais très bien la situation dans laquelle j’étais. Tu n’étais pas dans l’ignorance sauf que tu ne savais pas si j’allais bien ou pas, oui je sais et je peux comprendre cette douleur. Mais tu ne peux pas comparer ces deux situations car je ne t’ai jamais écrit une missive pour te dire que j’allais peut-être mourir et si tu avais plus de mes nouvelles, c’est qu’il t’était arrivée quelque chose. Je n’ai jamais écrit de telles choses et puis j’étais jeune, alors non ce n’est pas comparable. Surtout, le pire dans tout ça tu me dis que tu n’allais peut-être pas survivre à cette guerre sachant que tu avais sous ta responsabilité Anna et Flavio ! Je me suis inquiétée pour les deux même si ton oncle aurait pu s’en occuper..

Je ne trouve pas des excuses à ce que je t’ai fait dans le passé, parce que je sais et j’ai consciente mais je ne regrette pas de l’avoir fait, car c’était pour te protéger ainsi ta famille. J’avais assez perdue de personnes comme ça dans ma vie, il était hors de question que je te perdais également, alors oui Alaynna si il fallait que je le refasse juste pour te protéger, je le referai ! Mais différemment… Je t’aurai écrit et c’est ça que je regrette, de ne pas t’avoir écrit, te rassurer, te donner de mes nouvelles, te raconter mes peines…Enfin bon, ce qui est fait, est fait.

Tu me dis que ton amitié avec Diego c’est finit…. ? Je ne connais pas Marhya et ni Diego mais si tu es certaine que c’est mieux qu’ils ne fassent plus partie de ta vie, je ne peux qu’être d’accord avec toi car je sais que les décisions que tu prennes surtout pour Anna, sont de bonnes décisions. Par contre, c’est vrai que quand même Niallan est le père de Anna mais vu son absence, et les nombres de fois qu’il a déçu Anna et toi, c’est sûrement mieux qu’il en fasse plus partie mais… De toute façon, il ne fait plus partie de vos vies depuis qu’il est parti Dieu je ne sais où. Tu sais maintenant quoi t’attendre les concernant et tu dois faire attention à ne plus faire les mêmes erreurs les concernant, je n’imagine pas le mal qu’ils ont dû t’infliger. Anna et Flavio ont de la chance de t’avoir car tu les protèges telle une lionne qui sera prête à mordre qui ce soit qui oseront leur faire du mal…

Je suis contente de savoir que ma Jolie Anna va mieux ainsi que Flavio, mais tu sais que Anna est forte comme toi, qu’elle saura toujours se relever quoiqu’il arrive ! On dirait bien que Anna a adopté Flavio… Et concernant Flavio, quels sont ses premiers mots prononcés ? Ah….Il te rappelle Roman… ? C’est peut-être un rêve qui signifie quelque chose… ? Ou enfin je ne sais pas mais toi, tu en penses quoi concernant ce rêve, surtout sa signification ?

Mais Mi Luna… Je vais te poser une question, que tu ne vas sûrement pas trop aimer mais tu comprends que j’ai besoin de savoir si tu l’as fait ou pas. Parce que mon intuition me poussait à te dire de faire cela…

Rhalala Tu sais, je suis sincèrement concentre de savoir que ma filleule va mieux, c’est ce qui lui fallait. Laynna, tu te rappelles, je t’avais dit qu’il fallait que tu vérifies si Flavio était vraiment un enfant abandonné par ses parents ou si il a une famille qui est à sa recherche…As-tu fait cela ou pas ?

Tu sais mi Luna, tu dis vouloir me protéger de tout cela mais et si c’était le fait que tu refusais que je te partage ma lumière ? Parce que tu sais comment je suis, tu sais ma manière de penser de telle ou telle chose. Peut-être que dans le fond, c’est la peur qui se cache. Je peux comprendre que tu veux me protéger de cela, mais tu n’as pas à me protéger de cela. Tu dois accepter l’aide des autres, voilà ton problème. Accepter de l’aide mais tu as bien trop de fierté pour l’affirmer, je le sais. Têtue que je suis, je continuerai à te tendre ma main, que tu le veuilles ou pas surtout que tu as voulu te donner la mort mais ce n’est pas la première fois que de telles pensées te traversent l’esprit, tu dois t’accrocher. Pour Flavio je comprends tout à fait, sachant que tu devras t’occuper de Anna vu qu’elle portera les alliances, alors ça sera compliqué de surveiller Mil… hum Flavio.

Oh oui je sais qu’elle a grandit j’en doute pas, justement j’ai changé d’avis, j’attendrai que Anna soit là pour lui donner sa robe comme ça, je ferai la robe un peu plus grande sa ta taille d’avant et si c’est trop grande, je réajusterai quand elle sera là. La robe est prête mais j'attendrai que Anna soit là , pour lui donner, c'est mieux.

Quoi ? Tu ne resteras pas pour la fête ?! Ah non tu dois assister ! Au moins à la fête ! Comment ça avec des gens que tu ne connais pas, hey ho tu vas apprendre à les connaître ! Justement mi Luna, ça va te changer les idées ! Bon façon on verra bien sur place. Et je serai ravie de rencontrer Flavio ! Mais faudrait tu viens à la fête.

Par contre, quand tu arriveras à l’église faudrait que tu passes dans la salle où je serai pour me préparer avec Anna, faudrait qu’on prépare Anna, les demoiselles d’honneur s’occupera d’elle mais toi, en revanche, j’aurai à te parler d’une chose importante. Pas besoin de me demander de quoi s’agit-il, car je ne répondrai pas à ta question. Je ne te donnerai pas non plus d’indice, j’ai à te parler avant le commencement de la cérémonie. Juste toi et moi.

Ooh… Mi Luna… ça me va droit au cœur ce que tu dis là. Si je comprends bien, tu t’étais marié là bas également…Avec Niallan ? J’ignorai ce détail, sûrement que tu as préféré ne pas songer ce jour là. Aaah mais tu sais je suis stressée parce que c’est la première fois que je me marie et que je vais lier ma vie avec l’homme de ma vie, et puis enfin je ne sais pas comment l’expliquer, mais tu dois sûrement me comprendre. Quoiqu’il en soit, je te remercie pour ce que tu m’as dit et je profiterai de ce plus beau jour de ma vie en les partageant avec tous ceux et celles qui seront là, dont toi et ma filleule en faite partie.

Fait attention et surtout prend soin de toi également mi Luna, j’embrasse très fort ma filleule !

Vite , vite nos retrouvailles ! Vous m’avez trop manquez.

Ton Etoile.

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Aless..
Il est des mecs comme lui qui sont doués pour se retrouver dans les merdiers les plus divers. Et là encore Le Balafré, n'est pas en reste. Il avait pourtant tout fait pour se retrouver peinard depuis son départ de l'Anjou et de son envie de se mettre au vert en quittant le groupe de Sa Salope. Quoi de mieux que Montpellier, ses bordels et sa faune multicolore. Mais chassez le naturel il revient au galop. S'il n'avait pas eu maille à partir avec une blonde qui pensait tout savoir, il serait sans doute à l'heure actuelle en train de se la couler douce aux côtés d'une autre blonde en Provence et se délecter de sa tranquillité. Partir de Montpellier c'est donc au lendemain du départ de la blonde qu'il en pris la décision. Et, il lui suffit de répondre à un courrier pour que tout s'enchaîne.

Preuves à l'appui.


