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[RP] Les loups sont entrés dans Murat

Praseodyme
Des loups. Ils se déplacent en meute, furtifs, rôdant autour des villes grasses, furetant, reniflant, toujours méfiants, guettant l’occasion, ne frappant qu’à coup sûr, bondissant dans la faille laissée béante par une proie toujours trop confiante. Vous ne les aviez pas vus venir. Aujourd’hui, ils sont là. Dans vos murs, dans vos celliers, dans vos greniers, dans vos coffres, dans vos lits.

Des carnassiers. Ils sont maigres, efflanqués, leurs corps secs et noueux sont zébrés de longues cicatrices. A l’un il manque un œil, à l’autre quelques doigts. Ils sont cruels, impitoyables envers tout ce qui n’est pas leur Clan. Ils ne craignent ni rien ni personne, n’ont poinct d’effroi envers quiconque. Ils ne se reconnaissent ni Dieu, ni Roy, ni Maistre. Ils traitent le Très-Haut comme égal, ils dédaignent le Sans-Nom. Et que ces deux derniers prennent grand soin de garder Leur bourse et Leur gorge à l’abri de leurs pattes griffues.

Ils ne font poinct chez eux de différence entre les femelles et les mâles, leur férocité est égale, leur faim tout aussi grande, et craignez tout autant la morsure de leurs jeunes. Mais ils débordent d’un amour sans bornes pour ceux qui font partie de leur Famille, ils entourent leurs petits, leurs malades et leurs éclopés d’une protection sans faille.

Ils ont pour nom Corleone.

Praséodyme avait rejoint la meute à l’hiver précédent, alors que, famélique, elle courrait par les chemins gelés à la recherche de quelque vague forfait propre à assurer sa pitance. Le Clan l’avait accueilli, et en échange, à son service, elle avait offert son bras. C’est tout ce qu’elle possédait, mais il faut dire qu’elle mettait toujours grande ardeur à manier son gourdin, et qu’elle n’avait poinct son pareil pour écraser les têtes. C’était une personne simple, mais honnête et loyale envers qui la payait. D’aucuns, au langage châtié, appelleraient ça une mercenaire.

Elle gardait cependant toute liberté d’agir à sa guise en dehors de la Famille. Après la prise de Sainct-Aignan, au début de l’été, elle était revenue à ses amours premières, partant seule sur les chemins à la recherche de quelque heureuse rencontre. Elle avait musardé par le Berri et l’Auvergne, tranchant bourses et gorges au hasard des rencontres, satisfaite de se retrouver seule. Puis elle s’était remémoré une discussion tenue avec Enjoy Corleone, une des filles du Clan, dure comme un silex, qui menait avec fermeté la meute sur les chemins de la Gloyre. Rendez-vous à Murat, avait-elle dit, il y a de l’or à prendre, et de la renommée à se faire. Praséodyme avait opiné en silence.

Ce genre d’engagement se doit tenir quoi qu’il en soit. Par un beau matin de la fin d’aoust, Praséodyme s’était faufilée en ville, imitant en cela les membres de la meute. Ajustant son loup sur ses yeux, entre chien et loup, elle se déplaça à pas de loup jusqu’à la mairie. Une faim de loup la tenaillait, le vif désir d’aller tantôt hurler et danser avec les loups. Les défenseurs, trop peu nombreux, s’étaient jetés eux-mêmes dans la gueule du loup. L’assault allait être donné, car quand on parle du loup, on en voit la queue. A Murat, Corleone allait bientôt être connu comme le loup blanc …

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--Bidule_bidule
Les frères "Bidule" sont reconnus pour trainer là ou il ne faut pas, des vrais commères, ils répandent tous ce qu'ils peuvent entendre de droite à gauche.
    Hep! L'frangin t'as vu l'mairie de Murat est tombé.
    Ouep! Mais ça on l'savait déjà. On l'avait senti v'nir nous.
    T'as raison m'crobe, mais personne nous écoute, soit disant on colporte des conneries.
    Que veux tu l'frangin c'est l'vie, nous écout'rons l'prochaine fois.
    Dit! tu crois que l'Muratais vont s'bouger l'cul ou encore s'dorer l'pilule au soleil.
    Bein! Tu m'poses d'questions tordus touâ.
    oh bah moi j'm'tape c'est pour eux.
    Faut s'révolter qu'elle dit l'prévôt, t'écoute qu'dalle ou t'es sourd d'l'feuille.
    Ah? t'es pote avec l'Cerise première nouvelle.
    Mais non triple andouille, elle braille ça partout y'a même une band'role qui flotte.
    Ou ça? j'ai rien vu mouâ.
    B'del tu vas j'mais rien, remonte tes binocles.
    Ah ouais! l'pauvre elle s'agite pour rien, on d'vrait lui dire.
    S'rement pas la scène est risible tais toi et pr'fite.






Citation:
Muratais!

    Rapprochez vous de MissAnasthasia

      Reprenez votre maire à ses infâmes saletés.

        Prévôt Cerise
Gianni.pole
Calme et sérénité…Au bas des murailles de Murat, avant la tempête...Un petit groupe attendant l'Appel...

La prégnante paraissait large et même un œil peu averti pouvait voir à quel point le gros œuvre de maçonnerie avait été soignée, l’ensemble était harmonieux et surtout semblait solide.
Comme devait être toute cité fortifiée qui se respecte.
Murat la Haute, forge le respect, elle est bien fortifiée ! Forteresse bâtie dont la fonction première était de bloquer d’éventuels pillards.
Sur ses hauteurs, aucune armée ne pouvait s’approcher sans être vue.
Aucune armée mais pas les Corleone. La première raison en était que c‘était pas une armée, mais une famille, famiglia qu’ils disent en romain.
La famiglia est réunie, un genre de fiesta, un peu plus tendue, tous conscients de sa propre vulnérabilité.
Une histoire de nombre, leur avait souligné la meneuse.

Le môme soupire puis lève des yeux endormis vers le haut des murailles, à s‘en décrocher les cervicales.

C’est pas un peu haut ? Comment on fait ?
Stupido, on attend que les portes s’ouvrent, tu oublies que certains d’entre nous sont déjà dedans.
Le stupido, nommé Gianni Pole, gamin de quatorze ans, ne se contente pas d’un haussement d’ épaules, il rétorque vivement :
J’m’en doute mais n’en dit pas plus, serrant au plus près sa besace.

