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[RP] Vadrouille, Sueur et Pipe.

Arioce
Chapitre XXV – Episode Unique


    Fragment de vie – A l’approche de Pau – Nuit du 26 au 27 Avril

Pau, ma belle Pau.
Nous approchions des murailles, la lune encore maitresse du ciel.
Pau.
Sur Jupiter, je tentais de rester calme. Un mélange d’appréhension et d’excitation, me prenait au corps, me donnant, très certainement, une drôle de tête. J’avais vécu tellement d’années dans cette ville, à chaque fois que j’y remettais les pieds, ça me faisait quelque chose. Bordel, dur de tenir en place.
La cité se rapprochait vite et bientôt nous y pénétrerons. Pour l’heure, nous irons nous reposer à l’auberge, Elvyna aura droit à coucher dans mon appartement. Puis le lendemain, en journée, nous irons en mon domaine, un peu plus loin à l’Ouest. Mes parents nous y attendaient, ayant fait préparer le nombre de chambre nécessaire. Bon… petit logis seigneurial, donc très modeste, rien à voir avec le luxe en Franche Comté ou en Savoie, chez la Princesse. M’enfin, en bon hote, je ferais en sorte que tous soient bien logé et que le confort soit présent.

Aaah Pau ! S’il y a bien une ville où je peux dire que ça été mon chez moi, c’est bien Pau. Et encore aujourd’hui, un certain lien existe et, je pense, ne disparaitra pas d’aussitôt.
Enfin, j’étais impatient de faire visiter la ville à Hope et Solyaane, ainsi que les alentours ; Elvyna y étant déjà venus quelques fois. Les montagnes, vallées, pleines et forêts, je les connaissais par cœur. Je les avais tant parcourus. Et puis ! Pour l’entrainement, mon terrain du combattant. Oh, il doit être en piteux état. Mais je suis certain qu’après un bon nettoyage et remise à neuf, il serait parfait.
Et puis… il y a la demeure Horn et sa dépendance. Souvenirs marqués, traces du passé et miettes de l’âme. J’irais avec les enfants. Ariane s’en souvient bien, Ulrich ne l’a pas connu. Ulrich… né sur les routes, un enfant fruit du baroudage.

Pau. Je ne peux l’oublier. Belle et heureuse époque. Sale et triste époque. Le paradis et l’enfer. Mais surtout… de sacrés de bordel de bons souvenirs !

𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Hope
Chapitre XXIV - Episode 2

    Fragment de vie – Trajet de la nuit du au Avril, entre Saint-Bertrand de Comminges et Tarbes.


Encore une idée à la con lancée, et comme toute ses idées à la con Lui plaisent, la voilà sur le point du départ à essayer de trouver une excuse à la con pour se défausser.
Sauf, qu'avec son sourire ultra-bright, alors qu'il lui tend la main pour l'aider à monter, comment veux-tu qu'elle résiste ?
Ben, elle ne peut pas...
Zou, à califourchon sur le dos de Jupiter, elle lui répond non sans malice :

    - Comptez sur moi Maitre, je n'hésiterai pas une seconde.

Oh que non...

Alors que la troupe se met en route, elle se penche légèrement sur le côté droit pour observer le convoi, ben sauf que... ils sont les premiers.
La loose...
Se retournant, pour confirmer ses pensées, elle grommelle.
Bon sang, si elle veut l'enquiquiner ne serait-ce qu'un peu, ça va faire ralentir les autres, et les cris hystériques d'Elvyna se feront entendre à des lieues à la ronde, sans compter peut-être les pleurnicheries des gamins et sans doute l'agacement de Sirius.
Seule l'Ensoleillée, resterait parfaitement placide, voir un tantinet amusée, quoique la jeune femme paraissant quelque peu fébrile ces derniers temps.

Elle se penche vers Arioce et lui murmure à l'oreille :


    - Ralentissez qu'on soit en dernier...

Comprendra, ce qu'il voudra comprendre.
Elle se laisse aller au trot du cheval, la nuit propice aux songes.
La bière et ses effets, interrompent ses douces rêveries, elle lui demande de s'arrêter :

    - Maitre ! Halte !

Au bout de... quoi, une dizaine de lieues ?

Descendant de cheval, elle se camoufle derrière les fourrées, se soulage tout en prenant plaisir à l'admirer lui et son beau profil, pour s'en foutre plein les mirettes, le trouvant d'une classe folle, assis sur sa monture.
Très glamour...
Palpitations s'accélérant, alors qu'elle sort de sa cachette de fortune et croise son regard, elle remonte sur le dos de Jupiter, sa raison la poussant à prendre place à une distance dite... raisonnable, son cœur lui, l'encourageant au contraire à se rapprocher.

Et, elle, la soi-disant "sage cousine" se colle à son maitre d'armes, profitant pleinement de cette occasion qui lui est offert, de le sentir, le respirer, le toucher, profiter de sa présence et de cette robustesse si rassurantes.

Elle savoure la douce chaleur se dégageant de son corps et cherchant un peu plus le contact, elle se rapproche.
Se permettant cette familiarité de coller son front et ses mains au dos du cavalier, elle ferme les yeux, se laisse bercer par le trot et part dans ses chimères.
Des idées folles, pour la plupart indécentes traversent son esprit.
Elle est bien, se sent si bien qu'elle se laisse porter par cette si douce somnolence, assurée de sa protection, puisqu'il est là.

A aucun moment, perdue dans ses songes, elle ne sentira glisser son corps dangereusement sur le côté, jusqu'à l'atterrissage brutal sur le plancher des vaches, assorti, autant d'un petit cri de surprise que de douleur, malgré le choc de la chute.

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Arioce
Chapitre XXVI - Episode Unique


    Fragment de vie – Pau – Seigneurie d’Ossaranh – 27 Avril, en journée.

