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[RP] Vadrouille, Sueur et Pipe.

Hope
Chapitre XXI - Episode 5

    Fragment de vie – 14 avril, entre 15h et 16h – Plage de Narbonne.



Qu'il est bon de piquer un petit plongeon dans la mer, de se laisser aller au gré de l'eau que l'on sent glisser le long de sa peau, ballotée par les vagues, joueuses ou plus capricieuses parfois jusqu'à en gober une tasse entière.
Elle est donc là, tout à fait tranquille, à nager, ou à se laisser bercée, lorsqu'un brouhaha intense se fait entendre de la plage, et la fait se retourner.

Le plaisir de barboter est tel qu'elle remarque seulement qu'elle s'est éloignée quelque peu et aperçoit la tribu Horn arrivée avec pertes et fracas.
Pour le calme et la sérénité tu repasseras, d'autant, qu'ils sont tous empressés de faire trempette à leur tour.

Impossible de ne pas sourire face aux éclats de rire des enfants, visiblement, enchantés, alors qu'un Ours fonce droit sur elle, plonge, disparaît un instant, pour émerger, je vous le donne en mille, juste devant sa bouille, l'éclaboussant au passage.

Elle grommelle, juste pour la forme :


    - Vous en faites du remous, vous !

Suivant son regard, elle opine du chef et le dévisage les sourcils en accent circonflexe, lorsqu'il s'adresse à Solyaane d'une façon familière, peu coutumière, restant toujours d'une correction irréprochable, tout du moins en sa présence.
Il semble heureux, en pleine forme, et désireux d'entrer encore en compétition.
Un long soupir s'échappe de ses lèvres, il ne sait donc pas s'arrêter deux minutes ?
Epuisant le gars.

Sur le point de l'envoyer gentiment promener, elle remarque la présence d'Elvyna, foulant le sable d'un air grincheux, vêtue à la garçonne, et s'asseyant en boule tout comme Solyaane, d'ailleurs.

Elle les observe du coin de l'œil, sincèrement ravie de les voir toutes les deux, alors que quelques heures auparavant, elle marmonnait contre Arioce et sa lubie de les inviter.
Sa cousine, tout d'abord, acceptant enfin de sortir, s'aérer, et se connecter au monde, bien qu'elle soit terrifiée par l'eau.
Et Solyaane, dont elle constate un changement dans le comportement ces derniers temps, mais pas que...
Mmmh...

Arioce, dont elle sent les mirettes posées sur elle, attendant probablement son "feu vert" pour une course ou autre, elle attrape doucement son menton entre son index et son pouce, dans un geste naturel, irréfléchi, pour lui faire tourner la tête en direction de la plage.

    - Regardez... Bien que ça me fasse mal de le dire, je dois reconnaître que vous avez eu une excellente idée.

Cette fois, c'est elle qui ne le lâche pas des yeux, mais la flamme qui y étincelle, est loin d'être celle d'une femme qui se pâme devant un Apollon.
Au non ! A cet instant précis, sa seule envie est de satisfaire cette idée à la con qui vient de germer dans son esprit, qu'elle compte mettre en action.

Prenant de l'élan, en se poussant vers le haut, elle s'élève, plaque ses mains sur le sommet du crâne duveteux, et appuie fortement pour immerger la tête de l'Ours.
Eclatant de rire, elle relâche au bout de quelques secondes, et ni une ni deux, prend la fuite, dans un plongeon digne d'une naïade.

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Roxane_cardinal
      Fragment de vie – 14 avril, vers 15h – Plage de Narbonne.


    La solitude ne dura pas longtemps. L’Ensoleillée coula un sourire chaleureux sur Hope et lui rendit son bonjour. Mais elle n’eut guère l’occasion d’étendre la discussion… La brune avait déjà ôté sa robe pour filer à la rencontre des vagues. Evidemment, elle l’invita à la rejoindre. Il n’était pas très passionnant de lézarder sur le sable quand on pouvait batifoler dans l’eau.
    Solyaane n’hésita qu’un bref instant. Assez toutefois pour qu’Arioce fasse son apparition avec ses oursons, et se précipite à son tour dans la Méditerranée. Ils étaient maintenant deux à réclamer sa présence. Un rire amusé lui échappa. Elle se releva souplement, se débarrassa de ses braies mais garda sa chemise – un minimum de décence était de rigueur, apparemment – et s’avança vers la troupe, après avoir salué Elvyna d’un sourire.

    L’eau qui s’enroula autour de ses chevilles était fraîche, mais pas tellement froide. Un léger frisson parcourut Solyaane. Sans ralentir pour autant, elle continua de s’enfoncer dans les vagues, jusqu’à s’y laisser complètement tomber, disparaissant subitement dans un rouleau. Elle ne revint à la surface qu’une demi-minute plus tard, plaquant ses cheveux d’ébène en arrière. Un sourire involontaire naquit sur ses traits. Trop de temps avait passé depuis sa dernière baignade improvisée.
    En quelques mouvements, elle rejoignit le maître d’armes et son élève… Juste au bon moment pour constater la noyade forcée du premier par le second. Solyaane se fendit d’un rire moqueur, et prit le relais : Hope à peine enfuie, elle se jeta sur Arioce, dans son dos… et appuya de toutes ses forces sur ses épaules pour le replonger dans l’eau.
Arioce
Chapitre XVI - Episode 9


    Suer Sang et Eau – Fin Mars, Empire – Après Minuit.

