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[RP] Vadrouille, Sueur et Pipe.

Surya.
Chapitre XXXVII - Episode 17- Bonneval ou comment profiter d’une aubaine lorsque l'on s’est fixé un défi insensé?



Acte 1: *Fin de la comédie entre deux chouettes.*


Première réaction prévisible de ma sœurette: regard insistant vers moi, sans rien laisser paraître de l’émotion qui la traverse. Tssssssss, si déjà elle ne se coltinait pas un bonhomme, je pourrais lui donner quelques mots d’explications. Ceci dit, elle n’a pas, non plus, pris la peine de me présenter et du coup, l’éloigner de l’inconnu ne m’a pas paru bienséant. Autant édulcorer la chose par une invitation.

Deuxième réaction, moins prévisible…

    - Quelle bonne idée ma sœur d'amour, avec grand plaisir ! La soirée risque d'être prometteuse !

Prometteuse?? Ben dis donc!

Elle plaisante, c’est sûr! Jamais, elle ne planterait pareillement un homme susceptible de la courtiser. Elle aime ça, jouer avec les sentiments, sans forcément succomber… quoi que …
Me laisse-t-elle le choix? Me permet-elle d’émettre la moindre objection? Ah que nenni, fière de sa personne, le menton relevé, elle m’emmène, sans autre forme de procès.
S’il y a bien une chose que je reconnais chez elle, c’est cette façon qu’elle a de se déplacer, d’un pas décidé, le regard dans le vague mais droit devant et croyez-moi, qu’en public, vous n’avez plus qu’une chose à faire, vous taire et suivre!

Elle bluffe, vous dis-je et moi, je marche à fond…

    - Passe une bonne soirée ma sœur chérie !

Ahh enfin, j’ai bien failli lui demander si, dans la foulée, elle comptait partager notre intimité. Mais ça… Même pas en rêve!

Ma foi, tout est bien qui finit bien, elle s’en va comme elle est venue, satisfaite de son petit effet, non sans que j’aie eu le temps de lui murmurer « merci, je n’en attendais pas moins de toi, je t'aime aussi ».

Et moi…



Acte 2:*C'est là que commence mon défi.*



J'en suis où encore? Ah oui! Et moi...ben oui, moi, c'est bel et bien de moi que je parle, parce de ma soeur, ça suffit hein, même si c'est un peu à cause d'elle que je me défie.

Bon, donc, … moi… me voici, désorientée et quelque peu émue, face à Oscar, celui que j’ai quasiment violé en pensée quelques instants plus tôt.

Je me sens moins fière tout à coup.

Il s’est levé, je lui souris et prends place sur la chaise qu’il m’a courtoisement présentée.

    -Votre bain c’est bien passé ?

Joli sourire, amusée. Ah, s'il savait ce qui l'a précédé!
    -Parfaitement Oscar, je vous remercie, je vous dirais qu’il m’a même requinquée après notre voyage trop arrosé.

Le rouge me monte au visage, c’est sûr. J’ai besoin de me détendre après la scène Perylesque . Je me sens étrangement maladroite mais ne peux m’empêcher de fixer son profond regard. Dieu merci, il prend les devants en me tendant le menu que je saisis sans le lire.
    -Je pourrais bien vous conseiller sur le menus, mais croyez-moi, d’expérience, tout est délicieux. Le cuistot connait son affaire.

Un œil rapide sur les mets présentés. Ai-je faim? Une soupe seule ? Ohhh du canard ! Adjugé pour moi et le dessert ma foi… Parer à toute éventualité signifie aussi: éviter de surcharger l’estomac....mais j'ai une faim de loup! Se réserver pour le péché mignon… après, on verra... Hummm,Surya, audacieuse!
    -De quel coin venez-vous, Surya ?

Sortie de mes visions troublantes par mon héro du jour.
    -Et bien, en ce moment précis, nous entreprenons un voyage Hope et moi. Nous étions à Tours et ma sœur a eu l'idée merveilleuse de m'emmener à PARIS! D'où, notre présence à Bonneval, ville étape.

Bien entendu que des étoiles scintillent dans mes yeux à l'évocation de Paris!
    -En fait, je vis en Guyenne, dans une petite ville adorable, ouverte sur l’Atlantique, mon coup de cœur de l’époque, c’est-à-dire juillet 1464 : la Teste-de-Buch. Un curieux nom, n’est-ce pas ?

Toute mon attention est rivée dans son regard. Curieux aimants qui me poussent à découvrir un peu cet inconnu tellement charmant, tellement plaisant.
Hélas, mille fois hélas, je n'en aurai guère le temps.
Cependant, plus rien n’existe autour de nous, juste Lui et moi, lui, si près et encore si lointain.

    -Cher Oscar? J’ai terriblement envie… Est-ce que mes yeux parlent?... d'une coupe de vin blanc doux.

Je m'empresse de poursuivre, joyeusement.
    -Et puis, je vais opter pour le canard en faisant fi de la soupe, si vous me le permettez.

Mais qu’est-ce qui me retient de me pencher au-dessus de cette table, d’agiter mon indexe, discrètement, en guise de… "Venez, approchez-vous donc" … et de lui offrir mes lèvres assoiffées d’un doux baiser?

J'ai évoqué le défi, non? Comment le relever? N'allez pas croire, que je sois coincée, non, non. Mon soucis réside davantage dans mon besoin de temps, dans mon incapacité à me donner corps et âme si l'âme précisément n'est pas nourrie d'amour.
Rapidement amoureuse? Mouai, c'est un peu mon genre, ce qui rend l'épreuve doublement difficile puisque, immanquablement, elle s’accompagnera d'un apprentissage au détachement.

Mais sacré Dieu, qu'est-ce que cet être, tombé du ciel, incite au grand saut!

Néanmoins, je me contenterai de poser une de mes mains, à plat sur le table et de me régaler de la vision d'Oscar, l'homme dont je connais les intentions...

_________________
Oscar.
Chapitre XXXVII – Épisode 18

Particulièrement attentif aux réponses de la jeune femme, il lui rend ses sourires.
Il est satisfait que sa première question ne soit pas tombée comme un cheveu sur la soupe et que la jeune femme réponde avec enthousiasme. Il ne fait d’ailleurs pas attention au fait qu’elle se sente maladroite, bien trop captivé par elle, ses lèvres, ses yeux, sa voix, son corps.
Hochement de tête lorsque le mot « Paris » est prononcé. Bien sûr, la grande capitale. La ville qui attire tant. Il connait Paris le Oscar. Enfin… de ce qu’on lui a raconté. Il sait que la plus part des voyageurs qui font halte dans la belle ville de Bonneval, c’est pour joindre ou quitter Paris. Du moins, des voyageurs – surtout voyageuses – qui l’intéresse.
La Guyenne, le jeune fermier en a quelque peu entendu parler. Loin dans le Sud, une région dont il ne mettrait certainement jamais les pieds. Ou peut-être si un jour un grand marché y ouvrait ? Non, il y en a déjà pas mal dans les alentours. Il restera donc dans son Nord, apprenant à connaitre le Sud qu’à travers les « on dit » et autres histoires que racontent les voyageurs sudistes.

    - La Teste de Bush, jamais entendu parler. Des noms de ville curieux, j’en ai entendu pas mal. Il y a beaucoup de passage à Bonneval et donc des voyageurs venant d’un peu partout.

Pas besoin de lire le menu, lui le connait par cœur et il sait déjà ce qu’il va prendre. Même réflexion que la jeune femme en face de lui, pont trop se charger dans l’éventualité – qui pour lui est proche du certain – galipettes seraient leur dessert.
Envie… Un mot qui résonne dans la tête et dont les vagues courent jusqu’à son entrejambe. Envie de qui, envie de quoi et pourquoi attendre si les deux ont le désir de se connaitre.
… de vin. Naturellement. Point trop d’alcool, s’il veut que la fête ne dérape. Lui qui a déjà bien bu, il ne faudrait pas qu’il abuse plus que nécessaire. Mais si c’est juste une coupe, histoire de l’accompagner. Quoique…

    - Je vous accompagne.

