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Info:
16 juin 1468. Drame.

[RP] Pigeonnier Treiscan

Shawie
Citation:
De Samsa d'Treiscan
Date d'envoi Le 15 Juin 1468 à 21h38


Objet Re: Re: Orléans



Ma Chose,

Oui, nous intégrons ce soir, normalement. J'attends encore des courriers, des confirmations... mais ça me fait travailler.
J'ai vu ce matin, oui, que vous l'aviez emporté. Je suis contente que ces pignoufs n'aient pas la majorité. Ne reste plus qu'à placer Natty sur le trône, et ce sera la paix de nouveau.
J'en reviens pas que t'as postulé pour être Connétable ! Je sais que t'as les compétences, mais ils ne te laisseront jamais ta chance. Déjà qu'ils couinaient pour la prévôté... Mais tu sais, tu as raison : tu leur montres que t'es toujours bien, solide sur tes appuis. C'est important. Et puis va savoir, peut-être que.

J'ai bien compris que le plan à trois était une connerie. Avant que je parte à Limoges. Même si tu étais déjà à fond, ahin. Mais à Alençon, j'ai eu la sensation que tu étais vraiment sérieuse. Tu m'avais dit, avant Limoges, que c'était pour pimenter ; alors je me suis demandée si quelque chose n'allait pas. Et couplé à ce que tu m'as dit vendredi, sur les amies, ça m'a perdue. J'ai douté, de ce que tu voulais vraiment sur ce plan.

Je sais que tu m'en veux. Moi je suis là, de l'autre côté des frontières du duché, et toi tu es dedans, tu y tournes en rond. Tu sais que ce n'était pas un refus contre toi. Que c'était vis-à-vis d'eux, de ce pour quoi ils voulaient te faire passer, des fers qu'ils voulaient te mettre autour du cou. Finalement, ils ont été allégés, bien obligés. Mais ouais... je sais. Je ne t'en veux pas, de m'en vouloir ; je sais que tu ne peux pas faire autrement.

Je vois que quelque chose s'est distendu, mais je ne sais pas si c'est vraiment la distance. On a toujours réussi de ce côté-là. Peut-être que notre relation a changé sans qu'aucune de nous n'ait rien fait, comme tu dis. Peut-être. Mais c'est quelque chose que je comprends pas, si c'est comme une roue qui soudainement est grippée ; quel est le grain de sable ? Pourquoi la rouille ? C'est quelque chose que je n'accepte pas. Tu le sais, je ne suis pas quelqu'un qui sait lâcher toute seule, quelqu'un qui accepte.

Je t'embrasse ; je t'aime.

Samuel



Ploc une larmichette sur le parchemin.
Ploc Ploc.

C'est étrange de pleurer.
Ploc.



Citation:
Samuel,

Je sais que jamais j'aurai ma chance au sein de la Connétablie mais j'ai tenté quand même, m'en fiche, j'ai rien à perdre. Une fois que j'aurai été gracié, je ferai une liste. Je veux m'imposer par le pouvoir ! Je peux pas rester comme ça à rien faire. En plus, j'viens de capter que ça faisait tout juste un mois. J'ai l'impression d'y être depuis 3 ans.


Nous concernant. Avec le temps, j'ai appris malgré moi qu'on ne peut pas toujours maitriser ce qui arrive et je crois que notre couple fait les frais de "ça". Inexplicable mais pourtant c'est bien devant nos yeux. Et il faut s'en rendre compte avant que cela nous bouffe. Trop de différence, trop de tout qui fait qu'on est bancal. Au début, ça ne posait pas de souci.

Porqué la rouille ? Je ne sais. Simplement parfois il faut tourner une page parce qu'on arrive à la fin du bouquin tu vois. L'histoire se finit alors que tout allait bien. Peut être que cette boule au ventre que je peux avoir, est tout simplement de la peur. La peur d'ouvrir les yeux et de me dire "merde, mais c'est finit". Une peur que je ne connaissais pas, elle a un goût amère mais il faut l'avaler.


Nous aurons perdu bien trop de chose pendant ce tourment. Aucun reproche ma Chose.


Je t'aime au plus profond de moi.
Je t'aime pour toujours.

Satyne n'est que de la fumée par rapport à Nous.