Le temps s’étirait doucement… Le corps s’apaisait et l’esprit… aussi. Pas plus chamboulé que cela ? Non, je ne l’étais pas. Ce n’était pas la première fois que j’effilerais la mort, du moins, que je pressentais qu’il n’en était fallu de peu pour que je passe de vie à trépas. Et puis, j’avais confiance en Hope. Elle a certes ses démons – et j’en connais un, certainement un des plus importants – mais elle sait garder les pieds sur terre.
Je ne pouvais me laisser ébranler par cela.
Je soupirais doucement, profitant de ces quelques instants de calme et répit, les yeux accroché au ciel.
Et lorsque la jeune femme eut fini de boire, je récupérais la gourde pour avaler plusieurs lampées d’eau à mon tour. C’est qu’il faisait soif !
Soudain, des mouvements, empreints de détermination.
Je la suivais du regard. Était-elle déjà prête à reprendre ? Dans le noir, j’esquissais un sourire. Voilà une femme que je les aime, forte et qui ne se laisse pas abattre aux premiers obstacles complexes.

Je me redressais puis me levais et me remis en position, épée, bouclier et casque. Pas le temps de d’expiré que la voilà déjà sur moi. Mmmh ! Regain d’énergie face à tant de vigueur, je ne mâchais pas mes forces ni la technicité de mes coups. Il allait lui falloir redoubler d’effort et concentration – ainsi que de mental – pour parvenir à me mettre de nouveau à sa merci. Et c’était bien là ! toute la beauté de la chose. Fini les faux semblants, les gentillesses. Un vrai duel. Seule la conclusion changeait : il est amical, pas de mort ou de blessé grave.

    - Allez Hope !

Feintes, esquives, coups bas, liages, tailles, estocs, bouclier et jeux de jambes. Et lorsque vainqueur sera déclaré, nous passerons à la suite, ou – si le plaisir est trop grand – nous recommencerons.
Si c’est pas divin !
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Roxane_cardinal
      Fragment de vie – 21 avril – Foix – Ne restent que les cendres, bientôt froides.


    La fin.

    Non.
    Une fin.
    Encore une…

    Pétrifiée par l’incrédulité, Solyaane relisait en boucle les quelques lignes tracées d’une écriture qui ne lui était que trop familière. Aux mots jetés brutalement sur le parchemin se mêlait une voix qu’elle connaissait par cœur. Et elle n’aurait jamais prononcé de telles paroles. Pas impunément, du moins. C’était donc réel.
    Qu’il était cruel d’énoncer une froide vérité par une missive, et de profiter de la distance des jours et des chemins pour s’alléger de tous remords. Se protéger de toute tentative de dissuasion. Il n’y avait pas de place pour autre chose qu’une information assénée sans préambule.


      La Flamboyante s’éteindra sans doute à son tour.


    Les doigts crispés sur le vélin, Solyaane releva les yeux, fixant les arbres sans distinguer autre chose que de vagues formes verdoyantes. Les pulsations dans sa poitrine s’accéléraient sous l’effet d’une terreur sourde. L’idée qu’une nouvelle voix se joigne au cortège des ombres qui la suivaient jour et nuit l’étranglait. La liste n’était donc pas encore assez longue ? Mère, père, amant, fils, amis, sœurs. Fallait-il vraiment y rajouter le nom de celle qui avait illuminé et réchauffé son existence pendant une année par ses rires insouciants, ses regards étincelants et ses étreintes brûlantes ?

    Elle baissa la tête. Les larmes lui brouillèrent la vue. Elle les essuya d’une paume rageuse. Le feu lui prenait ceux qu’elle aimait, l’un après l’autre, patiemment. Elle s’y attendait. Elle avait appris à l’accepter, au fil d’années impuissantes à les regarder brûler sous ses yeux sans qu’elle ne soit capable de les sauver. De sa famille, il ne restait que des cendres. Hormis l’irréductible Lyanéa, sa Flamboyante, son Incendiaire, son Ardente.
    Jusqu’à ce jour.


      Quand tes si beaux yeux parcourront ces lignes, tu seras sans doute la dernière des Tarchetti.


    Sans vraiment s’en rendre compte, Solyaane replia lentement la lettre, et détacha son dos du tronc qui l’avait accueillie contre son écorce le temps qu’elle prenne connaissance des phrases assassines. Elle redescendait vers la ville, Foix, une énième escale dans un voyage où elle ne se montrait que trop peu, malgré l’agréable présence de ses compagnons de route. Jusqu’à déambuler dans les rues, l’air absente, le regard vide, le teint plus pâle que jamais. Elle n’était plus qu’une enveloppe de chair, sans consistance.
    Il lui fallait répondre, et puis écrire aux rares personnes qui pouvaient encore sauver la Flamboyante et l’empêcher de mettre fin à ses jours. Que pouvait-elle bien faire d’autre ? C’était de sa faute, encore. Elle partait, et semait la mort sur ses traces. Si elle n’avait pas laissé Lyanéa…

    Mais il était trop tard pour les regrets.


      Tâche, et c'est ma dernière supplique, d'attacher un peu de bonheur à ce nom malheureusement si souvent synonyme de tragédie.


    Elle serait exaucée. L’enfant à venir emprunterait un peu de leur sang, et leur nom subsisterait à travers lui, elle s’en assurerait. C’était l’affaire de quelques mois. Il serait heureux, son existence serait atypique mais il aurait deux pères prêts à toutes les folies du monde pour que nul drame ne vienne le briser. Il y aurait toujours un Tarchetti.

    Et lorsqu’elle aurait accompli cette ultime mission, elle s’en irait, à son tour.
Hope
Chapitre XVII - Episode 8

    Fragment de vie – Déjeuner en Paix, à la sauce aigre-douce – Dimanche 7 avril – Montpellier.



Et nous y voilà...
Encore une fois, sa franchise et reconnaissons-le, son agressivité viennent de faire mouche, poussant l'Horn à entrer dans de longues explications sur ses traits de caractère.