6 avril 1467 – Tulle



Alaynna,

J'ai mis quelques jours avant d'prendre la plume j'm'en excuse. Faut dire qu'j'ai eu pas mal d'chose à faire*. La première c'est d'partir de Mp t'vois. La s'conde d'avancer sur les chemins sans croiser grand monde. J'ai pas vraiment envie pour tout t'dire d'me retrouver sur Bourges. C'est morne pleine à s'ouvrir les veines par là bas ....en mon souv'nir. Bref, là mes pas m'conduisent en limousin. Mieux j'y suis pour l'heure. Tulle pas une âme j'en suis pas étonné plus qu'raison vu qu'c'est un trou. C'pendant on m'a parlé d'limoges qui s'rait un peu plus animée. Si l'coin m'plait j'pourrai en c'cas vous laisser faire mumuse avec le Lemerco l'temps qu'vous d'vez l'faire pis tu m'tiens au jus après d'vos projets. Et là on pourra ptet" s'boire et partager mon cognac. J'suis pas malheureux t'sais j'crois même au final qu'j'apprécie pour l'heure pleinement ma vie sans responsabilités. Mais j't'envoie sans r'tenue là toute ma force et l'soleil que j'peux dans mon courrier. Fais gaffe à toi sans t'faire blesser dans un combat qui n'est sans doute pas tien là.
A te lire belle brune.
Aless.



8 avril – Limoges.



B'giorno, beau Sauvage,

Limoges. Je hais cet endroit. Pourtant, la ville en elle-même ne m'a rien fait. Mais elle a été le témoin des heures les plus humiliantes de ma vie. Roman clamant partout que j'étais un monstre pour avoir tué volontairement et consciemment nos deux bébés. Niallan pour m'avoir humiliée et mise plus bas que terre, alors qu'il se pavanait avec Neijin durant notre mariage. Amoureux de nous deux était-il selon ses dires. L'endroit aussi où Mahrya s'est incrusté une nouvelle fois dans ma vie en se targuant de me l'avoir sauvé face au patriarche Corleone.*
Limoges. La ville de la honte et de l'humiliation à mes yeux où je me suis promis il y a quelques années de cela de ne plus jamais en franchir les portes.
Mais pour toi, beau brun, je suis bien foutue d'y remettre les pieds.

Nous sommes à Orléans. J'ignore pour combien de temps, tout dépend de la réussite des opérations ou pas. Ce n'est pas à toi que je vais apprendre tout ça.

De toute façon, je te tiens au courant très vite des projets du groupe.**

Je me suis repue de ta force et du soleil que tu m'as envoyé, pour un peu, j'aurai presqu'entendu le chant des cigales. Cela me fait chaud au coeur, même si t'avoir près de moi serait bien plus réchauffant encore. Mais je suis patiente. Toi et moi, ce n'est qu'une question de temps avant que l'on se retrouve.
Je dois sous peu aller au mariage de mon amie d'enfance en Bretagne, mais je n'y passerai qu'en coup de vent. Je ne compte pas m'y éterniser.*** Ibérique et italienne seront réunies le temps de quelques heures, tout comme l'Etoile et la Lune. Je te laisse deviner qui est l'étoile et qui est la lune. Il n'empêche que j'ai un sale pressentiment. Peut-être que c'est simplement le fait d'aller à ce mariage là-bas, qui me rappelle inévitablement l'échec du mien qui s'était déroulé là-bas aussi avec le père de ma fille.

Quoi qu'il en soit, j'espère que Limoges te plaira assez pour que tu décides de nous y attendre. Et peut-être qu'ainsi, tu pourrais me faire découvrir cette ville de malheur avec de nouveaux yeux.
Je l'espère bien que tu n'es pas malheureux. Je ne le suis pas non plus. J'ai juste conscience qu'il manque au moins une personne dans mon entourage pour passer de l'état à "pas malheureuse" à celui de "simplement heureuse".
Mais je vais pas me plaindre. A défaut de se voir dans l'immédiat, on s'écrit.

Je devrais pas être blessée, je crois pas du moins étant donné qu'on n'intègre pas d'armée avec notre groupe. Mais je te promets d'être prudente, ce serait couillon qu'on s'en prenne une dans la gueule, bien qu'on soit pas mal rompu à l'exercice du saute-armée. Je vais faire doublement attention, je te le promets.

J'tiens trop à nos r'trouvailles pour crever avant.

Prends soin d'toi belle gueule. Ouai, j'sais, si j't'avais jamais dit avant qu'j'avais un p'tit faible pour les balafrés et les sauvages, bah maint'nant tu l'sais, Alessandro.

Alaynna.



Limoges 9 avril



Alaynna,

D'monde sur limoges et j'ai trouvé une piaule tranquille. La tavernière d'vrait bientot accouchée. C't'etrange tout d'meme car y'avait une bonne femme du nom de Dae qui semble etre sa copine à c'te Fanette et elles parlaient d'corleonne, d'un Roman et d'son père ....c'pas c'lui dont tu m'parles là  ?  La t'nancière semble r'montée contre l'Roman qui fut si j'ai pigé son mari. J'crois quand meme que c'est bien d'une ressemblance entre Flavio et ton ptit disparu non ? Y'en a qui ont pris une armée sur la tronche.....mais j'ai pas vraiment compris qui. Juste l'nom Corleone qui est sorti plusieurs fois.....la mère du Roman d'vrait v'nir sur limoges pour aider à l'accouchement. J'vais ouvrir plus mes oreilles et j'te tiendrai au jus si j'venais à apprendre quelque chose d'plus sur tout ça. Mais bordel s'acrée coincidence merde.
Sinon ouep j'vais vous attendre sur Limoges pis faire c'tournoi à tes côtés. Qui mieux qu'moi pour proteger tes miches. Autant qu'pour une fois j'puisse t'servir.
J'pense que t'dois être la lune ......t'dors peu...meme si parfois t'brilles et qu'tu pourrais être une étoile.
Sois prudente c'pendant en Orleans. Et r'menes tes miches entières dans l'coin.
Aless.


Limoges 10 avril quand tout se précipite et qu'il faut reprendre au petit matin la plume.




Alaynna,

C'est d'ma piaule que j'prends la plume. C'tout bonnement l'merdier là. J'ai trouvé une piaule dans la première turne d'limoges. Tenue par une Fanette ...dont l'ex mari est ....l'un des tiens. Roman Corléone. C'pas tout bordel..c'te femme avec l'aide d'sa belle mère a trouvé à la cour des miracles sur des registres d'un orphelinat ton nom .....et elle t'recherche. C'est elle la mère d'ton ptit Flavio, Alaynna. J'lui ai pas dit qu'tu venais sur Limoges m'chercher avec les autres. J'me d'vais t'ecrire avant pour savoir si t'vas v'nir désormais ici. Pire encore m'vla en train d'la proteger d'une vipère du nom d'Vivia une cousine à Roman qui lui veut pas qu'du bien. C'est Claquesous, le frère du mec qui la baisait un denommé Montparnasse qui lui a volé son enfant ....Flavio donc. C'nom te parle ? Elle tremble d'le savoir dans l'coin. C'type s'rait du genre à porter la main sur elle et capable des pires crimes. Et c'est avec l'aide d'son frère un dénommé Claquesous qu'ils ont dérouillé l'Roman et son frere sur limoges ....Bref j'me retrouve dans c'merdier. Mais la chose la plus importante c'est d'savoir qu'tes presentiments sont plus concrets. Tu as dans les mains le fils de ton ex mari ! J'sais qu'c'est sans doute brutal d'le voir écrit tel. Mais j't'avoue qu'j'suis un peu r'tourné à c't'heure en couchant ses mots sur l'papelard. Fanette pense donc qu't'as adoptée Flavio et non pas volé. J'sais qu'tu considères c'petit comme tien. C'pendant j'crois qu'en tant qu'mère tu n'peux priver c'lui là d'la sienne Alaynna. Mais si tu veux qu'j'taise c'que j'sais à c'te femme je l'ferai... par contre elle sait qu'c'est toi qui a l'mioche.
Aless.  


