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[RP] Vadrouille, Sueur et Pipe.

Arioce
Chapitre XXVII - Episode 11


    Fragment de vie – Banquet à Ossaranh – Soirée du Vendredi 3 Mai.

La musique, l’atmosphère, l’ambiance, les rires et sourires complices. Virevolter, à pas d’ours ou de biche, danseurs et danseuses. Bordel que j’aime danser ! En particulier celles rythmées, avec un minimum de technique, en duo ou en groupe, paysannes comme nobles.
Ma mère, bonne cavalière, se laissa porté et guidé durant la basse danse. Par contre, lorsque le branle débuta, peu aurait pu rivaliser avec elle. C’est que papa et maman Horn sont bons danseurs et même amateurs. Forcément, ils m’ont tout appris ou presque. Tout du moins, ils m’ont transmis cet amour pour les festivités musicales.
Danses nobles ou paysannes, je n’avais pour autant pas oublié mon désir de la soirée. Et ça tombait bien, car tôt ou tard, avec les virevoltements et échanges de partenaires, elle finirait dans mes bras. Alors je laissais faire la danse, la musique, qu’elles nous rapprochent lentement mais surement. Dans le coin de la tête, le reste de mon esprit était à l’ambiance et joyeuseté qui se jouait en cette belle soirée.

Soudain, nos mains se joignirent. L’heure était venue et ce fut avec un beau sourire que je l’accueillis. Et dans mon regard, un message que je passais « tu es ma cavalière pour le reste de la nuit ». Oh je ne comptais plus la lâcher, non pas possessif, lui retirant toute possibilité. Mais elle se devait de revenir à moi après chaque changement. Et puis comme la musique venait à son terme, je fis signe aux musiciens de relancer et entamais une danse en couple.
Pas de salutation, l’on enchainait de suite. Un rythme entrainant, vif, cadencé en trois temps, de quoi largement s’amuser en divers pas et sauts. Une belle volte !
Première d’une nouvelle longue série de danses ou plus moins de participants s’y joignent. Et bordel ! Quel plaisir et joie que de l’avoir en cavalière. De nouveaux sourires, regards, aucun geste déplacés bien que certains se voulaient plus tendres. Il ne fallait pour autant pas que les autres découvres le pot aux roses, bien que je me doutasse déjà que ma mère avait deviné qu’il se tramait quelque chose. Le flaire maternel ça.

La soirée continua jusqu’à tard, alors que doucement la musique se faisait plus calme, lente et que les danses suivaient se ralentissement. Les enfants étaient un à un parti se coucher et mes parents ne tardèrent pas à les suivre. Une dernière danse, pour clôturer ce banquet. Une danse languissante, qui invite à ne pas quitter des yeux sa partenaire. Les gestes sont plus lents, mais pour autant pas mou. Un doux moment où l’on apprendre, d’une manière différente, à se connaitre, à se découvrir. Dans la finesse, l’on prend son temps ou plutôt le temps nous en laisse plus. Puis, les dernières notes sont jouées, les derniers accords retentissent, ralentissent, se finissent.
Les yeux brillants, je la saluais d’une révérence. Puis, alors que les regards des invités étaient fixés ailleurs, je l’attirais à moi et lui chuchotais bas « Merci pour ces danses, Hope. Ce fut un réel plaisir. ». Un baiser sur sa joue et je la relâchais délicatement.
Les cloches retentirent, l’heure d’aller rejoindre nos lits. Le ventre plein de victuailles et de boissons, la tête remplie de musique, et pieds et corps fatigués des festivités. Heureux.
Mais surtout, la naissance d’un battement pour Elle.

𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Arioce
Chapitre XXXV - Episode 10


    Fragment de Vie – D’une rencontre officielle.

Je souris. Fort bien !

    - Bien, je préparerais ça alors pour une prochaine fois. Je suis certain que tu sauras savoir être patient. Sinon… effectivement, il va devoir te falloir apprendre. Car les gros poissons ne s’attrapent pas facilement.

Ah ? La mère ne boit pas de vin. Mmmh…

    - En effet, c’est une bonne réponse.

Regardant Teia.

    - Si j’avais su, je vous aurais servi également du jus ; si vous n’avez pas l’habitude du vin, il risque de bien vite vous monter à la tête.

Sourire d’avertissement un brin taquin et je bus une bonne gorgée du mien. Moi, peu de chance que cela arrive. Du moins, pas avec si peu de verre pour l’heure.

    - Oui, loin d’être de tout repos ; ça occupe même une bonne partie de mon temps. Cela dit, je n’ai que trois avec moi.

Et c’était déjà du boulot, avec les jumeaux qui sont maintenant majeurs… Bordel.

    - C’est donc décidé, une partie de pèche au programme et une petite compétition de lancer. Va falloir d’abord que je m’entraine, pour reprendre la main, sinon, je ferais un piètre adversaire.
    Je ne suis pas bien doué à l’arc non plus ; mais je pratique régulièrement.

Jon, les choses se dessinaient bien et la bonne entente était de mise jusqu’à ce que je pose la question de trop… La curiosité…
J’adressais un regard désolé et qui se voulait réconfortant.

    - Bien sûr… N’en parlons pas. Excusez-moi.

Je retournais à mon verre de rouge, avalant plusieurs lampées histoire de faire passer cet instant moins joyeux. Puis, je redressais la tête et souris doucement à Teia.

    - Vous avez peut-être vous des questions à me poser ?

Et pour ma part, aucun sujet ne pouvait être abordé ; enfin peut être certains seront édulcoré pour protéger les innocentes oreilles enfantines.
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Hope
Chapitre XL - Episode 3

    Fragment de Vie – Sur la nave « Oui, je le veux » - Quand elle décide de l'avoir en beauté - Soirée du 09 août.



A la lueur des chandelles diffusant leur douce lumière dans sa cabine aménagée dans un raffinement tout en féminité et simplicité, ils se câlinent, se contemplent d'un regard voilé d'amour.
Ses lèvres gonflés de tant de baisers brûlants, collées aux siennes si enivrantes, souffles mêlés, alanguie au creux de ses bras, elle frémit au contact de ses doigts glissant sur sa peau, malgré la chaleur qui se dégage de son corps musclé à l'odeur animale, savourant ce délicieux instant de l'après-amour.
Certes ils se chamaillent parfois, se cognent dessus souvent, - pour la bonne cause - pour mieux se retrouver, s'envoyer en l'air, unis dans cette fougue qui les étreint, et s'aimer à la folie.

L'âme transportée, elle caresse ce corps velu qu'elle connait maintenant sur le bout des doigts, les faisant courir le long des muscles, effleurant les vilaines cicatrices perceptibles sous la touffe de poils, vestiges de féroces combats.
Lorsque tout à coup, une image, furtive, suivie de près par une autre, puis une autre, lui vient en tête.

Incrédulité face à ses pensées qui y vont bon train, enchaînement d'éléments, d’événements qui mis bout à bout, déroule la trame parfaite d'une situation quelque peu intrigante.
Impossible de stopper ce flot continu, infernal, qui la fige alors qu'il laisse toujours courir ses doigts sur elle, lui murmurant les mots tendres qu'elle aime entendre.
D'un mouvement de tête, elle colle son front à l'épaule de l'Horn, son épaisse chevelure dissimulant son visage, pour ne pas qu'il s’aperçoive de sa confusion.
Pourquoi ces questions ? Et pourquoi maintenant ?