La table envahie de mets certes tous aussi succulents les uns que les autres, associée à son babillage incessant, elle se sent subitement au bord de la nausée.
Plus elle l'écoute, plus elle a envie de prendre ses jambes à son cou, et les planter là, tous les deux, revenant juste après le déjeuner pour honorer sa promesse faite à Ulrich.

Se servant d'un minuscule morceau de chevreau et de ses accompagnements en quantités absolument ridicules, elle prend une bouchée, la mâchant du bout des lèvres tout en l'écoutant jacter.

Qu'est ce qu'il en raconte... elle a la vague impression d'assister à un entretien d'embauche, et se trouver face à un candidat qui lui déroule tout son curriculum vitae, dans le but évident d'entrer dans ses bonnes grâces.
Ou même de se trouver devant l'étalage d'un marchant de poisson lui vantant à l'aide d'un argumentaire long comme le bras, les qualités de chacun de ses poiscailles !

Mais ne peut-il se taire ?
Enième gorgée de vin plus tard, un œil dirigé vers l'Ourson, sage comme image, elle reporte son attention sur le paternel, en s'enfonçant dans sa chaise, le dos bien calé.
Les yeux plissés, le nez à la retroussette, elle réfléchit aux nombreuses possibilités qui pourraient survenir afin qu'il ferme définitivement sa bouche.

Lui envoyer le plat à travers la tronche.
Une bouchée de viande coincée dans le fond de la gorge.
Prendre le couteau et lui trancher la jugulaire.
Lui lancer un coup de pied dans les roubignoles.
Un baiser...

Mmmh ?
Les sourcils se haussent, qu'est ce que ça vient faire là ça ?
Au moins c'est pacifiste.
Imaginant la tête de son maitre d'armes si elle en venait à écraser ses lèvres contre les siennes, elle se retient d'éclater de rire.
Il faut vraiment qu'elle soit sérieusement pompette, pour prendre cette soudaine pulsion à la légère.

Le nez dans son assiette, dont le contenu ne diminue pas, elle est prise d'une soudaine crise de boulimie, et la termine en moins de temps qu'il faut pour le dire, tout cela arrosé copieusement par une bonne lampée de vin, pendant qu'il continue encore et encore... et qu'elle ne l'écoute pas.
Un hoquet de goinfrerie sur le point de sortir, elle attrape en vitesse sa serviette, pour s'essuyer la bouche, et faire diversion, son corps effectuant un joli sursaut suite au spasme, heureusement, silencieux.

Bordel !
La Riddermark, ne peut se permettre de perdre la face.
Lui toujours lancé dans son long monologue, elle reprend contenance, lorsqu'une phrase attire son attention.

"L’on peut voir ça comme des colères enfouies, oui. Me battre, cogner et recevoir, permet de les faire disparaitre. Un autre moyen efficace est l’acte de chair..."

Finalement, ils ne sont pas si différents que cela, sauf que leurs méthodes sont inversées.
Et justement, elle a un grand besoin de souffler , de se détendre, pour ne pas devenir folle, comme il le dit si bien.
Car là, elle arrive à saturation.
Au moins, elle sait déjà quoi faire de sa soirée, d'ailleurs, c'est bien pour cette raison, qu'elle a proposé de venir à Montpellier.

Ayé ! Enfin... la source s'est tarie.
Quel calme...soudain.
Ebranlée, elle le regarde avec incrédulité, s'attendant à ce que le moulin à paroles, se remette en route.
Mais non ! Le Seigneur à faim, alors... il mange.
Alléluiaaaa !
Un profond soupir de libération s'échappe de ses lèvres, elle repose sa serviette sur la table et se lève :

    - Bien...

Tout à coup, elle se sent prise de vertige, la poitrine comprimée et doit s'agripper à la nappe pour ne pas défaillir.
Fermant les yeux, elle patiente quelques secondes, le temps de recouvrer ses esprits.


    - Veuillez m'excusez, mais j'ai besoin de prendre l'air...

Sans même un regard, elle se dirige d'un pas empressé vers la sortie de l'auberge, et une fois à l'extérieur, inspire une bonne goulée d'air, qu'elle expulse aussitôt, et cela, plusieurs fois de suite, jusqu'à ressentir un mieux-être.
Elle prend place sur le petit banc à proximité, laisse son corps et son esprit se détendre progressivement.

Qu'il est bon, de ne plus l'entendre...

Oui... et quel dommage de ne pas l'avoir embrassé...

La ferme !

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Hope
Chapitre XVI - Episode 10

    Suer Sang et Eau – Fin Mars, Empire – Après Minuit.



Et la bagarre continue, plus intense que jamais, elle veut en découdre, le mettre K-O, lui foutre la raclée de sa vie, pour diluer voir dissoudre dans son intégralité ce qu'elle ressent pour lui.
Ce genre d'émotions, qui n'a pas sa place ici, pas entre un maitre et son élève, même si peut-être cela s'avère inévitable.
Et combien de foi cela est-il arrivé ?
Qu'importe ! Cela doit disparaître et immédiatement.

La nuit, tout devient plus exacerbé pour elle, ses sens, son intuition, sa force, son courage, sa folie...
C'est pourquoi, elle se jette à corps perdu dans le duel, malgré l'obscurité, elle parvient à le toucher, à le bousculer, maitrisant et augmentant ses enchainements, parvenant à parer les coups de l'Horn, à les éviter de justesse, le sifflement de la lame de bois chatouillant son ouïe, lorsqu'il passe tout à côté.

A mesure du combat, elle sent cependant ses forces diminuer petit à petit, pourtant elle ne lâche pas, enchaine les coups avec hargne, prenant plaisir à le voir parfois reculer, grimaçant de douleur à chaque touche reçue et encaissée en serrant les dents, tantôt à la cuisse, tantôt au bras, la tête, le ventre.
Tout son corps n'est qu'un amas d'hématomes, à la limite du tolérable, elle s'essouffle, et sent qu'elle ne tiendra pas bien longtemps.

