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[RP] Jardiland, jardiland

Alfred555
Elle en tirait une tronche, la Josianne. Visiblement, ce modèle de Loups Bouttin ne lui plaisait guère... voire même pas du tout, quoi qu'elle en dise. Le niveau de joie et d'excitation de l'angevine était descendu aussi vite que le contenu des verres de vin qu'il lui avait servis toute la matinée. Lui qui s'était donné tant de mal (enfin surtout Sylvain, il faut bien rendre à César ce qui appartient à César) pour lui faire plaisir, pour lui remonter le moral, pour lui rendre le sourire au milieu du terrible désespoir qui semblait l'étreindre depuis la mauvaise nouvelle... Mais quelle ingrate ! Les femmes, je vous jure. Enfin, Alfred allait quand même faire bonne impression. Ne jamais se fâcher avec une gonzesse. Ja-mais. Surtout si on espère un jour l'avoir dans son lit. Même si ça risquait d'être dans longtemps, dans le cas présent.

« Ah... Josianne... je savais que cela vous ferait tant plaisir. Vous avez vu à quel point votre Christian était doué, dès sa première création ? Quelles couleurs, quelle grâce, quelle légèreté ! Certes, le talon est un peu plat, cependant la mode des aiguille n'existait pas déjà à cette époque. Mais vous savez, si toutefois elles n'étaient pas exactement il insista bien sur le terme à votre pointure, je peux tenter de vous les changer... Même si ça risque de n'être pas possible avant le mariage.

On appelle ça : être diplomate. Laisser une lueur d'espoir quant au fait qu'elle aura peut-être hypothétiquement un jour la paire de godasse de ses rêves.

- Vous êtes encore époustouflée. Je sais, j'ai bon goût, comme vous dites. Mais vous en serez certaine le jour où vous goûterez vraiment à mes lèvres. Quand vous serez divorcée pour de vrai, évidemment.

Bim. Passer du coq à l'âne. Enfin plutôt du sujet qui fâche à la Josianne.

- Sinon ? Je vous ressers un verre ? »

Il tendait déjà la bouteille pour passer à l'acte.
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Bouffon sans frontières
_mahaut_
La chausse toujours tendue au bout du doigt, Josianne réfléchissait. Combien de temps lui faudrait-il pour rentrer chez elle ? Enfin pas chez elle, mais en Champagne ? Voyons, elle n'avait pas fait descendre ses bagages, Anatole était là, cela ne prendrait que quelques minutes pour remonter dans le carrosse et sortir une excuse plausible... Bon, peut-être un peu plus que quelques minutes, rapport à l'escalier à descendre, qui était vachement traître, surtout après 5 verres. Et encore quelques minutes pour décider si elle sortirait un "ho, regardez, derrière vous !" pour sortir en trombe ou juste un classique "ne bougez pas, j'ai oublié quelque chose, je reviens de suite".

Et ensuite ? La journée avait un peu avancé, il faudrait sans doute faire une étape pour changer les chevaux et se repoudrer le nez, mais en se débrouillant bien, elle pouvait être arrivée pour l'ouverture des échoppes du lendemain matin, prête à passer sa rage sur des houppelandes en soie sauvage avec Calyce.

D'une oreille, elle écoutait le grelotté, puis reposa la chausse dans le paquet. Hochant poliment la tête aux arguments, elle guignait Anatole du regard, toujours coincé derrière le larbin du tourangeau. Si elle s'y prenait bien, elle pouvait l'atteindre en 3 secondes. Bien sûr, le larbin risquait aussi de s'en prendre une, mais cela faisait partie des risques du métier, non ?
Elle sentit vaguement qu'Alfred changeait de sujet et réussit de justesse à se concentrer pour ne plus visualiser de cible sur le front limousin.
Que disait-il, au juste ? D'embrasser ? Qui ? Quand quoi ?


- Mais Alfred, vous n'y pensez pas ! Divorcer ! Alors que j'ai enfin trouvé quelqu'un qui sait immédiatement quelle taille de poulaines m'offrir et qui m'a faite duchesse par la même occasion ? Non, ce serait folie de divorcer. Je ne le ferai qu'en cas d'extrême nécessité, à savoir... Elle leva un pouce. Si Calyce elle-même me le demande afin d'épouser quelqu'un de valable. Oui, j'ai un droit de véto, nous avons établi cela. Un deuxième doigt fut levé. Si un prince ou un empereur me supplie de l'épouser. Ou un Marquis, à la limite. Mais vieux. Là, pas besoin d'expliquer, chacun comprendra. Un troisième doigt fut levé. Le majeur, évidemment. Si mon mar... mon mar... Ho maine, ne pas parler du mari à Alfred. Si mon marcassin trouve une truffe géante sous les pieds d'un prince. C'est une vieille prophétie angevine, voyez. Faut être prête au cas où donc, hop, divorce. Voilà. Oui bon, c'était complètement foireux mais toujours mieux que "si mon mari revient, je quitte tout".

Elle regarda son majeur toujours dressé et le mit sous le nez d'Alfred.

- Mais dites-moi, cela vous embête vraiment que je ne sois pas divorcée ? C'est à cause du mariage, vous aviez annoncé venir avec une damoiselle ? Je peux mentir si vous voulez, je ne l'ai jamais fait mais je suis sûre que je ferais cela fort bien !


Et elle eut même le culot d'assortir cela d'un petit sourire poli.


- Resservez, oui, tiens, bonne idée.
Alfred555
Et blablabla, et blablabla, et blablabla, ça y est, une gonzesse qui se cherche des excuses, c'est sans fin, on ne l'arrête plus, elle gesticule, elle vous noie les oreilles dans un flot de paroles digne d'un torrent pendant une crue centennale et pour finir, elle vous salue même à l'angevine. La totale. Putain, quelle idée d'aimer les femmes. Eddwyn avait peut-être raison, en fin de compte. Est-ce que... NON. Ya pas gravure. Les gonzesse, c'est mieux.