Mais je veux que tu vives et que tu arrêtes de survivre sur mon dos. Tu agonises Samuel. Je t'entends suffoquer. Mon amour pour toi te détruis. Nous nous détruisons mutuellement. C'est notre rouille.


Il est temps que tu prennes soin d'toi. Loin d'moi. Je t'interdit de dire non. Il est temps que Cerbère reprenne du poil de la bête et sorte les dents. T'as un combat à gagner sur la durée. Je ne serais jamais loin de toi, tu le sais. Si tu veux me garder une place au chaud dans ton cœur, tu pourra compter sur moi.


26 mars 1466
Un oui.
Pour demain.

S.


_________________
Samsa
    "Tiens-moi maintenant
    Jusqu'à ce que la peur s'en aille.
    Je respire à peine.
    Je crie,
    Ces ailes fatiguées m'abandonnent ;
    J'ai besoin de toi pour me rattraper."*



A plusieurs lieues d'ici, à Orléans, c'est un Cerbère encore muet à l'extérieur, mais qui hurle à la mort à l'intérieur. Ravagée de douleur, elle s'est terrée dans un coin après avoir mis sa tente sans dessus-dessous. Roulée en boule, les genoux tenus contre elle jusqu'à les faire fusionner avec sa cage thoracique si elle pouvait, elle se balance un peu d'avant en arrière, le cœur en lambeaux et le nez qui commence à saigner, rappel d'un défaut du palpitant. Elle ne s'en préoccupe pas. "Cerbère" rode, prêt à prendre le relai, mais la rage et la douleur sont si profondes que même Lui n'arrive pas à approcher. Samsa respire fort, projette sur ses cuisses de micro-gouttelettes de sang, serre ses doigts sur ses cheveux à s'en faire mal, détournant la douleur.

Elle refuse. Elle refuse ce qu'elle a lu. Elle n'accepte pas. Samsa n'est pas quelqu'un qui accepte. Les murs, elle y va la tête la première, elle les détruit. Elle gagne toujours. Quand les choses ne vont plus, elle prend sur ses épaules, elle porte pour deux, pour trois, pour tous s'il le faut. Et elle tient. Cerbère ne lâche pas. Quand elle a planté ses crocs, les mâchoires sont bloquées. On peut bien la secouer dans tous les sens, lui glisser du poison entre les babines, elle tient, là encore. Elle mourrait plutôt que d'abandonner. Mais dans cet entêtement bien rodé, à toute épreuve, il y a une faille, au sens propre comme au sens figuré : c'est son cœur. Cerbère est un Chien, et elle écoute ceux qui lui parlent. En temps normal, elle aurait écouté Shawie qui vient de lui écrire "lâche". Mais ce mot-là, venant d'elle, les touchant elles, la révolte.
Sclérosée de chagrin, Samsa se traine jusqu'à prendre plume et parchemin. Elle peine à écrire, mais elle y parvient, entre deux sanglots qui embuent ses yeux.


Citation:
Ma Chose,

"Ça". C'est quoi, "ça" ? C'est quoi, cet ennemi ? J'aimerais lui sauter à la gorge, la lui ouvrir, la piétiner jusqu'à ce qu'elle s'enterre. Pourquoi je ne peux pas le faire ? Pourquoi "ça" surgit maintenant ?

Je ne veux pas finir ce bouquin. Notre bouquin. Le bouquin de ta vie, c'est le bouquin de ma vie aussi. Il n'est pas terminé. Un chapitre, alors ? Je veux le relire encore, le revivre encore. Viens, on le réécrit encore.

Je ne veux pas lire ce que tu écris, que j'agonise, que j'ai du poil à reprendre, loin de toi, comme si nos nuits aspiraient ce que je suis. Tu n'as pas le droit d'écrire ça, de le penser. Je suis plus déterminée que jamais à tout exploser, pour toi. Tu es ma force du quotidien.

Tu es ma femme, l'amour de ma vie, et rien ne saurait changer ce fait. Tous les "ça" du monde pourraient s'y mettre que ça ne changerait pas. Toi et moi, notre amour, c'est plus fort que tout ça. Tu es dans mes veines, dans ma tête, dans mes tripes. Mon cœur, Shawie, est à toi ; pour toujours.