Elle ne comprend pas la raison, de ce qui semble retentir comme une alarme.
Une menace peut-être à ce trop-plein de bonheur qu'elle vit à ses côtés dès le début des entraînements ?
Sa présence, si rassurante, protectrice, son charme fou, son élégance, sa belle voix grave, et cette bonté qui se dégage de lui.

Il lui avait déjà tapé dans l’œil lors de leur première rencontre au cours du repas de famille à Buzon.
Accompagnant sa cousine Laure-Victoire pour la présenter aux Riddermark, elle se souvient de la vive émotion ressentie lorsqu'il apparaît, Elvyna accourant pour se jeter dans bras.
Heureusement, elle s'est vite repris, ni vue, ni connue, ne laissant rien transparaître de son trouble, elle est parvenue à passer rapidement à autre chose.
Ils se sont ensuite revus à d'autres occasions, elle si jeune, lui toujours en bonne compagnie, ce qui a grandement faciliter son désir d'abandonner ce qui aurait pu ressembler à une toquade d'adolescente en manque d'attention.
Cependant aux tréfonds de son être, une évidence s'installe.
Un sentiment fort, puissant, sublime pourrait naître entre eux.

Jours, semaines, mois, année passent... sans qu'ils ne se revoient, elle trace sa route, vit de passions la plupart charnelles et oublie.
Puis, vient le jour de l'adoubement, agenouillée aux pieds d'Elvyna, sur le point de prononcer son serment, sa cousine et future suzeraine prononce le nom d'Arioce Horn en réponse à sa requête.
Celle d'apprendre à se battre.
Un très bon maître d'armes... affirme t-elle avec conviction.
Trouble à nouveau, les oreilles bourdonnent, le cœur s'emballe, elle reste cependant impassible.

Il faudra un voyage en compagnie de l'Impétueuse qui projette justement d'aller le rejoindre en Gascogne, - quelle aubaine ! - pour lui présenter sa toute petite fille, jusqu'au dernier moment, elle hésite à écrire à cet homme pour lui demander d'accepter d'être son maître d'armes.
Le jour des retrouvailles, elle est quelque peu refroidie, par l'apparence physique de l'homme devenu chauve et à la barbe beaucoup trop longue à son goût.
Heureusement, il décide de laisser repousser ses belles boucles, quant à la barbe... elle y remédiera à sa façon beaucoup plus tard, en pénétrant dans sa chambre en catimini.

Un sourire empreint de malice étire ses lippes, elle relève la tête, et plonge ses jades dans son beau regard brun, pour y capter cet éclat si particulier qui y brille lorsqu'il la regarde.
Elle le sait très amoureux, le sait heureux de leur relation si intense et complice, d'où se manifeste un certain enchantement.
Ensemble, et la magie opère.
Alors ?
Trop beau pour être vrai ?

Elle pourrait tomber dans cette ridicule tendance des femmes dévorées de jalousie, de hurler, l'invectiver, le frapper aussi et d'exiger de lui des explications d'une voix hystérique, le visage rubicond de colère.
Cela n'arrivera pas.
Ses cordes vocales ne lui permettent pas de monter dans les aigus, ce qui lui prête une voix feutrée.
Ayant assisté aux disputes de ses parents adoptifs, elle en a tiré quelques leçons : point d'énervement qui ne fait qu'amplifier le conflit, donc rester calme et tenter d'instaurer le dialogue.
Oui, mais comment ?

L'évidence s'impose alors à elle : le jeu.
L'Horn en est friand, donc autant en profiter.
Réflexion profonde, pendant que les tendresses continuent, l'idée lui vient subitement.
Passant son bras autour de son cou, elle l'attire à elle et murmure après un long baiser :


    - On va jouer ! A se dire la vérité. Chacun son tour, on pose une question, l'autre doit y répondre en toute sincérité. Si vérité on a droit à un baiser de folie, si l’on pressent un mensonge, on donne un gage.

Et même pas elle lui demande son avis, elle se lance la première dans un sourire espiègle :

    - C'est quoi cette histoire d'homme douteux ? Pourquoi ton amie la rouquine Lyaena s'est-elle moquée de toi en prétendant que tu étais un homme douteux.

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Teia_de_jerez
Fragment de Vie – D’une rencontre officielle.



Elle écoutait son fils discutait avec Arioce. Il était si heureux de trouver un homme qui l'écoutait. D'ailleurs en parlant de ça, il allait falloir qu'elle annonce une nouvelle à ses fils et à sa fille. Elle était sûre qu'ils seraient heureux pour elle, en tous les cas, elle n'y croyait plus et c'était arrivé.

Elle était amoureuse d'un homme merveilleux......pas un de ceux qui passent leur temps à se regarder dans un miroir......ou de se partager avec nombre de femmes......ou qui dépense leur argent aux jeux. Non elle avait trouvé quelu'un de formidable et quand elle regardait Arioce, il lui faisait pensait à son Ours.C'était allé tellement vite......beaucoup plus vite qu'ils n'auraient cru tous les deux car au départ, ils avaient décidé de se donner du temps et puis voilà.......Il l'avait présenté à sa suzeraine comme sa compagne.....sans la prévenir ce qui lui avait coupé le souffle et les jambes.

Citation:
- Si j’avais su, je vous aurais servi également du jus ; si vous n’avez pas l’habitude du vin, il risque de bien vite vous monter à la tête.


Elle lui sourit :

Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas grave. Je ne vais pas abuser et tout ira bien.

Puis répondant pour les enfants :

Je vous comprends trois, ça prend du temps et de l'énergie. Moi Marcus_Elyas, ça va. Il est très mignon et s'intéresse à tout mais son frère qui a dix-sept ans, c'est une vrai pile électrique. Il ne pense qu'à faire des bêtises et en ce moment, ceux sont les filles qui l'intéressent mais pour les embêter seulement. J'aimerais bien qu'il grandisse un peu. Quand à Hope à part qu'elle a hérité du caractère de sa mère ce qui n'est pas facile tous le jours pour vous je pense, elle est merveilleuse. Je l'adore ma fille.

Elle lui fit signe que ce n'était pas grave, il ne pouvait pas deviner. Il faut dire qu'elle avait fait fort quand même, un mari mort, un fiancé mort, un viol = une fille, un amant = un fils et un trouvé dans sa bergerie qu'elle avait adopté. Elle espérait pouvoir en avoir un enfin avec un homme qui ne partirait pas se faire tuer mais c'était mal parti car il était comme elle dans son Ordre. Ils allaient veiller l'un sur l'autre, elle espérait.

Citation:
- Vous avez peut-être vous des questions à me poser ?


Je fais confiance à ma fille, je sais qu'elle a la tête sur le épaules et Elvyna est là pour veiller aussi.

Elle sourit car elle savait que celle-ci leur avait dit d'attendre.

