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[RP] L'entrée de l'Orphelinat

Jeliza.rose
Qu'elle est triste, cette bâtisse, sans rires joyeux et cris endiablés.
Qu'elle est lugubre, cette vieille fille, aux murs ridés par le lierre et aux portes engoncées.

Le vent s'engouffre dans le toit, pousse les toiles de couturières agacées, et donne de la voix à travers des carreaux brisés.
Les meubles frileux s'emmitoufflent dans un manteau de poussière.
Les grincements du grenier semblent des ronflements.

Dans les fourneaux des cuisines, un écureuil a fait son nid.
Dans le bureau de la directrice, un loir a fait son lit.

Allons voir l'extérieur.

Pas d'herbes folles ni d'arbre mort. Paris a l'avantage de nous épargner les clichés du jardin dévasté.
Une cour dans laquelle se sont entassés des détritus, protégée par un portail aux pointes rouillées.

Avec quelle rapidité l'Entropie t'a attaqué, Orphelinat. A quelle vitesse tu es passée du visage sévère d'une femme difficile à celui d'une pauvre vieille dame abandonnée, Sainte Catherine.




Et moi ?
Ben moi, je me tiens devant, et l'idée de squatter s'impose de plus en plus.
Je crois bien que j'ai trouvé une maison.

_________________
--Cocteau


C’était un jour de gloire pour le Cocteau.
Il avait réussi haut la main l’épreuve de coupeur de bourses devant le grand Coësre, roi des gueux.
L’épreuve attirait toujours une horde de voleurs, de mendiants travestis en culs-de-jatte, en bossus et autres infirmes de tout genre.
Et c’était sous le regard ébaubi de tout ce petit peuple malfamé que Cocteau était parvenu à décrocher la bourse dissimulée dans les replis d’un mannequin de chiffons suspendu à une potence et recouvert de clochettes et de grelots.
Souffle retenu de la foule prête à se taper les cuisses d’hilarité au moindre tintement. Celui qui échouait était roué de coups et chacun attendait la sentence pour se tordre de rire.
Mais ce jour-là, le jeune mendiant, Cocteau, fils d’une putain qui avait longtemps traîné à la Cour des Miracles avait relevé le défi et d’un geste glorieux, il avait exhibé la bourse aux yeux de tous.
Le grand Coësre avait alors frappé de son grand bâton le sol dur et avait déclaré :


Cocteau, fils de chienne, je te nomme désormais Coupeur de Bourses. Fais honneur à ce titre !

Puis, le grand chef les avait tous congédiés.
Cocteau, un sourire triomphateur aux lèvres s’était alors frayé un passage sous les regards envieux.
Fini pour lui, l’emplâtre fait de sang de bœuf mélangé à de la farine qui lui servait de jolie bosse ! Il n’était plus simple mendiant mais coupeur de bourses !

Ce soir, il fêterait l’événement dans une taverne joyeuse.

D’un pas bien décidé, l’heureux élu traversa la cour boueuse et se dirigea vers l’orphelinat.
Il y avait habité quelque temps, alors qu’il n’était qu’un garçonnet, à la mort de sa mère. Mais, la bâtisse avait peu à peu été désertée et n’était plus que l’ombre d’elle-même.
Cocteau, lui, y revenait souvent. Pour planquer son butin.
Pécule que Cocteau était parvenu à garder, à la barbe du Grand Coësre, et qu’il dissimulait soigneusement dans un chaudron des cuisines de l’Orphelinat Sainte-Catherine.

Et c’est arrivé devant la porte qu’il la vit. Une gosse morveuse, qui lorgnait sur la bâtisse comme si elle avait l’intention d’y élire domicile.

- Eh la sale môme, tire-toi de là ! T’es chez moi ici. Dégage.
Jeliza.rose
Tss !

Je me tourne vers la personne qui m'a interpellée, le regard mauvais.
Elle était pas censée être abandonnée, cette bâtisse ? C'est quoi ces gens qui entretiennent pas leur maison ?
Puis je vois l'allure générale, et change d'avis. C'est très possible qu'il soit en train de me mentir en fait.