Limoges 11 avril



Alessandro,

C't'une blagounette qu'tu me fais hum ? Tu t'es tronché la gueule ou tu as trop fumé mais c'que tu m'dis c' pas possible. Comment c'te femme pourrait être certaine qu'mon fils, c'est en fait l'sien et c'lui d' Roman ? Comment la vie s'rait assez cruelle pour, de tous les bébés qui existent dans c'monde, mettre sur mon chemin le demi-frère de mon propre fils décédé ? Pour m'arracher ensuite c't'enfant ! No. No. Et no. Y'a forcément erreur quelqu'part. D'abord si c'était vrai, y'a un bail qu'Roman m'aurait contactée. Déjà qu'il m'en veut toujours pour la perte d'nos bébés alors imagine un peu s'il savait qu'c'est moi qui ait son fils. C'pas logique. Il aurait r'tourné ciel et terre pour m'contacter. Puis pourquoi si elle s'chie dessus d'trouille c'te femme, les Corleone l'aident pas ? Ils sont toujours là pour les leur sauf s'ils ont une dent contre eux. Roman avait fait mettre un contrat sur ma tête et l'Patriarche Corleone, Amalio, voulait ma peau suite aux chouineries d'son r'jeton. Mais elle, si c'que t'me dis est vrai, elle a donné un fils à Roman alors pourquoi les Corleone l'aident pas ? 
J'connais pas d'Montparnasse par contre, Claquesous, c'est l'type qui m'avait contacté pour m'dire qu'il avait un bébé pour moi et on d'vait s'fixer un rendez-vous pour la transaction. C'là qu'j'ai compris qu'ils voulaient m'faire payer l'enfant. Et Gabriel m'avait assez parlé d'sa condition d'esclave pour que j'n'ai aucune envie de donner d'l'argent pour avoir un enfant. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai volé Flavio. Puis d'toute manière j'ai jamais eu d'nouvelles par la suite du Claquesous. J'y crois pas à c'te histoire qu'cette femme raconte, mais si, par le plus grand des malheurs, c'tait vrai, j'voudrais qu'tu essayes d'savoir si elle sait à quoi ressemble ce fameux Claquesous. Aless, imagine qu'sans l'savoir j'ai volé le bambino qui m'était destiné au ravisseur du fils d'Roman et d'cette femme. Cela voudrait dire que si cette femme clame partout qu'c'est moi qui ait l'petiot, c'te débile est en train d'nous mettre en danger. T'crois vraiment qu'si ces types sont prêt à tout, ils auront accepté le manque à gagner qu'je leur aurai causé en enlevant un p'tiot qu'j'étais sensé payer ? Et s'ils s'en prenaient au p'tiot, ou à Anna ou à moi ?
J'crois pas au hasard, j'préfère user d'logique. Et il est hors d'question qu'je doive m'séparer d'cet enfant que j'élève comme mon fils d'puis des mois sans avoir toutes les garanties qu'il s'agit bien du fils d'Roman. Y'a bien c'te histoire d'ressemblance entre Flavio et mon p'tit Andrea décédé. Y'a bien l'fait qu'j'ai r'marqué c'regard identique à c'lui d'Roman. Mais j'veux toujours croire qu'c'est qu'une foutue coïncidence. Et puis essaie d'savoir pourquoi c'te femme est aussi certaine qu'ça que c'est moi qui ait leur enfant. Parce qu'c'est pas parce qu'elle a vu mon nom sur un r'gistre qu'ça veut forcément dire qu'c'est leur fils qui est avec moi. Alors comment elle peut être aussi certaine d'ce qu'elle avance ? Qu'elle te décrive l'enfant si elle en est aussi certaine ! Et quand tu auras la réponse, selon c'qu'elle t'dit, j'te laisse juge de lui dire c'que tu sais ou pas. Qu'j'ai pas adopté l'enfant mais qu'je l'ai volé. Peut-être que ça pourrait laisser penser à c'te femme qu'elle s'trompe et que Flavio n'est pas l'enfant qu'elle recherche.

J'suis sous l'choc. C'pas à moi qu'je pense dans l'immédiat, mais comment j'vais annoncer ça à ma fille si c'te foutue histoire s'avère être vraie ?  J'lui ai déjà expliqué qu'ce bébé là il était pas sorti d'mon ventre comme elle, mais elle a rien voulu savoir, c'son petit frère et elle en démord pas. Comment je vais gérer ça si par malheur, c'te femme dit vrai ? Certes j'suis une mère. J'peux comprendre la douleur d'perdre son enfant, j'suis bien placée pour l'avoir vécu. Mais j'veux aussi protéger ma fille. Elle en a assez bavé de par les frasques d'son père, c't'enfant d'puis qu'il est dans nos vies, il nous a aidé, elle et moi, à nous r'lever et à continuer d'vivre. Il s'est noué un lien particulier entre eux. J'sais pas quoi faire Aless. Et j'veux pas non plus qu'cette nouvelle gâche nos r'trouvailles. Alors j'vais quand même venir et advienne que pourra. Tu as des bouteilles de cognac en réserve j'espère, parce que va m'en falloir une bose dose pour encaisser l'choc.

D'ailleurs on est en route là. On s'est faufilés hier soir au nez et à la barbe de l'armée adverse et on s'est tirés d'ce merdier. Putana on a bien fait d'juste aider et d'pas s'investir dans l'armée vu comment elle s'est faite exploser la nuit dernière.
J'vais bien. J'ai quelques bleus pour avoir castagné d'vant la mairie mais ça valait la peine. Une vraie caverne au trésor là d'dans et j'ai bien gagné ma part. 
On est en pleine cambrousse aujourd'hui, direction l'Berry. Et puis Limoges. Les autres qu'sont pas blessés voulaient foutre un peu plus l'merdier mais nous on trace avec notre p'tit groupe. Delio nous a dit qu'on allait aussi avoir un membre en plus en la personne de sa soeur. M'demande pas qui c'est j'sais pas, j'ai pas d'mandé et j'connais pas. Donc, on vient t'chercher. Dis rien à c'te femme sur l'fait qu'on vient. Essaie juste d'la cuisiner sur c'fameux Claquesous et sur l'comment elle peut être aussi certaine qu'il s'agit bien de leur fils qui est avec nous.

Faudra qu'tu développes ta théorie sur l'fait qu'selon toi il m'arrive de briller comme les étoiles. Mais tu as vu juste, j'suis la lune. Mais en c'moment, c'plus le côté sombre d'la lune qui m'anime. Et c'que tu viens d'm'apprendre c'pas fait pour arranger les choses. J'te connaissais pas une âme de poète, L'Sauvage. Tu continues d'me surprendre. J'aime bien ça.

Prends soin d'toi beau brun, et envoies moi des nouvelles dès que tu en sais plus. D'mon côté, j'te tiens au courant d'mon avancée et j'fais doublement gaffe à moi avec c'que tu m'as appris. Mais tu as raison sur un point, j'connais personne d'autre qu'toi capable d'veiller sur mes miches. Et j'commence à croire qu'elles vont vraiment en avoir besoin. Mon sale pressentiment n'était pas si infondé qu'ça faut croire.

A.