Je me demandais juste si vous alliez vous poser à terre ou si vous aviez l'intention de continuer de voyager? Aviez-vous l'intention de vous lancer dans la politique ou le commerce ?
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Arioce
Chapitre XXXV - Episode 12


    Fragment de Vie – D’une rencontre officielle.

J’écoutais la mère, souriant à l’évocation de son fils perturbateur. J’en avais aussi un, Richard, qui avait fait son lot de bêtises ces dernières années, mai qui heureusement c’était assagi notamment grâce aux Hospitaliers.

    - Envoyez le dans un ordre de chevalerie, ou trouvez lui un précepteur, un maitre d’arme. Généralement ça fonctionne bien pour recadrer les enfants plein d’énergie, et puis pour le mental, ça fait grandir. Un peu d’ordre, de discipline, ça ne fait pas de mal.

Je lui souris, en connaissance de cause, moi-même ayant fait quelques mois et même année dans l’ost puis une compagnie franche dans ma jeunesse. Ça m’avait aidé à grandir, à changer, de passer de garçon à homme.

    - C’est formateur, croyez moi.

Puis Hope… Aaah, Hope… Certes jeune femme, avec oui un fort caractère, mais bordel… Elle est merveilleuse, oui.

    - Oui, votre fille est éblouissante. Et je ne dis pas cela parce que j’en suis amoureux, lorsqu’elle n’était que mon élève, je l’appréciais déjà pour son caractère et sa personnalité, bien qu’il lui arrive d’être parfois un peu trop excessive. Mais ça fait partie de son charme.

Elvyna là pour veiller ? Ah ah… Quelle est bonne celle-là ! Enfin… Nous dirons que les von Riddermark veillent les uns sur les autres… Esprit de famille, tout ça.
Je souris à la question qui était très intéressante.

    - Pour l’heure, il n’est pas question de se poser. Nous allons encore pas mal barouder je pense, encore quelques destinations à faire ici et là. Et puis, on en discutera Hope et moi, pour trouver une ville qui nous plait réellement à nous deux ; chose qui n’est pas simple avec le royaume en grande partie dépeuplé… Pour ce qui est de la politique, je préfère me tenir assez loin. M’investir dans une ville, oui, mais je ne suis guère intéressé à faire plus ; quoique être Capitaine ou Prévôt pourrait m’intéressé. Mais sinon, je ne suis vraiment pas de ce monde.
    Pour le commerce, non plus.
    À vrai dire, étant homme d’arme, c’est dans l’escorte que je compte travailler. J’en ai fait déjà quelques-unes, mais je n’ai pas encore pris le temps de monter réellement mon affaire. Ça sera aussi un sujet de discussion avec Hope. Que ne désir de vie puisse se combiner.

J’étais prêt à faire des concessions, l’escorte étant un domaine que j ‘apprécie mais qui n’est pas une nécessité, aimant surtout voyager. Disons plutôt qu’il s’agit d’un plus ; du moins pour l’heure. À voir à l’avenir si je me lance de manière plus sérieuse. M’enfin… mon réel désir est plutôt de monté un établissement de boisson, jeu et autres joyeuseté où festoiement et amusement serait roys. Mais ça… ce n’était pour l’heure pas une priorité.
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Hope
Chapitre XXXVII - Episode 5

    Fragment de Vie – Tours – En partance pour Paris – 27 juillet.



"Nous sommes deux sœurs jumelles...*"


Bon, je vous l'accorde... pas vraiment, fin observateur que vous êtes, vous aurez remarqué leur physique si contrasté.
L'une, Surya, aux cheveux brun-doré, les prunelles miellées, l'autre, Hope dicte Peryl la crinière noir de jais, à l'iris vert jade.
L'une solaire, l'autre lunaire.
Quant au tempérament je ne vous en parle même pas !
Alors, oui, elles sont sœurs, mais de cœur...

Comment est née cette si belle amitié ?
Retour en arrière de deux années, tout se passe en été 1465.
Un déménagement de la seconde à La Teste de Buch, ville dans laquelle la première s'était arrêtée quelques semaines auparavant.
Une rencontre sur un stand de jeu.
Fous rire, joie, jeux de mots, complicité, l'entente est immédiate, foudroyante, incontestable.
Depuis, elles ne se quittent plus... enfin presque.

La vie et ses aléas, elles se sont séparées, - et le feront encore - pour mieux se retrouver, malgré leur différence, leur divergence d'opinions, leur tempérament à l'exact opposé de l'autre.
Elles se quittent, chacune ayant ses obligations, ses projets de vie, et reviennent immanquablement l'une vers l'autre, tel un aimant.
L'éloignement si douloureux soit-il ne dure jamais trop longtemps, c'est pourquoi, elles sont à nouveau réunies pour leur plus grande joie.

Arrivées à l'auberge, elles se séparent le temps pour chacune de préparer ses effets personnels, et prévoir le nécessaire pour une escapade de quelques jours.
Coquette jusqu'au bout des ongles, elle décide d'emporter son pesant et immense coffre magnifiquement sculpté, contenant la panoplie parfaite de celle dont la féminité revêt une importance capitale.
Avoir la classe, ça n'a pas de prix.
Robes élégantes aux délicates étoffes, sans chichis, quelques bijoux et autres accessoires, baumes, onguents, venant parfaire sa beauté naturel.
Et son attirail de médecin, qui pourrait s'avérer utile.

Zou ! Emballé c'est pesé, le larbin embauché pour l'occasion, s'active pour tout faire transporter dans la chariote, alors qu'elle se rend jusque dans la chambre de Surya et frappe à la porte en criant :


    - T'es prête ? Le cheval est scellé, on attend plus que toi !

Pas vrai ça ! Mais qu'est ce qu'elle fiche ?
Ce n'est vraiment pas le moment de se prélasser dans son bain !
L'avantage d'avoir une bonniche à son service, c'est qu'elle s'occupe de tout, mais Surya semble tenir à son autonomie malgré son rang.

Un sourire étire ses lippes, et dire qu'elle était comme elle, peu de temps auparavant.
Mais que s'est-il donc passé, qu'est devenue la petite Peryl, vous demandez-vous ?
Celle qui restait courtoise, avenante et altruiste envers les personnes de conditions sociales inférieures.
La cause d'un tel bouleversent en revient sans doute à la fréquentation et l'influence de gens titrés jusqu'au cou, et surtout immensément riches.
Sauf qu'elle de l'argent, elle n'en a pas, ou peu.

D'ailleurs cette petite virée parisienne est loin d'être raisonnable, les paysans vivant sur ses terres vont encore devoir payer ses extravagances et remplir les caisses... pour mieux les vider, en dépenses jugées superflues par certains.

Juchée sur la monture, tout est prêt pour partir à l'aventure, la charrette pas totalement remplie - faut quand même laisser un peu de place pour les affaires de Surya - ne manque plus que sa jumelle de cœur, qu'elle attend... attend... encore et encore.



* Les Demoiselles de Rochefort - La chanson des jumelles. Et édit pour corrections de quelques fautes d'orthographe.

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Surya.
Fragment de Vie – Tours – En partance pour Paris – 27 juillet.



[Ceux qui se pressent trop profitent rarement des veilles des fêtes.] Proverbe danois


Seul sur le sable
Les yeux dans l'eau
Mon rêve était trop beau...*


Ohhh Paris, me voil....


