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[RP] Les marchands de rames sont malins*

Jeliza.rose
Ils laissent croire qu'il en faut au moins deux. (dicton)

Non, mais ça ne va jamais fonctionner ! Comment on peut persuader quiconque que cette rame est magique ??

Faut pas charrier, quand même. Un voile, ça fait mystérieux. Un miroir, c'est très tendance, en plus de faire riche. Un livre poussiéreux, encore mieux !
Mais une rame... Je ne sais pas ce que la Hache a pensé quand elle a attrapé un truc pareil.


Alors d'accord, il y a des inscriptions bizarres dessus.. mais moi, quand j'ai un coup dans le nez, je peux parfaitement vous faire les mêmes ! En plus, elle fait trop neuve pour faire relique.
A la limite, si on la limait un peu pour l'érafler...


Dire qu'on est censées convaincre un curé que c'est bien une relique sacrée et la revendre un bon prix.. Je soupire en repensant aux autres pièces qu'elle a en réserve.. pour celles que j'ai pu apercevoir..
Non parce qu'en plus, il faut qu'elle soit aussi méfiante que moi !
Dire que je pensais vérifier si elles étaient vraiment magiques et m'enfuir avec..
Mais ça va pas être possible. Mes bas sont plus magiques qu'aucun de ces machins bons à jeter. Ah si si, je vous assure. Avec toutes les lieues parcourues, c'est un miracle qu'ils n'aient pas plus de trous vers les orteils. Enfin bref, c'est pas ce qui nous intéresse.

Nous arrivons enfin sur place. Une Eglise assez vieillotte mais qui semble plutôt bien entretenue nous fait face, dans le genre de petit village sans histoire. C'est-à-dire le genre qui veut pas trop de personnes de notre genre à nous. Mais à la limite, c'est accessoire face au problème de logique auquel je me trouve confrontée.

Et puis pourquoi une rame ?

Y a pas moyen. Dès qu'une idée loufoque vient pas de moi, il faut toujours que je trouve à y redire.
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Yohanna.
["Deux valent mieux qu'un" La Bible ]

La magie, c'est pour les païens! Là, on parle de.... de bénédiction divine! De vertu! De Sainteté!

Le mot clôt la conversation, dit aussi sèchement qu'un coup de hache dont j'ai le secret. implacable.
Cette petite a encore un long chemin à faire avant de devenir aussi maline que moi, c'moi qui vous le dit!


Et puis j'ai envoyé un copain avant toi, capable de faire croire à un paysan que le chiendent aura des vertus sur son potager, alors crois-moi, on a pas besoin de faire croire qu'elle est magique. C'est déjà fait.

Comment un coup dans le nez!? J'avais pas un coup dans le nez quand j'ai fait ces runes magnifiques... Bougresse. Aucun respect pour le travail d'artiste. Mais elle a raison, on va la poncer un peu avec du sable et de la terre, pour lui donner une jolie couleur d'usure. Bon, en même temps, la boulasse file pas forcément des trucs parfaits et crédibles hein! C'est aussi un peu à nous de faire le sale boulot.

Pourquoi une rame? Elle va encore me casser les oreilles longtemps?!


Parce qu'une rame.... Ça fait... Objet unique faisant partie d'un tout. Ça fait... Incomplet. Et du coup ça pousse à vouloir le reste, et donc à payer pour la seconde. Logique, non?
Bon, révisons avant de te lancer dans la gueule du loup.
Le curé à l'air niais, mais quand même. On lui a dit qu'une "personne dont il ne s'attend pas lui amènera un objet qu'il ne peut deviner". Donc fais moi un regard attendrissant pour voir ce que ça va donner....

....

Attendrissant j'ai dit! Là il va t'assommer avec ta rame tellement tu fais peur!