Ne me chasse pas.

Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime.

Ton Truc


Elle pleure alors qu'elle se recroqueville encore sur elle, déjà à terre, serrant ce parchemin contre elle comme si elle se refusait à le laisser partir. Dans l'herbe qui constitue le sol de sa tente, elle étouffe ses cris, serre le poing où une alliance rose incarnadin trône à l'annulaire. Elle voudrait se rouler tellement en boule qu'elle finirait par s'écraser elle-même et disparaître. Il n'en sera rien.

La lettre, elle partira.
Cerbère, encore, s'en sortira.
Mais Samsa, jamais, ne s'en relèvera.



* = paroles traduites de RED - Hold me now

_________________
Shawie
Shawie est très attachées à ses objets. Elle leur accorde une importance excessive et maladive. Qu'un audacieux se tente de lui voler un bocal d'anchois daté de 1457, son Panier de bulots de 1460 ou encore sa chope en or massif du mois dernier. L'audacieux y perdra la vie avant même d'y avoir pensé. Elle les chéri plus que tout, alors que la plupart du temps, elle a oublié leur existence dans le fond d'un grenier.

L'attachement pour les gens lui reste, en revanche, totalement inconnu. Elle n'a aucun scrupule à utiliser Tartempion ou Pimprenelle si, dans un avenir proche ou lointain, elle y voit son intérêt. Samsa fait exception. Samsa fait partie d'elle, c'est un morceau de son corps et de son cœur. De son âme même. Si Samsa a mal, Shawie aussi. Si Samsa pleure, Sha ne pleure pas -faut pas passer- mais réagit très violemment. L'ibérique a toujours eu des réactions disproportionnées et souvent sanguine lorsqu'elle se fait prendre au jeu des sentiments. Samsa est à elle, c'est une évidence.

Mais il faut savoir lâcher prise lorsque la pression est trop. La soirée qui suit l'envoi des courriers sera un carnage entre pleure, douleur et rage. Elle en claquera un jour. S'infliger tout ça n'est pas humain. Mais l'amour n'est pas humain ; il demande toujours plus. Elle aura commencé la soirée en PLS sous un arbre. Escortée par Saint Martin, elle terminera en s'enfilant un flacon entier de somnifère/tranquillisant ? Le réveil sera brutal, la douleur, toujours présente. Pétasse.



Citation:
Samuel,


La question n'est pas là mon Amour.

Ne vis pas dans le passé. Tu as toujours fait ça. Te rappeler de doux souvenirs pour regretter par la suite. ; Zig.
Notre histoire n'est pas finie. Elle prend simplement un autre virage un peu inattendu mais qu'on pouvait voir se profiler au loin. On a juste pas eu le courage de le voir avant.


Mon amour est éternel pour toi.
Je ne te chasse pas. Tu peux revenir si tu le souhaite mais je ne suis pas sure que tu le fera. Il ne faut pas que tu le fasses et encore moins par fierté ou parce que tu aura jugé "vouloir péter les murs" pour moi. Tu as enfoncé bien assez de porte comme ça.
Repos soldat.


Il est tellement important de laisser certaines choses disparaître. De s'en défaire, de s'en libérer. Il faut comprendre que personne ne joue avec des cartes truquées. Parfois on gagne, parfois on perd. On doit clore des cycles, non par fierté, par orgueil ou par incapacité, mais simplement parce que ce qui précède n'a plus sa place.

J'pense que tu as quelque chose à vivre de merveilleux. J'suis là, dans ton sillage parce qu'on a toujours fait ça mais maintenant, c'est moi qui vais te protéger. Je prie chaque soir pour la mort du Roi. Je prie pour que tu prennes cette Couronne démoniaque dont tu rêves tant. Je prie Sam'. J'veux te voir la porter et j'veux venir poser genou à terre devant toi. Ne m'envoie pas ton Dauphin.


Je t'aime,
S.