T'es prête ? Le cheval est scellé, on attend plus que toi !

Hannnn! Quoi, déjà?

Perylou, Perylouuuuu, j'suis prête!
En un claqiu'ment d'doigts, j'suis prête, promis!



Debout, enroulée dans une grande serviette, je saute sur mes deux pieds et hop, sèche, enfin presque, je veux enfiler ma tenue puis....

Oh la, du calme... c'est pas à Bazas, le trou du cul du monde...c'est à PARIS qu'nous allons et Paris mérite de voir arriver les deux plus ravissantes femmes du Royaume de France!

Large sourire tranquille...

Habillage en toute simplicité.
Coiffage rapide: cheveux relevés en un modeste chignon soutenu par un morceau de cuir naturel avec deux trous pour y enfiler la barrette de bois qui maintiendra en place la masse de ma tignasse: système D, oeuvre d'un artisan testerin... J'aime faire appel aux artisans de la ville qui m'a vu renaître...

Ohh la Teste, tu me manques...

Regard satisfait dans le miroir. Je me pince néanmoins les joues.

Voilà qui est parfait...un peu de "rositude".



Euuuh, ma malle??? QUI A VOL....


Suis-bête, sans doute l'intrépide a-t-elle donné l'ordre à ses serviteurs d'embarquer mes effets. Ma foi, ils ne se fatigueront pas autant qu'avec les bagages de ma sœur... le mien ne pèse pas bien lourd.


Et me voilà, sourire jusqu’aux oreilles, face à la sœurette juchée sur sa monture.
Curieux tableau. On dirait une potiche raidie d'impatience...



Dites, jeune fille, pourriez-vous, je vous prie, pousser vers l'avant, votre séant, bien mignon au demeurant?

Tu prends toute la place patate!



Je m'installe enfin derrière elle, enroule mes bras autour de sa taille, colle mon visage sur le haut de son dos, humant son parfum que je connais si bien et qui m’enivre de souvenirs.

Allez, sœurette, en avant vers de nouvelles aventures!

Je t'aime, tu sais ça?


Je me blottis davantage contre elle, heureuse, enchantée de retrouver celle qui représente ma seule et unique famille.


* Roch Voisine
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Arioce
Chapitre XL- Episode 4


    Fragment de Vie – Sur la nave « Oui, je le veux » - Quand elle décide de l'avoir en beauté - Soirée du 09 août.

Doux moment de ravissement qui s’étirait de par cette félicité ambiante. Si l’acte de chair est un plaisir des plus intenses, l’après amour n’a pas à rougir, dévoilant des sensations toutes aussi vives et profondes, la vigueur et la bestialité en moins.
Et qu’elle est belle, là, dans mes bras, tout contre moi. Et alors même que son visage était présentement caché par sa chevelure, cela n’enlevait rien à sa beauté, au contraire. Un profil tout aussi charmeur, alors que mes doigts vinrent se plonger et caresser ses boucles en cascade. Bordel… Elle qui avait été mon élève. Elle était là, mienne. Et pourtant, j’étais parvenu à garder une certaine distance malgré l’éclat qui se dégageait déjà d’elle et dont peu d’homme – à mon sens – auraient pu y résister. Insuffisant. Il faut néanmoins le dire, cette séparation maitre-élève ce fut une très large réussite, du moins jusqu’au fameux soir du baiser. Baiser qui aurait pu être sans plus de conséquence que la gêne du geste, mais qui face aux sentiments réciproques, ne pouvait naturellement pas en rester là.
Que le destin est joueur, le Très Haut s’en amusant très certainement. Prions qu’il demeure au moins tout aussi plaisant.

Fins mouvements, rencontre. Si l’Amour avait des yeux, ils seraient semblables à ceux qui m’étaient donné d’admirer à cet instant. D’un jade éclatant, lumineux et qui ne pouvaient mentir sur ses pensées. Chaque regard était un témoignage aux sentiments puissants. Et s’y perdre un bonheur recherché.
Pourtant, il serait mensonge si je ne révélais pas cette étrangeté dans son regard où je décelais une pointe d’incertitude. Mmmh… Certainement des réflexions passagères, le calme et la sérénité ambiante y étant propice. À cet échange, je lui offris un sourire et poursuivais mes caresses et baisers sur sa peau.
Le temps s’étira de nouveau alors que malgré moi, mon esprit s’éteignait peu à peu, me laissant porter par cette vague d’une douce chaleur qui invite à embrasser Morphée.
Mais des mouvements se firent sentir contre moi, me ramenant à l’instant présent. Mes lèvres capturées dans un baiser langoureux, dont je répondis après quelques secondes de flottement, mon attention se porta entièrement à elle.
Sa voix suave vint alors me chatouiller les oreilles. Jouer ? Pourquoi pas, mais alors aucun jeux qui ne demanderaient à se lever ou qui requerraient un effort physique. Elle précisa de suite, « dire la vérité ». Je ne pus éviter un haussement de sourcil d’étonnement. Que l’on joue, oui, je ne suis jamais contre, au contraire, j’aime ça. Par contre, à se dire la vérité ? Ça me fit tiquer. Je n’avais pas pour habitude de mentir, alors il n’y avait pas besoin de faire passer cela pour un jeu pour espérer une totale sincérité de ma part… Mmmh…

Trop tard, les jeux sont faits en la première question lancée comme un cheveu sur la soupe. Mmmh… Elle voulait donc que l’on revienne sur cette fameuse soirée, dans une taverne à Tours, où dans la surprise la plus totale – pour moi du moins – je croisais Lyanéa que je pensais jusqu’alors morte. Et entre moult discussions, rires, taquineries et levés de coude, la Rousse s’était mise à me qualifier d’« homme douteux ». Sur le coup, j’avais pris cela à la rigolade. Cependant, il fallait croire que ce n’était pas le cas pour Mon Amour. Et c’était en somme, tout à son honneur ; l’Amour n’ayant rien d’un jeu, le doute devait être chassé.
Néanmoins, je ne répondis pas de suite. Je laissais passer quelques secondes où je l’observais. Non pas pour essayer de lire en elle. Mais plutôt pour prendre pleinement conscience de ce qu’impliquait ce fameux jeu de « dire la vérité chacun son tour ». Y avait-elle sérieusement réfléchit avant de le proposer ? Des conséquences que cela pourraient avoir une fois que ça serait à mon tour de poser les questions ? Mmmh… J’admets que l’idée – qui de prime abord m’avait presque froissé – prenait un tout autre tournant.
Bien… Jouons.

    - Je ne sais pas. Il aurait fallu lui demandé…

Sincérité.

    - Il y a certaine une raison, peut être plusieurs, qui selon elle, font de moi un homme douteux. Mais je ne peux m’avancer sur cela. À la limite, je pourrais tenter d’apporter une réponse, j’ai dit et fait des choses dont je ne suis pas fier, mais rien de ce que je dirais ne serait la vraie réponse au fait qu’elle m’ait surnommé ainsi.
    Pour moi, ce n’était que pure taquinerie sur l’instant pour m’embêter.

