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[RP] Eglise Saint Bynarr

Boulvay
boulvay sortit de l'église et en regardant l'homme il dit...

je suis boulvay le tavernier a eauze permettez moi de vous offrir une choppe dans la taverne municipale...

il le regarda et attendit la réponse...
Ketje
ketje écoute la damoiselle, son regard s' adoucit un peu. Voila que Boulvay est sorti aussi et semble attendre le comparse de la damoiselle. Il décroche une petite bourse de sa ceinture qu' il lance de loin à son bon conseiller et tavernier

Tu as raison Boulvay, emmène-le donc boire un verre à la taverne! Et prend toujours ceci pour qu' il ne lui en coûte pas trop!

La jeune Ysengrine s' est approchée et propose de l' accompagner. Mais où? ketje la regarde sur le parvis. Quelque chose dans le visage de la jeunette lui papelle des choses qu' il a oubliées. Sa curiosité augmente.

Dites-moi d' abord si le vieil Elfyn est toujours Grand Duc... j' aimerais parfois aller le saluer mais c' est si loin maintenant. Mais dites-moi Ysengrine... puisque tel est votre nom.. vous ne semblez pas savoir grand chose de ce père. Et pourquoi donc le cherchez dans notre ville? Voyez.. je ne comprends pas très bien votre histoire. vous dites venir de Bretagne, d' une mère morte qui aurait une tombe ici et vous cherchez un père que vous ne connaissez pas mais il devrait être ici aussi!

Il descend les marches du parvis et finit par s' asseoir sur la dernière.

Venez me raconter cette histoire à laquelle je ne comprends absolument rien! Quelqu' un a du vous dire que vous trouveriez à Eauze la tombe de votre mère ou la trace de votre père... sinon, pourquoi venir de Bretagne jusques ici? Mais vous avez de la chande de venir de Bretagne quand même... j' y ai quelques souvenirs, je dois hien l' avouer.

Il lui tend une large main usée et l' invite à s' asseoir.

Dites-moi un peu ces choses que j' y vois un peu plus clair. Sachez quand même qu' il n' y pas de cimetière ici... vous ne trouverez pas de tombe non plus... ni de registre ... rien! C' est un désert!
Zatopek
Ysengrine sursaute au nom du Grand Duc et la surprise se lit sur son visage.

Vous connaissez le Grand Duc de Bretagne ?

Elle n’en croit pas ses oreilles. Elle est un peu déstabilisée et ne sait plus trop ce qu’elle doit ou peut dire.


Je … euh … je crois bien avoir fait une gaffe en ridiculisant son petit fils Cassius …. Vous ne m’en voulez pas, j’espère … Je ne suis pas très respectueuse de la Noblesse et déteste les abus de pouvoir dont certains sont devenus maîtres … je crois bien que c’est un trait de caractère hérité de ma mère … elle avait spécifié dans une de ces lettres qu’elle s’était fortement moquée du blason de mon père …, dit-elle en souriant

Elle descend les marches du parvis et à l’invitation du Maire, vient s’assoir à côté de lui. La place de l’Eglise est à nouveau déserte, le calme est revenu dans Eauze, seul le chant des oiseaux égaye cette fin d’après-midi ensoleillée et annonciatrice d’un doux printemps.

Je ne suis pas venue ici par hasard, même si cela peut vous sembler saugrenu au premier abord. Il est vrai que je n’ai jamais eu le bonheur de connaitre mes parents … Ma mère m’a mise au monde en grand secret dans un couvent au cœur de la Bretagne en plein mois d’août, il y a un peu plus de 17 ans. C’est là-bas que j’ai grandi … Ma mère a entretenu, par la suite, une longue et régulière correspondance avec les Sœurs, puis dès que j’ai su lire, avec moi … Dans ses lettres, elle a expliqué qu’elle et mon père ont du quitté la Bretagne et ont beaucoup voyagé à travers le monde pour finir par s’installer ici à Eauze …

Elle s’arrête un instant, le temps que ses propos fassent leur chemin dans l’esprit du vieil homme. Elle sait que les hommes ne s’encombrent pas de souvenirs et ont l’oubli aisé.

Elle est morte dans le couvent, non loin d’ici … Les Sœurs m’ont appris qu’elle s’était laissée mourir de chagrin …
Ketje
ketje lève les yeux encarquillés de rides vers la damoiselle. On ne sait si il sourit ou si les rides se sont installées pour toujours. Sa barbe cache une bonne part de ses lèvres.