Ouais, on a trouvé rien de plus mystérieux que cet argument stupide de "la personne qu'on attend pas". En même temps, s'il s'attend à ce qu'une gamine aux cheveux couleur du Sans Nom lui amène une rame, le mec, il es vraiment fort. Très fort.
Je sors la rame et l'entoure dans un chiffon crasseux. Tellement crado que je m'en salit les doigts en le tripotant. Et je remarque la petite pièce recousue au centre. Ça fait tilt dans ma tête, pour rajouter à l'entourloupe:


Et ce bout de tissus là, tu diras qu'on lui offre car il est fidèle au Très-Haut, le cureton. Cadeau fort précieux car il a été rafistolé avec un bout du suaire de Cristos.
Mais si tu sens que la couleuvre passera pas, évite...


Heu... attends... Je vais vraiment faire confiance à cette gamine?
Je sens qu'elle va oublier un truc... Genre revenir avec la bourse du paiement...

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Jeliza.rose
Moui.. Je suis pas convaincue par les arguments de la vieille..

Et pourquoi pas des clous, aussi ?

Pff.. j'exécute néanmoins mon plus beau regard attendrissant. Le n°4, celui qui sert aux vieux poivrots. Vite balayé par la remarque de ma comparse.

Non, mais attendez, là, c'est pour attendrir le curé. Vous, pour vous convaincre ce serait plutôt le numéro..

Je la fixe tout en plissant des yeux.

Non, en fait, j'ai pas de regard pour vous, vous avez l'air trop radine. Quoiqu'il en soit, mes regards attendrissants fonctionnent presque toujours, et quand j'étais petite, je ramenais très souvent des poignées de deniers après la messe.
Des poignées, pour vous dire.


Et après, mes parents sifflaient tout en bière frelatée. Mais attention, de la bonne frelatatio.. du bon frelationna.. , de celle qui tient au corps ! L'aubergiste ne se moquait pas de nous, il réservait celle coupée à l'eau pour les clients de passages. Nous, il la mélangeait avec les restes de tout ce qu'il trouvait au fond des bouteilles et des chaudrons, pour qu'on ait plus de goût. C'était le bon temps.

C'est en repensant à ces bonnes journées d'après-messe que j'accepte la couverture crasseuse qui enveloppe la rame. Haussant un sourcil, j'écoute la nouvelle entourloupe à proposer.


Je vais déjà voir avec la rame toute seule. Puis il comprendra bien que comme c'est très précieux, faut surtout pas qu'on la promène avec un tissu qui donnerait envie de le voler. Là, on risque pas !
Dans le pire des cas, suffit de lui faire passer la couleuvre de force, par le trou du nez.


Enfin bref.
Je m'avance et toque à la porte de l'Eglise avec ma rame emmitouflée dans son suaire.


Hého, du curé ! Y a quelqu'un ! C'est moi ! Celle que vous n'attendez pas !! Mwhahahaha ! Oups, réflexe.

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--Abbe_roscope


Dans la sacristie fermée à double tour, l'homme, penché sur son ouvrage, se concentre autant qu'il le peut.
Le bas de sa robe de bure qui se balance à chaque mouvement frôle ses sandales d'où émergent des chevilles cagneuses, surmontées de mollets velus.

Il admire le résultat de son travail. Le soin qu'il y a apporté est récompensé. La copie est identique au modèle. Il passe un pouce complaisant sur la tranche et en savoure les reliefs.


Parfait !

Sa voix résonne dans la pièce vide.
Comme il dépose les livres parmi les autres, un bruit se fait entendre à la porte de l'église. L'homme se fige.


Qui peut bien toquer ainsi à l'huis en ce début de dimanche après-midi ? La messe a été dite et il se pensait tranquille jusqu'à mercredi.

Pas la foi qui les étouffe par ici raille-t-il en trottinant dans la nef après avoir refermé soigneusement la porte de la sacristie.