Mes pupilles fixant les siennes, je lui souris taquin à mon tour.

    - Alors… j’ai droit à mon baiser de folie ?

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Hope
Chapitre XXXVII - Episode 7


    Fragment de Vie – Tours – En partance pour Paris – Ah dada sur le bidet... – 27 juillet.



Patate...
Autre mignon petit surnom lancé par sa sœur chérie dont elle ne connait aucunement l'origine.
Plus amusée que froissée, en réalité elle s'en fiche un peu, Surya étant la seule à être permise d'user de tels sobriquets, bien que ces derniers temps, elle soit beaucoup moins à cheval sur ses principes dans ce domaine.

Elle ne peut que sourire face à l'enthousiasme si marqué de la brunette, visiblement enchantée de cette escapade improvisée, idée lancée comme à son habitude sur un coup de tête.
Coup de génie, ou coup de folie, ou les deux, qu'importe, l'envie de prendre du bon temps, de s'amuser, de profiter de l'une et de l'autre en toute simplicité, étant la plus tentante.

La risette s'agrandit aux doux mots de sa sœur qui viennent chatouiller son oreille :


    - Oui, je le sais Surya, et toi tu sais qu'il en est de même.

Les deux frangines, à califourchon sur le dos de la monture, quitte la ville de Tours, au trot, nullement pressées pour le moment, l'idée étant de faire une escale à Bonneval avant la tombée de la nuit.
Elles rejoindront la charrette transportant leurs effets, partie sous bonne escorte, pour terminer le voyage tous ensemble jusqu'à Paris.
Mais pour l'heure, elle souhaite restée seule avec Surya et s'offrir cette petite journée rien qu'à elles deux, comme au bon vieux temps.

Sentir le contact de sa sœur dans son dos, lui réchauffe le cœur, alors qu'elles effectuent le trajet variant l'allure du cheval.
La brunette toujours aussi volubile, ne cesse de babiller de sa voix mélodieuse, alors que l'intrépide égale à elle-même, l'écoute, restant silencieuse, un mot, une phrase courte franchissant ses lèvres de temps en temps.

C'est que la Surya en a des histoires à raconter, des secrets à dévoiler, des blagounettes à partager, pendant qu'elle, reste parfaitement alerte, à l'affût, prête à sortir son épée et se jeter sur le moindre assaillant qui aurait la mauvaise idée de venir les titiller.
Pour l'heure, personne encore de croiser, elle contemple le paysage de ses jades, fascinée de tant de beauté sauvage, s'octroie par moment le plaisir d'une petite gorgée de cognac, refilant à chaque fois la flasque à sa sœur.

L'ivresse du voyage et de l'alcool, finit par avoir raison d'elle, c'est de sa voix étouffée cordes vocales vibrant au maximum de leur possibilité, qu'elle chante :


    - Qui veut chasser une migraine
    N'a qu'à boire toujours du bon
    Et maintenir la table pleine
    De cervelas et de jambon
    L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
    Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
    Vide-nous ce verre et nous le remplirons
    L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
    Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
    Vide-nous ce verre et nous le remplirons
    Le vin goûté à ce bon père
    Qui s'en rendit si bon garçon
    Nous fait discours sans grammaire
    Et nous rend savant sans leçon
    L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
    Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
    Vide-nous ce verre et nous le remplirons
    L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
    Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
    Vide-nous ce verre et nous le remplirons
    Loth, buvant dans une taverne
    De ses filles enfla le sein
    Montrant qu'un sirop de taverne
    Passe celui d'un médecin
    L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
    Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
    Vide-nous ce verre et nous le remplirons
    L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
    Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
    Vide-nous ce verre et nous le remplirons
    Buvons donc tous à la bonne heure
    Pour nous émouvoir le rognon
    Et que celui d'entre nous meurt
    Qui dédira son compagnon
    L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
    Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
    Vide-nous ce verre et nous le remplirons
    L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
    Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
    Vide-nous ce verre et nous le remplirooooooons !



Tri Yann- chanson à boire

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Arioce
Chapitre XXXIX - Episode 4


    Fragment de Vie – Dans la cale du « Oui, je le veux » - 26 Juillet.

Bon, cela semblait bien se goupiller pour l’heure. J’attrapais la bouteille tendue et bu une lampée alors que je pris place sur le tonneau. Nous vla bien installé, tous les deux, comme deux beaux saoulards au fond de la cale à se siffler tout le cognac. Certes, la réalité était différente, mais l’idée me traversa l’esprit et je ne pus que sourire intérieurement. Ça ferait un super tableau. Je pense souvent en tableau et depuis que je connais Hope, de nombreux magnifiques me venaient à l’esprit. Non pas qu’avant aucun n’aurait pu se faire, mais plutôt que ce n’était pas un réflexe subconscient de penser à cela. C’est venu avec l’âge ou peut être du jour au lendemain. Je ne sais trop. Dans tous les cas, je pourrais ouvrir une galerie avec toutes les peintures depuis qu’Elle est mon élève.
Se débrouiller seule, oui. Je voyais bien ça. Je savais à quoi m’attendre à l’avenir hein, si jamais je ne la satisfaisais pas, elle le ferait elle-même. Mine de rien, je le notais dans le coin de ma tête.
Un sourire et une tirade, je l’écoutais attentivement, après avoir bu une nouvelle belle gorgée.
Oui, durant quelques jours je ne serais pas beaucoup disponible pour elle et pour les enfants. Je l’aurais bien invité à me tenir compagnie, mais elle-même connaissant ce que pouvait représenter les affaires et problématiques de gestion d’un fief, elle serait très vite ennuyée à me regarder faire. M’enfin, il fallait bien le faire, n’étant que rarement à mes seigneuries, régulièrement je me devais de suivre les comptes rendus et d’y répondre. J’avais certes des administrateurs sur place ; à Ossaranh mes parents, à Etuz mon intendant, cependant, il fallait toujours veiller aux grains et se tenir bien informer ainsi que transmettre les instructions. Taches que j’appréciais généralement.

Je captais son regard, attendant la suite.
Étonnée, bien sûr. Je l’étais moi-même. « Mon Amour » faut oser ! Surtout que, comme elle, le sens des mots a une importance à mes yeux ; bien que parfois je ne les utilisais pas correctement.
Je continuais à tendre l’oreille à ses paroles, paroles qui alimentaient également ma pensée. D’une impulsion, comme elle le disait si bien, venait tout de même un sens bien plus profond. Je ne pouvais le niais et maintenant que je me répétais une nouvelle fois « Mon Amour » dans ma tête, ça me plaisait bien. Plus que ça. Ce n’était plus qu’un simple surnom, petit nom d’affection. Non. C’était réel, l’expression du sentiment intense que je ressentais pour elle et qui est réciproque.
Changement quelque peu de ton, j’esquissais un sourire. Elle ne m’appartient pas… Mmmmh… Soit ! Pour l’heure ! Mais si je venais à lui demander de m’épouser, qu’elle acceptait, qu’on s’unissait devant le Très Haut. Alors, là, je pourrais dire – et en toute légitimité – qu’elle est mienne et moi sien.
Pupilles brillants, je ne m’en rendis pas compte. Bordel, ce flot de pensées – qui avaient une teinte toutes très réelles et voulues – me mis durant un court instant dans un état bouillonnant.
Calme… Je ne devais pas presser les choses bien que j’en aie l’envie. Je me devais d’abord d’aborder certains sujets plus ou moins délicats et aussi nous laisser le temps. Cependant, sur mes poils, je n’attendrais pas un an pour lui demander sa main.
Retour à l’instant, sortis de mes rêveries, je lui souris.