Oscar lève la main, appelant un des serveurs pour prendre commande.

    - Un canard rôti pour la belle demoiselle, du sanglier pour moi et nous partagerons une petite assiette de légume ainsi qu’un pichet de vin blanc, du doux. Merci.

Et de reposer ses yeux sur elle, avec cet éclat si sûr de lui.
Dans l’attente que le repas soit servi, ou du moins le verre de vin, le fermier reprend la parole de sa voix profonde et grave.

    - Moi je suis du coin, non loin de la ville. Fermier de père en fils. Je viens régulièrement à Bonneval pour vendre le produit du labeur et acheter ce dont la famille a besoin. Je reste quelques jours, puis je repars.

A-t-il vu la main tendue ? Quelle question. C’est qu’il a l’œil notre Oscar et ça, il ne le manquera pas. Alors, délicatement, sans geste brusque, il vient poser sa grande mimine sur celle plus petite et douce de Surya, continuant en même temps la conversation.

    - C’est donc la première fois que vous mettrez les pieds à Paris ? Que comptez-vous y faire ?

Le pichet et les broques arrivent sur la table, le jeune homme fait sans tarder le service, tendant le verre à Surya puis trinque avec elle. Yeux dans les yeux, presse doucement sa main, il la quitte du regard brièvement le temps de boire une bonne gorgée.
Intérieurement, il espère que le repas ne s’éternisera pas. Qu’ils dineront avec le désir de quitter au plus vite la table et de rejoindre la chambre.
Surya.
- Chapitre XXXVII - Épisode 19 - Bonneval: Oscar et Surya.





Le temps passe vite en bonne compagnie et si je savoure l'instant présent, mes pensées, elles, continuent de me projeter dans un futur proche, très proche même et que je devine sous d'heureux auspices. Il ne peut en être autrement, cet homme me plait. L’attirance semble partagée, je le sais, je le vois, je le sens...

Mon regard doit lui sembler insistant, ma foi, tant pis. Tout en lui m'inspire, autant sa façon de me regarder que celle d'appréhender le garçon de salle à qui il prend commande, pressé sans doute lui aussi, d'en découdre avec tout cet avant-goût de bienséance, en préparation à une approche qui est d'office gagnée.


    -Moi je suis du coin, non loin de la ville. Fermier de père en fils. Je viens régulièrement à Bonneval pour vendre le produit du labeur et acheter ce dont la famille a besoin. Je reste quelques jours, puis je repars.

    -Bien... j'ai toujours rêvé de vivre dans une ferme. J'adore les animaux et j'avoue que ma ménagerie, qui s'agrandit de jour en jour, va me donner du fil à retordre. Mon jardin devient trop petit pour eux...
    Alors donc, vous retournez dans quelques jours...

Je me surprends à penser: peut-être imagine-t-il que si ce n'est pour ce soir, ce soir, ce sera demain...Hannn, non!
    -Quant à moi, c'est demain que je m'en vais sur Paris!

J'ai vraisemblablement parlé un peu trop haut mais bon, c'est une légère piqûre de rappel qui vient du cœur.
Ça, c'est fait...
Est-ce pour cette raison qu'il pose délicatement sa main sur la mienne? Quoi qu'il en soit, mes yeux se noient dans les siens, mon cœur me rappelle son existence en cognant contre ma poitrine, ma gorge s'assèche m'empêchant de sortir le moindre son...

    -- C’est donc la première fois que vous mettrez les pieds à Paris ? Que comptez-vous y faire ?

    - Les folles!

Et hop, la tête dans les épaules, la moue d'une enfant prise en plein délit de spontanéité. La main sur la bouche, je continue, avec un sourire jusqu'aux oreilles...
    -Je vous demande pardon, Oscar, je m'emballe.
    Je vais visiter, admirer les belles boutiques, sans doute me laisser tenter par quelques jolis vêtements mais surtout, j'ai entendu parler d'un atelier qui fabrique des parfums sur mesure. J'ai très envie de trouver "l'unique", celui qui sera fait pour moi.

Je ne vois pas arriver le serveur, je ne me rends plus compte de ce qui se passe autour de nous... Les yeux dans les yeux, nous trinquons et la douceur du délicieux vin m’enivre au même titre que la main d'Oscar qui se fait insistante sur la mienne. Instinctivement, mon pouce s'écarte légèrement pour aller frôler le sien, doucement, s'enroulant autour avec délectation.
Nous ne bougerons d'ailleurs pas alors que les plats sont disposés sur notre table et que le serveur dresse nos assiettes.
Un salut de la tête et un large sourire feront office de "merci mon sieur".

    -Cher Oscar, vous allez m'aider Je vais devoir me décrire pour l'élaboration du parfum qui me ressemble. Chacun des arômes le composant correspondra à un trait de ma personnalité. Vous devez savoir autant que moi, que personne ne se voit tel qu'il est.
    Aussi, je vous demande de me donner les mots me concernant, qui vous viennent en tête, là, tout de suite.
    Vous voulez bien jouer avec moi?


Pour manger proprement, il est nécessaire d'utiliser ses deux mains. C'est donc à regret que je glisse lentement celle qui se trouvait si bien là où elle était pour pouvoir m'empare du couteau...
La soirée ne fait que commencer...

    - Bon appétit, très cher Oscar.
Lui dis-je dans un murmure pendant que mon pied, sous la table, cherche le sien...
_________________
Arioce
Chapitre XL – Episode 10


    Fragment de Vie – Sur la nave « Oui, je le veux » - Rééquilibre - Soirée du 09 août.

Moi, oui. Moi qui aime parfois mettre les pieds dans le plat. Moi qui souvent manque de tact. Moi qui ne lâche pas l’affaire si facilement. Têtu, entêté. Il m’arrive d’oublier mais bien souvent cela finit par me revenir, et je relance le sujet jusqu’à ce que je sois satisfait. Oui, moi.
Et ce « toi », dont le ton, le sourire qui l’accompagnait, ce tableau si particulier ne pouvait que me soutirer un soudain sourire. Ce petit apriori disparu. Point de colère, de râlements, de soupire, de mal aise. Non. La question avait été entendue et reçu avec légèreté.
Il est vrai que je m’attendais à toute autre réaction. Mais Hope ne cessait de me surprendre et bien souvent, je me fourvoie quant à comment elle réagirait. C’est étrange, mais plaisant. Enfin… sauf lorsqu’elle le prend mal et que du coup, en plus d’être étonné, je dois justifier. Et même, lorsque la tension monte d’un cran, elle redescend toujours rapidement, le calme refaisant surface et la conversation reprend naturellement.
Il m’arrive, maintenant, de temps à autre, à parvenir à deviner la réaction qu’elle aura. À force de la cotoyer, il est tout à fait normal que je commence à la connaitre. Toutefois, il y a régulièrement des moments où je me fais surprendre.
Trêve de pensées, leur de la vérité avant sonné. Yeux dans les yeux, la réponse fusa vite. Comme un caillou lancé dans la mare, avec de faibles ondes. Eyquem de Saintem.

    - Jamais entendu parler.

Nom totalement inconnu. Jamais entendu, jamais lu, rien. Bon… petite déception. J’aurais aimé en avoir au moins entendu parler, ou avoir lu ici ou là dans un article, une loi, un panneau, son prénom. Mais non. Absolument rien. Allais-je faire quelques recherches ? Mmmh… Peut-être bien. Histoire d’en savoir un peu plus sur cet individu qui a pendant longtemps occupé la première place de la fameuse liste de ma Très Chère.
Oui… Il est vrai aussi que les premières semaines, et même mois, Hope me détestait de par ma ressemble avec ce salopard. Je dois admettre que cette comparaison me chiffonnait grandement. Moi qui suis un homme qui se veut droit et honnête, être assimilé à un homme dont la description est tout le contraire… Enfin. Le temps a fait son œuvre et Hope a finalement vu qu’elle s’était fourvoyée. Bon, pas pour autant qu’elle m’a plus apprécié par la suite… Il a fallu du temps.