Pour cacher un truc, pour avoir la paix, ou pour m'embêter.
N'empêche que, je suis la plus proche de la grille.
N'empêche que, quand on est mendiant et qu'on a pas de force, on acquiert un truc essentiel pour survivre. La vitesse. Celle de tailler la route quand y a des ennuis.

Sauf que là, je prends une décision. Je l'avais déjà prise avant, remarquez.
Si un jour, je veux être respectée, je peux pas me contenter de fuir tout le temps. Faut que je m'impose. C'est que j'ai onze passés, un jour, j'aurais mes premiers sangs, et je serai une femme.

Je crache au sol et provoque le gars. Il semble venir du même monde que moi, il va pas se contenter d'écrire au prévôt ou de me faire une leçon en étant gentil.

Chez toi ? Y a même pas de verrou !
Si t'es chez toi, t'auras pas de mal à me retrouver !


Je termine ma phrase en même temps que mon élan est pris, et je cours à toute allure dans la maison. Qu'il tente de m'attraper !
Et si je m'en tire bien, faudra que je pense à cadenasser tout ça.

_________________
--Cocteau


L'importune n'est qu'une gamine. Des comme ça, le Cocteau, il en a déjà maté plein. Les gosses à la dérive, les petites frappes sans le sou, les chiards à la morve au nez, ça pullule à la Cour des Miracles et Cocteau s'est fait chef de tout ce petit monde.
Celle-là n'y échappera pas.
Et pourtant, elle ne semble pas avoir peur de lui. Pire que cela, elle le provoque.


- Un verrou ? interroge-t-il l'air dédaigneux. Et pourquoi faire ? Si j'te dis que t'es chez moi, Cocteau, Coupeur de Bourses, ça suffit..Tu décampes et pis c'est tout !

Mais la gamine a déjà filé, se souciant peu de ce qu'il raconte.

- Eh sale vermine ! Tu vas m'payer ça ! crie-t-il, le regard mauvais.

Il lui courrait bien après mais la finaude a bien vite détalé. Et puis, il est grand maintenant, il a passé l'âge de jouer au chat et à la souris. L'orphelinat vétuste recèle de bien trop de planques pour qu'il perde son temps précieux à la recherche d'une mioche.
Non, le plus important pour l'heure, c'est le butin. Il ne faut surtout pas qu'elle le déniche. Il s'occupera d'elle une fois qu'il aura mis son petit trésor à l'abri.
D'un pas pressé, il s'engouffre lui aussi dans les vieux bâtiments de l'orphelinat, jetant un coup d'oeil à droite à gauche, autant pour débusquer l'intruse de sa cachette que pour vérifier qu'elle ne le suit pas.
Une fois, à la porte des cuisines, tel un loup aux aguets, il entre prudemment, esgourdes tendues et oeil inquisiteur.
La gamine ne semble pas être venue jusque là...
Poppie


Poppie y revenait sans cesse. À la cour des Miracles.
Elle avait beau voyager, revenir aux lieux où elle avait habité, c'était toujours là que ses petons nécrosés la conduisaient. Il fallait croire que malgré tout, c'était son foyer, parmi les malades et les égarés.
Cette fois, elle était juchée sur le dos de son âne, cette immonde bestiole poitevine gentiment surnommée Ta-gueule-bourrique. Ses pieds ladres étaient désormais trop tordus pour une longue marche et elle espérait qu'un miséreux voit en l'animal la perspective d'un bon repas. Histoire de s'en débarrasser pour de bon.

La lépreuse se laissa lourdement tomber à terre avec une grâce des plus inexistantes et, pudiquement, remis en place ses bandages. Ils lui couvraient les membres et une partie du visage, dissimulant aux yeux du monde plaies et nodules.
Elle avait entendu des voix, des cris, du côté de l'ancien orphelinat où elle comptait passer la nuit et n'avait pas envie d’exhiber ses stigmates.
Laissant sa bourrique à l'arrière, dame Pustule s'approcha de l'entrée du bâtiment. Et serra avec précaution son bâton de marche entre ses doigts emmaillotés.