Si je connais ce diable d' Elfyn? Bien sur que oui! Bien avant qu' il ne soit Grand Duc d' ailleurs! Ah que de joyeux souvenirs avec lui... puis la vieille Nelly. Nous passions nos nuits à organiser le travail des maires... à étudier les échanges économiques deu duché... comme tout cela est loin. Mais rassurez-vous, je ne vous blâmerai pas d' avoir ridiculisé un fils de puissant. ce n' est pas parce que l' on a père étonnant qu' on est étonnant soi même.. ce serait plutôt le contraire... voyez-vous, la noblesse a des faiblesses qui siègent dans leur entre-jambes. Oui c' est triste à dire mais la noblesse ne s' hérite pas!

Les propos de la jeunette semblent le faire penser à des choses...Il ne peut ni ne veut parler de tout mais quand même certaines choses l' intriguent.

Votre père aurait donc aussi été noble et votre mère se serait moquée de son blason? C' est assez amusant cela.

Maintenant qu' elle s' est assise à ses côtés, il semble devenir moins rustre.

C' est étrange ce que vous me dites. Cela réveille des souvenirs sans pour autant m' éclairer. Il y a de ces étrangetés que je m' explique pas.
tenez... un mois d' août me penser à quelque chose! Cette noblesse aussi! Votre histoire de couvent aussi! Ce long voyage .. oui...c' est curieux! cette mort oui.. étrange que tout cela.


Il regarde la jeune damoiselle, les yeux perdus sur les pierres du parvis.

Etrange cette histoire.. j' en connais une partie et pourtant, je n' en connais pas tout. Je la connais parce qu' on a du me la raconter sans doute. Mais je ne sais plus qui. Vous en savez un peu plus sur ce blason ou ce voyage?
Zatopek
Ysengrine est passionnée par ce qu’il raconte sur ses années passées en Bretagne. Elle n’en perd pas une miette. Intérieurement, elle l’admire pour ce qu’il raconte et pour ce qu’il est, même si pour le moment, il semble ne pas comprendre ou simplement ne pas vouloir comprendre.

Mais vous aviez de grandes responsabilités au sein du Duché ! Les portes des plus grands vous étaient ouvertes … je comprends mieux que vous ayez été un ami proche du Grand Duc Elfyn … Mais par quel concours de circonstance vous retrouvez-vous ici à Eauze, si loin de la Bretagne ? Que s’est-il passé ?

Soudain, elle éclate de rire

Ne me dites pas qu’Eauze est le lieu de villégiature des bretons en exil ?

Elle redevient sérieuse et poursuit.

Ai-je bien compris vos paroles, Monseigneur, vous aussi auriez-été noble jadis ? C’est amusant quand même toutes ces coïncidences, ne trouvez-vous pas ? Mon père a été anobli après ma naissance. Pour son blason, je sais juste qu’il faisait terriblement rire ma mère parce qu’il représentait un immense phare et que cela correspondait parfaitement à mon père … mais j’avoue ne pas bien saisir ce que mon père et un phare peuvent avoir en commun … Surtout qu’à l’époque, ils n’étaient plus à St-Pol de Léon … En tout cas, mon père avait perdu son titre de noblesse, quand mes parents sont partis commercer pour le compte du Duché … Ils sont allés en Espagne, au Portugal, en Italie, en Suisse, en Flandres … Ils ont fait le tour du monde, vous savez ... Qu’est-ce que je les envie d’avoir visité tous ces pays !
Ketje
ketje l' écoute parler. Certaines choses lui font remonter des souvenirs au miroir de sa mémoire vieillissante. Il est troublé mais amusé.

N' éxagérons rien... les grands, comme vous dites, ont été petits avant d' être grands. Sinon, jamais je n' aurais pu les fréquenter. C' est simplement que dans les énomres travaux qui furent faits, j' ai amené ma pierre et rencontré ces gens qui sont devenus si importants par la suite. Comme nombre de bretons, j' ai vénéré la Sainte Reyne Nathan que je n' ai jamais vue que de loin mais sinon je dois avouer avoir connu tous les Grands Ducs et même la dernière Grande Duchesse même si nos rapports furent parfois un peu plus qu' orageux. Et c' est justement cela qui a fait qu' un jour j' ai quitté cette terre bénie... excédé, fatigué des intrigues du pouvoir où je ne voulais pas me mêler mais je m' y trouvais pris par certains intervenants. Las!, c' est le mot oui. Il n' est jamais bon d' être connu vous savez... certains puissants ont la mauvaise habitude de vouloir se servir de votre aura pour s' approprier des choses, tellement convaincus qu' ils sont de votre soumission et malheureusement pour eux... mon acord à leurs actes n' est jamais acquis.