    - D'accord.

Quelques questions me venaient à l’esprit et dont j’avais envie de poser. Mais les règles sont les règles, et je ne voulais pas les outre passer. Alors, je les garderais pour moi, pour un autre jour, un autre instant.
Eyquem de Saintem, mmmh… Un mystère de résolu. Certes pas forcément des plus essentiel, mais important. Il me restait encore tant à apprendre d’elle, de son passé, sa conception du monde et ses désirs futurs – bien que je connaissais un peu plus à ce sujet.
Une caresse, un sourire qui se dessine et toute cette fin de soirée mi-figue mi-raisin semblait disparaitre. Mes bras vinrent enlacer la jeune femme, rapprochant nos corps, alors que je l’embrassais avec une grande douceur, concluant le pacte de paix. Baiser long, baiser lent, je soupirais, détendu, bien. Et visage contre visage, lui chuchotais trois mots, déclaration de mon amour pour elle.
Quelques autres baisers furent échangés, terminant ce moment à deux sur une note plus tendre. Quelques caresses, sourires, aveux aimants et souhaits de bonne nuitée.
La quiétude revenue, les flammes de bougies soufflées par mes soins, ne laissant qu’une petite, dans sa lanterne. Bercés par les vagues contre la coque du navire ancré. Et Morphée, dans ses bras, nous emporter…

𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Oscar.
Chapitre XXXVII - Épisode 20

Oscar hoche la tête à l’évocation de la ménagerie de la jeune femme et de son rêve de vivre en ferme. Cela le laisse assez perplexe, Surya ne doit certainement pas imaginer ce que cela représente vraiment de travailler dans une ferme, avec ses champs, ses pâturages. Peut-être bien que dans la théorie et dans l’imaginaire, la vie en ferme est belle et idyllique, mais dans les faits, c’est énormément de travail et d’investissement. Enfin, au moins la jeune femme n’est pas une précieuse qui n’aime pas s’approcher des animaux, chose qu’Oscar apprécie et note.
Et comme il s’en doutait, la belle demoiselle reprendra la route dès le lendemain, comme beaucoup de voyageurs qui ne s’arrêtent que le temps d’une nuit, pour éviter de devoir camper en campagne. Dans l’esprit du jeune homme, de toute manière, c’est ce soir ou jamais. Et c’est sans doute le cas de le dire, puisque les chances pour qu’ils se recroisent à l’avenir sont bien faibles, à moins qu’elle repasse à Bonneval et que les étoiles, alignées, font que le fermier s’y trouve également. Mince chance.

Léger haussement de sourcil et fin sourire amusé à la réponse si vive de Surya quant à sa question sur Paris. La Capitale parvient toujours à créer des émotions fortes, désirs fous qu’on n’oserait pas faire ailleurs. Certainement dû à l’effet immense, tentaculaire, à la fois si éclairé et pourtant si sombre par endroit. La Cité de tous les plaisirs, bons comme mauvais.
Mais en soit, les détails que Surya énonce ensuite sont assez classiques, et pour la plus part, Oscar les a bien mainte fois entendus de la bouche de nombreux et nombreuses passants.
Le vin est servi, trinqué et sans surprise pour Oscar, délicieux. Les plats, sur la table, dégagent une odeur des plus appétissantes, invitant à entamer le diner sans plus attendre. À la vue de ses mets, certains prendraient peut être peur de la note à la fin. Mais le cher Oscar a sa petite combine. C’est qu’il s’entend bien avec le propriétaire, lui fournissant parmi les meilleurs produits de sa terre et ainsi, en échange, ristourne sur le prix du menus est de mise à chacun de ses arrêts dans l’auberge. C’est donc avec le plus grand des sourires et des joies qu’il invitera la jeune femme. Et puis… tout pour une nuit à deux…

Et en plus, la jeune femme prend les devants pour continuer la conversation, déchargeant d’un poids Oscar. Enfin… jusqu’à ce qu’il se rend compte que le sujet sera les parfums. Parfum. Un mot qu’il connait, qu’il visualise tout à fait, mais qui lui est pourtant assez inconnu, n’y prêtant pas grand intérêt. Quoique, si, une fois, il en a offert à une jeune femme dont il faisait la cour. Une fois. Et c’était vraiment dans le but qu’elle cède à ses avances. Parfois un beau cadeau vaut milles discours.
Bon, il va devoir ce soir, se prêter à l’exercice et heureusement, elle ne lui demande pas ses avis sur les différentes fragrances, odeurs et autres trucs de parfumerie. Juste d’énuméré les mots qui lui vient à l’esprit lorsqu’il observe Surya. Plus facile, mais juste un peu plus facile.

    - Avec plaisir.

Mais avant cela, faisons honneur aux plats avant qu’ils ne soient froids.

    - Bon appétit, Surya.

Séparation des mains certes, mais rencontre des pieds. Et mine de rien, le jeune homme à faim, alors c’est avec un certain empressement qu’il s’attaque à son morceau de sanglier, se servant en légume pour accompagner les premières coups de fourchette. Dans sa ferme, il mangerait avec seulement couteau et doigts, mais là, faut avoir un peu plus de prestance, surtout avec une si courte durée pour plaire.
Après avoir mastiqué, l’air en pleine réflexion, il avale et repose son regard sur elle.

    - Spontanée. Ravissante. Enjouée. Belle. Maligne. Magnifique. Souriante. Pleine de charme.

Pour une rencontre qui a eu lieu il n’y a à peine deux heures, donner un avis n’est pas des plus aisés. Mais bon, Oscar se prête au jeu, l’agrémentant de séduction. Attendant le retour de Surya sur ses mots dit, il continue de manger avec appétit ; c’est que, mine de rien, il faut faire le plein d’énergie, c’est-on jamais…
Surya.
Chapitre XXXVII - Épisode 21.



Regards et sourires échangés.
Regards furtifs aussi, pour ma part, avec cette envie de sonder les pensées de mon vis-à-vis.
Oscar n'est pas très bavard.
Est-il, lui aussi occupé à se demander quelle sera la suite des événements?
Moi-même, je ne doute pas de l'issue de notre rencontre, ce qui m'intrigue le plus, c'est de connaître de quelle manière il va l'introduire.
Comment vais-je réagir? Un oui enthousiaste serait le signe de "je n'attendais que ça!" et un "Euh" timide et hésitant serait synonyme d'hypocrisie.
Entre le risque de passer pour frivole et celui d'être vue comme faussement pudique, oserais-je lui avouer qu'il est le sujet qui tombe à pic pour une expérience, qualifiée par ma sœur de "décoinçage"??


Pffff ma tête, arrête de penser! Décroche Su', laisse aller, peut-être va-t-il te surprendre en te mettant à l'aise...

Je décide donc de ne rien dire du tout. Tout compte fait, j'ignore tout de lui comme il ne sait rien de moi et je ne le reverrai sans doute jamais. L'opportunité se présente, autant la saisir!

En attendant, silencieux et concentrés, nous goûtons à ces mets fins et succulents quand Oscar, après avoir réfléchi, joue le jeu demandé en me confiant une série de mots concernant ma petite personne. Je me rends compte, à ce moment précis, à quel point il était présomptueux de ma part, de le soumettre à un tel exercice.

    - Spontanée. Ravissante. Enjouée. Belle. Maligne. Magnifique. Souriante. Pleine de charme.

Surprise, j'écarquille les yeux puis ris de bon cœur.
    -Ohhhh tout ça?