Ohé ! Y'a quelqu'un ?

Voix rauque, comme celle qu'aurait un pendu sortit d'outre-tombe.
Malgré l'appréhension et le semblant de politesse que la Gargouille y mettait, elle n'avait pas un timbre des plus rassurants.


J'voudrais pas déranger, hein. Si vous êtes en train d'assassiner quelqu'un ou quoi que ce soit d'autre, je m'en vais, pas d'inquiétude. Et j'aurais rien vu, j'vous jure.

Ben quoi ? On savait jamais dans quel pétrin on allait tomber aux Miracles, dès qu'on faisait un pas de travers.
Il valait mieux se montrer prudent. Même si l'entrée en matière poppiesque n'était peut-être pas très futée si en effet quelqu'un était en train d'ôter la vie à un semblable...

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Vous trouvez qu'une lépreuse ferait du dernier chic dans vos RP ? MP !
--L.epouvantail
Que la nuit tombe, et avec elle sa pluie diluvienne.
Que les pires humeurs s'abattent sur cette trainée Parisienne.
Amère traitresse au souffle rance, à l'étrange goût de reviens-y.

Ils finissent tous par y revenir, à la Cour des Miracles. Tous autant qu'ils sont. Même lui, l'Épouvantail, avec sa gueule lacérée. Le pire foyer au monde ? Ouais, mais foyer quand même. La lie du royaume s'y retrouve, assoiffée, affamée, en quête de quelque masure où s'abriter, ou de malheureux à la bourse généreuse s'étant aventurés trop loin. On t'offre le gîte, pas le couvert, mon gars ! Débrouilles-toi avec ça.

Et cette nuit, alors que des nuages noirs s'approchent à grand pas, l'Épouvantail cherche asile. Son couvre-chef défraichi masque des yeux gonflés et injectés de sang. Il est déjà trop tard pour dissimuler les nombreuses cicatrices qui juchent son visage, son corps. Affaire impossible et déjà classée. Quel homme hideux ! Monstre ! Démon ! disaient-ils. L'Épouvantail, c'est de là qu'il tire son surnom. Recousu des pieds à la tête. Or messire l'Épouvantail n'a plus toute sa tête. C'est pour ça qu'il chante à tue tête :


« A minuit tous les soirs, le peuple de paille s'éveille pour une heure... et ils doivent chercher pitance ! »

Non loin, à une dizaine de pas à peine, se dresse l'Orphelinat Ste Catherine. Son portail jadis imposant n'est plus. Rouillé, à l'agonie. Les éclats de rire se sont tuts ; et cette vieille dame esseulée semble en manque de compagnie. L'Empaillé continue donc sur sa lancée :

« A la fin de l'Heure Maudite, si tu n'entends pas la cloche, c'est que les carottes sont cuites ! »

Torrent de rocaille qu'est sa voix. A l'image de son propriétaire. Et une autre d'outre-tombe planquée dans l'ombre y fait écho. Parlerait-on d'un assassinat ? Il court, il court, l'épouvantail du bois joli ! Il veut voir ! Il veut savoir ! En r'tard, en r'tard, toujours en r'tard pour les festivités. Et c'est là, une fois arrivé devant les portes de l'établissement, qu'il déchante totalement. Si bien qu'il en perd sa voix, et son sourire sardonique. Ni sang ni meurtre ; rien qu'une silhouette emmaillotée s'accrochant à un bâton. Dieu qu'elle est laide, ainsi fagotée ! Mais c'est une... une semblable ! Pas croyable ! Pour la première fois de sa vie, l'Épouvantail a l'impression de faire face à sa propre laideur. Il se met à bégayer, tout pataud qu'il est.