Et en cette attente figée et forcée, repart dans ses pensées…
‘Elle’ a vécu en cette cité, en est partie, et en est revenue…Faut pas lui en demander plus effort et il s’envole dans un état d’hébétude, essayant de se convaincre, de l‘imaginer en telle forteresse.
En cette présente nuit, la lune est radiante. Il lève les yeux pour l‘admirer et là, Là !
Là, il l’aperçoit. Par quelle sorcellerie ? Il se hausse sur la pointe des pieds. C’est bien elle, ce ne peut être qu’elle…Penchée et souriante au travers d‘une archère, faisant un signe de la main, sa chevelure flamboyante émergeante des entrailles de pierres…Il est sans voix…

Mais qu’est-ce que tu fous, caches toi !
Gianni Pole, les yeux embués, est plaqué rudement au sol. Une forte main le maintient au sol, ne l'a pas vu venir celle là.
Y’a un garde qui s’penche, tu veux qu’on nous trouve ? t’es vraiment bizarre le stupido. Entendit il railler dans son oreille.
L’alerte étant passée, la réalité en place, Gianni Pole se redresse doucement et se pose séant sur l’herbe humide.

Mortecouille, maudite saison... Marmonne le gamin, s’essuyant d’un revers de manche la face…
Fait froid, fait chaud. Ben, Alors ? Elle s’ouvre cette PU… de porte.

Nous sommes dans la nuit de 27 au 28 août de l’an de grâce, cachés en nombre, tous attendent moment propice, tous ?
Gianni Pole serre les poings, il lui a donné promesse posthume, il ira jusqu‘au bout, il en sera…

Et pour se donner meilleur contenance, il chantonne ces quelques vers :

As-tu vu la lune mon gars ? as-tu vu la lune de Murat…
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Tynop
On prend les mêmes et on recommence. Dernier pillage estival, et pourtant, il y a comme un parfum de vacances. C'est la quille !
Comme d'habitude, ils ont pénétré en ville sans éveiller les soupçons.
Comme d'habitude, ils sont resté discrets jusqu'à la tombée de la nuit.
Comme d'habitude, ils ont ensuite marché comme un seul homme jusqu'à la mairie.
Comme d'habitude, cette dernière est tombée sous les assauts du Clan. Une fois de plus, la milice n'a pas fait de poids, et les portes du bâtiment municipal s'ouvrent.

Les visages sont pour la plupart différents de ceux de Sarlat. La volonté, l'envie, la fougue, la hargne sont les mêmes. Et tandis que certains festoient, crient victoire, s'embrassent, et, pour les plus coquins, vont faire quelques cochonneries dans la mairie, le blondinet pose son auguste fessier dans un coin, sort précautionneusement vélin, encre et plume, et s'attelle à la rédaction de trois missives.


Citation:
À toi, Hulrika, bûcheronne et accessoirement juge du Bourbonnais-Auvergne
De moi, Tynop, pauvre vagabond itinérant, âme errante, pure, chaste et innocente.

Voilà presque deux mois que nos chemins se sont séparés. Tout d'abord, félicitations pour ton accession au poste de Juge. Je te vois déjà, avec une jolie tenue - par-là j'entends autre chose que les immondices que tu considérais comme des vêtements à Chinon - abattre avec force ton petit marteau, et hurler, avec ce sadisme qui te caractérise tant "Condamné à être pendu par le cou jusqu'à ce que mort s'ensuive !"

Comment va Moulins ? Les habitants sont toujours aussi stupides ? Et ton papi, le fameux Pator ?

Pour ma part, mes pas m'ont mené, guilleret et chantonnant, dans la belle ville de Murat. Quelle ne fût pas ma surprise d'apprendre, en me réveillant vers quatorze heure de l'après-midi, que la mairie était tombée aux mains d'un groupe de brigands se faisant appeler les Corleone ! Mais que fait la maréchaussée, Hulrika ? Je te le demande.

Il fait beau, le soleil brille, les oiseaux chantent, les miliciens agonisent, les coffres se vident. Triste histoire. La maire -Enfin, l'ancienne- est déjà en train d'afficher partout qu'il faut se révolter pour reprendre la mairie. Je crois qu'elle ne s'attendait pas à ce que son mandat prenne fin si tôt.

S'il te prend l'envie de passer par Murat, j'ouvre la bouteille de cette pourriture d'Irlandais pour la boire en ta compagnie. Mais je pense qu'en bonne juge, tu risques d'avoir du travail prochainement. C'est vrai, il faut veiller à mettre ces vilains brigands derrière les barreaux. Et puis l'envie de te coller un gnon me démange.

Bien à toi,
Tynop, con
nard de blond.


La première lettre est déposée, un sourire narquois étirant les lippes du vagabond qui s'empresse de s'emparer d'un deuxième vélin.


Citation:

À toi, Victoire Constance,
De moi, Tynop.

Plus de nouvelles depuis ton dernier courrier, dans lequel tu disais, je cite "j'ose espérer qu'il ne s'agit pas de NOTRE projet, avec Konrad."
Ce à quoi j'avais répondu que si l'envie nous prenait de prendre Murat, je n'allais certainement pas te demander la permission. Tu aurais dû répondre à mon invitation. T'aurais eu ta part. Mais qu'importe.

Comme je suis une personne qui a fait de la bonté son maitre mot, je te préviens pour t'éviter une marche inutile. Pas la peine de te diriger vers Murat. Tu trouveras les caisses vides. Le Clan Corleone a pillé la ville.
Et oui. Conclusion : Premier arrivé, premier servi.

J'ose quand même espérer (sympa, cette formule) que tu vas bien. Pour ma part, c'est mon cas. Ce soir, je dormirai les poches pleines.

Sans rancune,
Tynop, blondinet sans scrupules.



Avec une jubilation presque enfantine, le blondinet fait sécher le vélin à côté de son voisin, et entame un troisième courrier.

Citation:
À toi, Konrad Von Lungren, dict "le Fléau de Rennes" (t'as vu comme je te caresse dans le sens du poil ?)
De moi, Tynop, dict "Tynop"

Comment vas-tu ? Deux mois, et pas de nouvelles. Tu te trimballes toujours avec l’œuf mimosa ?

Je viens d'envoyer un courrier à Vic, mais, ne sachant pas si vous traînez toujours vos guêtres ensemble, je prends la peine de t'en envoyer un pour te prévenir : Pas la peine de ramener tes fesses à Murat, le Clan Corleone vient de s'en emparer.