Mon regard se fait plus tendre en précisant...
    Spontanée, je le suis, c'est vrai, peut-être un peu trop, cela m'a d'ailleurs joué quelques tours. Cependant, je vous avoue être sur la réserve en ce moment précis.
    Ravissante, je ne m'avancerai pas. On me l'a souvent dit, mais bon... la fréquence n'est pas nécessairement le reflet de la réalité.

    Pleine de charme? Merci, Oscar... Il en est de même pour vous.
    Belle, magnifique...

Sourire en coin...Il y met le paquet mais, c'est pour moi, plus intimidant qu'encourageant.
    N'en faites pas trop cher Oscar, ce n'est pas utile, vous m'avez séduite et vous le savez, non?


Consciente qu'un terme me surprend, je plonge le nez dans mon assiette pour récupérer le dernier morceau de canard que j'associe avec un reste de légume. Le temps de mastiquer et d'avaler, je réfléchis. Encore une gorgée de ce sublime vin blanc qui me monte légèrement à la tête...
    Ma soeur est passée à côté d'un repas d'une qualité exceptionnelle, dommage pour elle. D'ailleurs, je me demande où elle est et ce qu'elle fait!
    Enfin, le problème n'est pas là, je suis en excellente compagnie et c'est tout ce qui compte....

    Je vous sers un peu de blanc, Oscar?

Sans doute va-t-il en avoir besoin... J'ai besoin d'en découdre pour me sortir un doute de la tête.
    Dites-moi, Oscar, pourquoi "maligne"?

_________________
Oscar.
Chapitre XXXVII - Épisode 22

Le repas est bon et mangé avec entrain. Et puis, l’écouter parler est un vrai régal aux oreilles du jeune homme, qui par chance pour lui, n’a pas à beaucoup parler.
Un regard et sourire de conquérant se dessine lorsqu’elle évoque être déjà séduite. Certes. Cependant, ce n’est pas une raison pour le fermier de rester sur ses acquis. Il préfère assurer sa position et plus encore, afin que son manque de charisme ne vienne pas ébranler ses premières victoires.
Son plat sur le point d’être fini, il reste des plus attentifs aux paroles de sa compagne du soir. Et heureusement que sa sœur ne se soit pas joint au diner ! C’est qu’avec Surya qu’il veut souper, passer sa soirée, et non l’autre, qui se nomme comment déjà ?... Hope ?
Non, pas de Hope dans les parages et c’est tant mieux.

    - J’apprécie grandement votre compagne aussi, Surya.

Mots dit avec assurance et sincérité. Dernières bouchées, le jeune homme hoche la tête affirmativement à la proposition de vin blanc, histoire de faire descendre le tout et surtout avec le bon gout du vin dans la bouche, plutôt que celui de la viande.
Soudain, nouvelle question qui a quelque peu, aurait mis le jeune homme dans l’embarras. Cependant, il y a déjà réfléchit et c’est donc après une bonne lampée qu’il répond.

    - La manière dont vous avez agis lorsque je me suis présenté à vous pour vous aider, vous et votre sœur. Vous avez très vite compris quel était mon but réel et vous avez su faire comprendre très vite que vous aviez envie de passer la soirée avec moi.

Aucun blanc, réflexion ou bégaiement, Oscar maitrise son sujet. Comme quoi, se préparer, c’était une bonne chose.
Enfin le repas se conclut. Dernières gorgées de vin et les assiettes sont repoussées. La main d’Oscar se lève afin d’indiquer qu’ils ont terminés puis il se lève, fait le tour de la table et propose sa main à Surya afin qu’elle en fasse de même. Et alors qu’elle est à peine debout, Oscar ose. Oui, il ose se pencher sur elle et lui prendre un baiser. Tout simple, lèvres contre lèvres, légers mouvements, fin et délicats. Le ton est donné et il espère ne pas être rejeté. Puis la regardant droit dans les yeux.

    - Il y a une petite cours et un jardin derrière l’auberge, en passant par cette porte. Allez m’y attendre, je vous y retrouve sans tarder. Nous pourrons profiter du coucher du soleil.

Il lui sourit et d’un geste lui indique le chemin vers la porte qui mène à la petite cours de derrière.
Lui aussi un brin malin, et surtout pas la première fois, il se retrouve seul afin de régler la note du repas tranquillement, sans qu’il y ait de gêne pour aucun des deux. Il rejoint donc rapidement le comptoir du patron et y dépose les écus demandés. Quelques paroles échangés, le propriétaire étant avide de détails sur comment se déroule sa soirée en si charmante compagnie. Mais le Oscar, toujours pas très bavard, le lui résume bien vite. Et puis, c’est qu’il a déjà bien autre chose en tête, bien plus importante. Salutations entre les deux hommes et le fermier en grandes enjambés s’approche de la fameuse sortie.
Une fois dehors, saison d’été oblige, il fait bon et même très bon. Doucement la clarté de jour laisse la douce obscurité s’installer.
Il retrouve bien sur Surya et l’invite à prendre place sur un banc.

    - Merci d’avoir partagé ce diner avec moi. Faire votre rencontre a éclaircit ma fade journée. Vous êtes un rayon de soleil, Surya.

Ça aussi, c’était une phrase qu’il avait travaillé, mais qui est sincère. Et il est vrai que jusqu’alors, sa journée s’était résumé à tenir l’étale et parler affaire avec les commerces du coin. Rien de bien folichon.
Et comme il se sent confiant le bonhomme, il s’approche plus près de la jeune femme, cuisse contre cuisse. Et cette fois ci, c’est avec son autorisation – gestuelle – qu’il ira cueillir – ou non – un nouveau baiser, plus vrai, plus tendre.
Surya.
Chapitre XXXVII - Épisode 23- Bonneval- Surya succombera-t-elle au bel Oscar?



Il apprécie ma compagnie... Je n'en doute pas, c'est un peu le but qu'il s'est fixé à notre arrivée... Il confirme et ça m'arrange et ce qui m'arrange davantage, c'est qu'il me plait vraiment. Si l'occasion de tenter cette expérience d'une amourette d'un jour prend forme, ce qui au demeurant semble être le cas, autant que ce soit avec un homme qui m'attire. et Oscar est un véritable aimant.

Je l'écoute, l'observe, entends ses mots alors que mon regard est de plus en plus captivé par le mouvement de ses lèvres, lèvres que je trouve alléchantes et qui me donnent envie d'y passer lentement le bout de mes doigts, puis de ma langue...

Ohhh, il se lève... me voilà prise en flagrant délit de rêverie... sa main invite la mienne et je la lui confie volontiers, savourant la tiédeur de sa peau.
A peine redressée, je lève les yeux vers lui et un baiser vient s'échouer sur mes lèvres; Baiser volé, à peine le temps de réaliser ce qui m'arrive...j'ai serré sa main et je me demande même s'il ne me parle pas alors que mes yeux sont encore fermés, que mon coeur palpite et mon cerveau est emporté...

    - Il y a une petite cours et un jardin derrière l’auberge, en passant par cette porte. Allez m’y attendre, je vous y retrouve sans tarder. Nous pourrons profiter du coucher du soleil.

Hein, quoi? Tadammmm, redescends Surya!

Ça y est, vu la direction qu'il me montre, la lumière s'immisce dans mon esprit embrumé, je dois l'attendre dehors. Hummm, sortie des artistes, voilà qui est de bon augure.
Je lâche sa main à contre-cœur, lui adresse mon plus beau sourire en hochant la tête en guise d'assentiment et l'abandonne, me dirigeant vers l'arrière de l'auberge. Je chasse la pensée qui me dit: "C'est qu'il connait l'endroit et ses astuces. Est-il coutumier du fait? Ma foi, l'aubergiste aussi doit savoir qu'Oscar est un habitué de la clientèle féminine. Que va-t-il se passer ensuite? Dans l'attente, je fouille dans mon sac à la recherche d'un bout de fusain, d'un morceau de parchemin et en vitesse, je griffonne trois petits mots... Je glisse le message dans mon sac, lâche le fusain sur le sol et mine de rien, j'accueille le bel Oscar, avec une envie de rire que je réfrène. Ni vu, ni connu, ou pas...