« B...b...bons...ssoiiiir »

On dirait qu'il croasse, comme ses seuls et uniques amis les corbeaux.

« Vo...vous n'de...devr...vriez pas appel...ler au, au meurtre... ma, ma... jo... liiiie »

S'il la trouve jolie ? Un peu. Beaucoup ? Passionnément ? A la folie ? NENNI !

Mais allez quoi, c'est pas tout les jours qu'on tombe nez à nez avec aussi hideux que soi. Ça force le destin, et la franche camaraderie ces choses-là. Même pas peur, l'Épouvantail ! Que pourrait-il perdre, si ce n'est une tête qu'il n'a déjà plus ?
Jeliza.rose
Je suis perdue.
C'est qu'elle est grande la maison.
Puis j'ai tenté de courir façon chat. Un coup à droit, un coup à gauche, puis je me faufile sous une rampe d'escalier, puis j'y grimpe à reculons... si avec ça il arrive à me suivre le type de tout à l'heure, c'est qu'il est super fort.

Mais du coup, ben voilà. Je suis perdue. Alors je fais comme on m'a toujours dit dans ces cas-là.. toujours suivre le même mur !
C'est après avoir marché deux minutes -hé ouais, tout ça-, que je remarque une fenêtre... Ah, d'un coup d'oeil, je me rends compte que je suis à l'étage.
Peut-être que si je l'ouvre, je pourrais voir dehors et me repérer..

Ah. Donc je suis pas loin du portail. Et il n'y a plus le mendiant de tout à l'heure. Par contre, y a un couple.. j'arrive pas à bien les voir.. hmmm...
Je plisse les yeux et je penche la tête, pour essayer de mieux regarder.. mais avec la nuit qui tombe, c'est pas facile.

Bon, tant pis, je vais les faire fuir.
Je prends une grosse voix et je crie.

***

Ce fut donc une voix fluette qui sortit de la bâtisse.

***


Hé les amoureux ! Allez vous bécoter ailleurs que devant ma maison !

C'est vrai quoi. C'est pas un lupanar ici.
_________________
Poppie


Un bruit. Une voix. Aussi hideuse que la sienne, même.
La lépreuse se retourna d'un bloc, tendue. Jaugea l'homme d'un œil hautain.
Elle n'était pas bien grande, la Dame Pustule, et voûtée à force de se courber sur son bâton, de baisser les yeux pour ne pas se faire latter au passage des bonnes gens. Mais qui entretenait un ego si démesuré que le sien pouvait regarder de haut un géant. Certes, l'homme n'avait rien d'un géant, plutôt d'un... Hum. Difficile à dire. Était-ce un homme, au moins ? Que lui était-il arrivé ? Ce n'était pas la lèpre. Poppie en reconnaîtrait les symptômes les yeux fermés. Là... C'était comme si on avait recousu la victime d'un tueur fou.
La Gargouille ne prit pas la peine de masquer la grimace qui naissait au coin de ses lèvres grumeleuses : il devait en avoir vu d'autres de toutes façon.


Bonsoir.

Grincement sec.
L'autre lui causait comme s'ils avaient gardé les porcs ensemble et elle n'aimait pas ça. Voilà qu'il lui donnait du ''ma jolie''... S'ils partageaient tous deux une laideur certaine, ça n'autorisait pas une telle familiarité !
Plusieurs années dans la rue n'avaient pas effacé toute une vie d'austères manières. La bête était restée très mijaurée.
Puis, comme elle ne pouvait s'empêcher de répondre, la face crevassée d'un sourire :


Désolée d'vous avoir donné de faux espoirs. Mais c'est p'têt pas encore trop tard pour un bon meurtre. On pourrait s'entre-tuer ?

Ses yeux gris pâle, dernier reflet de son humanité passée, glissèrent jusqu'au braillard planqué dans le bâtiment. Une voix fluette comme celle-là... Ça ne pouvait être qu'une enfant.
Après avoir longtemps essayé de se persuader du contraire, l'évidence était là. La marmaille était la plaie purulente de la société, une engeance à côté de laquelle violeurs, tueurs, maquereaux et dégénérés passaient pour des agneaux.