Alaynna,

Il va falloir que tu t'calmes bella. Vraiment. J'fume pas, j'me ruche pas la gueule crois moi. Et d'puis qu'j'suis à Limoges j'suis sur mes gardes. Tout concorde. Fanette est la mère d'Flavio. Et comment elle est sure de tout ça. Par une Dae qui est liée aux Corleones et à Diego. Eh oui en'core lui. C'est cette Dae qu'elle a rencontré sur Marseille qui l'a mise en contact avec le Rital. Et l'Diego a confié à Fanette que tu avais bien « adopté » un ptit gars....lui a decrit..et la période concorde aussi ! Elle a juste pas voulu t'ecrire d'peur que si tu apprenais toute l'histoire tu disparaisse définitivement t'sachant découverte. L'Montparnasse, et l'Claquesous sont frères. Ils ont dus en découdre avec les Corléones. Roman et son frère. Et l'ptit a été volé par vengeance par l'Claquesous. D'plus en septembre Fanette a appris que le Montparnasse était sur Montpellier elle y est allée et là il lui a avoué qu'c'etait son frere le voleur de son fils.
J'te résume et t'passe les autres détails.
Et toi t'l'as r'volé au Claquesous.
L'Roman a r'nié sa femme parce qu'elle a embrassé un autre homme. Bref il n'veut plus rien savoir d'sa femme ni d'son gamin. Et tout comme toi semblerait qu'la famille n'la jamais accepté. Y'a qu'la mère d'Roman qui la soutient, d'ailleurs elle arrive bientot pour l'aider à accoucher du mioche que l'rital lui a laissé en cadeau d'adieu et qu'il n'reconnait pas comme son enfant. J'veille sur c'te femme parce qu'elle est m'nacée ici *et qu'j'suis doué pour etre l'roi des emmerdes à croire en m'trouvant toujours là où faudrait pas*, par la cousine Corleone une dénommée Vivia. C'te femme est la maitresse du fameux Montparnasse. Et c'pas des enfants d'choeur. Hier soir cette garce proposait ses services pour t'retrouver. Mais Fanette n'a pas donné ton nom t'pense bien. Ca s'rait faciliter ta traque. Elle allèguait qu'le Montparnasse est aussi un tueur d'enfant....t'mesures là ?T'sais qu'tu peux m'faire confiance, enfin j'espère qu'tu m'fais confiance Alaynna. J'ai confié à c'te femme que j'te connaissais que tu allais v'nir sur Limoges avec des potes pour m'chercher. Et j'l'ai rassuré sur la securité du ptit. C'parce que t'es mère et qu'tu as perdu des enfants qu'j'crois qu'il serait bon qu'tu viennes avec Flavio..et qu'tu rencontres sa vraie mère. Elle est morte d'crainte qu'tu r'fuses d'venir ici. J'veux pas lui mentir. J'lui ai pas dit qu'tu avais volé l'gamin, elle pense encore qu'tu l'as adopté. C'pas une mauvaise personne t'sais qu'j'observe beaucoup les gens avant d'faire un brin confiance. Maintenant t'sais. Pour Anna...l'fait qu'tu lui ai d'jà expliqué qu'c'etait pas comme pour elle, j'suis pas certain qu'elle ait pu l'comprendre. Mais j'me dit qu'cette Fanette n'pourra jamais t'retirer completement Flavio. Qu'c'est l'genre de femme qui pourra entendre qu'tu veuilles parfois l'revoir, et Anna aussi. Fin' t'sais qu'moi et les relations humaines c'pas vraiment ça. C'pendant......vous etes deux femmes, deux mères.

Si t'viens pas sur Limoges d'fait que tu penses que j't'ai trahi alors qu'je cherche qu'à t'aider et soulager des maux, j'pourrai l'comprendre malgré tout. C'tait pas mon but premier, t'es bien placée pour savoir qu'j'suis là par hasard des ch'mins. Préviens Marz, Délio et Yseult d'tout ça. Du fait qu'vous pouvez etre suivis et d'redoubler d'vigilance. Toujours aucune trace du plus dang'reux des deux l'Montparnasse sur Limoges. Faudrait d'mander si quelqu'un l'connait autour d'nous pour le localiser.Doit bien avoir quelqu'un d'nos connaissances qui connait c'type.
Voila t'sais tout. Enfin tout c'que j'sais ou pu dire.Meme si c'pas simple pour toi …..la balle est désormais dans ton camp.C'pendant sache que j'serai là l'temps qui faut pour t'soutenir dans tout ça.J'ose donc croire que je t'attends et qu'nous devons nous r'trouver pour boire ensemble.

Aless.


Faut croire que la belle vie, et la tranquilité ne sont pas faites pour lui.....
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Alaynna
Dominez vos peurs,

Ou vos peurs vous domineront.


Une journée qui aurait pu rester ordinaire, comme les autres. Mais la vie en avait décidé autrement. Ou plus précisément dans le cas actuel, Alessandro.
En effet, les récents événements avaient pris une ampleur incommensurable. Mais c’était inévitable, au vu des circonstances.
Et quelle ne fut pas la terreur dans mon regard et dans mon cœur ! Quelle ne fut pas mon angoisse lorsque la terrible vérité me fut dévoilée. Si elle m'était venue d'un autre que l'Sauvage, voire, l'amie d'enfance au mariage duquel je suis à la veille de me rendre, je n'y aurai jamais cru.
Pourtant, force est de constater qu'Aless n'a aucunes raisons de me mentir. Je secouais la tête, demeurant immobile. Je n'avais pas proféré un seul son depuis que j'avais pris connaissance de la missive Sauvagesque. En quelques heures, j'étais passé par bon nombre d'émotions. Allant de l'accablement au dégoût, de la peur à l'irraison, du déni à l'acceptation, de la colère au calme.
Un calme dont on ne saurait trop s'il ne présage rien de bon, s'il est signe de véritable accalmie ou s'il est simplement la résultante d'un affect profondément refoulé. Mais quel poids, quelle lourdeur infernale !
Depuis que je me suis pris la vérité en pleine face, les images et les sensations ne me quittent plus. Ce cauchemar sanglant, cette solitude, cette impuissance face à la perte de l’être proche, la colère, le désir de vengeance, et la plus grande tristesse au monde… Tout cela me submergeait sans que je ne puisse rien y faire. Ils se mélangeaient dans mon esprit, prêts à me rendre folle. Jusqu'à ce que je me sente compressée par une force surhumaine. Je hurlais. De chagrin, de colère, de rage, d'impuissance. Je hurlais à m'en enflammer les cordes vocales durant un temps qui sembla une éternité.

Et puis le calme avait imprégné tous mes pores. Un calme froid. Terriblement détaché. Et l'esprit féminin gambergeait depuis des heures, refoulant toute émotion pour ne se focaliser que sur le concret, que sur la logique et la réflexion. Mon rôle était de protéger mes enfants de n'importe quel mal, n'importe quel danger. Alors je conservais ce calme étrange, cette sorte de maitrise de moi-même. Je respirais parfaitement, et je sentais mon coeur battre tout à fait correctement. Les vertiges qui m'avaient assaillis un peu plus tôt, ce coeur qui semblait vouloir sortir de son orbite, tout cela avait disparu, au profit de ce calme aussi silencieux et feutré qu'un jour de neige.