Invitation à prendre place sur un banc. Aucunement nécessaire que je tapote la pierre à côté de moi, il s'y assoit lui aussi. Je lève le nez au ciel, où le soleil semble avoir rendez-vous avec la lune. Il fait doux. J'ai même un peu chaud...


    - Merci d’avoir partagé ce diner avec moi. Faire votre rencontre a éclaircit ma fade journée. Vous êtes un rayon de soleil, Surya.

    -Je suis ravie, Oscar et c'est un réel plaisir de me trouver en votre compagnie.

Que dire d'autre, je crois que nos yeux ont tout dit, je crois que mon coeur a parlé si fort qu'Oscar s'est approché de moi et alors que sa bouche s'offre à la mienne, mes bras l'enlacent tendrement. Le baiser partagé, si doux, si bon se prolonge comme par miracle et nos lèvres gourmandes, heureuses de se goûter, en redemandent, transformant le baiser en une délectation sans retour.
Lentement, je relâche l'étreinte, écarte à peine mon visage du sien et mes lèvres contre les siennes murmurent...

    - Attends, ne bouge pas...

Pas question de m'éloigner de lui, je suis trop bien. A tâtons, j'extirpe le parchemin de mon sac et le tiens à distance de ses yeux en lui maintenant le menton pour ne pas perdre le contact de sa bouche sur la mienne. Qu'il se débrouille pour lire... Comprendra-t-il?
Moi, je souris contre ses lèvres...





Un baiser, c'est quelque chose de plus que le premier contact charnel de deux corps : C'est l'exhalation de deux âmes, c'est le fruit défendu, c'est un tison ardent qui enflamme.*


*Oscar Wilde
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Oscar.
Chapitre XXXVII - Épisode 23

Le bougre est content. Bah ouais, la jeune femme ne l’a ni giflé, ni écarté d’elle. Et même, elle répond au baiser, y met du sien, le faisant durer. Alors forcément, c’est une victoire de plus pour Oscar qui n’a plus aucun doute sur la suite. Ah moins qu’il fasse tout foirer ; ce qui n’est pas à écarter.
Mais alors qu’il allait étreindre Surya dans ses bras, elle met soudainement fin au baiser. Mais ne s’éloigne pas plus pour autant. Curieux, Oscar écoute puis attend, ne bougeant pas d’un poil comme elle lui a demandé. Avait-elle prévu quelque chose ? Ou peut-être bien qu’elle est timide. Il la voit fouiller péniblement dans son sac – forcément à l’aveugle, ça n’aide pas – et finalement réussir à sortir quelque chose. Intrigué, le jeune fermier tourne le regard, se séparant des lèvres de la jeune femme pour voir de quoi il s’agit.
« Ne pas déranger ».
Un sourire, soupir du nez amusé.

    - Vous comptez tenir le parchemin tout le long ou peut être souhaitez-vous que je l’accroche à la poignée de la porte, celle de jardin ou… celle de votre chambre ?

Comment ça un moyen pouvoir monter dans sa chambre. Oui, peut-être. Pas nécessairement tout de suite, histoire de profiter de la douce soirée.
Douce soirée que le jeune homme relance sans attendre, dans un baiser plus intense, ses bras se referment doucement sur elle.
Baisers, câlins, caresses et tendresses au menu de ce soir, le tout, sans être déranger. Le pied.
Surya.
Chapitre XXXVII - Épisode 24- Bonneval ou quand les baisers partagés enclenchent des sensations oubliées...



Le message aura-t-il l'effet escompté?
Oscar me considérera-t-il comme une femme facile, pareille à tant d'autres pour lesquelles il a usé pareillement de ses charmes?
Ma foi, je lui facilite bien la tâche sans quoi il lui faudrait trouver une autre solution qui risquerait de lui coûter plus cher.
Mon désir est de partager le sien, alors, pourquoi l'inciter à ouvrir sa bourse...
Je ne suis pas comme ça et sans doute ne le sait-il pas...

Un regard du bel homme vers le vélin tendu alors qu'il quitte ma bouche...hannn....puis qu'il réagit en sondant mes yeux d'un regard si profond qu'il me prend l'envie de le manger tout cru...


    -Vous comptez tenir le parchemin tout le long ou peut être souhaitez-vous que je l’accroche à la poignée de la porte, celle de jardin ou… celle de votre chambre ?


Je souris, amusée de cette question à laquelle je n'ai pas le temps de répondre.
C'est qu'il a compris le coquin et qu'il a envie de faire durer le plaisir.

Alors, ce tendre baiser qu'il m'offre, à ce moment précis, me fait fondre.
Mes doigts lâchent le vélin et mes deux mains encerclent le visage d'Oscar avec le désir ardent de ne plus m'éloigner de ses lèvres tellement délicieuses.
Mes dernières réticences m'abandonnent, mon corps se rapproche davantage du sien et mes doigts s'immiscent sous le col de sa chemise, caressant sa peau chaude et appétissante.

Le baiser, aussi tendre que passionné, m'emporte dans des sphères depuis si longtemps oubliées...
La nuit est tiède, belle et je me sens redevenir la femme aimante, prête à offrir ce que j'ai de meilleur...

Ici ou ailleurs, qu'importe...

A un inconnu? Qu'importe...

Pour une nuit? Qu'importe...

Je renais et ça, ça n'a pas de prix...


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Hope
Chapitre XXXVII - Épisode 26 - Bonneval ou quand les jeux sont faits




Seule, juchée sur le cheval qui trottine jusqu'à Paris, les souvenirs de cette folle soirée lui encombrent l'esprit, et l'évidence s'impose : Bordel ! Ce qu'elle a eu chaud !
Pourtant tout semblait bien débuter, au départ, suite du programme passée en compagnie de l'homme au regard polaire rencontré au comptoir de l'auberge, alors que sa sœur d'âme profitait allègrement de son coup de cœur.

L'inconnu, prénommé Romary, doté d'un charme incontestable, d'une élégance bien mise, et de belles manières, aurait pu la faire succomber sans détours.
D'autant que lui même semblait partant, pour preuves ses gestes et paroles plus que suggestifs, dont elle mis un terme de manière radicale, en l'envoyant balader sèchement, du genre, pas intéressée que je suis, alors passe ton chemin !
Tout cela sans mentionner son petit cœur amoureux d'un autre, après tout ça ne regarde personne.

Chemins ne furent pourtant pas séparer, elle le suivit, intriguée par cette proposition faite au bar de l'auberge, comme toujours sans vraiment s'inquiéter d'éventuels déboires qu'il pourrait survenir.

Et elle ne fût pas déçue.!

Arrivés devant un bâtiment à la façade austère, Romary prit les devants, et les présenta tous deux au garde à l'entrée, qui les laissa s’engouffrer dans un long couloir, pénétrer dans une pièce remplie de rayonnages, tous contenant un nombre incalculable de bouquins, une de ces étagères faisant office de porte dérobée qui donnait sur un passage secret.

Le cœur se mit à battre d'excitation face à tout ce mystère, elle resta néanmoins sur ses gardes, main à proximité de la dague camouflée par sa cape, surprise que le garde ne lui ai pas confisqué.
Alors qu'ils continuèrent d'arpenter le tunnel éclairé par la faible lueur des chandeliers fixés au mur, elle aperçut au bout un rai de lumière plus intense.

Porte de nouveau repoussée, elle s'arrêta, stupéfaite, et passa au crible de ses jades perçants, la pièce entière, bondée de monde et très enfumée.
Repérage immédiat des issues, et de tout danger potentiel, avant de reporter son attention sur l’activité qui règne sous ses yeux., elle découvrit et devina une salle de jeux. 
Une dizaine de tables, occupées chacune par des joueurs venus de tous horizons, au fond un bar, et bien entendu, quelques catins se trémoussant pour appâter le client.