« Josianne. Ça ne m'embête pas du tout que vous soyez divorcée. Mais paaaas du tout. À peine. Juste un peu. Enfin un poilounet de plus. Disons une tresse. Voilà. Un peu quand même quoi. Draguer une femme mariée, ça amène des mauvais coups. Simplement, j'aurais préféré que vous le soyez. À la cathédrale, pour peu qu'on vous reconnaisse, on va vous considérer comme une femme de mauvaise vie, ou PIRE, on va encore m'accuser de tous les torts, insinuer que je vole l'épouse d'un autre, que je mène une vie dissolue, que je manque de savoir vivre. Et vous savez la dévotion de la duchesse... Enfin non, vous ne le savez pas, mais voilà, je vous le dis, comme ça vous le savez : elle est très dévote. Elle ne se remettrait pas de ce qu'elle considérerait comme un affront. MAIS ne paniquons pas, j'ai la solution à vos problèmes.

Et Alfred de faire le tour du bureau voisin d'où il sort un vélin, ainsi qu'une plume et un encrier, avant de se mettre à griffonner quelques mots.

- Voilàààà. Hop, vous n'avez plus qu'à signer. Une formalité, et vous voilà libre ! Ne vous en faites pas, je ferai une demande de procuration à Calyce plus tard, je peux donc déjà signer en son nom.

Alfred lui tendit la plume et tourna le vélin vers elle. Sur le papier, un en-tête :
Citation:
ACTE DE DIVORCE

Rupture du lien conjugal entre Josianne et Calyce

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Bouffon sans frontières
_mahaut_
Ah, ça ne l'embêtait pas ! Elle en était sûre ! Elle aurait dû parier avec Sadella, en fin de compte.

Le débat avait animé toute une soirée pendant la chasse à l'ours. Les hommes bloquaient-ils sur le mariage de Josianne et Calyce ? Les deux intéressées juraient que non, que c'était ridicule, puisque cela ne gênait en rien leurs relations avec la gent masculine. Le mariage était juste l'occasion rêvée de parler avec quelqu'un qui vous écoutait (même à trois heures du matin, surtout à trois heures du matin, complètement torchée), tout en vous offrant des vêtements à votre taille et de bon goût, et qui savait même vous conseiller sur le choix de vos amants. Non, vraiment, il n'y avait rien à reprocher à leur mariage. Cela évitait même aux hommes de se marier, chose que semble-t-il nombre d'entre eux détestait? Vraiment, c'était parfait.

Sadella, elle, était partisane de l'idée que le mariage entre femmes refroidissait les hommes, les empêchant de faire un cour effrénée aux deux brunes. A preuve : l'absence totale de prétendants de part et d'autres. Ri-di-cu-le.

Si les hommes ne se jetaient pas sur elles, c'était parce que... he bien parce qu'ils... enfin c'était évident, quoi ! Ils étaient des hommes. Des êtres désespérants au possible. Et incompréhensibles. Rien à défendre, donc. Juste ciel, elles en avaient même été à émettre l'idée que si elles installaient de grands panneaux avec des flèches directionnelles bien visibles devant l'une d'elle pour indiquer "chopez-la !" en taverne, ils auraient été capables de dire que c'était une bonne idée de boire un petit coup avant de partir. Voyez bien que ça n'avait rien à voir avec le mariage, hein ?

Complètement ragaillardie à l'idée qu'une fois de plus, elle avait eu raison, elle adressa un sourire reconnaissant à Alfred. Sourire qui vacilla un peu tandis qu'il lui parlait de la dévotion de la mariée.


- Mais... mais Alfred, voyons c'est ridicu... Mais personne ne me connait, ici ! Enfin je veux dire, ce ne serait pas de chance, quand même...

Elle s'arrêta deux secondes. Oui, à la réflexion, elle connaissait quelques personnes ici. Certaines capables de crier "Josianne !" en la voyant... et d'autres de crier "Mahaut !". Ce qui était autrement plus embarrassant... Maine alors. Maine, maine, maine !
Elle jeta un coup d'oeil inquiet à la fenêtre, des fois qu'un journaliste enlumineur n'y soit planqué et que ne paraisse dans les journaux du lendemain une Une affreuse du style "Adultère à Barbezieux : la vicomtesse aperçue pieds nus avec le bouffon ducal !". Et juste en dessous une enluminure en dessous de son époux sur son lit de presque mort, avec une légende "méritait-il vraiment ça ?". Ho juste ciel, que faisait-elle là...

C'est alors qu'Alfred lui tendit un papier sous les yeux.
Eperdue, elle leva les yeux vers le papier, retint à grand peine un gémissement puis regarda le bouffon (après avoir revérifié la fenêtre).


- Alfred, non, pas ça ! Non ! A l'aide, juste ciel, à l'aide...

Qu'on la sauve, oui ! Vite ! Enfin, Josianne, pas Mahaut. Enfin si, qu'on la sauve aussi, au point où elle en était, elle avait tout intérêt à être sauvée également.


- Ecoutez, il y a d'autres solutions, quand même ! C'est terriblement extrême ce que vous me proposez là. Je pourrais plutôt... He bien euh... Et si je fuyais ? Là maintenant tout de suite ? Avant le mariage, personne ne m'a vue ! Je me teindrai les cheveux en rousse au cas où, juste comme ça au hasard, et je dirais "yo soy la fugitiva !" quand je passerai la frontière. C'est bien, ça, non ? Vous me couvrirez, n'est-ce pas ? Anatole, mon gant, vite !
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