La seigneurie d’Ossaranh est un petit château dans le grand domaine de Domezain, du Comte Gauttier. Je n’avais pas vraiment eu l’occasion de beaucoup séjourner en mon domaine. J’avais quitté Pau et le Béarn depuis pas mal d’années déjà lorsque mon ami Gauttier me choisit comme son vassal pour sa terre. Preuve de confiance et amitié, je n’allais pas refuser, et puis cela m’ouvrait également les portes des joutes en France.
Enfin… J’étais tout de même attaché à cette seigneurie qui est mienne et je m’étais évertué à en faire un lieu chaleureux et agréable avec mes moyens. Je pouvais compter sur mes parents pour m’aider, occupant les lieux, ils veillaient à ce que le domaine soit bien aménagé et administré.
Bâtisses en pierre taillées mais surtout en pierres posées, le château devait avoir une bonne centaine d’années. Tout juste entretenu, lorsque je l’avais récupéré, quelques travaux et rénovations avaient dû être fait.
Le mobilier très simple, j’avais investi surtout dans la salle de réception et salle à manger ainsi que dans la chapelle et l’entretient des murs et des défenses.

Accompagné de mes enfants et de Timothée, je me rendis sur place alors que mes compagnons de route se reposaient soit à l’auberge, soit dans mon appartement en ville. Ariane te Ulrich impatient de voir leurs grands-parents ne tenaient pas en place pressant l’allure ; du moins Ariane sur son cheval, Ulrich étant avec moi.
Le pont baissé et la herse levée, nous pénétrons dans la cours où nous attendait mes parents. Bottes à terre je vins les saluer d’une affectueuse étreinte. Bordel ! Qu’est-ce que ça faisait du bien de les revoir. Souriant, je posais mes yeux sur eux. Un couple heureux vieillissant ; je les enviais, ne sachant si je connaitrais ce bonheur. Frédéric, un grand et imposant bon vivant, sa bedaine témoignant de son plaisir à profiter des bonnes choses et pas mal rustre dans certaines de ses manières. Cheveux gris, coupés courts et une barbe taillée à ras. Rire communicatif, regard capable de foudroyer le moindre individu ou – pour les quelques élus – faire preuve d’une immense tendresse et compassion. Un homme un vrai. Et ma mère, Aude. Plus petite que son homme mais au tempérament bien trempé. Douce, sage, elle savait néanmoins se montrait autoritaire lorsqu’il le fallait. D’une beauté simple mais qui avait fait des ravages dans sa jeunesse. Bonne vivante également, mais bien moins que son mari, ayant ainsi gardé un corps svelte. Une femme, une vraie !
Et bordel que j’aime mes parents.
Les retrouvailles faites, nous montions au premier, boire et manger tout en racontant les dernières nouvelles. Et bordel, j’avais des choses à leur dire depuis la dernière fois qui ne remontait pourtant à pas bien longtemps.

Quelques heures plus tard, il était temps de parler de la disposition de chacun dans les chambres. Premièrement, Elvyna. Aucune hésitation, elle occupera la chambre seigneuriale, la plus luxueuse – à mon échelle – la plus spécieuse, en somme, la plus confortable. Mes parents garderont leur chambre, dans la tour de la chapelle. Hope la chambre adjacente à celle d’Elvyna et face à la mienne. Enfin, mes enfants et Solyaane occuperont les deux dernières chambres, et Timothée le bureau. Sirius, quant à lui, sera dans le salon d’accueil. Ou peut-être dans une des tours extérieures… Mmmh… Il allait falloir que j’en discute avec Elvyna.
Cela conclu, je fis passer le message d’apporter toutes les affaires dans le château et d’installer les bagages dans les chambres selon la répartition.
Le cellier avait été rempli et le cuistot mise au courant du nombre que nous serons pendant quelques temps. Ainsi, tous pourrons manger à leur faim et boire à leur soif. La boisson… entre mon père, moi, Timothée, Elvyna et Hope, je sentais que les réserves descendraient vite.

Dans la salle de réception, debout devant la cheminée, je souriais. Qu’il est bon d’avoir des amis chez soi. J’avais déjà réfléchi à quelques activités que nous pourrions faire ensemble : promenade et découverte du domaine, des environs et alentours montagneux et boisés. Chasse, pêche. Tir à l’arc et bien sûr, entrainement, porté sur des duels, la fin d’apprentissage arrivant pour Hope. Mmmh… Et puis, pourquoi pas, payer quelques musiciens pour accompagner Solyaane et nous faire danser toute la nuit.
J’aspirais à être un bon hôte et espérais que tous se sentiraient à l’aise chez moi.

Spoiler:




Juste pour donner une idée des lieux.



𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Arioce
Chapitre XXI – Episode 9


    Fragment de vie – 14 avril, entre 15h et 16h – Plage de Narbonne.

Oui… Soit fière petite sirène… N’appelle à l’aide personne, compte sur toi-même… Ah, ah, ah !
Ricanement, je voyais se profiler l’exécution de la sentence. Et pourtant… le plus dur restait à faire. Si tirer Hope avait été une épreuve – les coups donnés marqueraient très certainement mon bras de bleus et de rouges – la suite risquerait d’être plus ardue et couteux encore. M’enfin ! Cela en valait la chandelle et l’expérience de la prise m’aiderait à contrôler la jeune femme.
Pieds, enfin… Je fis halte, mes deux pieds solidement plantés dans le sable, alors que l’eau m’arrivait des avant-bras ; il allait me falloir de l’amplitude dans les gestes. Je me tournais vers ma proie et finit de l’attire à moi alors que je refermais mon emprise sur elle, petit à petit. Jambes, cuisses, bras, tout en évitant ou parant les attaques de la jeune femme. Oh oh ! C’était passé moins une, il aurait été dommage que le bleu de l’eau se teinte de rouge. Prisonnière de mes bras, qui l’étreignaient dos à moi, je lui décochais un large sourire, les yeux pétillants de taquinerie et vengeance, du moins, si elle parvenait à le voir.