Et j'avais pris ma décision . Ce petit gars que j'élevais depuis des mois comme mon propre fils s'avérait être le demi-frère de mon propre fils. Il méritait de vivre, d'évoluer, d'être heureux au sein de sa famille. Et si on venait de me dire la vérité sur la famille de cet enfant, il n'en restait pas moins qu'il demeurait le demi-frère de mon fils. Et surtout, qu'il avait noué un lien puissant avec Anna.
Alors certes, je n'étais pas un monstre et j'étais mère. Pour avoir perdu deux bébés, je savais exactement la douleur que devait très certainement ressentir la véritable mère de cet enfant. Mais justement parce que je suis mère, il n'était pas concevable que je remette cet enfant entre les bras de sa mère, sans garanties aucunes. Et le plus important était de protéger Anna-Gabriella.

Alors je me rendrais à Limoges comme initialement prévu. Et je m'assurerai de préserver Anna ainsi que Flavio. Je négocierais mais je ne lâcherai rien tant que je n'aurai pas l'assurance que cette relation fraternelle existant entre Anna et Flavio ne sera pas mise à mal.

J'avais des missives à écrire mais auparavant, j'eus un long conciliabule avec mon homme de main. Je l'informais des derniers évènements et je planifiais avec lui, notre déplacement au mariage de l'amie d'enfance. Il veillerait sur la sécurité de Flavio et resterait à l'écart le temps de la cérémonie. Nous repartirons ensuite rejoindre nos compagnons de route et iront chercher ceux qui nous attendent.


Citation:
Estrella.

Moi aussi j'aurai des choses à te dire.

Nous arriverons donc la veille avec Anna, ainsi, nous pourrons causer comme tu le souhaites. Pour répondre à ta question, j'ai effectivement fait faire le nécessaire afin de m'assurer que Flavio n'avait plus ses parents en vie. J'espère que cela te rassure.
Je ne m'étendrais davantage à t'en dire plus sur cette missive, je le ferai de vive voix.
J'ai hâte également que l'on se revoit.

A très vite.

Ta Luna.


Citation:
Alessandro,

Crois tu vraiment que je perdrais mon temps depuis des mois à t'écrire et que je remettrais les pieds dans une ville que je déteste, si je n'avais pas confiance en toi ? Après, le mot "confiance" est relatif en ce qui me concerne. J'veux dire par là que j'ai fait confiance un jour à Roman, j'ai fait confiance à Niallan, j'ai fait confiance à Gabriel, j'ai fait confiance à Catalyna, cette russe que je prenais à l'époque pour une amie, j'ai fait confiance à Diego. Et au final cela n'a pas servi à grand-chose. Roman m'a balancé injustement son alliance à la tronche, Niallan m'a humiliée et s'est carapatée, la Russe et Gabriel m'ont trahis, quant à Diego, tu as été toi même témoin de la scène, je ne t'apprendrais donc rien.
Alors si, Alessandro. Je te fais confiance. Ai-je raison ou tort, seule la vie et le futur nous le diront. Et rassure toi, je ne me sens nullement trahie.

Tu peux m'attendre. J'arrive. Nous arrivons.

Tu peux dire à cette femme que je n'ai pas adopté Flavio, tu peux lui expliquer que je l'ai volé à un type qui portait un masque et qui r'ssemblait à un ange. C'jamais bon d'ressembler à un ange t'sais. Gabriel ressemblait à un ange. Et pourtant...pourtant....

D'ailleurs, je suppose qu'il a reçu un nom ce Bambino, lorsqu'il est né. Quel est-il ? Je ne m'étonne désormais plus qu'il comprenne et réagisse à l'italien, j'ai toujours su au fond de moi qu'il devait avoir quelques origines italiennes. Tellement il est réceptif à cette langue. Tu peux dire à cette..Fanette, que le petit est habitué à la langue italienne mais qu'il comprend le françoys aussi.
Tu peux également l'assurer que dans quelques jours, elle tiendra son enfant entre ses bras. Néanmoins, cela ne se fera pas sans conditions. Dans l'intérêt tout autant de Flavio que de celui d'Anna. Le bien-être des enfants avant tout. C'est tout ce qui m'importe.

Ce n'est certes que le hasard des chemins. Mais finalement, après des mois, il semblerait que le hasard nous joue des tours et nous remette en présence l'un de l'autre. Je ne crois plus au hasard, je me dis qu'il doit y avoir une explication rationnelle à cet état de fait.
Ton cognac sans doute...

Je n'ai qu'une parole Aless. Nous serons là sous peu.

Fais gaffe à toi en attendant.

A.


Ne me restait plus qu'à aller rejoindre mes compagnons de route et les informer des derniers évènements. J'ignorais que je n'étais pas encore au bout de mes surprises.
_________________
Lison_bruyere
Limoges, le 13 avril 1467


- Maintenant, faut que tu restes calme, et qu'tu gardes tout ça discret, pas la peine t'attiser les gens mal intentionnés.
- Joanne doit savoir, elle m'a aidé, c'est son petit-fils, puis, elle dira rien.


Le balafré opina d'un bref signe de tête.

- Ecris à Alaynna maintenant, dis-lui son nom, tes peurs, ce que tu attends. J'vais m'poser ailleurs, tu s'ras tranquille, puis si l'autre connard vient faire du grabuge, fais-moi prév'nir.
- D'accord.
- C'est clair ?
- Voui. Ça ira.


La haute silhouette de l'Angevin s'était évanouie, emportant avec lui ce que Fanette avait su lui offrir de sourire. Non que l'envie lui manquât, bien au contraire, mais depuis quatre jours, ses traits s'étaient un peu figés, malmenés par la fatigue, l'inquiétude, et toutes les émotions que l'homme lui avait offertes, et elles avaient été crescendos jusqu'à cet ultime instant.

L'Italienne venait à Limoges, ramenant Milo avec elle. Cette femme que Fanette avait traquée en vain des semaines durant, traînant son ventre sur les routes, perdant sa trace cent fois, suivant souvent de fausses pistes, arrivant toujours trop tard quand elles étaient bonnes, cette femme venait. Quand le balafré avait avoué lui avoir écrit pour l'informer de l'histoire qu'il avait fini par découvrir, en protégeant la fauvette, elle s'était mise à trembler, de peur qu'elle ne préfère disparaître pour de bon, pour ne pas avoir à sacrifier l'enfant qu'elle élevait comme le sien. Mais la Valassi n'en avait rien fait.

Elle n'avait pas compté les battements de cœur manqués au fur et à mesure qu'Aless lui livrait la dernière missive de son amie. Ses jambes se seraient dérobées si elle n'avait été assise. Elle maîtrisait à peine le tremblement de ses mains, qui répondait en écho à la course hasardeuse de son souffle. Elle réalisait avec lui, combien le monde, ainsi que l'avait dit Arsen, était une miette, combien il avait fallu que les hasards soient étranges, ou le Très-Haut retors pour les lier tous dans ce terrible drame, mais, l'Angevin au contraire, pensait que c'était peut-être une chance.

Peu importait, quand il avait quitté la pièce, elle s'était effondrée. Ses nerfs lâchaient enfin la tension et l'épuisement accumulés depuis un funeste jour de juin, dix mois plus tôt. Mais à présent, ce n'était ni de chagrin, ni de peur qu'elle pleurait, mais de soulagement, comme si ses larmes lavaient ses inquiétudes et promettaient enfin un lendemain meilleur.

Il lui fallut du temps pour tarir ses pleurs, et réaliser que tout serait bientôt fini, qu'elle tiendrait bien vite son fils dans ses bras. Et encore elle n'osait pas s'en convaincre pleinement. Pourtant, elle étala son matériel d'écriture devant elle, et, pour la première fois, s'attela à un courrier, pour celle qui aimait Milo à sa place.





De Fanette Loiselier
à
Alaynna Valassi.


