Surya.
Chapitre XXXVII - Episode 17- Bonneval ou comment profiter dune aubaine lorsque l'on sest fixé un défi insensé?
Acte 1: *Fin de la comédie entre deux chouettes.*
Première réaction prévisible de ma surette: regard insistant vers moi, sans rien laisser paraître de lémotion qui la traverse. Tssssssss, si déjà elle ne se coltinait pas un bonhomme, je pourrais lui donner quelques mots dexplications. Ceci dit, elle na pas, non plus, pris la peine de me présenter et du coup, léloigner de linconnu ne ma pas paru bienséant. Autant édulcorer la chose par une invitation.
Deuxième réaction, moins prévisible
- - Quelle bonne idée ma sur d'amour, avec grand plaisir ! La soirée risque d'être prometteuse !
Prometteuse?? Ben dis donc!
Elle plaisante, cest sûr! Jamais, elle ne planterait pareillement un homme susceptible de la courtiser. Elle aime ça, jouer avec les sentiments, sans forcément succomber quoi que
Me laisse-t-elle le choix? Me permet-elle démettre la moindre objection? Ah que nenni, fière de sa personne, le menton relevé, elle memmène, sans autre forme de procès.
Sil y a bien une chose que je reconnais chez elle, cest cette façon quelle a de se déplacer, dun pas décidé, le regard dans le vague mais droit devant et croyez-moi, quen public, vous navez plus quune chose à faire, vous taire et suivre!
Elle bluffe, vous dis-je et moi, je marche à fond
- - Passe une bonne soirée ma sur chérie !
Ahh enfin, jai bien failli lui demander si, dans la foulée, elle comptait partager notre intimité. Mais ça Même pas en rêve!
Ma foi, tout est bien qui finit bien, elle sen va comme elle est venue, satisfaite de son petit effet, non sans que jaie eu le temps de lui murmurer « merci, je nen attendais pas moins de toi, je t'aime aussi ».
Et moi
Acte 2:*C'est là que commence mon défi.*
J'en suis où encore? Ah oui! Et moi...ben oui, moi, c'est bel et bien de moi que je parle, parce de ma soeur, ça suffit hein, même si c'est un peu à cause d'elle que je me défie.
Bon, donc, moi me voici, désorientée et quelque peu émue, face à Oscar, celui que jai quasiment violé en pensée quelques instants plus tôt.
Je me sens moins fière tout à coup.
Il sest levé, je lui souris et prends place sur la chaise quil ma courtoisement présentée.
- -Votre bain cest bien passé ?
Joli sourire, amusée. Ah, s'il savait ce qui l'a précédé!
- -Parfaitement Oscar, je vous remercie, je vous dirais quil ma même requinquée après notre voyage trop arrosé.
Le rouge me monte au visage, cest sûr. Jai besoin de me détendre après la scène Perylesque . Je me sens étrangement maladroite mais ne peux mempêcher de fixer son profond regard. Dieu merci, il prend les devants en me tendant le menu que je saisis sans le lire.
- -Je pourrais bien vous conseiller sur le menus, mais croyez-moi, dexpérience, tout est délicieux. Le cuistot connait son affaire.
Un il rapide sur les mets présentés. Ai-je faim? Une soupe seule ? Ohhh du canard ! Adjugé pour moi et le dessert ma foi Parer à toute éventualité signifie aussi: éviter de surcharger lestomac....mais j'ai une faim de loup! Se réserver pour le péché mignon après, on verra... Hummm,Surya, audacieuse!
- -De quel coin venez-vous, Surya ?
Sortie de mes visions troublantes par mon héro du jour.
- -Et bien, en ce moment précis, nous entreprenons un voyage Hope et moi. Nous étions à Tours et ma sur a eu l'idée merveilleuse de m'emmener à PARIS! D'où, notre présence à Bonneval, ville étape.
Bien entendu que des étoiles scintillent dans mes yeux à l'évocation de Paris!
- -En fait, je vis en Guyenne, dans une petite ville adorable, ouverte sur lAtlantique, mon coup de cur de lépoque, cest-à-dire juillet 1464 : la Teste-de-Buch. Un curieux nom, nest-ce pas ?
Toute mon attention est rivée dans son regard. Curieux aimants qui me poussent à découvrir un peu cet inconnu tellement charmant, tellement plaisant.
Hélas, mille fois hélas, je n'en aurai guère le temps.
Cependant, plus rien nexiste autour de nous, juste Lui et moi, lui, si près et encore si lointain.
- -Cher Oscar? Jai terriblement envie
Est-ce que mes yeux parlent?... d'une coupe de vin blanc doux.
Je m'empresse de poursuivre, joyeusement.
- -Et puis, je vais opter pour le canard en faisant fi de la soupe, si vous me le permettez.
Mais quest-ce qui me retient de me pencher au-dessus de cette table, dagiter mon indexe, discrètement, en guise de "Venez, approchez-vous donc" et de lui offrir mes lèvres assoiffées dun doux baiser?
J'ai évoqué le défi, non? Comment le relever? N'allez pas croire, que je sois coincée, non, non. Mon soucis réside davantage dans mon besoin de temps, dans mon incapacité à me donner corps et âme si l'âme précisément n'est pas nourrie d'amour.
Rapidement amoureuse? Mouai, c'est un peu mon genre, ce qui rend l'épreuve doublement difficile puisque, immanquablement, elle saccompagnera d'un apprentissage au détachement.
Mais sacré Dieu, qu'est-ce que cet être, tombé du ciel, incite au grand saut!
Néanmoins, je me contenterai de poser une de mes mains, à plat sur le table et de me régaler de la vision d'Oscar, l'homme dont je connais les intentions...
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