Je ricanais machiavéliquement, alors qu’une main venait saisir ses jambes, l’autre maintenant toujours le haut de son corps. Puis, avec rapidité, je la fis basculer dans mes bras, la portant. Là se jouait le tout, la finalité et il allait falloir que j’agisse sans tarder. Moment de flottement où elle pourrait se libérer – ou tout du moins se débattre plus librement –, je la soulevais, petit poids plume. A bout de bras – façon de parler –, j’éclatais de rire, alors que, prenant un élan relatif, je la balançais de toute mes forces – ou presque – devant moi, essayant de l’envoyer le plus haut et loin qui m’était possible de faire, direction l’eau plus profonde. Femme à la mer !
Et bien sûr, je restais regarder mon chef d’œuvre, me marrant à forte voix.
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Arioce
Chapitre XXII – Episode 4


    Fragment de vie – Nuit du 14 Avril – Plage de Narbonne.

J’esquissais un sourire à la répartie de la jeune femme. Moi, enchanteur ? Mmmh…

    - Il m’arrive de l’être oui…

Sourire un brin charmeur lui fut offert alors que mes yeux marron reflétaient l’éclat de la lune. Y a pas à dire, le cadre était plaisant oui. Peut-être un peu froid, il allait falloir penser à nous réchauffer.
Le lieu, l’instant, l’atmosphère ; tous me rappelaient cette fameuse soirée où je me baignais avec Elle et où l’on laisse libre court à nos désirs. Cependant, je ne voulais pas être nostalgique, me souvenir de cela, non. Je voulais pleinement me consacrer au moment présent, avec elle, Hope, et me créer ce que j’espérais, serait une nouvelle histoire.
Je l’écoutais alors avec toute mon attention, mes pupilles la contemplant. C’est que c’était une bien belle femme, il fallait se l’avouer.
Je souris doucement à sa réponse. La nuit… On ne pouvait pas vraiment dire qu’elle était mon amie, mais pas mon ennemi non plus. Disons un terrain neutre, qui mêlait tant le danger de l’obscurité, que ses plaisirs… J’y étais familier de par ma profession de guerrier : gardes, combats nocturnes, chasses. Et puis, il y avait aussi mon caractère de bon vivant : festoiements, danses, boissons, un peu de fumette, et, bien sûr, plaisirs de la chair. Pour le reste, j’admettais aimer dormir et je consacrais donc la majorité de ce temps de nuit, à cela. D’autant plus que mes responsabilités en journée m’obligeaient à être frais et dispo. Un équilibre devait donc être trouvé et maintenu le plus possible. Après… je n’étais jamais contre quelques écarts…

Un large sourire se dessina sur mon visage mots dernières paroles de mon élève. Des remerciements et des vrais, sincères. Est-ce que cela me faisait plaisir ? Bordel, bien sûr ! J’appréciais grandement cette jeune femme et entendre de vive voix, dans un cadre plus… intime ?... un tête à tête, face à face à nu – ou presque –, me touchait. Je me laissais porter un peu plus proche d’elle.

    - Et c’est un réel plaisir pour moi de vous entrainer, Hope, et de constater votre évolution. Vous êtes une femme remarquable.

Paroles sincères.
Je remarquais ses frissons. Il est vrai que faire du surplace n’était pas la meilleure des idées dans une eau si fraiche.

    - Nageons un peu, pour nous réchauffer.

Après tout, on était là pour ça surtout. Je pris donc les devants et partis dans une brasse tranquille, direction les eaux profondes. Je veillais à ce que la jeune femme soit à mes côtés, lui coulant de temps à autre des regards et des sourires.
Nous ne resterons certainement pas bien longtemps dans la mer, la recherche de chaleur nous poussera à la quitter pour les draps et un bon feu que je comptais bien allumer sur le sable. Moi qui aime nager, c’était tout de même loin d’être anodin, comme rencontre et sortie. Seul à seule, rien que nous deux, et les étoiles. Un temps calme, paisible et agréable. Et qui, je le pense, ne sera pas le dernier.
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Hope
Chapitre XXI - Episode 10

    Fragment de vie – 14 avril, entre 15h et 16h – Plage de Narbonne.


A se débattre comme une anguille prise dans un filet, elle sent son énergie s'amenuiser, alors qu'il la porte dans ses bras poilus d'Ours et la lève vers le ciel.
Bien...
Dorénavant, elle devine son sort et se prépare à l'envolée spectaculaire et de son corps plongé brutalement dans la mer

Youhoooouuuu !

[...]

Splash !

[...]

!@/$#% !!

Hum !
Tout cela est bien rigolo, cependant, un point important est à connaître à son sujet : son tempérament vindicatif.
Œil pour œil, dent pour dent.
Sauf, qu'elle se voit mal lui faire le même coup.
Elle va donc devoir ruser, et ça elle sait très bien le faire... tout comme la pierre qui tombe au fond de l'eau.
Soufflant pour vider l'air de ses poumons, elle se laisse aller, en position du lotus et sombre peu à peu jusqu'à atterrir dans le sable.
Et attend...

Encore une des choses apprises par son père, et qui lui a bien servi à plusieurs reprises, notamment pour échapper à quelques assaillants motivés à la poursuivre pour diverses raisons.
En apnée donc, elle récite mentalement le crédo une fois dans son entièreté, sans jamais revenir à la surface.
Que se passe t-il là-haut ?
Est-ce la panique ou au contraire l'indifférence ?