Ma Dame,
Alaynna,

Je ne sais pas vraiment comment commencer cette lettre. Enfin si, je sais, je dois vous dire de ne pas prendre peur, et de lire jusqu'au bout. J'écris sur les conseils de votre ami, Aless. Il m'a confié vos questions et il pense, avec justesse sans doute, qu'il sera mieux que ce soit moi qui vous réponde.

Cet enfant dont nous partageons l'amour, son vrai nom, c'est Milo-Amalio di Medici Corleone. Nous l'appelons simplement Milo. Il est venu au monde à Limoges, un samedi matin, au vingt-huitième jour d'avril 1466. ll a été baptisé dans la cathédrale Saint-Etienne de Limoges, trois semaines plus tard, en présence de sa marraine, Svanja Sorensen, et de son parrain, Gabriele Corleone.

Il était un enfant si facile Alaynna, sauf aux premières heures de sa vie, pas de son fait, mais du mien hélas. Quand les fièvres me tenaient encore, et que mon lait ne savait lui suffire, la faim le faisait gronder. Par chance, sa marraine allaitait une enfant, et tout est rentré dans l'ordre en quelques jours.

Et il fut mon plus grand bonheur, sept semaines durant. Il n'est pas un endroit dans notre maison où je garde un tendre souvenir de lui. Son berceau de châtaignier, sculpté de papillons et d'acanthe, auprès duquel je m'installais pour veiller ses sommeils, le panier de rotin dans lequel je le posais, pour l'emmener avec moi dans chaque pièce de l'auberge où j'avais à faire, les relevées dans la salle commune encore déserte, où il semblait se captiver pour les rais de soleil filtrant à travers le verre jaune des croisées, ses petites mains battant après les poussières comme pour les attraper. Je peux voir encore les reflets de cuivre que le soleil glissait au duvet châtain de son crâne, les mêmes que ceux qu'il ajoutait aux cheveux de son père. Je peux encore dessiner de mémoire ses lèvres si délicatement ourlées, ses sourires ébauchés aux berceuses et aux contes. Je n'ai rien oublié de l'expression attentive de son grand regard d'ardoise, que partagent tous les nourrissons, brodé de longs cils bruns, ni de la peau claire de son gracieux visage, aux joues tendrement rosées.

Tout ce temps, je n'ai cessé de veiller encore ses absences. J'ai imaginé ses sourires, et j'ai souri de même. J'ai craint ses cauchemars, ses peurs irraisonnées d'enfants, souffrant de ne pouvoir le consoler. J'ai espéré. J'ai espéré d'abord le savoir en vie, puis, le savoir bien traité, jusqu'à le retrouver. J'ai souffert. J'ai souffert de son absence, infiniment, à crever d'amour pour lui, chaque nuit, au secret de mon lit, à enrager de n'être plus celle qui bercerait ses songes et sécherait ses pleurs.

Aless m'a dit que vous lui parliez Italien. Milo est né ici, en Royaume de France, d'une mère Angevine. Pourtant, une part de son sang est florentin. Ce sont ses racines, pour moitié. Alors, j'ai appris des berceuses Italiennes, et, bien avant sa venue au monde, je les lui chantais. J'ai appris quelques mots aussi, pour qu'il n'oublie pas que cette langue, ces collines de Toscane que je rêvais de découvrir bien avant de m'éprendre d'un Toscan, font aussi partie de lui. Je crois que c'est une bonne chose qu'il ait pu vous entendre parler cette langue que vous partagez avec son père.

Cet enfant Alaynna, vous ne pouvez savoir combien il est le courage, il le fut dès ses premiers moments de vie, quand il palpitait encore au creux de mon ventre. Bien avant que d'être né, la nuit du 16 décembre 1465, il a sauvé ma vie. Il s'est battu encore pour vivre après cela, quatre mois avant sa naissance, quand je le croyais perdu, et encore une fois au jour de sa venue au monde. Pouvez-vous mesurer déjà combien si petit, il peut être si fort et déterminé ?

Jamais je n'ai voulu me résoudre à l'abandonner Alaynna. Mes enquêtes m'ont permis d'acquérir la conviction que, en dépit du lien qui vous a uni au père de Milo, vous n'en saviez rien, et que vous vous pensiez légitime à l'élever, mais malgré cela, je ne pouvais moi l'accepter. J'ai cherché, j'ai cherché Milo d'abord, puis vous, quand j'ai su. Bien des gens disent de moi que je manque de courage, que je suis faible, mais, jamais je n'ai renoncé à lui, jamais je n'ai décidé de céder à la facilité, en choisissant d'en faire le deuil, comme on pleure un enfant mort. Je sais qu'il aurait été moins cruel pour vous que je sois de celles-ci, mais s'il vous plaît Alaynna, à cette heure où on fait encore de moi cette pauvre fille incapable de quoi que ce soit, dites-lui que la force et le courage se manifestent de bien des manières, et que sa mère n'en a jamais manqué. Je veux qu'il soit fier de moi, je veux qu'un jour il sache, malgré tout l'amour que vous avez pu lui donner, qu'une autre que vous en avait tout autant pour lui, quelle que soit la distance où elle se tenait.

Alaynna, nous sommes tous les quatre pareillement victimes, Milo, votre fille, vous et moi, mais il est mon fils, et je veux pouvoir de nouveau le serrer sur mon cœur, enfouir mon nez dans ses cheveux, le regarder s'endormir en chantonnant une berceuse.
Je tremble d'espoir et d'impatience à votre retour, et je suis terrifiée tout autant. J'ai peur d'être devenue une étrangère. Vous l'avez chéri tant de temps quand je n'ai pu le faire que sept semaines. Il connaît votre voix, votre parfum, celui de votre fille, les contours de vos visages, vos gestes. Que lui restera-t-il de moi ? Se souviendra-t-il encore de ma voix quand je lui conterai cette histoire que j'ai écrite pour lui avant qu'il ne vienne au monde ? Sa peau se souviendra-t-elle de la douceur de ma main quand je la glissais tendrement à sa joue ? Je suis sa mère, c'est une évidence, et je m'inquiète qu'il n'en veuille plus jamais d'autre que vous.

Je suis si désolée que nous ayons à vivre pareille souffrance.
Embrassez-le pour moi.
Fanette


Les larmes de la fauvette s'étaient sans doute tout autant perdues au parchemin que les mots qu'elle y avait déliés dans l'encre. Elle roula le pli et le fit porter à Aless. Il saurait où l'envoyer pour que l'Italienne en prenne connaissance, sur la route qui la ramenait à Limoges.
_________________
Estrella_
« Parce que la douleur physique est bien moins intense
que la douleur émotionnel. »
Inconnu.



[13 Avril 1466, Dans une autre pièce le jour du Mariage d’Estrella]

Parfois la vie peut-être surprenante et ce jour là, Estrella vit sa Luna débarquer avec Anna débarquer à son mariage , ce qui la faisait sourire et elle était heureuse. Quoiqu’il en soit, elle avait une promesse à tenir envers Fanette et elle comptait bien la tenir. Elle avait laissé Anna avec les demoiselles d’honneur, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas retrouvé son amie Italienne, en tête à tête. Elle sortit d’une pièce pour aller à une autre avec sa Luna, elle réfléchit à la manière dont elle allait lui annoncer l’identité des parents de Flavio. Elle pensa à son amie Fanette qui souffrait de l’absence de son fils et aurait voulu la voir à son mariage avec son fils mais hélas la vie n’a pas voulu permettre à Fanette d''être présente et que Milo n'avait pas la chance d'avoir un père qui se contre fiche de son fils où du moins il a préféré jouer la carte de lâcheté ou abandon enfin peu importe , c'est ce que pensais l'Espagnole.