Il jette un oeil furtif en direction d' Ysengrine.

Non Eauze n' est pas une villégiature pour des bretons en querelles avec leurs puissants ou ceux qui espèrent s' y croire puissants... non... eauze est un village perdu où il fait bon se faire oublier du monde et c' est bien que nous cherchions..; enfin.. nous... je ne sais plus très bien finalement.

Lorsque le rire de la damoiselle s' éteint, ketje redevient, lui aussi plus sérieux. Il y a décidément beaucoup de choses qui lui rappellent son propre passé dans cette histoire.

Vous allez cesser de m' appeler monseigneur, je ne l' ai jamais supporté! Vous souvenez-vous de la seigneurerie qui lui a été attribuée à votre père? je ne connais qu' un seul blason avec un phare... c' est vraiment plus que bizarre. Et votre père a vécu à Saint Pol de Léon... et ailleurs si je vous entends bien mais où?

Il est de plus en plus troublé mais est décidé à en apprendre d' avantage.

"Ils"... ce sont vos parents? Ils auraient fait le tour du monde me dites-vous? Mais dites moi... si vous ne connaissez pas le nom de votre père.. au moins connaissez-vous celui de votre mère non?
Zatopek
Ysengrine tente de l’imaginer dans la force de l’âge, sans rides et sans barbe blanche parcourant les couloirs du Château de Rennes et n’hésitant pas à exprimer son désaccord avec qui de ce soit et quelque soit le rang. La remontrance subie à l’Eglise lui a montré à quel point, il pouvait être autoritaire et exigeant. Elle se souvient des lettres de sa mère lui narrant qu’au début de leur histoire, son père passait le plus clair de son temps dans les bureaux de l’Economie Bretonne du Château au détriment de leur vie de famille. Elle réalise, en l’écoutant, qu’il est fort possible que sa mère ait souffert de cela, de cette solitude imposée par celui qu’elle aimait.

Ne plus vous appeler Monseigneur ? Comme il vous plaira, Messire …


Elle ferme les yeux et offre son visage au timide soleil printanier. Elle refuse de dévoiler comme cela le nom de sa mère ou celui de la seigneurerie. Son instinct lui dicte qu’il est encore trop tôt et qu’elle ne doit en rien brusquer les choses pour ne pas froisser la susceptibilité du Maire. Il est des vérités qu’il est difficile d’accepter et l’esprit a besoin de temps pour y accéder et les admettre.


Oui, Saint Pol de Léon n’est pas le village d’origine de mes parents. Ils s’y sont installés par la suite … Ma mère était fiancée et devait se marier quand elle a rencontré mon père. Ce fut le coup de foudre réciproque … Elle a rompu ses fiançailles … C’est pour cela qu’ils sont partis à Saint Pol … Vous savez, j’ai failli rencontrer le fiancé de ma mère mais il était souffrant. Quand il a enfin répondu à ma missive, Pyerrick et moi avions quitté la Bretagne depuis plusieurs jours … vraiment pas de chance, en vérité !

Elle tourne la tête vers lui et lui sourit timidement

D’ailleurs, j’y pense … lui aussi a beaucoup travaillé au Château … peut-être même que vous le connaissez, ce serait amusant … Il s’agit de Messire Kaerãn du Haffont ...
Ketje
Ni Messire petite sotte!

Il se relève d' un bond les cheveux en bataille, la barbe ébouriffée. Et la vois plus douce enfin.

Ni messire, je ne le supporte pas, je ne suis qu' un homme parmi tant d' autre, je n' en n' ai fait qu' un peu plus que les autres mais ne demande pas pour cela que l' on me considère comme une personne d' un rang supérieur. azppelez-moi ketje, cela me va fort bien ainsi.