Il faut en finir, elle redouble d'effort, cherchant au plus profond de ses tripes ce feu qui l'anime, et profite d'un bref instant d'inattention de son adversaire pour porter son ultime attaque.
Alors qu'elle est certaine d'avoir le dessus, soudain son pied se heurte à quelque chose de dur, qu'elle ne parvient pas à distinguer, une pierre, une racine..., qui lui fait perdre l'équilibre, sent, impuissante, son corps alourdi par le matériel, partir en avant, et le sol se rapprocher dangereusement.

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Arioce
Chapitre XX – Episode 10


    Fragment de vie – Soirée et nuit du 12 Avril – Béziers.

Si je m’attendais à ça… Je voyais bien sa main claquer ma joue, son dos s’éloignant de moi à pas rapides ou encore des remontrances à hautes voix et colériques. Mais la voir fondre en larme… Non.
Pincement au cœur. Bordel… Terrible. Mes épaules s’affaissèrent. Tout me semblaient futiles et sans importance. Seule elle comptait. Elle et le mal que je lui avais fait de par mes agissements de ce soir. Bordel…
Je refermais mes bras sur elle, avec une immense délicatesse, presque religieuse. Ses quelques mots furent écoutés et reçu avec la plus grande des attentions. Et mon cœur se serra d’avantage. Je la considère comme ma fille et je suis prêt à tout pour elle, et surtout à ne pas la faire souffrir.

    - Je te le promets…

Nouveau fardeau. Combattre ainsi à mains nues me permettait de m’aérer l’esprit de façon plus drastique et en profondeur. J’y prenais plaisir et après tout, cela était rare. Et bien que plaisir y était, je ne faisais que lorsque je sentais que j’en avais vraiment besoin, que sinon, je craquerais. Alors… Était-ce une bien raisonnable que je promette de ne plus me battre ainsi …? Mais trop tard, le cœur a parlé avant la raison. Et je suis un homme de parole – du moins j’essaie de l’être. J’entre-prévoyais déjà les complications qu’apporteraient indubitablement cette promesse. Néanmoins, pour Elvyna, je ferais tous les efforts.
L’étreinte s’éternisa, on en avait besoin. Puis, je me décollais à elle et la regardais.

    - Rentrons.

La pluie n’avait pas cessée et on finirait trempés, si on s’attardait de trop – enfin surtout moi. Je décrochais ma cape et la mise sur les épaules de la jeune femme, rabattant la capuche sur sa tête.
Puis nous prîmes la direction de notre établissement, où je comptais bien allumer un bon feu de cheminée et passer du temps avec Elvyna, jusqu’à ce que je sois sûr et certain que la peine ait disparue, tout du moins, qu’elle se soit endormie.

𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Hope
Chapitre XXII - Episode 3

    Fragment de vie – Nuit du 14 Avril – Plage de Narbonne.



Toujours allongée sur le dos, ses jades émerveillés, fixés sur le toit du monde, elle tente de repérer les quelques constellations qu'elle avaient appris à identifier plusieurs années plus tôt, grâce au vieux charpentier de son village, La Souche.
Seconde de nostalgie, le visage buriné de ce compère d'enfance se dessinant parmi les étoiles, elle éprouve une honte manifeste quant à ses silences, son manque de régularité dans ses correspondances.
Son épouse, Mathilde, et lui-même sont ils seulement encore vivants ?
Seul moyen de le savoir, prendre la plume et le vélin, ce qu'elle se promet de faire dès le lendemain.

Réflexions sont interrompues par le sentiment de ne plus être seule, elle se redresse, laissant aller ses pieds et ses bras pour se maintenir à la surface et scrute la plage nimbée de la lueur lunaire.
Elle perçoit très clairement une ombre, faisant voler ses vêtements, et entrant progressivement dans la mer pour se diriger droit devant elle.
Nullement épouvantée, elle devine que c'est lui, et son visage reste parfaitement impassible, lorsqu'il parvient jusqu'à elle.

Enchanteur ? Qui ça ? Vous ?

Sa bouche se fend d'un sourire taquin, pour disparaître aussitôt devant l'attitude quelque peu singulière de l'Ours.
Tant dans la parole que le regard... posé sur elle.
La nuit, empreinte de mystère, de magie, intrigante, fascinante, effrayante, où chaque son s'amplifie, toute chose se déforme, pour laisser place à l'imaginaire.
La nuit, lieu de tous les possibles et de tous les interdits, d'agir en toute impunité, de s'autoriser des actions à peine concevable en journée, de jouir pleinement de sa liberté.
La nuit, les masques tombent, ou l'anonymat prédomine, les barrières s'effondrent, les actes illégales et criminels s'envisagent, la luxure et la débauche se pratiquent, le désir et la passion s'intensifient.

Ses jades croisent la profondeur des yeux sombres du barbu, elle déglutit, les pulsations de son cœur cognant tout à coup fortement dans sa poitrine, elle confie de sa voix feutrée :

Oui... j'y suis attachée. Cela fait plusieurs années que l'on se fréquente elle et moi. Nous nous connaissons bien. Nous aimons passer du temps ensemble.

A mesure qu'elle parle, les malicieuses vaguelettes semblent vouloir les rapprocher, alors qu'elle ne parvient pas détacher son regard du sien.
Le souvenir de ses derniers mois passés ensemble, défile à toute vitesse dans son esprit, les entrainements à la dure, les efforts, les douleurs, ses explosions de colère face à l'échec, le plaisir de la réussite, la fulgurance de ses progrès... et lui.