Elle ne veut pas être celle qui brise le cœur de Laynna en lui apprenant cette nouvelle, elle observa un instant son amie d'enfance qui semblait cacher une émotion, son sourire semblait cacher quelque chose derrière. Estrella le sentait, elle n’était pas dupe et repensa à la missive de sa Lune qui disait qu’elle avait une chose importante à lui dire, elle était curieuse mais là, Estrella était concentrée sur ses mots. Elle respira profondément et chercha la manière la plus soft pour lui dire tout en essayant de limiter les dégâts. L’Etoile songea un instant les conséquences qui pourraient avoir sur la vie de Laynna et Anna mais parfois faut savoir faire face à des obstacles qui ne sont pas inévitables, Alaynna est forte tout comme sa fille, Estrella avait foy en leur capacité de faire face à cette nouvelle même si ça fait mal. Elle n'avait pas encore mis sa robe de mariage, le temps pressait.

- Nous n’avons pas beaucoup de temps. Tu vois, justement c’est ça le problème. On manque de temps depuis que tu étais partie mais nous avons juste quelques minutes pour rattraper ce temps.

Lui dit-elle avant de la laisser parler et bien qu’elle n’avait pas finit, on dirait un moulin à parole, qui commence à ne plus savoir comment s’arrêter. Estrella allait être directe, elle n’aime pas passer par quatre chemin, elle préfère être directe même si ça peut faire mal. L’Etoile sera toujours là pour sa Lune, elle prit la main de son amie en serrant forte comme pour la soutenir, de ce qu’elle allait lui annoncer. Droit dans les yeux en prenant son courage à deux mains mais d'une voix assez triste.

-Laynna… Ce n'est sûrement pas le bon moment mais je dois tenir ma promesse...Finalement il y a pas vraiment de bon moment pour ce genre de nouvelle et je ne sais comment t’annoncer cela….Je suis sincèrement….désolée mais pour Flavio, je sais qui sont ses parents…Fanette et Roman…

Juste prononcer leur prénom comme ça de manière claire, sans passer par un discours pour dire clairement la vérité, sans aucun doute que les mots allaient être percutants pour sa Ritale. Pendant un instant elle ne lâcha pas sa Lune du regard pour observer sa réaction mais à vrai dire, c’est comme si Estrella allait deviner sa réaction, d’un geste simple elle la serra dans ses bras.

_________________
Aless..
Limoges 13 Avril 1467.

Le courrier d'Alaynna encore en tête, le Balafré retrouva Fanette pour lui donner les nouvelles qu'elle attendait. Les questions aussi qu'Alaynna se posait légitimement. Et c'est tout naturellement qu'il eut l'idée de lui demander d'écrire elle même les réponses à Alaynna.
Le courrier lui fut remit et il le joignit à ce dernier.




Alaynna,

J'ai d'mandé à Fanette d't'écrire au final. Pour qu'elle t'donne elle même les réponses aux principales questions qu'tu te poses.
J'te joins son courrier. Lis le. J'pense vraiment qu'par là t'vas pouvoir être rassurée quelque peu.
Meme si j'suis pas l'genre d'type à être affecté par grand chose j'me doute que ça doit être un choc pour toi, et une sépararation qui s'annoncera pas simple. C'que j'sais quand même c'est qu'c'te femme m'etonnerait qu'elle t'laisse désormais hors d'la vie du ptit Milo. Ouep c'son nom. L'nom entier Fanette m'l'a donné et j'suis certain t'l'a écrit.
J'lui ai tout dit c'que j'savais d'toi et des circonstances. Claquesous est l'nom qu'elle a sorti d'sa bouche à ta description.
J'pense qu'vous êtes bientot sur l'point d'arriver sur Limoges. J'passe parfois d'temps avec une gonzesse d'la cour des miracles. Elle fait plus chier Fanette.....elle s'nomme Vivia. J't'en avais d'jà parlé. Elle semble pas aimé Marz. Pour une histoire d'soins à la Cour.
Ah c'soir j'fais une lice. J'pense que j'suis un peu rouillé. J'peux m'faire démonter. La nana n'a pas essuyé d'défaite. T'me soigneras.
A t'lire ou t'voir prochainement.
Aless.

Ps : On f'ra équipe pour l'tournoi au fait. C'parfait pour déguster l'cognac les nuits à la belle étoile.

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Alaynna
A la veille du mariage de l'amie d'enfance, sur le trajet, une longue missive est venue la cueillir.
Ce sont les traits tirés et des bleus glaciaux qui prennent contenu des déliés du vélin. Ecrit par cette autre femme. Cette étrangère, qui , au fil des lignes, laisse apercevoir certains points communs flagrants entre les deux femmes.

Mariées toutes deux au même homme, enceintes toutes deux de lui. Des grossesses mises à mal pour l'une, mortuaires pour l'autre. Un italien qui répudie sa seconde femme pour un baiser accordé à un autre, le même rital qui balance son anneau de mariage à la tronche de sa première femme, pour bien moins que ça encore. Corleone ne fait donc toujours pas les choses à moitié, et n'a semble t'il rien perdu de son orgueil.
Mais les similitudes entre les deux femmes s'arrêtent là.

L'une qui est vue comme une petite chose fragile et qui pourtant porte une énorme force en son sein. Car il en faut de la force pour ne pas laisser tomber et rechercher l'enfant disparu sans relâche quand tout s'écroule autour de vous.

L'autre à qui l'on rabâche sans cesse qu'elle est forte, et que donc, elle peut tout endurer. Je me souviens encore de cette autre ritale qui ayant des vues sur le père de ma fille, à quelques jours de ma fin de grossesse, m'avait balancé que s'il me quittait, je m'en remettrais parce que j'étais forte. Je me souviens encore de toutes ces personnes qui m'ont dit que je pouvais tout endurer, sous prétexte de cette force qu'ils voient en moi.
Et pourtant, à cet instant, je ne suis de nouveau que cette petite fille de huit ans, totalement déchirée, qui vient de perdre sa mère et à laquelle on vient d'arracher son jumeau, son frère, sa moitié. Et voilà qu'aujourd'hui, presque vingt années plus tard, je me retrouve confrontée à un nouvel arrachement. Une nouvelle terrible séparation.

Le vélin ne tremble pas entre les mains italiennes alors que le souffle rital exhale des volutes plus ou moins prononcées dans la fraîcheur du petit matin, et qu'au loin se dessinent paysage breton. Toujours dans un calme relativement inquiétant, la missive s'en est parcourue jusqu'à incruster chacunes des phrases dans mon esprit.

Je ne répondrai pas à cette missive. No. Je ferai mieux. Je dirais entre quatre yeux à cette femme ce que j'ai à dire.