Je sais. C'est sale. Mais ne m'en veux pas. Je me suis servi de ton dicton: Rien n'est sale quand c'est fait avec amour.
J'espère que tu te portes bien, que ce soit avec l’œuf mimosa ou avec la donzelle qui se trimballe avec un bout de bois en forme de phallus. Et si un jour, on venait à se croiser de nouveau, j'ouvrirai la bouteille de Finn pour l'occasion. J'ose espérer (décidément j'adore cette expression !) que tu partageras un verre en ma compagnie.

Bien à toi,
Tynop, pourriture de blond.


Après tant d'efforts de rédaction, notre blond préféré s'accorde un petit sieston matinal, envoie les courriers à son réveil, et s'en va récupérer sa part, se disant qu'il est bon d'être un enfoiré fini en ce bas monde.
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Sunburn
La veille, le Sénéchal qu'elle était devenu afin de remplacer à ce rôle, le Capitaine actuel, se trouvait en Murat. Un passage seulement, comme bien souvent, malgré qu'elle appréciait certains muratais.
La Blonde se hâtait de rentrer afin de retrouver sa petite meute, qui lui manquait terriblement. De plus, un anniversaire important se déroulerait sous peu. Celui des années passées auprès de son époux, son Complément comme elle le nommait souvent et ne pas être là ferait désordre. Il y avait des choses précieuses auquel elle tenait et sans surprise, sa famille était sa priorité absolue.
Cependant, la veille, elle avait longuement hésité à prendre la route, seule. Non par crainte d'une mauvaise rencontre. Cela ne lui avait jamais fait peur et qui plus est, les brigands qui se terraient dans les fossés l'évitaient comme la peste. Jusqu'à dernièrement, ou un couple de berrichons avaient voulu lui mettre une raclée et que malheureusement pour eux, elle n'était pas la proie facile escompté.

Au cours de la matinée, la nouvelle de la prise de Murat était annoncée un peu partout et elle fulminait en balançant quelques jurons.
Poussant un énième soupir, elle réfléchissait à la journée de la veille ou, comme à son habitude, elle aimait flâner en taverne quand le temps le lui permettait. Et hormis quelques instants passés avec des voyageurs et d'un nain, elle n'avait vu quiconque, excepté les muratais qui prenaient encore le temps de bavarder autour d'une chope. Nain qui gueulait d'ailleurs car sa fillotte Hulrika, en tant que Juge, venait de lui signifier qu'il croupirait quelques jours en prison. Pour une tentative de révolte justement.
Ou s'étaient-ils tous terrés afin de fomenter leur coup ? Un si grand nombre n'aurait dû passer inaperçu... Elle les imaginait au fond d'une bicoque dont la pourriture renseignait sur l'âge de la bâtisse et frémissait désagréablement en songeant aux odeurs qui devaient habiter ce lieu infâme. Ils pouvaient faire les fiers désormais alors qu'ils n'étaient finalement que des Rats et se considéraient comme des Loups. Un rire sarcastique et mauvais vint franchir ses lèvres. La Blonde détestait les rongeurs et leurs yeux vitreux. Sans compter les maladies qu'ils transportaient avec eux. Saleté de nuisibles qu'il faudrait éradiquer et brûler. Ainsi vit le Rat. Etre exterminé. La dératisation viendrait très vite et ils détaleraient tous, comme l'auront fait La Main et Fatum dernièrement.
Affichant un sourire carnassier, l'oeil luisant d'un certain sadisme, elle réfléchissait à la manière efficace de mettre ce projet à exécution.

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Gloria.fechter
[On les entends mais on ne les vois jamais dans la nuit. Contre le vent, ils attendent impatients, fous de rage et d'envie de sang. A l'affût du moindre corps qui s'est affaibli. Voici venu le temps où on les revois traîner par ici, en clan, en meute, en formation toujours bien définie. Les dents dehors, affamés, prêt à combler l'appétit grisant...*]

L'Ombre avait franchi les remparts de Murat la veille de l'assaut. Discrète, elle avait flâner tout l'après-midi dans les rues de la cité après avoir gagner la confiance du curé en récurant son parvis. A la suite du passage de Noiraude, les pavés gris tiraient plus vers le blanc. Le contraste trop important, de peur d'attirer l'attention, elle s'était éclipsée.

Fondue dans la masse, l'air de rien, elle observait les moeurs de la ville. Les habitants étaient bien vêtus, en bon point pour certains. L'air semblait sain et les étals regorgeaient de produits. Tels sont les symptômes d'un bourg riche. Le remède à cette maladie? Une bonne peste! A ce diagnostic, la bouche d'Ombeline se fendit en un rictus qui enlaidit davantage son visage.

La jouvencelle leva son regard charbonneux sur le ciel clément. Le temps était propice à la lecture. Elle se serait bien adossée au tronc d'un arbre pour bouquiner mais le rat de bibliothèque avait achevé son dernier livre à Aurillac. Un soupir las s'échappa de ses lèvres. Afin de combler l'ennui, la Bâtarde rejoint la première taverne du coin. Là-bas, elle s'enivra jusqu'au lendemain.

A l'aurore, un mal de tête l'assaillit, vivement qu'elle récupère un nouvel ouvrage. La littérature ne donne pas la gueule de bois, elle. Le jour J arriva avec les premiers rayons de lumière et la ville semblait toujours aussi sereine. Cette vision apaisa un peu les maux d'Umbra qui patienta, isolée dans sa chambrée jusqu'à la tombée de la nuit. Des heures durant, elle guetta les tour de gardes des miliciens qui passaient devant son huis. A l'abri de l'astre solaire, des regards curieux et des soupçons, elle se terrait.

Bien que de retour à la "civilisation", l'Ombre gardait des séquelles de son enlèvements. Elle ruminait toujours son séjour au fin fond d'une cave, ne trouvant toujours pas d'explications à cette séquestration. Perdue dans ces songes, Ombeline ne vit pas les heures défilés. Bientôt, la lune fit son ascension et l'heure de règne de la Famiglia arriva. Dans le pâle rayonnement, la Noiraude sortit de son solitude pour rejoindre le Clan...


[Priez! Et que personne ne sorte dehors quand le soir est tombé.*]

* Paroles de Manau, Le curé et les loups.

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Heavy
    Les Corleone. Bien plus qu'un nom, presque une Légende.
    Le Chat avait entendu parlé de ce groupe depuis longtemps, avait toujours voulu vivre ça "de l'intérieur", comprendre leur fonctionnement, ce qui faisait leur force. Et elle avait compris. Après avoir contacté Rodrielle Corleone, la Matriarche de cette grande Famille, elle les avait rejoint, avait proposé son aide le temps qu'elle se remette sur pieds. Elle marchait à présent à leur côté, jusqu'à Murat.