Ce maitre d'armes conseillé par sa cousine, qu'elle avait, mue par une intuition, décidée de contacter quelques semaines plus tard, et qui contre toute attente avait accepté.
Elle ne peut le nier, jamais elle n'aurait ne serait-ce qu'espérer arriver à un tel niveau aussi rapidement.
Il lui en avait fait baver, et même encore aujourd'hui, mais sa compétences, son expérience, et surtout sa patience, en font un professeur hors pair.

Et que penser de l'homme ?
...

La nuit, l'heure des tabous, des silences, des retenues s'efface pour laisser place la à spontanéité naturelle :


Vous êtes un excellent maitre d'armes, Arioce Horn, et je tiens à vous remercier pour vos enseignements.

Effrontée ?
Oui, elle l'est et l'assume sans complexe.
Ingrate ?
Pas, lorsqu'elle retire toute satisfaction.
Charmée ?
...

Parcourue d'un long frisson, elle multiplie ses battements de pieds et les mouvements circulaires de ses bras pour se réchauffer, se maudissant d'avoir gardé cette foutue chemise, entravant sa mobilité, collée à elle comme une seconde peau.

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Arioce
Chapitre XXI – Episode 7


    Fragment de vie – 14 avril, entre 15h et 16h – Plage de Narbonne.

Profitant de la fraicheur de l’eau, j’attendais réponse d’Hope alors que celle-ci s’attarder à l’observation de nos camarades sur la plage.
D’abord un brin étonné au geste familier de la jeune femme, je me laissais faire, portant le regard là où elle tourna ma tête. La plage. Et je souris à ses mots. Bien sûr que c’était une bonne idée, je dirais même une idée de génie.

    - Je savais qu’elles répondraient à l’invitati...

Qu’est-ce que ?! Oh bordel ! Poids sur ma tête, je me retrouvais sous l’eau ayant eu à peine le temps de prendre ma respiration. Oh ! Elle avait osé ! Moi qui me retenais de faire ce genre de taquinerie, ne sachant si cela serait bien pris ou non, je n’aurais pas dû me restreindre. Elle ne paie rien pour attendre ! Je l’attrape, je la bouffe !
Alors que je m’excitais sous l’eau, chassant les viles mains qui me maintenaient, j’eus à peine le temps de refaire surface que je sentis de nouveau un poids, sur mes épaules cette fois. Mais bordel ! Est-ce un complot ?! Du coin de l’œil, humide, j’avais bien vu la silhouette de Solyaane, avant de me retrouver de nouveau à parler le poisson. Elles avaient acceptées de venir seulement dans le vrai but de noyer le maitre d’arme tyran de leurs souffrances. C’était que, pour le coup, je commençais à manquer d’air. Je me débattis et renversais l’assaillante. Enfin, j’émergeais et aspirais une grande bouffée d’oxygène. Oh bordel ! L’Ours part à la pèche aux Saumons !

Je grognais et regard circulaire vif, je me renseignais sur l’état des lieux.
Première cible, la plus proche, l’Ensoleillée.
Toutes pattes et griffes dehors, je bondis sur la jeune femme, refermant mes bras sur elle et, de toute ma masse, me laissais couler, l’emportant avec moi, écraser par mon corps. Sous l’eau, je m’évertuais à l’y tenir, histoire qu’elle fasse quelques bulles aussi. Puis je la relâchais et partis sans tarder à grandes brasses direction le second Saumon, qui fuyait plus loin.
Bon nageur ? Oui. Pas excellent, mais je me débrouillais bien.
En tout cas, plus qu’en forme et surtout remonté à bloc. La course poursuite était lancée et j’avais de bons mètres à rattraper avant d’espérer pouvoir faire découvrir le monde sous-marin à ma très chère élève.
Grands mouvements des bras synchronisés avec les pieds, tête sous l’eau, tête reprenant respiration, je fonçais sur ma proie. On ne pouvait pas vraiment dire que j’étais un chasseur silencieux en mer, au contraire… Mais qu’importait le bruit, l’essentiel c’était que j’avançais et même vite.
A porté, je tendis la main pour tenter de choper le petit pied d’Hope. Raté ! Ne relâchant pas les efforts, je nageais encore pour être plus proche.
Cette fois ci, je fis mouche. Mes doigts se refermèrent tel un piège à pointes sur la cheville tant désirée. Attention au second pied qui pourrait essayer de m’assommer. Main en protection, je fis soudainement halte et tirais le corps d’Hope vers moi. Soudain, une idée. Pourquoi seulement la couler lorsque je peux… hé hé hé… Mais pour cela…
Sans plus attendre et car la bougre se débattait déjà, je fis marche arrière, ou plutôt, nage arrière. Tenant toujours solidement sa cheville, je nageais à contre sens, direction la plage, là où je pourrais avoir pleinement pieds. C’est qu’il me faudrait un minimum d’appuis pour mettre mon machiavélique plan à exécution.
Que Poséidon me donne la force ! Surtout que je sentais déjà les coups pleuvoir… Oh et… je gardais un œil sur Solyaane, qu’elle ne puisse m’avoir par surprise…
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Arioce
Chapitre XVI - Episode 11


    Suer Sang et Eau – Fin Mars, Empire – Après Minuit.

Aucun doute, elle avait progressée et bien progressée. Et surtout, elle avait en cette nuit le feu au corps. Tout aussi important que la technique, savoir mettre l’intensité et la fougue nécessaire dans le combat fait grandement la différence. Ce n’est pas juste donner les coups et les parer, mais le faire avec toute son essence. Il faut vouloir vaincre, duel amical ou non. Il n’y a pas de « l’importance c’est de participer », non. L’importance, c’est de vaincre, de mettre à terre son adversaire, de le plier. Et certainement que la jeune femme commençait à saisir.
Pas le droit à l’erreur, elle était vive et téméraire. Je sentais que peu à peu, elle fatiguait, et pourtant, elle ne lâchait rien ; le mental.
L’effort s’allongeait, le combat durait. Le niveau était bien présent et je l’appréciais pleinement, me délectant de chaque passe, chaque attaque porté ainsi que de chaque défense réussie.

