Maeve.
Arthur vient les accueillir d'un sourire et d'un mot gentil. Le sourire est rendu, mais en revanche, le temps qu'elle étudie les alentours elle a raté l'occasion de répondre. Sa mère s'en est chargée ceci dit, et c'est ce qui compte, le moulinois n'a pas l'air vexé. La petite Alterac aime beaucoup Arthur, qui fut un de ses premiers amis. Ils avaient beaucoup discuté lors de son passage à Moulins il y a quelques mois. La voix douce et l'attitude tranquillement mélancolique l'avaient incitée à se confier, tout comme il lui avait raconté pourquoi il ne souriait plus qu'à moitié.
Elle s'était mis en tête de lui en arracher des complets, et avait réussi à plusieurs occasions. Même s'il gagnait à ce concours, vu comme elle avait été ravie de le voir débarquer à Limoges pendant son séjour là-bas, et le voir les suivre. Elle savait, sentait, qu'il était devenu ami avec Marie aussi, mais ne se posait pas tellement de questions là-dessus. Au contraire. Les deux privés de sourire qui parvenaient à s'en offrir l'un l'autre, ça convenait tout à fait à Maeve.
Arthur les invite au buffet, mais ils ont à peine le temps de s'y diriger que c'est l'avalanche. D'un côté, l'ancien maire qui file vers l'estrade, de l'autre Marie qui s'éclipse, et en face de la rouquine, deux petites filles qui se profilent, essoufflées. Les prunelles se font interrogatrices alors qu'elle dévisage les mômes qui lui font face. D'autant que les questions déferlent de celle qui lui est inconnue. L'autre en revanche elle la connait bien. C'est Iliana, la fille d'Arthur, avec elle a déjà joué parfois, dont elle a accepté la présence silencieuse, souvent.
Maeve, habituée au monde des adultes, à converser de chevalerie plus que des préoccupations habituelles des enfants de son âge, s'interroge et au premier abord se méfie de l'intrusion précipitée des fillettes dans son monde. Elle n'est pourtant pas si vieille, ni coupée du monde de l'enfance.
Mais il faut bien le dire... Gaspard est orphelin de père et de mère et souvent, jusqu'à présent, enfermé dans son monde. Il est plus jeune. Gabrielle, elle, a vécu des choses très difficiles au moment de la mort de sa mère, et reste marquée, au point d'avoir des réactions parfois étranges. Le seul enfant avec qui elle s'entende réellement, c'est Leandre. Et Leandre, il est plus vieux, son père l'éduque comme un homme. Comme elle, il grandit avec des préoccupations d'adulte, tient des conversations de grands avec des réflexions d'enfant.
Difficile dans ce cas de se sentir à l'aise dans un monde comme dans l'autre. Difficile de voir approcher Iliana et son amie naturellement, tout comme il est parfois difficile d'aborder certains adultes. Pourtant, Maeve n'est pas timide, ni fermée. D'ailleurs elle leur décoche un sourire. Surtout quand Ili décide d'expliquer à l'autre... Maë si elle a bien entendu, qui elle est. Avant de s'échapper vers une dame à la robe aussi verte que ses yeux. Moue un peu gênée devant
Hum... oui.. je m'appelle Maeve Alterac... Et j'ai une épée en bois, mais pas pour un bal. Et ... Marie est partie.. un arc aussi, mais je n'ai pas le droit de m'en servir. T'as l'air sympa Maë... j'espère qu'on se verra bientot.. Mais Maman vient de sortir, et Arthur grimpe sur l'estrade... et Maman va pas bien, et je ne veux pas faire de bêtise et...
L'azur de ses prunelles pose un regard désolée dans celles de Maë. Elle sent bien qu'elles auraient pu à elles deux trouver amusement et sottises à faire dans ce bal. La fillette a l'air aussi éveillée qu'elle, et Maeve, instinctivement, l'apprécie. Mais il repose sur les épaules de la rouquine un fardeau qu'elle s'est seule imposé.
Et non la couleur de mes cheveux je la tiens de mon papa, il les a tout pareil. Comme mes yeux. Mais il habite loin... Une pensée pour Flaiche qui restait à Limoges. Et pour sa mère, qui l'avait quitté pour Gaborn, lequel ne se montrait jamais... et la discussion qu'elles avaient eues toutes deux... Léger soupir. Mais je dois te laisser Maë. Ravie de t'avoir connue... je suis sure qu'on se reverra. Ce sera alors avec plaisir. Diantre qu'elle parle telle l'adulte qu'elle n'est pas encore. Enfin on se rencontrera surement à nouveau et alors on pourra faire plus de trucs !
La jeune Alterac esquisse un sourire et incline poliment la tête. Elle aimerait tellement pouvoir retrousser ses jupes et jouer avec la fillette, mais Maeve commence à apprendre à se tenir un peu plus, et surtout elle a vu la lueur dans le regard de Marie, et ça elle ne peut que difficilement le supporter.
