Cecy_
Je trouve qu'il n'y a pas assez de rp ouvert aux autres, c'est dommage. Comme ma Cécy ne connait absolument personne pour le moment, j'ouvre ce RP à tous ceux qui veulent participer, pourvu que ce soit cohérent bien sur. Aucune prise de tête, faites vous plaisir ! ;) Enjoy !
Ce matin, c'est le jour de la messe. Et comme tous les jours où il y a la messe, les villageois vont se tasser dans une église, écoutant, récitant en groupe. Mais en ce jour, ce n'est pas la messe qui intéresse Cécy, mais plutôt ce qui vient ensuite. Alors elle attend, patiemment, perché sur un rocher, que les gens sortent de cette fameuse église. Ses petites jambes repliées contre elle et ses bras croisés au dessus, elle se balance doucement d'avant en arrière. Se berçant lentement, elle laisse les rayons de soleil réchauffer sa peau mate. Le moment convoité serait bientôt là.
La gamine, âgée tout juste de 5 ans, n'est jamais rentrée dans une église de toute sa vie. Et à vrai dire, elle n'en a jamais eu l'envie. Certains anciens disaient que c'était pour parler au Seigneur, pour qu'il soit clément avec eux. M'enfin, l'idée de s'entasser dans une église avec autant de monde l'effrayait. Jamais elle ne ferait une chose pareille. Alors elle essayait de prier toute seule de son côté, sans savoir comment s'y prendre exactement. Ses exercices étaient réalisés sans grande conviction, persuadée que le Seigneur restait caché dans les églises. Comment pourrait-il l'aider, s'il restait planqué dans l'église ? C'est dans la rue qu'elle avait besoin de lui ! Pas dans une église !
Voilà bien longtemps qu'elle n'avait plus parlé aux villageois, préférant lancer des regards noir ou s'enfuir à toute allure s'ils s'approchaient trop. La Sauvageonne n'avait pas d'amis et n'avait jamais vraiment cherché à s'en faire. Elle voulait juste survivre, rien de bien compliqué aux apparences. Mais la vie dans la rue est parfois difficile.
Par chance, elle a réussit à survivre à l'hivers, et le printemps est là, apportant avec lui les bons fruits sucrés et la douce chaleur du soleil.
Lentement, le corps frêle se redresse en même temps que les villageois sortent de l'église, silencieux. Leurs beaux vêtements propres contrastaient avec ses habits de souillon. Ses habits, anciennement blancs mais devenu gris sales, étaient déchirés de part et d'autres. La gamine ne pouvait ressembler qu'à ce qu'elle était vraiment : Une enfant des rues, sans personne pour s'occuper d'elle. Ses cheveux et sa peau tout aussi sombres et sales n'ajoutaient rien à la situation. Les femmes nobles des villes préféraient détourner le regard plutôt que de faire attention à elle, se consolant en se persuadant que la gamine ne passerait pas la nuit.
L'heure était venu. Le marché s'était étalé sur la grande place et les voix des marchands s'élevaient de plus en plus. La gamine couru en leur direction. La faim lui donnait du courage. Bientôt, elle serait prête à tout pour remplir son ventre. Se mélangeant aux villageois pour une courte durée, l'enfant prit soin de ne croiser aucun regards, préférant le laisser vagabonder sur les étals où reposait la nourriture appétissante. Du poisson? Beurk ! Ses yeux gris s'attardèrent sur un stand remplit de fruit. Plus aucun son n'atteignait ses oreilles, elle ne voyait plus personne autour d'elle. Rien que des fruits brillants au soleil. Son ventre gronda, comme pour montrer son accord.
La tentation fut plus forte qu'elle et sans vraiment s'en rendre compte, sa main se tendit en direction d'une pomme. Mais son mouvement fut stoppé net par une main enserrant avec force son petit poignet. Le corps se raidit au même instant et elle se figea, terrorisée. La faim lui avait fait baisser sa garde et la rapidité n'avait pas été son atout, trop faible pour se dépêcher.
Sans même prendre conscience qu'elle avait arrêté de respirer, la sauvageonne fixa son intercepteur. Prête à détaler à tout instant, elle lui jetait un regard plein d'accusation, essayant avec peine de masquer sa frayeur.
Par sa faute, le marchand allait la voir et elle ne pourrait pas se nourrir, encore.
Par sa faute, elle se ferait peut-être battre, encore.
Mais pour apaiser sa faim, Cécy était prête à tout.
*Titre inspiré du film "Arrête-moi si tu peux"