    - Tu aimes donc.
    Et je suis possessif. Mais plus qu’une forme de possessivité…

Nouveau sourire empreint d’un éclat tout particulier.

    - Tu es Mon Amour.

J’accentuais les deux derniers mots, les seuls qui ont de l’importance.
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Surya.
Fragment de Vie – Tours – En partance pour Paris – Ah dada sur le bidet... – 27 juillet.




“Monter à cheval enivre comme le vin. Une fois en selle, on perd la raison et on commence à se balancer comme dans un rêve héroïque.”*


Je respire à pleins poumons, sourire aux lèvres aussitôt que Perylou talonne les flancs de son cheval qui s'élance alors au grand galop. J'aime sentir le vent dans mes cheveux... j'aime un peu moins quand ceux de ma sœur me fouettent le visage, s'immiscent dans mes yeux ou dans ma bouche.

Bien entendu, dès que la cadence redevient sereine, je me régale devant les paysages que nous offre cette balade improvisée. Je peux même entendre le chant des oiseaux ou les sabots du cheval qui changent leur musique selon qu'ils se posent dans l'herbe, sur une terre meuble ou lorsqu'ils passent un ruisseau. L'eau est un bruit qui éclabousse.

Que font deux demoiselles sur une seule monture?
Elles racontent, bavardent, expliquent...surtout moi, qui suis excitée comme une puce.
Elles rigolent aussi, beaucoup d'ailleurs et c'est tellement bon.


Monter à cheval, ça enivre... Monter à cheval à deux, des chouettes de surcroît, ça décoiffe et si on ajoute l'ingrédient cognac, croyez-moi, ça déménage, ça s'agite, ça se dandine, ça chante à tue-tête.
Perylou connait la chanson. Moi, non. Mais cela ne m'empêche pas, entre deux goulées, de reprendre avec elle...


Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirooooooons !


L'intrépide tient les rênes, moi, je frappe dans les mains, avec le risque, pas calculé du tout, d'un équilibre, oserais-je le dire, tout à fait instable.

Et si nous faisons...hips... la course? La première qui arrive en ville paie son coup!

Ah mais oui mais noooon, pour, hips, çà, faut qu'tu m'laisses passer devant!
Ch'sais d'jà b...hips bien, qu'tu voudras, hips, pas...


Euphorie joyeuse, les deux sœurs se sont enivrées de bonheur, de souvenirs, de joie de vivre et d'un rien de...cognac...

Du coup, une accalmie soudaine me plonge dans un semi sommeil, la face écrasée sur le dos de Perylette.
Combien de temps?
Peu, je crois, jusqu'à ce que...


Euh, j'ai un peu mal aux fesses, moi!

Regarde, c'est pas une ville là-bas? Devant?

Arf, j'ai soif!




*Laza Lazarevic
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Hope
Chapitre XL - Episode 5

    Fragment de Vie – Sur la nave « Oui, je le veux » – Quand de beauté il n'y a plus – Soirée du 09 août.



“L'inquiétude est un poison subtil qui distille ses effets au compte-gouttes à longueur de temps, jusqu'à l'intoxication.” Anne Bernard




Bah oui, nigaude... il aurait fallu lui demander.
En d'autres circonstances, elle en aurait éclater de rire.
Mais pas là, pas maintenant.

Mi-figue, mi-raisin, la réponse qu'elle obtient ne la satisfait pas pleinement.
Malgré une certaine sincérité perçant dans le ton de sa voix, son attitude calme et posée, son regard franc dardé sur elle, l'explication évasive qu'il lui donne ne la convainc pas.
Que du contraire, le doute s'introduit vicieusement davantage et se distille en elle lentement tel un venin paralysant et mortel.
Impossible de lutter, de chasser de son esprit ses pensées sournoises qui se sont incrustées bien malgré elle, sans y avoir été invitées.

Il faut dire que ces derniers temps, des mots, des missives, des attitudes de certaines personnes, féminines, laissent entrevoir une vérité beaucoup plus sombre et complexe, donc difficilement acceptable.
Des lettres qu'il a reçu, qu'il lui a fait lire dans un souci d'honnêteté et dont le contenu laisse interrogateur.
Des discussions, au sujet de l'Horn alors absent, un soir dans une taverne de Tours, mêlées de railleries, de gloussements, qu'elle perçoit comme une forme de perfidie, de malveillance, comme seules des femmes savent le faire.
Oui, des femmes, beaucoup de femmes...

Et si derrière ce sourire affable, ces airs enjôleurs, épris, passionnés, se cache un individu pas si clair que cela ?

PCHHHHHH...
Le poison s'infiltre.

Depuis toujours, elle observe, écoute, déduis, et cherche à remettre à sa place chaque pièce d'un puzzle.
Pour elle, toute conséquence à sa propre cause et inversement.
Point de nuance de gris, tout est blanc ou noir.
Les extrêmes si éloignés et pourtant si rapprochés.
Bonheur-Malheur.
Le résumé de sa vie.

Le cœur cognant follement dans sa poitrine, les tempes bourdonnantes, progressivement son regard change, le vert de ses jades se ternit, se décolore, pour laisser place à cette teinte grisâtre, signe annonciateur d'une colère sourde, prête à exploser.
Regard qu'elle laisse accroché au sien, sensation d'être suspendue dans le vide, elle se retient à ses prunelles châtaignes, comme à une vieille branche sur le point de céder, cherchant à y déceler cet éclat qui l'empêchera de basculer dans sa propre noirceur.

PLOC...PLOC...PLOC
Le poison s'écoule.

Elle craint que son visage ne reflète trop ses obscurs combats intérieurs, malgré la faible lueur des bougies, projetée sur les parois de la cabine.
Il ne doit rien voir, ne rien deviner de son trouble qu'elle ne parvient pas à chasser et encore moins à nommer.
Quel est donc cette émotion, nouvelle, ressentie au plus profond de ses entrailles et qui la déstabilise.
Elle se doit de trouver une parade, de faire diversion à ces pensées parasites.
Le jeu...
Se raccrocher au jeu, garder en tête le côté amusant.
Le jeu reste sa seule planche de salut.
Alors, tentant d'esquisser un sourire espiègle, elle lui répond d'une voix un peu cassée :


    - Oui, tu as droit à un baiser de folie.

Et laisse descendre ses iris vers ses lèvres, ces lèvres charnues, si gourmandes de baisers aussi tendres que sauvages et si appétissantes.
Qu'elle capture entre les siennes pour les plonger tous deux dans cette ivresse, ce tourbillon enivrant, pétillant, exaltant qu'est le baiser de folie, symbole de leur amour, de la fusion de leurs âmes, et dont elle est si insatiable.