Néanmoins… vigilance est de mise.
L’épuisement s’installait et je sentais qu’elle voulait en finir. Elle avait raison, avant qu’elle ne puisse plus lever son bras, il fallait qu’elle remporte la victoire. Mais à être trop focalisée sur une fin, on peut se laisser duper.
Et si je baissais ma garde ? Juste un instant… Lui faire croire d’une ouverture qui me serait fatale si elle la prenait. Mmmh...
Elle ne vit pas à temps, ma botte, faire obstacle aux siennes. Le piège se referma alors sur elle de ses crocs affamés.
Je me décalais d’un pas, me retrouvant presque perpendiculaire à elle, alors qu’elle perdait l’équilibre. Mon bouclier et mon épée tombèrent à terre. D’une main, je saisis la garde de son arme et de l’autre j’agrippais à pleine main son haubert au niveau du sternum. Je lui arrachais sa lame alors que j’accompagnais la fin de sa chute – mettant mon poids en plus – la faisant se tourner dos au sol. Enfin, alors qu’elle s’écrasait lourdement sur l’herbe, un genou à terre, j’attrapais ma dague et la glissais sous sa gorge, continuant à maintenir une forte pression sur elle de mon autre bras. Fin du combat.
Mes yeux dans les siens, mon regard passa de prédateur féroce à ours bienveillant.

    - C’était bien tenté.

Je relâchais prises et muscles, la libérant.
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Arioce
Chapitre XVII - Episode 9


    Fragment de vie – Déjeuner en Paix, à la sauce aigre-douce – Dimanche 7 avril – Montpellier.

À peine j’eu fini de parler et attaquais mon plat qu’Hope se leva. Je levais les yeux de mon assiette et l’observais. Mmmh ? L’avais-je si vite ennuyé ? Je n’avais fait que répondre pourtant. Cela étant dit, la regardant un peu plus, elle semblait ne pas aller au mieux. Mauvaise nuit ? Début de maladie ? Son court vertige démontrait au moins que quelque chose n’allait pas.
J’hochais doucement la tête.

    - Je vous en prie.

Ulrich la regardait avec de grands yeux puis lorsqu’elle eut quitté la pièce se tourna vers moi.

    - Papa elle a quoi Hope ? Pourquoi elle part ? Elle n’a pas joué avec moi…

Bouille tristounette, mon fiston ne comprenait pas.

    - Elle ne doit pas très bien se sentir. Elle reviendra surement.

Je bus une bonne gorgée et continuais à manger alors que je voyais du coin de l’œil, l’Ourson en pleine réflexion. Puis, quelques secondes après.

    - Je peux aller la voir papa ?

Je terminais ce que j’avais dans la bouche et lui sourit doucement.

    - Laisse-lui un peu de temps. Lorsque tu auras fini de manger ton plat, tu pourras y aller.

Ni une, ni deux, le voici entrain de dévorer à toute vitesse les aliments.

    - Doucement, Ulrich.

Grondement, alors que l’enfant ralentit, gigotant tout de même, pressé d’en finir pour quitter la table.
Quelques minutes à peine plus tard, le voici qui sautait de sa chaise et partir sur les traces de sa nouvelle amie de l’après-midi. Un brave garçon. Je le suivais des yeux alors qu’il courrait vers la sortie, observant autour de lui, à la recherche d’Hope. Encore si petit, mais déjà tellement courageux, du moins, lorsqu’il le voulait.
Seul, je soupirais. Moi qui voulais que ce déjeuné se passe bien. Qu’on discute simplement, peut-être même quelques rires, des sourires. Et puis, parler plus sérieusement d’Elvyna et de son état. Non. À peine commençait qu’elle était partie.
Je me grattais la joue barbue, pensif. Mais si elle n’allait vraiment pas bien ? Peut-être que je devrais aussi aller la retrouver, constater au moins qu’elle tient encore debout. Mmmh… Bon… S’ils ne sont pas revenus d’ici une dizaine minutes, j’irais.

Plus loin, un jeune Ourson parcourais la salle principale de l’auberge, les yeux levés, scrutant la moindre personne. Non, pas de Hope. Il passa devant les escaliers et hésita de les grimper. Peut-être se trouvait-elle dans sa chambre ? Finalement il reparti en courant, direction la porte. Il la poussa et sortit. Sur le seuil, il fit le tour du regard de ce qui se présentait à lui. Une petite cours, des écuries, les garçons y travaillant et… oh !
Il trottinât jusqu’au banc et s’assit à côté de la jeune femme, après avoir un peu galéré à le monter. D’abord, il ne dit rien, laissant ses jambes pendouiller, puis il finit par levé le nez vers elle, mine soucieuse.

    - Ça vaaa ? T'es malade ?

Ses yeux se terni d’une inquiétude empreinte d’une peut être déception à venir.

    - Tu vas toujours jouer avec moi ?

Et dans l’espoir de la convaincre de ne pas refuser.

    - J’ai pas de chouette, mais j’ai plein d’autres jolis animals… animaux.

Le petit garçon garda ses yeux sur son ainée.
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Arioce
Chapitre XXIV – Episode 1


    Fragment de vie – Trajet de la nuit du 25 au 26 Avril, entre Saint-Bertrand de Comminges et Tarbes.