Complètement emportée par l'ambiance, elle ne perdit pas de temps et prit place à une table de jeu de dés, et les parties s’enchaînèrent avec plus ou moins de chance.
Apprendre à bluffer pour quelqu'un comme elle, à la franchise si implacable, relève de l'impossible, sauf qu'en se prenant au jeu, elle finit par montrer des talents jusque là insoupçonnés.

Ses adversaires changèrent parfois, plus pour ses beaux yeux, que pour le jeu en lui-même, trop concentrée, elle ne s'aperçut de rien, et s'amusa comme une petite folle.
Très vite, elle devint l'attraction de la soirée, c'était à celui qui se confronterait à la mystérieuse inconnue, Romary, en ange gardien éphémère, ne parvenant pas à calmer l'engouement qu'elle pouvait susciter.

Soudain, un homme, à la carrure impressionnante, rustre, vulgaire, attrapa son adversaire par le col le souleva de la chaise, l'expédia de sa force herculéenne comme une poupée de chiffon à l'autre bout de la salle, et prit place.
Loin d'être impressionnée par les manières de l'importun, elle le laissa faire son mariole d'un sourire amusé, et le jeu entre eux débuta, jeu de pouvoir plus que de dés, elle sentit l'agacement adverse à chacune de ses victoires.

Grognements de bête, il commença sérieusement à s'énerver alors qu'elle vint encore une fois de remporter la mise, très satisfaite de ce petit pactole qui s'amoncelait à ses côtés.

Jusqu'à ce qu'il proposa un dernier deal qui ne la surprit pas plus que cela :



- Ma jolie on va jouer le tout pour le tout. Si tu gagnes, tu remportes tous mes écus, et si c'est moi qui l'emporte, tu seras à moi pour le restant de la nuit.


Evidemment...

Il posa d'ailleurs sa grosse bourse sur la table comme pour prouver son honnêteté quand au contenu et les gains que cela représentait, et qui étaient loin d'être ridicules.
Les charbons lubriques du butor posés sur elle, un sourire carnassier fendant sa gueule de gros lard alors qu'il lui tira la langue avec obscénité, ses jades soutinrent son regard pervers sans sourciller, elle accepta d'un simple signe de la tête.

Réaction en chaîne, certains applaudirent pendant que la majorité s'offusqua, Romary lui s'interposa.
Elle l'arrêta d'un geste doux, main posée sur son bras, et tenta de le rassurer.
Brave homme qui en quelques heures s'était pris d'affection pour elle.

Honneur aux dames, quelle galanterie, la première partie se déroula sans accro, ils s'observèrent en chien de faïence, pour tenter de découvrir un éventuel mensonge, puis vint son tour.
Elle attrapa la boite entre ses doigts, secoua les dés à l'intérieur, la claqua sur la table et découvrit le résultat, ne laissant rien transparaître de son émotion.
 

    - Dix.

Bordel, vraiment pas terrible !

Le palpitant s'affola, elle s'imagina entre les griffes de cet enragé qui n'hésitera pas à mettre sa menace à exécution, et déplora la finalité qu'aura cette si amusante, et profitable soirée.
Elle, le corps meurtri par des assauts bestiaux, ou lui baignant dans son sang, égorgé, bien qu'elle douta d'avoir le dessus sur lui, aussi bonne combattante puisse t-elle être.
A la dérive, la fière Riddermark n'en mena vraiment pas large, et pour se redonner courage, pensa à Lui, Arioce Horn, et pria.

Pria de le revoir, de caresser son beau visage, de s'abreuver à ses lèvres appétissantes, à humer son odeur musquée, à s'unir amoureusement à lui encore et encore...

Clac !

Pensées un brin érotiques qui lui titillèrent le bas du ventre furent interrompues, par le claquement de la boite sur la table, le goujat la reluqua se délectant déjà, chacun le savait, le destin allait se jouer là, et lui prit son temps, une certaine cruauté dans le fond du regard, alors qu'il s'exclama :



- Quatorze !
- On va bien s'amuser tous les deux. Je vais te prendre en long en large et en travers, ma jolie. Crois-moi, tu vas l'aimer ma queue que j'enfoncerai dans ta gorge avant de te bourriner jusqu'à ce que tu demandes grâce, ou que tu perds connaissance.


Intimidation, il parle, il parle, beaucoup, trop.
Et c'est le déclic.


    - La ferme ! Tu mens... espèce de porc.

Vive comme l'éclair, sa mimine s’empara du gobelet pour en découvrir un 9.
Un ange passa, chacun retint sa respiration, plus un seul bruit ne tinta dans la salle, le temps paraissait comme suspendu.
Elle adressa à son adversaire un sourire narquois, pure provocation qui sembla signifier "Dommage pour toi, ce ne sera pas pour ce soir", ce qui mit immédiatement le feu aux poudres.
Grognements enragés, ceux de l'Ours n'étant rien en comparaison, le regard fou, il se redressa violemment, elle eu tout juste le temps de s'emparer de la lourde bourse, alors qu'il retourna la table furieux, et fondit sur elle pour la saisir.



- Merdeuse ! Viens ici !


Les doigts boudinés du gros lard glissèrent sur la soie de sa robe, alors que Romary l'empoigna, et se mit à courir vers le passage, pour se diriger droit vers la sortie, bien qu'elle se sentait prête à en découdre et foutre une bonne raclée à ce cinglé.
Les jambes flageolantes sous le coup de l'émotion, elle tenta de se ressaisir, prendre conscience de la situation et rendit grâce oui, mais à cet homme-là qui venait ni plus, ni moins de la sortir d'un beau merdier.
Ne pas se retourner, elle perçut nettement le bruit des pas lourds du goujat dont le surpoids heureusement ralentit la course.



- Sale petite pute ! Tu es à moaaaaaaaaaa !


La voix caverneuse et menaçante, la fit frissonner d'effroi, pour sûr que toute femme qui passe entre les mains de ce type, doit en ressortir salement amochée ou pire morte.
Alors que la distance se creusa, qu'ils traversèrent la bibliothèque, puis empruntèrent de nouveau le couloir, elle constata que la seule préoccupation du dingue n'était pas d'avoir perdu tout son butin, mais bien le plaisir de lui faire sa fête.
Passant devant le garde qui s'écarta, elle ne remarqua pas son air perplexe, et enfin savoura l'air pur du dehors en prenant une grande inspiration.

Romary gonflé à bloc ne voulait pas s'arrêter et continua de la tirer, courant à perdre haleine dans les ruelles de Bonneval jusqu'à atteindre enfin l'auberge.
Il lui ordonna de quitter la ville sur le champ, au risque de créer une émeute, elle s'exécuta et grimpa sur sa monture sans plus de réflexions après avoir déposer un baiser sur sa joue.

Les jades croisèrent les polaires, et dévoilèrent dans un langage bien plus évocateur que tous les mots, l'émoi ressenti, une talonnade plus tard, elle s’élança déjà sur la route de Paris plus riche qu'elle n'a jamais été, avec une pensée pour ce Romary qui décidément aura bien chamboulé sa soirée, une autre pour sa sœur, qui devait bien se faire chambouler à son tour, et la dernière, plus tendre, pour l'Horn, qui la chamboule sans cesse, mais ne devra être informé de certains aspects de cette soirée, sous aucun prétexte.

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Arioce
Chapitre XLIII – Épisode 1.

    Fragment de Vie – Loches, Touraine – Nuit du 21 au 22 novembre.