    Son surnom voulait tout dire... Le Chat. La beauté féline pour séduire, les pattes de velours pour la discrétion, les griffes et les crocs pour mordre. Bien qu'Heavy restait souvent à l'écart, peu habituée aux sanguins comme eux, elle les observait de loin et prenait exemple sur eux. Elle tentait de reprendre les bonnes choses de chacun, en y mettant sa Grâce personnelle. Et puis, avec eux, elle pouvait laisser quelques fois laisser le Monstre s'échappait, sans pour autant être regardée de travers. Et, ce soir-là, il serait nourri.

    Ils étaient rentrés dans la ville en silence. Heavy n'avait pas besoin de se cacher ; avec ses allures de jeune bourgeoise, il lui suffisait de marcher la tête haute pour passer inaperçu ou, au moins, ne pas passer pour une brigande. D'ailleurs, elle ne l'était pas... Toutes ces préparations, ces prises de mairie n'étaient pas pour elle... Seules comptaient ses expériences, le reste... Les aider lui permettait de se faire de l'argent assez facilement. Chacun y voyait midi à sa porte : des bras pour l'un, des écus pour l'autre. Alors elle pouvait faire exprès au moins une fois... Personne ne le saurait. Alors elle était entrée à pas feutrée dans Murat, avait rodé, s'était tapie dans l'ombre jusqu'au moment fatidique.

    La nuit était tombée. Ils avaient attaqué. La Matriarche n'y était pas, poussant le Chat à l'inquiétude... Mais elle suivait tout de même les Loups, leur laissant la première ligne. Elle, passait après, tranquillement, petite dague en main et le sourire aux lèvres. Elle s'étaient juste approchée d'un garde, plus jeune qu'elle, lentement. Lui avait tapoté l'épaule pour qu'il se retourne, lui avait sourit et avait laissé le Monstre prendre possession de son corps. La petite dague trancha la gorge avec rapidité et précision. Le corps du garde, inerte, tomba à genoux devant elle. Il n'était pas l'heure d'une quelqu'on expérience... Néanmoins, elle se permis d'allonger le corps, de lui arracher la chemise puis, de la pointe de la lame, lui dessina un "H" sur le torse. Son oeil brillait d'excitation à la vue du sang qui coulait et qu'elle récupéra du bout du doigts pour en gouter la saveur... Nectar carmin différent à chaque victime. Monstre assouvi s'endormit. Heavy rejoignit les autres à l'intérieur.

    Corleone ? Elle ne l'était pas.
    Mais au moins, elle se sera fort bien amusée avec eux. Pourvu que ça dure encore un peu.
Jeliza.rose
Ça fait plusieurs jours que je traîne dans le Bourbonnais-Auvergne. Et depuis la veille que je me balade à Murat.
Alors, d'accord, j'avais commencé à me faire toute petite à Aurillac, pour mendier, mais j'ai bien vite renoncé. Puis je croise jamais grand-monde.

De toute manière, personne ne m'aurait identifiée à première vue comme aidant le Clan Corleone.
Déjà parce que ça fait pas longtemps que je les ai "rejoints". C'était ça ou y rester en fait. Comment elle avait dit Enjoy déjà ?
"Toutefois, puisque tu as l'air... tu serviras nos intérêts". L'air de quoi ? Alors là... aucune idée. Mais j'ai l'air en tout cas ! Haha, ça vous la coupe, hein ?
Et ensuite, parce que je ne parle pas un traître mot de leur langue. C'est vrai quoi, ils pourraient fournir une formation après l'embauche, comme ça, on peut se mettre au niveau et dire autre chose que "ma qué tou es belle, tou vis chez tes parents ?"

Enfin... la mairie tombe facilement, nous sommes suffisamment nombreux pour contrer l'escadron de gardes.
Puis beaucoup commencent à vaquer à leurs occupations une fois cette formalité effectuée.
Avec Egar, on se met un peu à l'écart. Pas trop pour ne pas laisser de doutes : j'aurais l'air maligne si au lieu de passer pour une brigande trop écartée du groupe, on me prenne pour une villageoise trop près dudit groupe.
Non, mais le truc, c'est que j'aime pas trop les gens. En général, niveau relations sociales, c'est assez simple : il y a toujours une arme ou une menace d'arme entre la personne et moi. La seule chose qui change, c'est le côté où se trouve le bout pointu.
Donc me mêler aux autres, non merci. Ce qui m'empêche pas de les regarder de loin.

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Elwenn
Elwenn était une bonne ratounette, preuve en est, elle a avait fait l’expérience de vivre en cage en pleine nature durant six jours.
La cage avait survécu, hum elle aussi!
Six jours, cela parait peu certes, mais en plein été sous la chaleur estivale des jours qui se font les plus longs de l'année, n'ayant que pour simple ration journalière une pauvre gamelle de flotte, sortir vivant de cet enfer était la certitude d'être apte à toute épreuve.
Corleone n'est pas qui veut hinhin!
Cette épreuve l'avait néanmoins affaiblit.
D'elle même, la rouquine s'était privée de nourriture, régime pain sec et flotte suffisait avant cette malencontreuse aventure.
Cela l'avait il aidé? Peu importe.
La situation était que depuis cet enfermement elle crevait la dalle.
Vraiment, la roussette était une de ces femmes enceintes qui ne voulaient pas voir son corps se transformer en bonne grosse vache et pourtant malgré tout les efforts qu'elle déployait, la nature allait contre, elle s'arrondissait mais jusqu'alors le peu qu'elle avalait lui suffisait à tenir, hors elle n'avait jamais eu aussi faim de sa vie depuis qu'on l'avait enfermé entre ces maudits barreaux, sans lui filer quoi que ce soit a se mettre sous la dent.
Six jours, oui, presque une semaine avait suffit à la convertir en vraie ratoune.
Depuis, tout ce qu'il lui tombait sous la main finissait engloutit au fond de son ventre, d'où son chaud petit nid, l'écureuil accueillait les présents avec enthousiasme, commençant à se manifester par de légers signes de vie, main qui glisse le long de la paroi abdominale, pied qui toque contrairement aux basics glougloutements habituels.
Ce soir là, attendant d'infiltrer la ville aux côtés de ceux qui étaient en dehors des murs et non pas dans une ruine mais aux abords des remparts , la Corleone sentait encore une fois la faim guider son instinct.
Son estomac gargouillait, le petit écureuil quant à lui réclamait sa ration.
L'attente serait certainement l'une des plus longues qu'elle n'aurait jamais connu.
A l'aube, en bonne rate ritale qu'elle était elle suivi le mouvement dans la bourgade et s'infiltra jusqu'à la mairie sans trop de difficulté, bien heureusement pour elle vu qu'elle n'avait plus rien pour se défendre si ce n'est ses griffes et sa dentition prête a se planter dans la moindre chose mangeable.
Oui! Elle aurait pu bouffer un garde si ils n'avaient pas réussis leur prise, il ne faut jamais sous estimer une femme enceinte qui meurt de faim!
Et en bon père et en bon amant Amalio l'avait chargé d'argent qui croupissait dans les coffres mais aussi et surtout de nourriture!
S'installant dans un coin, la rouquine fit deux tas bien distincts: le mangeable et le dépensable.
Elwenn en mode nuisible s'affaira a grignoter un bon gros bout de viande le cul posé dans un coin en lorgnant sur le reste qui lui tendait les bras.
Le premier non Corleone et affilié qui franchirait les portes verrait une louve lui sautait à la gorge. Pas touche à la bouffe!