La lourde porte de l'église pivote lentement. Juste assez pour laisser passer le regard.
Alors qu'il pensait découvrir une de ces vieilles dévotes qui ne peuvent se passer de la religion comme d'autres ne peuvent se passer de vin, il s'étonne de trouver là une demoiselle.
Pas trop mal tournée, ma foi
Et qui tient quelque chose dans les bras.



Ma fille ? qu'est ce qui t'amène ici ?
Jeliza.rose
Un court moment, je me demande s'il y a bien quelqu'un.
C'est vrai, le curé n'est pas obligé d'habiter dans l'église en dehors des heures de messe. Il y en a même qui n'y mettent pas un pied pendant ces heures bien précises, alors d'un coup, je me trouve bien optimiste de toquer en pensant trouver quelqu'un.

Ceci dit, y aurait eu personne, on aurait pu s'improviser diaconesses et refiler la rame au premier bigot venu.
Çaaaaa, c'est de la bonne idée. En plus, je peux citer quelques passages du Livre des Vertus -tout ce qui concerne le Sans-Nom en fait- ou raconter la vie des Princes-Démons, donc ça pourrait passer.
Je hoche la tête et je me tourne vers ma comparse, ouvrant la bouche pour lui donner mon idée génialissime, quand soudain, la porte s'ouvre.

Zut, raté ! Avec un peu de chance, j'évitais les négociations. En plus, c'est à peine s'il m'ouvre vraiment, le curé. Peut-être qu'il a eu affaire à des pilleurs d'église. C'est qu'il y a des trucs de valeurs, dedans.
Je me penche quand même vers lui pour répondre à sa question, d'un air inspiré.


Ce qui m'amène ici ? Le Très-Haut, mon père. Mes pas ont été guidés par le Très-Haut.

J'ouvre grand les yeux pour montrer à quel point je suis illuminée par sa Présence, tout ça. J'ai vu un exorcisme, une fois, sur une fille qui bavait et tout, c'était quasiment ça, pour les yeux.

Je dois vous remettre.. suspens... la Rame.
Sans montrer ce qu'il y a dans le chiffon crasseux. Qu'il soit au moins un peu intrigué.
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--Abbe_roscope


L'homme en bure se morigène.

Bougre d'abruti ! tu avais bien besoin de lui demander ce qui l'amène ! tu lui claquais la porte au nez, merci et au revoir, tu serais déjà à continuer tes petites affaires !


Et voilà que la donzelle se met à rouler des yeux déments. La dernière qu'il avait vu faire ça, c'était une vieille, muette de surcroit qu'on trainait vers l'échafaud. Un truc à vous hérisser les poils sur l'échine.
Il chasse ces pensées en secouant vivement la tête.


La... Rame ?


Il se retient à temps de s'exclamer
Et qu'est ce que tu veux ... que je foute d'une rame ! On est dans une église, pas à la plage !

Il se reprend en prenant la voix doucereuse des hommes de foi.
Et qu'est ce que tu veux ... en faire ?

Déjà, c'est pas un mioche nouveau né qu'on lui amène, c'est déjà ça ! Il est presque soulagé.
Il se rappelle qu'on lui avait parlé un jour d'une homme à qui l'on a ordonné d’aller de ville en ville par le monde, tenant entre ses mains sa bonne rame, jusqu’à ce que qu'il trouve ceux qui ne connaissent pas la mer, et qui ne mêlent pas de sel aux aliments ; ils ne connaissent pas les navires fardés de rouge, ni les rames qui sont les ailes des navires. Ensuite on lui donna le clair indice que voici : lorsque quelqu’un, croisant sa route, croira voir sur son illustre épaule une pelle à vanner, alors il lui ordonna, plantant sa bonne rame en terre, d’offrir un sacrifice au seigneur *

Sans doute, une de ces illuminés se dit Roscope tout en se demandant s'il n'y a pas moyen de tirer parti de la situation.


Une rame ?... voyez vous ça !

Une étincelle s'allume dans son regard. Le voilà qui avance son pied vers le parvis.