Ou tordre le cou à cette bécasse.

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--Cocteau


Dans les cuisines de l'orphelinat.

Pas de mioche en vue.
Cocteau allait pouvoir mettre son magot à l'abri.

Les cuisines de l'orphelinat avaient été dévastées comme le reste. Les araignées régnaient en véritables maîtresses des lieux et quelques rats grignotaient des restes de victuailles jonchant le sol, fruits avariés ou légumes en décomposition, qui répandaient leur puanteur se mêlant à l'humidité des lieux.
Dans l'âtre couvert de suie, résidaient de vieilles braises que Cocteau ravivait les soirs pluvieux lorsqu'il se réfugiait encore à l'orphelinat.

Le jeune mendiant à peine pubère se glissa jusqu'à la cheminée imposante et décrocha de la crémaillère un lourde marmite d'airain.
Il y retira promptement une grosse bourse qu'il ficela ensuite à sa ceinture.
Ce soir, pour fêter ses nouvelles fonctions, il se ferait un festin digne des rois !

A l'entrée de l'orphelinat.

Son butin planqué sous sa cotte élimée, Cocteau était vite ressorti de la bâtisse, oubliant même la drôlesse qui s'y était engouffrée quelques instants plus tôt.
Il faisait presque nuit mais le mendiant se dirigeait fort bien, habitué aux promenades nocturnes dans les venelles de la capitale. Il était comme un loup, se déplaçant toujours aux aguets, le regard vif et le pas silencieux.
Alors qu'il s'approchait à pas feutrés du portail, longeant le mur de l'enceinte de l'orphelinat, il discerna rapidement les deux ombres.

Humm se dit-il, qu'est-ce qu'ils ont tous à rappliquer par ici ?

Il s'approcha pour mieux voir, s'accroupissant pour ne pas se faire repérer. Ils avaient l'air de deux vieux débris, comme il en croisait souvent à la Cour des Miracles. Rien qui ne vaille la peine de trembler. Il allait sortir de l'ombre lorsqu'il entendit la voix de la sale môme. Il se retourna et la vit postée fièrement à une fenêtre de l'étage.

Devant SA maison ??

Elle se prenait pour qui celle-là ? Oser s'approprier ce lieu qui lui servait parfois de refuge ?
Il allait vite lui faire passer l'envie de s'exhiber ainsi, chez LUI.
Cocteau se présenta alors au beau milieu de la cour, et leva un doigt menaçant vers la fille.

Toi, la maraude ! Descends de là ! J't'ai déjà dit qu'ici c'est chez moi !

Et se tournant vers les deux autres, à voix basse.


- ça vous dit de m'aider à foutre la trouille à cette gamine ?
Jeliza.rose
Oh non ! Il est copain avec les deux ! Il leur parle et tout. C'est sûr que comme ça, ils vont pas avoir envie de partir...

Mon premier réflexe est de me baisser pour disparaître de leur vue.
Mon second, parce que quand même, je vais pas me laisser faire, c'est de me redresser de nouveau et de tendre le poing.


Jamais vous arriverez à me faire partir! Jamaaaaaais !

Puis je m'engouffre à nouveau dans la maison, en allant vers le plus haut possible.
_________________
--L.epouvantail
Glaciale lépreuse avec du cran qui lui glace le sang. Ah, les femelles ! Un simple bonsoir aux allures de vif poignard qui vous fout de force les pieds sur terre. Pas d'place pour la sympathie. Ça lui rappelle un crédo bien connu : on est p'têtre semblables, mais on vient pas du même monde alors marche à l'ombre. Pour sûr que le R'cousu s'en souviendra la prochaine fois. Si prochaine fois il y a. La mémoire, c'est tout ce qu'il lui reste, à l'Épouvantail au coeur de paille : il s'embrase vite, s'éteint lentement. Il avale sa salive, cherche à reprendre contenance. Sous son grand chapeau se dessine un rictus atrocement nerveux ; il va répondre quand une voix enfantine retentit dans la nuit.