Et oui. Encore une fois, la force des « bonnes » idées ou défis d’une soirée en taverne frappa une nouvelle fois. Et encore et toujours, les mêmes protagonistes, maître et élève, buvant en semblant, discutant, souriant, riant.
Cette fois ci, il était question de boisson et de quantité ingérée. Le groupe voyageant tous les soirs, il fallait faire preuve de retenue quant au nombre de chope bu afin d’être frais et dispo en cas de soucis. Et puis, histoire de ne pas finir dans un ravin.
C’était que moi, j’avais grande soif et Hope avait osé occuper la place que j’apprécie tant en taverne. Alors, il fallait bien qu’elle paye contre-parti. Et quoi de mieux que de payer en liquide ? Et là, horreur ! Elle parlait d’être raisonnable, ne voulant pas devoir faire des pauses tous les cinq cent mètres à cause d’une vessie bien trop remplie. Quelle excuse de merde. Comme-ci cela nous avait arrêtés jusqu’alors. Et alors que l’on débattait sur le sujet, sous couvert d’un potentiel défi de sprint, les chopes s’enchainaient, entrecoupées de compliments.
Alors que je lui faisais savoir que moi, à cheval, marcher ou courir, me passait au-dessus de la tête, elle tenta de me faire passer pour un pleutre avant de proposer qu’elle monte avec moi. Oh ? Je souris. Sourire qu’il s’élargit un peu plus lorsqu’elle revint sur ses mots, faisant croire à une boutade. Cependant, ça n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Et l’idée que la jeune femme fasse le trajet avec moi me plaisait bien.
Ainsi donc, ni une, ni deux, j’acceptais. Une place lui était réservée sur mon fidèle Jupiter. C’était acté et je m’en réjouissais.

Depuis quelques jours, l’on s’était comme rapproché. C’était qu’on passait pas mal de temps ensemble, entre les entrainements, les soirées ou petits après-midi ensemble, la plage, la baignade nocturne… Pas pour me déplaire tous cela, au contraire. Nul besoin de répéter que j’apprécie grandement la jeune femme et ce malgré les quelques moments plus sombres vécus. M’enfin, c’est ainsi une relation, des hauts, des bas.
Un certain lien… mmmh… agréable, se tissait doucement.
Nous quittâmes la taverne un peu après que 22h fut sonné, elle accrochée à mon bras, profitant du silence de la nuit. Court repos serait de mise avant le départ.
Dans ma chambre, je finalisais mes bagages puis m’étendis sur mon lit pour piquer un petit somme, l’alcool faisant son effet.
L’heure du départ résonna, alors que chacun préparait monture et charrette à l’écurie, les gens de la Princesse s'activant. Les enfants à l’abri et endormis dans le carrosse avec Elvyna, je grimpais sur mon coursier – armes accrochées à la selle – et le talonnais doucement pour m’approchais d’Hope. Un sourire, je lui tendis la main pour l’aider à prendre place derrière moi. Et taquin :

    - Si vous avez besoin que je fasse halte, n’hésitez pas.

Je pressentais que la route allait être plus plaisante qu’à l’accoutumé. J'espérais que rien ne vienne l’entacher.
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Hope
Chapitre XVI - Episode 12

    Suer Sang et Eau – Fin Mars, Empire – Après Minuit.




Fin du combat.
Même position que quelques instants auparavant avec pour cependant un léger changement : son maitre d'arme vient ni plus ni moins de lui donner une bonne leçon.
Prunelles plongées dans les étoiles, lame sous la gorge, la main d'Arioce la maintenant fermement à la poitrine, elle est furieuse, contre lui mais surtout contre elle-même de s'être laisser berner.
Prise d'une extrême fatigue, elle avait manqué de discernement, le laissant prendre l'avantage avec une facilité déconcertante.
Le leurre...
Celui dont il a usé, avec génie et dans lequel elle était tombé - c'est le moins que l'on puisse dire... - les deux pieds joints dedans.

Elle glisse ses jades vers lui et soutient son regard devenu plus doux.
En cette nuit, la première d'une série d'entrainements dans l'obscurité, quelque chose en elle vient de basculer.
Pourra t-elle seulement y faire face, s'en protéger ?

Libérée de sa prise, elle se relève non sans grimacer de douleur, se débarrasse de son casque, laissant s'échapper ses boucles jais et respire un grand coup.
Quelle nuit...
Si éloignée de ce qu'elle peut vivre ces derniers temps, elle en retire tout autant de plaisir.
Cela la ramène à cette période heureuse de son enfance, lorsque sous les enseignements de son père adoptif, elle apprenait toutes les techniques de survie, chasse, pêche, construction d'un abri, étant celles de base.
Puis vint les plus approfondies comme, savoir se cacher, passer inaperçu, être sur ses gardes, maintenir ses sens à l'affût, repérer une zone de repli... de jour comme de nuit.

Et qu'aujourd'hui, elle revit avec lui, cet homme, qui sans le savoir parachève ce que son père n'a pas eu le temps de lui apprendre : le maniement des armes.
Elle se tourne vers l'Ours :


    - J'en ai assez, je veux rentrer, merci d'avoir jouer le jeu.

Un bref sourire entendu à son attention, après tout il avait accepter ce caprice d'effectuer les entrainement à une heure où l'on est sensé dormir.
Otant son équipement qu'elle range soigneusement, et porte sur son dos, elle s'en retourne au village aux côtés d'Arioce, ne cessant de se répéter en boucle, qu'elle vient d'entrer dans un nouveau cycle.




𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Hope
Chapitre XXI - Episode 8

    Fragment de vie – 14 avril, entre 15h et 16h – Plage de Narbonne.