* dernier combat d'Ulysse
Jeliza.rose
Bon. Le tout, c'est de l'appâter suffisamment. Si je lui annonce immédiatement que je veux la vendre, ma rame, je suis pas prête de réussir mon coup.

En le voyant avancer d'un pas, je recule d'autant.


Je ne sais pas si je peux vous la confier, mon Père.. C'est que j'ai besoin de la remettre à un digne représentant du Très-Haut, vous comprenez ?
Ce n'est pas n'importe quelle rame, mais c'est.. La Rame.


Je déballe quand même un peu du chiffon crasseux pour en montrer un bout.

Là, je pense que si vous vous y connaissez en Saintes Écritures et tout, vous la reconnaissez, non ?
Il y a même les petites inscriptions dessus.


Enfin, je lui montre, mais vite fait, puis je la plaque vite entre mes bras. Manquerait plus qu'il me la pique. Je continue sur ma lancée de jeune fille en détresse, des trémolos dans la voix

Je sais que de vils marchands pourraient tenter d'en tirer profit, mais il faut absolument qu'elle soit à la place qui lui est due..

Je rajoute, au cas où il soit bouché à l'émeri.

Dans une Eglise, mon Père.
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Yohanna.
Quand j'ai entendu que quelqu'un allait répondre, je me suis plaquée dans un fourré, à distance suffisante pour écouter le dialogue sans pouvoir être vue. Rassurez-vous, le chien n'était pas là. Non parce que pour faire foirer une opération de cette envergure, Gluant aurait été l'élément perturbateur parfait. De fait, avec ma petite taille, javais trouvé un gros bosquet... Epineux.

Aïe. Aîe... Aïïïïïïeuuuuh!!!

Respire, respire! ne pas faire de bruit, ne plus bouger, écouter... Et voir le phénomène roux à l'oeuvre.
Deos... Le prêtre ne réagit pas comme prévu.
On s'est trompé d'église! C'est sûr! Discrètement, et sans mouvements brusques, je ressors la mini carte que j'avais fourré dans ma poche. Aucune indication, c'es bien ici... On est bien dans le duché de....
Sbafff!
En plus d'avoir des égratignures sur les bras, me voilà avec un front rouge de la baffe que je viens de lui mettre. Et le long soupir qui suit risque encore de me faire remarquer.
Mais non, ils continuent à bavasser comme deux bons copains. MAIS IL VA LA FAIRE ENTRER, OUI? Ou lui prendre cette fichue rame qu'on en parle plus...
La vilaine va avoir du fil à retordre vu dans quelle situation je l'ai fourrée.
Et franchement, à l'écouter..... Ça avait l'air de mal partir, mais finalement, elle s'en tire plutôt pas mal. Elle est peut-être faite pour ça, la gamine. négociante en œuvres d'art. Enfin... En trafic d’œuvres d'art quoi. Mais le cul béni en face n'a pas l'air trop bien manipulable... Ni trop crédule. J'crois qu'il nous faudrait un coup de main du ciel, là.

S'il y a un dieu des faussaires, des truands, des trafiquants, des méchants, des brigands ou tout autre truc en -ant, je promets que s'il nous file un coup de main cette fois-ci, je lui dresse un temple en plein milieu du beau Paris! Promis Juré, crois de bois et tout l'tintoin, si je mens je vais m'suicider. Ça vous va là-haut?!
Vous voyez pas qu'elle est au bord de l'accusation d'hérésie la petite si vous n'la sortez pas d'là?! Elle est rousse! Faites quelque chose! Vous vous rendez compte que je n'peux rien faire à cause de ce foutu roncier qui traîne près d'un lieu saint, quand-même!! Bougre de [caché par la censure] de curé de [BIP] !!!



Bon d'accord, ça doit être au moins ma première prière sincère depuis de nombreuses années. Mais celle-là, franchement, elle vient du coeur. Faites quelque chose!