_________________
Samsa
    "Écoute nos rires ricocher
    Dans l'eau claire de ciel d'été :
    On écrivait sans le savoir
    Les plus belles pages de notre histoire.
    Tu sais, les sables émouvants,
    Plus tu grandis, plus tu t'enfonces dedans."
    (Acadian - Les sables émouvants)


La soirée de la veille a été difficile. Samsa a fait son Cerbère, a tâché de faire bonne figure, très droite, le regard fixe, les mots mécaniques pour ériger à la va-vite une muraille en son fort intérieur. Alcimane n'avait pas été dupe du subterfuge, quand bien même elle ne devait pas s'imaginer quelle vanne elle avait ouverte par sa sollicitude, ce qui allait lui tomber dessus. Samsa s'était accrochée à elle comme une noyée à sa bouée, le corps secoué de sanglots et de tremblements, et elles en avaient parlé, ce qui ne constituait pourtant nullement la façon de faire habituelle de Cerbère. D'habitude, elle s'enfermait quelque part avec de l'alcool - trop - et passait des jours dans le mutisme et l'obscurité, roulée en boule, à gérer sa douleur toute seule. Mais cette fois-là, Samsa n'avait pas eu envie de faire comme si ça allait. Elle n'avait pas eu envie d'afficher un sourire aux autres, de garder ça pour elle, comme si ce qui se passait en elle n'était pas grave. Pourtant, elle n'aurait pu en parler à personne d'autre qu'à Alcimane.

Sa nuit avait été courte et mauvaise. Elle n'avait pas dû dormir plus d'une heure ou deux, et seulement de façon épisodique, se réveillant pour pleurer en silence, roulée en boule. La volonté ne suffit pas toujours, d'accord ; on l'avait souvent dit à Cerbère, elle le savait. Mais l'Amour ? C'est quoi ce monde où l'Amour ne semble pas suffire non plus ? Au matin, Samsa n'a pas connu de réveil. Pour ça, il aurait fallu connaître le sommeil.
Se déplier de sa position fœtale avait été une petite épreuve. Dehors, il fait frais, la rosée perle abondamment, les premiers oiseaux commencent à chanter. C'est insupportable. Il faut que Samsa aille se percher sur un toit en ville pour pouvoir faire le point avec la lettre de sa femme. La rage de l'échec laisse place à une autre rage, celle de réussir. Cerbère n'a que cela dans sa vie pour combattre la douleur : avancer. Baisser la tête et avancer, comme un buffle blessé qui, après avoir repris un peu de souffle, se jetterait dans son collier d'épaule pour faire encore avancer la charrette, parce qu'il ne sait finalement faire que ça. S'il s'arrête trop longtemps, il meurt.


Citation:
Ma Chose,

Rien ne disparaît. Je ne laisserai rien disparaître. Nous n'avons pas à disparaître. Nous existerons encore, même si la vie nous plie, et que j'en ai pas envie. Tu sais, l'histoire du chêne et du roseau. Pas besoin que je dise lequel d'entre eux je suis. Mais plus encore que de ne pas vouloir plier, je refuse que notre histoire s'arrête là, comme ça, comme des milliers d'histoires tous les jours chez les autres. Nous ne sommes pas les autres. Nous sommes uniques. Tu as raison : notre histoire n'est pas finie.

Depuis qu'on se connaît, on veut rentrer dans l'Histoire, inscrire nos noms dans les mémoires à tout jamais. On le fera, mon Amour. Toi et moi - sans mon Dauphin. Nous serons l'Histoire, même ; la plus belle et la plus forte qui aura jamais existé. On l'est déjà, un peu.

Tu as toujours été là pour moi, je sais que tu le seras encore, et il faut que tu saches en retour que j'ai toujours été à tes côtés aussi, que je ne cesse ni ne cesserai jamais de l'être. Car même si, dans notre bouquin, le chapitre se termine pour qu'un autre s'ouvre, nous avons gravé le 26 mars 1466 sur la couverture. Comme le fait que je t'aime, rien ne changera jamais cela.


Ton Truc.


Perchée sur son toit, sa lettre à la main, Samsa regarde au loin. Elle a encore les yeux embués, encore le nez humide. Régulièrement, elle déglutit encore une boule de la taille d'un quignon de pain. Elle souffre mais se raccroche à ce que Shawie lui écrit, à ce qu'Alcimane lui a dit : "construire autre chose, différemment". N'importe quoi, tant que c'est Ensemble. Tant que Shawie est là, car si Cerbère a trois têtes, elle n'a qu'un cœur. "Attention, fragile : ne pas éloigner".
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