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Arsene
    « Le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans un cité heureuse. » Albert Camus

    Patience et calme. Deux mots qui essayaient tant bien que mal de régner en maître dans l'esprit de la rousse. Impulsive, à l'état brut, sauvage et sadique, il n'y avait guère de place pour le reste.

    Assise contre un arbre, à la lisière de la forêt. L'ombres des arbres et des fourrées la masquant des regards indiscrets. Elle se prépare, et aiguise sa dague. Le chuintement de la pierre sur la lame réveille doucement et lentement la bestiole. Elle s'agite, s'étire, cligne des yeux. Ça fait trop longtemps qu'elle n'est pas sortie, qu'elle n'a pas pris le contrôle de la gosse, que sa soif de sadisme n'a pas été assouvie. Elle est déshydratée la chose.

    La tombée de la nuit arrivant, la garçonne mouve son maigre corps. Armes à la ceinture, elle rejoint les siens. La cible est observée, contemplée, par des yeux brillant d'une lueur dangereuse. Au loin, un loup hurle à la lune, à la mort.


    « Andiamo* »

    Le mot tranche la nuit et sa bulle de silence d'un seul coup. Il est prononcé pour elle. Pour s'encourager et parce que mine de rien, elle aime parler. Ils savent tous quoi faire. Elle aussi.
    La gamine louvoie entre les défenseurs. Agile, elle se faufile, passe au travers des fils aiguisés des lames et joue de la sienne. Le but du jeu étant d'accéder rapidement à la porte de la mairie, tout en faisant couler le maximum de sang.

    Try again** ! Elle se fait finalement barrer la route par un homme. L'intensité et la dangerosité de la situation finit de réveiller la bestiole. Bousculant tout sur son passage, elle prend possession des lieux, s'octroyant une belle place dans l'esprit de la mioche.
    Arsène penche la tête, un rictus sur le bout des lèvres et les yeux brillants. Le poignard s'élève et retombe comme un couperet, se plantant dans les chairs d'un ventre un peu trop mou.

    Les pupilles vertes s'ancrent dans le regard de son assaillant. Observant chacune des émotions, surprise, douleur, colère et tristesse. Elle se repaît du spectacle. D'un geste sec la lame est tournée dans la plaie avant d'être retirée. Abandonnant sa victime, elle continue son chemin.

    A la fin, elle grimpe sur le parvis de la mairie et beugle la victoire d'un simple et tonitruant « Hourra » aux accents chantant d'Italie. Elle s'installe sur les marches, et nettoie méthodiquement son coutelas avec un bout de sa chemise.

    Le jour s'installant, Arsène se lève. D'un geste souple et léger de la main, elle assène une taloche au blond. C'était trop tentant.
    Et la mioche file lézarder dans la douce fraîcheur de la taverne municipale. Vautrée sur le comptoir, à regarder les mouches voler. Déjà chez elle.

    Bestiole s'est de nouveau endormie. Bien au chaud au plus profond de la gamine. Attendant patiemment une nouvelle occasion de se manifester.

    Rideau !


    *Allons-y
    ** Essaye encore

_________________
Hulrika
Encore une journée harassante qui se profile ce jour pour Hulrika. Sortant du tribunal de Clermont alors qu'elle vient d'en coller un ou deux en geôles, elle ne se réjouit même pas d'avoir bouclé quelques affaires en sachant qu'il y en a encore d'autres, et encore, et encore...
Son vingtième verdict qu'elle aura rendu. Même pas un mois qu'elle est juge du BA, et déjà tant.
Lourde mission qu'elle s'était donnée, avancer les affaires, assainir un tribunal, juger au mieux alors que de toute façon la victime aurait voulu la pendaison, l'accusé la relaxe et tout l'monde finira par la faire chier, jamais content, jamais reconnaissant.

Petit instant où le cœur n'y est pas, elle a l'impression d'être devenue une machine à verdicts.
Bah forcément avec un objectif pareil!
Ecouter avec attention les uns et les autres, se baser sur les lois, les témoignages, les parchemins qu'on lui met à disposition, observer, écouter, juger. Pas facile le boulot d'juge.

Bref, pas vraiment blasée, car la motivation elle l'a toujours, mais ouais un peu d'sale humeur quand même, elle dévale les marches du tribunal, sa robe de juge ayant trouvé sa place habituelle depuis sa chute, en boule dans sa besace, et elle respire un grand coup l'air pur.
Putain que ça fait du bien d'sortir de ses murs!

Un sourire vient doucement apparaitre sur son visage. Elle n'est plus la juge d'un coup, une gueuse comme une autre, habillée d'braies usées et d'une chemise des plus sobre, sa hache attachée à sa taille. Le seul détail qui pourrait la trahir, c'est le codex qui dépasse de sa besace et quelques parchemins qu'elle porte sous l'bras.

C'est là qu'elle commence à entendre la rumeur.

Murat a été pris! Murat a subi une révolte! Amalio!

Hul fronce dès lors les sourcils et tente de se renseigner auprès des passants alors que l'excitation ou la panique, au choix, semble régner alentours.
Grattage de tête alors qu'un gamin lui apporte un pli.

Hésitation à le lire, elle a déjà pas mal de choses à faire ce jour, et sait d'expérience qu'un pli remis si vite est souvent signe de mauvaise augure.