Aïe!
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--Abbe_roscope


L'abbé hésite.
La rame pourrait être une affaire à ne pas laisser échapper. Il évalue mentalement les bénéfices que l'on pourrait tirer d'une relique pareille. Il se dit que si la mère de Chritos y a posé les paumes, il serait bon qu'il y ait une marque sur le bois du manche. De même qu'il songe qu'il lui faudra vérifier les certificats d'authenticité. Toutes les reliques dignes de ce nom en sont pourvues.
Il lui faut donc faire rentrer la morveuse à l'intérieur, histoire de pouvoir négocier à l'abri des regards et selon ses habitudes à lui. Et si jamais la drôle venait à disparaître, il vaudrait mieux que personne ne les ait vus discuter ensemble.

D'un autre tenant, il n'est pas avide de la voir mettre le nez dans ses occupations. Il jette un regard furtif derrière lui pour s'assurer que la porte de la sacristie est bien fermée.

Et si... si le bedeau venait à faire une ronde de vérification ? après tout, l'on est dimanche après midi ! qui sait si le bonhomme a fini de cuver son vin du repas dominical ?

Sous le tympan, la rouquine continue son plaidoyer. Elle y met tout son cœur et Roscope admire la performance en connaisseur.

Encore un petit effort et tu y es presque ma cocotte ! l'encourage-t-il mentalement.

Il s'amuse de la volonté de convaincre qui anime la donzelle. En connaisseur, il corrige in petto deux trois accents qu'il mettrait s'il devait à son tour plaider la cause de sa fichue rame. Après tout, un prêche, ça n'a rien de bien différent dans le fond ! Il suffit de se montrer convaincu et persuasif.

Il hoche la tête et émet de petits
heum heum en l'écoutant déballer ses arguments.

Un bruit dans le taillis fait sursauter Roscope. Vivement, il fait un bond en arrière afin de se retrouver dans l'ombre complice de l'édifice. Il n'a pas oublié d'agripper la fille au passage pour l'entraîner à l'abri des regards indiscrets. D'un geste précipité, il repousse la lourde porte. Avant de la clore, il jette un œil alentour. Le buisson bruisse à nouveau. Il scrute le fourré pour tenter d'apercevoir l’origine de cette agitation.


Maudits garennes ! s'exclame-t-il en guise d'explication à la jeunette qu'il a malmenée Ils sont partout !

La lourde porte se referme. Le bruit de la clenche résonne sous les voutes.
BLOOONG !!!!
Jeliza.rose
Ah-Ah ! Je suis rentrée !
Même si la façon de faire laisser à désirer. Normalement, on s'écarte pour les laisser passer, on les chope pas par le bras pour les ramener de force. En plus il a de la poigne pour un curé, je ne m'y attendais pas.

L'objet contre moi, je me dégage brusquement et fais quelques pas. Si je m'avance suffisamment, la Hache pourra rentrer plus tard et s'assurer que tout va bien. Surtout que je n'ai pas vraiment aimé le bruit de la porte qui s'est refermée brusquement. Y en a qui appelleraient ça de la frousse, mais quelque chose me dit de rester sur mes gardes. Normalement, la porte, on la claque au nez des démarcheurs. Pas dans leur dos. C'est louche.
Je resserre ma prise et décide de tenir la rame comme un bâton. Dans le pire des cas, s'il tente de me la prendre de force, je pourrais toujours m'en servir comme d'une arme.
En attendant, je tente de faire la conversation.


Bien, bien.. c'est joli chez vous... rocailleux à souhait, tout ça.. Jolies portes fermées, on voit que le serrurier a fait du bon boulot.

Même si c'est pas une serrure qui me résisterait.

Et donc, c'est par où pour faire les transactions ? Je veux dire..