D'un sourire elle s'excuse auprès de Maë, puis s'éclipse à son tour. Elle savait bien qu'elle ne danserait pas à ce bal. Dans la fraicheur de la nuit qui est tombée, elle resserre les bras le long de son torse. Mais elle ne sait pas que Marie est partie vers les berges, et Maeve part vers la maison d'Arthur, seul endroit avec la rivière qu'elle connaisse. Et elle a promis à Marie de ne pas s'y aventurer la nuit. Là-bas, elle se retrouve seule... Sans empressement elle se dévêt et s'enfouit sous ses draps, et s'enfuit dans ses rêves de fillette.
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Elle s'était mis en tête de lui en arracher des complets, et avait réussi à plusieurs occasions. Même s'il gagnait à ce concours, vu comme elle avait été ravie de le voir débarquer à Limoges pendant son séjour là-bas, et le voir les suivre. Elle savait, sentait, qu'il était devenu ami avec Marie aussi, mais ne se posait pas tellement de questions là-dessus. Au contraire. Les deux privés de sourire qui parvenaient à s'en offrir l'un l'autre, ça convenait tout à fait à Maeve.
Arthur les invite au buffet, mais ils ont à peine le temps de s'y diriger que c'est l'avalanche. D'un côté, l'ancien maire qui file vers l'estrade, de l'autre Marie qui s'éclipse, et en face de la rouquine, deux petites filles qui se profilent, essoufflées. Les prunelles se font interrogatrices alors qu'elle dévisage les mômes qui lui font face. D'autant que les questions déferlent de celle qui lui est inconnue. L'autre en revanche elle la connait bien. C'est Iliana, la fille d'Arthur, avec elle a déjà joué parfois, dont elle a accepté la présence silencieuse, souvent.
Maeve, habituée au monde des adultes, à converser de chevalerie plus que des préoccupations habituelles des enfants de son âge, s'interroge et au premier abord se méfie de l'intrusion précipitée des fillettes dans son monde. Elle n'est pourtant pas si vieille, ni coupée du monde de l'enfance.
Mais il faut bien le dire... Gaspard est orphelin de père et de mère et souvent, jusqu'à présent, enfermé dans son monde. Il est plus jeune. Gabrielle, elle, a vécu des choses très difficiles au moment de la mort de sa mère, et reste marquée, au point d'avoir des réactions parfois étranges. Le seul enfant avec qui elle s'entende réellement, c'est Leandre. Et Leandre, il est plus vieux, son père l'éduque comme un homme. Comme elle, il grandit avec des préoccupations d'adulte, tient des conversations de grands avec des réflexions d'enfant.
Difficile dans ce cas de se sentir à l'aise dans un monde comme dans l'autre. Difficile de voir approcher Iliana et son amie naturellement, tout comme il est parfois difficile d'aborder certains adultes. Pourtant, Maeve n'est pas timide, ni fermée. D'ailleurs elle leur décoche un sourire. Surtout quand Ili décide d'expliquer à l'autre... Maë si elle a bien entendu, qui elle est. Avant de s'échapper vers une dame à la robe aussi verte que ses yeux. Moue un peu gênée devant
Hum... oui.. je m'appelle Maeve Alterac... Et j'ai une épée en bois, mais pas pour un bal. Et ... Marie est partie.. un arc aussi, mais je n'ai pas le droit de m'en servir. T'as l'air sympa Maë... j'espère qu'on se verra bientot.. Mais Maman vient de sortir, et Arthur grimpe sur l'estrade... et Maman va pas bien, et je ne veux pas faire de bêtise et...
L'azur de ses prunelles pose un regard désolée dans celles de Maë. Elle sent bien qu'elles auraient pu à elles deux trouver amusement et sottises à faire dans ce bal. La fillette a l'air aussi éveillée qu'elle, et Maeve, instinctivement, l'apprécie. Mais il repose sur les épaules de la rouquine un fardeau qu'elle s'est seule imposé.
Et non la couleur de mes cheveux je la tiens de mon papa, il les a tout pareil. Comme mes yeux. Mais il habite loin... Une pensée pour Flaiche qui restait à Limoges. Et pour sa mère, qui l'avait quitté pour Gaborn, lequel ne se montrait jamais... et la discussion qu'elles avaient eues toutes deux... Léger soupir. Mais je dois te laisser Maë. Ravie de t'avoir connue... je suis sure qu'on se reverra. Ce sera alors avec plaisir. Diantre qu'elle parle telle l'adulte qu'elle n'est pas encore. Enfin on se rencontrera surement à nouveau et alors on pourra faire plus de trucs !
La jeune Alterac esquisse un sourire et incline poliment la tête. Elle aimerait tellement pouvoir retrousser ses jupes et jouer avec la fillette, mais Maeve commence à apprendre à se tenir un peu plus, et surtout elle a vu la lueur dans le regard de Marie, et ça elle ne peut que difficilement le supporter.
D'un sourire elle s'excuse auprès de Maë, puis s'éclipse à son tour. Elle savait bien qu'elle ne danserait pas à ce bal. Dans la fraicheur de la nuit qui est tombée, elle resserre les bras le long de son torse. Mais elle ne sait pas que Marie est partie vers les berges, et Maeve part vers la maison d'Arthur, seul endroit avec la rivière qu'elle connaisse. Et elle a promis à Marie de ne pas s'y aventurer la nuit. Là-bas, elle se retrouve seule... Sans empressement elle se dévêt et s'enfouit sous ses draps, et s'enfuit dans ses rêves de fillette.
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