Sursaut. L'homme fait un pas en arrière pour lever le nez vers la fenêtre suspecte. De la marmaille : cerise sur le cadavre !
Ah, si l'Épouvantail avait un soupçon d'amour propre, il lui dirait que non, ils sont pas amoureux pour un pécos...
Mais non. Voilà déjà bien longtemps qu'il se fout de la perte de ce dernier comme de sa première paire de braies volées.

Là encore, l'monstrueux ouvre le bec pour causer. Mais un troisième acteur fait son entrée. C'est pas bientôt fini, oui ?! On entre comme dans un moulin ici ! Depuis quand on suspend l'temps d'parole des Affreux ?! ... Du coup, il opine aux deux propositions. D'abord lui faire peur, ensuite lui tordre le cou ; il retient. L'idée semble bien juteuse. Ça lui va.

Il devance les deux autres et lance d'une grosse voix :


« Tu vas regretter de nous avoir dérangé, Gamine ! »

Première victoire : avoir réussi à en placer une.

Il décoche un clin d'oeil aux compères ; mais ça doit pas s'voir... vu l'obscurité, et le chapeau. L'intention était quand même là les gars.
Et d'un pas des plus lourds, il franchit le porche puis pénêtre dans la bâtisse abandonnée, s'armant d'une planche moisie au passage.
Il grimpe deux à deux les marches de l'escalier branlant, à l'affût : direction le dédale de couloirs du premier étage.
Poppie


Marauds de tous horizons, certes, mais qu'une cause réunissait : faisons taire la gamine et nous aurons la paix.
Parfait. Dame Pustule approuvait, applaudissait de chacun de ses nodules. C'était l'un des divertissements qu'on ne pouvait apprécier correctement hors des endroits comme la Cour.
Un sourire franc, aux dents trop blanches, à peine teinté de défiance envers les compagnons que le hasard avait placé sur sa route, crevassa le visage ladre.
Une morte revenue à la vie et, mieux encore, en enfance.


Et bien allons.


La voilà qui, d'un pas lourd, traînant, emboîtait le pas au recousu.
Pas très discrète, ceci dit, avec son bâton qui cognait durement contre le son et faisait résonner les pierres de la bâtisse silencieuse.
Aucune chance pour la lente Gargouille d'attraper la mioche si leste avec tout ce boucan. Qu'importe. L'un des deux hommes sera sans doute plus vif qu'elle. Le principal est de participer.


Divisons-nous,
proposa-t-elle. On aura plus de chance de lui poser la patte dessus. C'est grand ici, autant de cachettes pour un p'tit rat de son espèce...
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--Cocteau


Et alors que le monstrueux s'était déjà engouffré à l'intérieur de l'orphelinat, la pustuleuse proposa à chacun de se séparer.

Bonne idée, l'hideuse. J'm'en vais de ce pas passer par derrière. Des fois qu'elle aurait l'idée de se carapater par les jardins.

Et sans même attendre la réponse de la lépreuse, Cocteau disparut dans l'obscurité, longeant le long bâtiment délabré. A l'arrière du bâtiment, la désolation des lieux était à son comble. La végétation s'était sauvagement mise à pousser en tout sens et Cocteau eut bien du mal à se frayer un passage jusqu'à la petite porte menant aux offices de l'orphelinat.
A profusion de griffures de ronces sur les bras et le visage, le mendiant répondait par un foisonnement de jurons grossiers.
Et lorsqu'il pénétra enfin dans l'enceinte de l'orphelinat, l'adolescent apparut encore plus ébouriffé qu'auparavant et la face zébrée d'écarlates estafilades.

