Leonorio
Alors que la neige avait recouvert la capitale savoyarde et que le solstice approchait, et l'hiver avec lui, la basilique accueillait en son sein une petite communauté de fidèles. Tous étaient, outre de fiers serviteur du Très Haut, des Savoyards exemplaires, de cette graine qui se faisait aujourd'hui aussi rare que le Soleil dans cette période hivernale...
Leonorio avait reçu il y a quelques jours de cela une missive d'un de ses vieux amis, le Sieur Augis, l'invitant à participer à l'une des étapes les plus importantes de la vie d'un homme : le baptême. Les fortes chutes de neige qui s'étaient abattues sur l'ensemble de la Savoie ces derniers jours n'avaient pas pu empêcher sa participation, alors même que les apparitions publiques du vieux Duc de Faucigny se faisaient aujourd'hui rarissimes. Néanmoins, elles avaient improprement retardé la venue du Duc, aussi les portes closes de l'église chambérienne indiquaient que la cérémonie avait d'ores et déjà commencée...
Malgré tout, Leonorio tenait à assister à un évènement d'une telle importance, et c'est non sans joie qu'il poussa les lourdes portes de la basilique, laissant pénétrer un air glacial qui fit chanceler les flammes des nombreux cierges du lieux saint. En effet, après avoir imbibé ses doigts d'eau bénite et effectué simultanément un signe de croix ainsi qu'une génuflexion en direction de la représentation de Christos, le Duc put embrasser du regard l'assemblée réunie. Un large sourire vint souligner ses candides moustaches alors qu'il reconnaissait divers visages familiers, faisant ressortir un flot de sentiment de son coeur encore vaillant bien que faiblissant. La vue de visages tout à fait nouveaux et inconnus aiguisa sa curiosité, et il rejoignit avec discrétion les bancs du fond de l'église alors qu'Augis venait de finir son discours.
Le Duc eut un pincement au coeur en remarquant la décoration de la Chaîne d'Or qu'Augis portait fièrement sur sa poitrine, distinction créée par son père afin de récompenser les Savoyards qui s'étaient montrés les plus méritants lors de la première attaque que la Savoie avait subie. Les récipiendaires de cette médaille étaient tous de véritables héros, des Savoyards exemplaires, et c'était un véritable malheur qu'aujourd'hui la majorité des illustres récipiendaires aient rejoint le Très Haut... Mais en ce jour, un de ces illustres hommes allait à son tour se rapprocher de celui-ci en rejoignant l'assemblée des fidèles, s'assurant par la même occasion une place auprès de ceux avec qui il avait autrefois combattu. Et les mots qu'il venait de prononcer montraient qu'il en était plus que digne.
Le Duc sortit lentement de ses méditations dignes d'un grabataire, d'un homme qui semblait avoir trop vécu, et fixa toutes son attention sur le vieux Neocor, attendant les paroles d'un homme dont les merveilles oratoires n'étaient plus à démontrer...
Leonorio avait reçu il y a quelques jours de cela une missive d'un de ses vieux amis, le Sieur Augis, l'invitant à participer à l'une des étapes les plus importantes de la vie d'un homme : le baptême. Les fortes chutes de neige qui s'étaient abattues sur l'ensemble de la Savoie ces derniers jours n'avaient pas pu empêcher sa participation, alors même que les apparitions publiques du vieux Duc de Faucigny se faisaient aujourd'hui rarissimes. Néanmoins, elles avaient improprement retardé la venue du Duc, aussi les portes closes de l'église chambérienne indiquaient que la cérémonie avait d'ores et déjà commencée...
Malgré tout, Leonorio tenait à assister à un évènement d'une telle importance, et c'est non sans joie qu'il poussa les lourdes portes de la basilique, laissant pénétrer un air glacial qui fit chanceler les flammes des nombreux cierges du lieux saint. En effet, après avoir imbibé ses doigts d'eau bénite et effectué simultanément un signe de croix ainsi qu'une génuflexion en direction de la représentation de Christos, le Duc put embrasser du regard l'assemblée réunie. Un large sourire vint souligner ses candides moustaches alors qu'il reconnaissait divers visages familiers, faisant ressortir un flot de sentiment de son coeur encore vaillant bien que faiblissant. La vue de visages tout à fait nouveaux et inconnus aiguisa sa curiosité, et il rejoignit avec discrétion les bancs du fond de l'église alors qu'Augis venait de finir son discours.
Le Duc eut un pincement au coeur en remarquant la décoration de la Chaîne d'Or qu'Augis portait fièrement sur sa poitrine, distinction créée par son père afin de récompenser les Savoyards qui s'étaient montrés les plus méritants lors de la première attaque que la Savoie avait subie. Les récipiendaires de cette médaille étaient tous de véritables héros, des Savoyards exemplaires, et c'était un véritable malheur qu'aujourd'hui la majorité des illustres récipiendaires aient rejoint le Très Haut... Mais en ce jour, un de ces illustres hommes allait à son tour se rapprocher de celui-ci en rejoignant l'assemblée des fidèles, s'assurant par la même occasion une place auprès de ceux avec qui il avait autrefois combattu. Et les mots qu'il venait de prononcer montraient qu'il en était plus que digne.
Le Duc sortit lentement de ses méditations dignes d'un grabataire, d'un homme qui semblait avoir trop vécu, et fixa toutes son attention sur le vieux Neocor, attendant les paroles d'un homme dont les merveilles oratoires n'étaient plus à démontrer...