Je reprends ma voix toute gentillette. C'est pas parce que j'ai la chair de poule et les sens en alerte que je vais renoncer à ma mission première

J'ai du faire tellement de route pour vous donner ce bien... tant de lieues, ça vous use une charrette.. et aussi les chevaux.. puis il y a les frais d'avoine.. et les auberges, pas données les auberges..
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--Abbe_roscope


Bien ! une fois le risque d'être aperçu par des villageois écarté, Roscope se calme un peu. Il lui faut à présent se concentrer sur les négociations.

Voir combien la fille demande de sa rame. Si possible faire baisser le prix au maximum. Mais pas trop quand même. Se montrer trop incisif lors de la discussion pourrait graver ce moment dans la mémoire de la donzelle et c’est justement ce qu'il voudrait éviter.
Il tente d'estimer l'âge de l'objet et l'état de dégradation.

Vu comme la fille le serre entre ses poings, le bois est solide et pas trop, pas assez, vermoulu. Il lui faudra très certainement le mettre à vieillir, quitte à y introduire quelques vrillettes. Et plonger ensuite la rame dans un bain de vase avant de la patiner. Les certificats ne devraient pas trop poser de problème.

L'abbé se rend compte qu'il échafaude déjà des plans pour transformer cette vulgaire rame en relique attirant les foules.
Mais il a du mal à se concentrer, la péronnelle ne cesse de babiller. Il la sent nerveuse.


Bien ! va falloir mener ça rondement et la raccompagner dehors le plus vite possible.

Il réalise alors qu'il ne peut la faire entrer dans la sacristie. Mener la transaction sur l'autel, encore moins. Pourquoi pas le placard à cierges ? Il écarte l'idée.

Vite trouver où l'entraîner avant qu'elle ne choisisse d'elle même de pénétrer dans le presbytère.

Il est en proie à ces deux affres : combien lui proposer pour sa rame et où négocier quand il entend la rouquine prononcer des mots stupéfiants


J'ai dû faire tellement de route pour vous donner ce bien...


Il affiche un sourire paterne et bienveillant. Donner ! C’est inespéré ! Écartant les avant bras, paumes ouvertes, regard inspiré, il propose

Depuis combien de temps ne vous êtes vous confessée, mon enfant ?

Et de l'entraîner, très prévenant, vers le confessionnal, sa main la poussant paisiblement mais fermement.

Vous pourrez aussi tout me raconter sur cet objet bien intéressant. Où l'avez-vous trouvée, m'avez-vous dit ?
Jeliza.rose
Mais.. MAIS IL A FINI DE ME TRAÎNER OU IL VEUT, OUI ?!!

Dites donc, je vous permets p.. me quoi ??

Abasourdie, je ne me débats même pas lorsqu'il me fait entrer dans la boîte géante. Moi, me confesser ? Mais je suis même pas officiellement baptisée ! Je l'ai été petite, je pense.. enfin selon toute logique, j'aurais du l'être, mais je suis inscrite nulle part, puis d'accord, je vais bien à la messe de temps en temps, mais de là à passer l'étape au-dessus..
D'un autre côté, si je dis non, il va pas forcément croire que je veux lui refourguer sa fichue relique. En râlant, je pense à Yohanna qui a la belle vie, là, dehors.
Dès que je sors, je réclame un supplément. Me confesser, franchement..

Je m'assied sur le morceau de bois qui sert de siège, mal à l'aise dans un espace aussi étroit.


Euh, je vous ai pas dit où je l'ai trouvée... C'est une vieille sorcière qui l'a trouvée et voulait la garder pour elle pour en tirer profit et s'en servir pour sa magie démoniaque. Heureusement que je suis intervenue, elle tentait de la détruire en invoquant son chien maléfique des enfers.

Un espèce de gros truc baveux qui traîne toujours avec la Hache. Satisfaite de cette petite vengeance qui ne coûte rien, je me détends.
De toute manière, j'ai toujours l'objet avec moi.


Bon.. je suis censée commencer par quoi ?
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--Abbe_roscope


Il n’est pas très à l'aise dans le confessionnal mais au moins, la péronnelle y voit-elle moins son visage.

