Heloise_marie
[RP ouvert]
Elle avait les clés en main. La bonne veine ! Et après ça ? Que restait-il à faire ? Oui, il y avait bien l'envie d'y aller. S'y enfermer loin de tout sans rien dire à personne, un peu comme un départ au monastère sans rien dire, la facilité... Et ça, elle maîtrisait pas mal, le départ inopiné. Elle était même passée maître dans l'art. Cependant, et depuis son retour à la vie active, il n'était plus question d'un départ inopiné. Non, elle tenait trop à montrer qu'elle était là, se faire entendre, se faire désirer, se faire haïr même parfois. En tout cas, la clé, elle, avait valsé dans la poche de sa robe sombre avant de sombrer dans l'oubli durant quelques jours. Il n'était pas encore temps à fuir les gens non, il était temps à se faire entendre. Il était temps à crier sa douleur. Soigner ses plaies. Se plaindre... Les blessures étaient encore trop béantes et, après avoir survécu à celles physiques, elle devait maintenant faire face à des vieux démons qu'elle ne pensait plus jamais avoir à affronter : la peur, l'angoisse terrible et inhospitalière de la solitude. Il semblait évident que ses 5 années de réclusion avaient fait naître en elle un étrange de sentiment de manque et de dépendance. Une dépendance aux gens. La bonne veine, elle qui s'était targuée durant des décennies de pouvoir "faire et gérer seule", à vouloir s'affirmer de l'ascendance de ses parents et du lourd poids de son nom sur sa destinée, voilà qu'à présent elle chialait le soir de finir ses journées avec elle-même. Et là, ces quelques derniers jours avaient été "trop seuls". Même Elisa la fuyait. Bon, elle l'avait certes bien cherché et elle méritait amplement ses peines vis à vis d'Elisa mais ça n'aidait pas à ses problèmes. Puis, si elle avait pu gratter une nuit et quelques heures de proximité avec sa gracieuse grandeur le copain des angevins, elle restait malgré tout sur sa faim de compagnie et lui semblait avoir fondu comme neige au soleil : disparition inopinée.
Même l'envie d'écrire l'avait quittée. Elle qui passait pourtant des soirées entières en tête à tête avec son vélin et sa plume, sensation agréable qui brisait un peu la routine et lui donnait l'impression agréable d'être avec son interlocuteur, dernièrement, elle ne répondait que peu, ou plus du tout. Le pauvre doc, lui, se démenait pour parvenir jusqu'à elle et, dans un regard triste, elle procrastinait sur la réponse à donner. C'était le moment i-dé-al pour ressortir 'la clé'. Lorsqu'elle l'avait reçue quelques jours avant, jours qui lui semblaient être des années d'ailleurs, elle avait souri. Presque rit en fait. Il était étrange qu'un homme, rencontré de deux fois, propose à une Dame, rencontrée de deux fois, de s'en aller vivre dans sa garçonnière. Il était ironique que cela tombe sur la femme la plus curieuse, la plus invasive et perturbée du Saint Empire Germanique. Et, si cette confiance l'honorait d'une amitié probablement gagnée, elle restait tout de même mitigée quant à ce séjour et à sa décision. Plusieurs fois elle avait imaginé renvoyer la clé. C'était tout de même un peu trop, puis, l'oubli. Puis, finalement, elle s'était dit, pourquoi pas.
Le pourquoi pas était arrivé. Cinq jours de repos-soins-dodo. Cinq jours enfermée dans sa tête à lutter contre elle-même. Cinq jours dans cet hôpital moisi qui, même en rénovation, la rappelait chaque nuit à ses cauchemars d'épées et de soldats dégueulasses. Le pourquoi pas était aujourd'hui. Elle avait prévu presque la journée pour y arriver car, et il aurait eu raison de le signaler, mais le moulin était loin de la vie 'active', si tant est que Montmirail pouvait-être appelé comme une vie active. De loin, en sueur et surtout en douleurs, elle nota cependant qu'il avait une allure cocasse et plaisante et espéra que l'intérieur en serait de même. Traînant ses jambes et son maigre poids, elle parvint après ce qui sembla être des siècles à la porte de l'établissement. Un pied-à-terre. Un endroit rien qu'à lui qu'elle allait violer de sa présence austère et sombre. Un endroit qui, lespérait-elle, lui rendrait le goût de la vie et la réconcilierait avec sa solitude. La clé glissa dans la fente de la porte dans un grincement et la Comtesse de Salins cligna plusieurs fois des yeux pour chasser la lumière de ses pupilles et s'habituer à l'ombre de l'intérieur. En deux pas elle fut dans la pièce principale et hocha la tête d'un air entendu. Elle ne pouvait pas dire être à l'aise dans la maison d'un vieux célibataire au passé douteux. Mais malgré tout, l'idée de pouvoir avoir un coin à elle loin des autres était une idée relativement plaisante.
