Archibalde
LAlzo était un homme occupé. Plus encore lorsque sa fiancée décidait de prendre le large pour ne jamais revenir. Événement plus que fâcheux de ces derniers jours, il luttait pour garder la tête froide et la maintenir hors de leau. Avec plus ou moins de succès, certes, mais il avait su sentourer des bons appuis pour lui offrir une épaule et un soutien. Tournai était devenue la ville pestiférée, celle dont le Barbu ne voulait plus entendre parler. Jamais.
Lesprit occupé est un esprit libre, dit-on. Et Archibalde comptait bien appliquer cet adage. Depuis quelques jours, la jeune Fanette était arrivée dans la bourgade, ses enfants sous le bras, et ses boucles flavescentes sur la tête. Elle semblait presque aussi insouciante quà lépoque de leur rencontre. Agiter le bambin sous le nez de Laynna Quelle drôle didée. Était-elle inconsciente ? Ou au contraire trop assurée, ce qui faisait delle une idiote certaine. La blonde chétive avait cette espèce de candeur apparente qui le rendait fou dagacement.
En ce jour, il avait du temps devant lui. Assez pour une petite partie de jeu. Et connaissant sa partenaire de lautre côté de léchiquier, cela promettait dêtre distrayant. En entrant dans la taverne elle était là, appuyée contre le mur du et froid, un sourire béat aux lèvres tandis quelle observait lenfant. Le Barbu navait jamais bien compris cet intérêt porté aux marmots. Ils étaient pour lui de petites créatures méprisantes et largement inutiles qui se perdent en cris et babillages nerveux. Voir la Fanette sextasier ainsi ne létonnait nullement, cela dit. Son instinct protecteur, en revanche, était une nouvelle. Il ne put sempêcher de pousser un ricanement méprisant alors quelle sinterposa une première fois. Était-elle prête à tout pour les protéger ? Si oui, cétait vendre son âme au diable, en cet instant. Dailleurs, sil était un homme cruel, il navait jamais jugé bon de jeter son dévolu sur la marmaille. Pas parce quil avait quelque égard pour eux, non. Simplement car ils le dégouttaient.
Et lorsquil fit un pas puis deux en leur direction, la jeune mère se releva pour faire façade une seconde fois.
Ils dorment n'allez pas les réveiller.
Archibalde lobserva de haut en bas. « Est-ce seulement sérieux ? » pensa-t-il. Il sourit légèrement, lattrapant par le bras pour lattirer à lui. Il détailla le visage quasi juvénile avec lenteur et un plaisir non feint, le nez presque dans les boucles blondes qui lui rappelaient vaguement la couleur de celles de son épouse. Il inspira doucement, pour se gorger de ce parfum de femme, de ce parfum de peur. Oui Il pouvait voir dans ses yeux la panique, son émoi, comme un petit animal pris au piège. Dieu, quil aimait cela. Il vivait pour ce genre de réactions. Il offrit un sourire un peu sournois à sa captive.
Comment vas-tu, Fanny ? Amusons nous un peu, quen dis tu ?
Un main se posa sous le menton de la jeune fille pour lobliger à affronter ce regard. Il voulait tout voir, ne rien perdre, ne rien laisser lui échapper.
Lâchez-moi, souffla-t-elle.
Là, oui Regarde moi.
Il parlait à voix basse, puisque ne pas réveiller les enfants était sa seule préoccupation. Senestre se meut, impudique, explorant une parcelle qui semble déjà conquise, à lui. Elle passe sur sa gorge, celle là même quil pourrait briser avec tant de facilité, avant deffleurer le buste avec amusement. La jeunesse avait aussi ses avantages, et il faut dire de Fanette était bien faite.
L'idée d'être esclave ne t'as jamais effleurée ?
La question semble faire mouche, car la petite sagite, ce qui ne manque pas de le faire rire un peu. Son regard affolé lemplit de joie et de satisfaction. Langoisse, il peut la sentir, elle transpire. Perception grisante qui lenveloppe peu à peu, il se laissait sombrer dans son vice.
Mon père doit revenir d'un instant à l'autre.
Cela ne le dérangeait pas. En plus den tourmenter une, il cognerait lautre. Deux distractions pour le prix dune : délicieux, en somme. Il raffermit un peu son emprise alors quelle na de cesse de frétiller. Claquant de la langue avec agacement, il ajoute : « Reste tranquille. » avant de se pencher pour glisser à son oreille :
Si tu couinais, les Corleone viendraient-ils te sauver ?
Il en doutait, à vrai dire. Mais après avoir collé son poing dans la figure de Gabriele, il ne rechignerait pas à le faire une deuxième fois. Gabriele ou un autre dailleurs. Les Corleone se valaient tous.