Il s'agit à présent de ne pas éveiller les soupçons, de s'emparer de la rame le plus en douceur possible puis de se débarrasser de la fille sans heurt.


Une sorcière, dites-vous ? Bien ! vous me la remettrez ... que je l'exorcise !

Et voilà ! pour la rame, qu'est presque dans la poche ! Ne manque plus qu'à convaincre la visiteuse qu'il vaut mieux qu'elle s'en défasse le plus vite possible.

Il est à voir si elle ne vous a pas possédée... ce serait dommage ... qu'il vous arrive malheur...


Il laisse volontairement traîner ses mots afin de lui laisser réaliser qu'elle a tout intérêt à se débarrasser de cet objet maudit. Roscope est de plus en plus content de lui.


Vous arrive-t-il d'avoir des picotements dans les mains ? ou dans les pieds ? c’est une signe infaillible, vous savez ?


Ne reste plus qu'à la confesser vite fait, une gamine comme elle ne doit pas avoir bien lourd sur la conscience, ni de bien gros pêchés à se reprocher, il aura donc fini avant que la nuit tombe. Parfait !

De sa voix la plus onctueuse, il chuchote

Commencez par le début, mon enfant ....
Jeliza.rose
Oh, vous en faites pas, j'ai vérifié, elle est pas possédée.

Puis je vais pas lui dire que Yohanna n'est pas une vraie sorcière.

Commencer par le début ? Pfff.. Je réfléchis à tout ce que les gens de bonne famille pourraient bien me reprocher. Je suis bien tentée de mentir, mais on sait jamais avec ces machins religieux, c'est un coup à m'attirer le mauvais oeil pour le reste de ma vie, et j'ai déjà suffisamment de malchance au quotidien.


J'ai jamais aimé ma mère.

Un peu abrupt mais au moins on perd pas de temps.

Mes parents ressemblaient pas vraiment au modèle aristotélicien qu'on trouve aujourd'hui.. ils étaient pas mariés d'ailleurs, mais ils restaient ensemble, parce que ça donne de meilleures chances de survie. Maman récupérait l'argent qu'on obtenait en mendiant, et Papa intervenait si on nous cherchait des embrouilles. En tout cas, c'est ce qu'il était censé faire, mais comme il était très souvent bourré, il ne se levait pas beaucoup.
Si à la naissance les bébés n'étaient pas jolis, ou pas estropiés, ils les abandonnaient près des églises ou devant des maisons. Ils n'allaient pas s'embêter avec des bouches inutiles à nourrir. Et si en grandissant, on ramène moins d'argent, c'est pareil, on pouvait leur dire au revoir.
De toute façon, la plupart des enfants, ils étaient pas de Papa. Je suis à peu près la seule dont il soit sûr, parce qu'on se ressemble, avec exactement la même couleur de cheveux, et tout. J'étais la seule à qui il parlait, sur tous les enfants, en fait. Alors que Maman allait dans des coins de ruelle avec à peu près n'importe qui voulait bien d'elle.


Une légère pause.

Après, ce sont que des suppositions, je suis jamais allée vraiment vérifier, mais quand on entend tout le temps beugler "tape dans l'fond j'suis pas ta mère", quand ça vient de la nôtre, on peut pas s'empêcher d'imaginer le pire. Je l'aimais vraiment pas dans ces cas-là, parce que Papa s'enivrait encore plus quand il l'entendait, jusqu'à ce qu'il s'endorme sur place.
Puis il y a eu l'épisode de l'Oncle Roger.


Je ramène mes genoux vers ma poitrine, et je souris.

Il était souvent gentil avec moi, l'Oncle Roger. Il me donnait des fruits, ou du pain, plus qu'aux autres enfants. Je devais faire attention, parce que si Papa me voyait avec un de mes cadeaux, il me les confisquait. Et donc cette fois-là, l'oncle Roger avait réussi à louer une chambre dans une auberge, et il voulait qu'on aille s'y reposer, parce qu'à force de marcher tous les jours, je devais être fatiguée, il a dit. Moi, j'avais rien contre, mais quand on est rentrés dans la pièce, Papa a surgi en hurlant. Maman aussi.