Très concentrée, elle perçoit un mouvement sur sa gauche, ouvre les yeux quelques secondes, le repère instantanément, tout proche.
A la moitié du second crédo, elle sait qu'il lui reste très peu de temps, si elle veut mettre son plan en action.
C'est donc maintenant ou jamais !
Dans un mouvement vif, toujours immergée, elle s'approche de lui d'un coup de brasse, défait le lien enserrant ses braies, le fait basculer en fauchant ses jambes, tire sur le vêtement d'un geste sec, et remonte à la surface, pour reprendre une grande inspiration.

Retrouvant son souffle, elle nage aussi promptement que possible en direction de la plage, une fois les pieds rencontrant le sable, elle court, en grommelant, sa chemise collée à la peau, la paralysant.
Les braies d'Arioce en main, elle passe à côté de Timothée et des enfants, sans leur prêter la moindre attention, attrape au passage le barda de l'Horn et le balance à la flotte.

Main en visière, elle suit du regard le paquetage prenant l'eau, un sourire ravi étirant ses lèvres, puis s'approche de sa cousine, en laissant choir le froc de son vassal à ses côtés.
Elle fouille dans le panier, se saisit de la carafe de vin et de deux godets qu'elle remplit, en tend un à Elvyna, et boit une longue lampée.
Mmmh délicieux...
Puis se tournant vers la mer, elle lui souffle une pointe d'ironie dans la voix :

    - Vous voyez qu'on s'amuse dans l'eau...


Oui, œil pour œil, dent pour dent, ses jades observent l'horizon, et se porte sur celui qui dorénavant se retrouve dans le plus simple appareil.


Hrp : Edit pour un petit oubli.

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Arioce
Chapitre XXIV – Episode 3


    Fragment de vie – Trajet de la nuit du 25 au 26 Avril, entre Saint-Bertrand de Comminges et Tarbes

Je pris la tête du groupe, indiquant le chemin par la même occasion. Cependant, à peine sortie de la ville, que ma ravissante passagère me chuchotait à l’oreille de laisser passer les autres devants nous. Mmmh… Avait-elle quelque chose en tête, ou préférait elle simplement être en fin de convoie. Quoiqu’il en soit, je ralentis, faisant signe à Solyaane.

    - Tu peux mener, s’il te plait.

Je laissais passer également Timothée sur son cheval, qui ne manqua pas de m’adresser un clin d’œil un peu trop suggestif, puis le carrosse de la Princesse et sa garde.
En queue, je laissais Jupiter marcher à son allure, tranquillement, moi sur mes gardes, à zieuter les environs. Même si ce trajet était un peu singulier du fait que j’avais Hope avec moi, je n’allais tout de même pas me laisser de trop distraire. Mon rôle était de protéger le groupe, et je comptais bien le mener à bien.
Soudain, la voix de mon élève s’éleva. Pause pipi ! Je fis faire halte et attendis. Je portais mon regard à l’opposé de là où elle choisit de faire ses besoins, afin de lui accorder toute l’intimité nécessaire et ne pas paraitre mal poli. J’en profitais observer le coin et souris, malgré le noir, de reconnaitre le chemin que nous prenions.
Une fois qu’elle eut fini, je l’aidais de nouveau à remonter en selle, lui décochant un sourire accueillant.
Je sentis alors la jeune femme prendre ses aises, se collant à moi. Je souris, ne disant mot et talonne Jupiter. C’est que… bah c’est agréable, le contact, l’avoir tout près et savoir qu’elle me faisait suffisamment confiance, qu’elle se sentait suffisamment bien, pour se permettre une telle familiarité. Alors, je laissais faire, profitant.

Le calme, le silence de la nuit. Le chemin était sans encombre. Paisible. Mmh… peut être un peu trop. Lorsque je me rendis compte qu’elle glissait, c’était déjà trop tard. Le fracas de sa chute me fit grimacer. Bordel ! J’espère qu’elle ne s’était pas fait trop mal. Je sautais à terre et vins me porter à son secours voir si le choc n’avait pas été trop dur.

    - Rien de cassé ? Sacrée chute.

Je lui souris, un brin amusé, et la soutenais pour l’aider relever. Il est vrai qu’après la belle beuverie de tout à l’heure, le confort et la paix de ce trajet, trouver sommeil était inévitable.

    - Il nous reste encore pas mal de route avant d’arriver. Prenez place à l’avant de la selle, on évitera tout autre accident.

Ainsi elle pourrait dormir sans risque de tomber, puisqu’en sécurité dans mes bras. Mmmh ? Comment ? Et moi pouvant profiter à mon tour de la proximité ? Non, non, c’était avant pour elle, pour son bien-être. Voyon… je suis un homme honnête… qui ne décline pas une situation agréable, hé hé.
Mais avant de remonter à cheval, vessie devait être vidée. Donc après m’être assuré qu’Hope allait bien, je m’éloignais de quelques pas, passant le fossé et soupirais de plaisir contre un arbre. Bordel que ça fait du bien !
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Hope
Chapitre XXII - Episode 5

    Fragment de vie – Nuit du 14 Avril – Plage de Narbonne.



Haann ! Le vaniteux...
Enchanteur ? Qu'il lui arrive d'être ?
Le pire étant, qu'il a parfaitement raison.
Echange de compliments et politesse, elle grimace lorsqu'il la flatte d'être une "femme remarquable", franchement pas habituée à ce genre de considération.

Un frisson plus tard, ils se mettent à nager, pour se réchauffer, mais le froid reste plus saisissant que jamais, à moins que ce ne soit autre chose.
A mesure qu'ils s'éloignent de la plage, elle se remémore cette conversation en taverne qu'ils avaient eu au matin, et à cet aveu de sa part que cet endroit lui rappelle de bons souvenirs.
Observant l'homme à la dérobée, elle se sent tout à coup mal à l'aise, prenant seulement conscience de l'incongruité de la situation.