La main descendait à présent le long de ses hanches, avant de caresser la cuisse, par dessus le vêtement. Et à voix basse, dans un murmure presque imperceptible, il ajouta :
Je devrais te ravager encore et encore pour arracher moi même lenfant qui naîtra de cette union. Et lorsque tu ne me seras plus utile, je pourrais te louer. Et tu passeras inlassablement sous des dizaines de bonhommes. Assurément, cela va me rapporter gros.
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Lesprit occupé est un esprit libre, dit-on. Et Archibalde comptait bien appliquer cet adage. Depuis quelques jours, la jeune Fanette était arrivée dans la bourgade, ses enfants sous le bras, et ses boucles flavescentes sur la tête. Elle semblait presque aussi insouciante quà lépoque de leur rencontre. Agiter le bambin sous le nez de Laynna Quelle drôle didée. Était-elle inconsciente ? Ou au contraire trop assurée, ce qui faisait delle une idiote certaine. La blonde chétive avait cette espèce de candeur apparente qui le rendait fou dagacement.
En ce jour, il avait du temps devant lui. Assez pour une petite partie de jeu. Et connaissant sa partenaire de lautre côté de léchiquier, cela promettait dêtre distrayant. En entrant dans la taverne elle était là, appuyée contre le mur du et froid, un sourire béat aux lèvres tandis quelle observait lenfant. Le Barbu navait jamais bien compris cet intérêt porté aux marmots. Ils étaient pour lui de petites créatures méprisantes et largement inutiles qui se perdent en cris et babillages nerveux. Voir la Fanette sextasier ainsi ne létonnait nullement, cela dit. Son instinct protecteur, en revanche, était une nouvelle. Il ne put sempêcher de pousser un ricanement méprisant alors quelle sinterposa une première fois. Était-elle prête à tout pour les protéger ? Si oui, cétait vendre son âme au diable, en cet instant. Dailleurs, sil était un homme cruel, il navait jamais jugé bon de jeter son dévolu sur la marmaille. Pas parce quil avait quelque égard pour eux, non. Simplement car ils le dégouttaient.
Et lorsquil fit un pas puis deux en leur direction, la jeune mère se releva pour faire façade une seconde fois.
Ils dorment n'allez pas les réveiller.
Archibalde lobserva de haut en bas. « Est-ce seulement sérieux ? » pensa-t-il. Il sourit légèrement, lattrapant par le bras pour lattirer à lui. Il détailla le visage quasi juvénile avec lenteur et un plaisir non feint, le nez presque dans les boucles blondes qui lui rappelaient vaguement la couleur de celles de son épouse. Il inspira doucement, pour se gorger de ce parfum de femme, de ce parfum de peur. Oui Il pouvait voir dans ses yeux la panique, son émoi, comme un petit animal pris au piège. Dieu, quil aimait cela. Il vivait pour ce genre de réactions. Il offrit un sourire un peu sournois à sa captive.
Comment vas-tu, Fanny ? Amusons nous un peu, quen dis tu ?
Un main se posa sous le menton de la jeune fille pour lobliger à affronter ce regard. Il voulait tout voir, ne rien perdre, ne rien laisser lui échapper.
Lâchez-moi, souffla-t-elle.
Là, oui Regarde moi.
Il parlait à voix basse, puisque ne pas réveiller les enfants était sa seule préoccupation. Senestre se meut, impudique, explorant une parcelle qui semble déjà conquise, à lui. Elle passe sur sa gorge, celle là même quil pourrait briser avec tant de facilité, avant deffleurer le buste avec amusement. La jeunesse avait aussi ses avantages, et il faut dire de Fanette était bien faite.
L'idée d'être esclave ne t'as jamais effleurée ?
La question semble faire mouche, car la petite sagite, ce qui ne manque pas de le faire rire un peu. Son regard affolé lemplit de joie et de satisfaction. Langoisse, il peut la sentir, elle transpire. Perception grisante qui lenveloppe peu à peu, il se laissait sombrer dans son vice.
Mon père doit revenir d'un instant à l'autre.
Cela ne le dérangeait pas. En plus den tourmenter une, il cognerait lautre. Deux distractions pour le prix dune : délicieux, en somme. Il raffermit un peu son emprise alors quelle na de cesse de frétiller. Claquant de la langue avec agacement, il ajoute : « Reste tranquille. » avant de se pencher pour glisser à son oreille :
Si tu couinais, les Corleone viendraient-ils te sauver ?
Il en doutait, à vrai dire. Mais après avoir collé son poing dans la figure de Gabriele, il ne rechignerait pas à le faire une deuxième fois. Gabriele ou un autre dailleurs. Les Corleone se valaient tous.
La main descendait à présent le long de ses hanches, avant de caresser la cuisse, par dessus le vêtement. Et à voix basse, dans un murmure presque imperceptible, il ajouta :
Je devrais te ravager encore et encore pour arracher moi même lenfant qui naîtra de cette union. Et lorsque tu ne me seras plus utile, je pourrais te louer. Et tu passeras inlassablement sous des dizaines de bonhommes. Assurément, cela va me rapporter gros.
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