Alors avant de reprendre la route pour Moulins, elle marche, pli en main, et vient peut-être au hasard de ses pas ou peut-être parce qu'inconsciemment, il n'y a pas de meilleur endroit pour le lire, dans ce coin d'paradis où LUGE avait établi son lieu de campagne, elle s'adosse à l'arbre qu'avait tant aimé Arthur voir ici, pose ses parchemins et sa besace dans l'herbe, et décachète le pli.

Lecture de l'entête.

Tynop... Amalio... C'est lié.
Les Corleone.
La prise de Murat...
Elle en aura rencontré certains en Touraine des Corleone, lorsqu'ils avaient tous signés pour l'opération en Anjou. Même camp à cette époque, pas aujourd'hui!

Gros soupir alors qu'elle reprend sa lecture. Un grognement. Un sourire. Un début d'énervement.

Le con!

Vidant sa besace, elle entreprend de lui donner réponse de suite et sort son nécessaire à écriture.
Citation:
À toi Tynop, blond parmi les blonds, con parmi les cons,
De moi, Hulrika, qui ne sera Juge pour toi que quand tu seras devant moi au Tribunal,


J'avoue qu'il était temps, encore un peu et tu aurais goûté de ma hache. Voilà que je commence à regretter d'ailleurs tout à coup. Merci pour ces félicitations bien que je ne les pense sincères. Si tu pouvais éviter de fantasmer sur mes tenues, je préfèrerai, tu me donnes des haut-le-cœur rien qu'd'y penser.
Je suis bien déçue pourtant, je n'ai encore eu le plaisir de pendre personne. Peut-être es-tu candidat? Tu sais bien que si tu me demandes gentiment, je ne pourrais te refuser ce service.

Moulins va bien. Venant de ta part, je ne suis pas sure de la définition que tu donnes à la stupidité. Sans savoir, je ne peux donc te répondre.
Pator va bien aussi. Il te manque? Tu veux peut-être que je lui fasse passer ton bon souvenir?

Tiens donc, les Corleone et toi réunis à Murat. Serait-ce une coïncidence?
Y'a des gens que j'connais?
Allons bon, j't'avais pas dit de pas toucher au BA? P'tain, décidément, tu comprends jamais rien, c'est affligeant.

Il fait beau, le soleil brille, les oiseaux chantent, et la Juge du BA se frotte les mains des futurs résidents de nos geôles pleine de rats, qui puent, et où les prisonniers se battent à coup d'fémurs pour passer le temps.
Tu sais qu'certains y sont invités pour trois jours et n'en sortent jamais? Que c'est triste!

J'aurai plaisir à boire c'te fameuse bouteille avec toi, mais te connaissant suffisamment pour savoir que ta radinerie n'a d'égal que la mienne, je trouve l'invitation suspecte voire déroutante. Mais que t'arrive-t-il dis moi? Serais-tu devenu généreux ou pire encore penses-tu qu'une invitation à boire suffira à me conduire dans un traquenard ?

Pour le gnon, n'aie crainte, ça finira bien par arriver de nouveau. Mes doigts me démangent déjà, j'crois qu'ils t'ont adopté.

Bien à toi,
Le 28 août 1461,
Hulrika l'Indomptable!

Et c'est satisfaite de sa réponse qu'Hul cacheta son pli, rangea ses p'tites affaires, un dernier regard sur le parc qui avait donné tant d'espoir à beaucoup, et elle se leva pour retourner dans les rues d'Clermont.

Quelques deniers donnés à un gamin avec le pli, et elle file rejoindre son village, prête à monter une dernière fois à la vigie, passer vite fait au conseil municipal pour ensuite prendre quelque repos bien mérité avant d'enchainer dès le lendemain avec une autre journée de travail d'acharnée.

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Praseodyme
Murat est une catin défraîchie. Murat est une ribaude sans vertu. Murat est une fille facile, qui se laisse prendre par qui le veult bien. Allongée sur le dos, lascive, les cuisses humides et grandes ouvertes, elle se laisse besogner par la rude ardeur des Corleone. Satisfaite. Elle pousse des petits grognements, non, non, je ne le veulx poinct, mais sans bien grande conviction, elle ne trompe personne, sauf peut-être elle-même. Murat ne se défend poinct, elle jouit de la présence en elle de cette troupe vigoureuse qui rompt enfin son ennui et son désœuvrement, et dont le travail la comble d'ayse.

Murat, si elle avait été fière et libre, aurait pu se défendre, aurait pu réagir, se rebeller, mordre et griffer son agresseur. Lever des troupes, monter aux murs, à la bataille. Mais non, rien de tout cela. Cette nuit encore, Corleone est resté à se repaître dans la couche de Murat. Corleone restera ici aussi longtemps qu’il lui plaira, et ce n’est poinct quelque pauvre sénéchal ou maréchal, aussi belliqueux en parole que couard en action, qui pourra venir l’en déloger, pour autant que cela ne siéra poinct aux Corleone.

Murat est une grosse truie passive, vautrée dans sa bauge. Oh, ce n’est certes poinct la faute de ses habitants. Eux se contentent de faire comme on leur a dict de faire, patiemment, jour après jour, de travailler leur petit lopin, d’exploiter leur petite échoppe, d’accumuler leur petits écus. Et pourquoi tout cela ? Eh bien, dans le simple but d'engraisser un maire corrompu et négligent, et des conseillers infatués, et pour finir, le plus grand de leurs voleurs, leur Duc lui-même. Est-ce un grand Duc, un petit Duc, un trou Duc ? Peu importe, du moment que ce rapace ramasse la monnoye.

Alors, les Corleone, dans leur infinie Bonté, sont venus faire régner l’Ordre et le Justice dans ce Capharnaüm, dans cette Gomorrhe, dans cette pauvre cité oubliée de Dieu. Les Corleone sont venus remplacer le Très-Haut lui-même, puisqu’Il n’est pas capable de faire Son boulot proprement. Avec eux, le partage est simple et équitable : tout pour eux, et rien pour les autres ! Passons les écus ! Justice est ainsy rendue ! Car ce sont eux, la Justice, et pas quelque vague juge à la mine grisâtre, perché au sommet d'une tour d'ivoire, imbu de ses principes, nourri de grimoires poussiéreux et caducs, et dont le pouvoir n'est qu'un simple jeu d'illusion destiné à effrayer les âmes les plus simples.