Ils sont seuls, sous cette nuit étoilée, à barboter dans l'eau, si proches, presque intimes, et l'un comme l'autre visiblement troublés, mais sans doute pas pour les mêmes raisons.
Il lui semble d'ailleurs capter dans son regard brun, une lueur nostalgique, encore, qui ne fait qu'accroitre son embarras.
Elle tressaille à nouveau, stoppe sa progression, et fait demi-tour.

    - Il fait trop froid

Sortant de l'eau en claquant des dents, glacée, les lèvres bleues, la peau agressée, elle foule le sable jusqu'à son paquetage.
Oubliant totalement la présence de l'Horn, elle retire sa chemise, et s'enroule dans un drap pour se réchauffer, appréciant la douceur du tissu glissant sur son épiderme.
S'installant à même le sol, elle se recroqueville en remontant ses genoux contre elle, tout en le suivant du regard, ayant comme une impression de déjà-vu, qui eu lieu pas plus tard que dans l'après-midi.
Elle, sur la plage, lui dans l'eau... attendant qu'il la rejoigne.

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Arioce
Chapitre XVII - Episode 11


    Fragment de vie – Déjeuner en Paix, à la sauce aigre-douce – Dimanche 7 avril – Montpellier.

Les secondaires passèrent puis quelques minutes. Je ne touchais plus à mon plat, préférant boire. Bon… Alors que je m’apprêtais à me lever pour aller retrouver Hope et mon fils, les voilà qui débarquaient. Impossible de ne pas voir le grand sourire sur le visage d’Ulrich qui tenait la main de la jeune femme. Mmmh…
Je souris également, ravit qu’elle soit revenu ; je me voyais mal finir le repas sans elle, contre toute attente, ça m’aurait très certainement coupé l’appétit.
Je repris donc place lui adressant un sourire.

    - Vous êtes toute pardonnée. J’espère que vous allez mieux.

Je bus une bonne gorgée.
Si le repas me plaisait ? Mmmmh… Voulait-elle parlé de la nourriture ou du moment ? Je la regardais réfléchissant à une réponse.

    - Il est bon.

Maigre réponse, je m’en rendais bien compte. Lui Ulrich semblait en tout cas bien l’apprécier quémandant lorsque le sucrée arriverait. Je souris et entrepris de finir ce que j’avais sur ma planche, c’est-à-dire, plus grand-chose.

    - Le même vin. Mais nous en aurons un nouveau au dernier service.

Bordel Arioce… Si je continuais ainsi, le malaise s’installerait, le silence gênant avec. Me raclant la gorge, me redressant et reprenant contenance, je posais mon regard sur elle. Il était question que je m’entretienne avec elle concernant Elvyna, mais pas tout de suite. Il fallait d’abord réinstaurer une bonne ambiance. Et autant que mon fils puisse y participer. Alors, pendant que le dernier service arrivait – blanc-manger avec une tarte aux pommes ainsi que de petites douceurs, pâtes de fruit de saison – j’interrogeais Hope sur le pourquoi l’effraie en particulier et pas un autre animal nocturne. Puis vint la chasse, bien naturellement, où Ulrich put raconter sa première expérience avec son frère, sa sœur et moi. Une petite partie de chasse au piège où il put en mettre en place plusieurs avec de l’aide. Et qu’est ce qu’il en était fier. Bien qu’il refusait de piéger les lapins et autres petits animaux dit « mignon ». Ça avait été un bon moment qui fut plusieurs fois renouvelé. Belle discussion où chacun put parler de ses belles prises et du plaisir que donne la chasse.
Enfin, vint le sujet épineux d’Elvyna… Savoir comment nous pourrions procéder pour la faire moins fumer, mais aussi vis-à-vis de ce qu’elle fumait. C’était que tout cela commençait à nous agacer, la voir se mettre si minable… Certes la douleur de la rupture était forte, mais il fallait penser à remonter la pente de peur de ne plus pouvoir le faire… Mmmh… J’essayais de l’aider, mais rien n’y faisait. Elle était têtue comme une mule et au sang chaud. Pas facile alors de la raisonner. Et même si, parfois, elle écoutait, elle en faisait rien, préférant continuer à se rouler dans ses excès.
Et bien sûr, après, l’heure du jeu était venu. Heure qu’Ulrich attendait avec la plus grande des impatiences. Il sortit tous ses animaux, sur les dalles d’argile et invita Hope à prendre place pour jouer avec lui. Et alors que je les observais, je me fis une bonne pipe que je dégustais tranquillement, intervenant parfois avec la figurine du papa Ours.
Un déjeuner qui, finalement, ne s’était pas si mal passé et qui, je l’espérais, j’avais su rattraper afin qu’Hope l’apprécie également.

𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Arioce
Chapitre XXI – Episode 11


    Fragment de vie – 14 avril, entre 15h et 16h – Plage de Narbonne.

MOUAHAHAH ! Plan parfaitement exécuté, ennemie neutralisée ! Alors que je m’éloignais un peu en nageant, histoire de ne pas me prendre le retour de foudre, je fis halte pour voir comment se débrouiller la jeune femme. Sauf que… personne. Mmmh… Mes yeux parcoururent l’eau à la recherche de forme se mouvant en son sein. Quelques bonnes secondes étaient passés et toujours rien. Bon… Le coup du, je reste sous l’eau pour faire croire d’un accident, je le connaissais très bien et avait déjà eu affaire à lui. Mais tout de même, par mesure de sécurité, je me rapprochais un peu, sait-on jamais. D’autant plus qu’Hope semblait être une très bonne nageuse, donc avait-elle surement une bonne apnée.
Attentif, je marchais un peu plus vers là où je l’avais balancé. Rien…

Brusquement, des doigts s’attaquèrent aux lacets de mes braies alors que je perdais l’équilibre. Oh bordel ! C'était un piège ! La petite fourbe. Je tentais de retenir mon pantalon, mais il m’échappa des mains finissant sa course… dans celle de la jeune femme. Bordel... à queue !
Reprise de stabilité, volte-face, grande brasse et je me mis à poursuivre mon adversaire. Cependant, très vite l’eau se fit de plus en plus basse… Pectoraux, nombril, hanche… Merde ! Je ralentis et grognais.