En deux-deux, elle nota la décoration. Envisagea les meubles. Nota les victuailles fraîches et à disposition. Quelques fruits, une carafe d'eau. Les ordres avaient dû être donnés en bon temps, quel grand seigneur était ce Laudry. Avant même de prendre une décision futile du genre, j'vais ouvrir une fenêtre pour aérer, un énorme bruit brisa le silence et fit taire les quelques oiseaux qui semblaient nicher dans les corniches.
Main droite qui se porte à son cur puis à sa bouche, puis tout son corps qui se tourne vers le dit bruit en mode panique à bord, j'vais me faire agresser, massacrer, découper en morceaux et les gens vont retrouver des pieds des oreilles et des membres dans la rivière de Montmirail puis personne pour pleurer à un enterrement car personne n'est au courant qu'elle crèvera ici d'une minute à l'autre. Ses yeux cherchent, comme fous, l'auteur du carnage : cruche d'eau brisée, en miette, rependant le liquide sur le tapis rongé de morceaux brisés. Un petit il innocent et souriant se pose sur elle.
Bordel !!!! ROGIER ! Mais tu fiches quoi ici sale morveux ???
Le gamin se dandina sur ses deux pieds, pris en faute devant le regard outré de la Salins qui, le regard noir, avisait la bêtise. Manquait plus que ça ! Le sale mioche de Kran et Elisa qui lui collait aux basques. Est-ce que c'était une grosse blague ? Empaqueté dans ses vêtements légèrement trop sobres pour un gamin si pétillant, il haussa les épaules d'une manière totalement désinvolte qui eut l'art d'agacer Héloise. Mais sa petite voix aiguë eut tôt fait de l'attendrir une seconde.
Zé voulu buvre de l'eau.
Soupire.
Tu peux pas demander? Où est ta mère ?
Elle crie tout le temps sur lé zantômes.
Les quoi?... Mmmf peu importe... Ton père ?
Haussement des épaules du gamin.
Et merde !!
Sourire du mioche.
Moi ze va rester avec toi.
Nan tu "ze vas" pas rester avec moi ! Tu casses tout ! Je vais expliquer comment moi ça hein?
Ze va réparer
C'est ça oui ! Touche pas à ça, ton inconsciente de mère me tue si tu reviens les mains en sang ! Aller, hop, viens là je te ramène à elle.
Héloise tend la main valide vers le gamin en mode obéis moi parce que sinon j'ai pas d'alternative autre. Bien entendu il n'en fit rien et mis ses mains derrière son dos en s'encourant vers la porte, beuglant.
Ze veut pas z'irai pas merde merde meeeeerdeuuuu.
Et merde...
Il semblerait que la journée allait être longue... Longue... bruyante...
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- Scènes de vie - Montmirail et des gosses acte I scène I
Elle avait les clés en main. La bonne veine ! Et après ça ? Que restait-il à faire ? Oui, il y avait bien l'envie d'y aller. S'y enfermer loin de tout sans rien dire à personne, un peu comme un départ au monastère sans rien dire, la facilité... Et ça, elle maîtrisait pas mal, le départ inopiné. Elle était même passée maître dans l'art. Cependant, et depuis son retour à la vie active, il n'était plus question d'un départ inopiné. Non, elle tenait trop à montrer qu'elle était là, se faire entendre, se faire désirer, se faire haïr même parfois. En tout cas, la clé, elle, avait valsé dans la poche de sa robe sombre avant de sombrer dans l'oubli durant quelques jours. Il n'était pas encore temps à fuir les gens non, il était temps à se faire entendre. Il était temps à crier sa douleur. Soigner ses plaies. Se plaindre... Les blessures étaient encore trop béantes et, après avoir survécu à celles physiques, elle devait maintenant faire face à des vieux démons qu'elle ne pensait plus jamais avoir à affronter : la peur, l'angoisse terrible et inhospitalière de la solitude. Il semblait évident que ses 5 années de réclusion avaient fait naître en elle un étrange de sentiment de manque et de dépendance. Une dépendance aux gens. La bonne veine, elle qui s'était targuée durant des décennies de pouvoir "faire et gérer seule", à vouloir s'affirmer de l'ascendance de ses parents et du lourd poids de son nom sur sa destinée, voilà qu'à présent elle chialait le soir de finir ses journées avec elle-même. Et là, ces quelques derniers jours avaient été "trop seuls". Même Elisa la fuyait. Bon, elle l'avait certes bien cherché et elle méritait amplement ses peines vis à vis d'Elisa mais ça n'aidait pas à ses problèmes. Puis, si elle avait pu gratter une nuit et quelques heures de proximité avec sa gracieuse grandeur le copain des angevins, elle restait malgré tout sur sa faim de compagnie et lui semblait avoir fondu comme neige au soleil : disparition inopinée.