Et si quelqu’un n’est pas d’accord, il n’a qu’à venir le leur dire, aux Corleone …

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Arthurdayne
On tambourina à la porte.

Du moins fallut-il quelques secondes à Arthur pour identifier le bruit qui, mêlé aux songes dans lesquels le sommeil l'avait plongé, avait en premier lieu ressemblait aux petits poings d'un Horizon perdu frappant son torse.

Les petits poings n'étaient plus, au mieux, que des souffles perdus dans le vent, et le torse n'était plus aussi dur qu'une porte de bois.

Arthur bondit de son lit, les yeux embrumés, l'esprit encore plus. Instantanément, Aristote seul savait d'où il pouvait sortir, Bors était apparu au milieu de la pièce, main sur le pommeau de son épée.

Arthur passa une main dans ses cheveux en bataille, réglant sa vision sur la silhouette de son garde, se rappelant qu'il se trouvait dans la chambre qu'on lui avait alloué au château ducal, là où il passait l'essentiel de ses courtes nuits, trop harassé pour regagner Moulins. Il se racla la gorge, et lança:

Entrez, et arrêtez de cogner comme ça, diable de diable...

C'était un page, et le bras de Bors se détendit. Le garçon avait l'air affolé, trop affolé même pour s'inquiéter du courroux d'Arthur.


Votre Grâce, c'est Murat...

Arthur quitta définitivement le lit et les songes. Murat... Tombé, à coup sûr. Il attrapa de quoi se vêtir, sans s'occuper de la présence ni de Bors, qui avait l'habitude, devenu son ombre au fil de ce mois écoulé, et du page, qui détourna pudiquement le regard.

Murat tombé. Au fil de la matinée, l'information fut confirmée, par Cerise, et par toutes les rumeurs entendues au gré des bureaux et des couloirs du château.

Désormais assis seul dans un petit bureau déserté, où il avait établi sa base de repli, Arthur réfléchissait. Seul, pas tout à fait, Bros était là, colossal soldat, immobile, qui veillait à la protection du Duc comme d'autres gardent jalousement leur or, ou veillent sur la vertu de leur fille.

Aucun des comparaisons ne trouva grâce aux yeux d'Arthur.

Mais Murat était tombé, et il n'avait guère l'heur de pouvoir chercher meilleure comparaison.

Les Corleone, selon les premiers rapports. Qui avaient infiltrés la ville, peu à peu, avant une arrivée finale plus massive, mais pas si inquiétante... pour eux qui ignoraient que l'opération avait été montée bien en amont.

Et furieusement bien réalisée, il devait l'admettre. Arthur était beau joueur. Les brigands avaient été plus malins qu'eux, rien ne servait de le nier. Il avait habilement mis à profit l'état de latence généralisée du duché, et peut-être de Murat en particulier, pour ce qu'il en savait. Difficultés à remplir milice et maréchaussée, encore plus à trouver des défenseurs civils. Dès lors, pour un esprit un peu habile, il n'y avait guère de difficulté à prendre la ville.

Et les Corleone avaient su saisir l'opportunité. Et Arthur savait déjà à quel point ils jouissaient de leur succès. Il imaginait déjà les affiches, les annonces en taverne, la petite propagande habituelle. Le Duché vous vole, le Duché s'engraisse sur le dos des paysans, le Duc n'est qu'un noble hautain de plus, qui vous méprise et vous écrase.

Manqué pour le noble, mais ça, ils ne pouvaient pas le savoir. Et même s'ils le savaient, cela n'aurait pas servi leur attirail idéologique. Les brigands avaient ceci, qu'ils soient Corleone ou autres, d'être terriblement prévisibles, si ce n'était dans leurs actes, au moins dans leur logorrhée. Prévisibles, et tellement peu originaux. Qu'ils aient été Corleone, Fatum, ou quelque autre identité, le langage utilisé prenait toujours les mêmes formes.

Malins, et avec un discours bien affuté, trop sans doute, à ce point qu'il en perdait tout sens. Le discours venait au service des actes, les justifier, les habiller, les décorer, les détourner. Un discours qui s'entendait, parfois, qui pouvait avoir de la valeur. Si seulement les actes pouvaient être au service du discours, et non l'inverse...

Le parallèle avec cette classe noble monopolisant les postes à responsabilité fit sourire Arthur. Un de ces demi sourires auquel ses proches étaient habitués. Oui, en réalité, le processus était le même. De belles paroles pour maquiller des ambitions somme toute très personnelles. Votez pour nous, on vous sauvera. Renversez-les, on vous sauvera. Et on sauvera surtout notre ambition, nos rêves de gloire. Gentils, méchants, même combat.

Arthur en venait à regretter Libertad. Un ramassis de tarés, selon beaucoup. Mais qui avait de la classe. Et un soupçon d'originalité. Il songea à Fablitos, qui avait hanté Moulins si souvent. Qui avait remporté un tournoi de tir à l'arc, et offert son prix à un pauvre. L'acte au service du discours.

Il pensa à Eikorc, cet autre à qui il devait sa balafre sous l'oeil. Qui, aux tréfonds de son esprit torturé, avait quelque chose qui gigotait, quelque chose qui ressemblait à un véritable idéal.

Las. Et plein de désillusion. La lassitude, Arthur la connaissait bien. Elle était une compagne de route. Un bras sous celui de la lassitude, un bras sous celui de la solitude.

Solitude du pouvoir. Des mots, encore. Peut-être convenus, eux-aussi, comme ceux relayés par tous les brigands du royaume. Mais pourtant bien présents à l'esprit d'Arthur, depuis quelque temps. On l'avait prévenu. Il le savait. Ne s'était pas attendu à ce que la solitude prenne ces formes-là pour autant...

Il avait donné des consignes fait rédiger et afficher une annonce. Il n'y avait désormais plus qu'à attendre. Attendre que les Muratais prennent leur destin en main. Ou que les Corleone se lassent. La lassitude, après tout, n'avait pas de camps.

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"Je vivais à l'écart de la place publique
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique."
Korydwen
    De Muret à Murat, il n'y a qu'une lettre.

    Bureau de la maréchaussée.


Un retour terriblement attendu, des mois qu'elle avait quitté son duché, des mois qu'elle ne vivait qu'au rythme des pas de l'armée, mais tout cela était derrière elle. Le retour fut compliqué, mais les trois femmes arrivèrent saines et sauves. Entre Korydwen qui oubliait de prendre la route avec ses comparses, et les arrêts nombreux dans certains villages, c'est non sans un plaisir qu'elle posa le pied à Aurillac. Trois jours durant elles restèrent et un soir parce que Korydwen avait des gardes à faire à Clermont et des impôts à payer, le groupe pris la route direction Murat.

