Flex
Musique d'ambiance
Enguerrand Mirandole voulait se réserver le chef des parias pour lui tout seul. Il avait l'intention d'en terminer une bonne fois pour toute. Un duel sur l'honneur, voilà ce qu'il attendait. Ils tombaient comme des mouches. Kaja et Jeliza étaient devenues des messagers de la mort. Elles venaient de répandre le crime sur le pont du Fleix. Émissaires de la Fin, elles faisaient tournoyer leurs armes telles des sabres séculaires qui transpercent sans difficulté la chair corrompue des hommes-bannis. Malgré la furie qui aveuglait Kaja et blessa l'un d'entre eux, elle restait néanmoins une bonne alliée. Le borgne irait les questionner sur leurs identités. Il leur devait une fière chandelle. Mais avant cela, il fallait terminer le travail à jamais.
Le retour de Madenig donna le coup de grâce à l'autre survivant. Son fils venait de donner la charge. La lance transperça de part et d'autre le corps cadavérique d'un Né-Blanc. Enguerrand ressentit de la fierté. Même si il avait voulu écarter son fils pour le protéger, il n'en restait pas moins digne de sa bravoure. Il avait belle allure son fils, sur son destrier et en hurlant sa motivation. De plus, Luna venait d'être avertie ; et la garde arriverait sous peu. Madenig Mirandole venait de répondre à tous les détails dont il fut chargé d'exécuter par son père. La garde arriverait en retard, certes, mais elle arrivera après la bataille. Cependant, à trop s'avouer vainqueur, Enguerrand se fit cueillir le flanc par un cimeterre.
« - HA ! Chien ! Hurla-t-il en s'écroulant sur les genoux au sol. Il se redressa immédiatement avec une rage folle et en se retournant pour voir le visage de son assaillant. Il s'agissait du chef des Nés-Blancs. Enguerrand cracha du sang. Cela ne faisait que le réconforter dans ce qu'il pensait de lui. Ce dernier était incapable d'affronter quelqu'un de face. Enguerrand avait les pieds gelés. Il serra si fort son épée qu'il entendit le cuir du pommeau craquer sous la pression. Son visage fut marqué par la haine. Plus jamais on ne s'en prendra à ses enfants. Ses muscles du bras se crispèrent. Le coup d'estoc perfora le buste du dernier paria vivant. C'était la fin. Enguerrand lui tenait l'épaule pour lui enfoncer davantage sa lame dans ses tripes. Mais la garde de l'épée l'empêchait d'aller plus loin. Les regards des deux hommes se croisèrent une dernière fois. Le borgne eut le visage qui tremblait sous l'effort physique réalisé. Il lui susurra à l'oreille : tu es bannis à jamais du royaume de la Terre. Aussitôt, Enguerrand retira avec violence son épée du corps du paria qui tomba à la renverse. Du sang et des entrailles giclèrent brutalement en dehors du ventre de défunt Né-Blanc.
Enguerrand fut apaisé. Cependant, il ne savait pas si c'était l'effet d'être apaisé par la disparition définitive de la menace, ou bien du sentiment de victoire, mais sa main lâcha son épée. Elle chuta sur le sol dans un bruit métallique et suspect. Ses mains devenaient froides.
Victoire mes amis ! Lança-t-il pour célébrer leur fait d'armes à tous. Alors qu'il se jetait avec précaution sur la rambarde du pont, il aperçut du sang couler de son propre flanc. La chaleur était réconfortante. Une sensation qu'il connaissait bien l'envahissait. Enguerrand souriait bêtement, et, adossé contre la pierre froide du muret du pont, il se laissa glisser jusqu'au sol. Son souffle devint rauque. Victoire ! Sa main venait chercher l'ampleur de la plaie. Celle-ci savérait être plus profonde qu'il ne l'avait pensé. En effet, le coup du cimeterre lui avait tranché les muscles de la hanches et deux côtes furent brisées. Lhémorragie ne s'arrêterait pas. Une bise lui caressait les joues bleuâtres. Son ventre était chaud et rouge à cause du liquide sanguin qui imprégnait en masse tous ses vêtements.
In manus tuas commendo spiritum meum. * »
Son corps ne répondait plus à aucun ordre de sa tête. Enguerrand observait son fils lorsqu'un voile s'interposa sur sa vue. Sa paupière se referma.
* « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Derniers mots de Jésus sur la croix, selon l'Évangile de Luc.