Cocteau était un garçon teigneux. Et ce soir-là, la hargne avait rapidement supplanté l'allégresse d'avoir été félicité par le grand Coësre.
Son regard mauvais envahissait la pièce attenante à la cuisine et d'un pas furieux, il s'engagea dans le petit escalier de service qui menait à l'étage.

S'il la chopait, l'importune, elle allait payer le prix fort ! On ne dérangeait pas Cocteau impunément !
Jeliza.rose
Qu'entend-on, dans les escaliers de la bâtisse ? Qu'entend-on, dans les pièces sous les combles, d'où tombe la poussière ?

Des bruits de pas légers, de petits bruits pour qui a l'ouïe fine.
La plupart, accompagnés de petits couinements de rats, mais quelque part, quelque part, pour qui est assez près.. une chanson.


Qu'allons-nous faire d'un baleinier ivre,
Tôt le matin ?
Hmmm Hmm..
Le bourrer dans un sac et le balancer,
Tôt le matin,
...
En nourrir les rats affamés pour le dîner.
Hmm, hmmhmm, hmm...


Je me suis dépêchée en les voyant se séparer. Je suis loin d'être idiote, des adultes qui s'amusent à me suivre quand je les nargue, c'est bizarre. C'est même très très bizarre.
En général, on me râle dessus et puis on s'en va. Ou on hurle et on me court après, et on s'essouffle. Et on s'en va.
Mais on reste pas calme pour venir ensuite dans la maison.

Alors j'ai réfléchi. Ca va que je cours vite et que j'avais déjà de l'avance en étant à l'étage quand ils étaient tout en bas.
Les combles, ça sert soit à rien, soit à mettre le blé dedans, soit à servir de débarras. Comme on est en ville, j'étais à peu près sûre de pas y trouver du blé. J'ai eu peur qu'ils mettent et qu'ils se servent plutôt de la cave, ceux qui étaient là avant. Mais comme je vois des objets qui servent à pas grand-chose, je pense qu'ils y mettaient plutôt la bouffe. Ou des cachots. C'est vrai que c'était un Orphelinat, on sait pas ce qu'il s'y passe dedans. Des trucs qui font peur en tout cas.

Bon, je vois les lucarnes au dessus des pannes (poutres), pas de souci.. je sais pas si les toits communiquent ou pas.. Même s'il y a un mètre pour sauter, ça m'arrange pas trop..
Bon, avant toute chose, faut que j'entasse les trucs pour atteindre la lucarne. Et que je trouve du tissu.

_________________
Poppie


La lépreuse acquiesça aux paroles du jeune maraud. Bien. S'il faisait les jardins, elle passerait au peigne fin...
Tiens, quelles pièces allait-elle fouiller, d'ailleurs ? Où risquait de se planquer la gamine ? À l'étage, probablement, si elle ne passait pas par les jardins.
Poppie releva sa lippe grumeleuse en une vilaine grimace. Pas envie de se farcir la grimpette des escaliers avec ses pattes folles, la Gargouille. Trop la flemme.

Elle choisit donc de se traîner un petit moment au rez-de-chaussée, paressant de salle en salle.
Passer un doigt tordu sur un meuble pour en voir s'envoler la poussière, donner du pied dans une marmite abandonnée qui gisait là, observer la décomposition d'une poupée de chiffon qui jadis avait été la richesse d'une morveuse...
Et... et c'est dingue ce qu'on se fait chier, là, à lambiner dans cette grande carcasse toute morte, à l'atmosphère chargée de saletés qui faisaient éternuer.
L'exploration, c'est nul. Promettre une fin longue et douloureuse à une pauvre môme, c'est mieux.
Les mirettes ladres se levèrent au plafond moribond. Allez, tant qu'on y est...

Lentement, lourdement, sûrement, dame Pustule s'engagea dans les escaliers.
Au-dessus de sa tête, des bruits discrets, furtifs. Des souris ? Ou bien ?


Tu es là, petit rat ? J'espère que tu sais voler... Tu pourras pas grimper plus haut qu'le toit.

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