Il la regarde avec beaucoup d' attention. Il sent, comme un animal qu' elle se joue de lui ou qu' elle tente de se jouer de lui. Vieux briscard, vieux routier, vieux soldat... il cherche à deviner où est l' embûche. Cette jeune fille est venue le chercher mais il ne comprend pas pourquoi lui, lui si retiré du monde de son passé, si à l' abri des querelles de son passé. Il devient méfiant.

Ecoutez Ysengrine... que votre mère ait été fiancée et se soit jetée dans les bras d' un autre... je ne puis rien en dire... c' est là la vie de tous. Mais Saint Pol quand même... vous êtes certaine de cela?
Et vous avez cherchez à retrouver l' amant..enfin le fiancé déchu de votre mère... je trouve cela étrange.


Lorsqu' elle se tournbe vers lui, il s' arme de défiance mais.... il y a quelque chose qui le désarçonne... ce nom ... oui ce nom Qui le trahit un peu pour qui sait s' y entendre... il n' y aucune erreur de prononciation.

- Ah Kaerãn..... Oui il a travaillé au Château. Si je me souviens bien, il a aussi été officier... peut-être maire... paut- être dans l' économie au château... je ne sais plus.. mes souvenirs se perdent avec le temps.

Mais le vieux maire ne sait pas vraiment mentir. Enfin juste ce qu' il faut...

Au dela... il était assez absent et insignifiant... bah un brave type rexconnaissant... mais ... non ce n' étais pas une véritable personnalité. Je dois dire que je l' ai utilisé oui... comme secrétaire je crois... ou quelque chose dans ce genre là... puis il a gravi des échelons que je ne voulais pas gravir et je l' ai perdu de vue.

Mais il semble éprouver un léger remord dans cet aveu.

Je l' ai connu oui... sa fiancée aussi mais cela ne m' explique en rien ton existence. Tu serais la fille de ce nobliau ?
Zatopek
Ysengrine ne s’offusque pas de l’insulte. Elle parle d’une voix très calme et très douce.

Le Messire et le Vous, c’est uniquement parce que j’ai été bien dressée … Tant mieux, si on peut arrêter cette mascarade et parler sans distinction aucune … C’est plus dans mon caractère, tout compte fait … Alors, va pour Ketje, si tu préfères ! Moi, c’est Yse … et non pas petite sotte …

Lentement, elle se lève à son tour et vient le rejoindre.


Non, je ne suis pas la fille de Kaerãn … et tu le sais bien …. J’ai voulu le rencontrer parce qu’il a bien connu ma mère et que je voulais qu’il me parle d’elle. Je ne la connais que par ses missives et ce qu’ont bien voulu m’en dire les Sœurs … Sais-tu ce que c’est que de grandir loin de sa mère, de ne l’avoir jamais vue, de ne pas connaître la tendresse de ses bras, la douceur de sa voix, son parfum, son sourire, ses câlins ? C’est comme si j’avais été abandonnée à la naissance … C’est une blessure vive qui ne guérira jamais ! Elle m’a terriblement manqué et laisse un vide incommensurable en moi … Alors, je cherche tous ceux qui l’ont connu pour en apprendre d’avantage sur elle et c’est aussi la raison de la quête désespérée de mon père parce que lui aussi m’a tellement manqué … Mais ce manque, ce besoin, je peux le combler en le retrouvant et en lui dévoilant mon existence. Quoiqu’en pensent certains et même s’il faut remuer ciel et terre … personne ne m’arrêtera, comprends-tu cela
?

Doucement, elle prend une main de Ketje entre les siennes

Et si on arrêtait de jouer au chat et à la souris tous les deux ?
Ketje
ketje sourit tout en pensant *pas petite sotte... ça ne m' étonne pas* Mais la voila qui se lance dans une quasi-diatribe qu' il ne peut enrailler. aussi la laiss-til parler tout son soûl. Quand elle semble avoir fini, elle lui a prit une de ses mains entre les siennes. Il sent cette peau si fragile au contact de ses mains si rugueuses. Lentement son regard revient au visage de celle qu' il appelait petite sotte.

Je ne sais rien de ce quin est de vivre sans père ni même sans mère... la vie de chacun est faite ainsi et chacun doit porter son poids dans la vie sans ennuyer les autres.


Il saisit alors l' autre main d' Ysengrinne et la force à lui faire face. Sa voix semble s' effacer mais elle est là, rugueuse et lointaine mais si présente.