Je me renfrogne un peu en pensant à elle.

Elle, elle criait en disant qu'il était inconscient, que j'allais perdre beaucoup de valeur si j'étais plus pucelle pour la première fois.. encore une histoire d'argent, comme d'habitude.

Puis je fais un grand sourire.

Mais Papa était vraiment, vraiment en colère. Il a baissé les braies de l'oncle Roger, et il lui a coupé les parties, comme ça, tchac !

Je mime le mouvement, enfin, je tente, les mouvements amples n'étant pas vraiment aisés dans ce confessionnal.

Et moi ça m'a fait plaisir de le voir faire. Parce que vous comprenez, il était pas saoul ni rien, et il restait pas dans son coin à nous regarder de loin. Même quand il m'apprenait à parler un peu d'angloys, il semblait pas aussi présent. C'est comme si j'étais importante, et encore plus que Maman, parce que je peux vous dire qu'elle a pas aimé ce qu'il a fait.
Après cette histoire, ils m'ont abandonnée. J'ai dit à Maman qu'elle avait qu'à se faire payer pour toutes les fois où elle écartait les cuisses, ça lui a pas plu. Puis l'oncle Roger était un peu en rogne, maintenant qu'il avait plus de bijoux de famille. Et Papa... il m'a dit qu'il était temps que je m'éloigne d'eux.

Un geste évasif pour évoquer le temps qui passe.

Après, c'était de la routine... on choisit un voyageur isolé, on lui prend ses affaires, on mange.. on se défend quand on tente de faire pareil avec nous... Puis on recommence. J'ai du tuer quelquefois en me défendant, ou bien parce qu'ils étaient sur une victime que je m'étais choisie.. Rien de très amusant à raconter.
Puis j'ai rencontré Egar. Egar, c'était un grand Corbeau, j'arrivais à le dresser et à lui faire comprendre tout ce que je voulais qu'il fasse.. le seul souci, c'est qu'il comprenait pas que tout ce qui saignait n'était pas forcément mort, du coup, il tentait de manger quand même.

On a fait quelques années comme ça, puis j'ai rencontré des Corleone, j'ai joué à un jeu avec, j'ai perdu...


Je laisse flotter le silence, quelques secondes.

Et le gage c'était de travailler pour eux, une fois. J'ai donc aidé, puis je suis revenue pour une autre mairie, plus tard.. Puis Egar est mort.. et ça, ça m'a fait beaucoup de mal. C'était mon seul ami, vous comprenez. Je lui parlais, il m'écoutait.. et là, y avait plus personne. J'ai passé plusieurs mois à boire, oublier que je buvais et pourquoi, recommencer.. Je me suis arrêtée que la fois où je me suis réveillée dans la rue et sans vêtements, ça commençait à devenir bizarre, puis il a fallu voir un médecin pour vérifier s'il y avait pas eu des désagréments.

Je ris un peu.

J'aurais vraiment pas su quoi faire si j'étais tombée enceinte. Je suppose qu'une bonne aiguille à tricoter aurait fait l'affaire, mais je suis quand même contente d'avoir pu éviter ça.
Puis je suis retournée avec les autres, du coup, retomber dans la routine, prise de mairies, brigandage.. au moins, avec ça, je sais où je vais...


Bon, je suis restée sincère jusque-là, mais c'est pas comme ça que je vais arriver à refourguer ma rame.

Et donc, j'ai eu l'illumination en voyant la relique. Le Très-Haut m'a tendu la main, il fallait que je vous la rende, dès que vous m'aurez remboursé les frais engendrés par le voyage, et comme ça, je serai graciée pour ne pas avoir aimé ma mère, et tout ça.
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