Courageusement, elle fuit, la petite sirène, c'est qu'elle tient à la vie, et devine qu'elle va payer extrêmement cher cet affront.
Elle se retourne pour s'assurer qu'il ne la suit pas de trop près lorsqu'elle aperçoit l'Ensoleillée le plonger à son tour de toutes ses forces, ce qui la fait éclater de rire.

    - Bravo Solyaane !

Pas le temps de s'extasier qu'elle aperçoit l'Ours se rebiffer et entrainer vers le fond sa comparse de connerie.
Elle reprend sa nage mais vers eux cette fois, pour prêter main forte à la jeune femme, quand tout à coup, Arioce refait surface, et se tourne vers elle, les yeux perçants.

Gloups...

Aussitôt elle repart dans le sens opposé, vers l'horizon, glissant sur l'eau comme un dauphin, alors que lui laisse une trainée de son passage, déplaçant le liquide avec force éclaboussures.
A mesure qu'elle nage, elle tord le cou, pour constater avec effroi que la distance entre eux se réduit considérablement.
Bon sang ! Il est sacrément remonté !

Jusqu'à ce qu'elle sent ses griffes se refermer sur sa cheville.
Grognement sourd, elle se débat, serrant les mâchoires, en tente de l'atteindre avec son autre jambe, en vain.
C'est alors, qu'elle se sent happée, ramener vers lui, dont elle croise les prunelles sombres d'où brille une flamme déterminée, qui ne lui dit rien qui vaille.
Mais qu'a t-il donc en tête ?

Avec stupeur, alors que l'étau se resserre sur son pied, il la tire vers la plage, les vagues la submergeant, elle boit plusieurs gorgées d'eau salée, et se démène pour se libérer, mais toujours sans succès.
Trop fière pour crier au secours, son regard cherche Solyaane, espérant qu'elle vienne à son aide, - inutile de compter sur Elvyna pffff ! - elle fixe son bourreau dont l'expression diabolique crispant son visage, l'inquiète sincèrement.

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Hope
Chapitre XVII - Episode 10

    Fragment de vie – Déjeuner en Paix, à la sauce aigre-douce – Dimanche 7 avril – Montpellier.



Assise sur le banc, le cœur au bord des lèvres, elle se lève brutalement, à tout juste le temps de faire le tour de la bâtisse pour recracher tripes et boyaux le long de la façade.
Heureusement, sans éclabousser sa belle robe... elle aurait eu l'air fin.
Elle se redresse, arrache quelques feuilles d'un arbuste pour s'essuyer les lèvres, en lançant un regard désabusé sur l'énorme trace laissée sur le sol.
Quel gâchis !

Voilà ce qu'il se passe lorsqu'on se goinfre comme un porc.
Et dire que cela lui arrive de plus en plus fréquemment, et surtout lorsqu'une grande nervosité l'envahie.
Massant ses tempes et son front, elle retourne sur le banc, les jambes flageollantes, et cale son dos contre le dossier en soufflant.
Pourquoi se met-elle dans des états pareils ?

Tu le sais très bien...

Ah tiens... il y avait longtemps...

Tais-toi, tu comprends jamais rien toi !

Arrête de te voiler la face... tu es insupportable avec lui, et ça te rend malade, héhé. Et puis arrête de bouffer comme ça, c'est vraiment pas normal.

Je sais...

Bordel, tu ne peux pas te laisser aller ?

    - Ça vaaa ? T'es malade ?


Surprise, ses jades se posent sur le petit homme haut comme trois pommes assis à ses côtés et qui la regarde de ses grands yeux verts sincèrement inquiets.

Qu'il est mignon...

Chuuut !

Elle lui sourit, puis lève ses mirettes, faisant le tour de la cour, et se portent vers l'entrée de l'auberge à la recherche d'Arioce.
Petite pointe de déception.
Plutôt que de venir lui-même, il a préféré envoyé son fils...

Normal, tu es si chiante, qu'il n'a plus envie de céder à tes volte-face constants. Et puis, écoute ce que te dis le petit !

Elle s'exécute, et tente de le rassurer du mieux qu'elle le peut :

    - Je vais beaucoup mieux, je te remercie de t'en soucier, et je t'ai promis de jouer avec toi après le déjeuner. Une promesse est une promesse, d'accord ?

Alors, que l'activité humaine bat son plein dans la cour, ce qui la ramène brutalement à la réalité, elle se lève, et tend la main à Ulrich :

    - On y va ? On va rejoindre ton père.

Aussitôt dit, aussitôt fait, ils entrent main dans la main à l'intérieur du bâtiment pour se rendre dans le salon privé, où les attend Arioce.
Elle s'assoit à sa place tout en murmurant :

    - Je vous prie de me pardonner pour cette faiblesse passagère.

Esquisse d'un sourire embarrassé, elle enchaine :

    - Alors... ce repas vous plait ?

Moi je l'ai recraché... T'as de l'humour toi !

Ignorant cette petite voix perfide martelant son cerveau avec vigueur et qu'elle étriperait bien, elle pose ses jades sur lui, prête à lui dire quelque chose, puis se ravise.
Il fait tant d'effort pour rendre leur relation agréable, pourquoi se comporte t-elle de cette manière ?

Tu le sais très bien...

Non pas vraiment.

Attrapant la carafe de vin, elle remplit les godets des adultes, pour ensuite s'occuper du mioche et lui verser du jus de pomme.

Il y a le maitre d'armes et l'homme, et là c'est l'homme qui se trouve en face de toi, et ça te fait peur !

Je n'ai peur de rien...


Trinquant, non sans étirer un étrange sourire, elle boit une gorgée, surprise d'en apprécier les arômes.

Continue, voile-toi la face, tant que tu veux, mais au moins pour ce jour, essaie de ne pas tout gâcher.

    - Est-ce le même nectar qu'au début du repas ? Il me parait bien meilleur...


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