Entre temps, j'ai reçu missive d'Aless. Etrangement, ses mots à lui viennent apaiser ce trop plein de douleur. Et me confirment que j'ai raison d'avoir confiance en cet homme là. Pourtant, j'aurai pu ne jamais le connaitre. Je me revois encore en Anjou, lorsque je l'ai rencontré pour la première fois dans cette taverne bondée de monde. C'est lui qui m'a adressé la parole le premier, et qui m'a remarquée parmi cette foule. Oh on n'a pas échangé grand chose mais assez pour attiser une curiosité commune. Il avait quelque chose en lui qui me remémorait mon Serbe. Il portait également quelque chose en lui qui m'avait attirée dès le premier abord. En fait no. Ce n'est pas vraiment qu'il me rappellait Loras, c'est surtout que depuis la mort de mon Serbe, il était le premier homme qui avait un impact similaire à celui de mon Serbe, sur ma personne. Quand j'avais lâché mon impression devant Diego et Marhya, j'avais entendu le "putain" de Diego et l'interdiction de Marhya que j'approche cet homme sous prétexte qu'elle ne voulait pas avoir à se battre avec lui parce qu'il m'aurait fait du mal.
Avec le recul et après de longues discussions avec Alessandro, j'ai compris que cet homme là, il avait nonchalamment pris, une place à part dans ma vie. Et même quand j'ai connu Malik, il semblait me tenir une étrange rancoeur sur le fait que je continues mes correspondances écrites avec L'Sauvage.

Alors j'irai sur Limoges chercher Aless comme initialement prévu et je déposerai Flav..Milo entre les bras de sa mère légitime.
Quoi que cela m'en coûte. Mais une chose est certaine, je veillerai à ce qu'il n'en coûte rien à Anna. Doublement louve et badass étais-je, dès qu'il s'agissait du bien-être de mes enfants.
Cette autre femme n'aurait pas d'autre choix que d'accepter mes conditions. Ou alors je repartirai en emportant le petit avec nous. J'en serai capable. Pour protéger Anna-Gabriela, je suis capable du pire comme du meilleur.

Et maintenant, me voilà au mariage de l'amie d'enfance, qui m'entraine dans cette pièce pour m'apprendre ce que je sais déjà. Elle ne fait que confirmer la nouvelle apprise il y a quelques jours. Elle a beau me serrer dans ses bras, elle a beau être l'amie d'enfance, l'une des rares en qui j'ai une confiance absolue, il n'en reste pas moins que je me raidis légèrement avant de me reculer.
Il n'est pas question que je laisse mes émotions prendre le dessus. Et je n'en ferai rien. Il sera temps plus tard de panser les blessures. Dans l'immédiat, tout est tellement à vif que je ne ressens rien.

" - Je le sais. Un homme qui m'est proche se trouve actuellement sur Limoges et loge dans l'auberge de cette femme. Bien malgré lui, il a découvert la vérité et m'en a informé. Tu me connais bien Estrella. Cet enfant, je vais le ramener auprès de celle qui lui a donné la vie, et c'est ce que j'ai l'intention de faire en repartant d'ici. Je dirais à cette femme que tu as tenu ta promesse.
Mais aujourd'hui c'est le jour de ton mariage, et rien ne doit venir ternir ce jour. Anna est toute excitée à l'idée de se pavaner dans une belle robe et de porter les anneaux.
Ne t'en fais pas pour moi, ça ira. Aujourd'hui c'est ton jour et celui d'Epi. Ne le fais pas attendre. Fonce enfiler ta robe de mariée et va l'épouser."


Et quelques jours plus tard, j'avais rejoint mes compagnons de route et alors que j'avais aidé Marzina à mettre au monde son enfant, alors qu'elle en avait perdu un en Anjou, je me dis en regardant Marzina, Delio, et leur fils que les miracles existent vraiment.
J'ai toujours voulu avoir un fils. Un jour peut-être. Mais dans l'immédiat, c'est un enfant que j'ai élevé comme mon propre fils que je dois rendre à sa mère légitime
Je ne sais ce qui me parait le plus horrible. Si c'est le fait de remettre l'enfant entre les bras de sa mère, ou si c'est le fait d'avoir élevé sans le savoir, le demi-frère de mon propre fils décédé.
Quelque part, c'est comme si je perdais de nouveau Andrea. Et depuis que la vérité me fut révélé, cette putain de douleur irradie toutes mes chairs jusqu'au plus profond de mon être.
Et je ne saia pas comment je vais me remettre de cela. Ce qui est certain, c'est que la première personne qui me balance que je suis forte et que je peux encaisser, se prendra en retour mon poing dans la tronche.

J'ai parlé à Milo de sa mère. Je lui ai aussi parlé de son père. En fait, je lui ai surtout parlé de son père mais je lui ai dit ce que cette Fanette m'avait demandé de lui dire dans sa missive.
Je n'ai toujours rien dit à Anna. Et j'ai le coeur qui se déchire à l'idée de la voir souffrir et je n'ose anticiper sa réaction.
Cette nuit, les deux petits sont avec moi, sur Epo. Ils ont chacun leur place contre moi et sont tous deux bien emmitouflés à l'abri de mon mantel.
Et c'est le coeur défaillant que je regarde la silhouette de Limoges, cette ville haïe se découper dans la nuit et se rapprocher au fil de nos avancées.

Mais je sais aussi que demain, Alessandro, que je n'ai pas revu depuis cette putain de guerre en Anjou, sera là.

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Estrella_
« Chaque blessure laisse une cicatrice
Et chaque cicatrice raconte une histoire.
Une histoire qui dit : j'ai survécu. »
Inconnu



Estrella avait bien sentie et n’était pas étonnée de voir Laynna indifférente face à la situation, elle avait une fierté et sûrement que dans le fond elle aurait voulu que ça soit un cauchemar ou une farce que Milo ne soit pas le fils de Fanette et Roman. C’est vrai que l’Espagnole n’était pas mère et ne pouvait pas forcément comprendre la douleur mais elle l’imaginait très bien. Elle écouta attentivement ce que lui disait Alaynna et comprit que finalement, c’est ce qu’elle voulait lui dire dans la missive. Elle entendit les cloches sonnées mais elle avait tant de questions et de choses à lui dires mais elles manquaient du temps.

-Je sais mi Luna que tu vas lui rendre son fils, je lui avais dit ! Toi seule peut comprendre et sait ce que ça fait d’être loin de son enfant durant des mois… Mais nous ont parlerons en détail par missive et surtout écrit moi quand tu auras donné Milo. Merci, de lui dire en tout cas… Et je te remercie mi Luna pour tout ce que tu dis là.

L’Espagnole savait que Laynna avait raison, elle doit s’habiller et le stresse lui monta à la tête, quoiqu’il en soit cette discutions se termina là. Elle devait se marier et après le mariage sa Luna devait rendre Milo à sa mère, Fanette. L’Espagnole pensive, avait un pincement au cœur pour sa filleule, elle allait souffrir, c’est certain. Estrella se sentait impuissance face à cette situation, elle n’a pas de baguette magique pour régler ça. Forcément, les choses ne se règlent jamais pas avec un coup baguette magique. L’Etoile comptait bien être présente et aider du mieux que peu ses deux Lunes. Depuis qu’elles étaient toutes petites, Laynna a toujours eu du mal de montrer ses émotions et faisait toujours comme si tout allait bien. Décidément, sur ce point l’Italienne n’avait pas changé sur ce point. Alaynna allait sûrement se sentir impuissante également face à Anna mais Estrella n’est pas inquiète puisque seul l’amour d’une mère peut guérir un cœur brisé de leur enfant. Compte à Fanette, l’Espagnole est contente qu’elle va retrouver son Milo, mais le bonheur de Fanette allait assombrir celui de Alaynna, mais d’un sentiment étrange, elle sait que Fanette ne va pas exclure Alaynna totalement de la vie de Milo. Estrella le savait car elle savait à quel point le cœur de la Fauvette était noble et sincère.

Estrella sourit à sa Lune et prit la direction pour sortir de la salle et qu'elle aille se marier car il était temps de mettre en pause pendant un court instant cette histoire entre ses deux amies, La Lune et La Fauvette, ceci dit il y a toujours une suite pour tout.

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