Lilye… Ah Lilye ! Les rumeurs disaient donc vraies. Elle était revenue, réapparue, aussi subitement qu’elle avait disparue. Ma petite Lilye. Celle que je pouvais considérer comme ma fille ; oui, j’ai pas mal d’enfants de cœur.
Bordel. Dire qu’elle m’avait manqué serait un euphémisme. Je m’étais même inquiété pour elle. Je me disais qu’elle avait surement du rejoindre les bonnes sœurs pour une raison ou une autre, comme beaucoup font. Dépression, envie de souffler, de s’isoler. À vrai dire, je ne savais même pas cela faisait combien de temps exactement que je ne l’avais pas revu. Moi qui essaie de rester en contact un minimum avec tous ce que j’aime, il est parfois plus compliqué de s’y tenir, lorsque les uns et les autres sont à leur vie et moi à la mienne. Je baroude.
Quelle soirée. Un bonheur, un plaisir. Rire de nouveau avec elle. Elle est de celles qui sont double. Elle a un caractère de chiotte mais bordel, qu’est ce qu’elle est attachante. Une emmerdeuse de première, ça pour sûr, elle sait y faire pour m’embêter. Lorsqu’elle était plus jeune, petite, elle m’en faisait voir des vertes et des pas mûres la sale gosse. Une vraie peste, première – et cela de loin – pour faire les bêtises, toujours couverte et surpouponner par sa mère adoptive, Alvira. Un bazar sans nom. J’en ai piqué des colères, à essayer de la raisonner, de lui faire comprendre ce qui n’allait pas dans ses actes. Mais rien, elle aimait trop ça, faire chier son monde ; et surtout moi, puis d’autres aussi, les chanceux quoi.
Et pourtant, je l’aime tant. Un caractère fort, trempé même. Mais, à mes yeux, elle a toujours ce quelque chose de fragile, qui doit être protégée. Elle peut être bien faire tourner en bourrique le plus ardu des hommes, elle en reste une jeune femme vulnérable, dont il faut veiller sur elle. Je ne saurais l’expliquer plus que ça, à mes yeux, elle restait la petite Lilye qui cherche l’affection, la protection, de lorsque je l’ai rencontré et connu.

Si elle m’avait écrit, je serais allé la chercher au bout du monde, ou du moins, au bout du continent. Je ne doute pas qu’elle puisse se débrouiller seule, elle l’a bien fait durant presque toute sa jeune vie. Cependant, il y a des épreuves qui pourraient être allégé, si elle cherchait de l’aide auprès de ceux et celles qui l’aiment.
M’enfin… Pas de leçon. Ou presque. L’essentiel fut dit. Et puis, bordel, je suis si heureux de la revoir, de pouvoir la prendre dans mes bras. On s’est bien marré. Et je suis content, Hope et elle semblait bien s’entendre. Parfait.
Une belle soirée qui annonce une belle semaine. On passera du temps ensemble, je lui raconterais mes péripéties et elle les siennes plus en détails, du moins si elle le veut. Puis on se remémorera les vieux souvenirs de lorsque j’étais son précepteur et elle la chieuse en cheffe. Une sacrée époque tout de même.

Marchant d’un pas tranquille, esprit trottinant de pensée en pensée, je prenais la direction de l’auberge qu’on occupait avec le petit groupe. Puis alors que j’approchais, je repensais à l’instant avant qu’Hope nous quitte et sa menace que je retrouve la porte verrouiller. Cela avait fait sourire Lilye – voire même rire – alors que j’assurais qu’elle ne le serait pas, après tout, je n’avais rien fait pour qu’elle le soit. J’avais ensuite expliqué à Lilye qu’Hope et moi aimions nous chercher de la sorte, enfin surtout elle, et que, qui sait, peut-être que je retrouverais la porte belle et bien fermée. Mais qu’importe, cela fait partie du jeu.
Alors… Mmmh… Je toque ? Je tente de parlementer ? J’enfonce brutalement la porte, défonçant la serrure au passage ? Je menace aussi ? Je réfléchis déjà à vengeance ? Mmmh… Réfléxions qui me tinrent jusqu’à ce que j’arrive au couloir où se trouvait la chambre.
Pas toujours assuré, je ne m’étais pas encore décidé de la marche à suivre si jamais je me retrouvais bloqué dehors ; bien que je penchais sur l’idée de faire la brute et péter le verrou à grand coup de botte bien placée.

Mes pupilles se posèrent alors sur la dite porte, entrouverte… Entrouverte ?
Je fis halte, net. Ce n’était pas normal. Fermée à clé, je le concevais, fermée tout court, aussi, grande ouverte, pourquoi pas, mais entrouverte… ?
Mes sens de Garde s’éveillèrent. Danger. Qu’importais la nature de ce danger, le risque était présent. Que faire ? La question ne se posait plus.
Bordel… S’il y avait des intrus et qu’ils sont à l’affût du moindre bruit, ils ont dû déjà remarqué ma présence, mais surtout le fait que je me sois arrêté de marcher. Vite. Le plus naturellement possible, je reprenais mon avancée. Et alors que je progressais dans ce couloir, vers cette porte bâillante, j’attrapais mon couteau de poche et le glissais habilement dans la manche de ma veste. Sur mes gardes – tout en restant le plus normal possible – et particulièrement attentif aux moindres sons, je poussais d’une main la porte et pénétrais dans la pièce, mon autre main, ballante, mine de rien, au niveau du fourreau de ma courte épée, entre caché par ma cape.

Rien. À première vue, pas le moindre signe de malfrats. La chambre était éclairée par la douce lumière que prodiguait la cheminée et la forme d’une femme était allongée dans le lit.
Mais il m’en fallait plus. Je me stoppais sur le pas de la porte et inspectais du regard les moindres coins et recoins. Absolument tout fut passé sous le fil de mes yeux.
Rien.
Alors pourquoi la porte était-elle entrouverte ? Mmmh…
Froncement de sourcils, je me détendais. Je verrouillais le loquer de la porte, rangeais le couteau à sa place, à ma ceinture, et détachais ma cape pour l’accrocher au crochet. Je quittais alors mes vêtements d’extérieur, remis du bois dans le feu et entrepris de me déshabiller, l’esprit toujours bouillonnant de trouver une explication. Sans cesse, mon regard vint se poser sur Hope, qui semblait-elle, dormir paisiblement. Devais-je la réveiller pour lui demander éclaircissements ? Peut-être était-ce tout simplement un oubli, ou peut-être avait-elle mal refermé et donc avec un courent d’air, la porte se serait ouverte. Mmmh… Petit tiraillement accompagna ma toilette de fin de journée.
Bon. Je n’allais pas rester sans réponse.
Nu, je rejoignis la couche et vins me rapprocher d’Hope. Mes mains glissèrent sur sa peau chaude, puis mes bras l’entourèrent avec délicatesse, me portant contre elle sans brusquerie, afin de ne pas trop l’incommoder.
Un baiser, puis deux, déposés sur son épaule et à son oreille...

    - Hope ?

Normalement, elle ne devrait pas encore être profondément endormie. Normalement…
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Hope
Chapitre XLIII – Épisode 2

    Fragment de Vie – Loches, Touraine – Nuit du 21 au 22 novembre.



Allongée dans le lit, elle l'entend arriver, l'allure de son pas déterminé, le martèlement de ses bottes sur le plancher, elle parvient même à l'imaginer arpenter ce couloir de sa démarche bien à lui.
Elle sait que c'est lui.
Et petit sourire malicieux étire ses lèvres lorsqu'elle ne perçoit aucun son, signe qu'il vient de s'arrêter net.