D'habitude.
Le cœur n'y est pas, n'y est plus.
La tête gagne du terrain.
Elle se détache avec délicatesse, le regard devenu acier le fixe :


    - Qu'as-tu fait et dit dont tu n'es pas fier ?

SPLATCH !
Le poison se répand.

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Hope
Chapitre XXXIX - Episode 5

    Fragment de Vie – Dans la cale du « Oui, je le veux » – Cognac Mon Amour... euh non ! Arioce ! – 26 Juillet.



Mmmh ce sourire...
Une arme fatale qu'il possède, qu'il use et dont il abuse sans complexe ni modération.
Elle sait qu'il connait son pouvoir sur elle, et accessoirement sur les autres.
Ma foi, C'est le jeu ma pauvre Lucette !
A chacun ses points forts.


Oui, mais là, il exagère !
En quoi, il exagère ? Il te dit qu'il t'aime. Que tu es Son Amour.
Oooh la ferme... toi tu trouves toujours tout tout beau, tout rose !
Mais parce que ça l'est !
Vois comme il te regarde, c'est de l'Amour, c'est la Dolce Vita ! C'est merveilleeeeuuuux !
La ferme !


Bordel... foutue caboche comme dirait le Léon !
Peut pas se taire deux secondes.

Lui prend des mains la bouteille de cognac, - à l'Horn hein ! - grimace alors qu'elle constate qu'elle se vide peu à peu, et boit une longue gorgée.
Tarir la gnôle au même titre que faire taire cette petite voix qui ne cesse de la tourmenter.
Un peu pompette, les joues rosies par l'alcool...


Oui et de l'émoi qu'Il provoque chez toi héhé...
Grrrrrrr !


Elle laisse ces deux petits mots à forte charge sentimentale tourner en bloc dans sa tête.
Mon Amour... Mon Amour.
Tu es Mon Amour.
Vrai que ça sonne bien quand même !


Gaffe ma vieille, tu pourrais y prendre goût ahahahahah

Les jades étincelants...

et un peu lubriques aussi ?

... posés sur Lui, le message qu'ils tentent de lui faire passer est pourtant bien clair.
Elle tourne la tête d'un côté et de l'autre, trouve l'endroit tout à fait intéressant et esquisse un sourire rayonnant.
Mmmh, mais non !

Ce serait trop facile.
Il lui dit ce qu'elle veut entendre...


Ah ah... tu vois ! Tu VEUX l'entendre !

Et elle tombe dans ses bras, comme ça, sans aucune retenue, ni aucun complexe ?

Toi ? Des complexes ? Mouahahahah ! C'que tu peux être drôle !

Le premier baiser ?
C'est elle.
Le deuxième ?
Elle, encore.
Le troisième ?
Toujours elle.
Pourrait peut-être bien prendre des initiatives, le gars, hein ?

Calme...
Heureusement - il y a Findus !- qu'Il n'est pas dans sa tête de cinglée, Il sauterait par-dessus bord.
Elle pouffe de rire en imaginant le tableau et boit une énième gorgée.
Pas encore celle de trop.
Si si je vous assure !
Quoi, ça ne se voit pas ?

Maîtrise...
Ouais, ça elle sait faire.
Bordel, ce qu'il fait chaud ici !
D'un geste machinal, elle délie les liens de sa chemise - pour découvrir un peu plus sa gorge et respirer un bon coup.
Elle plante son regard dans le sien et lance sur un ton neutre :


    - D'accord.

Et parce qu'elle le pense, l'éprouve et le vit... très fort :

    - Je t'aime Arioce Horn

Ouais... comme une dingue... héhé !
La ferme !

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Arioce
Chapitre XL- Episode 6


    Fragment de Vie – Sur la nave « Oui, je le veux » - Quand de beauté il n'y a plus - Soirée du 09 août.

Obscure… La nuit est tombée et seules quelques bougies éclairaient d’une faible et douce lueur la pièce. Les ombres dansantes, de l'extase l’atmosphère s’alourdit soudainement. Comme un poids sur mes épaules, il était difficile de passer outre. Quelque chose n’allait pas. Peut-être était-ce les traits de son visage, changeant, telles les ombres dans la cabine et reflétant un combat intérieur. Peut-être était-ce dans ce baiser, qui se voulait plein, amoureux, divin, mais qui avait pourtant cette fadeur au goût… Ou peut-être était-ce cette nouvelle tension, qui s’était instauré l’air de rien, affirmée par son regard. L’éclat n’était plus, seule l’obscurité.
Il n’était alors plus heure de sourire, de rire, de s’amuser. Le jeu a peine débuté, s’achevait subitement, dérogeant à ses propres règles.
Paradoxe. Moi qui vantais continuellement cette sublime sensation que le fait d’être libre, naviguant sur son navire, au grès des vents, des courants, mais surtout de ses envies. En cet instant, je me sentais comme prisonnier, enfermé, presque enchainé.
Pris au dépourvu. Non, je ne veux pas répondre. Non ce n’était pas le moment que j’avais choisi pour parler de ça. Sujet bien trop sensible, sérieux, profond, conséquent…
Pourquoi l’ambiance a-t-elle si vite changé ? Revenons aux câlins, aux caresses, aux baisers, aux douceurs, aux mots tendres.
J’hésitais… Je pourrais très bien lui faire remarquer que c’est à mon tour de poser la question et à elle de me dire la vérité. Cependant, le jeu n’est-il pas terminé ?...
Oh mais ! Oui. Plus de jeu, plus de vérité. Rien ne m’obligeait donc à parler.
Quelques longues secondes s’étaient écoulées. Secondes douteuses et pupilles qui se ternissent à mesure de la prise de conscience. Piégé dans mes réflexions, le temps défilait.
Une conclusion, ce n’était pas le bon moment pour en parler.

    - Je ne répondrais pas à cette question. Pas ce soir.

L’humeur n’y était plus. Un flot de pensées, de souvenirs déferlait. Et cette grande tristesse, ces remords qui entachent l’homme honnête et bon que je suis.
Je savais qu’un jour il allait falloir que je lui en parle. Je le savais, depuis l’instant où mon cœur s’était gonflé pour la première fois dans ma poitrine, prenant le pas sur la tête, alors qu’elle était devant mes yeux, dès lors, amoureux.
Certains diraient que ce n’est pas bien grave… qu’on commet tous des erreurs et qu’une fois pardonné, l’on peut avancer. Je ne savais plus si j’avais été pardonné. Oui, surement. Et des erreurs j’en ai faite bien sûr, d’horrible, dont je ne suis également pas fier. Néanmoins, aucune n’était au niveau de celle-ci. Et pourtant bien des gens pourraient et ont trouvés des faits atténuants pour moi. Oui, il y en a, bien sûr. Au vu même des circonstances, des choses vécus préalablement, de tous ce que regorge cette histoire, même le pire de juré prononcerait l’acquittement. Sauf qu’il y a pire que le pire des jurés ; moi.
Je savais que ce jour-là, cette nuis là j’avais franchis une ligne. Une ligne que je ne pourrais plus retraverser. Et la suite prouva bien mes craintes. Et peut-être que certains trouveront l’histoire comme un juste retour des choses, la justice frappant pour une fois le méchant, sauvant le gentil. Foutaise. Il n’y a ni méchant, ni gentil. Juste un acte des plus horribles. Un acte qui a eu et qui a conséquences.

