Flex
- Qualis pater, talis filius
« Tel père, tel fils. »
Enguerrand Mirandole avait invité son second enfant, le premier fils, Madenig à la rejoindre dans la baronnie du Fleix. Tout était une question de symbole : les deux hommes foulèrent la cité de la baronne du Fleix, ci-nommée Luna de la Mirandole, grande soeur de Madenig et premier-né de Enguerrand.
Madenig s'était toujours comporté par le petit canard noir de la famille. Il n'approchait pas l'aberration ni le mutant, mais il résultait des gênes provocateur de son père et anti-autoritaire de feue sa mère, Elena Liana Zaltana. Une gitane qu'il avait épousé pour se remettre de la douleur du décès de sa première épouse, feue Bertille, la mère de Luna. Bien sûr, le borgne reconnaissait que l'absence de mère jouait dans la fortification du caractère de ses enfants. Mais en dehors de cet amour maternel omis, il n'en restait pas moins, à sa grande surprise, un père aimant sa descendance. Mais Madenig reflétait vraiment le côté obscur de son père. Il cherchait forcément à attirer l'attention de celui-ci à travers toutes ses bêtises. S'en voulait-il de quelque chose ? Il se punissait lui-même à s'attirer les foudres de son père.
L'histoire se passe sur le pont du Fleix. A gauche de la rive se situe le port économique et fortifié, refait d'il y a quelques années. La Dordogne est riche en produits locaux et l'activité économique principale de cette ville tournait autour de ce port. Enguerrand en avait relancé l'économique quelques années plutôt. C'était aussi, le meilleur moyen de sécuriser ses terres par voies fluviales. A droite, la ville du Fleix. Le centre était bercé par la culture des vignobles et leurs citoyens séculaires. Si Mussidan était la capitale du duché du Mussidanais, le Fleix était la genèse de l'histoire de Enguerrand Mirandole. C'était là où tout a commencé.
Hissé sur son destrier, il s'arrêtait sur le pont du Fleix en s'approchant de la rambarde pour inviter son fils à en faire autant. Les gens s'inclinèrent au passage du seigneur. Enguerrand posa son regard à l'horizon, et pendant leur cavalcade il prépara un discours de moral. Le ton se voulu humble, et patriarche.
« - Madenig. Mon fils, dit-il sans le regarder. Enguerrand semblait avoir trouvé la paix intérieure et il voulait en montrer les bienfaits à son fils. N'oublies jamais d'où tu viens. Si tu ne sais point où tu vas, alors retournes sur la terre de tes aïeux. Tu es mon deuxième enfant et mon premier fils. Il fit une pause. Tu ne peux point vivre ta vie en provoquant chaque jour le nom que je t'ai donné. Tu es mon sang et ma chair. Un jour Madenig, tu devras enseigner à tes enfants les valeurs de notre famille. Je te montrerais les étoiles ce soir, car mon grand-père veille sur nous. Il est là-haut, mon père me l'a montré. Quand je veillerais sur toi, tu devras montrer à tes enfants que je serais là aussi. »
Le discours se voulait émouvant surtout pour attirer l'attention de son fils. Enguerrand eut beaucoup de mal à lui dire qu'il sera repris par la Terre et que ce jour, son père ne sera plus là, ni pour le complimenter, ni pour le rappeler à l'ordre. Ce sera à ce moment précis que Madenig remplacera son père, et qu'il devra épauler ses frères et soeurs du chagrin du départ égoïste de leur père.
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