Fermant les yeux, elle le devine aisément, en train d'analyser la situation, de se torturer les méninges, et de rester aux aguets quant à la vue de la porte de leur chambre restée entrouverte.
Il avance d'ailleurs avec grande discrétion, c'est à peine si elle l'entend entrer dans la pièce, refermer la porte sur lui, se dévêtir et faire son brin de toilette.
Malgré sa carrure musclée, L'Ours sait se faire patte de velours, un talent qu'elle admire chez lui, même lorsqu'il glisse entre les draps qui restent parfaitement à leur place pour venir se coller à elle.
Elle ne peut manquer la délicatesse dont il fait montre pour ne pas la déranger dans ce qu'il croit être sa phase d'endormissement, elle savoure ses lèvres gourmandes sur sa peau, et le souffle chaud dans son cou dont le duvet se hérisse de plaisir, signe indéniable de son éveil.
Son prénom à peine murmurer... voilà nous y sommes, Arioce Horn veut des réponses.

Il est comme ça.
A chaque contrariété, il questionne, encore et encore, jusqu'à obtenir des réponses satisfaisantes.
Bien que la plupart du temps, elle le soupçonne de capituler, par crainte que la situation ne s'envenime, et ne se transforme en grosse engueulade, mais surtout par amour.

Alors pourquoi cette porte entrouverte ?
Il est vrai qu'avant de quitter la taverne, elle l'avait prévenu qu'il trouverait porte verrouillée, comme toujours sur la base de l'un de ces petits jeux entre eux.
En cours de route, elle s'était remémorée cette soirée plutôt agréable, la rencontre avec Lilye, dont le comportement lui rappelle vaguement quelqu'un, et leur possible bonne entente dans le futur.
Taquineries y allaient bon train, avec cependant, deux ou trois allusions qui l'avait titillé, la fameuse petite pointe venant piqueter son petit cœur amoureux.
Rien de bien méchant en soi, oui pour une femme expérimentée ou indifférente, pas pour une demoiselle de dix-sept ans vivant sa première et véritable grande histoire d'amour, aussi mature puisse t-elle être.

Elle ne voulait plus entendre certaines choses, il avait été prévenu, et ce soir, il s'était amusé de certains sous-entendu de Lilye le concernant, elle avait joué le jeu, voulant garder contenance devant la jeune femme, mais...
Ouvrant les yeux, elle fait mine de se réveiller, en s'étirant langoureusement, comme le ferait celle qui sort d'un de ces rêves très agréables et murmure d'une voix sourde :


    - Te voilà enfin...

Elle se retourne pour se retrouver face à lui, sourire illuminant son visage qu'elle fait mine d'effacer aussitôt, ajoutant d'une voix feignant une grande déception :

    - Ah... c'est toi.

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Arioce
Chapitre XLIII – Épisode 3

    Fragment de Vie – Loches, Touraine – Nuit du 21 au 22 novembre – Entrouverte.

Elle s’éveille.
Doucement, je la sentais quitter le paisible monde des rêves pour un plus dur, plus froid. Enfin… Dans mes chaleureux bras où elle se mouvait, s’étirait, s’éveillais, c’est avec tendresse que je l’accueillais. Que le choc ne soit pas trop brutal, qu’elle puisse encore planer entre rêverie et réalité.
Frison au contact de mes doigts, de mes lèvres sur sa peau ; quoi de plus plaisant que de sortir de sa torpeur par des caresses et baisers. Et je sais que, cela lui plait, de plus en plus, à chaque matin que l’on partage.
Cependant… se doutait elle que je la réveillais non pas pour partager un moment intime, mais pour la questionner ? Qu’elle n’aura pas plus d’étreinte, tant que je n’aurais pas réponse ? Certainement que non. Le réveil en est tout de suite moins envoûtant.
Je l’imaginais déjà, affichant ses traits bien à elle, entre petite déception et interrogation agacée en m’entendant lui demander « pourquoi ? ».
Oui, me voilà. Mais… pourquoi, Hope, la porte était-elle restée entrouverte ?
Elle se retourna, et à la lueur des flammes, je découvrais son beau sourire. Oh bordel que j’ai envie de l’embrasser. Et alors que j’approchais mes lèvres des siennes, son sourire se volatilisa. Et la voix sussurée ne laissait aucun doute sur ce qu’elle ressentait à ce moment précis. De la déception.
De la déception, en découvrant que c’était moi. Moi, Arioce Horn.

Je stoppais net mon geste. Quoi ?
Je m’écartais, me renfrognant promptement.

    - Bien sûr que c’est moi. Qui d’autre ça pourrait être ?!

Sec, je ne me rendis même pas compte du ton employé.
L’esprit soudainement assaillit par mille pensées, mille troubles. Bordel ! Comment ça « ah, c’est toi » ?
Rêvait-elle de quelqu’un en particulier ? Un homme ? Une femme… ? Qui lui donnerait plus sourire que moi ?
Surpris, piqué – à l’égo –, tous s’embrouilla.
Et la porte qui n’était pas fermée. Attendait-elle quelqu’un ? Non. Impossible. Ça n’avait pas de rapport. Je le sais. Et pourtant… Cette sensation, ce sombre fossé, gouffre de mes craintes enfouis, mais qui coute que coute, ne veulent pas mourir. Ce n’était pas le moment douter. Pas pour quelque chose de si stupide.
Il fallait que je me recentre et que je trouve réponse à mes questions. Toutes mes questions. De l’ordre.
Je me redressais, cessant l’étreinte par la même occasion et posais un regard contrôlé, le plus neutre possible.

    - La porte n’était pas fermée lorsque je suis arrivé. Je l’ai trouvé entrouverte. Était-ce volontaire ? … Ça m’étonne quelque peu de toi que tu aies oublié de la fermer.

Pas d’accusation dans ma voix, du moins, je l’espérais. Pour l’heure, je me tenais calme, sang-froid.

    - Et qui attendais-tu de voir te réveiller ainsi ?

Visage plus fermé, l’allusion touchait aux rêves, comme au réel…
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Hope
Chapitre XLIII – Épisode 4

    Fragment de Vie – Loches, Touraine – Nuit du 21 au 22 novembre – Entrouverte.




Faire la maligne en s'imaginant que cette petite comédie serait facile à interpréter ?
Evidemment que non, surtout lorsqu'il s'éloigne d'elle en se renfrognant, l'air contrarié.
Une torture.
Trop tard, le mal est fait.
Elle doit tenir bon, aller jusqu'au bout.
Malgré l'envie qui l'étreint de se jeter dans ses bras, de le couvrir de baisers amoureux, lui murmurer les mots doux qu'il aime, le caresser dans le sens du poil, tendrement, et de s'unir à lui dans un corps à corps autant voluptueux que fiévreux.

Oui, elle doit tenir bon, malgré les questions qui fusent sur un ton sec, et leur légitimité, ce qui ne l'empêche pas d'être agacée.
Elle admire cependant le calme olympien affiché par l'Horn, ne montrant aucun signe du tumulte qui doit régner à l'intérieur de lui-même.

Ce qu'elle peut l'aimer cet homme !
Mais bien que son attitude puisse paraître excessive, elle se doit de lui faire comprendre que certains faits le concernant, et comportements qu'il peut avoir, la blessent et l'amènent à se tourmenter.
Quelques mois plus tôt, ils avaient déjà abordé ce sujet, mais le message n'était semblerait-il pas bien passé.
Elle veut donc y remédier, prendre les choses en mains.

A sa manière.

D'un bon coup de rein, elle pivote sur le côté, l'enjambe et vient s'installer à califourchon sur lui, plus par besoin de se retrouver face à face, jades plongés dans son beau regard soucieux et interrogatif, que par envie de domination.

Arborant la même attitude posée que lui, elle laisse planer le silence en ne le quittant pas des yeux, glisse ses mains le long de ses bras pour venir à la rencontre de ses doigts et les entrecroiser.
Geste empreint de douceur pour l'amadouer pourrait-il penser, mais surtout pour se rassurer elle-même., elle balance ses réponses, concise, à la manière d'une mitraillette :


    - Personne d'autre.

/.../
    - Oui.

/.../
    - Toi !



Et l'aveu de tomber comme un caillou dans une flaque d'eau, elle ajoute d'une voix sourde :

    - J'ai voulu te donner une leçon.

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