Même l'envie d'écrire l'avait quittée. Elle qui passait pourtant des soirées entières en tête à tête avec son vélin et sa plume, sensation agréable qui brisait un peu la routine et lui donnait l'impression agréable d'être avec son interlocuteur, dernièrement, elle ne répondait que peu, ou plus du tout. Le pauvre doc, lui, se démenait pour parvenir jusqu'à elle et, dans un regard triste, elle procrastinait sur la réponse à donner. C'était le moment i-dé-al pour ressortir 'la clé'. Lorsqu'elle l'avait reçue quelques jours avant, jours qui lui semblaient être des années d'ailleurs, elle avait souri. Presque rit en fait. Il était étrange qu'un homme, rencontré de deux fois, propose à une Dame, rencontrée de deux fois, de s'en aller vivre dans sa garçonnière. Il était ironique que cela tombe sur la femme la plus curieuse, la plus invasive et perturbée du Saint Empire Germanique. Et, si cette confiance l'honorait d'une amitié probablement gagnée, elle restait tout de même mitigée quant à ce séjour et à sa décision. Plusieurs fois elle avait imaginé renvoyer la clé. C'était tout de même un peu trop, puis, l'oubli. Puis, finalement, elle s'était dit, pourquoi pas.
Le pourquoi pas était arrivé. Cinq jours de repos-soins-dodo. Cinq jours enfermée dans sa tête à lutter contre elle-même. Cinq jours dans cet hôpital moisi qui, même en rénovation, la rappelait chaque nuit à ses cauchemars d'épées et de soldats dégueulasses. Le pourquoi pas était aujourd'hui. Elle avait prévu presque la journée pour y arriver car, et il aurait eu raison de le signaler, mais le moulin était loin de la vie 'active', si tant est que Montmirail pouvait-être appelé comme une vie active. De loin, en sueur et surtout en douleurs, elle nota cependant qu'il avait une allure cocasse et plaisante et espéra que l'intérieur en serait de même. Traînant ses jambes et son maigre poids, elle parvint après ce qui sembla être des siècles à la porte de l'établissement. Un pied-à-terre. Un endroit rien qu'à lui qu'elle allait violer de sa présence austère et sombre. Un endroit qui, lespérait-elle, lui rendrait le goût de la vie et la réconcilierait avec sa solitude. La clé glissa dans la fente de la porte dans un grincement et la Comtesse de Salins cligna plusieurs fois des yeux pour chasser la lumière de ses pupilles et s'habituer à l'ombre de l'intérieur. En deux pas elle fut dans la pièce principale et hocha la tête d'un air entendu. Elle ne pouvait pas dire être à l'aise dans la maison d'un vieux célibataire au passé douteux. Mais malgré tout, l'idée de pouvoir avoir un coin à elle loin des autres était une idée relativement plaisante.
En deux-deux, elle nota la décoration. Envisagea les meubles. Nota les victuailles fraîches et à disposition. Quelques fruits, une carafe d'eau. Les ordres avaient dû être donnés en bon temps, quel grand seigneur était ce Laudry. Avant même de prendre une décision futile du genre, j'vais ouvrir une fenêtre pour aérer, un énorme bruit brisa le silence et fit taire les quelques oiseaux qui semblaient nicher dans les corniches.
- CHKLIIIIINNNNNGGGGG
Main droite qui se porte à son cur puis à sa bouche, puis tout son corps qui se tourne vers le dit bruit en mode panique à bord, j'vais me faire agresser, massacrer, découper en morceaux et les gens vont retrouver des pieds des oreilles et des membres dans la rivière de Montmirail puis personne pour pleurer à un enterrement car personne n'est au courant qu'elle crèvera ici d'une minute à l'autre. Ses yeux cherchent, comme fous, l'auteur du carnage : cruche d'eau brisée, en miette, rependant le liquide sur le tapis rongé de morceaux brisés. Un petit il innocent et souriant se pose sur elle.
Bordel !!!! ROGIER ! Mais tu fiches quoi ici sale morveux ???
Le gamin se dandina sur ses deux pieds, pris en faute devant le regard outré de la Salins qui, le regard noir, avisait la bêtise. Manquait plus que ça ! Le sale mioche de Kran et Elisa qui lui collait aux basques. Est-ce que c'était une grosse blague ? Empaqueté dans ses vêtements légèrement trop sobres pour un gamin si pétillant, il haussa les épaules d'une manière totalement désinvolte qui eut l'art d'agacer Héloise. Mais sa petite voix aiguë eut tôt fait de l'attendrir une seconde.
Zé voulu buvre de l'eau.
Soupire.
Tu peux pas demander? Où est ta mère ?
Elle crie tout le temps sur lé zantômes.
Les quoi?... Mmmf peu importe... Ton père ?
Haussement des épaules du gamin.
Et merde !!
Sourire du mioche.
Moi ze va rester avec toi.
Nan tu "ze vas" pas rester avec moi ! Tu casses tout ! Je vais expliquer comment moi ça hein?
Ze va réparer
C'est ça oui ! Touche pas à ça, ton inconsciente de mère me tue si tu reviens les mains en sang ! Aller, hop, viens là je te ramène à elle.
Héloise tend la main valide vers le gamin en mode obéis moi parce que sinon j'ai pas d'alternative autre. Bien entendu il n'en fit rien et mis ses mains derrière son dos en s'encourant vers la porte, beuglant.
Ze veut pas z'irai pas merde merde meeeeerdeuuuu.
Et merde...
Il semblerait que la journée allait être longue... Longue... bruyante...
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