_________________
http://flexrr.tumblr.com/
Enguerrand Mirandole voulait se réserver le chef des parias pour lui tout seul. Il avait l'intention d'en terminer une bonne fois pour toute. Un duel sur l'honneur, voilà ce qu'il attendait. Ils tombaient comme des mouches. Kaja et Jeliza étaient devenues des messagers de la mort. Elles venaient de répandre le crime sur le pont du Fleix. Émissaires de la Fin, elles faisaient tournoyer leurs armes telles des sabres séculaires qui transpercent sans difficulté la chair corrompue des hommes-bannis. Malgré la furie qui aveuglait Kaja et blessa l'un d'entre eux, elle restait néanmoins une bonne alliée. Le borgne irait les questionner sur leurs identités. Il leur devait une fière chandelle. Mais avant cela, il fallait terminer le travail à jamais.
Le retour de Madenig donna le coup de grâce à l'autre survivant. Son fils venait de donner la charge. La lance transperça de part et d'autre le corps cadavérique d'un Né-Blanc. Enguerrand ressentit de la fierté. Même si il avait voulu écarter son fils pour le protéger, il n'en restait pas moins digne de sa bravoure. Il avait belle allure son fils, sur son destrier et en hurlant sa motivation. De plus, Luna venait d'être avertie ; et la garde arriverait sous peu. Madenig Mirandole venait de répondre à tous les détails dont il fut chargé d'exécuter par son père. La garde arriverait en retard, certes, mais elle arrivera après la bataille. Cependant, à trop s'avouer vainqueur, Enguerrand se fit cueillir le flanc par un cimeterre.
« - HA ! Chien ! Hurla-t-il en s'écroulant sur les genoux au sol. Il se redressa immédiatement avec une rage folle et en se retournant pour voir le visage de son assaillant. Il s'agissait du chef des Nés-Blancs. Enguerrand cracha du sang. Cela ne faisait que le réconforter dans ce qu'il pensait de lui. Ce dernier était incapable d'affronter quelqu'un de face. Enguerrand avait les pieds gelés. Il serra si fort son épée qu'il entendit le cuir du pommeau craquer sous la pression. Son visage fut marqué par la haine. Plus jamais on ne s'en prendra à ses enfants. Ses muscles du bras se crispèrent. Le coup d'estoc perfora le buste du dernier paria vivant. C'était la fin. Enguerrand lui tenait l'épaule pour lui enfoncer davantage sa lame dans ses tripes. Mais la garde de l'épée l'empêchait d'aller plus loin. Les regards des deux hommes se croisèrent une dernière fois. Le borgne eut le visage qui tremblait sous l'effort physique réalisé. Il lui susurra à l'oreille : tu es bannis à jamais du royaume de la Terre. Aussitôt, Enguerrand retira avec violence son épée du corps du paria qui tomba à la renverse. Du sang et des entrailles giclèrent brutalement en dehors du ventre de défunt Né-Blanc.
Enguerrand fut apaisé. Cependant, il ne savait pas si c'était l'effet d'être apaisé par la disparition définitive de la menace, ou bien du sentiment de victoire, mais sa main lâcha son épée. Elle chuta sur le sol dans un bruit métallique et suspect. Ses mains devenaient froides.
Victoire mes amis ! Lança-t-il pour célébrer leur fait d'armes à tous. Alors qu'il se jetait avec précaution sur la rambarde du pont, il aperçut du sang couler de son propre flanc. La chaleur était réconfortante. Une sensation qu'il connaissait bien l'envahissait. Enguerrand souriait bêtement, et, adossé contre la pierre froide du muret du pont, il se laissa glisser jusqu'au sol. Son souffle devint rauque. Victoire ! Sa main venait chercher l'ampleur de la plaie. Celle-ci savérait être plus profonde qu'il ne l'avait pensé. En effet, le coup du cimeterre lui avait tranché les muscles de la hanches et deux côtes furent brisées. Lhémorragie ne s'arrêterait pas. Une bise lui caressait les joues bleuâtres. Son ventre était chaud et rouge à cause du liquide sanguin qui imprégnait en masse tous ses vêtements.
In manus tuas commendo spiritum meum. * »
Son corps ne répondait plus à aucun ordre de sa tête. Enguerrand observait son fils lorsqu'un voile s'interposa sur sa vue. Sa paupière se referma.
* « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Derniers mots de Jésus sur la croix, selon l'Évangile de Luc.
_________________
http://flexrr.tumblr.com/