Lison_bruyere
Elle perçut la pointe de mauvaise foi dans les paroles de Joanne, mais l'aveugle était en colère, et ça allait sans doute souvent de paire. Elle rentra la tête dans les épaules et la laissa parler. A quoi bon se défendre encore, on ne lui reconnaîtrait jamais que des torts, c'était ainsi.
Après tout, un an et demi plus tôt, ses proches n'avaient-ils pas eux aussi accablé Roman sans jamais lui trouver une seule circonstance atténuante, quand bien même Fanette lui en accordait ?
Sans doute que les gens étaient enclins à peindre des portraits sans nuances. C'était plus facile pour leur conscience et ça évitait de se remettre en cause. Elle l'avait fait elle aussi, quand elle avait jugé Claquesous, allant jusqu'à lui planter un couteau entre les côtes. Et pourtant, elle devait la vie à cet homme qu'elle avait voulu voir mort, étrange leçon apprise au pied d'un gibet.
La grille se referma sur la boiteuse. La jeune mère apprenait à prioriser, et pour l'instant, les états d'âme de la Florentine n'étaient pas son souci premier. Elle se retourna, et se hissa de nouveau vers le soupirail, s'agrippant des deux mains aux barreaux en glissant ses pieds dans les irrégularités du mur. Elle cherchait des yeux ses compagnons de route et son fils.
Elle ignorait encore que Théo s'était mis en chemin, emportant Milo vers la Guyenne.
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Après tout, un an et demi plus tôt, ses proches n'avaient-ils pas eux aussi accablé Roman sans jamais lui trouver une seule circonstance atténuante, quand bien même Fanette lui en accordait ?
Sans doute que les gens étaient enclins à peindre des portraits sans nuances. C'était plus facile pour leur conscience et ça évitait de se remettre en cause. Elle l'avait fait elle aussi, quand elle avait jugé Claquesous, allant jusqu'à lui planter un couteau entre les côtes. Et pourtant, elle devait la vie à cet homme qu'elle avait voulu voir mort, étrange leçon apprise au pied d'un gibet.
La grille se referma sur la boiteuse. La jeune mère apprenait à prioriser, et pour l'instant, les états d'âme de la Florentine n'étaient pas son souci premier. Elle se retourna, et se hissa de nouveau vers le soupirail, s'agrippant des deux mains aux barreaux en glissant ses pieds dans les irrégularités du mur. Elle cherchait des yeux ses compagnons de route et son fils.
Elle ignorait encore que Théo s'était mis en chemin, emportant Milo vers la Guyenne.
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