Arioce
Chapitre XLIII Épisode 5
- Fragment de Vie Loches, Touraine Nuit du 21 au 22 novembre Entrouverte.
Mon égo était touché, mais pas que, bien malheureusement. Sentiment que je détestais avoir et qui pourtant me collait un peu trop, ressurgissant à chaque once de doute qui pouvait se former envers et contre moi. Saloperie. Que je haïssais du plus profond de mon être cela. Paraitre si faible et peu sûr de soi. Bordel. Je faisais des efforts, combattais, mais à chaque fois que je venais à faire des progrès, il fallait quun évènement les balayent comme poussière au vent. Et ce soir, Hope jouait, de nouveau, avec mes nerfs.
Les yeux plantés sur elle, je me faisais intransigeant. Je restais de marbre lorsquelle vint se poster à califourchon sur moi. Lheure nétait pas aux tendresses.
Pupilles dans pupilles, le silence sinstalla de nouveau. Que pouvais-je lire dans son regard ? De la gêne, des excuses, de lagacement, un désir de sexpliquer ? Elle me sondait elle aussi. Que pouvait-elle lire dans mon regard ? Mmmh Certainement un peu de colère, de létonnement, pas mal dinterrogation, et peut être, un brin dinquiétude. Si je pouvais létouffer cette inquiétude de merde. Un manque de confiance, voilà ce quil clochait. En moi, en lêtre humain faible et corruptible, aux sentiments si changeant. Mais bien sûr, cela, je le garderais bien pour moi. Je sais que cela pouvait transparait, de temps en temps, lorsque cétait plus fort que moi et surtout lorsquelle effleurait les limites. Et pourtant, une petite voix me soufflait que je nétais pas assez dur, que je pourrais lêtre bien plus, mettre les points sur les i et envoyer bouler tous ceux et elle qui en seraient froissés. Peut-être oui. Quel bordel tout de même, elle et les enchères dAphrodite à la con.
Être plus dur ou avoir plus confiance ? Mmmh surement la solution se trouvait dans un juste milieu, que je navais pas encore discerné.
Ses doigts contre ma peau, bordel, quest ce quelle peut avoir de leffet sur moi. Mais malgré son geste, mon corps resta braqué, ne cédant pas à lentrecroisement.
Et alors, les réponses tombèrent.
« Personne dautre », mmmh.
« Oui », ah bon ? Et pourquoi donc ?
« Toi ! », la seule réponse valable.
« Jai voulu te donner une leçon. », oh
- - Une leçon ?
Bordel mais ! Et toutes les méninges se remirent à fumer, alors que jassimilais sa dernière phrase. De quoi ? Dans quel but ? Ny a-t-il pas une manière plus simple de procéder ? Quavais-je fait ou dit pour mériter quelle me fasse « la leçon » ? Courte réflexion, avant de linterrompre brutalement, de grogner puis dajouter.
- - Je ne suis pas un enfant, Hope. On ne me donne pas de leçon de cette manière. Si tu as quelque chose à redire sur ce que jai dit ou fait, qui tas blessé ou contrarié, tu men parles simplement. Il ny a pas besoin de faire toute une mise en scène.
Je ne dis pas que parfois, cela peut être plus percutant et donc utile. Mais bordel, nest-ce pas aussi plus facile de discuter directement ? Moi jaime discuter ; parler, cest bien. La communication.
Reprise des réflexions afin de déterminer ce quelle avait à me reprocher, tout en me réinstallant plus confortablement, dos bien contre la tête de lit, redressé, réajustant par la même occasion lassise dHope sur moi. La pression diminua. Mes doigts se refermèrent sur les siens avec douceur, mes pouces effleurant le verso de sa main.
Bien, là on serait mieux pour parler.
- - Je técoute Hope.
Yeux dans les yeux, marrons dans jades, la lueur des flammes nous éclairaient. Si je navais pas apprécié la mise en scène, éveillant bêtement mon vieux démon, elle avait le mérite davoir réussi à capter toute mon attention.
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