Quelle idée n'eut-elle pas ce soir là de partir. Le trajet nocturne fut frais, peu de monde, peu de lumière, rien pour troubler le calme, mais ce qu'elle allait trouver au petit matin à Murat allait la laisser pantoise. Elle laissa ses compagnons de voyage, elle devait se rendre dans les bureaux de la maréchaussée de Murat, elle avait fort à faire l'adjointe au Prévôt et autant dire qu'elle commençait à perdre patience et toute volonté dans son travail. Le cœur à l'ouvrage n'était plus. Elle faisait, parce qu'il fallait pour le duché.

Il était encore tôt lorsqu'elle poussa la porte de la maréchaussée, elle s'installa à un des bureaux et commença à voir les dossiers qui l'attendaient, des cas de brigandages, classique et puis soudain, la porte s'ouvrit avec une violence qui manqua d'arrêter le cœur de Korydwen.


Elise !!

Korydwen regarda sa dame de compagnie, cuisinière, escorte... Bref, celle qui la suivait partout enfin presque. Elle semblait essouffler.

Reprenez votre souffle et dites-moi ce qui me vaut une entrée aussi fracassante.
C'est Murat ! Oui, nous sommes à Murat aujourd'hui.
Non ! Enfin je veux dire la mairie !
La mairie ? Miss aurait-elle eu un problème ?
Non ! Euuuuh si !
Ah ? Mince !


Korydwen se leva et s'apprêta à se diriger vers la mairie.

Elle a été mise à la porte de la mairie !
Comment ça mise à la porte ?!
Bein... Une prise de mairie ! Murat est tombé. Aaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Rien que ça... Une petite révolte pour fêter mon arrivée. Je n'en demandais pas tant.


Ironique ? Sans doute. Il fallait donc agir méthodiquement. Tout d'abord, répondre à la missive d'Alexandre. Oui, cela n'avait rien à voir avec Murat, mais c'était essentiel selon Korydwen. Il fallait qu'elle fasse plusieurs choses et ensuite elle s'occuperait du cas Murat.
Citation:
Alexandre,

si tu es avec tes frères à Clermont, j'en suis ravie. Surtout reste bien avec eux, en ce moment la sécurité des routes et des villages... Des méchantes personnes trainent partout, je ne voudrai pas qu'il t'arrive malheur.

Alors il faudra que je demande à ce qu'un balai à ta taille soit fabriqué pour que tu puisses passer le balai correctement.

Je sais que vous m'attendez... Cependant, une petite affaire va retarder mon arrivée, en effet, des personnes sans scrupules ont pris le fauteuil de maire de Missanasthasia, alors je vais rester un peu à Murat pour apporter mon aide...

Ensuite dès que j'arriverai à Clermont, je passerai mon temps avec toi, tes frères et ta sœur. J'espère assez rapidement, vous me manquez tous les quatre terriblement. Passe le bonjour à mes cousins de Clermont et je suis ravie de voir que tu t'es trouvé une occupation.

Je vous embrasse,
Korydwen.


Elle expédia la missive à Clermont. Voilà il ne restait plus qu'à chercher des preuves, écouter des récits, regrouper des informations, des preuves, monter un dossier contre l'usurpateur et l'envoyer devant le tribunal, autant dire beaucoup de boulot, mais d'abord, il fallait trouver Miss ou plutôt attendre qu'elle rassemble des preuves et qu'elle dépose sa plainte, Korydwen s'occuperait de cela. Pour l'heure, il fallait finir les dossiers des brigands d'Aurillac et les envoyer à la procure de Clermont par le coursier de la prévôté afin que les procès soient lancés.
Kheldar
[i]L'obscurité était totale, la minuit était passée depuis longtemps et les pâles rayons de l'aube se fairaient désirer encore un moment. Faisant partie du commando ayant infiltré la ville, le colosse attendait calmement, ses brassifs croisés sur sa poitrine. Avec ses six bons pieds et demi de hauteur, il lui était pourtant aisé de passer inaperçu. Etant d'une prudence plus qu'excessive que l'on pouvait appeler paranoïa, il était suffisamment rôdé pour que sa stature imposante ne soit pas un handicap.

Le colosse à la capuche et au masque d'acier qu'il revêtait désormais regarda autour de lui, comme pour repérer un détail caractéristique dans le paysage à travers l'obscurité. Il n'en vit aucun, hormis la nervosité de certains camarades, et le calme absolu des plus aguerris. Lui même observait avec un détachement particulier les miliciens faisant leur ronde habituelle, leur esprit et leur prudence à mille lieux de là où ils auraient du être.
[/i]

"C'est bon les gars..." fit une voix qu'il ne chercha pas à identifier derrière lui

Kheldar suivit le mouvement qui s'était amorcé, se fondant comme il le pouvait dans la nuit après le passage du dernier milicien. Tout avait été calculé. Lui ne s'occuperait que du garde en poste à la porte. L'ouvrir n'était pas sa tâche. Les bottes de cuir du mercenaire ne firent que peu de bruit, insuffisant à révéler sa présence pour qui n'était pas à l'âffut. Sans daigner tirer sa lame, le colosse se glissa dans le dos du mort en sursis, puis plaqua fermement une main sur sa bouche. Un craquement sec, définitif rententit, et le cadavre du milicien glissa lentement sur le sol, la nuque proprement brisée. Indifférent à ce meurtre commit lâchement dans le dos adverse, il se détourna sans qu'une émotion ne vienne mettre à mal son sang froid. A partir de cet instant, il se contenterait d'attendre la bande et de charger à leurs côtés.

Quelques minutes plus tard, tout fut terminé. Les miliciens avaient été balayés, et la mairie était aux mains des Corléones. Lui même n'en était pas un, il empocherait sa part, et disparaitrait. Il reconnaissait toutefois que ses compagnons provisoires étaient valables, mais le mercenaire ne s'attacherait pas.

A l'aube, le village s'était éveillé, et avait découvert qu'il appartenait à d'autres. Kheldar laissa les prétentions, les boutades et les provocations aux autres pour se trouver un coin à l'écart dans la mairie. Une choppe de bonne bière à la main, il se plongea dans la contemplation des flammes qui s'élevaient dans la cheminée. Spectacle qui le fascinerait toujours. Son regard gris acier scintillait à travers le masque...

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