    - Hope ! Bordel !

Et je la voyais continuer à détaler. Mmmh… Je n’étais pas vraiment homme ayant un problème avec la nudité, mais bon là… Elvyna, Solyaane. Mmmrrff ! Etait se très raisonnable de se promener ma dague pendante ? J’en doutais fortement.
Les deux mains cachant le paquet, je repris ma marche, droit sur Hope. Mais… mais…

    - NON ! Pas mes affaires !

Bordel de putain de merde ! Cloche et hop, dans l’eau. Et là, forcément, y a dilemme.

    - Timothée récupère mes affaires s’il te plait.

Et de le voir – et surtout l’entendre – se marrer de la situation. Impossible de compter sur lui. De même pour mes enfants qui s’amusaient bien de me voir dans de beaux draps.
Fait chier… Elle m’avait bien eu.
Je courus vers mon petit paquetage et rassemblais mes vêtements qui flottaient à la surface, ballotés par les vagues. Prestement, j’attrapais chaque élément, obligé de faire profiter à tous de ma seconde épée. Heureusement, tout fut vite récupéré, me permettant de de nouveau cacher ma virilité. Grondements et yeux perçants contre mon élève qui était tranquillement assis, à boire la bouteille que j’avais ramené.
Je m’approchais, au pas, d’elles, essayant de trouver un plan de vengeance. Mmmh… si Elvyna n’avait pas été là avec elle, je me serais bien amusé à faire bouffer le sable à Hope – voire la foutre à nue aussi –, à mains nues et bien sûr étant à poils. Mais… Elvyna était là et hors de question que je me trimballe la queue au vent devant elle.

Je me baissais et pris mes braies posés à côté d’Hope, ne manquant pas de grogner mon mécontentement, enfin, surtout pour histoire de, car au fond, c’était très bien joué de sa part.

    - Je dois reconnaître que vous ne manquez pas de ressource…

Je lâchais le reste de mes affaires, me mis de dos et derrière à elles et enfilais mon pantalon. Enfin en tenu plus convenable en public, je m’assis et lui pris la bouteille des mains. Je bus plusieurs bonnes gorgées – au goulot – et m’essuyais ma bouche d’un revers de main.

    - La prochaine fois que vous voulez me voir nu… demandez moi directement.

Esquisse de sourire et ricanements intérieurs.
Un bien bel après-midi à la plage !

𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Arioce
Chapitre XXII – Episode 6


    Fragment de vie – Nuit du 14 Avril – Plage de Narbonne.

Il fait froid. Elle n’avait pas tort. Bordel ! Quelle idée de proposer une baignade nocturne en début de printemps… Une idée à la con, comme on en avait souvent, après plusieurs chopes dans le nez et se laissant aller à la bonne ambiance et bons rapports entre nous. Bon, à refaire, en durant un chaud été.
Je fis halte et la regardais s’éloigner. Une bonne nageuse, une belle jeune femme. Mmmh… Rêveries vite interrompu par la réalité : je me les gèle.
Je repris donc mes brasses, rejoignant le sable, froid, de la plage et la jeune femme qui s’était mise en boule. Je ramassais ma serviette et lui mis sur les épaules, histoire qu’elle ait un peu plus chaud. Puis j’entrepris de glaner quelques morceaux de bois sec, échoués çà et là sur toute la longueur du rivage. Les bras chargés, je revins près d’elle et formais un beau tas pour démarrer un bon feu. Petites brindilles, mousses sèches et briquet, les premières étincelles devinrent vite de belles flammettes, gagnant en force et intensité après avoir léché les plus grosses branches. Parfait !

Ma cape sur le dos, assis presque collé à elle, je sortis de ma besace une bouteille de liqueur. Oui, quelque chose de fort, histoire d’aider à se réchauffer.

    - La prochaine fois, nous attendrons l’été pour ce genre de folie.

Esquisse de sourire, je lui tendis la bouteille après l’avoir débouchonnée.

    - Le cadre reste tout de même sublime. Je ne suis pas vraiment un homme de la nuit, mais ça… j’aime bien. Les sorties nocturnes de cette sorte.

Je souris et repris la bouteille – une fois qu’elle ait bu – pour moi aussi dégourdir gorge puis estomac.
Le feu à nos pieds, la voute étoilée, la mer et ses sonorités… Une belle soirée.
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Arioce
Chapitre XXVII - Episode 1


    Fragment de vie – Banquet à Ossaranh – Soirée du Vendredi 3 Mai.

Nuit qui clôtura un chapitre, l’heure de festoyer.
En arrivant à Ossaranh, j’avais eu l’idée d’organiser un banquet avec soirée dansante. Le jour du duel final approchait, qui mettrait fin à l’apprentissage – du moins cette première session – d’Hope. Cela n’empêchait pas qu’à l’avenir, je reste son maitre d’arme et que je continue de l’enseigner. Mais elle avait acquis toutes les bases nécessaires pour faire d’elle une adroite combattante et également pouvoir s’entrainer seule, sans que je sois à ses côtés. Néanmoins, il avait été décidé, que le voyage continuerait un peu plus longtemps, alors, peut être et même surement, nous poursuivrons les entrainements ensemble.
Ainsi donc, dès à mon arrivée au château, j’avais demandé de remplir les réserves en vivres et boissons pour l’occasion à venir. Enfin, en ce jour du vendredi 3 mai, après une belle victoire de mon élève, le banquet terminerait cette journée, et même plus, cet apprentissage riche en émotions et en coups.