Soupir… Mon regard revint à Elle.

    - Des actes dont je ne suis vraiment pas fier, il y en a quelques uns. Mais il y en a un en particulier qui les domine tous et qui est le commencement d'autres...
    Ça s’est passé lorsque j’étais encore avec Alysson.

J’avais pourtant fait un grand travail sur moi-même avec l’aide d’une amie qui m’est très très chère et que je n’oublierais jamais, Soledad Kallipyge. Grâce à elle, j’avais pu remonter la pente, sortir la tête de l’eau et respirer à plein poumon de nouveau. Cependant, ça me suivait toujours un peu, comme une part d’ombre, d’obscurité qu’on ne peut chasser. J’étais pourtant persuadé, qu’un jour, j’y arriverais. Que tout cela aura une fin. Et une belle fin.

    - Je promets de t’en parler un jour. Bientôt.

Mais pas ce soir.
Je ne voulais pas être brusqué, ce n’était pas la meilleure des attitudes pour aborder ce sujet si épineux et qui, au fond, pourrait se révéler comme un danger pour notre couple. Ou du moins, pour le regard d’Hope à mon encontre.
Je ne voulais pas plus inquiéter Hope, qu'elle ne s'imagine un tas d'histoires qui seraient loin de la vérité. Alors, doucement, je pris sa main dans la mienne et la serrais. Mes yeux attachés aux siens, reflétaient mon amour sincère pour elle et surtout ce désir de la rassurer, que je ne suis pas un homme douteux, comme Lyanéa a pu plaisanter.
Bordel… Des hauts, des bas, et beaucoup trop de répercussions…
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Hope
Chapitre XL - Episode 7

    Fragment de Vie – Sur la nave « Oui, je le veux » - Zéro nuance de gris - Soirée du 09 août.



Evidemment qu'il ne répondra pas.
A peine la question posée qu'elle s'attend à cette répartie.
La boule au ventre, ce monstre appelé inquiétude - ne serait-ce pas plutôt de la peur ?- grossit à l'intérieur de ses entrailles, et remonte jusqu'à sa gorge la forçant à déglutir, le cœur au bord des lèvres.
Serrant le drap et les mâchoires, incapable de prononcer un seul mot, les yeux secs et douloureux levés sur lui, l'atmosphère pesante devient difficilement soutenable.

Dans le fond de son magnifique regard, elle devine qu'il est bouleversé, qu'elle n'aurait peut-être pas dû, qu'elle a inconsciemment réveillé en lui de vieux démons du passé.
Sursaut de révolte ; ce n'est pas comme s'il lui avait tendu la perche !
Fâchée, elle lui reproche intérieurement, de jouer à l'adulte pervers qui tend une friandise à une enfant pour lui reprendre aussitôt en prétextant qu'elle l'aura plus tard.
Alors pourquoi ?
Pourquoi la laisser dans le questionnement, le doute, alors qu'elle est convaincue qu'il perçoit son profond désarroi.

Non, il ne répondra pas.
Comme le hait, comme elle les déteste tous !
Et comme elle se méprise de se laisser aller à de tels sentiments, elle, dont la sagacité éclairée, lui permet d'aborder sa vie en toute quiétude.
Faut-il quelques cancanières insidieuses déversant leur fiel pour perdre tout contrôle ?
Long soupir de l'âme s'échappe de ses lèvres, abattue, vidée, des souvenirs remontent lentement à la surface, pont indiscutable à tout ce remous émotionnel.

L’amertume de la trahison,elle la connait, très bien même, ayant été confrontée à elle, jeune beaucoup trop jeune.
Enfant précoce, et ce à tous les niveaux, elle tombera en pâmoison devant les beaux yeux mordorés du fils du médecin.
Entrant à peine dans sa phase pubertaire, il y aura belle lurette - à l'échelle de sa si courte existence à l'époque - que la petite Peryl aura perdu cette pureté, cette innocence des très jeunes filles de son âge.
Cependant, point dévorée encore de passion, elle sera tout simplement curieuse, rebelle, et impatiente, voulant elle-même vivre sans attendre, le même type d'amour intense unissant ses parents adoptifs.

La déception sera à la hauteur de son impatience, cruelle désillusion, pour son premier acte charnel pleinement consenti, au départ.
Comment oublier, cette grange, les baisers insipides, les morsures et aspirations douloureuses dans le cou, le pétrissage de sa poitrine si menue, la culbute dans le tas de foin, le regard fou de l'autre, la douleur dans le bas de son ventre, alors qu'il prendra d'assaut brutalement sa virginité.
Le temps de réaliser, et ce sera déjà terminé.
Désenchantée, sans un mot, elle remettra de l'ordre dans sa tenue, et sa chevelure, tout en le fixant de ses jades ternis.
Elle se jurera de ne plus jamais revivre cela, et de le rendre fou.
Promesse qu'elle parviendra à tenir bien malgré elle.

Quelques mois plus tard, elle comprendra ce que le mot infidélité signifie en le surprenant dans les bras d'une blondasse.
Imperturbable, elle tournera les talons et quittera cette ville, qui la vue grandir, partira à la recherche de ceux comptant réellement dans sa vie, ignorant les supplications de l'autre.

Alors, oui la tromperie, elle connait.
Pour autant, elle ne peut croire que lui, Arioce Horn, cet homme à l'ineffable bonté, loyal et intègre, puisse être du genre louche.
Quelle raison à pu pousser Lyaena de le qualifier de douteux?
Quel acte à t-il bien pu commettre pour ne pas répondre à sa question, ce soir ?

Ses ternes prunelles croisent son regard en souffrance, son cœur se serre de le voir si torturé alors qu'il lui fournit un complément d'informations.
Jusqu'à ce que... fuse... Le Prénom.
Alysson... résonne en elle comme un écho libérateur, salvatrice délivrance, aussi malsaine qu'elle puisse paraître, les jadéites retrouvent tout leur éclat.
Car au fond, elle comprend enfin que tout ceci ne la concerne en rien.

Main confiée dans la sienne, son attitude change du tout au tout - habitué qu'il est de ces revirements - alors qu'il lui transmet à travers ses yeux tout l'amour qu'il lui porte.
Ne souhaitant nullement céder à cette stupide culpabilité qui ronge les âmes pétries de remords, elle lui adresse un doux sourire, et murmure de sa voix feutrée ce simple mot, dont elle est sûre qu'il déchiffrera la réelle et profonde signification :


    - D'accord

Après tout, il commence à bien la connaitre.
La main toujours dans la sienne, de l'autre, elle replace les oreillers et s'enfonce dans le moelleux réconfort qu'ils représentent, en poussant un léger soupir.
Parce que le sens de l'équité revêt une importance cruciale à ses yeux, elle ne peut abandonner son idée de départ.
Plus qu'un jeu, il s'agit de replacer l'église au milieu du village, de remettre les compteurs à zéro, c'est donc avec certitude qu'elle ajoute, expéditive :


    - A toi de me poser une question, et nous en aurons terminé pour la soirée.

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