Arioce
LUnion de deux Êtres qui s'Aiment.
Les premiers flocons de la journée tombaient. Fins, légers, voltant au gré du vent, se posant délicatement sur le bois frais du plancher, alors que certains moins chanceux fondaient à lapproche des vives flammes des braseros. Nous nétions peut être pas au large, néanmoins, c'était beau.
Et pourtant, cette pure beauté dun paysage marin dhiver au doux fond sonore mélodieux, nétait que broutille à la magnificence que mes yeux, mon âme, s'apprêtaient à contempler.
Elle était là ; de lombre à la lumière. Elle, Hope. La neige tombait et je ne la voyais plus, la musique retentait et je ne lentendais plus, les invités assistaient et je ne les remarquais plus. Rayonnante. Divinement rayonnante
Je percevais le paradis, mon paradis, Elle. Elle est si belle, parfaite, complète, unique. Et je laime tant.
Hébété, époustouflé, transis, jétais.
Ce fut lesprit et les pupilles obnubilés par elle, que machinalement je pris délicatement ses mains dans les miennes et lui offris, certainement, le plus grand et beau sourire de ma vie.
Jétais sans voix, aucun son ne put quitter mes lèvres entrouvertes. Moi qui trouve toujours mot à dire, moi dhabituellement bavard, en cet instant, ma tête et mon cur, tous deux navaient de mot. Alors, comme toute réponse, je me penchais à elle et baisais sa joue dun doux et aimant baiser. Avais-je le droit en ce début de cérémonie ? Aucune idée et je men foutais complétement.
La voix du curé retentit soudainement, me ramenant un peu trop brutalement sur terre. Regard dur lui fut lancé, avant que mon esprit se souvienne où lon se trouvait et ce qui se passait. Bordel, on se mariait ! Nouvelle vague dexcitation et de bonheur, alors que mes marrons silluminaient une seconde fois, retournant à ladmiration de ma future épouse.
Sous invitation dAinarik, nous prîmes place sur les sièges qui nous étaient destinés alors que nos témoins nous rejoignaient. Hors de question de lâcher sa main, je la tenais dun possessif amour.
Enfin la cérémonie débuta, mes oreilles seules attentives à ce que racontait le curé. Cependant, le clin dil que madressa Ainarik dès le début me pris au dépourvu. Je lui rétorquais dinstinct par un hochement de tête convenu, ne sachant de quoi il était cure. Bordel quest ce quil a dit ? Arioce, concentre-toi !
Sérieux et boutade, le parfait mélange pour assurer une solennité animée, loin de lennui. Décidément, Hope avait bien fait de faire appel à ce cureton. Quoi de mieux quun curé bon vivant pour célébrer le mariage de bons vivants.
Mes yeux quittèrent Hope et Ainairk pour parcourir lassemblée sous la menace du bâton de lhomme dÉglise. Qui oserait mmmh ? Que le Ciel, la Terre ou la Mer venaient à sopposer, quon les braverait pour nous unir.
Je glissais alors un regard souriant, plein de confiance, à Hope. Quils osent ! Ça ne nous arrêtera pas.
Puis mes yeux revinrent sur Ainarik, linvitant à continuer. Poursuivons, je veux me marier bordel !
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