Manon
[ Il n'y a de mirage que pour ceux dénués de désir d'aventure ]
Dieu qu'elle avait pesté en parcourant le courrier d'Esposito. Mais pourquoi fallait-il que ce pli arrive maintenant alors qu'elle venait tout juste de se réengager dans un maudit conseil qui serait d'ailleurs encore plus pénible que ce qu'elle imaginait. Dépitée, certes, mais sûrement pas inactive. Puisque l'époux souhaitait se joindre à l'expédition, autant proposer à d'autres une occasion qui ne se représenterait pas de si tôt. C'est ainsi qu'une envolée de piafs et de coursiers se déploya à travers le Royaume et au delà. Mais si elle avait privilégié ceux qui auraient nécessité, elle était alors loin d'imaginer que les anciens voudraient remettre le couvert.
Cependant, rien ne se passa comme prévu. Elle devrait savoir, depuis le temps, que rien ne se passe jamais comme prévu d'ailleurs. Il se trouva ceux qui étaient motivés mais qui perdait toute envie à la seule idée de partir avec Julian dont la sociabilité frisait le néant et il y avait ceux qui ne connaissaient pas le Calderon, fins prêt au départ. Mais c'était sans compter sur les aléas maritimes qui empêchèrent l'Estela d'atteindre le port à temps. Quelques jours avant, ce fut au tour du dernier né de tomber malade, enfant auquel il fallut accorder toute l'attention nécessaire au point qu'elle devint incapable de poursuivre l'organisation de l'expédition, pas plus que d'assurer son poste au sein du conseil comtal. A la parfin, elle du sceller pour la première fois de sa vie une succession de démission et une semaine plus tard, le Capitaine embarquait son fils pour une retraite en bord de mer.
Que faire désormais ? Quelle question ! C'était tout vu. Le four de Vénès entreprit une cadence infernale tandis que les cueilleurs se relayaient pour fournir les simples nécessaires à l'élaboration de tous les onguents, potions, baumes et philtres précédemment commandés. L'époux de fait écarté, il devenait aisé à présent de remplir une lance. Mais à chaque membre qui s'ajoutait, sa spécificité. De l'arnica pour les maladroits, des fortifiants pour ceux peu habitués au port d'une armure, des décoctions destinées aux lendemains de cuite pour les soûlards invétérés,... De quoi pouvait bien avoir besoin un moine d'ailleurs ? Aucune idée, si ce n'est qu'elle n'aurait pas à traîner son livre des vertus tout en songeant d'un sourire amusé à sa vassale qui se ferait sûrement une joie d'apprendre audit moine moult chansons paillardes.
A Vénès, la tension était palpable. Non point à cause de la préparation des chargements mais parce que la comtesse n'avait rien trouvé de mieux que de proposer à Arfie de venir s'installer au château le temps de leur absence. A la seconde où la diaco démoniaque accepta, avec trop d'empressement d'ailleurs, la vénésienne comprit son erreur. Tripot clandestin, orgies, bûcher à même la cour, si ce n'est l'intégralité des terres transformées en culture de la célèbre herbe bleue... Et tout ce qu'elle n'était même pas en mesure d'imaginer.
Rp largement ouvert à tous pour écrire tout et n'importe quoi, à l'envie.
Tout en restant vague sur les trajets, les détails de la mission en général.
Tout en restant vague sur les trajets, les détails de la mission en général.
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