Le cochon fut mis en broche, faisans et autres oiseaux déplumés et rotit, les tartes préparées et cuite, les légumes découpés et mijotés, les fruits et laitages dressés et bien entendu… les futs montés et percés et les bouteilles prêtes à être débouchonnées.
La salle principale aménagée pour l’occasion, la grande table tiré au plus près de l’imposante cheminée et parée de beaux tissus, le nombre de chaises suffisant autour. Les bougies des chandeliers changées pour de nouvelles, les braséros montés prêt à être allumés et la pièce décorée – certes assez modestement – afin de lui donner une ambiance printanière ; fleurs, feuillages, baies en tout genre.
J’étais très satisfait du résultat et était impatient de début ce repas. Tous mes invités avaient été prévenus et j’avais même proposé à Susi de se joindre à nous ; cependant je ne savais si elle venait ou pas. Et alors que l’heure du repas approché – dix-huit heures ne serait tardé à sonner – je chargeais le foyer afin d’être certain que toute la salle serait ben chauffée.

Il était temps de me changer et de voir si mes enfants s’en sortaient avec le choix de leurs vêtements. Après inspection dans leur chambre et aide pour l’Ourson, j’entrais dans la mienne. Tout d’abord, un bon bain s’imposait. Après la matinée sportive et la bonne raclée, il serait regrettable que mes convives aient à souffrir de mon odeur… Nu, devant la glace, j’observais les dégâts. Une bonne bosse sur le crâne, un bel hématome au niveau du sternum et plusieurs bleus ici et là. Rien de bien méchant, mais bordel, je peux vous dire que sur le coup, elle ne m’avait pas raté et la douleur était bien présente.
Je souris face à mon reflet puis entrait dans le baquet préparé par mon domestique. Pas le temps d’y trainer – malheureusement – j’y étais pour me laver et non flâner. Savonné, rincé, essuyé, venait l’étape la plus importante. La barbe !
Et fallait le dire, elle avait souffert, ma pauvre barbe. Réveillée en sursaut un matin, alors qu’une vile brune l’amputait sans la moindre considération. Course poursuite, hausse de ton et secousses, finalement le tout fut rattraper chez le barbier. Bordel ! Personne n’avait osé. Non, personnes ! Jusqu’à ce jour… Jusqu’à elle… Hope. Suicidaire ? Trop plein d’assurance ? Je ne pouvais le dire. Et ma colère avait passé devant le résultat du maitre artiste du poil. Oui… elle n’avait pas tort la Hope, plus court, ça m’allait bien.
Peignage, soins ; il fallait que le poil brille ! Satisfait, je ne m’attardais guère sur mes cheveux, encore un peu trop court pour qu’il y ait réellement besoin de passer peigne ou brosse. Pour la tenue, je choisis des vêtements sobres mais de qualité : chemise blanche, une tunique à manches dans les tons rouges, des braies sombres, ceinture à boucle d'argent à ma taille, de belles bottes et une longue veste sans manches marron. Et pour compléter le tout, pour l'occasion, je mis le collier offert par Soledad, un pendentif d'ancre en bois et os.
Je terminais de m’habille, dix-neuf heure résonnait au lointain. Il était temps de rejoindre la salle pour festoyer.

Posé sur le lit, une longue pièce de tissu mauve, recouvrait et cachait un objet. Mmmh… Je le saisis, prenant bien soin qu’il soit bien dissimulé et descendis, rejoignant mes enfants ainsi que mes parents, déjà en bas. Le petit groupe de troubadours – trois – se mettait en place. Musique nous accompagnerait tout au long du diner puis rythmerait nos danses, chants et rires.
Un œil vers les escaliers, j’attendais celle qui serait ma cavalière pour la soirée, et également, l’honorée.
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Hope
Chapitre XXII - Episode 7

    Fragment de vie – Nuit du 14 Avril – Plage de Narbonne.



Assise sur le sable, toujours frigorifiée, elle le suit du regard, alors qu'il sort de l'eau pour la rejoindre, et dans un geste spontanée, dépose une couche suppémentaire sur ses épaules.
Et comme très souvent, il prend les choses en main, et cela de manière efficace, puisque quelques minutes plus tard, ses jades plongent dans les flammes dansantes d'un bon feu de joie.

Alors qu'il s'installe tout à ses côtés, elle se recule un peu afin de maintenir une distance raisonnable entre elle et le brasier dont la chaleur commence à lui brûler le visage.
La bouteille de liqueur en main, elle boit deux petites gorgées, toussotant, - la vache cette quoi cette gnole ? - et lui rend, sentant le rouge monter instantanément aux joues.
Son regard quant à lui toujours rivé sur les flammes, elle l'écoute, sans prononcer un seul mot durant un instant, perdue dans des pensées dérangeantes.

Et qu'elle se doit de mettre au clair de suite :

    - Maitre...

Elle corrige avec plus de fermeté :

    - Arioce Horn... cet endroit, cette heure de la nuit... que faisons-nous là ?

Oui, elle se le demande, et n'attend pas sa réponse, préférant prendre les devants, cela d'une voix parfaitement calme et posée :

    - Je vais être franche. Lors de notre conversation de ce matin en taverne, vous m'avez parlé de ce que cette ville représente pour vous, des merveilleux souvenirs qu'elle vous rappelle puis nous avons évoqué la possibilité de nous baigner... la nuit.
    Sans doute trop réjouie à cette idée, je n'ai pas fait le lien, et le fait d'avoir pu profiter de cette très agréable et plaisante journée, cela m'est complètement sorti de la tête.

    Mais là... ça vient de me frapper...