Ecoute-moi Ysengrine... Je l' ai reconnue tout de suite ta mère... en te voyant. Je ne sais plus ... j' ai voulu oublié cela. Peux-tu comprendre? Un jour, elle a disparu et je me suis retrouvé seul sans but... sans rien, sans envie de vivre. elle n' était plus là et la vie avait changé. Plus envie de vivre... plus envie de rien.

Il la rapproche de lui et serre ses mains dans les siennes. Il la regarde bien en face.

Je n' étais plus rien, je ne vivais plus... j' allais mourir... et un soir de chagrin et d' ivrognerie.... je suis devenu maire... pourquoi? Je ne sais pas... je ne savais plus ce que je pouvais faire pour vivre. J' ai essayé de l' oublier... peux-tu m' en vouloir? Et puis un jour tu apparais dans ce village au bout du monde ignoré de la Bretagne et j' ai bien compris. Mais pouvais-je savoir ce qu' elle m' avait si bien caché?

Puis il baisse la tête pour cacher de grosses larmes.

Angeluse... c' est bien toi.... c' est bien elle?

Le vieux maire se tait, perdu.
Zatopek
L’émotion étreint Ysengrine. Les mains de Ketje enserrent les siennes à la limite de la douleur mais cela a si peu d’importance en cet instant. Il y a en elle comme une déchirure qui la libère de tout ce poids qui l’oppressait depuis son enfance. Elle a enfin retrouvé son père. Elle ne sait si elle a envie de rire, de pleurer, de hurler. Les mots se font rares et sa bouche reste muette. Péniblement, elle se force à articuler

Oui ... c’est elle ... Angeluse est ma mère et ...


Elle libère ses mains et se jette dans les bras de Ketje passant ses bras autour de son cou.

Tu es mon père ...

Elle pose sa tête sur son épaule et elle laisse libre court à ses émotions. Lentement, les larmes perlent sur ses joues mouillant peu à peu la chemise de son père.
Ketje
Lorsque le demoiselle se jette dans ses bras, ketje a un long moment de silence. Il sent les bras de cette dernière autour de son cou et il savoure la sensation tout en la regrettant. L' aveu qu' elle lui fait le torture et l' émeut au plus profond de lui même. Il ne parle plus, il marmonne.

Si j' avais su, si elle m' avait dit... que d' années perdues... pourquoi tout cela?

C' est à peine s' il comprend ce qu' il lui arrive là. Mais sa chemise le rappelle à la réalité. Doucement il retire les bras de la demoiselle de son cou et la prend aux épaules pour bien la regarder.

C' est que tu lui ressembles, je t' ai vue et j' ai compris mais en même temps je ne comprenais pas. Ah si j' avais su que tu existais! Sèches tes larmes ma grande, je n' ai plus le coeur à savoir le faire... dis-moi maintenant ce que tu sais, ce que t' ont dit ses missives. Tu sais...

Il lève les yeux au dessus de la tête d' Ysengrinne.

Non tu ne peux pas savoir... Je n' ai pas compris et un jour elle n' était plus. Mes... non... nos souvenirs semblaient se perdre tout à coup dans un puits sans fonds. Notre maison s' était vidée du soleil qui l' innodait jusqu' alors... plus rien..; c' est ce à quoi la vie ressemblait. J' ai fait ce que je croyais être son voeu et je t' emmènerai voir le lieu où je lui ai permis de quitter la terre où nous vivons. Mais dis-moi ce que t' ont dit ses missives.

Il la regarde à nouveau dans les yeux et semble avoir vieilli encore. Son regard est triste et perdu comme si la mer lui délayait le noir des yeux... il y traîne une triste brume qui ternit son regard.
Zatopek
Ysengrine essuie doucement ses larmes. Elle est surprise pas la réaction inattendue de son père et ne comprend pas pourquoi la tristesse l’a soudainement envahi. Elle qui voulait que ce moment soit un moment de joie, elle constate désappointée que ce moment semble fortement éprouvant pour lui.

Ce ne sont pas des larmes de tristesse, tu sais, mais des larmes de joie … enfin, c’est comme ça que je les voulais … Tu ne sembles pas heureux d’apprendre mon existence ... Ai-je eu tort de venir jusqu’ici ? Veux-tu que je m’en aille et disparaisse à jamais de ta vie ?