Soupir qui s'échappe de ses lèvres, elle a conscience qu'elle va probablement rompre le charme, qui s'instaure très lentement entre eux depuis un certain temps, dont elle n'est point dupe, mais qu'elle savoure secrètement chaque seconde et sans modération.

Détournant ses prunelles, pour les glisser sur lui, elle remarque l'immense cicatrice lézardant son torse, ce qui ne fait qu'accroitre son trouble qu'elle tente de dissimuler sous un masque d'indifférence.
Le regard remontant et se plantant dans celui de l'Horn, impassible, elle reprend :

    - Quel est donc la raison qui vous a poussé à me faire venir ici, cet endroit où vous avez vécu ces instants que vous avez qualifiés de magiques avec celle qui a partagé votre vie ?

Enchainant plus froidement cette fois :

    - Je trouve cela dérangeant, et totalement... déplacé. Je n'aime pas ça. Je n'aime pas ça du tout.

Elle s'étire longuement, resserre la couverture autour d'elle, puis s'allonge, les coudes plantés dans le sable, attendant des explications, ses iris plus sombres et perçants, plantés dans celui de son maitre d'armes, et dont le message pourrait se traduire "ne me déçois pas.".
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Elvyna
Chapitre XXVII - Episode 2

    Fragment de vie – Banquet à Ossaranh – Soirée du Vendredi 3 Mai.


    L'arrêt dans la propriété de Arioce était le bienvenu. Le luxe lui avait manqué , le calme aussi. Ne plus entendre les ivrognes bruyants ou les sons des chambres voisines dans les auberges. Un repos qu'elle appréciait, plus de trajet, juste être là dans cette chambre confortable. A écrire des courriers, a en recevoir, certains attendus plus que d'autres, emmenant un sourire depuis longtemps absent de son visage. Dans l'attente impatiente d'une réponse, encore et encore avant de dévorer les mots pour s'en imprégner. Malgré les nouvelles inquiétantes sur la mauvaise santé de l'Empereur qui assombrissait un peu sa bonne humeur revenue.

    Elle avait reçu l'invitation de son vassal pour la convier à un repas. Cela faisait un moment qu'elle ne mangeait plus avec eux, alors elle se décida à accepter. Ressortant une robe de sa malle elle se fît habillé et coiffé par le personnel de Ossaranh. Bien évidemment, elle refusa net le bain. Relisant le dernier courrier qui lui fit rougir ses joues, elle sortie de la chambre, prête.

    Elle avait très faim et espérait fuir le moment de la danse, n'était pas à l'aise avec ça, même si c'était une honte pour son rang. Qu'importe, de toute façon, elle n'avait pas de cavalier, cela lui allait très bien.
    Descendant de l'étage en gardant le bas de ses jupons en main pour ne pas tomber, elle se sentait enfermée dans cette robe, depuis des semaines, elle en mettait plus. Elle observa le petit groupe qui était déjà prêt, le couple Horn, puis les enfants, et Arioce. Elle afficha un sourire et vint poser, sans pudeur ses lèvres sur la joue de son vassal, avant de s'avancer vers les enfants et leurs grands parents commençant une conversation poli comme si de rien n'était de sa vie de casanière, recluse dans sa chambre.

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Hope
Chapitre XXIV - Episode 4

    Fragment de vie – Trajet de la nuit du 25 au 26 Avril, entre Saint-Bertrand de Comminges et Tarbes



Tomber de haut ou de cheval, pour elle, c'est du pareil au même, la chute en est que plus douloureuse pour son petit corps déjà bien martyrisé.
Ce dont elle n'a que faire, la blessure la plus mordante étant celle infligée à son égo.
Se ramasser devant son Maitre d'armes - ou plutôt derrière - la honte quoi !
D'autant qu'il prend cet air goguenard, malgré la galanterie et la délicatesse dont il fait preuve, ce qui rend la situation insupportable.
Humiliation suprême.

Elle serre les dents tout en se relevant avec son aide bien sûr..., cependant sans rien laisser paraître et monte sur le dos de Jupiter, à l'avant de la selle en esquissant un sourire ravi.
Obtenir ce que l'on veut, sans même avoir besoin de s'exprimer, juste d'accepter de se ridiculiser en se vautrant proprement...
Avec lui, pour lui, elle le referait encore.
Cependant...

Alors qu'il part se cacher dans les broussailles pour soulager une envie pressante, et bien que l'idée de se retrouver dans ses bras pour le restant du voyage l'enchante grandement, une envie irrépressible de lui jouer un mauvais tour la tenaille.
L'occasion est bien trop belle !

Sans plus réfléchir, elle pose son séant sur la selle du magnifique destrier, attrape les rênes et dans un gracieux claquement de langue, talonne l'animal qui se met à avancer au pas.
Quelques toises plus loin, elle se retourne pour vérifier que l'Horn ne leur court pas après, lorsque...
Lèvres mordillées au sang, prunelles jades fixées sur le buisson, elle hésite.
Culpabilité ?
Non.
Pas du tout même.

Mais...
Comment profiter de lui, de sa présence si rassurante, sa douce chaleur, se blottir tout contre lui, tout en écoutant les battements réguliers de son cœur, et savourer cette proximité s'il n'est pas là ?
De plus, il risquerait d'être fâché, voir pire, déçu.

Son dilemme intérieur est brusquement interrompu par Jupiter qui s'arrête... de lui-même.
Interloquée, elle se penche et caresse l'encolure du canasson.
C'est à croire qu'il ne veut quitter son maitre, c'est à croire qu'il a compris sa dualité, c'est à croire que c'est lui qui prend la décision.

Le demi-tour se fait tout naturellement, elle n'oppose aucune résistance, et laisse la monture prendre les commandes pour rejoindre leur maitre à tous les deux, cet homme occupant une place importante dans la vie de l'animal, et qui commence à prendre sa place dans celui de la donzelle.

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