Ysengrine est désemparée, perdue dans des sentiments contradictoires et confus. Elle ne sait comment réagir face à cet homme inconnu et mystérieux. Elle recule instinctivement en baissant la tête et retourne s’asseoir sur les marches. Tout s’embrouille dans son esprit et elle ne sait par quel bout commencer.

Je ne sais que ce qu’elle a bien voulu m’écrire … Il y a des secrets qu’elle a confié aux Sœurs et celles-ci ne m’ont avouée que ce qu’elles voulaient bien me dire … Elles m’ont appris à mots couverts qu’elle n’avait pas, au départ, l’intention de te cacher ma naissance …

Ysengrine lève ses yeux gris et regarde son père avec appréhension. Elle a peur de réveiller d’anciennes blessures.

Je n’ai pas à te juger pour ce qui s’est passé … Ce n’est pas mon histoire mais la vôtre …


Elle poursuit plus doucement


Son retour à Saint-Pol a été tragique pour elle … Elle s’est sentie trahie et humiliée … Je ne suis plus une enfant et soupçonne ce qu’une trahison signifie pour une femme … Peut-être est-ce la raison de son silence … Et puis, tu étais devenu le maire de la ville. Elle n’a pas voulu nuire à ta carrière en révélant mon existence illégitime … Elle a préféré partir et retourner à Rieux …
Ketje
Tout en l' écoutant et ne sachant trop comment réagir, ketje la regarde retourner s' asseoir sur les marches du parvis. Il l' écoute encore puis doucement s' approche. Enfin il vient plier sa vieille carcasse à ses côtés et il lui pose un grand bras sur les épaules.

C' est une vieille histoire et j' avais enterré jusqu' au souvenir de cette histoire .. parce qu' il fallait que je continue de vivre... le comprends-tu? Je n' ai jamais oublié ta mère... mais je devais vivre et elle était morte.

Gentillement il la bouscule.

Si j' avais su! J' aurais été te rechercher là où tu étais! Je sais bien ce qu' elle a ressenti après Saint Pol mais ellle a pris une passade pour une réalité... Tu sais je n' avais pas besoin d' être le maire de cette ville pour avoir une carrière. J' étais déjà assez important, je n' avais nul besoin de ce poste de maire. Elle le savait pourtant. Mais j' étais alors plein de fougue et de folies. Je n' ai pas su voir venir le danger qui naît dans la cupidité des autres et me suis laissé pièger. C' est elle qui en a été blessée et je l' ai longtemps regretté.

Il se tait un moment et son bras se retire pour laisser sa main caresser les cheveux d' Ysengrine.

Je ne devais pas être maire... mais j' ai été appelé pour mettre de l' ordre et j' ai suivi l' appel, ce fut une erreur qui en amena d' autres. Mais je ne comprends pas qu' elle ne m' ait rien dit pour ta naissance. Tu sais... non, c' est trop bête, n' en parlons pas.
Zatopek
Ysengrine écoute avec attention ce que lui conte son père. Elle éprouve un drôle de sentiment mêlé de surprise et d’un peu de rancœur. Elle ne comprend pas et la tristesse voile peu à peu la lumière argentée de son regard.

Je ne comprends pas
, murmure-t-elle dans un souffle, comment, malgré ton amour pour elle, tu as pu en aimer une autre ? … une passade, dis-tu … ca me fait mal d’entendre cela car cette passade m’a coûté mon enfance … Elle devait beaucoup t’aimer pour ne pas partir et elle a du beaucoup souffrir pour t’en vouloir au point de te cacher mon existence …

Le temps d’une respiration, le silence se fait entre eux deux. La jeunesse d’Ysengrine l’a préservée des aléas de l’amour, malgré cela, elle en connait déjà la morsure. L’histoire de sa mère lui enseigne qu’elle ne devra jamais remettre son âme entre les mains d’un homme de peur qu’il ne la brise entre ses doigts comme un fétu de paille. Elle se remémore ce que lui a confié Pyerrick à Fougères et trouve que la chair des hommes est bien faible, prête à tout jeter au feu et partir au galop au moindre sourire qui les frôle.

Et toi, lui aurais-tu pardonné si elle avait eu une passade avec un autre homme ?

Elle relève la tête pour regarder les toits des maisons rougeoyer sous les derniers rayons du soleil.

Parle-moi d’elle, de toi, de vous …
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